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LA PRENOTATION EN DROIT CAMEROUNAIS

Les questions liées à la pratique foncière, ne sont pas toujours un long fleuve
tranquille car source de nombreux conflits qui peuvent naître au regard des intérêts
économiques et financiers importants que présente la terre aujourd’hui. C’est dans ce
sens qu’il existe plusieurs techniques et procédures juridiques qui visent à
sauvegarder les droits immobiliers de toute personne ayant un intérêt.

La prénotation en est un parfait exemple ; Il faut cependant souligner en ce qui


concerne son fondement juridique que, l’ordonnance N° 74/1 du 6 juillet 1974 fixant
le régime foncier précise en son article 7 alinéa 2 que « la constitution des privilèges
et hypothèques, le régime des inscriptions, de la prénotation et des saisies
immobilières sont fixés par la loi ». Or au Cameroun, aucune loi nouvelle réglant la
question de la prénotation, n’est encore à ce jour entrée en vigueur ; ainsi pour des
besoins pratiques, il est nécessaire de se retourner vers une loi qui avait déjà pourtant
été abrogée par le texte ci-dessus visé : c’est le décret du 21 juillet 1932 instituant le
régime foncier de l’immatriculation. Nous pouvons d’ailleurs avoir une précision de
son régime juridique dans ses articles 163, 168 et 169 que vous pouvez consulter ici.
C’est d’ailleurs pour mieux comprendre cette notion que nous insisterons tour à tour
sur sa nature juridique, ses effets et sa radiation.

LA NATURE JURIDIQUE DE LA PRENOTATION

La prénotation vise à inscrire provisoirement sur le titre foncier, une mention


sommaire pour la conservation d’un droit prétendu sur un immeuble immatriculé dans
l’attente d’une inscription définitive.

Il est donc important de souligner que, l’on distingue :

La prénotation en vertu d’un titre qui est accordée par le Conservateur foncier sur
réquisition de toute personne ayant un intérêt à agir (le réquérant ou un mandataire).
L’inscription provisoire est donc mentionnée sur le titre pour une validité de 20 jours
au cours de laquelle les rectifications et justifications doivent être apportées et
acceptées. Passé ce délai, la prénotation est annulée d’office par le Conservateur. Il
faudra donc se tourner vers le juge…

la prénotation en vertu d’une requête introductive d’instance par la production d’une


copie de cette requête.

la prénotation en vertu d’une ordonnance rendue par le Président du tribunal de


première instance du lieu de situation de l’immeuble ; elle est rendue à la suite d’une
demande en reféré par simple requête aux fins d’une inscription définitive jusqu’à
extinction de l’affaire.
LES EFFETS ET LA RADIATION DE LA PRENOTATION

La prénotation a pour effet immédiat d’annuler ou de modifier des droits réels


immobiliers sur un terrain immatriculé. Aucune transaction ne peut donc y être opérée
pendant la durée de sa validité.

Cette mesure est donc conservatoire même si cela n’est réalisé qu’à titre provisoire.
Elle n’a donc pas un caractère définitif.

Elle est levée ou radiée d’office à l’issue de la durée de validité chez le Conservateur
si l’inscription définitive n’a pas été prise.

Elle peut également être levée à l’issue du procès où le juge déterminera s’il y’aura
inscription de la mention suggérée dans la requête ou pas : on parle dans ce dernier
cas de radiation de la prénotation.

En tout état de cause, il existe une panoplie de recours visant à conserver ou protéger
ses droits réels immobiliers ; nous en verrons certainement davantage dans nos
prochaines publications.

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