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Axe 2

Le défi de la construction de la paix.


Introduction

Dans les relations internationales, la paix est considérée comme l’absence de guerre. Depuis
l’antiquité à nos jours jusqu’au XVIIIe siècle, mettre fin à un affrontement armé était souvent
considéré comme suffisant pour installer la paix. Celle-ci était obtenue par des traités de paix entre
les pays belligérants.

Un traité de paix : acte international proclamant la fin d’une guerre et définissant des contreparties
réciproques pour les anciens belligérants.

A ne pas confondre avec un armistice qui est l’arrêt de combats.

Mais ces paix n’étaient pas toujours appliquées, elles étaient temporaires (42 traités de paix de la
guerre de cent ans), souvent défavorables aux vaincus, ce qui était en soi un facteur de reprise des
hostilités puisque la paix ne paraissait pas acceptable pour le vaincu.

À partir du XVIIe siècle s’élabore pour la première fois en Europe l’idée d’une paix organisée et
durable via une entente entre les grandes puissances. C’est la naissance de Congrès internationaux
avec des traités internationaux. Les premiers congrès ont lieu dans les années 1640 pour mettre fin à
la guerre de Trente ans et aboutissent en 1648 aux traités de Westphalie. Ces traités internationaux
reposent sur l’équilibre des puissances (qui se dotent d’armées permanentes pour assurer la sécurité
de leur population) permettant une « paix armée ». Cette logique perdure jusqu’en 1914.

Au XXe siècle, après la 1ere guerre mondiale nait l’idée de sécurité collective via la SDN pour assurer
une « paix perpétuelle ». Mais la 2nd guerre mondiale marque l’échec de la SDN, remplacée par l’ONU
en 1945. Malgré des succès l’ONU échoue en partie à faire respecter la paix et la sécurité dans le
monde.

Pb : comment construire la paix après une guerre et s’assurer qu’elle sera durable ?

I. Faire la paix par les traités.

A. 1648, les traités de Westphalie mettent fin à la dévastatrice guerre de Trente ans.

La guerre de Trente.

Une guerre qui est à l’origine une guerre de religion qui se transforme en conflit politique complexe.
Elle marque aussi la transformation de l’organisation militaire des armées : professionnalisation des
soldats, généralisation des canons, retour de la cavalerie.

Elle a opposé de 1618 à 1648 les Habsbourg d’Autriche et d’Espagne aux autres puissances
européennes (Danemark, Suède, France). Ce conflit a également opposé les États allemands entre
eux.

La guerre de Trente est un enchevêtrement de plusieurs conflits qui résultent de la volonté des
Habsbourg d’imposer en Europe une monarchie chrétienne universelle, avec le soutien du pape,
selon le principe « un empereur, une foi catholique ».
- Les Habsbourg d’Autriche, à la tête du Saint Empire germanique, défendant le catholicisme
combattent les princes allemands protestants
- Leurs cousins, les Habsbourg d’Espagne sont en lutte contre les Provinces Unies protestante
qui rejette leur domination
- La France et la Suède viennent s’ajouter à ces conflits en soutenant les princes protestants,
afin de mettre fin à l’hégémonie des Habsbourg en Europe et accroitre leur territoire à leur
détriment.

Les violences de ces conflits dont sont victimes les populations civiles, l’épuisement des États en
raison du coût des guerres, les révoltes que provoquent la levée des impôts pour faire la guerre,
poussent les belligérants à ouvrir des négociations pour la paix Westphalie dans les villes de Munster
et Osnabrück à partir de 1645.

Exposé : les traités de Westphalie de 1648 : organisation du congrès, acteurs, contenus des traités,
bilan (quel nouvel ordre géopolitique en Europe ?)

Les principes de la paix de Westphalie : équilibre des puissances et souveraineté des États.

Les traités de Westphalie instaurent la paix entre les puissances en mettant fin à la puissance
hégémonique des Habsbourg en Europe

- Reconnaissance de la souveraineté des Provinces-Unies (auparavant sous domination des


Habsbourg d’Espagne) et celle de la confédération helvétique (Suisse) (sous domination des
Habsbourg d’Autriche)
- Attribution de territoires à la France (Alsace), à la Suède et à la Prusse au détriment des
Habsbourg d’Autriche.

C’est l’idée d’un équilibre des puissances en Europe. Les puissances rivales des Habsbourg
s’entendent pour empêcher la dynastie de dominer l’Europe.

Les traités de Westphalie rétablissent également la paix dans le Saint Empire germanique

- Reconnaissance de la liberté religieuse des princes, comme des individus.


- Reconnaissance de la souveraineté pleine et entière des États allemands qui peuvent
conduire en tout indépendance vis-à-vis de l’empereur, leur politique étrangère (droit de
faire la guerre et de conclure des alliances) à condition que cela ne soit pas contre l’Empire.

B. L’ordre westphalien, un système d’équilibre instable

L’ordre westphalien donne naissance à un nouveau système international qui repose sur une paix
consentie entre des États égaux et indépendants. Cet ordre affirme l’inviolabilité de la souveraineté
des États et le principe de non-ingérence (aucune autorité supérieure ne peut se mêler des affaires
intérieures d’un État).

Ce système westphalien ne prétend pas éliminer la guerre, mais la limiter et la réguler pour
maintenir l’équilibre des puissances et empêcher toute menace impériale.

Cependant le système est remis en cause par Louis XIV épris de gloire et de grandeur qui ne se
satisfait pas de l’équilibre des puissances (sur les 72 années de son règne, 46 années consacrées à la
guerre). Mais ses ambitions hégémoniques sont stoppées par les autres pays qui rétablissent
l’équilibre des puissances.
L’équilibre des puissances et le principe du respect de la souveraineté des États est remis en cause
par les guerres révolutionnaires et napoléoniennes. La France renverse l’Europe des rois pour
diffuser les principes de la révolution puis pour établir une domination impériale sur l’Europe. Face à
cette volonté hégémonique plusieurs coalitions européennes se forment mais ce n’est qu’à partir de
1813 qu’elles sont suffisamment puissantes pour mettre fin à la suprématie française. Napoléon
abdique et des négociations de paix s’ouvrent dans le cadre du congrès de Vienne (1814-1815). Ce
congrès restaure-t-il l’ordre westphalien ?

Exposé : Le Congrès de Vienne 1815 : enjeux et participants, principales mesures et bilan (en quoi ce
congrès a rétabli l’ordre westphalien ?)

Lors de ce congrès qui réunit l’ensemble des belligérants, les quatre grandes puissances victorieuses
(Russie, Autriche, Prusse et Angleterre) rétablissent la logique de l’équilibre des puissances et de
l’Europe des rois pour empêcher la menace révolutionnaire et la menace hégémonique de la France :

- Affaiblissement de la France qui perd toutes ces conquêtes et qui retrouve ses frontières de
1789.
- Restauration des États monarchiques et de leur dynastie qui avait été renversée par la
France révolutionnaire et napoléonienne.

Par ailleurs, les 4 puissances annexent des territoires pour accroitre leur puissance comme la Russie
qui s’empare de la Pologne.

Exposé : Le Traité de Versailles : enjeux du traité, acteurs, négociations, principales mesures et bilan
(en quoi ce traité a mis un terme définitif à » l’ordre westphalien » ?

La paix issue de la 1ere guerre mondiale, marque l’échec la logique de l’ordre westphalien. La paix
n’est plus la conséquence d’un traité validant l’équilibre consécutif à une guerre : elle est la
conséquence d’une victoire absolue, les vaincus sont soumis à la volonté des vainqueurs sans
négociations. Lors de la conférence de la Paix à Paris en 1919, les allemands sont tenus à l’écart des
négociations lors du traité de Versailles. Ils doivent accepter une réduction de leur territoire, la perte
de leurs colonies le désarmement, la reconnaissance exclusive de leur responsabilité dans le
déclenchement de la guerre et le paiement des réparations de guerre aux pays vainqueurs. Pour les
allemands humiliés ce traité est un « Diktat », il porte en lui les germes de la 2nd guerre mondiale.

II. Faire la paix par la sécurité collective.

A. De la SDN à l’ONU, progrès et limites de la sécurité collective.

Les deux guerres mondiales font naitre l’idée d’un système de sécurité collective pour garantir une
paix perpétuelle et mondiale. Il ne s’agit plus d’alterner paix et guerre mais de maintenir la paix à
tout prix, celle-ci devenant la responsabilité de tous.

1. La SDN

Exposé : La SDN : première tentative de sécurité collective : création, fonctionnement, succès et


limites.

La SDN est proposée par le président des USA Wilson dans son discours « les 14 points de Wilson »
prononcé en janvier 1918 devant le congrès américain. Il souhaite fonder une paix durable en
Europe, qui va au-delà d’une paix des vainqueurs qui cherche à affaiblir l’ennemi. Il se heurte
cependant aux autres puissances européennes, en particulier la France qui veut affaiblir durablement
l’Allemagne, d’où le Traité de Versailles. Cependant par le Traité de Versailles est instituée la SDN.

La SDN instaure la sécurité collective comme le pivot d’une paix durable. Chaque État membre
s’engage à garantir la sécurité et l’indépendance de tous les autres. En cas d’agression d’un État par
un autre, la SDN peut décider de sanctions financières et économiques contre l’État agresseur.

Si la SDN connait quelques succès dans les années 20, elle présente des faiblesses qui l’empêchent de
stopper la marche à la guerre dans les années 30 :

- Les décisions de sanction prises par le Conseil de la SDN doivent être prises à l’unanimité, ce
qui signifie qu’un seul État peut bloquer une décision en fonction de ses intérêts ou de ses
alliances.
- Les USA, bien que leur président Wilson démocrate soit l’inspirateur de la SDN, n’en font pas
partie (le sénat républicain des USA ne ratifie pas le Traité de Versailles, donc de fait la SDN).
- L’absence de forces armées.
- L’Allemagne et l’Italie quittent la SDN en 1933 et 1937.
- La SDN est impuissante à empêcher les coups de force de l’Allemagne (qui viole les clauses
du traité de Versailles), l’Italie (qui envahit l’Éthiopie en 1935) et le Japon (qui envahit la
région chinoise de Mandchourie en 1931)

La 2nd guerre mondiale marque l’échec de la SDN. Émerge sous l’impulsion des USA et de leur
président Roosevelt une nouvelle organisation : l’ONU, reposant sur la solidarité entre États.

2. L’ONU

Exposé : l’ONU : une organisation pour la paix jusqu’en 1991 : création, institutions et
fonctionnement, faiblesses.

La charte de l’ONU est signée en juin 1945 à San Francisco. Son siège est à New York

Objectifs et fonctionnement

- Objectifs : maintien de la paix et de la sécurité internationale, respect de l’égalité et du droit


des peuples à disposer d’eux-mêmes, coopération internationale pour favoriser le progrès
économique et social
- Organisation universelle (193 États) : la quasi-totalité des pays en sont membres.
- Organisation : Assemblée générale organe de délibération, secrétaire général, Conseil de
sécurité avec 5 membres permanents avec droit de véto, Conseil de sécurité adopte des
résolutions et peut décider le recours à la force
- Force armée d’interposition fournie par les états : les Casques bleus (ce qui a fait défaut à la
SDN)
- Des institutions spécialisées comme UNICEF, UNESCO, OMS …
Les institutions de l’ONU demeurent marquées comme de la SDN par un principe oligarchique de
décision : si tous les états sont représentés égalitairement dans l’Assemblée générale selon le
principe (un État/une voix), celle ne rend que des avis appelés des recommandations. Le pouvoir réel
appartient au Conseil de sécurité dont sont membres les vainqueurs de la 2 nd guerre mondiale
(USA, URRS, GB, Chine, France). Ces puissances disposent d’un droit de véto qui bloque les décisions.

Dans le contexte de la guerre froide, l’action de l’ONU est donc paralysée par l’affrontement entre
l’URSS et les USA. Alors que le nombre de conflits augmentent, seules 13 missions de la paix ont
mises en œuvre entre 1947 et 1991.

B. Le renouveau de l’ONU dans les années 90

Avec la fin de la guerre froide, se développe l’espoir d’une paix durable. Libérée des blocages que la
rivalité USA et URSS provoquait l’ONU peut œuvrer plus efficacement au maintien de la paix,
d’autant que dans les années 90 marquent l’essor des conflits intraétatiques qui demandent des
réponses inédites.

L’ONU devient un acteur déterminant sur la scène internationale. Elle multiplie les opérations de
maintien de la paix et de règlements de conflits. Ce renouveau du multilatéralisme rejoint les intérêts
de l’hyperpuissance américaine qui se pose en championne d’un ordre international fondé sur
l’extension de la démocratie, de l’économie de marché et du respect du droit international.

La guerre du golfe représente le symbole de ce nouvel ordre international, placé sous le signe de
l’action multilatérale. Les USA prennent la tête d’une coalition internationale pour libérer le Koweït
envahi par l’Irak sous le mandat de l’ONU.

Le rôle important de l’ONU se manifeste aussi par un élargissement de son champ d’intervention :
elle ne se contente plus de prévenir ou de régler les conflits interétatiques, elle entend aussi
s’interposer pour protéger les populations civiles et les droits humains dans les guerres. Cette
évolution est le produit de son échec ainsi que celui des grandes puissances à prévenir et empêcher
des massacres ou des violences génocidaires lors de guerres en ex Yougoslavie (1991/1995) ou lors
du génocide de Rwanda des Hutus sur les Tutsis.

C. L’ONU sous les mandats de Kofi Annan, secrétaire général de l’ONU entre 1997 et 2006.

Comment les opérations de maintien de la paix se multiplient et se diversifient-elles sous les mandats

Exposé : l’ONU sous les mandats de Kofi Annan (1997-2006) : multiplication et diversification des
opérations de maintien de la paix dans le monde.

Kofi Annan, nouveau secrétaire général en 1997 entend revitaliser l’ONU par un programme complet
de réformes et rétablir la confiance de l’ONU en lui donnant une image moins bureaucratique : les
diplomates doivent se rapprocher des peuples et renouer un dialogue concret avec les acteurs
internationaux. D’autre part, il entend rénover l’ONU par une diversification de ses actions :
médiations, négociations, diplomatie préventive, défense du droit d’ingérence pour raisons
humanitaires, promotion de la « responsabilité de protéger »

En 1998, il obtient la reconnaissance du droit d’ingérence de l’ONU dans les affaires intérieures d’un
État quand celui-ci menace la sécurité de sa population et les droits humains, et donc le droit
d’envoyer des casques bleus.

C’est ainsi qu’au Timor oriental, territoire annexé par l’Indonésie en 1976 est déployée en 1999 une
force de casques bleus pour protéger les Timorais agressés par des milices et l’armée indonésienne
qui refusent de reconnaitre leur indépendance.

K.Annan multiplie les tournées diplomatiques : prévenir la guerre entre USA/Irak 1998, négociation
de la fin de la guerre au sud-Liban en 2000, pacification des relations entre Israël et Palestiniens en
vertu du principe « terre contre la paix » (2000 ).

Dans le même mouvement, est mis en place en 1998 une Cour pénale internationale pour juger les
responsables des États coupables de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. Cette cour
marque une avancée du droit international.

Les limites

Cependant les USA refusent de reconnaitre et d’adhérer à la Cour pénale et internationale, et le droit
d’ingérence s’oppose aux principes fondateurs qui établissent la souveraineté et l’indépendance
des États, et donc l’interdiction d’une intervention extérieure dans leurs affaires extérieures. D’autre
par le droit d’ingérence peut être instrumentalisée par les grandes puissances pour servir leurs
propres intérêts ou ceux de leurs alliés.

D’autre part dans les années 2000, l’ONU est confrontée à l’échec du multilatéralisme suite aux
attentats du 11 septembre 2001 aux USA. Les USA à la tête d’une coalition internationale (mais
certains de leurs alliés refusent de s’engager) envahissent l’Irak malgré l’opposition de l’ONU. Pour
Bush S. Hussein représente une telle menace que seule une guerre préventive peut garantir leur
sécurité et celle du monde, et cela implique de passer outre l’ONU. L’ONU en ressort affaiblie parce
qu’elle a été impuissante à empêcher une action de guerre qui a bafoué les règles du droit
international, et parce que les USA la considèrent avec hostilité.
D’autre part dans un contexte d’un monde devenu multipolaire, K. Annan échoue à rénover les
institutions de l’ONU. Il voulait défaire la conception oligarchique de son fonctionnement en le
démocratisant :

- Proposition de limiter ou supprimer le droit de véto


- Proposition d’intégrer de nouveaux membres permanents au conseil de sécurité (Brésil, Inde,
Japon).

Sous Kofi Annan les opérations de maintien de la paix se sont multipliées dans les pays touchés par
des guerres civiles. Or l’envoi des casques bleus ne résout pas les crises politiques et sociales à
l’origine de ces guerres intraétatiques. Leurs missions deviennent longues et couteuses et génèrent
un sentiment d’impuissance (plus scandales qui ont éclaboussé les casques bleus : abus sexuels
corruption).

Exposé : l’ONU au Timor Oriental, un des succès de K.Hannan : situation initiale, rôle de l’ONU, bilan.
Conclusion.

Les modes de résolution des conflits et de construction de la paix ont beaucoup évolué du XVIIe
siècle à nos jours.
Dans le cadre des traités de Westphalie, il s’agit d’une entente entre les Etats dont l’objectif est
d’instaurer un équilibre entre les puissances, considéré comme garant de la paix. Dans cette
optique, la paix signée ne signifie pas la fin de toute guerre, mais doit éviter l’hégémonie d’une
puissance qui en déséquilibrant les relations internationales, pourrait aboutir à un état de guerre
permanent.
Au XXe siècle, les deux guerres mondiales marquent l’apparition nécessaire de l’idée de sécurité
collective gérée par des organisations internationales, reposant sur la conception universelle de la
paix qui doit être perpétuelle et mondiale.
Après une période de paralysie de l’ONU pendant la guerre froide, les mandats de K.Hannan sont
révélateurs des efforts déployés pour mettre en œuvre réellement cette sécurité collective.

Cependant, malgré des succès, l’action de l’ONU connait des limites. Les conflits dans le monde n’ont
pas disparu. L’existence de l’ONU n’empêche pas l’arbitrage des grandes puissances dans le
règlement des conflits. L’ONU reste dépendante de bon vouloir des grandes puissances qui peuvent
s’exonérer des règles communes quand elles veulent faire valoir leurs propres intérêts (comme en
témoigne l’invasion de l’Irak par les USA). Le conseil de sécurité est affaibli par la contestation des
puissances émergentes contre le droit de véto des membres permanents. Une réforme du système
onusien parait indispensable, mais est-elle possible ?

Exposé : la guerre au Sri Lanka de 1983 à 2009.

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