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Question 30

Le concept de spécialisation hémisphérique est très fort en neuropsychologie. Exposez


deux fonctions cognitives où ce concept pourrait s’appliquer (fondements et critiques).
Discutez des liens possibles entre ces fonctions et plus généralement de la distinction
fonctionnelle des 2 hémisphères cérébraux.

Le concept de spécialisation hémisphérique est véritablement très important et fort en


neuropsychologie. Il reflète une spécialisation d’un ensemble de structure d’un
hémisphère cérébrale pour certaines fonctions cognitive. Il existe plusieurs modèles
cognitifs tentant d’expliquer cette spécialisation hémisphérique. L’un des plus apprécié
et accepté est celui de Luria qui propose une distinction entre l’hémisphère droit,
important pour le traitement spatiale des informations et l’hémisphère gauche qui
semblerait plus important pour les aspects verbaux, connaissance générale

Ainsi nous allons tenter de vérifier au travers de deux fonctions cognitives si cette
spécialisation hémisphérique se retrouve et discuter du lien possible entre ces deux
fonctions.

Premièrement, la fonction visuelle, garantie majoritairement par le lobe occipitale et le


cortex visuelle primaire, souligne le début d’une telle spécialisation hémisphérique. En
effet, l’information visuelle va dès la rétine, être séparée en deux voies :

- magnocellulaire = informations spatiale


- parvocellulaire = informations sémantique, globale

Ces deux voies sont les prémices de ce qu’Ungeleider et Mishkin appelleront :

- la voie dorsale ou voie du « Where »


- la voie ventrale ou voie du « What »

En effet, il a été démontré que chacune de ces voies traitait une information visuelle
différente. La voie dorsale traitant plus les aspects spatiaux alors que la voie ventrale
traite davantage les aspects sémantique, verbaux…

On s’aperçoit dès lors, qu’il y a une séparation entre les informations spatiale et celles
plus sémantique, verbale…
Ainsi, si précédemment je faisais mention du fait que ces deux voies étaient les prémices
d’une telle spécialisation hémisphérique, c’est car en effet, l’information de la voie
dorsale qui est donc spatiale, va se projeter dans le cortex pariétal qui est très important
pour les traitements visuo-spatiaux notamment. Dès lors, on remarque notamment au
travers des différentes atteintes du cortex pariétal D, que ce dernier traite plus
majoritairement l’information spatiale. Que ce soit au travers du déficit d’’imagerie
mentale spatiale (lésion D), changement perspective notamment direction (lésion D), ou
d’un trouble de la perception de l’espace ou orientation d’attention (hémi négligence
lésion D > G). Ainsi on voit l’importance de l’informations visuo-spatiale dans l’ensemble
de ces troubles après lésion droite majoritairement, et provenant donc à la base de cette
voie dorsale.

A l’inverse les informations de la voie ventrale, donc plus sémantique, verbale, vont se
projeter majoritairement dans le lobe temporal qui est très important pour la fonction
du langage, majoritairement localisé dans l’hémisphère gauche même si certains de ces
processus sont plus largement distribués.

Une autre fonction cognitive pouvant corroborer cette idée de spécialisation


hémisphérique gauche-droite est la mémoire. En effet, plusieurs études se sont
intéressées à la spécialisation mnésique et notamment du processus d’encodage.
L’encodage est le processus qui nous permet d’implémenter l’information en mémoire
sans pour autant encore la stocker. Ce processus est rapporté comme activant
majoritairement l’hippocampe, d’autant plus que l’observation de patient souffrant
d’atteinte ou résection hippocampique montraient des déficits encodage.

Ainsi, plusieurs auteurs ont étudiés ces patients. Il en est ressorti que les patients avec
une atteinte gauche de l’hippocampe avaient de grandes difficultés à encoder les
informations verbales telles que des mots… Ceci a été également rapporter par Wada,
des suites de son anesthésie de l’hémisphère gauche ou de Milner avec la passation du
test « 15 mots de Rey » chez un patient avec lobectomie gauche.

La spécialisation de l’hippocampe droit n’est parvenue que plus tard et était le fruit de
plusieurs débats. En effet, un nombre bien moins important d’études à démontrées que
l’hippocampe droit était particulièrement important pour encodage de l’information
spatiale. Paivio a donc été l’un des premiers dans sa théorie du double encodage à
démontrer la double dissociation entre encodage verbale et spatiale.
Cette spécialisation de l’hippocampe droit pour les composantes spatiales est surtout
corroborée par son utilité lors de l’apprentissage de comportements, processus spatiaux
notamment allocentrés permettant l’orientation spatiale.

Ainsi nous avons vu que le modèle de Luria quant à la spécialisation hémisphérique se


retrouve notamment au niveau mnésique et visuel. De plus ces deux fonctions sont
passablement importante l’une à l’autre. En effet, pour reconnaître ce que l’on voit, il est
important de faire de l’appariement ou du matching avec les pictogènes, représentations
structurales que nous avons stockées en mémoire. Ceci est d’autant plus vrai qu’il existe
un trouble appelé agnosie visuelle associative qui est l’incapacité de reconnaître un
stimulus sur entrée visuelle suite à la perte de pictogène ou atteinte système
sémantique.

Toutefois, l’étude autours des agnosies visuelles, ces déficits de reconnaissances sur
entré visuelle bouscule à nouveau la notion de spécialisation hémisphérique. En effet,
Warrington et McCarthy montre que les agnosies aperceptives résulteraient davantage
de lésion droite et celle associative de lésion gauche. Jusqu’ici cela corrobore l’idée de
Luria, aperceptive déficit « visuo-spatiale » de regroupement informations spatiale
comme le dit Vecera alors que associative déficit plus « sémantique, verbale ».

Sauf que Navon à l’aide de ces lettres, démontre que les patients avec agnosies
aperceptives donc lésion droite montrent des déficits visuelle globaux alors que les
patients avec agnosie visuelle associative donc lésions droite montrent des déficits
visuelle locaux. C’est d’ici que le modèle de spécialisation hémisphérique gauche = locale
et droite = générale est né.

Finalement il se pourrait bien que cette spécialisation hémisphérique soit un mixte de


ces deux modèles. En effet, si l’on observe les praxies et déficits schémas corporel on
s’aperçoit que les lésions droite engendre déficits focale, souvent controlésionnel
présentant une composante spatiale (mouvement illusoire, transformation corps,
membre fantô me, surnuméraire, apraxie habillage) alors que les lésions gauche
engendre des atteintes bilatérale et touchant nos connaissances verbale et globale de
notre corps (autotopoagnosie, agnosie digital, confusion gauche droite, apraxie
gestuelles). Ainsi il n’est pas impossible que l’hémisphère gauche gère les informations
sémantique, verbale ou connaissances générale (Luria) et engendrant des déficits
globaux (Navon) alors que l’hémisphère droit traite les informations spatiales (Luria)
engendrant des déficits focaux (Navon)

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