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L’INFIRMIER FACE
L’INFIRMIER FACE
RÉSUMÉ
L’objet de ce mémoire de fin d’étude est le développement d’une situation vécue par
la plupart du personnel soignant : le refus de soins. D’une situation se déroulant aux
urgences, nous allons étudier la façon dont ce refus vient se heurter aux valeurs soignantes.
Dans la première partie, l'intérêt social et professionnel est justifié au travers d'éléments de
recherches et de données épidémiologiques. Le rôle de l’infirmier en général, et plus
précisément celui de l’infirmier aux urgences sont également développés. Dans cette
première partie est également abordé le rôle de la négociation entre le patient et le soignant,
un rappel de la législation concernant le refus de soins et le consentement du patient est
également fait, en effet l’un des éléments prédominant de ce travail est que l’on doit s’assurer
du consentement du patient à chaque instant, quand cela est possible. C’est la confrontation
entre le patient exerçant son droit, et le soignant et ses valeurs qui amène à la deuxième partie
du travail de recherche, qui est de déterminer en quoi le soignant et ses valeurs sont heurtés
par le refus de soins. Une approche éthique est essentielle, car c’est l’éthique qui va faire
exister le dilemme pour le soignant. Les valeurs soignantes sont ensuite abordées, car elles
sont au cœur du sujet. Ces valeurs communes aux professionnels de santé se retrouvent
chamboulées par ce refus, elles qui amènent les soignants à prendre soin d’autrui, et d’assurer
sa sécurité et son autonomie. La communication, et la relation soignant-soigné sont
également abordés, les deux étants étroitement liés. Le refus n’étant pas un acte anodin, son
impact sur la pratique soignante, ainsi que sur le soignant en lui-même, sont également
abordés. L’aboutissement de ce mémoire de fin d’étude ne sera pas une réponse universelle,
mais des pistes de réflexion afin de mieux comprendre en quoi ce refus de soins de la part
d’un patient vient heurter les valeurs soignantes. L'identité personnelle, professionnelle,
mais également le contexte de la situation sont des éléments qui font varier la réaction de
chacun face au refus.
ABSTRACT
emergency room, we will study how this refusal comes up against the values of care. In the
first part, the social and professional interest is justified through research elements and
epidemiological data. The role of the nurse in general, and more specifically that of the
emergency room nurse, is also developed. In this first part, the role of negotiation between
patient and carer is also discussed, a reminder of the legislation concerning refusal of care
and patient consent is also made, indeed one of the predominant elements of this work is that
one must ensure the patient's consent at all times, whenever possible. It is the confrontation
between the patient exercising his or her right, and the carer and his or her values that leads
to the second part of the research work, which is to determine how the carer and his or her
values are affected by the refusal of care. An ethical approach is essential because it is ethics
that will bring the dilemma to the caregiver. Caregiving values are then addressed because
they are at the heart of the matter. These values shared by health care professionals are
overwhelmed by this refusal, they are the values that lead caregivers to take care of others,
and to ensure their safety and autonomy. Communication and the caregiver-care relationship
are also discussed, as the two are closely intertwined. Refusal is not an innocuous act, and
its impact on caregiving practice, as well as on the caregiver himself or herself, is also
discussed. The outcome of this end-of-study thesis will not be a universal answer, but will
provide food for thought in order to better understand how a patient's refusal of care comes
into conflict with the values of care. Personal and professional identity, as well as the context
of the situation, are elements that vary the reaction of each individual to the refusal.
REMERCIEMENTS
De plus, je veux dire merci à ma famille, c’est grâce à elle que j’en suis là à ce jour,
et que je m’engage dans cette aventure qu’est le métier d’infirmier.
Mais également mes amis, qui étaient là dans les bons moments, comme dans les plus
difficiles.
Et enfin, je vous remercie, vous qui allez prendre le temps de lire ce mémoire de fin
d’étude, qui comme son nom l’indique, clôture ces 3 ans de formations pour le diplôme
d’état d’infirmier.
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Mon mémoire va se baser sur une situation que j’ai rencontré lors de mon stage du
semestre 4 d’une durée de 10 semaines, au service des urgences dans un centre hospitalier.
Lors de ce dernier, j’ai pu travailler dans différents secteurs avec chacun leurs spécialités.
L’action se déroule un soir, alors que j’étais à l’orientation des urgences. Le service
d’orientation et d’accueil des urgences à plusieurs objectifs : le premier est d’accueillir les
patients, ou un premier bilan de santé est effectué afin de juger du degré d’urgence d’une
situation. Le deuxième sera d’orienter les patients vers le secteur adapté aux besoins de celui-
ci. L’infirmier d’orientation et d’accueil (IOA) est donc la première personne à prendre en
charge les patients arrivants aux urgences. Le troisième objectif sera de prendre en charge la
douleur. Son rôle est essentiel en termes de relationnel et d’information, afin d’accueillir les
patients en détresse physiques et psychique.
Lors de cet après-midi, le nombre de personnes se présentant aux urgences était assez
important, et le temps d’attente était d’environ 5h pour les cas les moins urgents. La prise en
charge des personnes présentant des signes de gravités ne pouvait pas être immédiate. Seules
les urgences vitales pouvaient être priorisées à ce moment. En effet lors de l’entretien par
l’IOA, le degré d’urgence d’un patient est calculé par le logiciel en fonction des éléments
recueillis par l’infirmier, et un code couleur lui est attribué (bleu, vert, jaune, orange, rouge
dans l’ordre croissant de gravité). A ce moment de la journée, le nombre de patients était
d’environ soixante, pour une vingtaine de salles d’examens, tous secteurs confondus.
C’est pendant cette journée et ces conditions de travail qu’un patient est arrivé en
brancard par des ambulanciers privés. Son état ne lui permettait pas de se rendre par lui-
même aux urgences. Ce patient était un homme d’environ 70 ans et qui était en surpoids 1.
Nous avons donc accueilli ce patient avec l’IOA d’après-midi. L’IOA a commencé
l’interrogatoire afin de déterminer les circonstances d’apparitions des symptômes,
l’évolution de la maladie ainsi que les antécédents médicaux, tandis que je prenais les
1
L’âge et le surpoids étant des facteurs de risques, ils vont contribuer à évaluer le degré de gravité.
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Lors de l’interrogatoire par l’IOA, pour déterminer les conditions dans lesquels
étaient apparu ces symptômes, nous avons appris que ce patient était venu aux urgences 5
jours plus tôt pour exactement les mêmes symptômes. Que celui-ci avait été pris en charge
par le service de médecine des urgences, qu’il avait été vu par un médecin, et avait eu un
prélèvement sanguin. Mais qu’après avoir eu cette prise en charge, il est parti des urgences
contre avis médical. Cela signifie que le médecin jugeait que le patient avait besoin d’être
hospitalisé, mais que celui-ci est parti contre l’avis du médecin. Le patient nous explique
qu’il est parti contre l’avis médical car il trouvait que la prise en charge était trop longue.
Après nous avoir expliqué cela, nous expliquons au patient que son état de santé nécessite
de revoir un médecin afin de mettre en place un traitement adapté, car sa pneumopathie
pourrait très vite s’aggraver et représenter un risque vital pour lui-même. Ce à quoi ce
monsieur nous répond que s'il attend trop longtemps, il ferait comme la dernière fois et
partirait au bout de 2h.
Sachant que le temps d’attente était de 5h pour certains patients, et qu’on ne pouvait
pas prioriser ce monsieur par rapport à d’autres patients eux aussi en attente de soins, nous
lui avons expliqué que s’il partait au bout de 2h il ne verrait probablement pas de médecin,
et que son état de santé pourrait potentiellement s’aggraver à domicile.
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Face aux multiples refus de ce patient, nous avons contacter par téléphone le MAO
(Médecin d’accueil et d’orientation) afin de le prévenir du risque de refus du patient de se
faire soigner. À la suite de cet appel, le MAO est venu à notre rencontre et celle du patient,
et nous a demandé un résumé de la situation. Après lui avoir expliqué la situation, le MAO
est allé voir le patient pour lui expliquer la situation de façon claire. Tout en expliquant la
situation, le médecin a vivement réprimandé le patient en lui rappelant qu’il était déjà venu
la dernière fois pour le même motif, qu’il mettait sa vie en danger, et faisait perdre du temps
aux professionnels de santé et aux autres patients.
Je ne sais pas ce qu’il est advenu de ce patient par la suite car cette situation a eu lieu
en fin d’après-midi, et j’ai débauché avant que ce patient ne soit pris en charge.
Cette situation m’a questionné, à plusieurs points de vus. Tout d’abord du point de
vue du patient. Je me suis demandé ce qu’y pouvait motiver quelqu’un à refuser des soins,
que ce soit d’un point de vu organisationnel, financier, ou bien pour d’autres raisons.
De plus, cette situation fait écho avec mon souhait de parcours professionnel, en effet
j’ai pour projet de travail en tant qu’infirmier aux urgences. D'où la pertinence de ce
questionnement, qui m’amène à me demander comment je pourrais réagir quand je serai
diplômé.
Cette situation concerne un adulte, mais je me suis également demandé quel serait la
démarche à suivre face à un mineur, ou quelqu’un présentant des troubles Psychiques.
Les urgences ne sont pas le seul endroit où l’on peut être confronté au refus de soins.
Dans ma vie privée, j’exerce en tant que Sapeur-Pompier volontaire dans un centre de
secours de Vendée. Lors de différentes interventions, les pompiers sont fréquemment
confrontés au refus de soin, une me revient en particulier à l’esprit. Lors de cette intervention,
nous avons dû user de la force afin de maintenir la victime sur le brancard pour la transporter
à l'hôpital. Cette victime était opposante physiquement et verbalement, mais elle présentait
de multiples plaies hémorragiques, et un possible traumatisme crânien. Du fait de son état
de santé, ainsi que de son état d’ébriété apparent, nous avons dû, après appel au médecin du
SAMU, transporter cette victime à l'hôpital. Cette intervention me questionne, car d’un côté,
le transport vers l'hôpital était la chose à faire pour ce patient, mais d’un autre côté, la
manière dont s’est passé l’intervention ainsi que le non-respect du choix du patient me
questionne sur ce que nous aurions pu faire, ou dût faire, pour ne pas en arriver à la force.
Ce qui m’amène aussi à réfléchir sur le cadre juridique autour des droits du patient.
Cette situation vient donc faire la parallèle entre les deux milieux que je côtoie,
infirmier et pompier, et les différents refus de soins auxquels on peut être confronté.
Ces différents questionnements vont me permettre d’élaborer une base de recherche pour
identifier une question générale de recherche.
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Pour commencer, j’ai effectué des recherches sur la prévalence du refus de soins aux
urgences en France. En effet cette situation est une réalité que l’on rencontre de façon
récurrente en milieu hospitalier, toutefois on retrouve peu de recherches à ce sujet.
Cependant, une recherche effectuée par le SMUR de l'hôpital Beaujon à Clichy montre que
le taux de refus de soins en pré hospitalier est de 0,3% (soit 13 patients sur un échantillon de
4258) sur la période de juin 2014 à Octobre 2015. (Refus de soins en pré hospitalier, V.
Belpomme, Y. Gil, N. Emeyriat, Fx. Duchateau, diffusé le 10/06/16, SFMU.org). Les motifs
de refus de soins évoqués par les patients sont : le refus de se faire hospitaliser, une contrainte
professionnelle, ainsi qu’une peur de l'hôpital.
Une autre recherche a été effectuée, celle-ci concerne la santé mentale et le dispositif
de Soins pour Péril Imminent (SPI). Ce dispositif permet l’hospitalisation sans consentement
d’une personne atteinte de troubles mentaux rendant impossible son consentement libre et
éclairé et nécessitant une surveillance médicale, lorsqu’il est impossible d’obtenir l’accord
d’un tiers, et lorsqu’il y a un péril imminent pour la santé du patient. Cette recherche montre
que les SPI sont passés de 8500 en 2012 à 19 500 en 2015. Il est aussi montré que les SPI
réalisés aux urgences représentent ⅔ des admissions SPI totale. On peut donc voir qu’une
grande partie des refus de soins aux urgences concerne la santé mentale.
Enfin, une autre origine du refus de soins concerne l’approche économique, en effet
une étude de l’Institut de recherche et documentation en économie de la santé (Irdes,
Caroline Després, Paul Dourgnona , Romain Fantin , Florence Jusot , Questions d’économies
de la santé, n°170) montre qu’en 2008, 15,4% de la population adulte en France a déjà
renoncé à des soins médicaux pour des raisons financières. La cause économique est donc
un autre facteur pouvant entraîner un refus de soins.
En lien avec cette cause économique, des recherches ont été effectuées concernant la
précarité en France, et le lien avec l’accès aux soins. Pour commencer, et en rapport avec
cette précarité, le Bulletin de l’académie nationale de médecine (volume 201, issues 4-6,
Avril-Juin 2017) définit la précarité comme “L’incapacité des individus à jouir de leurs
droits fondamentaux, en particulier dans le domaine de la santé” et fait le parallèle entre
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précarité et état de santé. En effet une situation de précarité entraîne un mauvais suivi
médical et donc potentiellement des problèmes de santé, mais l’inverse est aussi vrai. Des
problèmes de santé peuvent entraîner une difficulté d’insertion sociale et professionnelle
amenant à une situation de précarité. Toujours selon le même bulletin, en France en 2017, 9
millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté, soit environ 1 Français sur 7, dont
140 000 sont SDF (Sans Domicile Fixe). Pour répondre à cette précarité et à la difficulté
d’accès aux soins, plusieurs dispositifs sont mis en place, tel que le SAMU Social, la
Complémentaire Santé Solidaire (anciennement CMU-C), les PASS (Permanences d’Accès
aux Soins de Santé) au sein des établissements de santé ou encore les EMPP (Équipes
Mobiles Psychiatrie Précarité).
Ces études ont bien pour sujet le refus de soins, cependant aucune ne traite du refus
de soins aux urgences pour de la médecine générale, cela nous donne toutefois une idée de
ce que représente le refus de soins en France. Je vais maintenant évoquer la condition sociale
afin d’identifier un peu plus le contexte du refus de soins aux urgences.
“ Les services d’urgences ont pour mission de prendre en charge 24 heures sur 24 et
7 jours sur 7, en priorité, les besoins de soins immédiats, susceptibles d’engager le pronostic
vital et/ou fonctionnel, qui exigent, quels que soient l’endroit où les circonstances,
l’intervention d’un médecin formé à la prise en charge des urgences, et les besoins de soins
urgents qui appellent la mobilisation immédiate d’un médecin ayant les compétences et les
moyens d’intervenir.” (HAS, certification des établissements de santé, Prise en charge des
urgences et des soins non programmés, Septembre 2014).
A cette hausse de la fréquentation des urgences, une études évoque les changements
des mentalités dans la population( Les urgences hospitalières, miroir des
dysfonctionnements de notre système de santé, Rapport d'information n° 685 (2016-2017)
de Mmes Laurence COHEN, Catherine GÉNISSON et M. René-Paul SAVARY, fait au nom
de la commission des affaires sociales, déposé le 26 juillet 2017) , et en particulier le besoin
d’immédiateté. En effet la société d’aujourd’hui est une société de consommation, et cela se
ressent dans le milieu hospitalier.
De ce fait, les patients veulent une réponse immédiate à leurs problèmes de santé.
Cette immédiateté dans le besoin, ajouté à la multiplication des déserts médicaux, amène les
gens à se diriger vers les urgences. En plus d’apporter une réponse rapide, les urgences
permettent aux patients de consulter à l’horaire qu’ils souhaitent, contrairement à un cabinet
médical avec des horaires fixes.
4 : PERTINENCE PROFESSIONNELLE.
En tant qu’infirmier, il faut être en mesure de créer une relation de confiance avec le
patient, qu’il soit agité, angoissé ou bien choqué. Cette prise en charge doit être globale et
individualisée. L’IDE doit également être capable de respecter et appliquer les prescriptions
médicales, de respecter les règles d’hygiènes et de transmettre des informations fiables
(Ministère des Solidarités et de la Santé, 2019). La profession infirmière est encadrée
juridiquement par le référentiel de compétences infirmières, réalisé par le Ministère du
Travail et le Ministère de la santé et des sports, qui définit les compétences, ainsi que les
actes que les infirmiers diplômés d’états sont autorisés à accomplir, sur rôle propre et rôle
prescrit.
Les IDE disposent de plusieurs compétences issues de leur rôle propre “Dans le cadre
de son rôle propre, l'infirmier a l'obligation, après avoir évalué les besoins du malade et posé
un diagnostic infirmier, de prendre l'initiative de ces soins, d'en organiser la mise en œuvre”
(Nathalie Lelievre, Juriste spécialisée en droit de la santé, 2016).
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L’ensemble de ces connaissances mettent donc en évidence qu’un IDE doit être en
capacité de faire l’analyse d’une situation donnée, et d’agir en conséquence, il doit également
être capable d’analyser et de répondre aux besoins relationnels des patients.
La situation d’appel prenant place aux urgences, je vais définir le rôle de l’infirmier
des urgences.
de prise en charge rapide, ce qui aide à établir une relation de confiance, et aide à la prise en
charge du patient par le reste de l’équipe.
L’IOA va donc avoir un rôle majeur au sein des urgences, du fait de son rôle, il doit
développer des compétences d’analyses, mais également de négociation et de patiences, qui
vont être cruciales dans la prise en soin des patients, et en particulier des patients opposants
aux soins. En effets la négociation va être un élément crucial pour l’administration des
thérapeutiques ainsi que la continuité de la prise en charge par les urgences.
La négociation peut être définie par “Une rencontre entre des acteurs qui veulent
régler leurs divergences par un arrangement” (Christophe Dupont, 1986).
D’après Pierre L.G Guoguelin (Négociation, 2005), pour qu’il puisse y avoir négociation, il
faut que plusieurs éléments soient mis en place :
- Qu’il y ai au moins 2 camps ;
- Que ces deux camps soient souverains et indépendant l’un de l’autre ;
- Qu’il y ai un forme de tension entre les deux camps, liés à des intérêts divergents ;
- Que les deux camps s’en remettent à la discussion plutôt qu’à la force ;
- Qu’une interaction constante soit possible entre les deux camps ;
- Que les deux camps soient d’accords pour trouver un compromis ;
- Qu’ils soient d’accords pour mettre en place la solution trouvée.
Premièrement, il peut exister une forme de relation de force entre le soignant et le soigné,
du fait que le soignant est celui, qui dans un contexte de soin est le détenteur du savoir du
fait de ses connaissances médicales. Ce statut peut entrer en jeux lors de la négociation, avec
pour argument que le soignant sait ce qui est le mieux pour le patient, du fait que celui-ci
détient les connaissances médicales. Cet argument est valable dans les deux camps, aussi
bien pour le soignant qui va se dire qu’il sait ce qu’il faut faire, car il est soignant, mais aussi
du côté du patient, qui par son statut, peut penser que le soignant est celui qui est le plus à
même de savoir ce qu’il faut faire. De plus le soignant peut avoir des informations sur le
patient, que le patient ne sait pas lui-même (par exemple des résultats d’imagerie médicale
ou bien de bilan sanguin), ce qui lui confère un avantage dans la négociation car le patient
n’est pas au courant de ces informations, et n’est pas forcément en capacité de les
comprendre.
Deuxièmement, il peut exister des limites à la négociation, avec des situations plus
complexes, mais qui se retrouve régulièrement aux urgences :
- Est-il possible de céder quand la santé du patient est en jeu ?
- Situation d’urgence, peut-on prendre le temps de négocier avec un patient ou son
entourage quand sa vie est en danger (urgence qui prévaut sur la négociation ?)
6 : LE REFUS DE SOIN.
Le refus de soin est un droit fondamental du patient, en effet il est décrit dans la loi
du 4 mars 2002. En effet l’article L1111-4 définit les droits des patients, quel que soit leur
état, et dit “Aucun acte médical ni aucun traitement ne peut être pratiqué sans le
consentement libre et éclairé de la personne et ce consentement peut être retiré à tout
moment.”
Le refus de soins est donc un droit inaliénable des patients, cependant en pratique,
on se rend compte que bien que ce droit soit acquis et légiféré, il s’agit d’une situation plus
complexe qui vient questionner les soignants sur la démarche à suivre.
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De plus, nos valeurs soignantes peuvent être heurté par ce type de situations. En effet
nos valeurs nous amènent à vouloir soigner, ou porter assistance aux personnes en difficultés,
or dans le cas d’un refus de soins, la loi vient nous interdire d’agir et nous contraint à
respecter le choix du patient.
C’est ce constat, qui m’amène à élaborer une problématique. En effet, nous sommes dans
une société ou le refus de soins est de plus en plus courant, en lien avec une société vivant
dans l’immédiateté. Ces refus de soins sont légiférés, et les droits du patient ne peuvent être
ignorés. Cependant en tant que soignant, nous nous devons de venir en aide au plus grand
nombre, mais quand c’est impossible, cela vient nous heurter dans nos valeurs soignantes,
bien que ce droit soit inscrit dans la loi depuis plus de 15 ans. Cela m’amène donc à me
demander “ En quoi le refus de soins vient heurter nos valeurs soignantes ?”.
1 : L’IMPORTANCE DE L’ÉTHIQUE.
Pour se faire, je vais dans un premier temps aborder la problématique d’un point de
vue éthique. En effet, l’éthique est une “réflexion, une recherche sur les valeurs humaines :
la vie, la mort, le respect de la personne, la liberté, la confidentialité [...] elle amène à choisir
entre plusieurs formes de bien, voire le moindre mal. Elle repose sur la réflexion, les qualités
humaines et l’ouverture” (Dominique Grimaud, président de l’espace éthique azuréen,
ADSP n°77, décembre 2011, L’éthique dans l’environnement sanitaire, page 13). Cette
réflexion éthique est essentielle dans le milieu du soin, elle va nous aider en nous permettant
de réfléchir à ce qui serait le moins négatif pour le patient, en faisant la balance du pour et
du contre. Cette notion d'éthique et de balance du pour et du contre a toute son importance,
en particulier lors du refus de soins. Bien que la loi nous dicte de tout mettre en place pour
soigner, ou bien apaiser un patient tout en respectant son avis, il est des situations, par
exemple en soins palliatifs, ou la réflexion va être au cœur de la prise en soins afin de faire
« le moindre mal » à la personne en situation de fin de vie. En effet les soins en fin de vie
peuvent être invasifs : Cathéter veineux périphérique, sonde nasogastrique, sonde urinaire,
etc… et bien que ces dispositifs médicaux puissent être essentiels à la survie du patient, ils
peuvent être vécus de manière traumatique par le patient et amener à un refus de leur
utilisation. C’est dans ce type de situation qu’il est de notre devoir de prendre un temps de
réflexion en équipe, mais également auprès du patient et son entourage afin de discuter de
ce que nous devons faire afin de préserver la qualité de vie de celui-ci, tout en ayant son
consentement.
C’est dans ce cadre de fin de vie qu’interviennent la loi Léonetti ainsi que celle du 2
février 2016, qui traitent respectivement de l’acharnement thérapeutique ainsi que le respect
des directives anticipées. Ces 2 lois vont remettre le patient au cœur de la prise en soins en
lui rendant le rôle du décisionnaire principal.
Bien que ce type de situation soit une fois de plus encadrée par la loi, notre rôle de
soignant, notre réflexion et nos valeurs peuvent nous amener à être en désaccord avec
l’application de ces lois, dans des situations où le refus de soins du patient peut nous
apparaître comme contraire au maintien de sa qualité de vie, ou encore sa survie. A ce
moment-là se pose un dilemme éthique, avec pour problématique le respect de la volonté du
patient. C’est là que vont entrer en jeu nos valeurs soignantes.
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Les valeurs soignantes sont propres à chacun, elles définissent notre pratique du
soin. Elles caractérisent notre attitude envers les patients et nous permettent de créer notre
propre identité professionnelle.
Pour mieux les comprendre, il me paraît primordial de définir dans un premier temps
ce qu’est une valeur, et quelles sont celles spécifiques aux soignants. Pour commencer, une
valeur peut être définie par “une conviction personnelle et un principe de jugement qui
exprime ce qui est important ou précieux aux yeux d’une personne” (Morgan Pitte, Cadre de
santé, Espacesoignant.com, les valeurs personnelles et professionnelles”). Les valeurs sont
donc quelque chose qui est propre à chacun. Cependant, dans certaines professions, et ici
dans le milieu soignant, certaines de ces valeurs vont être communes à l’ensemble des
professionnels de ce domaine.
En ce qui concerne les valeurs relatives à la pratique infirmière, celle-ci sont décrites
dans le code de déontologie des infirmières de l’Ontario (ordre des infirmiers de l’Ontario,
2019, Norme d’exercice : La déontologie infirmière), elles sont décrites comme les valeurs
“fondamentales à la prestation de soins infirmiers”, ces valeurs sont :
- Le bien être des clients ;
- L’autonomie des clients ;
- L’intimité et la confidentialité ;
- Le respect de la vie ;
- Le respect des engagements ;
- L’honnêteté ;
- L’équité.
comme il le dit de quelque chose auquel “on accorde de l’importance, c’est ce qui vaut
quelque chose à nos yeux et que l’on a envie de faire vivre” (page 38). Le concept de prendre
soin prend tout son sens au sein de la profession infirmière, car il s’agit de prendre soin à la
fois de la maladie, mais surtout aussi du malade, qu’il ne faut pas associer l’un à l’autre,
mais qu’il ne faut pas dissocier non plus.
Les valeurs, et en particulier les valeurs soignantes sont essentielles dans le soin,
mais également dans son refus. Bien que les soignants aient des valeurs en communs,
l’expression de ces valeurs sera différente en fonction de chacun. Ce sont ces différences qui
vont entrer en jeu dans l’impact que va avoir le refus de soin sur nos valeurs. En effet, si l’on
reprend certaines valeurs que j’ai pu citer précédemment, on peut constater que dans
certaines situations, celles-ci vont être en contradiction. En effet si on prend l’exemple d’une
pose de sonde naso-gastrique lors d’une occlusion intestinale, d’un point de vue du bien-
être, de la sécurité et de l’autonomie, on va être en accord avec nos valeurs car ce dispositif
viendra soulager le patient au niveau de son abdomen, et évitera l’apparition de
vomissements pouvant entraîner des complications ORL2 ou respiratoire. Cependant le
patient peut nous exprimer son refus de soin car pour lui la sonde naso-gastrique ne respecte
pas de son autonomie et sa dignité, en lien avec la sonde apparente ainsi que le fait de devoir
être relié à un système d’aspiration.
C’est là que le refus de soins vient heurter nos valeurs soignantes, en effet ce refus
s’oppose au soignant que nous sommes, à nos valeurs et notre désir de venir en aide à l’autre.
Cependant il est dans le droit du patient de refuser un soin, et il est de notre devoir de
respecter ce choix. A ce stade de la relation soignant-soigné, il va être essentiel de
communiquer avec le patient, afin de déterminer les causes du refus de soins, mais également
d’essayer de trouver un compromis en négociant avec le patient.
Ces éléments de communications vont nous fournir des clés afin de mieux
comprendre la situation de refus de soins, et de pouvoir y répondre si jamais on se rend
compte que ce refus est dû à de la peur ou bien de l’incompréhension.
l’infirmière, volume 69, février 2020, Signification du refus de soins). Il faut donc être
capable de prendre du recul pour comprendre ce que veut exprimer le patient à travers son
refus.
La communication va donc avoir un rôle essentiel à jouer lors d’un refus de soins, car elle
nous permet de mieux comprendre les raisons de celui-ci, et nous permet d’y remédier dans
certains cas. Cependant, la notion de communication implique qu’il y ait une relation entre
l'émetteur et le récepteur, et donc le soignant et le patient. Il me paraît donc essentiel
d’aborder la notion de relation soignant soigné.
La relation soignant-soigné est au cœur du refus de soins, car cette relation est
primordiale au sein du soin en lui-même. En effet, les soins ne vont pas consister en une
suite d’actes techniques les uns après les autres. Ils vont être accompagnés de plusieurs
interactions, que ce soit à l’accueil d’un patient dans un service, ou bien lors de la réalisation
d’un examen. Ces différentes interactions vont contribuer à créer une relation de soin.
Il faut donc distinguer l’interaction de la relation, pour cela je vais m’appuyer sur
l’article de Monique Formarier, La relation de soin, concept et finalités, issue de la revue
Recherche en soins infirmiers, (n°89 de 2007, pages 33 à 42). Dans son article, elle cite
Hartup qui fait la distinction entre interaction et relation (L’interaction se définit par) “des
rencontres significatives entre individus, mais qui restent ponctuelles, alors que les relations
sont une accumulation d’interactions entre individus qui durent et qui impliquent des
attentes, des affects et des représentations spécifiques”, il y a donc une notion de continuité
et de lien entre les différents individus.
- La relation de civilité ;
- La relation de soins ;
- La relation d’empathie ;
- La relation d’aide psychologique ;
- La relation thérapeutique ;
- La relation éducative ;
- La relation de soutien social ; au patient et à la famille.
Parmi celles-ci, bien que toutes aient un rôle important, la relation d’empathie me paraît
prédominante dans le contexte d’un refus de soins.
Pour comprendre en quoi cette relation est importante, il faut commencer par la
définir. Le concept d’empathie a été abordé par le philosophe Carl Rogers (1902-1987) dans
les année 80, ou il écrit “ Être empathique, c’est percevoir le cadre de référence interne
d’autrui aussi précisément que possible et avec les composants émotionnels et les
significations qui lui appartiennent comme si l’on était cette personne, mais sans jamais
perdre de vue la condition du « comme si »” (Rogers (C), a way of being, Boston 1980,
Houghton Mifflin compagny, cité par Decety, L’empathie 2004, p 59). Cette relation
d’empathie, permet de mieux comprendre ce que ressent autrui, et permet donc de mieux y
répondre. Ce lien va permettre de créer une relation de confiance entre les différents
individus : “ Dans nos sociétés contemporaines le ciment d’un échange social durable reste
la confiance. Cette confiance n’est pas donnée, elle doit être construite dans et par le
processus même de l’échange” (Médard 1995). L’aboutissement de la relation de soins puis
de la relation d’empathie est donc la relation de confiance. C’est cette même relation qui
contribue à l’acceptation des soins par le patient, cependant, la problématique ici est le refus
de soins, cela peut signifier que quelque part, la relation soignant-soigné a été impactée.
Le motif de cette rupture de relation de confiance entre les individus peut être
l’absence de symétrie entre eux. En effet au sein d’une relation, pour que celle-ci soit de
confiance, il faut que les individus soient à égalités, et qu’aucun n’ai une influence sur
l’autre. Cependant dans un contexte de soins, que ce soit aux urgences, en psychiatrie ou
bien en service de médecine, une dissymétrie peut exister entre le soignant et le soigné. De
ce fait, le soignant, vient exercer une influence sur le patient, de par ses connaissances
24
médicales plus approfondies, ainsi que son rôle, le patient est donc confronté à une
dépendance du milieu médical et paramédical vis à vis des thérapeutiques, des examens, et
des actes de la vie quotidienne (soins d’hygiène, alimentation…). De plus le patient est en
situation de vulnérabilité vis à vis de sa maladie. Cette absence de symétrie peut entraîner
un sentiment de perte de confiance, et entraîner un refus des soins. Cette perte de confiance
est du côté du patient, mais elle peut exister également du côté du soignant. En effet, en tant
que soignants, nous avons une certaine implication personnelle lors de la relation de soins,
bien qu’il s’agisse d’un contexte professionnel. Ce refus d’adhérer au projet de soin de la
part du patient peut créer un sentiment d’incompréhension de la part du soignant, qui se voit
rejeté par celui-ci, malgré son implication personnelle et professionnelle. Notre mission étant
de porter assistance à autrui, le refus de cette assistance amène le soignant à se remettre en
question et peut provoquer un sentiment d’échec et par la suite de culpabilité.
Cette culpabilité peut provoquer une relation conflictuelle entre le soignant, voir
l’équipe soignante, envers le patient et son entourage. Cela peut se traduire par des
malentendus, des jugements ou encore des interprétations. L’ensemble de ces tensions et
incompréhensions vont avoir un effet néfaste sur la qualité des soins.
Nous avons pu voir précédemment que le refus de soins allait avoir un impact sur la
relation soignant-soigné, cet impact va finir par se répercuter sur la pratique soignante. En
effet l'équilibre au sein de la relation va être brisé, il faut donc mettre en place des conditions
propices à l’échange avec le patient. Les différents éléments que je vais développer sont tirés
de La revue de l’infirmière de février 2020, qui traite du refus de soins.
Afin d’améliorer la pratique des services vis à vis des refus de soins, plusieurs
recommandations ont été misent en place, dont l’une a été développée par le CCNE3 en 2005,
il s’agit de pistes de réflexions afin de gérer au mieux les refus de soins, en voici les axes
principaux, le reste se situera en annexe :
- Tout faire pour éviter que les décisions importantes ne soient prises qu’en situations
critiques ;
- Promouvoir le sentiment et des attitudes de reconnaissances mutuelles ;
- Ne pas céder à l’obsession médico-légale ;
- Comme toujours en situation de crise, recourir non seulement à un deuxième avis,
mais aussi à un processus de médiation ;
- Accepter de passer outre un refus de traitement dans des situations exceptionnelles.
Ces différentes pistes du CCNE nous aident à améliorer notre pratique vis à vis des
refus de soins, en les anticipant, mais également en adaptant nos réactions et notre
raisonnement face à ces situations.
En fonction du type de refus de soins, il faudra adapter sa pratique, car tous les
patients et toutes les situations sont différentes, et ceux-ci ne se gère donc pas de la même
manière. Ces différents types de refus de soins sont également décrit dans le document du
CCNE, en voici les grands axes :
- Le refus de traitement, de la part du patient, de son entourage, ou encore du médecin ;
- Le refus en situation d’urgence (exemples : transfusion ou césarienne) ;
- Les refus thérapeutiques vécus comme invasif : alimentation, soins d’hygiènes,
perfusion ;
- Refus de soins en psychiatrie ;
- Refus de soins en situation de fin de vie ;
Il est donc essentiel de prendre en compte le contexte du refus de soin, car notre pratique
ne sera pas la même, et la législation non plus, en particulier dans deux cas : le refus de soins
en psychiatrie, et celui en situation d’urgence vitale. En effet dans ces deux situations il est
possible de réaliser les soins sans le consentement du patient. Ces situations sont décrites
dans la loi du 4 mars 2002.
Le travail d’équipe est encore ici nécessaire afin de déterminer dans quelles mesures le
patient se retrouve dans l’une de ces situations. Suivant la situation, ainsi que la procédure
suivie par l’équipe, les soignants seront confrontés à un vécu plus ou moins difficile de la
situation, en fonction de leurs valeurs, mais aussi de leurs expériences et sentiments. Ce qui
m’amène à aborder l’impact qu’à le refus de soins sur le soignant lui-même.
Comme nous avons pu le voir, le refus de soins va se faire ressentir sur la pratique
du personnel soignant, et en particulier de l’infirmier, qui est la personne le plus en contact
avec le patient. Cet effet sur la pratique soignante est dû à une modification de l’organisation
des soins, mais également au ressenti du soignant vis à vis de cette situation. Là encore, les
éléments que je vais développer sont tirés de La revue de L’infirmière que j’ai utilisée
précédemment.
qu’il est. Ce sont ces valeurs qui nous dictent notre façon d’agir. Lors du refus de soins, le
patient vient se confronter aux valeurs du soignant, en refusant que celui-ci les mette en
application. Habituellement, les IDE ont le rôle de “réparateur dans l’âme et de sauveur”,
dans ce cas ils se voient retirer ce rôle. En découle un sentiment d’inutilité, en effet le
soignant peut avoir l’impression de ne plus rien pouvoir faire pour le patient qui relève de sa
fonction. Il peut également apparaître un sentiment de culpabilité, le soignant peut faire le
parallèle entre le refus et sa pratique, et penser que cela est de sa faute. Cela peut être
également vécu comme un échec, pouvant mettre à mal l’identité professionnelle du
soignant. Un sentiment de souffrance professionnel et de violence peut être vécu face au
dilemme causé entre l’obligation de respecter le choix du patient et l’impossibilité
d’appliquer le choix médical, qui en rapport avec les valeurs soignantes peut sembler être le
meilleur choix à faire.
Pour ce qui est de l’attitude que les soignants vont avoir vis à vis du patient qui refuse
un soin, on peut distinguer deux types de réactions :
- Attitude active, d’acceptation du refus, avec un questionnement professionnel et
personnel, une recherche de compréhension du patient et de sa situation en faisant
preuve d’empathie ;
- Attitude passive, avec un retrait physique et psychologique : le soignant va
développer des mécanismes de défense comme la non-écoute, la banalisation ou bien
l’évitement, qui peuvent amener le soignant à rejeter le patient, en partant du principe
que la présence du patient n’est plus légitime au vu de son refus de soins. Le soignant
peut aussi développer des processus de négociations, et de marchandages afin
d’amener le patient à faire ce que le soignant veut, tout en faisant penser à ce dernier
qu’il est libre de ses choix. Et enfin, on peut retrouver de l’agacement, de la colère
ou encore de l’agressivité vis à vis du patient. En effet le soignant se retrouve
impuissant face à ce changement de pouvoir au sein de la relation soignant-soigné,
la dissymétrie n’est plus en faveur du soignant mais est en faveur du soigné qui est
en droit de ne pas consentir aux soins.
Ces différents types de réactions montrent que nos valeurs, nos représentations, ainsi que
nos émotions influent sur notre pratique professionnelle. Il est donc important d’en prendre
28
conscience, et de prendre du recul face à une situation de refus de soins, car il ne s’agit pas
que de nos valeurs, mais il s’agit surtout du patient, et du respect de son autonomie.
7 : SYNTHÈSE
A la question : “En quoi le refus de soins vient heurter nos valeurs soignantes ?”,
nous avons pu voir en grande partie que ce refus de soins est contraire aux valeurs des
professionnels de santé. En effet ceux-ci ont pour objectifs de venir en aide à autrui, d’assurer
son autonomie et sa sécurité. En refusant ce soin, le patient contraint le soignant à effectuer
un choix, qui relève de son éthique personnelle, mais aussi de celle de l’équipe soignante.
Ils sont confrontés à un dilemme, entre le respect du choix du patient, qui est inscrit dans les
droits des patients, ou alors aller à l’encontre de ce refus de soins, soit dans des situations
particulières décrites par la loi (en psychiatrie ou bien en situation d’urgence), ou bien en
communiquant avec le patient et en entrant en négociation avec celui-ci. Ces différents types
de réactions sont en lien avec l’identité personnelle et professionnelle du personnel soignant,
le vécu de chacun influencera sur la façon d’agir face à cette situation. Le contexte aussi
jouera un rôle dans cette réaction, un refus de repas ponctuel ne sera pas géré de la même
manière qu’un refus de traitement entraînant un risque pour la santé du patient. Ce sont tous
ces éléments qui vont influencer sur l’impact du refus de soins sur les valeurs soignantes,
certains y verront un échec et éprouverons de la culpabilité, tandis que d’autres seront dans
l’empathie et la compréhension vis à vis de la situation du malade.
au courant de la situation. Je serai personnellement dans une réaction plutôt active, avec
acceptation de ce refus. Contrairement à mes débuts en tant qu’étudiant infirmier, ou j’aurai
plutôt eu tendance à être dans une attitude dite passive, et à tenter de faire accepter le soin
au patient, je pense qu’à ce jour, avec l’expérience que j’ai pu acquérir en stage, et la
réalisation de ce travail de recherche, ma vision du refus de soins a évolué, et va me permettre
d’agir d’une manière qui me parait plus adaptée à ma pratique professionnelle.
Suite à ce travail, et à la question “ en quoi le refus de soins vient heurter nos valeurs
soignantes” , nous avons obtenu des éléments de réponses, cependant nous avons pu nous
apercevoir que les valeurs soignantes sont communes, mais les réactions sont différentes, ce
qui m’amène à la question de recherche spécifique : “ Bien que nos valeurs soignantes
soient communes, qu’est ce qui dans l’expérience personnelle et professionnelle va
influencer sur la manière de réagir face au refus de soins?”
30
CONCLUSION.
Sans pour autant résoudre la problématique du refus de soins, qui est amenée à se
développer avec l’évolution des mentalités et des pratiques, ce travail nous permet
d’envisager différentes pistes de réflexion vis à vis de ces situations. En effet, qui en tant que
soignant n’a jamais été confronté au refus de soins ? Qu’il s’agisse d’un refus de traitement
d’un patient en soins palliatifs, du refus d’un soin jugé trop douloureux en service de
médecine, ou encore du refus d’une toilette de la part d’un patient atteint d’Alzheimer en
EHPAD. Tous en tant que soignants, sommes confrontés à ce refus, à l’expression du
consentement, ou non, de la part des patients. Que ce soit en tant qu’étudiant, infirmier ou
bien aide-soignant, nous avons tous fait face à ce qui peut être vécu pour nous comme un
problème dans la prise en soins. Ce travail nous donne des pistes de réflexions afin de mieux
comprendre la situation, mais également de mieux comprendre pourquoi nous réagissons de
la sorte face au refus. Chaque professionnel est unique dans son identité personnelle et
professionnelle, et chacun ne vivra pas une situation de la même manière. C’est pourquoi il
faut être capable de se remettre en question et de prendre du recul, afin de mieux comprendre
de quelle manière nos valeurs sont heurtées, mais également notre identité. Nous avons pu
voir également que l’équipe est une ressource face au refus de soins. Cette équipe permet de
mieux gérer une situation de refus de soins, en confrontant les différents avis de chacun.
C’est une ressource car elle évite que nous ne soyons seul confronté à une situation pouvant
nous déstabiliser.
vie où le patient n’a plus la capacité d’exprimer oralement son consentement, la famille
pourra nous apporter des éléments de réponses via des directives anticipées ou autres. Le
patient prendra également une place importante, si ce n’est la plus importante, lors du refus
de soins. En effet, comme pour les professionnels, chaque patient est unique, et chaque
situation de refus de soins l’est donc également. Il est de notre rôle de prendre en compte
cette singularité, afin de mieux comprendre ce qui pousse le patient à refuser un soin. De
plus, le refus étant un droit fondamental du patient, il est de notre devoir de respecter ce
choix, tout en s’assurant que le patient ait tous les éléments à sa disposition afin de mieux
comprendre la situation dans laquelle il se trouve. Notre rôle n’est pas seulement de réaliser
des soins, mais également d’accompagner le patient dans son refus de soins.
Dans une approche beaucoup plus personnelle, ce travail m’a permis de me remettre
en question. En effet, le point de départ de cette recherche est une situation vécue comme
problématique pour moi, je ne la comprenais pas et je ne savais pas comment y réagir. Avec
le temps passé, et les recherches effectuées à ce sujet, j’ai pu mieux comprendre pourquoi
cette situation m’avait questionné. J’ai ainsi pu m’ouvrir d’avantage au refus de soins, et en
étudier les différents éléments prédominants. Ce travail m’a permis de mieux définir le
professionnel que je souhaite devenir, car il m’a permis d’identifier mes valeurs soignantes,
32
et leurs applications en tant qu’infirmier. Je suis heureux d’avoir pu réaliser ces recherches,
car contrairement au travail en services de soins, ou on n’a pas forcément le temps d’analyser
sa pratique, ce mémoire m’a permis de prendre le temps d’analyser ma pratique et de me
remettre en question, chose que je n’aurai pas forcément faite en service de soins. L’analyse
des pratiques professionnelles faisant partie du référentiel de compétence des infirmiers
(compétence 7), je suis satisfait d’avoir ainsi pu développer cette compétence, parmi
d’autres, afin de réaliser au mieux la profession que je souhaite exercer.
“Il ne faut point refuser pour refuser, mais pour faire valoir ce qu’on accorde”
33
ANNEXE 2 : RECOMMANDATIONS
1 - Tout faire pour éviter que les décisions importantes ne soient prises qu’en situation
critique. Que ce soit sur le plan médical somatique ou psychiatrique il faut, toutes les fois où
cela est possible, anticiper au maximum les situations, afin d’éviter que surgissent des
conflits graves lors de la décision de mise en œuvre d’un nouveau traitement, susceptible de
provoquer un refus.
4 – Être conscient qu’une information doit, dans toute la mesure du possible, être
progressive, évolutive en fonction du temps, tenant compte d’éventuels phénomènes de
sidération psychique et au besoin réévaluée.
5 – Être sensible au fait qu’une information est l’expression de faits ou d’opinions explicités
de façon apparemment objective, fondés sur un savoir porté par une personne, mais qui
s’adressent à la subjectivité d’une autre personne. Une information ne peut donc jamais être
purement objective, car la subjectivité de l’émetteur et celle du récepteur interagissent 33
dans le processus de communication et modifient en permanence les conditions de l’échange.
35
6 - Être conscient que, dans la rencontre de deux libertés, la compassion comporte le piège
de l’abus d’autorité. Les médecins doivent en être conscients, et être formés à l’écoute de
l’expression de la liberté du malade, comme l’a rappelé le CCNE dans son avis n° 84 sur la
formation à l’éthique médicale ; l’appréciation du degré d’autonomie doit être évolutive en
fonction du temps.
7 – Ne pas présumer l’absence totale de liberté pour éviter de prendre en compte un refus de
traitement ; ne pas profiter pour le médecin de cette situation de vulnérabilité. Respecter
cette personne vulnérable en l’informant de façon telle qu’elle comprenne les enjeux sans
chantage ni indifférence. On ne peut vouloir faire toujours le bien d’une personne contre son
gré au nom d’une solidarité humaine nécessaire et d’une obligation d’assistance à personne
en péril.
9 - Comme toujours en situation de crise, recourir non seulement à un deuxième avis, mais
aussi à un processus de médiation ou à une fonction médiatrice, pour ne pas laisser seuls
face à face le médecin et le malade ou le médecin et une famille. C’est à ce titre, que les
tierces personnes, peuvent faire prendre conscience, au malade et au médecin, de la
reconnaissance qu’ils peuvent avoir mutuellement, et de ce que cela implique. La notion de
personne de confiance inscrite dans la loi de mars 2002 prend ici toute sa signification.
L’importance des psychologues, voire des psychiatres et du personnel soignant ne peut être
que soulignée. L’objectif est en effet non seulement d’accueillir une parole de refus comme
réellement signifiante, mais aussi de juger du degré d’aliénation éventuelle. Pour autant, il
ne s’agit pas de s’en remettre à un tiers de la responsabilité de la décision, mais d’aider la
personne au gouvernement d’elle-même.
10 – Accepter de passer outre un refus de traitement dans des situations exceptionnelles tout
en gardant une attitude de modestie et d’humilité susceptible d’atténuer les tensions et de
conduire au dialogue. Même s’il est impossible de fixer des critères, des situations peuvent
être envisagées où il serait permis d’effectuer une telle transgression, quand des contraintes
36
de temps mettent en cause la vie ou la santé d’un tiers. Ainsi : Les situations d’urgence ou
d’extrême urgence où la médecine se trouverait en situation d’avoir à répondre dans l’instant
en présence d’une personne inconsciente ou à laquelle il est en pratique impossible de
demander dans 34 l’instant, un accord. La présence d’un tiers, même détenteur d’une
déclaration anticipée, ne constitue pas un élément décisif. Un accouchement en urgence
mettant en jeu la vie d’un enfant à naître. L’éthique dans ce domaine ne doit pas constituer
le paravent d’une fausse bonne conscience respectueuse à l’excès de l’autonomie. Les
situations où la sécurité d’un groupe est en jeu, comme lors du cas de menace d’épidémie
grave où la liberté d’un individu doit être jugée de manière responsable à l’aune du devoir
de solidarité envers son prochain.
Titre / Auteurs (grade, But / Objectif(s) / Devis de recherche Résultats / Discussion Réflexion par rapport à la
discipline, profession) / Date Hypothèses / Question de question générale de
/ Revue de publication recherche recherche
Méthode
Liens avec d’autres
recherches
Remarques personnelles4
De cet article j’ai pu tirer
une définition claire et
simple du rôle propre
infirmier : Dans le cadre
de son rôle propre,
Cet article permet de
l'infirmier a l'obligation,
décrire les différents rôles
après avoir évalué les
cruciaux des infirmiers
Lelièvre. N Juriste Objectif : définir le rôle de besoins du malade et
d’une manière générale.
spécialisée en droit de la l’infirmier afin de poser posé un diagnostic
Cet élément est essentiel
santé (2016). Définition du les bases lors de la phase infirmier, de prendre
afin de pouvoir développer
rôle propre de l’infirmier. de questionnement l'initiative de ces soins,
sur les autres fonctions des
d'en organiser la mise en
infirmiers, qui découlent
œuvre, d'encadrer et de
de ce rôle propre.
contrôler les aides-
soignants et auxiliaires
de puériculture dont ils
peuvent solliciter la
collaboration
4
Points forts, points faibles.
39
Ce document du
Direction générale de Objectif : développer gouvernement permet
l’offre de soins DGOS, davantage le contexte d'identifier les différents
(2018) Précarité : accès social autour du refus de moyens mis en place afin
aux soins soins de lutter contre la précarité
d’accès aux soins
Ces éléments et ceux du
Ce document de document précédent
Académie nationale de
Objectif : développer l’académie de médecine permettent d’élaborer le
médecine (2017), Bulletin
davantage le contexte fournis d’autres éléments contexte social autour du
de l’académie nationale de
social autour du refus de en lien avec la précarité refus de soins en première
médecine, Précarité,
soins d’accès aux soins en partie, afin de démontrer
pauvreté et santé
France l’intérêt professionnel du
MFE
Ce texte permet de fixer le
cadre légal autour du refus
Ce texte de loi permet de de soins en première
Objectif : déterminer le
Ministère des solidarités et décrire les droits du partie, mais également en
cadre légal autour du refus
de la santé (2016), Loi fin patient, et les obligations deuxième partie, ou il va
de soins, ainsi que les
de vie du 2 février 2016 des soignants en liens avec contribuer à montrer en
droits des patients.
les situations de fin de vie. quoi les valeurs soignantes
sont confrontées au respect
de la loi
FORMARIER M Cet article permet
Cet article est essentiel au
Enseignante à l'Institut grandement de développer
MFE car il décrit la
international supérieur de Objectif : déterminer les la relation de soins entre le
relation de soins, qui est
formation des cadres de différents éléments soignant et le soigné. Tout
l’un des éléments majeur
santé de Lyon (en 1988). - prépondérants de la d’abord en décrivant les
développé lors de la
Rédactrice de la revue relation de soin. différents types de
deuxième partie. En effet
Recherche en soins relations, mais également
le refus de soins ayant un
infirmiers (en 2010) les enjeux de celle-ci, avec
43
d’expressions de la part
d’un patient n’étant plus
en capacité de parler. En
plus d’en étudier les
raisons elle en étudie la
signification, qui peut être
lié à une défaillance dans
la relation de soins.
De plus, cette revue
aborde l’impact du refus
de soins, dans la pratique
soignante, avec
l’adaptation des soins et la
mise en place d’un travail
d’équipe, mais également
l’impact du refus de soins
sur le soignant lui-même,
avec le sentiment
d’impuissance et tout ce
qui s’en suit. Cet article
décrit également les
différents types de
réactions face à ce refus de
soins.
45
consulté le 25/11/19
Source du ministère, définition du rôle infirmier
simple, complète et compréhensible de tous
Google Définition infirmier 3 410 000 1 1
https://solidarites-sante.gouv.fr/metiers-et-
concours/les-metiers-de-la-sante/les-fiches-
metiers/article/infirmier
Compétences
Berger levrault 1 1 1
infirmières
5
Exemples de base de données : CDI, PubMed, CAIRN, …
6
Mots-clés : A partir d'une carte mentale ou de tout autre outil, inscrire les descripteurs ayant permis d'identifier les références documentaires.
7
Toutes les références identifiées à partir des descripteurs
8
Toutes les références jugées les plus pertinentes parmi toutes celles qui ont été sélectionnées.
9
Toutes les références retenues pour le travail de recherche et qui donneront lieu à une analyse critique en lien avec la question générale de recherche.
46
IFPS de Dijon
Compétence
Google infirmière 1 1
http://www.ifsidijon.info/v2/wp-
négociation
content/uploads/2014/11/2014-Negociation-dans-
les-soins.pdf
Cairn
Négociation
Google 1 1
définition https://www.cairn.info/revue-negociations-2005-
1-page-149.htm
SFMU
https://www.sfmu.org/fr/bus/media/med_id/225
Refus de soins
Google 3 2 SFMU:
urgences
https://www.sfmu.org/upload/70_formation/02_ef
ormation/02_congres/Urgences/urgences2015/do
nnees/pdf/119.pdf
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Soins sans
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inquietent-de-la-banalisation-des-procedures-d-
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47
solidarité-santé.gouv
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Patients aux decodeurs/article/2019/06/14/pourquoi-le-
Google 20200000 1 1
urgences nombre-de-patients-aux-urgences-augmente-d-
annee-en-annee_5476111_4355770.html
Une évolution
sociétale valorisant https://www.senat.fr/rap/r16-685/r16-
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Définition OMS ecfad5298827badd0d1c69df6991a2e6a25e18a9/
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