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Introduction :
La cavité buccale est une porte d’entrée dans l’organisme mettant en communication le
milieu extérieur et le milieu intérieur. Cette porte est protégée par un élément essentiel
à notre survie : l’écosystème buccal.
Cet écosystème est agressif vis-à -vis de tous les éléments extérieurs qui chercheraient à
entrer et coloniser notre organisme (bactéries, virus, levures).
Cependant, si nous déséquilibrons cette flore en favorisant le développement de micro-
organismes pathogènes, alors des maladies peuvent apparaître (caries, maladies
parodontales ou autres). Une alimentation trop riche en sucre associée à une mauvaise
hygiène augmente très fortement le risque de développer des caries en favorisant la
prolifération d’une espèce bactérienne (Streptococcus sobrinus). Mais la présence des
bactéries n’est pas suffisante au développement de la maladie, des mauvaises habitudes
alimentaires associées à une hygiène médiocre seront nécessaires au développement de
caries.
La clé de la santé buccale n’est donc pas l’élimination des bactéries buccales par des
antibactériens puissants mais à l’inverse le respect de l’écosystème buccal et l’utilisation
de techniques d’hygiène qui déstabilisent l’organisation bactérienne (brossage
mécanique) pour réduire leur prolifération associée à des principes actifs doux qui
réduisent le nombre de bactéries favorisant le développement des caries (dentifrice et
bain de bouche contenant du fluor et un ammonium quaternaire). (1)
Donc, la maladie carieuse est une maladie infectieuse transmissible ; les lésions
carieuses en sont le symptô me.
Cette maladie est dite multifactorielle, car son apparition et son développement sont liés
à la concomitance de trois facteurs étiologiques représentés par la présence de bactéries
cariogènes, de sucres fermentescibles par celles-ci et une réponse de l’hô te qui ne
permettra pas de contrebalancer les deux premiers éléments. Il existe d’autres facteurs
de risque, définis comme des facteurs statisti-quement liés à la maladie, plus ou moins
modifiables, comme le niveau socio-économique. (2)
Prendre en charge les symptô mes tardifs par des traitements restaurateurs ne permet
pas d’enrayer la maladie elle-même, mais uniquement de gérer les pertes de substance
d’un point de vue fonctionnel et esthétique. (3)
Les affections bucco-dentaires les plus répandues sont notamment les caries dentaires,
les parodontopathies, la perte des dents, ainsi que les cancers des lèvres et de la cavité
buccale. Bien qu’elles soient largement évitables, ces affections comptent parmi les
maladies non transmissibles les plus fréquentes dans le monde, ce qui a des
conséquences non négligeables sur le plan sanitaire, social et économique. Les individus
souffrent de ces affections tout au long de leur vie, de la petite enfance au troisième â ge,
en passant par l’adolescence et l’â ge adulte. 3. Plus de 3,5 milliards de personnes
souffrent d’affections bucco-dentaires, sans que la situation.
Au troisième â ge, en passant par l’adolescence et l’â ge adulte. 3. Plus de 3,5 milliards de
personnes souffrent d’affections bucco-dentaires, sans que la situation se soit
réellement améliorée entre 1990 et 2017. Les caries dentaires non traitées des dents
définitives, qui touchent 2,3 milliards de personnes, constituent l’affection la plus
courante à l’échelle mondiale. Les parodontopathies, cause majeure de la perte totale
des dents, concernent selon les estimations 267 millions de personnes, en particulier
des personnes â gées. (4)
Chapitre I L’organe dentaire
1.1. L’odonte :
1.1.1.Structure de l’email :
C’est un tissu minéralisé, acellulaire, translucide, le plus dur de l’organisme L’émail est
formé par l’assemblage de milliers d’unités de structures : les prismes minéraux
(calcium et phosphate sous forme de cristaux d’hydroxyapatite) à partir d’une matrice
organique. Chaque prisme s’étend de la jonction amélo-dentinaire jusqu’à la surface de
la couronne.
Les prismes sont unis entre eux par une mince couche de substance inter prismatique.
L'amélogenèse est la formation de l'émail par les améloblastes.
Elle comprend la synthèse et la sécrétion des molécules de la matrice de l'émail, la
minéralisation puis la maturation de l'émail par les améloblastes
L’émail est totalement élaboré bien avant l’éruption de la dent dans la cavité buccale.
L’amélogenèse débute à partir du stade de la cloche au niveau de la couche épithéliale
interne, et se poursuit latéralement jusqu’au futur collet de la dent.
L’émail recouvrant la dent n’a pas partout la même épaisseur :
- Au niveau des cuspides (des molaires par exemple) il est constitué d’une coiffe
d’environ 2,5mm d’épaisseur : là où il est le plus épais
- Au niveau du collet, il se termine en lame mince de quelques microns
Cette épaisseur est généralement réduite de moitié au niveau des dents temporaires.
Ainsi, l’émail constitue un capital tissulaire qu’il faudra préserver par des mesures de
prévention tout au long de la vie de l’individu et en limitant le cout biologique des
interventions opératoires lorsqu’elles sont inévitables.
Lorsque ce capital est entamé, il est possible de faire appel aux biomatériaux de de plus
en plus performants pour compenser les pertes d’émail. Le remplacement de ce émail
perdu suppose des biomatériaux faisant fonction de substitut amelaire, c’est –a-dire
adaptés en couleur, translucidité de texture, et présentant un comportement
biomécanique proche de celui de l’email naturel. (4)
La dentine ne comporte pas de vaisseaux sanguins mais, sans doute, des prolongements
nerveux : elle est sensible aux agents extérieurs (principalement chaud, froid, pression,
acides, etc.)
La dentine se « condense » avec l'â ge, le diamètre des tubuli diminue par apposition de
nouvelles couches concentriques.
Les odontoblastes restent actifs tant que la dent conserve sa pulpe vitale, et rétrécissent
peu à peu le volume pulpaire par apposition de dentine.
Cette diminution de perméabilité ralentit la vitesse de progression carieuse chez l'adulte
par rapport à l'enfant.
Elle explique aussi la diminution de sensibilité dentinaire chez la personne â gée où l'on
observe des caries pénétrantes (parfois jusqu'à la pulpe) asymptomatiques. (2,5)
1.2 Le parodonte :
Le parodonte (du grec para « à coté de » et odous, odontos, « dent ») est un
organe dont la seule mission connue est de maintenir les dents solidement et
durablement attachées aux maxillaires et de les mettre en relations avec le
reste de l’organisme. Il est constitué par l’ensemble de quatre tissus de nature
conjonctive :
• La gencive, unité fonctionnelle comprenant le tissu conjonctif
gingival recouvert de ses épithéliums
• Le ligament alvéolo-dentaire ou desmodonte
• Le cément
• L’os alvéolaire
Ces deux derniers sont de tissus minéralisés. (7)
1.2.4 Le cément
Le cément fait partie d’une part de la dent, d’autre part du parodonte. C’est
une structure minéralisée de type osseux, avec ou sans inclusion de cellules,
qui recouvre la dentine radiculaire. Il n’est pas innervé et avasculaire.
On trouve des fibroblastes, en forme d'étoiles, ils sont responsables du turn-
over du collagène du desmodonte.
On trouve aussi dans cette zone des cémentoblastes (le long de la paroi
cémentaire) et des ostéoblastes (paroi de l’alvéole), on trouve aussi des
ostéoclastes, mais uniquement dans les phases actives de résorption
osseuses.
Chapitre I L’organe dentaire
Cette chronologie reste avant tout indicative : il existe en effet une grande variabilité
des â ges d’éruption. En général, les filles sont en avance par rapport aux garçons.
La dentition permanente contribue à plusieurs fonctions primordiales :
-L’alimentation : manger des matières solides sans contrainte ;
Chapitre I L’organe dentaire
2. Le développement cognitif :
Pour prendre en charge un jeune patient, il est indispensable de connaître les grandes
lignes de son développement. Quelques éléments peuvent nous aider à mieux
comprendre ses réactions, ses peurs, ses aptitudes à faire face aux situations qu’il doit
affronter.
Figure
2.1. Quand l’enfant est prêt, il peut venir seul au fauteuil.
7-11ans : la pensée devient logique, il reconnaît l'intérêt qu'on lui porte. (12)
Les soins dentaires sont souvent une source de stress, d’angoisse voir de panique pour
un grand nombre de nos patients. Les plus jeunes ne sont épargnés par cette peur
ancestrale ; or il est primordial que les enfants comprennent très tô t les règles d’hygiène
orale et alimentaire afin d’éviter la maladie carieuse et ses séquelles.
La communication prend alors toute son importance.
Lors de la prise en charge des enfants, l’anxiété, la peur des soins est une problématique
souvent rencontrée et dominante. L’anxiété de l’enfant est aussi très fortement corrélée
à celle des parents, aux expériences antérieures. Pour le jeune enfant, la séparation est
toujours une menace et une source d’angoisse.
Plus il grandit, plus il est capable de faire face et de gérer de mieux en mieux cette
séparation, d’autant qu’il la vit dans d’autres situations (école, activité sportive ou
culturelle). (10,12)
Pour l’enfant plus â gé, mais anxieux, en difficulté par rapport aux soins, il vit une
régression en â ge le plaçant dans la même situation angoissante que le plus jeune
enfant. Pour toutes ces raisons, plus particulièrement pour les patients en échec de soin,
la présence des parents au cours des soins doit être envisagée, voire privilégiée. Il s’agit
en effet de « travailler » la relation tant avec l’enfant qu’avec le parent. Garder le parent
en salle de soin n’est pas simplement le fait que ce parent soit assis dans un coin de la
pièce, comme un spectateur passif, c’est le rassurer et le mettre dans une situation
active dans la relation de soin, tout en restant en retrait lors du soin pour ne pas gêner la
relation praticien–pa-tient. On se gardera de les séparer sans concertation au préalable,
au risque que ce soit vécu comme une punition. Il y aura une relation dynamique lors du
traitement de l’enfant entre le parent, le praticien et l’enfant. Observer l’enfant au cours
du soin dentaire permettra au parent de comprendre ses difficultés tout en entendant le
praticien valoriser les progrès, et s’il y a des blocages, il pourra mieux les admettre et
accepter es propositions pour y faire face : prendre un peu plus de temps, un recours
extérieur (psychologue) ou à l’anesthésie générale. La présence des parents au cours des
soins peut être utile dans la gestion du comportement de l’enfant. Le choix de garder un
parent en salle de soin doit être une décision issue de l’analyse de la situation et reste du
libre arbitre du praticien. (15)
Chapitre III :
La dent de 6 ans
Chapitre III La dent de 6ans
Introduction :
La première molaire est la première molaire permanente à apparaitre, également
appelée « dent de 6 ans ».
Son éruption passe souvent inaperçue car elle est souvent confondue avec une dent
temporaire.
Du fait de sa localisation, elle est le siège de caries fréquentes et doit faire l'objet d'une
attention particulière lors du brossage.
C'est la dent clé de l'occlusion, dent stratégique dans la cavité buccale, considérée
comme le carrefour de tous les dangers pour certains.
C'est la première dent permanente chez l'enfant, elle joue un rô le très important dans la
mastication, c'est une dent pilier de l'arcade dentaire.(18)
3.1 Généralités :
Les premières molaires apparaissent derrière les dents de lait, sans qu’elles remplacent
elles-mêmes d’autres dents. Leur éruption n’est donc pas précédée de la chute de dents
de lait. C’est vers l’â ge de six ans que ces premières dents permanentes font leur sortie.
Egalement connues sous le nom de « molaires de six ans », elles poussent dans le fond
de la bouche en plus des 20 dents temporaires. (19)
a. Particularités anatomiques :
a.1. La couronne :
Du point de vue anatomique, la dent permanente immature présente une couronne dont
la morphologie mouvementée est marquée par ses cuspides prononcées, des sillons
profonds ou anfractueux avec parfois même des puits creusés dans l’émail (zones de
moindre résistance) La dentine présente une structure fragile peu minéralisée (la
dentine secondaire se déposant progressivement au cours de la vie: épaisseur plus
importante au même temps qu’une hypercalcification renforce la résistance de la dent à
la carie).
Les tubuli dentinaires sont largement ouverts favorisant la progression de la carie dans
ces structures peu minéralisés d’où une apparition précoce de caries chez l’enfant à un
â ge où l’hygiène est souvent insuffisante et l’alimentation riche en sucres : évolution
rapide.
évasés dans le sens où l’extrémité apicale est plus large que l’extrémité cervicale ; On dit
que le canal est en tromblon.
Enfin, elle présente un apex largement ouvert.(21)
b. Particularites histologiques :
La vulnérabilité de la première molaire permanente post-éruptive est due en grande
partie à l'immaturité de ses composants histologiques. En effet, son émail poreux et ses
tubuli dentinaires larges la rendent plus susceptible à la formation précoce et la
progression rapide des lésions carieuses.(22)
une innervation non mature qui se traduisent cliniquement par une absence de
douleurs même en présence de lésions carieuses profondes.
En effet, d'une part, l'innervation immature rend la dent moins sensible aux stimuli
externes, d'autre part, lors de l'inflammation pulpaire, du fait de l'absence de
constriction apicale, les voies nerveuses ne sont pas comprimées.
Lorsque la dent apparaît sur l'arcade, seuls les deux tiers de la racine sont formés (stade
8 de Nolla) et l'édification radiculaire initiée à partir de la gaine de Hertwig sera
complète environ 3-4 ans après l'éruption de la dent (stade 9 de Nolla). Durant toute
cette période, les thérapeutiques entreprises auront pour objectif de préserver
l'intégralité cellulaire de la pulpe afin de permettre une rhizogenèse complète
(l'apexogenèse). En cas de nécrose de la dent immature, les cellules odontoblastiques
sont détruites, l'allongement et la fermeture radiculaire sont compromis. La fermeture
de l'apex par une cal ostéocémentaire (l'apexification) sera alors préconisée.
soit atteint les 2/3 de sa longueur (stade 8). Il s’écoule environ 4ans entre l’éruption de
la dent et sa maturation (stade 10).
Lorsque la dent a atteint a peu près sa longueur définitive (stade 9), il faudra environ
3ans pour que la jonction cémento-dentinaire se mette en place (stade 10).
La maturation des dents est plus rapidement réalisée chez les filles que chez les garçons
(Environ un an d’écart). (30)
• Stade 10 : l’extrémité apicale de la racine est achevée, la jonction cémento-dentinaire
est en place
• Stade 9 : la racine est presque achevée (l’apex est ouvert, de forme cylindrique)
• Stade 8 : deux tiers (2/3) de la racine sont édifiés (forme de tromblon)
• Stade 7 : Un tiers (1/3) de la racine est édifié
• Stade 6 : La couronne est achevée
• Stade 5 : La couronne est presque achevée
• Stade 4 : deux tiers (2/3) de la couronne sont édifiés
• Stade 3 : un tiers (1/3) de la couronne est édifié
• Stade 2 : Calcification initiale
• Stade 1 : Présence de la crypte
• Stade 0 : Absence de la crypte
Sa particularité tient au fait que c’est l’unique dent dont la face palatine est plus large
que la face vestibulaire. Elle possède également 2 éléments anatomiques marquants : un
pont d’émail sur la face occlusale et un tubercule de Carabelli situé sur la face mésio-
linguale de cette dent.
Les racines sont au nombre de 3 : palatine, mésio-vestibulaire et disto-vestibulaire.
Chaque racine présente un canal dont le palatin est plus large. La racine mésio-
vestibulaire présente une particularité : dans 40% des cas, un deuxième canal est
présent. (29,30)
B. La molaire inferieure :
La couronne à une forme de trapèze a grande base occlusale. Le sillon inter-cuspidien
lingual descend jusqu’a la moitie de la hauteur coronaire. Les racines sont au nombre de
deux : mesiale et distale. La racine mesiale est la plus longue et la plus large. Elle
présente en général 2 canaux qui se rejoignent ou non a l’apex et il arrive qu’il n’y ait
qu’un seul canal mesial laminaire avec 2 renflements vestibulaire et lingual. La racine
distale ne présente qu’un canal large, et exceptionnellement 2 canaux.
Chapitre III La dent de 6ans
La dent permanente, dans les années qui suivent son éruption, présente une immaturité
de l’ensemble de ses tissus qui la rend vulnérable, notamment face à la progression de la
maladie carieuse. Si le processus de maturation tant coronaire que radiculaire ne se fait
pas dans des conditions optimales, le préjudice aura des répercussions sur la pérennité
de la dent. Il est capital de mettre en place des stratégies de prévention primaire et
secondaire. Et lorsque des thérapeutiques plus invasives sont rendues nécessaires par la
pathologie carieuse ou traumatique, il est indispensable de les adapter en fonction du
degré d’immaturité et préserver au maximum le potentiel tissulaire et cellulaire. (30)
Chapitre IV :
La pathologie
carieuse
Chapitre IV : La pathologie carieuse
SCOLAIRE :
5.2.1 A LIBREVILLE, GABON (2009) : ( 31,32)
La carie dentaire est considérée comme le quatrième fléau mondial, après les cancers, les
maladies cardio-vasculaires et le sida.
Il s’agit d’une affection multifactorielle peu étudiée à Gabon. Le but de cette étude
épidémiologique était de déterminer la prévalence et le niveau de sévérité de la maladie
carieuse en milieu scolaire, d’étudier l’influence des variables démographiques,
socioéconomiques et des habitudes d’hygiène buccodentaire sur leur distribution. Il
s’agissait d’une étude transversale basée sur un échantillonnage par grappes dans des écoles
primaires publiques et privées, chez des enfants de 6 ans et de 12 ans selon les
recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé. Ont été étudiés : les
caractéristiques sociodémographiques et économiques de la famille, la fréquentation par
l’enfant du cabinet dentaire, la fréquence de consommation d’aliments cariogènes, l’hygiène
buccodentaire des enfants. L’examen endobuccal non invasif reposait sur l’inspection des
dents et l’exploration de leur surface par l’utilisation d’une sonde dentaire. Les paramètres
qualitatifs tels que la présence d’une dent saine, absente, cariée ou obturée ont été relevés.
Pour l’analyse, l’indice de Klein et Palmer a été utilisé, les indices co pour les dents
temporaires et CAO pour les dents permanentes ont été calculés. La prévalence de la carie
dentaire était de 75% pour les enfants de 6 ans et 81,4% chez ceux âgés de 12ans. Le degré
de sévérité traduit par les indices était modéré chez les enfants de 6ans (co = 4,0) et élevé
pour les enfants de 12ans (CAO = 4,9). La fréquentation du cabinet dentaire était faible
(20,7%) et motivée par la douleur dans 93% des cas. Le type d’alimentation, sa fréquence,
les habitudes d’hygiène buccodentaire avaient une influence sur l’état des dents. A Libreville,
en milieu scolaire, la carie dentaire est une pathologie préoccupante. Ainsi la mise en œuvre
de mesures curatives et surtout préventives s’avère nécessaire.
Toutes les dents recensées dans ce tableau étaient cariées sauf deux premières molaires
permanentes inférieures droites qui ont été obturées pour cause de carie. Quatre cent
trente-neuf premières molaires permanentes sur 476 étaient saines soit 92% des dents
présentes en bouche. Sur tous les enfants examinés, aucun ne présentait de soin préventif
tel que les scellements de sillons.
A Oran (1996) :
Une enquête épidémiologique effectuée en 1996 sur une population composée de 5 841
élèves de moyenne d’âge de 6 ans et 721 élèves de moyenne d’âge de 13 ans a conclu que :
* Le dépistage réalisé chez les élèves âgés de 6 ans révèle un taux de cariogénicité de la dent
temporaire de 10 % et une moyenne de 2 caries/élève
* 50 % des premières molaires permanentes (dents de 6 ans) présentes sur l’arcade sont
cariées
* A 13 ans, l’indice CAO est égal à 5,6 le taux de cariogénicité des dents permanentes est
égal à 3,4 celui de la dent de premiere molaire permanente est égal à 1,7
* L’extraction de la dent de la première molaire permanente représente 25 % des extractions
Dr REBBAH – Pr CHOUGRANI / CHU Oran
A Alger (2001/2002) :
une enquête a été menée durant l’année scolaire dans un établissement scolaire où le
niveau socio économique a été jugé bon.
Cette enquête réalisée sur un échantillon de 208 élèves âgés entre 4 et 16 ans a révélé :
* Une prévalence de la gingivite = 52,72 % dont 27,54 % généralisées
* Une prévalence de la carie = 88,9 % pour l’ensemble des enfants examinés
* Les molaires temporaires et les premières molaires permanentes sont les plus atteintes,
voire absentes pour cause de carie
* Un indice thérapeutique (dents traitées) pratiquement nul que ce soit en denture
temporaire ou permanente. Dr S.KESSACI et internes /CHU Mustapha-Alger
A Alger 2013 :
Une attention particulière est accordée à cette dent pour son rôle capital dans l’évolution
denture permanente.
Elle augmente considérablement le coefficient masticatoire de l’enfant ; Ce sera en denture
permanente, la dent dont le coefficient masticatoire est le plus important.
Voici les résultats d’Alger 2013 :
87,3 % des enfants âgés de 6 ans ne présentent aucune carie sur les premières molaires
Permanentes
• 6,4 % des enfants âgés de 6 ans présentent une seule première molaire permanente cariée
• 6,3 % des enfants âgés de 6 ans présentent plus d’une première molaire permanente
cariée Sur l’ensemble des enfants de 6 ans ( 4 029 ), 424 enfants soit 10,5% ou un enfant sur
10 a au moins une première molaire permanente cariée.
Tableau 4.2 : Sillons anfractueux des molaires cohortes des enfants âgés de 7 ans
Chapitre IV : La pathologie carieuse
-Parmi les 69 % des enfants âgés de 7 ans qui ont présenté des caries dentaires, 67% ont des
fossettes et puits occlusaux non anfractueux et 33% ont des fossettes et puits occlusaux
anfractueux.
-Pour le degré de significativité, nos résultats ont montré une absence de différence
significative entre les fossettes et puits occlusaux et la présence de caries dentaires (X2=
1,38---- P› 0,05).
-Pour la force d’association entre les fossettes et puits occlusaux et la présence de la carie
dentaire, ont conclu une faible association (le Risque Relatif = 0, 9-- L’Intervalle de confiance
d’un risque relatif =0,75 - 1,07.
Conclusion :
hydrogel des pores de l’émail). Les réactions à l’interface sont fonction des constantes de
dissociation des composés minéraux et de l’activité ionique des solutions, elle-même
influencée par le pH local. La déminéralisation est régie par le fait que les composés
minéraux obéissent au principe du produit de solubilité, le composé ayant la plus faible
constante de dissociation (valeur de pK) contrôle la réaction. La Whitlockite (WH) et le
phosphate dicalcique dihydraté (DCPD), qui présentent des constantes de dissociation faible,
se dissolvent préférentiellement. La dissolution des autres phases en particulier
l’hydroxyapatite est toujours secondaire et se fera via la transformation de ces composés.
Lors de la dissolution de l’émail, un précipité est formé à partir de la solution aqueuse
environnante qui contient plusieurs ions, précipité qui tend à avoir la composition du
composé le moins soluble de façon à rétablir un équilibre. La déminéralisation d’un point de
vue cristallochimique est en fait, un phénomène très complexe, étudié essentiellement in
vitro. On retiendra qu’il ne s’agit pas d’un processus univoque mais d’une cascade de
réactions de dissolution-précipitation-recristallisation. Les ions calcium et phosphate
provenant de la salive et de la plaque diffusent alors vers l’émail au niveau duquel ils
peuvent participer à la reminéralisation.
Les phosphates de calcium les moins stables vont évoluer vers des compositions plus
stables. La taille des cristaux en surface peut s’accroître jusqu’à la normale, et dans la lésion,
le phosphate dicalcique peut être transformé en apatite, cela pouvant être schématisé par la
réaction suivante :
5.3.1.1.1 Streptocoques :(35)
Les streptocoques sont des cocci gram positif, le plus souvent non capsulés, immobiles. Leur
diamètre varie de 0,5 à 1µm. on tend à les classer sous la désignation de streptocoques
buccaux car leur habitat est la bouche. Ils occupent une place essentielle dans le
développement des plaques bactériennes : ils représentent au moins 50% des bactéries au
niveau des plaques supra-gingivales (surfaces lisses, puits et fissures) dont l’activité est
essentiellement odontopathique.
Toutes les espèces fermentent glucose, fructose, tréhalose, mannitol et sorbitol, et
produisent des glycanes extracellulaires à partir du saccharose). L’espèce S. mutans est la
plus prévalente avec des pourcentages d’individus porteurs de l’ordre de 75 à 90%, suivie de
S. sobrinus (10 à 30%). Le pouvoir cariogène du S. mutans est lié à ses facteurs de virulence.
bactéries cariogènes. Son pouvoir cariogène est moins élevé que les autres sucres
fermentescibles .
À l’inverse, le xylitol, sorbitol (et autres polyols) ainsi que l’aspartam sont des sucres de
substitution pas ou peu fermentescibles donc non cariogènes.
À chaque fois que des sucres fermentescibles sont consommés, même en petite quantité, il
se produit une attaque acide sur les dents en présence de bactéries cariogènes. Plus les
ingestions sont répétées, plus la production d’acide est fréquente et prolongée. La fréquence
des ingestions de sucre est un facteur majeur dans le développement des caries plus que la
quantité même de sucre ingérée. Ainsi, l’absorption de grandes quantités de sucre en de
rares occasions (au cours des repas principaux par exemple) est beaucoup moins nuisible
que de petites quantités répétées tout au long de la journée.
Cette classification indique la localisation de l’atteinte carieuse mais pas le niveau atteint par
cette atteinte. Il faut distinguer au sein des différentes classes atteintes de l’émail et atteintes
de la dentine.
Chapitre IV : La pathologie carieuse
Cette fois-ci l'étendue de la lésion est connue. Néanmoins, cette classification demeure
limitante puisqu'elle exclue les lésions pour lesquelles un traitement non invasif peut être
entrepris. C'est pourquoi, par la suite, le concept SiSta a intégré un stade initial, stade 0,
pour une approche contemporaine plus conservatrice, basée sur la préservation tissulaire.
la perception tactile,
Lorsque l’équilibre entre déminéralisation et reminéralisation est rompu, une lésion est
considéréecomme active. En fonction des paramètres précédents un score est attribué à la
lésion et son degré d’activité est évalué (Tableau4.1.)
Les scores pour chaque paramètre sont additionnés. Si le score total est supérieur à 7, la
lésion est considérée comme active alors que, si le score total est inférieur ou égal à 7, la
lésion est jugée inactive.
Il est important pour le praticien d’identifier l’activité des lésions pour décider du traitement
à entreprendre : les lésions inactives de faible étendue ne nécessitent aucun traitement.
Chapitre VI :
La prévention
5.1 INTRODUCTION :
En denture permanente immature, les stratégies préventives en cariologie ont pour but
non seulement d’éviter l’initiation de la maladie, mais aussi d’arrêter la progression des
lésions et donc de réduire le recours aux soins invasifs. Ces mesures doivent être
adaptées au risque carieux qui sera régulièrement évalué et elles doivent également
tenir compte de la compliance de l’enfant et de sa famille. (57)
Figure 5.1 . - Durant la mise en place des molaires permanentes qui peut être très
lente, il est important de montrer aux parents et à l’enfant comment nettoyer de
manière plus efficace les faces occlusales grâce à un geste complémentaire,
transversal.
A. fluor systémique :
Figure 5.2 : 2
Coupe
d'une molaire montrant que le fond des puits et fissures est le plus souvent
inaccessible par les brins de la brosse à dents
Le scellement des sillons est défini par l'HAS comme « un acte non invasif visant à
combler les sillons avec un matériau adhésif fluide. Il réalise une barrière physique
étanche, lisse et plane qui s'oppose à l'accumulation de plaque bactérienne au contact
de la surface amélaire protégée, et qui prévient ainsi la déminéralisation acide à ce
niveau ». Il est indiqué sur les molaires permanentes des sujets à RCI élevé et sur les
molaires permanentes anfractueuses quel que soit le risque carieux (HAS, 2005).
Certaines associations, comme l'Association américaine de pédiatrie et la SFOP, étendent
leurs indications aux molaires temporaires et aux autres dents permanentes mais leur
niveau de preuve est faible. Actuellement, la Classification Commune des Actes
Médicaux (CCAM) définit le scellement prophylactique des puits, sillons et fissures
comme un acte de prévention indiqué en cas de risque carieux et précise que « la prise
en charge [de cet acte] est limitée aux 1ères et 2èmes molaires permanentes et peut
intervenir qu'une fois par dent et avant le quatorzième anniversaire ».
Les scellements de sillons constituent une mesure indispensable pour protéger la
surface occlusale qui reste bien souvent le seul vulnérable malgré l'application des
autres moyens prophylactiques (les fluorures ayant une efficacité moindre au niveau des
sillons). Le scellement va limiter le développement des bactéries par l'application
d'acide lors du mordançage qui élimine 95% des bactéries situées dans les
anfractuosités et par le fait qu'il constitue une barrière physique étanche aux bactéries
cariogènes. L'efficacité des scellements est liée à leur rétention, à leur étanchéité, donc
au respect d'un protocole rigoureux, sous digue ou à quatre mains avec une aspiration
chirurgicale continue et rouleaux de cotons salivaires. Sur le long terme, ils procurent
une réduction significative du nombre de lésions carieuses des faces occlusales des
molaires permanentes. Comparés aux applications topiques de fluor, les scellements de
sillons constituent la méthode de prévention primaire des lésions carieuses la plus
efficace à leur niveau. Il est nécessaire de les contrô ler régulièrement deux à quatre fois
par an en cas de RCI élevé et au moins une fois par an en cas de faible RCI. Les visites de
suivi permettent d'intercepter les pertes partielles ou totales et de procéder si
nécessaire à la réparation ou à la ré-application des scellements. En cas de perte totale,
la mise en place d'un nouveau scellement dépendra du RCI.
4 35
nombre de dents cariées et
obturées en fonction de la
classe
2 Anatomie de la gencive 7
10 Première molaire 30
supérieure
Chapitre VI
11 40
le processus carieux est
un flux régulier de
déminéralisation
et reminéralisation
12 Les actinomyces 44
Les Abréviation :
La Bibliographie