AUBRET Claire

L2 ScPo
TD : Théories des relations internationales

« Les quatorze points Wilson »

"L'histoire de la liberté, c'est l'histoire des limites du pouvoir de l’Etat », tels

sont les mots du président américain Woodrow Wilson. Dans un contexte de fin de
première guerre mondiale, période tragique et sanglante marquant le monde entier, le
président américain, tente dans un discours daté du 8 janvier 1918 devant le Congrès
des Etats-Unis, de reconstruire l’Europe. Les « quatorze points » portent à la fois sur
le règlement de la guerre et sur l’établissement d’un nouvel ordre international propre
à garantir la paix. De plus, la politique internationale des Etats-Unis est fondée sur la
doctrine Monroe, mise en place en 1823. Ils ont une tradition isolationniste, c’est à
dire qu’ils s’occupent d’abord de leurs affaires sans se mêler des affaires
Européennes. Cependant, les états- unis vont intervenir dans la première et seconde
guerre mondiale également, pour défendre leur intérêt et pour répondre à la guerre
sous-marine allemande, notamment en 1917 lorsqu’il rentre en guerre aux côtés de
l’entente pour défendre leurs intérêts commerciaux et la libre circulation sur les mers.
En effet, cette entrée en guerre marquera leur première rupture avec leur tradition
isolationniste. À une époque sombre du XXe siècle, toutes les grandes puissances
européennes sont épuisés et déchirées de la guerre. Ainsi, comment le programme de
Wilson influence-t-il les tentatives de reconstruction d’un équilibre international en
Europe ?
En somme, Wilson résume les différentes mesures à mettre en place dans l’objectif de
revenir à une paix mondiale et de la préserver. De la mise en place de nouveaux
principes libéraux, à une Europe réorganisée instaurant une nouvelle diplomatie
multilatérale.
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I) De nouveaux principes pour une paix durable

Alors que la victoire est encore incertaine, Woodrow Wilson annonce dans son
discours du 8 janvier 1919, devant le Congrès, vouloir restaurer la paix en Europe en
y proposant de nouveaux idéaux.

A) Des relations internationales pacifiées

Dans son discours des « quatorze points », le président des États-Unis soumet
plusieurs idées pour garantir la paix dans le monde et surtout en Europe. Dès le
premier point il affirme son souhait d’une diplomatie secrète « il n’y aura pas
d’accords internationaux privés d’aucune sorte, mais une diplomatie qui agira
toujours franchement à la vue de tous ». Ainsi, il fait référence à tous les traités
établis secrètement entre certaines puissances, comme les accords Skyes-Picot par
exemple, qui ont été signés secrètement en mai 1916 entre la France et le Royaume-
Unis. Ces accords prévoyaient le découpage du Proche Orient à la fin de la guerre en
plusieurs zones d’influence.
De ce fait, Wilson établi ce point pour ne pas créer de divergence entre les nations.
De plus, pour garantir cette paix, le président américain propose dans son
quatorzième et dernier point, la création d’une « association générale des nation ».
C’est l’un des points et sûrement même le point le plus important dans son discours.
Elle permettait d’assurer l’indépendance et les frontières entres les Etats. Cette
association sera suivi après la Première Guerre mondiale de la prochaine Société des
Nations (SDN). Le but de Wilson est de « fournir des garanties mutuelles
d’indépendance politique et d’intégrité territoriale aux grands comme aux petits
Etats ». Wilson reste attaché à l’idée que la démocratie engendre la paix par l’égalité
et la concertation. Il entend instaurer une nouvelle organisation de l’ordre
international, dont la Société des Nations serait la garante et la gardienne de
l’indépendance territoriale et politique de tous les États sans aucune distinction.

B) Les principes du libéralisme

Autrement, Wilson présente son discours en annonçant de nouveaux principes,
le libéralisme, qui est une doctrine économique qui prône des pratiques libérales,
telles que le libre-échange des marchandises, des droits du travail plus souples… Le
président souhaite favoriser le commerce, en ajoutant qu’il aimerait que cette libre
navigation se réalise « en dehors des eaux territoriales, aussi bien en temps de paix
qu’un temps de guerre ». De ce fait, il annonce son troisième point et ces aspects
libéraux. Effectivement, il y propose une liberté totale du commerce, passant par la
suppression de contrôles économiques. Ce troisième point garantirait à tous les pays,
qu’ils soient favorisés, ou moins développés, plusieurs avantages commerciaux dont
« l’établissement de conditions commerciales égales entre toutes les nations ». Ainsi,
Wilson promeut le commerce et de fait, un libéralisme, qui est bien assimilé aux
valeurs américaines. Ce programme s’inscrit dans une ancienne vision économique
qui fait du commerce entre les nations, un moyen de favoriser la paix mondiale.

En outre, ce discours affirme une volonté de recomposition et la reconstruction de

l’Europe. Cela suppose donc de mettre en place de nouveaux rapports diplomatiques.

II) La réorganisation de l’Europe

A) La résolution des conflits

En effet, pour le président américain, la réorganisation de l’Europe passe avant
tout par la résolution des litiges présents en ces temps. Ainsi, il propose un grand
nombres d’issues pour pallier à ces évènements. De fait, le quatrième point annonce
que « les armements nationaux, seront réduits au dernier point compatible avec la
sécurité du pays ». Wilson souhaite garantir la sécurité en passant par la réduction des
armements. De plus, il souhaite que les pays est « un poids égal » concernant les
conflits liés à la colonisation. Il propose « un libre arrangement, dans un esprit large
et absolument impartial » qui se verrait régler les tensions entre les Etats. Ce point
cinq, souligne donc la volonté de Wilson de donner une voix aux peuples colonisés.
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 Et cette coopération internationale se trouvera orchestrée par cette « associations des

nations », point sur lequel le président américain a de grands affectes. Son objectif est
de maintenir la paix en favorisant le dialogue entre tous les pays du monde.

B) Recomposition des territoires européens

Wilson insiste sur l’autodétermination, reprenant l’idéal du « droit des peuples
à disposer d’eux-memes ». Rappelant aussi que les peuples des empires ottomans et
autrichiens doivent bénéficier « d’un développement autonome » (pts 10-12). Dans sa
vision, ce principe doit aboutir à la création de nouveaux Etats, comme la création
d’ « un Etat polonais indépendant ». En plus d’une volonté d’autonomie de certains
Etats, Wilson se penche vers les questions d’évacuation de certains territoires qui
présentait un grand nombre de conflits et ce depuis un certain temps. Certain pays ont
été abimés par les guerres et en partie par la Première Guerre mondiale comme la
Belgique qui « doit être évacuée et restaurée ». Ainsi, Wilson insiste beaucoup sur
l’indépendance que les pays occupés doivent retrouver. La Belgique n’est pas le seul
territoire que Wilson souhaite libérer, la Russie, la Serbie ou même la Roumanie
« devront être évacués et les territoires occupés devront être restitués ».

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Après quatre ans de guerre dévastatrice, le discours de Woodrow Wilson amène

un nouvel air et à le souhait de rétablir l’ordre. De fait, les « quatorze points » sont en
ruptures totale avec la doctrine selon laquelle les États-Unis se tiennent à l’écart des
conflits européens et s’interdisent tout engagement contraignant dans les relations
internationales. Cependant la portée du discours du président Américain se trouve
limitée car Wilson ne parvient pas à imposer tous ces objectifs et les tensions en
Europe et dans le monde restent très présentes, mettant à mal son idéal de paix. Le
droit des peuples à disposer d’eux-mêmes est difficile à appliquer sur le vieux
continent. Sachant également que certains pays ont leurs propres objectifs, et que plus
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tard on observe que malgré une volonté de paix, elle ne s’effectuera pas
immédiatement. Cette paix sans victoire se transformera très rapidement en paix de
vengeance. La guerre est encore bien trop présente dans les esprits des population
européennes. En revanche, l’adhésion de Wilson à l’autodétermination nationale et à
l’anti-impérialisme a eu un impact conséquent sur les relations internationales tout au
long du XXe siècle.

Cependant, nous pouvons nous interroger sur les raisons d’une guerre
prochaine qui cette fois-ci aura une portée plus lointaine. A un moment où la paix se
doit de perdurer, certains litiges ne sont pas encore régler et de nouvelles tensions
verront le jour. Pourtant, dès janvier 1919, une conférence de paix, réunie à Versailles
élabore une charte fondamentale, celle de la SDN dans l’objectif de promouvoir la
coopération et d’obtenir la paix et la sécurité. Très vite, les choses prendront une
toute autre tournure.