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Enumérer les modes de contamination des hépatites dues aux virus A, B, C,D,E
Citer la durée d’incubation des hépatites
Reconnaître les signes clinique ; pré-ictériques de l’ hépatite virale aiguë
Décrire le signe biologique pré-ictérique de l’hépatite virale aiguë
Décrire les signes clinique de la phase ictérique de l’hépatite virale aiguë bénigne
Définir quels marqueurs viraux demander devant une hépatite aiguë
Indiquer la signification les anticorps antivirus A
Décrire les principales formes cliniques d’hépatite virale aiguë bénigne
Etre capable de reconnaître une hépatite fulminante
Connaître le pronostic d’une hépatite fulminante d’origine virale
Identifier la possibilité de transplantation hépatique en cas l’hépatite fulminante
Décrire les critères de guérison d’une hépatite aiguë
Décrire la conduite à tenir devant une contamination récente par le sang d’un sujet porteur du virus de
l’hépatite
Définir la vaccination contre l’hépatite B et ses indications
identifier les possibilités de vaccination contre l’hépatite A
Savoir qu’il n’y a pas de vaccin contre l’hépatite C
Décrire les principaux virus pouvant être responsables d’une hépatite chronique
Savoir établir le diagnostic d’une hépatite chronique
Prescrire les marqueurs virologiques à demander devant une élévation chronique des transaminases
Décrire les principales données de l’histoire naturelle de l’hépatite chronique B
Enumérer les marqueurs sériques de réplication virale B
Enoncer les indications thérapeutiques virologiques en cas d’hépatite chronique B
Décrire les principales modalités thérapeutiques des hépatites chroniques B
Schématiser les principales données de l’histoire naturelle de l’hépatite chronique C
Décrire les modalités de recherche du virus C dans le sérum
Enumérer les principales modalités thérapeutiques des hépatites chroniques C
Identifier les principaux effets secondaires des traitements
Cirrhose
Transplantation hépatique
Définir les indications et contre-indications de la greffe de foie
Décrire la nature du bilan préopératoire
Citer les principales modalités techniques de transplantation
Connaître la nature et les effets secondaires des traitements immunosuppresseurs actuels
Reconnaître les complications postopératoires précoces de la greffe de foie
Déterminer les complications communes à toutes les greffes
Décrire les résultats généraux de la greffe de foie
RETENIR, ...
Le foie est un organe volumineux. A la naissance, il représente 5 % du poids corporel avec 2 lobes
également volumineux. Rapidement, la partie gauche s'atrophie en raison de la suppression de la
perfusion directe du foie gauche par la veine ombilicale. Chez l'adulte, la masse hépatique se situe
principalement dans le lobe droit. Un foie adulte pèse environ 1.500 gr, soit 2 % du poids corporel.
Le foie est anatomiquement divisé en un volumineux lobe droit et un plus petit lobe gauche, séparés
dans la région supérieure par le ligament falciforme et dans la région postéro-inférieure par une fos-
sette complexe en forme de « H » dont
• La branche antérieure droite correspond au lit vésiculaire
• La branche postérieure droite correspond au lit de la veine cave inférieure
Le foie est entouré du péritoine (capsule de Glisson), à l’exception d’une petite portion postérieure
fixée au diaphragme et au niveau de laquelle se réfléchit le péritoine. Cette portion « dépéritonisée »
contient la VCI et se poursuit à droite par le ligament coronaire et à gauche par le ligament trian-
gulaire.
Le ligament falciforme s’étend de l’ombilic à la face antérieure du foie, contenant à son bord libre,
le ligament rond, lequel, en abordant le foie, se poursuit à sa face inférieure pour constituer la bran-
che antérieure gauche du « H » (voir la figure page suivante)
Le foie est donc « anatomiquement » grossièrement divisé en lobe droit et gauche séparé, comme
signalé plus haut, dans leur portion antérieure, par le ligament falciforme, et dans leur portion posté-
rieure, par le branches antérieures et postérieures du « H » (ligament veineux et ligament rond).
Cette division purement descriptive ne correspond pas à des entités anatomiques.
C’est en se basant sur la distribution des vaisseaux sanguins et des canaux biliaires, qu’une division
plus « physiologique » a été établie entre lobe droit et lobe gauche, le plan de séparation passant
par le lit vésiculaire et la gouttière de la veine cave inférieure, sans que cette séparation ne soit ana-
tomiquement individualisable au niveau du dôme, bien qu’elle corresponde parfaitement à un affluent
artériel et portal tout à fait individualisé.
Ces lobes droit et gauche « physiologiques » ont été ensuite divisés en segments, quatre pour cha-
que lobe, en fonction des divisions de l’arbre artériel et biliaire et du drainage veineux sus-hépatique.
• Le lobe gauche comporte ainsi le segment 1 ou lobe caudé, postérieur, entre le pédicule
hépatique et la veine cave inférieure, les segments 2 et 3 à gauche du ligament suspen-
seur de la veine ombilicale et le segment 4 entre ce ligament suspenseur et une ligne allant
du fond de la vésicule biliaire à la veine cave sus-hépatique.
• Le lobe droit comporte 4 segments: les segments 5 - 6 - 7 - 8, dans le sens des aiguille
d'une montre depuis la vésicule biliaire jusqu'à la partie droite de la veine cave inférieure
sous-diaphragmatique.
La séparation entre foie droit et foie gauche se situe donc le long d'une ligne allant du fond de la vé-
sicule biliaire à la veine cave inférieure sous-diaphragmatique en passant par le milieu du pédicule
hépatique. Au milieu de cette ligne se situe la veine médiane ou sagittale sus-hépatique. Les seuls
éléments anatomiques extérieurement repérables et permettant de distinguer cette segmentation
sont
• à gauche, la veine ombilicale et le ligament suspenseur du foie séparant les segments 2 et
3 du segment 4;
• le fond de la vésicule biliaire, limite entre foie droit et foie gauche et
• la veine cave inférieure sus-hépatique limite entre foie gauche et foie droit.
L'imagerie médicale (échographie et scanner) permet de mieux repérer cette subdivision en suivant
les branches de division du pédicule portal et les veines sus-hépatiques.
VII
IV III
V
VI
Au niveau du hile du foie, l’artère hépatique et la veine porte se divisent respectivement en branches
droites et gauches, sans qu’il y ait d’anastomoses entre ces deux systèmes latéralisés. Ces systè-
mes sont terminaux, sans collatéralité entre la droite et la gauche.
• L'artérialisation du foie est inconstante: une artère hépatique constante venant du tronc
cœliaque, parfois une artère hépatique droite de l'artère mésentérique supérieure et parfois
une artère hépatique gauche de l'artère coronaire stomachique.
• L’artère hépatique assure environ 30 % du débit hépatique. La pression y est celle de la
pression systémique, alors que la veine porte, contenant un sang encore richement saturé
On décrit 3 veines principales avec de nombreuses variantes dans leurs collatéralités et leurs im-
plantations terminales :
• une veine sus-hépatique droite drainant le foie droit,
• une veine sus-hépatique gauche drainant le foie gauche et
• une veine médiane ou sagittale située à la jonction des foies droit et gauche drainant les
Il faut signaler également une multitude de petites veines de la face postérieure du lobe droit et du
lobe caudé (segment 1) se drainant directement vers la veine cave inférieure.
Le retour veineux sus-hépatique se fait en fonction des pressions dans la veine cave inférieure et est
donc influencé par le rythme respiratoire. Il faut dès lors se souvenir que cette pression négative
dans les veines sus-hépatiques peut être à l’origine d’embolie gazeuse lors de la chirurgie hépatique.
Leur anatomie chirurgicale a été décrite dans le chapitre consacré aux « affections des voies biliai-
res »
Ce bilan comprend un dosage de la bilirubine sérique conjuguée (directe) et libre (indirecte), des
aminotransférases sériques: alanine aminotransférase (ALAT) et aspartate aminotransférase
(ASAT), des phosphatases alcalines sériques, de la gamma-glutamyltranspeptidase (γGT) sérique,
une électrophorèse des protéines sériques et un dosage de prothrombine (TP) ou temps de Quick,
complété, en cas d’anomalie, par un dosage des facteurs de coagulation. Ces dosages doivent avoir
lieu simultanément et les anomalies décelées peuvent être regroupées en trois grands syndromes
biologiques: l’insuffisance hépatocellulaire, la cholestase, la cytolyse.
Une élévation franche des ASAT et ALAT permet d’affirmer l’existence d’un syndrome de cy-
tolyse. Il faut cependant éliminer une hypertransaminasémie d’autre cause, notamment mus-
culaire, myocardique ou hémolytique, portant alors uniquement sur l’activité ASAT.
Une élévation des PAL associée à une élévation des γGT témoigne d’une cholestase. En
l’absence d’élévation associée des γGT, une élévation des PAL n’est qu’exceptionnellement
d’origine hépatique et provient en fait le plus souvent de l’os. Le dosage de 5’nucléotidases,
élévées en cas de cholestase, permet alors de trancher.
Le dosage de la γGT est très sensible pour dépister l’existence d’une maladie hépatique. Une
élévation des γGT s’observe le plus souvent dans six circonstances: cholestase, cytolyse,
prise chronique d’alcool (même en l’absence de toute lésion hépatique), obésité, diabète, in-
duction enzymatique notamment médicamenteuse. Une élévation isolée des γGT peut aussi
avoir une autre origine épithéliale, rénale ou prostatique notamment.
Cet examen permet de déceler une hypoalbuminémie qui fait partie du syndrome d’insuffi-
sance hépatocellulaire.
• Une élévation des bêta et gamma-globulines est fréquemment observée au cours
des hépatopathies chroniques et des cirrhoses.
• Une élévation de l’immunoglobuline A est très évocatrice de la cirrhose alcoolique.
• L’élévation des IgM plasmatiques est un des éléments du diagnostic de cirrhoses
biliaire primitive,
• celle des IgG participe au diagnostique d’hépatite auto-immune.
Elle peut être utilisée pour affirmer l’existence d’une hypertension portale et en préciser le type. La
technique la plus employée consiste à introduire un cathéter par voie jugulaire jusque dans la veine
sus-hépatique droite sous contrôle radioscopique.
La pression sus-hépatique libre (normale: 2 à 10 mmHg)(correspondant à la pression de la VCI pré-
auriculaire) et la pression sus-hépatique bloquée (normale: 4 à 13 mmHg)(correspondant à la pres-
sion présinusoïdale) sont mesurées. L’existence d’un gradient entre ces deux pressions de plus de
5 mmHg affirme l’existence d’une hypertension portale de siège intra-hépatique et de type sinusoï-
dal.
Hypertension Thrombopénie
portale Neutropénie
Anémie plus rarement
Résumé des principaux signes biologiques observés au cours des différents syndromes hépatiques
2.2.1. L’ÉCHOGRAPHIE
C’est l’exploration de première intention pour l’examen morphologique du foie. Elle est non
invasive et peu coûteuse. Elle doit être réalisée chez un patient à jeun.
L’échostructure du foie est homogène.
• Les vaisseaux portes, les veines sus-hépatiques, la VCI et l’aorte, bien visualisés,
ont un contenu anéchogène.
• Des voies biliaires intra-hépatiques, seuls les canaux droits et gauches et le canal
hépatique commun sont visualisés.
• La vésicule et la VBP, sauf dans sa portion rétro-pancréatique, sont bien visualisés
L’échographie permettra d’objectiver des anomalies de taille, des modifications de l’échostruc-
ture (stéatose, …), des anomalies des voies biliaires (dilatation, tumeurs, ..), des modifications
des vaisseaux du foie (dialtation, thrombose, circulation collatérale, …), surtout depuis l’utilisa-
tion du Doppler couleur.
Echographie normale avec visualisation du rein Echo-dupplex avec visualisation de la veine porte
2.2.2. (flèche)
(flèche)
2.2.3. L’IRM
Ces examens, surtout destinés à l’étude de l’arbre biliaire intra– et extrahépatique, ne sont pas
dénués de risque et doivent faire l’objet, surtout depuis l’avènement de la cholangio-IRM, d’in-
dications bien précises, comme par exemple, la réalisation d’un geste thérapeutique
(drainage, …)
2.2.5. L’ARTÉRIOGRAPHIE
2.2.6. LA LAPAROSCOPIE
Cet examen permet l’exploration de la face antérieure et de la face inférieure du foie, ainsi que
du péritoine (carcinose, ..) et de l’ensemble des organes de la cavité abdominale. Le dévelop-
pement des explorations radiologiques non invasives a considérablement fait régresser les
indications de cet examen.
Cette examen d’introduction récente, réalisé après injection intraveineuse de meglumine iodi-
pamide, éventuellement couplé à une angiographie, permet une reconstruction en trois dimen-
sions de qualité exceptionnellement précise des voies biliaires et de leurs rapports avec l’arbre
vasculaire
Exemples d’images obtenues par reconstruction en 3 dimensions grâce au MCDT: angiome hépatique (1) et métasta-
ses hépatiques de tumeur endocrine du pancréas (2)
RETENIR, ...
• LesRETENIR, ...
principaux modes de transmission des hépatites virales sont la voie féco-orale
pour les héaptites A et E, les voies parentérales sexuelle et néo-natale pour l’hépa-
tite B et la voie parentérale pour l’hépatite C
• Les virus des hépatites A, C, D et E sont à ARN, le virus B à ADN.
• Le taux de portage chronique de l’antigène HBs est inférieur à 1 % chez nous, de 10
% en Afrique et en Asie.
• Il n’y a pas d’infection par le virus D en l’absence d’une co-infection par le virus B
ou d’une surinfection d’un sujet porteur chronique de l’antigène HBs.
• La notion d’un syndrome grippal précédant un ictère est un fort argument pour son
origine virale.
• La présence dans le sérum de l’IgM anti VHA permet de rapporter avec certitude un
ictère à une hépatite A.
• La présence dans le sérum de l’antigène HBs et de l’anticorps anti HBc de classe
IgM permet de rapporter avec certitude un ictère à une hépatite B.
• Le risque de passage d’une hépatite aiguë à la chronicité est de 0% pour l’hépatite
A, 10% pour l’hépatite B et la co-infection B+D, 70% pour l’hépatite C et 90% des
cas d’hépatite B+D de surinfection.
• Une hépatite virale peut tuer par hépatite fulminante (virus A, B, B+D, exceptionnel-
lement C), cirrhose (virus B, B+D et C), carcinome hépatocellulaire (virus B, B+D, C).
• En cours d’une hépatite aiguë, la survenue de signes d’encéphalopathie hépatique
et la chute du taux de prothrombine sont des signes annonciateurs d’une forme ful-
minante à traiter par transplantation hépatique.
De nombreux agents viraux sont susceptibles d’infecter le foie, mais on réserve le terme de « virus
des hépatites » aux 5 virus essentiellement hépatotropes connus à ce jour : les virus A, B, C, D, E.
Taille (nM) 27 42 40 36 34
Enveloppe - + + +* -
Parentérale 0 + + + 0
Transfusions sang 0 + + + 0
ou Dérivés
Toxicomanie 0 + ? +? 0
Autres ** + + +
Sexuelle 0 + + + 0
Verticale *** 0 + + +? 0
Horizontale **** + + + + +?
Le virus de l’hépatite D
Ce virus a besoin du VHB pour se répliquer. A l’intérieur de l’enveloppe, qu’il emprunte
au virus B (HBs), on trouve, outre l’ARN, une protéine, l’antigène D.
Les virus A, B, et D ont une faible cytopathogénécité directe. Les lésions hépatiques relèvent d’un
mécanisme immunologique. Pour le virus B, les lésions hépatiques correspondent à une destruction par
des cellules T cytotoxiques, des hépatocytes exprimant à leur surface des antigènes viraux.
Dans l’hépatite aiguë commune, la lyse atteint 10 à 50% des hépatocytes. Dans l’hépatite fulminante, la
totalité des hépatocytes est détruite. Dans l’hépatite chronique, la réponse immune est atténuée,
incapable de détruire tous les hépatocytes infectés ou de prévenir l’infection d’autres hépatocytes. A
l’exception de l’hépatite fulminante, une cytolyse importante est donc un signe de bon pronostic,
suggérant une réaction immune vigoureuse capable d ‘éliminer la totalité des virus.
Le tableau précédent montre les principaux mode de transmission des hépatites virales dont on
déduit facilement les principaux groupes à risque.
• Antécédent de transfusion
• Traitement par des dérivés du sang
• Toxicomanie intraveineuse
• Hémodialyse
• Piqûre accidentelle avec aiguille contaminée
• Sérologie HIV positive
3.3.1.1. Transmission
• Le virus étant éliminé dans les selles à la fin de la période d’incubation, la contamination
s’effectue par voie féco-orale, par l’intermédiaire de l’eau, des aliments, des mains souillés,
par le contact avec des sujets en incubation.
• La transmission sexuelle est possible.
• La transmission par voie sanguine est rare du fait de la brièveté de la virémie.
• L’incubation varie de 15 à 50 jours
3.3.1.2. Epidémiologie
3.3.2.1. Transmission
3.3.2.2. Epidémiologie
• La prévalence de l’infection par l’HBV est très variable suivant les pays. Elle est maxima en
Afrique Noire, Asie du Sud-Est, Chine. La contamination est précoce et se fait en grande
partie à la naissance,
dans la période
néonatale et dans
l’enfance.
• Les pays développés
sont à faible
endémicité. Le aux
de portage chronique
de l’antigène HBs y
est faible (<1%). La
maladie atteint
surtout des adultes
appartenant à des
groupes à risques.
• B a s s i n
méditerranéen,
Europe de l’Est et
Amérique du Sud
sont des régions d’endémicité intermédiaire : taux de portage chronique de l’HBs entre 1 et
5%.
Au total, on estime que 300 millions de sujets sont porteurs chroniques de l’HBs sur la planète.
3.3.3.1. Transmission
• Modes de contamination
♦ l’hépatite C se transmet
essentiellement par le sang,
ses dérivés et le matériel
souillé de sang contaminé.
Le risque d’hépatite C post-
transfusionnelle était jusque
tout récemment de l’ordre
de 1% par unité de sang ou
de plasma frais congelé
administré. Le risque
encouru par les hémophiles
é t ai t très su p ér i e u r .
L’exclusion des donneurs de
sang ayant des
transaminases élevées, des
Ac anti-HBc et anti-HVC a
déjà divisé le risque
d’hépatite C post-
transfusionnelle par un facteur 15 et la probabilité qu’un don de sang soit
infectant est de l’ordre de 1/400.000.
♦ Actuellement, la toxicomanie devient le principal facteur de risque en
Belgique. Dix à 50% des hémodialysés ont des Ac anti-HVC.
3.3.3.2. Epidémiologie
La prévalence mondiale de l’HVC est de 3%. Dans les pays occidentaux, cette prévalence est
estimée à 1 ou 2%. La prévalence peut atteindre 5 à 10% dans les pays pauvres, au Japon et
en Europe de l’Est.
En pays industrialisé le VHC est responsable de 20% des hépatites aiguës, 70% des hépatites
chronique, 40% des cirrhoses décompensées, 60% des carcinome hépatocellulaires et de
30% des transplantations hépatiques.
• C’est un virus défectif qui n’évolue que chez des sujets ayant ou ayant eu une
hépatite B. L’infection à virus D peut être simultanée (co-infection)à l’infection à virus
B ou lui succéder (sur-infection). Les transmissions inter-humaines semblent du
même type que celle du virus B.
• L’incubation varie de 21 à 49 jours.
• Le virus de l’hépatite E se manifeste par des flambées épidémiques dans les pays à
faible niveau d’hygiène et notamment en Asie du Sud-Est, en Afrique du Nord et
Afrique Noire. Il est responsable d’une maladie à mortalité élevée chez la femme
enceinte. Son mode de contamination est féco-orale.
• L’incubation varie de 15 à 90 jours.
3.4.1. VHA
3.4.2. VHB
• La figure de la page suivante montre l’évolution des divers marqueurs dans une hépatite
aiguë qui évolue favorablement. Il faut insister sur le fait que l’AC anti-HBs n’apparaît
souvent qu’un mois après la disparition de l’AgHBs, d’ou une « fenêtre » où Ag et Ac du
système HBs sont absents du sérum. A ce stade, le diagnostic d’infection récente par le
VHD peut être fait sur la présence de l’Ac anti HBc de classe IgM. Quant à l’ADN du VHB, il
apparaît en même temps que l’Ag HBs et disparaît en 2 à 3 mois.
• La guérison de l’hépatite aiguë peut être affirmée sur la normalisation des transaminases
et le profil sérologique suivant : absence de l’Ag HBs, présence de l’Ac anti-HBs et de l’Ac
• Lors de l’hépatite aiguë par co-infection B+D, on trouve dans le sérum l’Ag HBs et l’Ac
anti-HBc IgM, comme une infection par le seul virus B, et l’anti-IgM-anti-D, à des taux très
faibles et de façon transitoire. L’Ag D lui-même est rarement détectable, au début de la
maladie et de façon très fugace.
• En cas de surinfection, on trouve dans le sérum, outre l’Ag HBs, les Ac anti-D de classe
IgM puis IgG. Il n’y a pas d’Ac anti-HBc de classe IgM. Il arrive qu’après infection par le
virus D, l’Ag HBs devienne rapidement indétectable. La détection de l’ARN du VHD dans le
sérum n’est pas entrée dans la routine.
3.4.4. VHC
♦ Elle peut indiquer une guérison (dans ce cas les transaminases sont normales et la
Elle réalise l’expression la plus connue des hépatites virales, mais non la plus fréquente
• C’est habituellement à ce stade que le patient consulte, pour un ictère à urines foncées et
selles décolorées associé à une asthénie et une anorexie intense. L’appartenance à un
groupe à risque oriente fortement le diagnostic.
• L’examen physique est pauvre, outre l’ictère : foie cliniquement normal, splénomégalie
modérée dans 25% des cas ; ni syndrome hémorragique, ni astérixis dans cette forme
bénigne.
• Les examens biologiques de routine montrent :
♦ Une leuconeutropénie
♦ Une hyperbilirubinémie à prédominance conjuguée
♦ Mais surtout des transaminases sériques à 30 à 50 fois leur taux normal
♦ Les phosphatases alcalines et gammaGT sont normales ou modérément
accrues.
♦ Le TP est supérieur à 50%
• Le diagnostic d’une hépatite aiguë présumée virale repose sur la sérologie virale (tableaux
suivants)
Avant le résultat des sérologies virales, se pose le problème d’un ictère à bilirubine conjuguée
IgM anti-HVA + 0 0 0 0
Antigène HBs 0 + + + 0
IgM anti-HBc 0 + + 0 0
IgM anti-D 0 0 + + 0
Ac anti-HVC 0 0 0 0 +
fortement cytolytique.
• La guérison survient dans 99,9% des HVA aiguës, 90% des HVB aiguës et B+D de co-
infection, mais moins de 30% des HVC aiguës et 10% des hépatites aiguës B + D.
• L’évolution favorable se fait vers la disparition de l’ictère (en 2 à 6 semaines) et des
autres signes. Une asthénie peut persister quelques mois. Les transaminases se
normalisent souvent avec retard (2 à 4 mois). La cinétique des taux d’anticorps est donnée
dans les figures 1 et 2 pour les hépatites A et B. Les anticorps anti-HCV semblent persister
plus longtemps. Il arrive qu’une hépatite virale aiguë se prolonge plus longtemps, ou
rechute une fois, après guérison complète. La guérison est ici aussi habituelle.
• Les évolutions défavorables sont marqués, soit par la survenue d’une forme fulminante,
soit la persistance d’une cytolyse au-delà de six mois, faisant craindre une hépatite
chronique.
Hépatite A aiguë
Hépatite Hépatite
cholostatique 99 % fulminante
(0.1 %)
Rechute
Guérison Décès
Rappelons que les formes asymptomatiques sont de loin les plus fréquentes : 95% pour l’hépatite
Hépatite C aiguë
100
Hépatite
Chronique
80
Guérison
20 Cirrhose
20-25
Carcinome
Hépatocellulaire
10-15
Porteurs
Chroniques (100) Hépatites
Fulminantes
(1)
Décès
CHC
Cirrhose (4-5)
HCP: hépatite chronique persistante, HCA: hépatite chronique active, CHC: carcinome hépatocellulaire
A, 90% pour l’hépatite B, probablement 75% pour l’hépatite C. Ces formes peuvent évoluer vers une
hépatite chronique pour les hépatites B et C.
Elles ont les mêmes signes cliniques et biologiques que la forme commune, sauf l’ictère.
Elles peuvent survenir d’emblée ou en cours d’évolution. Le prurit est souvent important. Il
existe une cholestase biologique. Ces formes peuvent simuler une cholestase extra-
hépatique. Le pronostic est bon, mais le déjaunissement peut prendre plusieurs semaines ou
mois.
Ces formes gravissimes comportent des signes d’insuffisance hépatocellulaire sévère, clini
(encéphalopathie) et biologiques (chute du taux de prothrombine). Le risque d’hépatite
fulminante est de 0,1% pour les hépatites aiguës A, de 0,5% pour les B. Il est beaucoup plus
faible pour les C.
Le seul traitement efficace est la transplantation hépatique en urgence qui permet à 75%
des malades de survivre (voir le chapitre sur la Transplantation Hépatique).
Elle n’a aucun intérêt diagnostique dans les hépatites aiguës. La ponction biopsie hépatique est donc
inutile à de très rares exceptions près.
3.6. PRÉVENTION
L’exclusion des donneurs de sang positifs pour l’Ag HBs, l’Ac anti-HBc, anti-HVC et/ou ayant des
transaminases élevées a réduit le risque d’hépatite transmise par le sang et ses dérivés.
• Les vaccins contre le virus B sont constitués d’Ag HBs obtenu par recombinaison
génétique (Engérix B (laboratoires SKF) et Genevac B (Institut Pasteur)). Par conséquent,
après vaccination, il apparaît des anticorps anti-HBs, mais jamais d’anticorps anti-HBc.
• La vaccination comprend trois injections à 1 mois d’intervalle, avec un rappel à 1 an, puis
tous les 5 ans ou deux injections à 1 mois d’intervalle, une 3e injection au 6e mois, puis un
rappel tous les 5 ans. Une protection est obtenue à partir du 2e mois chez les répondeurs. Il
existe des sujets non répondeurs, en particulier chez les hommes de plus de 40 ans (10-
20%) et à un moindre degré chez les femmes de plus de 40 ans (5%).
• Le vaccin contre l’hépatite B protège évidemment aussi contre le VHD.
• Outre les sujets à risque, la généralisation de la vaccination à tous les enfants à la
naissance, aux adolescents et aux femmes enceintes est justifiée
Elles sont peu efficaces car la contagiositestmaximale à la fin de l’incubation. On prendra des
mesures d’hygiène simple concernant les matières fécales en cas d’hépatite A, le sang (brosse à
dents, rasoir, couvert) et les rapports sexuels en cas d’hépatite B, B+D, et peut-être C.
3.6.2.2. Virus A
3.6.2.3. Virus B
3.6.2.4. Virus C
Nettoyage de la plaie à l’eau et au savon, suivi d’un rinçage, puis d’une antisepsie prolongée
d’une durée minimale de 10 minutes au Dakin ou à l’eau de Javel à 12° diluée 10 fois.
♦ Si PCR négative un contrôle à 4 mois des transaminases et des anticorps HCV parait
suffisant car le risque de contamination devient très faible.
♦ Si PCR positive, dosage régulier des transaminases tous les 15 jours avec instauration
d’un traitement par interféron dès l’apparition d’une augmentation.
RETENIR...
Les principaux virus pouvant être responsables d’une hépatite chronique sont le virus B
(éventuellement associée au virus delta) et le virus C, mais jamais les virus A ou E. Le diagnostic
d‘hépatite chronique est porté devant des lésions histologiques du foie associant nécrose,
inflammation et fibrose.
4.1. EPIDÉMIOLOGIE
Elle est envisagée au chapitre sur les hépatites aiguës. Brièvement, le portage chronique du VHB
apparaît dans 2 à 7% des cas. Le risque de chronicité de l’infection par le VHC est d’environ 80%.
4.2. DIAGNOSTIC
La maladie est le plus souvent latente et le diagnostic est d’emblée fait au stade d’hépatite
chronique et rarement dans le suivi médical d’une hépatite aiguë.
Les circonstances révélatrices sont variables :
• Le diagnostic n’est cependant parfois fait qu’au stade de cirrhose constituée voire même
décompensée (avec signes d’insuffisance hépatocellulaire et d’hypertension portale).
• Dans l’hépatite chronique C, l’activité est souvent très modérée voire minime et dans tous
les cas, moins importante qu’au cours de l’hépatite chronique B. Certaines lésions sont
évocatrices du virus C: stéatose hépatocytaire macrovacuolaire, nodules lymphoïdes juxta-
canalaires dans les espaces portes, lésions des canaux biliaires.
• Dans l’hépatite chronique B, on peut voir des hépatocytes en verre dépoli (en rapport
avec la présence de fortes quantités
d’Ag HBs dans les hépatocytes).
4.2.3.3. Classification
4.2.4.1. Virus B
L’antigène HBs est présent ainsi que l’antigène HBe et, mieux, l’ADN du virus B dans le
sérum. Le marqueur de réplication virale B est la présence de l’ADN viral B sérique. L’absence
d’ADN viral dans le sérum reflète l’absence de multiplication virale: le virus est dans ces cas
présent dans le foie mais sans réplication. Il existe des porteurs chroniques sains de l’antigène
HBs définis par un examen clinique normal, ayant un taux de transaminases normal à
plusieurs reprises, sans marqueur de réplication virale.
4.2.4.2 Virus C
Le diagnostic de l’hépatite C
repose sur la sérologie (tests RIBA
ou ELISA) recherchant des
anticorps. Si le taux des
transaminases est élevé, la
positivité des anticorps anti-HVC
traduit une infection virale en cours.
Si ce taux est normal, le diagnostic
de l’infection virale repose sur la
mise en évidence de l’ARN viral
dans le sérum par PCR. Il est utile
de déterminer le sérotype ou
génotype du virus, le type 1 étant
plus résistant au traitement. Il peut
également être utile de déterminer
la charge virale.
Après un contage avec le virus C, 80% des sujets évoluent vers la chronicité et 20% environ
guérissent. En cas d’évolution vers la chronicité, des lésions d’hépatite chronique, puis de cirrhose
se constituent à bas bruit, en 20 à 30 ans après la contamination virale. Il existe un risque de
4.4. TRAITEMENT
Le but du traitement antiviral est l’éradication du virus afin d’éviter une dégradation histologique
vers la cirrhose puis le carcinome hépatocellulaire.
Le traitement de l’hépatite chronique B n’est indiqué qu’en cas de réplication virale active (DNA
viral B présent dans le sérum) et d’élévation du taux des transaminases. Il repose sur l’interféron
alpha ou la lamivudine.
• L’interféron qui combine des activités antivirales et immunomodulatrices, entraîne un arrêt
de la multiplication virale dans 35 à 50% des cas.
• La lamivudine a une efficacité supérieure à court et à moyen terme (95%), mais son
efficacité à long terme est limitée par risque d’échappement en cas de poursuite du
traitement et de rechute en cas d’arrêt.
• Le diagnostic d’hépatite chronique auto-immune qui atteint plus souvent la femme que l’homme,
doit être posé devant :
♦ Des manifestations cliniques comportant des poussées ictériques, une asthénie, une
fièvre, une hépatomégalie, des signes extra-hépatiques (arthralgies, éruptions). Ces
manifestations cliniques sont souvent absentes. A l’inverse, elle peut se manifester comme
une hépatite aiguë (élévation marquée du taux de transaminases) qui peut être sévère
(diminution du taux de prothrombine) ;
• L’évolution est très prolongée avec des rechutes fréquentes à l’arrêt trop précoce du traitement.
RETENIR...
5.1. GÉNÉRALITES
La majorité des buveurs excessifs non cirrhotiques sont atteints d’une hépatopathie alcoolique. Les
lésions hépatiques provoquées par l’alcool avant le stade de cirrhose sont souvent réversibles si
l’intoxication est totalement interrompue. Leur définition est histologique. Elles sont au nombre de 3 :
• la stéatose, fréquente en cas d’intoxication alcoolique chronique
• l’hépatite alcoolique survient an cas d’intoxication importante. Elle peut être
symptomatique ou évoluer à bas bruit. Le foie est déjà le plus souvent cirrhotique. Dans
ses formes sévères, elle peut être mortelle (dans 1 cas sur 2 environ)
• la fibrose est le dernier stade avant la cirrhose.
5.2. PATHOGÉNIE
Chez un consommateur modéré, l’alcool est métabolisé en majeure partie par le foie
(oxydation) en 2 étapes :
• Une augmentation de la synthèse des acides gras à partir des glucides et des acides
aminés
• Une diminution de l’oxydation des acides gras
• Une diminution de la formation de phospholipides et de cholestérol
• Une diminution de la synthèse des apoprotéines nécessaires à l’exportation des lipo-
protéines.
En histologie les vacuoles graisseuses siègent dans le cytoplasme des hépatocytes, sans né-
crose ni inflammation associée. La stéatose régresse sans séquelle après arrêt de l’intoxica-
tion alcoolique et ne constitue PAS une lésion cirrhogène.
La stéatose est définie par l’accumulation de triglycérides, histologiquement visibles dans plus de
5% des hépatocytes ou par la présence de plus de 5 g de lipide dans 100 g de foie frais. La stéatose
peut se développer après quelques semaines d’une intoxication même modérée (100 g par jour
d’alcool éthylique chez l’homme, soit 1 litre de vin à 12°).
♦ L’examen clinique peut montrer une hépatomégalie lisse, plus ou moins sensible, de
consistance normale avec un bord inférieur mousse. L’hépatomégalie est isolée, sans
signe d’hypertension portale ni d’insuffisance hépato-cellulaire.
♦ Les tests hépatiques sont le plus souvent normaux ou discrètement altérés: élévation des
transaminases TGO et des γGT. Il existe parfois une hypertriglycéridémie importante
associée.
La stéatose alcoolique régresse toujours sans séquelles en 3 à 6 semaines si l’on obtient l’arrêt de
l’intoxication.
Aucune prescription thérapeutique autre que l’abstinence alcoolique n’est nécessaire.
C’est une maladie hépatique sévère, qui peut apparaître après quelques mois d’une consommation
très importante (150 à 400 g d’alcool/j). La définition est histologique.
Le tableau clinique ne doit pas être confondu avec une urgence chirurgicale, en
particulier une cholécystite ou une angiocholite.
Le diagnostic de certitude repose sur la biopsie hépatique, qui n’est pas toujours
nécessaire, les éléments cliniques et biologiques étant très évocateurs.
L’histologie associe 3 signes :
♦ Pronostic
L’évolution est mortelle par insuffisance hépatique grave dans 25% des cas. La présence de
l’un des signes suivants définit ces formes graves :
signes d’encéphalopathie hépatique,
hyperbilirubinémie supérieure à 100mmol/l,
prothrombine ou facteur V inférieur à 50%.
Le pronostic peut être évalué par un score appelé score de Madrey donné par la formule sui-
vante:
(* secondes , ** µMol/L)
Le risque de mortalité est d’environ 50% pour un score >30, il est de 75% pour un score >90.
L’évolution peut être favorable sans séquelles, ou avec une fibrose pouvant aller jusqu’à la cirrhose.
L’hépatite alcoolique asymptomatique est découverte par PBH chez un alcoolique chronique,
hospitalisé pour des anomalies biologiques hépatiques ou d’autres causes. Elle peut aboutir
en 10 à 20 ans à une cirrhose, si l’alcoolisme persiste.
RETENIR...
L’alcool et les virus hépatotropes sont les causes les plus fréquentes des maladies du foie. Ne seront
envisagées dans ce chapitre que les principales affections hépatiques non alcooliques et non
virales.
La stéato-hépatite non alcoolique (NASH) associe des perturbations modérées du bilan hépatique à
des lésions histologiques similaires à celles d’une hépatite alcoolique, en l’absence d’une
consommation exagérée d’éthanol, dans un contexte de diabète, d’obésité et de dyslipidémies.
C’est actuellement un des motifs les plus fréquents de perturbation du bilan hépatique
6.1.1.1. Clinique
• Plus rarement, elle peut occasionner des signes non spécifiques : asthénie, douleurs de
l’hypocondre droit, hépatomégalie, signes d’hypertension portale.
6.1.1.3. Imagerie
6.1.1.4. Histologie
6.1.1.6. Evolution
Dans 15% à 50% des cas, les stéatoses évolueront vers une stéato-fibrose et, dans 7% à 16%
des cas, vers une cirrhose.
6.1.1.7. Traitement
Il repose sur :
• des prescriptions hygiéno-diététiques,
• le traitement du diabète et /ou des anomalies lipidiques
• L’éviction de l’alcool.
L’hémochromatose génétique est une affection héréditaire transmise selon le mode autosomique
récessif. Sa prévalence est élevée, 1/200 à 1/1000, plus élevée dans certaines régions (Bretagne).
Elle se caractérise par une hyperabsorption intestinale du fer et par une surcharge en fer de
nombreux viscères et en particulier le foie.
♦ La forme évoluée classique n’est guère plus rencontré aujourd’hui. Elle associe :
hépatomégalie, mélanodermie, diabète, insuffisance antéhypophysaire, insuffisance
cardiaque.
♦ Le diagnostic est actuellement le plus souvent évoqué sur :
• un contexte familial d’hépatopathie ou de surcharge en fer
• des douleurs articulaires, notamment des mains (avec parfois
chondrocalcinose)
• une asthénie inexpliquée,
• une hépatomégalie,
• une cytolyse chronique.
6.1.2.4. Histologie
Les autres surcharges en fer sont parfois découvertes à l’occasion des mêmes signes
cliniques ou biologiques que ceux de l’hémochromatose, notamment une élévation du fer ou
de la ferritine. La saturation de la sidérophiline est en règle inférieure à 45%.
♦ L’évolution de la maladie est compliquée dans 15% des cas environ, par un carcinome
hépato-cellulaire.
Elle doit porter sur les frères et sœurs qui ont tous au moins un gène muté.
Le test génétique chez le conjoint à la recherche de la mutation C282Y permet de prédire le
risque de transmission chez les enfants.
♦ C’est une affection rare (3/100 000). Elle est génétiquement transmise selon un mode
autosomique récessif. Elle est due à une mutation
du gène de l’adénosine triphosphate 7B (ATP 7B)
sûr le chromosome 13.
♦ Elle doit être évoquée :
♦ Elle peut évoluer vers la cirrhose et il existe des formes graves aiguës.
La longue liste des médicaments responsables est tenue à jour dans des banques de données de
pharmacovigilance.
Phospholipidose Amiodarone…
Adénome Oestrogènes
6.2.1. Diagnostic
Les hépatites médicamenteuses se voient surtout (mais non exclusivement) chez les personnes de
plus de 50 ans, souvent « polymédicamentées », chez lesquelles elles représentent jusqu’à 50% des
hépatites.
Certaines formes peuvent être fulminantes et mortelles. L’évolution est habituellement régressive à
l’arrêt du médicament responsable. Les formes cholestatiques peuvent mettre plusieurs mois à
régresser. La réintroduction du médicament est formellement contre-indiquée dans les hépatites
cytolytiques en raison du risque d’hépatite fulminante. Il faut remettre au malade une liste de
médicaments contre-indiqués.
• La cirrhose biliaire primitive est une affection auto-immune responsable d’une destruction
des canaux biliaire avec réaction inflammatoire mononucléée et des lésions du
parenchyme hépatique plus ou moins
importante en fonction du stade
(pouvant aller jusqu’à la cirrhose).
• La biopsie hépatique
(qui n’est pas
nécessaire dans tous
les cas) montre un
infiltrat portal avec
destruction des canaux
biliaires, et une fibrose
d’importance variable.
• La cholangite sclérosante primitive se caractérise par une atteinte inflammatoire des voies
biliaires intra et/ou extra-hépatiques d’étiologie indéterminée.
• Elle s’associe dans 70% des cas à une rectocolite hémorragique ou une maladie de
Crohn, le plus souvent asymptomatique
• Le diagnostic doit être évoqué devant une cholestase clinique et/ou biologique.
• Le foie cardiaque congestif est défini par l’ensemble des manifestations hépatiques
secondaires à une élévation de la pression veineuse centrale
• Les trois causes principales sont l’insuffisance ventriculaire droite, les affections
tricuspidiennes et les atteintes péricardiques.
• Les altérations des tests hépatiques sont inconstantes, non spécifiques et habituellement
modérées.
• Le syndrome de nécrose anoxique aiguë du foie (dit aussi « foie de choc ») est défini par
l’ensemble des manifestations hépatiques secondaires à une diminution de l’apport en
oxygène aux cellules hépatiques.
• La biologie hépatique est caractérisée par une augmentation brutale et importante des
transaminases simulant une hépatite aiguë mais qui régresse rapidement.. Les formes
sévères se compliquent d’un syndrome d’insuffisance hépato-cellulaire simulant une
hépatite fulminante.
• Dans tous les cas, après ces traitements, l’anticoagulation est la règle pour éviter la
récidive.
RETENIR...
La définition de la cirrhose est histologique. L’architecture normale du foie est remplacée par des
nodules de structure anormale appelés nodules de régénération, séparée par une fibrose annu-
laire et mutilante. Il en résulte trois conséquences :
Le diagnostic de cirrhose repose donc sur la ponction biopsie hépatique (PBH). Cependant, le ta-
bleau clinique est souvent suffisamment évocateur pour qu’on puisse se dispenser de cet examen.
7.2. EPIDÉMIOLOGIE
♦ l’alcoolisme chronique, 50 à 75% des cas, associé dans au moins 10% des
cas à une hépatite virale C,
♦ l’hépatite chronique due au virus C (15 à 25% des cas),
♦ l’hépatite chronique due au virus B (5% des cas)
• Les autres causes de cirrhose (5% des cas) sont plus rares : hémochromatose génétique, cirrhose bi-
liaire primitive, hépatite auto-immune, maladie de Wilson, déficit en alpha-1-antitrypsine, etc.
La classification le plus connue est celle de Child-Pugh, qui, en fonction d’un score clinico-
biologique définit trois stades de gravité croissante (voir tableau ci-dessous).
Classification de Child-Pugh
Pour chaque malade, un score est établi en additionnant les points : ce score va de 5 à 15.
♦ La classe A correspond aux malades ayant un score de 5 ou 6 (malade le moins grave),
♦ la classe B aux malades ayant un score de 7, 8, ou 9,
♦ la classe C aux malades ayant un score de 10 à 15 (malade le plus grave).
Le terme classique de cirrhose « compensée » définit un état où la cirrhose n’a pas de manifestation
fonctionnelle, ni de complication de la maladie. Elle correspond au stade A de la classification de
Child-Pugh. Elle peut être alors découverte lors d’un examen clinique révélant une hépatomégalie.
• Il trouve une hépatomégalie, qui n’est pas constante. Le foie est dur, à bord inférieur régu-
lier et tranchant, indolore.
• Il existe des signes d’hypertension portale (splénomégalie de volume variable, incons-
tante et surtout circulation veineuse collatérale abdominale).
• Les signes les plus constants sont des symptômes cutanés d’insuffisance hépato-cellulaire
(angiomes stellaires, siégeant dans le territoire de la veine cave supérieure, érythrose pal-
maire, augmentation de la lunule de l’ongle).
• La biologie hépatique peut être normale, ce qui n’exclut pas le diagnostic de cirrhose ou
révéler une baisse du taux de Quick, une thrombopénie, une cytolyse inconstante, une
augmentation des γGT ou des phosphatases alcalines, une hypergammaglobulinémie.
• Les arguments en faveurs d’une origine alcoolique sont en général fournis par l’interro-
gatoire du malade ou de l’entourage, et par la présence de manifestations liées à l’alcoo-
lisme chronique (et non à la cirrhose): anorexie, pituites matinales, hypertrophie paroti-
dienne, varicosités des pommettes, maladie de Dupuytren, pancréatite chronique, encé-
phalopathie de Gayet-Wernicke ou de Korsakoff, polynévrite, syndrome de sevrage. Les
arguments biologiques en faveur d’une origine alcoolique sont : la macrocytose, l’augmen-
tation préférentielle des transaminases TGO sur les TGP, hypergammaglobulinémie por-
tant préférentiellement sur les IgA (bloc bêta-gamma).
• Parmi les causes plus rares citons le dosage de la ferritine sérique et de la saturation de
la sidérophiline pour l’hémochromatose, la recherche d’anticorps anti-mitochondries pour la
cirrhose biliaire primitive, la recherche d’anticorps anti-muscle lisse pour l’hépatite chroni-
que auto-immune, le dosage de cuivre pour la maladie de Wilson.
• Si la maladie causale est encore active, il faut tenter de l’interrompre: arrêt de l’alcoolisme,
si possible traitement d’une hépatite B ou C, corticothérapie dans une hépatite auto-
immune, saignée dans une hémochromatose
• Dépistage et traitements des maladies liées (cancers ORL et oesophagiens chez un alcoo-
lique, neuropathie, diabète, pancréatite)
• Certains médicaments doivent être fortement déconseillés : aspirine et AINS (risque d’hé-
morragie et d’insuffisance rénale), aminosides (insuffisance rénale)
• Diététique : aucun aliment n’est nocif, le régime doit être équilibré et il est inutile de propo-
ser une restriction sodée à ce stade.
• L’ictère est en rapport, dans la majorité des cas, avec l’aggravation de l’insuffisance hépa-
to-cellulaire soit spontanément, de mauvais pronostic surtout s’il est intense et persistant,
soit au décours d’une autre complication : hémorragie digestive, infection, etc.
• Infections du liquide d’ascite : c’est une complication fréquente qui survient chez environ
10% des cirrhoses ascitiques. Elle est dite spontanée lorsque aucune cause n’est trouvée.
♦ Souvent, cette infection peut être soupçonnée devant des signes cliniques asso-
ciant hyperthermie ou hypothermie, douleurs abdominales, diarrhée ou constipation,
apparition d’une encéphalopathie ou d’une insuffisance rénale aiguë. Mais elle peut
être totalement asymptomatique.
♦ Le diagnostic, dans tous les cas, repose sur l’analyse du liquide d’ascite. Il est
considéré comme infecté si le taux de polynucléaires neutrophiles est égal ou supé-
rieur à 250/mm3. Le risque d’infection du liquide d’ascite est plus important quand les
protéines du liquide sont basses (<10 g/l) ce qui justifie alors de discuter un traite-
• Traitement de l’ascite :
♦ Lorsque l’ascite est tendue, ce traitement peut être précédé d’une ponction évacua-
trice associée à une expansion volémique par perfusion d’albumine ou de colloïdes.
♦ A u
stade de
cirrhose
terminale,
on peut
être amené
à discuter
l’indication
d ’ u n e
transplan-
tation hé-
patique.
RETENIR...
• Le foie sain est doté d’une importance capacité de régénération autorisant des
hépatectomies larges (> 70 %) sans conséquences métaboliques.
• Le foie cirrhotique est incapable de se régénérer: les indications d’hépatectomie
ne seront limitées qu’aux cas d’insuffisance hépatique modérée et le geste sera
très économique (segmentectomie), au risque de voir survenir une insuffisance
hépatique irréversible postopératoire.
• Dans les tumeurs du foie, l’exérèse chirurgicale est la meilleure chance de
guérison du patient. Elle n’est pas toujours possible.
• Les techniques de résection hépatique sont basées sur l’anatomie segmentaire
du foie.
• Les principales complications résident dans les accidents hémorragiques,
l’insuffisance hépatique et les problèmes biliaires.
• Les autres approches de traitement des tumeurs du foie sont, suivant des
indications diverses, : la chimio-embolisation, l’injection intra-tumorale
d’éthanol, la thermodestruction par l’utilisation de micro-ondes de haute
fréquence, la cryochirurgie ou l’injection de gel de cisplatine
L’ablation d’une portion même minime du foie entraîne, dans les heures qui suivent, un phénomème
de régénération hépatique par vagues de divisions cellulaires, jusqu’à restauration complète de la
masse hépatique initiale. Cette régénération est presque totale au bout d’une dizaine de jours et
complète après 4 à 5 semaines. Chez l’animal, on a pu réaliser jusqu'à 12 hépatectomies itératives
et observer une régénération sans aucun problème. Un seul hépatocyte peut donc se diviser de fa-
çon itérative pour former 50 foies complets. Ces chiffres montrent la fantastique capacité de régéné-
ration du foie.
Peu d’éléments biologiques sont connus sur cette régénération. La régénération se fait à partir
des hépatocytes restant qui se divisent de façon itérative. Les hépatocytes quiescents sont en
phase G0. Le TNF (Tumor Necrosis Factor alpha) qui est sécrété par les cellules de Küpffer
permet de faire entrer l'hépatocyte dans le cycle cellulaire.
Il existe au moins 70 gènes différents qui sont activés rapidement après l'hépatectomie. Ces
gènes constituent les immediate early genes dont les protéines correspondantes sont très
La deuxième étape consiste en l'activation de gènes dits delayed early genes qui codent pour
des facteurs anti-apoptotiques. Par exemple, le facteur Bcl-XL. Puis, agissent des gènes qui
contrôlent le cycle cellulaire (p53, mdm2, p21, cycline, cdk).
Enfin, des facteurs de croissance prennent le relais (HGF ou Hepatocyte Growth Factor qui
est synthétisé par le poumon, la rate et la cellule de Ito et qui a une action paracrine ou endo-
crine) et TGF (qui a une action autocrine). Ces facteurs de croissance ne peuvent agir que si
la cellule hépatique est recrutée par l'hépatectomie sinon ils sont inefficaces. Ces facteurs
jouent un donc un rôle de contrôle exogène sur la régénération du foie, ce qui permet l'adapta-
tion de la taille du foie à son nouvel environnement.
Cette propriété du foie permet de comprendre que l’on puisse envisager des hépatectomies parfois
majeures et ce d’autant plus qu’en matière de cancérologie hépatique, l’exérèse chirurgicale consti-
tue actuellement la meilleure chance de guérison des patients, d’autant plus que la tumeur est de
petite taille et de découverte asymptomatique.
• Une résection de 30 à 50 % du foie n’entraîne que peu ou pas de perturbations métaboli-
ques.
• Au de là de 50 % apparaissent rapidement des signes d’insuffisance hépatique avec chute
des facteurs de coagulation, ictère, hypoalbuminémie voire ascite. Ce phénomène est ce-
pendant très souvent réverscible. Il sera important en postopératoire de suivre et corriger
Il est clair cependant que les capacités de régénération du foie sont clairement fonction de la
qualité du parenchyme résiduel. Si les considérations émises plus haut sont valables pour
un foie sain, il en va tout différemment pour un foie cirrhotique, incapable de régénération.
• C’est dire s’il sera important en préopératoire d’évaluer la fonction hépatique et de
bien préciser par l’imagerie l’importance de l’ampleur de la résection. Ainsi, chez le
cirrhotique, une résection chirurgicale ne peut être envisagée que si l’insuffisance
hépatocellulaire est modérée (classification de Child-Pugh: en pratique absence
d’ascite, d’ictère et tests de coagulation pas inférieurs à 60 % de la normale.) et si le
volume de parenchyme fonctionnel hépatique que l’on enlève n’est pas trop impor-
tant (généralement un segment).
• L’objectif de l’intervention sera donc toujours de concilier une exérèse économique
en raison du risque d’insuffisance hépatocellulaire et une exérèse « carcinologique »
de la tumeur et du parenchyme avoisinant.
• De plus, dans l’évaluation de la résection, une échographie peropératoire devra
toujours être réalisée pour repérer les tumeurs non palpables au sein d’un paren-
chyme cirrhotique, pour les différencier des nodules de régénération et pour déceler
d’autres foyers tumoraux et/ou envahissement vasculaire ayant échappé au bilan
préopératoire.
Elles seront bien sûr fonction de la nature du geste réalisé et de la qualité du parenchyme
hépatique.
Ces complications sont essentiellement:
• Les hémorragies peropératoires, surtout s’il existe un trouble de la crase sanguine
et/ou une hypertension portale
• L’embolisation gazuse massive par effraction accidentelle des veines sus-hépatiques
• L’insuffisance hépatique postopératoire
• Des hémorragies secondaires par défaut d’hémostase ou trouble de la coagulation
• Les fistules biliaires en raison d’un répérage inadéquat et insuffisant des brèches
biliaires. Ces fistules se collectent alors sous le diaphragme et s’infectent presque
systématiquement.
• La sténose biliaire au niveau de l’anastomose, génératrice de phénomènes d’ictère
cholestatique et d’angiocholite.
La digitoclasie
Technique « asiatique »
de dissection digitale très
rapide par effraction au
doigt du pernchyme hépatique et ligature à la demande. Cette technique en chirurgie
élective est peu utilisée à l’heure actuelle au profit de résection plus minutieuse.
L’hépatectomie réglée
Elle consiste en une dissection première du pédicule afférent avec ligatures des bran-
ches portales et artérielles puis ligatures secondaires des branches efférentes sus-
hépatiques. Cette chirurgie est plus minutieuse, plus longue et pas toujours aisée de-
vant des problèmes tumoraux. Aujourd’hui, la section du parenchyme hépatique bénéfi-
cie de nouvelles techniques comme les dissecteurs ultrasoniques
• Les différentes variétés d’hépatectomies sont représentées sur les figures suivantes:
Lorsqu’il existe une insuffisance hépatique sévère, n’autorisant pas une résection hépatique
sans risque d’insuffisance hépatocellulaire postopératoire, on peut être amené à proposer l’hé-
patectomie totale suivie de transplantation, suivant des critères bien précis qui seront définis
plus loin, dans le chapitre traitant des néoplasies primitives et secondaires du foie.
Cette technique repose sur l’association d’une injection d’antimitotiques dans l’artère hépati-
que suivie de son embolisation. Elle s’adresse essentiellement aux tumeurs non résécables,
se basant sur le fait que les tumeurs hépatiques sont surtout vascularisées par l’artère hépati-
que au contraire du tissu hépatique normal, essentiellement vascularisé par la veine porte.
Cette approche offre plusieurs avantages comme le fait d’obtenir localement une plus haute
concentration (10 à 25x) d’agent antimitotique, avec temps de contact accru par l’arrêt circula-
toire. En outre cette technique évite toute toxicité systémique de l’antimitotique
L’utilisation d’un déploiement d’électrodes émettrices d’ondes de très hautes fréquences, pla-
cées sous contrôle échographique, percutané ou peropératoire (y compris laparoscopique),
permet d’obtenir une thermocoagulation du tissu tumoral soumis à des températures allant de
80 à 100 °C. Cette technique, durant de 6 à 15 minutes, est sans effet secondaire et peut être
couplée à des gestes de résection chirurgicale des tumeurs les plus importantes.
Dans cette approche, la tumeur est détruite par application d’azote liquide à –190 °C, sous
contrôle échographique peropératoire, voire même en percutané, sous contrôle IRM. Elle
consiste à introduire dans la tumeur un dispositif à circulation interne d’azote liquide condui-
sant à un véritable enrobement de la tumeur dans une « boule de glace ». Cette technique,
d’une durée d’environ 30 minutes est utilisée en cas de tumeurs non résécables car multiples
ou mal positionnées anatomiquement, ou encore chez des patients à hauts facteurs de co-
morbidité ou présentant une réserve hépatique limitée. Elle s’applique aux tumeurs de maxi-
mum 6 à 8 cm et peut parfois être couplée à une chirurgie de résection.
Cette approche est encore tout à fait expérimentale. Elle relève des même indications que l’é-
thanolisation, à la différence que dans cette technique, c’est un agent antimitotique qui est ad-
ministré dans la tumeur, laquelle doit avoir un diamètre inférieur à 7 cm.
RETENIR, ...
• Le risque d’adénome est augmenté par la contraception orale. Il s’agit d’une lésion
précancéreuse: le traitement chirurgical est impératif.
Les 3 tumeurs bénignes du foie les plus fréquentes sont l’angiome, l’hyperplasie nodulaire du foie et
l’adénome. Elles sont découvertes le plus souvent de manière fortuite lors d’un examen échographi-
que (parfois demandé pour une élévation discrète des γGT et des phosphatases alcalines). Plus ra-
rement, elles sont révélées par une complication (rupture, hémorragie)
• C’est une tumeur rare (0.01%), dont la taille varie de 1 à 10 cm, formée d’hépatocytes et
d’une étoile fibreuse centrale d’origine vasculaire pathognomonique. La lésion est unique
dans 80% des cas. Cette lésion est 3 fois plus fréquente chez la femme que chez l’homme,
mais ne semble pas liée à la prise de contraceptifs oraux.
• L’échographie, la TDM spiralée et l’IRM peuvent visualise l’étoile fibreuse centrale
(permettant le diagnostic) ou montrer un aspect atypique, proche de l’adénome.
• Dans les formes typiques, elle ne nécessite aucun traitement mais une simple surveil-
lance échographique. L’arrêt des contraceptifs oraux est conseillé.
• La résection chirurgicale est indiqué en cas de doute diagnostique ou de tumeur volumi-
neuse symptomatique (exceptionnel).
• C’est la plus rare des tumeurs bénignes (0.001%). L’adénome est presque toujours favori-
sé par un traitement oestrogénique ou une contraception orale fortement dosée (risque
multiplié par cent). Elle prédomine donc très largement chez la femme (90% des cas). La
lésion est unique dans 90% des cas. Il est formé d’hépatocytes d’aspect normal disposé
en travées. Les circonstances de
découverte sont variables :
♦ asymptomatique dé-
couverte fortuitement
par l’échographie
comme pour les autre
tumeurs bénignes,
♦ douleur de l’hypochon-
dre droit,
♦ tableau dramatique
d’hémorragie intra-
tumorale ou intra-
péritonéale(30% des
cas) avec risque de
décès dans 10% des
cas
• L’échographie et la TDM spiralé sont souvent évocatrices de même que l’IRM. La distinc-
tion morphologique et histologique avec un hépatocarcinome bien différencié peut être diffi-
cile.
Deux images d’adénome: (1) hémorragie quasi totolobaire droite dans un adénome vu en TDM; (2) aspect peropéra-
toire d’un adénome du segment 5.
• Le kyste biliaire simple est présent chez 3% des adultes. Une fois sur 2, il existe plusieurs
kystes. Des kystes multiples, plus nombreux, peuvent être observés dans la polykystose
hépatique, le plus souvent associée à une polykystose rénale.
• Sa paroi est faite d’un épithélium cylindrique simple, biliaire, régulier reposant sur un tissu
de collagène.
• Il est presque toujours découvert à l’occasion d’une échographie faite pour un autre motif.
L’aspect échographique est typique : image ronde, bien limitée, hypoéchogène, homo-
gène, avec renforcement postérieur.
• Il ne justifie ni surveillance ni traitement, à l’exception des kystes très volumineux qui peu-
vent être traités par fenestration coelioscopique.
Deux aspects de kyste biliaire: hypoéchogène voire anéchogène, bien limité, avec renforcement postérieur
RETENIR, ...
• Une tumeur du foie chez un malade atteint de cirrhose correspond le plus souvent à
un carcinome hépatocellulaire.
• Chez un cirrhotique, une élévation de l’α-foeto-protéine à plus de 500 ng/ml permet
le diagnostic de carcinome hépatocellulaire.
• Le traitement chirurgical de résection doit tenir compte de la sévérité de la cirrhose
pour ne pas précipiter une insuffisance hépatique irréversible postopératoire.
• La transplantation hépatique doit être discutée en fonction de la pénurie de greffon
et surtout du risque de récidive précoce.
• Dans les cancers secondaires, seules les tumeurs endocrines métastasées avec
bilan d’extension négatif hormis le foie, peuvent être traitées par transplantation
hépatique.
10.1.1. Epidémiologie
Le carcinome hépato-cellulaire (CHC) est le plus fréquent des cancers primitifs du foie. Il se
développe dans 90% des cas sur une cirrhose préexistante (mais celle-ci n’est pas toujours
connue lors du diagnostic). Il est 5 à 10 fois plus fréquent chez l’homme et survient en
moyenne en Belgique à 60 ans et à un âge plus jeune dans les zones d’endémie virale B et C.
A l’échelle mondiale, c’est l’un des
cancers les plus fréquents.
• L’examen macroscopique montre, soit une tumeur unique, soit plusieurs tumeurs le plus
souvent polychrome. Dans certains cas, la ou les tumeurs sont encapsulées. Le reste du
parenchyme hépatique montre une cirrhose. L’envahissement se fait dans plus de la moitié
des cas vers la veine porte. Les métastases siègent préférentiellement dans le poumon, le
péritoine, les surrénales, et le squelette.
• A l’examen microscopique, la tumeur est soit différenciée avec des hépatocytes qui res-
semblent à des hépatocytes normaux, soit indifférenciée posant le problème de l’origine
hépatocytaire de la tumeur.
10.1.4. Diagnostic
La croissance tumorale est très variable, parfois de plusieurs années, cependant lorsqu’un
carcinome hépato-cellulaire est symptomatique, la médiane de survie n’est que de quelques
semaines. Après exérèse chirurgicale, la survie à 5 ans est de 40% et la survie sans récidive
de 20%
• Le traitement chirurgical peut être une hépatectomie partielle ou une transplantation hé-
patique. L’hépatectomie partielle est réservée aux tumeurs de moins de 5 cm de diamètre
chez des malades ayant une cirrhose Child A.
10.2.1. Incidence
Les métastases hépatiques sont les plus fréquentes des tumeurs malignes du foie. Elles
• Dans environ 25% des cas, les métastases hépatiques sont révélatrices de la maladie tu-
morale ou de découverte synchrone à la tumeur primitive dans le cadre du bilan d’exten-
sion. Le patient consulte pour diverses manifestations isolées ou successives; asthénie,
amaigrissement, terrain fébrile puis douleurs de l’hypochondre droit, ictère..
• Surveillance échographique ou par TDM après exérèse d’un cancer viscéral
10.2.3. Diagnostic
10.2.4. Le traitement
RETENIR, ...
Un patient devrait être considéré comme candidat pour une greffe du foie lorsqu’il a reçu un diagnos-
tic d’hépatopathie irréversible et terminale.
La sélection des candidats appropriés parmi un grand nombre de patients ayant une hépatopathie,
compte tenu de la relative rareté des organes disponibles, nécessite une évaluation individuelle ri-
goureuse qui doit jusqu’à un certain point prendre en compte la cause de l’insuffisance hépatique.
Contre-indications absolues
Contre-indications relatives
• L’âge n’est pas un critère d’exclusion. Il faut tenir davantage compte de l’état physio-
logique et du bénéfice escompté en terme de durée et qualité de survie
• La compliance à un traitement immunosuppresseur et au suivi, tant de la part du ma-
lade que de son environnement est essentielle pour le succès à long terme de la
greffe (par exemple, le problème de la greffe chez les alcooliques « non repentis »)
• Les critères d’indication de la transplantation sont les mêmes que dans les cirrhoses
dues au VHB seul.
• L’une des caractéristiques des ces patients cependant, est l’arrêt de la réplication
du VHB dans la majorité des cas au stade de la transplantation. Sous administration
prolongée d’immunoglobulines anti HBs et lamivudine, le risque de persistance ou de
réapparition de l’AgHBS est de 15 % à 2 ans.
• Chez les patients transplantés, le virus de l’hépatite D persiste chez la plupart des
patients, mais il n’est responsable d’une hépatite sur le greffon que s’il y a récidive
du VHB.
• La survie à 2 ans des patients transplantés pur cirrhose due aux virus B et D est de
l’ordre de 80 à 90 %.
• On sait que le VHC persiste après transplantation dans 75 % des cas et que la moi-
tié des cas évolue vers une hépatite chronique sur le greffon. Cependant cette réci-
dive semble moins grave que la réinfection par le VHB et la survie de ce groupe de
patients après transplantation est de 80 à 90 % à 2 ans.
• Il n’y a pas actuellement de prophylaxie de la réinfection par le VHC. On préconise
néanmoins de placer les patients transplantés sous bi-thérapie:interféron (standard
ou pégylé) et ribavirine
• Bien que la cirrhose alcoolique soit la plus fréquente des hépatopathies, elle ne re-
présente qu’un faible pourcentage des indications de transplantation (5 à 20 % sui-
vant les pays), pour les raisons suivantes:
⇒ L’ « a priori » défavorable pour la transplantation de la part des médecins
ayant en charge ces patients
⇒ Un nombre important de patients démasquent leur cirrhose à un âge avancé
⇒ L’alcoolisme peut être responsable de pathologies extra-hépatiques sévères
associées non curables et non régressives après transplantation hépatique
⇒ La faible compliance des patients alcooliques au traitement immunosuppres-
seur au long cours
⇒ La nécessité d’une abstinence complète avant de poser l’indication de trans-
plantation car cette abstinence peut conduire à une amélioration considérable
de la fonction hépatique supprimant l’indication de greffe. En outre, le risque
de récidive de l’alcoolisme semble liée à la durée de l’abstinence pré-
transplantation.
• Les indications à la greffe sont limitées aux patients cirrhotiques dont la maladie
hépatique reste sévère malgré une abstinence complète. Il n’y a pas de consensus
sur la durée de cette abstinence (3 à 6 mois ou plus)
• L’hépatite alcoolique aiguë grave est une condition très particulière qui pourrait
dans certains cas, faire l’objet d’une transplantation, indépendamment du critère
d’abstinence. Cette indication reste cependant très discutable éthiquement.
• Grâce à l’amélioration des résultats de la greffe du foie, les patients qui, auparavant,
étaient opérés seulement pour traiter des complications mettant leur vie en danger subis-
sent maintenant une transplantation plus tôt au cours de leur maladie.
• De nos jours, de nombreux patients ont une greffe du foie à cause de problèmes liés à la
qualité de la vie, tels qu’une fatigue extrême, un prurit et l’incapacité de garder un emploi
ou de vaquer aux activités de la vie quotidienne. Il est évident que la transplantation doit
être envisagée avant que ne surviennent des complications catastrophiques et qu’il ne de-
vienne nécessaire d’assurer le maintien des fonctions vitales, bien que les listes d’attente
risquent de s’allonger parce que les patients y sont inscrits plus tôt.
Une description détaillée des modalités de l’intervention n’entre pas dans le cadre de ce cours. Si-
gnalons cependant qu’il existe plusieurs types de greffe, et pour chacune d’elles, plusieurs variantes
techniques. Nous nous bornerons à décrire les principales techniques utilisées dans notre centre à
Liège. Rappelons aussi que la réalisation d’une greffe de foie exige des compatibilités au niveau des
groupes sanguins A, B et O mais non au niveau du système d’histocompatibilité HLA, en raison
d’une relative tolérance immunologique du greffon hépatique.
• Au cours de cette intervention, le foie est d’abord prélevé chez un donneur répondant à un
certain nombre de critères stricts (stabilité hémodynamique, absence d’hépatopathie, ab-
sence d’infection bactérienne ou virale, …). L’intervention de prélèvement doit être extrê-
mement minutieuse car il s’agira de réimplanter un organe parfaitement et immédiatement
fonctionnel chez un patient par ailleurs sous immunosuppression et donc plus susceptible
aux infections.
1 2
3 4
Technique du « piggy-back » : 1 ) préparation du greffon en fermant la VCI à ses deux extrémités et en fendant sa
face postérieure longitudinalement; 2 et 3) dissection du foie du receveur en conservant la VCI (on remarque sur la
figure 2 , le shunt porto-cave temporaire créé (flèche); 4) anastomose latéro-latérale entre les deux VCI avec clampage
latérale n’arrêtant pas le retour veineux au cœur (dessins Prof. P. Bonnet)
11.4.3. Le « split-liver »
Mode d’action
La cyclosporine se lie à une protéine cellulaire spécifique, la cyclophilline, et elle
empêche l’activation des lymphocytes T et la production de l’interleukine-2 (IL-
2) au terme d’une série complexe d’événements intracellulaires.
Pharmacologie
• La cyclosporine s’administre de préférence par voie orale ou par perfusion
intraveineuse lente. Sa posologie est ajustée de façon à maintenir une
concentration minimale de 300 à 400 ng/mL au cours de la période postopé-
ratoire immédiate.
• La cyclosporine A est liposoluble et son absorption se fait en fonction de la
sécrétion biliaire. Il est donc difficile d’obtenir les concentrations de cyclospo-
rine nécessaires avant le rétablissement d’un écoulement biliaire suffisant.
• Une préparation de cyclosporine en microémulsion, Néoral® , qui dépend
moins des acides biliaires pour son absorption, a complètement remplacé la
préparation administrée par
voie intraveineuse.
• Une surveillance quotidienne
des concentrations de cy-
closporine durant la période
postopératoire immédiate
s’impose, car ce composé
possède un index thérapeu-
tique étroit (efficacité par
opposition à toxicité). La cy-
closporine interagit avec de
nombreux médicaments tels
que des antibiotiques et des
inhibiteurs calciques. Il faut
donc faire montre de pru-
dence lorsqu’on administre
un médicament, quel qu’il soit, aux patients traités par la cyclosporine.
Effets secondaires
Les effets indésirables courants de la cyclosporine comprennent le dysfonction-
nement rénal, l’hypertension, une vulnérabilité accrue aux infections, les cancers
(particulièrement la maladie lymphoproliférative postgreffe), l’hypertrichose, les
tremblements, la céphalée et de l’hyperplasie des gencives.
11.6.3 Corticostéroïdes
C’est un anticorps monoclonal dirigé contre le récepteur de l’IL-2 exprimé par les lym-
Le mycophénolate bloque la
voie de novo de biosynthèse
des purines et devrait donc
inhiber spécifiquement la pro-
lifération des cellules T et B
sans avoir beaucoup d’effets
sur d’autres organes impor-
tants.
11.6.7. Rapamycine
La rapamycine est un nouvel agent qui présente des ressemblances structurales avec
le FK-506. Toutefois, son mode d’action est tout à fait différent en ce qu’il semble blo-
quer la libération d’IL-2 à une étape post-transcriptionnelle et pourrait donc agir en sy-
nergie avec la cyclosporine.
Les complications communes à la plupart des interventions chirurgicales peuvent survenir au cours
des greffes de foie. Toutefois, il y a plusieurs effets indésirables qui sont propres à cette intervention
Les thromboses vasculaires qui se produisent tôt au cours de la période postopératoire sont
habituellement de nature technique. Bien que la thrombectomie de la veine porte et de l’ar-
tère hépatique ait connu un certain succès, la retransplantation est habituellement nécessaire
en cas de thrombose de ces vaisseaux.
Le canal biliaire a été appelé le talon d’Achille de la greffe du foie. Des problèmes surviennent
dans 10 % à 30 % des cas. Des fuites surviennent à la suite d’une ischémie, d’une septicémie
ou d’un rejet grave.
• Le rejet aigu d’une allogreffe survient chez 40 % à 60 % des greffés, habituellement dans
les trois mois qui suivent l’intervention.
• Le rejet est soupçonné chez les patients présentant une élévation de la concentration des
enzymes hépatiques. L’élévation peut prendre une forme hépatocellulaire (ASAT élevée)
ou cholestatique (bilirubine et phosphatase alcaline élevées). La fièvre, les malaises et une
gêne dans le quadrant supérieur droit sont des signes tardifs de cette élévation et ne de-
vraient pas être nécessaires pour diagnostiquer un rejet de greffe.
• Le diagnostic est confirmé
par biopsie hépatique. Les
résultats de l’examen histolo-
gique montrent une inflamma-
tion périportale avec cellules
mononucléaires et éosinophi-
les, une lésion des canaux
biliaires et une endophlébite.
• Les épisodes de rejet cellu-
laire répondent habituellement
au traitement par des doses
élevées de stéroïdes, à l’admi-
nistration d’anticorps monoclo-
naux (OKT3) ou à la conver-
sion de ciclosporine en FK
506, si ce traitement n’avait
pas été instauré de première
intention. Rejet aigu modéré:les espaces portes ont envahis par un infiltrat in-
• L’absence de réponse au flammatoire (ici, essentiellement à éosinophiles)
traitement immunosuppres-
Les infections constituent la principale cause de décès consécutif à une greffe du foie. Les
patients immunodéprimés courent le risque de contracter des infections bactériennes, virales
et fongiques.
• Les infections virales se voient fréquemment chez les patients immunodéprimés et elles
surviennent habituellement à la sixième semaine ou plus tard.
⇒ Le cytomégalovirus (CMV) est présent chez plus de la moitié de la population et,
chez les patients non immunodéprimés, il est pratiquement non pathogène. Cepen-
dant, chez les greffés, les infections à CMV peuvent constituer 30 % des infections
observées et sont une source de morbidité et d’un faible pourcentage de mortalité.
L’infection à CMV se caractérise par une forte fièvre, habituellement associée avec
de l’anorexie, un malaise et des arthralgies; le diagnostic est confirmé par détermina-
tion d’antigènes viraux et par biopsie du foie. Le traitement des infections à CMV
comporte la réduction de l’immunosuppression et l’administration d’agents antiviraux
comme l’acyclovir, le ganciclovir ou des immunoglobulines anti-CMV.
⇒ Parmi les autres infections virales observées chez les greffés figurent Herpes sim-
plex, les infections causées par le virus Epstein-Barr, par le virus varicelle-zona et
par l’adénovirus.
• Jusqu’à 20 % des patients présentent des infections fongiques associées avec un taux
de mortalité allant de 20 % à 100 %. Les infections sont généralement proportionnelles au
degré d’immunosuppression.
Elles sont essentiellement liées aux traitements immunosuppresseurs. Elles sont surtout d’or-
dre
• Il n’est pas rare maintenant d’obtenir un taux de survie à un an de >80 % après une greffe
du foie. La plupart des décès surviennent dans les 90 premiers jours. Après un an, peu de
patients ou de greffons sont perdus.
• De plus, 60 % des patients reprennent un emploi rémunéré, ce qui démontre que cette
intervention est profitable non seulement pour le patient mais aussi pour la société en gé-
néral. Bien qu’il existe peu de rapports d’études de rentabilité, des chercheurs de Pitt-
sburgh ont démontré que la greffe du foie coûtait moins cher que les soins à prodiguer pour
les complications d’une cirrhose.
• Les patients atteints de maladies telles qu’une hépatopathie cholestatique, qui n’ont gé-
néralement pas de récidive après une greffe du foie, ont un excellent pronostic à longue
échéance (taux de survie à cinq ans supérieur à 80 %). À l’opposé, les patients ayant subi
une greffe à cause d’une hépatite virale, en particulier l’hépatite B, ont un mauvais pronos-
tic à longue échéance, à cause du problème de la récurrence de leur maladie. Pour cette
raison, les patients souffrant d’une hépatite B ne sont habituellement pas des candidats à
une greffe de foie, sauf dans des protocoles expérimentaux. Les patients qui présentent de
petits carcinomes hépatocellulaires asymptomatiques et qui font l’objet d’une sélection
rigoureuse peuvent avoir un excellent taux de survie à longue échéance en l’absence d’in-
fection coexistante causée par le virus de l’hépatite B.
• Comme signalé plus haut, dans la section traitant des techniques de transplantation, la
greffe de foie chez l’enfant est limitée par la pénurie des donneurs. Par conséquent, on a
mis au point une technique de greffe de foie de taille réduite où le foie d’un adulte est
ramené à la taille de celui d’un enfant.
• Les greffes hépatiques dédoublées, dans lesquelles le foie du donneur sert à deux rece-
veurs, ont été effectuées avec succès et sont utilisées de plus en plus fréquemment main-
tenant que plusieurs des problèmes techniques ont été résolus.
• Des greffes d’hépatocytes isolés, qui présentent un certain intérêt pour le traitement des
hépatopathies métaboliques, ont été réussies en laboratoire.
• Des systèmes d’assistance artificielle (foie bio-artificiel) ont connu des débuts promet-
teurs pour l’insuffisance hépatique fulminante et pourraient diminuer la nécessité d’une
greffe.
• Le problème de la tolérance a été résolu dans des modèles animaux. Si elle peut être pro-
voquée chez l’humain, elle permettrait d’éviter l’immunosuppression et ses complications.
La xénogreffe pointe à l’horizon; l’utilisation d’animaux transgéniques sera peut-être un
jour une solution à la pénurie de donneurs et permettra une plus large application de la
greffe de foie au traitement des hépatopathies.