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Reconnaître l’Existence des Minorités en Afrique


Par Samia Slimane

Introduction sociale, économique et politique; et De la même manière, la distinction


De nombreux Etats africains estiment respecter les droits de tous les groupes entre les minorités et les peuples
que le ‘problème’ des minorités se pose ethniques en matière de autochtones n’est pas toujours aisée, 4
essentiellement en Europe et développement, conformément aux et cette difficulté n’épargne pas le
admettent difficilement que l’Afrique droits fondamentaux développés en continent africain. Toutefois,
est également concernée par la droit international. Autant de mesures l’utilisation du terme ‘minorité’ reste
problématique liée à l’ethnicité. 1 Dans qui mènent à la protection et pertinente en Afrique, et le droit
le même temps, nombreuses sont les promotion des droits humains 3 et international relatif aux droits
minorités autochtones, groupes contribuent à contrer la manipulation humains offre des principes minima
ethniques, communautés, peuples, et des identités ethniques à des fins applicables au niveau national. Les
minorités ethniques d’Afrique qui politiques. Le point de départ pour critères retenus au niveau international
souffrent du peu d’attention que atteindre ces objectifs est de doivent guider notre réflexion, et aider
certains Etats accordent à leurs droits. reconnaître l’existence des minorités. à identifier des applications
Dans la construction multinationale appropriées à la réalité africaine.
que représente l’Afrique, il y a Définir les minorités en
Le concept des minorités en droit
beaucoup plus de ‘peuples’, décrits Afrique international
comme minorités ou groupes
ethniques, qu’il n’y a d’Etats. Pourtant, Dans cette section, nous aborderons la La Déclaration des Nations Unies
dans leurs efforts de construction difficulté souvent perçue d’appliquer le (ONU) de 1992 sur les Droits des
nationale, les Etats africains terme ‘minorités’, tel qu’il a été élaboré Personnes Appartenant à des
indépendants ont déclaré que la en droit international, aux groupes Minorités Nationales ou Ethniques,
diversité culturelle était facteur de ethniques, linguistiques et religieux, Religieuses et Linguistiques (UNDM)5
division, et l’unité a été posée comme marginalisés en Afrique. L’exemple des s’est inspirée de l’Article 27 de la
postulat de manière à asseoir l’idée Etats d’Angola, Mozambique, Afrique Convention Internationale sur les
mythique d’un Etat-nation au cœur du Sud-ouest, (aujourd’hui Namibie), Droits Civils et Politiques (ICCPR)
d’Etats multiethniques. Le défi était Rhodésie (aujourd’hui Zimbabwe) et qui stipule:
alors de fondre des groupes ethniques d’Afrique du Sud sous l’apartheid,
disparates dans un Etat-nation auquel Etats gouvernés par une minorité ‘Dans les Etats où il existe des
les individus s’identifieraient. Or la coloniale, a connoté négativement le minorités ethniques, religieuses ou
carte coloniale de l’Afrique avait été terme de ‘minorité’ pour certains Etats linguistiques, les personnes
dessinée sans tenir compte des liens africains. Par ailleurs, les critères appartenant à ces minorités ne
entre les différents groupes ethniques élaborés au niveau international ne peuvent être privées du droit
et linguistiques, et des bases de rendent pas forcément compte de la d’avoir, en commun avec les autres
pouvoirs régionaux. 2 complexité des Etats multiethniques membres de leur groupe, leur
Aujourd’hui, protéger les droits des d’Afrique (comme d’autres propre vie culturelle, de professer et
minorités, c’est relever un tout autre continents), Etats diversifiés en terme de pratiquer leur propre religion,
défi: celui de favoriser la diversité d’ethnicité, de religion, de langues, et ou d’employer leur propre langue.’
culturelle; promouvoir la richesse des comprenant parfois plus de 250
valeurs appartenant aux groupes groupes ethniques, comme, par Malgré les références faites aux
ethniques; combattre l’exclusion exemple, au Nigeria ou au Cameroun. minorités dans les instruments
juridiques internationaux, 6 aucune être dans une position non dominante, historiquement dominant, comme les
définition ne fait l’unanimité à ce jour. et partant, prétendre de la même Efik ou les Ijaw, sont aujourd’hui
En effet, il a souvent été avancé que manière à l’application des nombreux politiquement marginalisés.
retenir une seule définition risque de principes intéressant les minorités afin Cependant, les changements dans les
limiter sa portée, et que cela n’était pas que leur droit à la non-discrimination destins politiques de ces alliances
souhaitable. En 1966, le Rapporteur et la protection de leur identité soient peuvent modifier la situation d’un
Spécial pour les Nations Unies, garantis. En outre, le critère restrictif groupe ethnique, d’une position dans
Capotorti, a proposé la définition de citoyenneté peut être utilisé pour laquelle il jouit de l’accès au pouvoir à
suivante dans le contexte de l’Article exclure certains groupes des droits une situation de non domination. On
27 de ICCPR: attachés aux minorités, et n’a, en fait, trouve aussi en Afrique des exemples
pas été accepté comme élément où des groupes important
‘Un groupe numériquement constitutif d’une minorité. A cet égard, numériquement – les Hutu au Rwanda
inférieur au reste de la population le Comité des Droits de l’Homme des ou Oromo en Ethiopie – ont été
d’un Etat, en position non Nations Unies (CDH) a statué, dans largement exclus du pouvoir. A ceci
dominante, dont les membres – une observation générale concernant s’ajoute le fait que de nombreux
ressortissants de l’Etat – possèdent l’Article 27 du ICCPR, qu’un Etat groupes ethniques en Afrique ont des
du point de vue ethnique, religieux partie ne peut réduire les droits prévus relations traditionnelles politiques ou
ou linguistique des caractéristiques à l’Article 27 à ses seuls citoyens. 9 Par sociales avec des peuples voisins qui
qui diffèrent de celles du reste de la ailleurs, le CDH a estimé que: peuvent être la source de rivalités ou
population et manifestent même de d’alliances selon les circonstances.
façon implicite un sentiment de ‘L’existence dans un Etat partie Un autre problème est le refus
solidarité, à l’effet de préserver leur donné d’une minorité ethnique, d’accorder la citoyenneté à certains
culture, leurs traditions, leur religieuse ou linguistique ne doit groupes ethniques. En effet, bien que
religion ou leur langue.’ 7 être tributaire d’une décision de le droit à la nationalité soit bien établi
celui-ci, mais doit être établie à en droit international, 11 la question
Cette définition a été développée en l’aide de critères objectifs.’ 10 reste préoccupante en Afrique d’autant
1985 par Jules Deschênes, là encore à que l’octroi de la citoyenneté
la demande de la Sous-Commission La détermination du statut de conditionne la participation à la vie
des Nations Unies: minorité reposerait donc sur le publique ou l’accès à la terre. C’est le
principe d’auto-identification, un cas en République Démocratique du
‘Un groupe de citoyens d’un Etat, point sur lequel nous reviendrons plus Congo, Kenya,12 Zambie ou Côte
en minorité numérique et en loin. En fait, tout critère de définition d’Ivoire.
position non dominante dans cet doit tendre à ce que les minorités aient S’agissant de la question de savoir
Etat, dotés de caractéristiques le droit d’exister et être traitées sans qui constituent des minorités en
ethniques, religieuses ou discrimination, à la préservation de Afrique, conformément aux normes
linguistiques différentes de celles de leur identité culturelle, et à leur internationales, et de manière à guider
la majorité de la population, participation à la vie publique. les Etats, les éléments suivants peuvent
solidaires les uns des autres, animés, être pris en compte:
Le concept de minorité dans le
fût-ce implicitement, d’une volonté
contexte africain: quelques
collective de survie et visant à 1. tout groupe ethnique, religieux ou
critères
l’égalité en fait et en droit avec la linguistique à l’intérieur d’un Etat;
majorité.’ 8 La composition ethnique des Etats 2. en position non-dominante dans
africains est complexe, et la question l’Etat dans lequel il vit;
Bien que ces deux définitions du statut des minorités, en particulier, 3. consistant d’individus qui possèdent
contribuent à la compréhension du s’agissant de la non-domination d’un un sentiment d’appartenance à ce
concept de minorités, elles ne sont pas groupe donné est compliquée par la groupe;
entièrement satisfaisantes. Le critère de manipulation des différences ethniques 4. determiné à préserver et développer
la minorité numérique, notamment, ou religieuses à des fins politiques. En leur identité ethnique distincte;
soulève des difficultés dans des cas où réalité, certains groupes minoritaires en 5. discriminé ou marginalisé en raison
il n’y a pas de claire minorité ou nombre peuvent, au moyen d’alliances de leur ethnicité, langue ou religion.
majorité numérique. Par ailleurs, un avec d’autres groupes, exercer une
groupe ethnique distinct peut domination politique. C’est le cas par En premier lieu, la reconnaissance
constituer une majorité numérique et exemple au Nigeria où des groupes des minorités conduira à préserver

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leurs identités et obtenir leur égalité ethniques ont une approche plus pouvait que refléter les objectifs
avec tous les autres groupes à flexible dans le contexte africain. 15 fondamentaux de souveraineté
l’intérieur de l’Etat, concernant Les principes de droit international étatique, intégrité territoriale et
notamment la participation à la vie oeuvrant à protéger et promouvoir les inviolabilité des frontières consacrés en
politique et au développement. droits des peuples autochtones ont 1963 dans la Charte de l’Organisation
Nombreux sont les groupes ethniques pour but de répondre et mettre fin aux de l’Unité Africaine (OUA), qui
auxquels les éléments mentionnés plus formes particulières d’abus et violations concerne principalement les relations
haut pourraient trouver à s’appliquer, dont ils sont souvent victimes. entre Etats. En ce sens, on peut
bien qu’ils peuvent s’identifier ou ne Soulignons toutefois que les minorités affirmer sans risque qu’il n’était pas
pas s’identifier à des minorités, par qui ne s’auto-identifient pas en tant dans les intentions des rédacteurs de la
exemple: les Bakilayi et Karimajong en que peuples autochtones peuvent avoir Charte de 1981 d’assimiler la notion
Ouganda; les Ijaw et Ogoni dans l’Etat des revendications légitimes similaires de ‘peuples’ à celle de minorités ou
de Rivers du Nigeria; les Wayeyi, s’agissant de leur lien à la terre 16 et de groupes ethniques. En réalité, le
Bakalaka et Bakgaladi au Botswana; les leur désir d’autonomie. 17 C’est concept de ‘peuples’ entendait
Herero en Angola; les Konkomba au également le cas en Afrique. recouvrir l’Etat-nation africain. Alors
Ghana; les Twa au Burundi; les En 2000, la Commission Africaine que la promotion des droits humains
Bakweri et Bagyeli au Cameroun; les des Droits de l’Homme et des Peuples n’avait pas été identifiée comme une
Sengwer, Maasai et Ogiek au Kenya; (CADHP) a adopté une résolution sur préoccupation dans la Charte de
les Haratin et Noirs africains en les droits des peuples/communautés l’OUA, l’Acte Constitutif de l’Union
Mauritanie; les Afars à Djibouti; et les indigènes en Afrique 18 visant: Africaine adopté en juin 2000 prévoit
Khoisan en Afrique du Sud. parmi ses objectifs la promotion et la
‘à instituer un groupe de travail protection des droits humains et des
Le critère fondamental de l’auto-
composé d’experts sur les droits des peuples conformément à la Charte
identification
communautés indigènes ou Africaine. Dans le même esprit, la
Le critère fondamental, qui est de plus ethniques en Afrique’ avec pour Commission Africaine a franchi le
en plus accepté au niveau international mandat d’ ‘examiner le concept de rubicon et a abandonné l’approche
pour la détermination du statut de peuples et communautés indigènes restrictive du concept des droits des
minorité, est celui de l’auto- en Afrique’ et: peuples reconnus dans la Charte. La
identification. Ainsi, ce sont les Commission n’hésite plus à considérer
individus, et donc le groupe lui-même, ‘...étudier les implications de la la notion de ‘peuples’ comme
qui doivent s’auto-identifier à des Charte Africaine des Droits de désignant des communautés ethniques
minorités, qu’ils soient décrits comme l’Homme et des Peuples ainsi que le distinctes.
‘nationalités’, ‘communautés’, ‘groupes bien-être des communautés
Les droits des peuples dans la
ethniques’, ‘peuples’ ou ‘nations’ par les indigènes notamment en ce qui
Charte Africaine
Etats. Rappelons que le principe concerne le droit à l’égalité (Art. 2
d’auto-identification est également et 3), le droit à la dignité (Art. 5), La Charte Africaine prévoit une série
central pour identifier les peuples la protection contre la domination de droits collectifs dont les ‘peuples’
autochtones, comme en témoignent (Art. 19), l’auto-détermination peuvent se prévaloir. Bien que la
par exemple l’Article 1(2) de la (Art. 20) et la promotion du Commission Africaine n’ait pas encore
Convention de l’Organisation développement culturel et de défini la notion de ‘peuples’ contenue
Internationale du Travail N°169 l’identité (Art. 22).’ dans la Charte Africaine, une brève
Concernant les Peuples Indigènes et lecture de la jurisprudence de la
Tribaux dans les Pays Indépendants, 13 Cette résolution constitue une Commission montre clairement que la
et la Recommandation Générale VIII avancée décisive et peut considéra- notion de ‘peuples’ n’a pas été
du Comité pour l’Élimination de la blement renforcer la mise en œuvre des interprétée comme couvrant seulement
Discrimination Raciale. 14 Si les peuples principes internationaux dans la région. la notion d’Etat-nation. De la même
autochtones, au niveau international, manière, bien que la Charte ne fasse
ont souvent souligné qu’il était L’approche des droits des pas expressément référence aux
important de distinguer clairement les minorités adoptée par la minorités, la Commission s’est inspirée
autochtones des minorités, et de ce CADHP de l’esprit de la Charte. L’approche des
fait, demandent un régime distinct en droits des minorités est également
droit international, les peuples En 1981, la Charte Africaine des reflétée dans les Directives générales
autochtones ou communautés Droits de l’Homme et des Peuples ne relatives aux rapports périodiques

RECONNAÎTRE L’EXISTENCE DES MINORITÉS EN AFRIQUE 3


nationaux qui exigent, s’agissant de d’un ‘peuple’, 22 tantôt de ‘Toutes les communautés [aient] le
l’application de l’Article 19 de la ‘communauté’ et d’une ‘société’. 23 droit de participer librement et
Charte, que les Etats donnent des En 1992, un cas portant su pleinement aux activités politiques
informations sur ‘le cadre reconnaissance de l’indépendance du et économique de leurs pays.’ 25
institutionnel et statutaire qui visent à Katanga, une province du Zaïre
Le principe de non-discrimination:
protéger les différentes catégories de la (aujourd’hui la République
un moyen de garantir les droits
communauté nationale’, et indiquent Démocratique du Congo), a été
religieux, linguistiques et
‘les précautions prévues pour freiner la soumis à la Commission Africaine par ethniques
tendance de certains peuples à en le Congrès du Peuple Katangais. Dans
dominer d’autre, comme le craint cette affaire, la Commission a adopté L’Article 2 de la Charte stipule que:
l’Article’. 19 une approche dynamique du droit à
En 1993, lors de la considération du l’auto-détermination prévu à l’Article ‘Toute personne a droit à la
rapport étatique du Ghana, la notion 20(1) conjointement avec le droit à jouissance des droits et libertés
de ‘peuples’ de l’Article 19 qui stipule l’existence. Bien que la Commission ait reconnus et garantis dans la
que ‘Tous les peuples sont égaux; ils considéré qu’il n’y avait pas de preuve présente Charte sans distinction
jouissent de la même dignité et ont les de violation d’aucun des droits aucune, notamment de race,
mêmes droits. Rien ne peut justifier la protégés par la Charte, sa décision d’ethnie, de couleur, de sexe, de
domination d’un peuple par un autre’, a reconnaît la population du Katanga langue, de religion, d’opinion
été interprétée par l’Ambassadeur du comme un peuple, dans le sens d’un politique ou de toute autre opinion,
Ghana comme faisant référence à la groupe au sein de l’Etat zaïrois. La d’origine nationale ou sociale, de
domination d’un groupe ethnique par décision a ensuite développé le fortune, de naissance ou de toute
un autre, et non simplement comme la contenu du droit à l’autonomie que le autre situation.’
domination d’un Etat sur un autre. 20 peuple Katangais pouvait exercer à
De la même manière, la Commission l’intérieur des frontières territoriales, et La Commission Africaine a appliqué
Africaine a considérée, lors de l’examen proposé les formes suivantes: le droit à la non-discrimination,
d’allégations de pratiques discrimin- ‘indépendance, autogouvernement, conjointement avec le droit à une
atoires exercées à l’encontre de gouvernement local, fédéralisme, égalité de traitement devant la loi, de
certaines parties de la population confédéralisme, unitarisme ou toute manière à protéger les droits
mauritanienne, que: autre forme de relations conformes aux linguistiques et religieux. La
aspirations du peuple...’. 24 La Commission s’est référée à la
‘Au cœur des abus allégués dans les Commission a également souligné: Déclaration sur les minorités des
différentes communications se Nations Unies lorsqu’elle a considéré
trouve la question de la ‘En l’absence de preuve tangible à que:
domination d’une frange de la l’appui des violations des droits de
population par une autre. La l’homme à tel point qu’il faille ‘La langue fait partie intégrante de
discrimination qui s’ensuit contre mettre en cause l’intégrité la structure de la culture; elle en
les négro-mauritaniens résulterait territoriale du Zaïre et en l’absence constitue en fait le support et le
selon les requérants de la négation de toute preuve attestant le refus au moyen d’expression par excellence.
du principe fondamental de peuple Katangais du droit de Son utilisation enrichit l’individu
l’égalité des peuples énoncé dans la participer à la direction des affaires et lui permet de prendre une part
Charte Africaine et constituerait publiques conformément à l’article active dans sa communauté et dans
une violation de son article 19.’ 21 13(1) de la Charte Africaine, la les activités de celle-ci. Priver un
Commission maintient que le [individu] de cette participation
En 2001, la Commission s’est Katanga est tenu d’user d’une équivaut à le priver de son
référée à l’Article 24 de la Charte qui forme d’autodétermination qui soit identité.’ 26
stipule que ‘Tous les peuples ont droit compatible avec la souveraineté et
à un environnement satisfaisant et l’intégrité territoriale du Zaïre.’ La Commission a également
global, propice à leur développement’ considéré la violation du droit à la
comme trouvant à s’appliquer à la De manière tout aussi significative, religion en relation avec le droit à la
communauté Ogoni du Nigeria. A ce les Directives relatives à l’application non-discrimination. 27 Par ailleurs, elle
jour, la Commission a qualifié les de l’Article 20 exigent que l’Etat a adopté une approche dynamique à
Ogoni dans ses décisions tantôt de prenne des mesures pour que: l’endroit des minorités s’agissant de
l’application de l’Article 17(2) sur le

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droit de prendre librement part à la vie ‘la paix, la justice, la stabilité et la naturellement conduire à leur
culturelle de la communauté. Les démocratie appelle la protection de absorption par d’autres groupes. Il
Directives exigent que les Etats l’identité ethnique, culturelle, paraît indiscutable qu’une nation ne
donnent des informations sur linguistique et religieuse de tous nos peut se fonder sur une assimilation
peuples, y compris les minorités forcée ou une subordination ethnique.
‘les mesures et programmes destinés nationales, et la création de C’est la survie même de ces
à promouvoir une prise de conditions à même de promouvoir communautés qui est menacée lorsque
conscience de l’héritage culturel des cette identité’. 30 la politique menée est de les mettre
groupes ethniques nationaux, des sous la souveraineté d’autres groupes
minorités, et des secteurs Plus récemment, le Secrétaire ethniques. Sans protection des droits
autochtones de la population’. 28 Générale de l’OUA a noté en 2000 des minorités, l’existence des groupes
que: ethniques ne peut être protégée, leur
S’agissant du droit à l’éducation, les subordination à d’autres groupes ne
Directives attirent l’attention des Etats ‘...l’absence d’une culture de peut être empêchée, et la paix et la
sur leur obligation d’informer sur tolérance contribue également à la sécurité ne peuvent être garanties.
création de division entre les
Assurer la participation effective
‘la promotion de la compréhension, différents groupes ethniques et mène
aux affaires publiques
de la tolérance et de l’amitié entre à des conflits internes’. 31
toutes les nations et tous les groupes Le droit de participer de manière
raciaux, ethniques ou religieux’ Favoriser la diversité ethnique est un effective dans la vie publique,
défi que les Etats africains sont peu culturelle, religieuse, sociale et
et sur les mesures prises pour des disposés à affronter mais ne peuvent se économique 35 est souvent soulevé par
groupes spécifiques, notamment permettre d’éluder. des groupes ethniques marginalisés en
Afrique. Comme l’a souligné le
La reconnaissance comme moyen
‘les enfants appartenant à des Professeur Asbjørn Eide, Président du
de réaliser la diversité culturelle
minorités linguistiques, raciales, Groupe de Travail sur les Minorités de
religieuses ou autres, ainsi que les Dans de nombreuses parties d’Afrique, l’ONU:
enfants appartenant à des secteurs certains groupes ethniques se sentent
autochtones de la population, le cas marginalisés, parce qu’ils sont victimes ‘En participant à tous les aspects de
échéant’. 29 de politiques d’assimilation. Les la vie publique du pays, [les
tentatives des Etats de les fondre dans minorités] peuvent à la fois
La protection des droits des d’autres groupes ou dans des cultures maîtriser leur propre destin et
minorités en Afrique: dominantes a non seulement pour effet contribuer à l’évolution politique
prévenir les conflits et que ces groupes ethniques ont le de la société dans son ensemble.’ 36
sentiment d’être désavantagés par
favoriser le développement l’absence de reconnaissance de leur Le fait que l’Etat ne permette pas
La préoccupation majeure des Etats identité, mais aussi qu’ils sont de facto cette participation effective à tous les
africains a été que la reconnaissance écartés du pouvoir politique et de groupes ethniques a des conséquences
d’identités distinctes aurait pour effet l’administration des affaires publiques. désastreuses dans de nombreuses
de menacer l’unité nationale et, Ils risquent dès lors d’assister à régions d’Afrique. Or la question du
partant, de contrecarrer l’objectif de l’extermination de leur culture, voire partage du pouvoir se pose avec acuité
construction de la nation. Cependant, de leur propre existence. La situation dans les Etats multiethniques
il est largement admis qu’il y a un lien des Sengwer au Kenya 32 et des Wayeyi d’Afrique, et les conflits peuvent naître
direct entre les conflits et la violation au Botswana 33 illustre la lutte pour la lorsqu’il y a perception par un groupe
des droits des minorités. Cela a été reconnaissance en tant que groupe ethnique d’être désavantagé. Cette
souligné par l’Assemblée des Chefs distinct à l’intérieur de l’Etat comme perception est souvent manipulée et
d’Etat et de Gouvernement de une condition sine qua non d’assurer politisée, et ne peut être déjouée que si
l’Organisation de l’Unité Africaine lors leur participation en toute égalité dans les membres des différents groupes
de l’adoption en 1994 de la les prises de décisions qui peuvent ethniques bénéficient d’opportunités
Déclaration sur le Code de Conduite affecter leur communauté. 34 Ne pas justes et égales dans tous les secteurs de
dans les Relations Interafricaines qui accorder de reconnaissance légale la vie publique, et si les minorités sont
stipule: appropriée à chaque groupe ethnique reconnues. Les modèles de
génère des tensions, et peut décentralisation (Ouganda) et de

RECONNAÎTRE L’EXISTENCE DES MINORITÉS EN AFRIQUE 5


fédération (Nigeria et Ethiopie) en Afrique. 40 Or les Etats africains ne respecter les frontières héritées lors de
l'accession à l'indépendence nationale”.
constituent des voies visant à répondre parviendront pas à atteindre l’objectif (Traduction de l'auteur.)
aux divisions historiques, ethniques et d’assurer la stabilité et une paix durable 3 NdR: La politique de MRG est d’utiliser le
terme “droits humains” plutôt que “droits
religieuses. Toutefois, bien que en Afrique s’ils n’intègrent pas les
de l’homme”.
respectant le cadre du droit des droits des minorités dans leur agenda 4 Pour une étude générale sur cette
minorités qui offre des moyens de politique, social, culturel, et en matière distinction, se reporter au Document de
travail sur le lien et la distinction entre les
garantir le droit à l’égalité de de développement, avec le but droits des minorités et ceux des peuples
traitement avec les autres groupes, à d’assurer la préservation de ce qui fait autochtones préparé par les Membres de
l’autonomie culturelle et à une relative la particularité du groupe, et l’équilibre la Sous-Commission de la Promotion et
Protection des Droits de l’Homme, Eide, A.
autonomie politique, ces modèles des intérêts des différents groupes. et Daes, E.I., UN Doc. E/CN.4/Sub.2/2000/
posent encore d’énormes difficultés. Un dernier point peut être évoqué 10, 19 juillet 2000.
Renforcer les droits des minorités ici. Malgré l’attention internationale 5 UNDM est le sigle en anglais, sous lequel
cette déclaration est largement connue.
est un défi que les Etats africains portée aux terribles conflits inter- 6 Il convient de souligner ici, qu’en droit
doivent avoir pour objectif de relever, ethniques qui ont ravagé l’histoire de international, les droits linguistiques des
minorités mettent l’accent sur les droits
car les conflits, les opportunités l’Afrique depuis l’indépendance, les des individus appartenant à un groupe que
inégales, et le non-respect du droit des traditions africaines qui privilégient l’on oppose aux droits du groupe per se.
minorités au développement, créent le avec succès les médiations entre les Toutefois, et cela est conforme à la
jurisprudence du Comité des Droits de
plus grand obstacle au développement groupes ethniques, et facilitent les l’Homme, rien n’empêche un groupe
durable du continent entier. 37 Dans bonnes relations et un respect mutuel d’individus, qui estime être affecté dans
son ‘Appel au Peuples d’Afrique’, le ne doivent pas être ignorées. Si des leur ensemble, de soumettre une
communication alléguant la violation des
document du Nouveau Partenariat efforts sont déployés pour assurer la droits garantis par ICCPR.
pour le Développement de l’Afrique protection des minorités en Afrique 7 Capotorti, F., Etude des droits des
personnes appartenant aux minorités
(NEPAD par le sigle en anglais) adopté conformément au droit international,
ethniques, religieuses et linguistiques, New
en 2001 reconnaît que l’Afrique est un il serait également judicieux de profiter York, Nations Unies, 1991, par. 568.
‘continent dont le cours du de certaines de ces traditions afin de 8 ‘Proposition concernant une définition du
terme “minorités”’, UN Doc. E/CN.4/Sub.2/
développement a été marqué par de construire de véritables sociétés 1985/31.
faux départs et des échecs’. 38 Sans multiculturelles en Afrique. 9 Par. 5.1. de l’observation générale du CDH
aucun doute, les minorités en Afrique n°23, 50ème session, 1994: ‘Il ressort des
termes employés à l’article 27 que les
veulent un nouveau départ. Un Notes personnes que l’on entend protéger
premier pas serait de reconnaître leur 1 A la question de la Commission Africaine appartiennent à un groupe et ont en
des Droits de l’Homme et des Peuples de commun une culture, une religion et/ou
droit à participer pleinement et savoir s’il y avait une domination d’un une langue. Il ressort également de ces
effectivement au progrès économique peuple par un autre, l’Ambassadeur du termes que les individus que l’on entend
et au développement de leur pays, et Ghana a déclaré: ‘Je dois dire que dans le protéger ne doivent pas être forcément
cas du Ghana la réponse est évidemment des ressortissants de l’Etat partie. A cet
de les impliquer dans les prises de négative. Il n’y a pas de domination d’un égard, les obligations découlant du
décision qui concernent les projets et peuple, un groupe ethnique, par un autre. paragraphe 1 de l’article 2 sont également
C’est absolument clair.’ (Traduction de pertinentes, car, conformément à cet
programmes qui les affectent. 39
l’auteur). Ghana, Examination of State article, les Etats parties sont tenus de
Report, 14th Session, December 1993. De veiller à ce que tous les droits énoncés
Conclusion la même manière, le Gabon a informé la dans le Pacte puissent être exercés par
Comité des Droits de l’Homme des tous les individus se trouvant sur leur
Nations Unies ‘il n’y pas de problème de territoire et relevant de leur compétence...’.
Incontestablement, l’incapacité des minorités au Gabon, la population étant 10 Se reporter au par. 5.2 de l’observation
Etats multiethniques et multiculturels pleinement intégrée’. (Traduction de générale du CDH n°23, 50ème session,
l’auteur.) CCPR/C/128/ 1994. Au 9 décembre 2002, 149 Etats sont
de reconnaître les groupes ethniques Add.1, 14 June 1999, par. 50. parties au ICCPR. Tous les Etats africains
marginalisés ouvrent la porte aux 2 Presque toutes les frontières africaines ont sont parties à la convention sauf les
tensions et parfois aux violences. été héritées de la course européenne pour Comores, la Mauritanie et le Swaziland.
l’Afrique qui a suivi la Conférence de Berlin 11 Déclaration Universelle des Droits de
Pourtant, reconnaître les minorités est de novembre 1884. Animés par une crainte l’Homme, Article 15; ICCPR Article 24(3);
le premier pas vers la prise de légitime des situations conflictuelles qui Convention sur les Droits des Enfants,
pouvaient découler des revendications Article 7.
conscience que les droits des minorités territoriales, les leaders africains ont 12 Se reporter, par exemple, à Singo’ei, K.,
sont essentiels à la coexistence affirmé dans la Charte de l’OUA ‘le respect Kenya’s Untouchables: The Nubians’
pacifique et la construction positive de la souveraineté et de l’intégrité Struggle for Recognition of their Rights,
territoriale de chaque Etat’. (Art. III). Les briefing paper, Nairobi, Centre for Minority
des nations en Afrique. Les Etats Etats africains – à l’exception du Maroc et Right Development, 2003.
africains répètent à l’envie que de la Somalie – ont accepté ces 13 Article 1(2). ‘Le sentiment d’appartenance
l’ethnicité, souvent exploitée, politisée frontières, dessinées de manière arbitraire indigène ou tribale doit être considéré
et artificielle, comme les leurs. Voir la comme un critère fondamental pour
et manipulée, est à l’origine des conflits Résolution du Caire de 1964 qui declare déterminer les groupes auxquels
que “tous les Etats membres s'engagent à

6 RECONNAÎTRE L’EXISTENCE DES MINORITÉS EN AFRIQUE


s’appliquent les dispositions de la présente 1999–2000, AHG/222 (XXXVI), Annexe V, Prospects of Peace and Security by the
convention.’ par. 142. year 2000, 31 janvier–2 février 2000,
14 ‘Le Comité pour l’élimination de la 22 Se reporter aux Communications 137/94, Ouagadougou, Burkina Faso. (Traduction
discrimination raciale, 139/94, 154/96 et 161/97 International par l’auteur.)
Ayant examiné des rapports d’Etats parties Pen, Constitutional Rights Project, 32 Les Sengwer ont recommandé la
où figuraient des renseignements sur les Interights on behalf of Ken Saro-Wiwa Jr Commission chargée de réviser la
moyens permettant d’identifier les and Civil Liberties Organization v. Nigeria, Constitution du Kenya que ‘les Sengwer
individus comme appartenant à un groupe 24ème session ordinaire, Banjul, octobre soient reconnus en tant que groupe
ou à des groupes raciaux ou ethniques 1998, par. 110. ethnique différent et distinct du Kenya’,
particuliers, 23 Dans l’affaire Social and Economic Rights Memorandum from Sengwer of Kenya,
Est d’avis que cette identification doit, sauf Action Center and the Center for présenté à la Commission le 10 juillet
justification du contraire, être fondée sur la Economic and Social Rights v. Nigeria, la 2002, p. 22.
manière dont s’identifie lui-même l’individu Commission s’est référée à l’Article 21 33 Les Wayeyi représentent l’un des groupes
concerné.’ (38ème session, 1990). relatif aux droits des peuples à disposer ethniques du Botswana qui ne sont pas
15 Nombreux sont les groupes ethniques en librement de leurs richesses et de leurs reconnus dans la Constitution, le
Afrique qui se décrivent eux-mêmes ressources naturelles pour décider que Chieftainship Act ou le Tribal Territories
comme des minorités autochtones. Le titre ‘dans leur négociations avec les Act. Les Wayeyi ont concentré leurs
de leur organisations reflètent cette consortiums pétroliers, le gouvernement premiers efforts sur la mise en œuvre de
particularité; par exemple: the Working n’avait pas impliqué les communautés l’autonomie culturelle et les droits
Group on Indigenous Minorities in Ogoni dans les décisions qui ont affecté linguistiques. Ils revendiquent une
Southern Africa (WIMSA), the African Ogoniland’ (par. 55). La Commission a autonomie par rapport au groupe des
Indigenous and Minority Peoples également noté que ‘La survie des Ogoni Batawana qui, alors qu’ils représentent une
Organization (AIMPO) en Rwanda, et les dépendait de leurs terres et fermes [....] minorité au nord du territoire, gouvernent
Minorités Autochtones Pygmées du Gabon Ces brutalités et d’autres brutalités les autres groupes, y compris les Wayeyi.
(MINAPYGA). similaires ont non seulement persécuté les 34 Se reporter à l’Article 2(3) de la
16 Se reporter par exemple, à Plant, R., Les individus dans Ogoniland, mais aussi la Déclaration des Nations Unies des Droits
droits fonciers et les minorités, Londres, communauté Ogoni dans son ensemble. des Personnes Appartenant à des
MRG, 1994 (disponible en anglais et en Elles ont affecté la vie de la société Ogoni Minorités Nationales ou Ethniques,
français). dans son ensemble.’ (par. 67, Religieuses et Linguistiques, qui stipule
17 Se reporter par exemple, à Leuprecht, P., Communication 155/96, 30ème session que ‘Les personnes appartenant à des
‘Minority Rights Revisited’, P. Alston (ed.) ordinaire, Banjul, Gambie, octobre 2001). minorités ont le droit de prendre une part
Peoples’ Rights, Oxford, Oxford University 24 Communication 75/92 Congrès du Peuple effective, au niveau national et, le cas
Press, 2001. Katangais c/Zaïre. Dans cette décision, la échéant, au niveau régional, aux décisions
18 La résolution a été adoptée à la 28ème Commission a reconnu qu’’il pourrait y qui concernent la minorité à laquelle elles
session ordinaire de la Commission avoir une controverse au sujet de la appartiennent ou les régions dans
Africaine, 23 octobre–6 novembre 2000. définition des peuples et du contenu de lesquelles elles vivent.’
Les experts du groupe de travail ont tenu ce droit. Le problème qui se pose dans 35 Se reporter à l’Article 2(2) de la
leur première réunion, avant la 30ème cette affaire est l’autodétermination non Déclaration des Minoritiés qui déclare que
session de la Commission, le 12 octobre, à pas de tous les zaïrois en qualité de ‘Les personnes appartenant à des
Banjul en Gambie, lors duquel il a été peuple mais des Katangais minorités ont le droit de participer
décidé que les membres du groupe de spécifiquement. Que les Katangais pleinement à la vie culturelle, religieuse,
travail préparent une première étude comptent un ou plusieurs groupes sociale, économique et publique.’
cadre visant à identifier leurs objectifs. ethniques, la question n’est pas là dans ce 36 Eide, A., Commentaire sur la Déclaration
Cette étude a fait l’objet d’une table- cas d’espèce, et aucune preuve n’en est sur les droits des personnes appartenant à
ronde, organisée avant la 31ème session donnée’. Huitième Rapport Annuel des minorités nationales ou ethniques,
de la session ordinaire de la Commission, d’Activités de la Commission Africaine religieuses ou linguistiques, ECN./Sub.2/
le 30 avril 2002 à Pretoria, en Afrique du 1994–5. AC./200/2, par. 35.
Sud. Des représentants autochtones et 25 Directives, III.14. 37 Sur l’importance de mettre en place des
experts sur la question autochtone en 26 Communications 51/91, 61/91, 98/93, principes qui assurent que les droits des
Afrique ont participé à cette réunion. Une 164/97 à 196/97 et 210/98, Malawi African minorités et les droits des peuples
autre consultation s’est tenue à Nairobi, Association etc. v Mauritania, op. cit., autochtones soient intégrés dans le droit
Kenya, en février 2003. Cette étude sera Annexe V, para. 137. au développement, se reporter à Salomon,
considerée par la Commission Africaine à 27 Communications 48/90, 50/91, 52/91 et M., et Sengupta, A., The Right to
sa 34ème session ordinaire. 89/93 Amnesty International; Comité Development: Obligations of States and
19 Directives générales pour les rapports Loosli Bachelard; Lawyers Committee for the Rights of Minorities and Indigenous
périodiques nationaux, Second Rapport Human Rights; Association des Members Peoples, London, MRG, 2003.
Annuel d’Activités de la Commission de la Conférence Épiscopale de l’Afrique 38 Le Nouveau Partenariat pour le Dévelop-
Africaine des Droits de l’Homme et des de l’Est c/Soudan Décisions de la 26ème pement de l’Afrique (NEPAD), par. 58.
Peuples (adopté en juin 1989), Annexe XII, et 27ème sessions ordinaries de la 39 Se reporter à l’Article 4(5) de la
Directives par. III.2. Souligné par l’auteur. Commission, Treizième Rapport Annuel Déclaration des Minoritiés qui stipule que
20 Se reporter à l’examen du rapport étatique d’Activités de la Commission Africaine des ‘Les Etats devraient envisager des
concernant le Ghana, 14ème session, Droits de l’Homme et des Peuples mesures appropriées pour que les
décembre 1993. 1999–2000, pp. 114–27. personnes appartenant à des minorités
21 Communications 51/91, 61/91, 98/93, 28 Directives, III.14 (iv). puissent participer pleinement au progrès
164/97 à 196/97 et 210/98, Malawi African 29 Directives, II.47 et II.48. et au développement économique de leur
Association; Amnesty International; Sarr 30 Déclaration sur le Code de Conduite dans pays.’
Diop, Union Interafricaine des Droits de les Relations Interafricaines, Assemblée 40 Se reporter à titre d’exemple à la
l’Homme et RADDHO; Collectif des Veuves des Chefs d’Etat et de Gouvernement de Déclaration et le Programme d’Action
et Ayants-droits; Association l’OUA, 33ème Sommet ordinaire, (Tunis, adopté à Grande Baie, Maurice, lors de la
Mauritanienne des Droits de l’Homme v. Tunisie), 13–15 juin 1994. (Traduction par Première Conférence Ministérielle sur les
Mauritanie, Treizième Rapport Annuel l’auteur.) droits de l'homme de l’OAU, 12–16 avril
d’Activités de la Commission Africaine des 31 Son Excellence Salim Ahmed Salim, OAU’s 1999. CONF/HRA/DECL (1).
Droits de l’Homme et des Peuples, Lessons from a Decade of Conflicts:

RECONNAÎTRE L’EXISTENCE DES MINORITÉS EN AFRIQUE 7


oeuvrer pour obtenir le respect
des droits des minorités
et des populations autochtones

Les bulletins d’information de MRG sont une source Les bulletins sont disponibles sur internet
d’information très succincte autour de thèmes et de www.minorityrights.org, ou en contactant nos bureaux à
situations qui concernent directement les minorités et les Londres. MRG aimerait particulièrement remercier tous les
peuples autochtones, ainsi que ceux qui travaillent avec experts qui ont gracieusement contribué à l’élaboration de
eux. Ces bulletins traitent de questions qui interpellent les ces rapports. Nous remercions aussi les organisations qui
gouvernements, les décideurs, et la communauté nous ont aidés financièrement à réaliser ce projet.
internationale toute entière.

Reconnaître l’Existence des Minorités en Afrique © Minority Rights Group International 2003. Publié en mai 2003.
ISBN 1 904584 08 X Auteur Samia Slimane est consultante en droit international des droits humains; elle a écrit un grand
nombre de textes sur les peuples autochtones et les minorités en Afrique. Elle a été Coordinatrice de Projets pour le
programme des autochtones et des minorités au Haut-Commissariat aux Droits de l’Homme de 2001 à 2003.
Coordinateurs de projet Margot Salomon, Chris Chapman. Editeur Sophie Richmond. MRG est une organisation non-
gouvernementale (ONG) qui oeuvre à promouvoir les droits des minorités ethniques, religieuses et linguistiques dans le
monde, et à encourager la coopération entre les communautés. MRG détient le statut consultatif d’ONG auprès du Conseil
économique et social des Nations Unies et le statut d'observateur auprès de la Commission Africaine des Droits de
l’Homme et des Peuples.

Minority Rights Group International 379 Brixton Road, London SW9 7DE, United Kingdom
Tel +44 (0)20 7978 9498 Fax +44 (0)20 7738 6265
Email minority.rights@mrgmail.org Website www.minorityrights.org

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