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La notion de paix affirme une ambition partagée, et a une valeur positive : elle
représente l’absence de guerre. Cependant, cette paix est très compliquée à obtenir, et
surtout à garder.
En 1648, les traités de Westphalie mettent fin à une série de guerre qui ravagent l’Europe depuis
des décennies. Ils sont l’aboutissement de plusieurs années de négociations menées par les
représentants de tous les Etats engagés dans ce conflit. Ces traités débouchent sur un nouvel
ordre européen dans lequel les États, désormais souverains et égaux en droit, sont les principaux
acteurs des relations internationales.
Bartholomeus van der Helst.- Banquet de la garde civile d'Amsterdam fêtant la paix de Münster (1648), exposé au Rijksmuseum Amsterdam.
Les représentants des puissances (émissaires, diplomates), ont tous une formation juridique
et sont très nombreux. Seize États envoient chacun plusieurs émissaires dont au moins un
négociateur plénipotentiaire, et le Saint Empire lui seul envoie 150 délégations issues de ses
différents États. Ils arrivent donc en masse dans ces deux petites villes de campagne,
amenant avec eux leurs suites (jongleurs, cuisiniers, serveurs, valets, chevaux …).
C’est la première fois qu’un congrès diplomatique d’une telle ampleur est organisé. Ces villes
ne disposant pas d’infrastructures assez vastes pour accueillir tous les représentants, les
négociations se font donc de façon bilatérale et informelle; tout cela au milieu d’une guerre
qui continue avec des équilibres qui se modifient, ce qui rend la tâche encore plus complexe.
En effet, contrairement aux conférences et parlements d’aujourd'hui, aucunes règles strictes
ne régissaient les débats.
Ainsi, les diplomates faisaient face à de nombreuses difficultés. En voici quelques unes :
Tous ces éléments montrent que ces négociations ont été longues et laborieuses.
De plus, ils modifient les rapports de force en Europe. En effet, le Saint-Empire en ressort
affaibli, l’empereur doit accepter que son empire n’est pas uni mais constitué de 150 États.
Les Habsbourg voient leur ambition de catholiciser l’ensemble de la population s’évaporer.
La France aussi ressort épuisée du conflit ainsi que de la Fronde, « guerre civile » opposant
l’aristocratie à la royauté durant cette période.
Le « Tournant westphalien » :
Dans son livre Le maintien de la paix, Ronald Hatto explique les Traités de Westpahlie
comme une tentative des puissances de trouver une solution au problème des religions et
de l’hégémonie des puissances en Europe mais sans chercher à pérenniser cette
discussion.
Il en dégage ainsi 3 principes fondamentaux :
1. Il faut tout d’abord un équilibre des puissances en Europe pour y préserver la paix.
Cela deviendra l’argument principal des diplomates par la suite lorsqu’il s’agira de se
coaliser contre un pays devenant trop puissant.
2. Il fait aussi évoluer le droit international en instaurant la reconnaissance mutuelle des
frontières imposant l’inviolabilité du territoire. Entrer chez son voisin sans permission
et revendiquer du territoire est ainsi une déclaration de guerre.
3. Il instaure un principe de non-ingérence dans les affaires d’autrui. Ce principe est le
plus controversé. En effet il impose de ne pas intervenir chez autrui quoi qu’il arrive afin
de réaffirmer la souveraineté de chacun sur son territoire et de préserver la paix
(facilite le principe d’inviolabilité)
Ainsi cette analyse du système westphalien faite par les historiens a posteriori a permis de
dégager 3 principes qui, lorsqu’ils sont respectés, garantissent la paix (du moins en
Europe)
Le Congrès de Vienne, qui s'est tenu de 1814 à 1815, fut une réunion diplomatique
cruciale visant à réorganiser l'Europe à la suite des bouleversements provoqués par
les guerres napoléoniennes. Les principales puissances européennes se sont réunies
pour restaurer les monarchies déchues, redessiner les frontières et rétablir un
équilibre des pouvoirs afin de prévenir de futurs conflits.
Il partage certaines similitudes avec les principes énoncés dans les Traités de Westphalie
de 1648. Tout comme les Traités de Westphalie ont mis fin à la guerre de Trente Ans en
établissant un équilibre entre les États souverains, le Congrès de Vienne a cherché à
ériger un ordre européen stable en reconnaissant la légitimité des grandes puissances
et en promouvant la souveraineté nationale. Ces deux événements ont contribué à jeter
les bases du système international moderne, axé sur la préservation de l'équilibre des
pouvoirs pour éviter les conflits majeurs en Europe.
Cependant, depuis le XVIIe siècle, l’Europe a été le théâtre de guerre montrant que cette
manière de faire la paix n’est pas forcément la bonne.
Une autre façon de faire la paix est ainsi instaurée par Woodrow Wilson, Président des
États-Unis de 1912 à 1920. Au sortir de la Première guerre mondiale, il imagine donc un
nouveau moyen de faire la paix, par la sécurité collective, incarné par la Société des
Nations (SDN). Wilson milite donc pour la mise en place de cette organisation censée
promouvoir la paix et éviter la guerre. Cependant il échouera et l’organisation ne
durera que de 1920 à 1946.
Jalon 2: Faire la paix par la sécurité collective: les actions de
l’ONU sous Kofi Annan:
Après coup, les historiens ont compris que la gestion de la puissance est l’élément central
du système Westphalien. La paix est donc obtenue par un équilibre des puissances, soit
par une négociation soit par un aboutissement à la guerre. Cependant, l’essor des
idéologies politiques au XXème siècle va remettre en cause le système Westphalien car il
ignore les frontières. Avec ces affrontements idéologiques, on s’aperçoit que la discussion
et la marche vers la paix est de plus en plus complexe. Malgré les congrès, des conflits
majeurs comme les 2 guerres mondiales auront lieu.
L’école politique ou “realpolitik” est l’idée que les états n’ont pas de morale mais que
des intérêts.
Henry Kissinger, ancien secrétaire d’état américain ayant énormément contribué à la
normalisation des relations sino-américaines est un des grands noms associés à cette
politique.
Les casques bleus sont des militaires sollicités par l’ONU, ils sont sous sa bannière.
Le rôle de l’ONU :
En 1990, il devient secrétaire général adjoint pour la planification, le budget et les finances.
Il est alors envoyé en Irak pour négocier la libération de 900 otages retenus par le régime
de Saddam Hussein. Fort de ce succès, le secrétaire général Boutros Boutros Ghali nomme
Kofi Annan responsable du département des opération de maintien de la paix.
Pour rétablir la confiance Annan lance une série de réformes. Il a comme objectif de réduire la
marge de manœuvre du Conseil de sécurité et créer un devoir d’ingérence humanitaire.
Pour cela il reforme l’ONU:
Ils souhaite créer un droit d’ingérence humanitaire; il s’agit d’imposer une obligation
d’intervention en cas de violation massive des droits de l’homme. Il écrit cette objectif dans
son rapport sur le millénaire intitulé “nous les peuples” où il invite les états a s’investir
dans un plan d’action mondial. Mais cela est mal accueillis par les états durant l’assemblée
qui y voient une menace à leur souveraineté. il transforme donc “obligation
d’intervention” par “responsabilité de protéger”. Cette dernière est partiellement accepté
durant une assemblée générale en 2005 par une résolution qui admet un “devoir de
protéger des populations contre le génocide, les crimes de guerre, le nettoyage ethnique
et les crimes conte l’humanité”.
=> Elle débouche sur la création du Conseil des droits de l’homme, l’année suivante. Cet
nouvel organe à pour mission d’évaluer la situation des droits de l’homme dans les pays
membres de l’ONU.
Limite action de Kofi Annan: Il n’y a pas de critère objectifs prédéfinis donc c’est encore
au conseil de sécurité qu’il revient de décider quand recourir à la force.
évolution nombre de casques bleus sous Kofi Annan carte interventions de l’ONU sous Kofi Annan
En 2001 Kofi Annan obtient le prix Nobel de la paix, conjointement à l’ONU pour l’ensemble de
ses réalisations.
En 2001 Kofi Annan obtient le prix Nobel de la paix, conjointement à l’ONU pour l’ensemble de ses
réalisations.
La fin de son mandat est marqué par le basculement des Etats-Unis vers une politique
interventionniste puis de l’unilatéralisme. Avec notamment la décision étatsunienne d’intervenir en
Irak en 2003 sans l’accord du conseil de sécurité. Il porte un regard très critique sur cette
intervention des Etats-Unis en Irak.
Il critique également la méthode utilisé: La Nation Bulding: cette ambition de créer une nation
démocratique de l’extérieur, dans des pays qui n’ont pas du tout cette tradition et qui mène très
souvent à une dictature.
Malgré que les preuves apportées par les Etats-Unis en février 2003 par Colin Powell, pour
légitimer leur intervention et qui prouvaient la présence d’arme de destruction massive en Irak, ce
soit avérer truquées. L’ONU n’a pu stopper l’opération cela dénote de l’impuissance de l’ONU et ce
qui pousse à sa marginalisation.
Conclusion
Durant tout son mandat, les actions de Kofi Annan ont illustrés les objectifs d’une ONU ambitieuse en
faisant la promotion du multilatéralisme. Il a essaye de réformer l’institution. Il s’est notamment inscrit
dans la continuité de ses prédécesseurs en tentant de renforcer encore leur actions. Grâce à son
charisme et à sa droiture exemplaire, il est rapidement devenu une voix sur la scène internationale, ce
fut un personnage médiatique qui à incarné l’ONU.
La Guerre en Ukraine remet en cause l’objectif de l’ONU: la paix dans le monde. La Russie
étant dans le conseil de sécurité, cela empêche à cause du droit de veto, la moindre
intervention en Ukraine. Cela remet en question l’organisation de l’ONU et plus précisement du
conseil de sécurité et du droit de veto.