Dans une perspective plus large, il convient de trouver des outils d'optimisation des
flux financiers capables de prendre en compte la complexité et la variété des
situations : biais de la finance comportementale, prise en compte des intérêts divergents des parties prenantes, rationalité limitée… Une étude de Philippon et Reshef (2012) montre que la finance peut drainer du capital humain de l'économie réelle du fait des salaires élevés proposés dans le secteur financier. Ces salaires élevés reflètent l'exploitation de rentes informationnelles fortes. Or, cela réduit l'innovation et la croissance dans l'économie réelle1. Quelle place dans l'économie ?[modifier | modifier le code] Le débat sur la place de la finance dans l'économie se ranime au gré des crises financières. En France, il a été relancé par la première vague de libéralisation des marchés :
• Le Monde Affaires du 28 février 1987 titre ainsi : « L'industrie malade de la
finance, une déclinaison du mythe » de l'économiste libéral Bertrand Jacquillat22 ; • Paul Dembiski, fondateur de l'Observatoire de la Finance, fait paraître un ouvrage intitulé Marchés financiers, une vocation trahie ?23 ; • 200 milliards de dollars par jour, du banquier Gérard Worms24,25. Le débat va s'amplifiant avec les polémiques soulevées par le krach boursier d'octobre 1987 et surtout par la crise des subprimes (2007-2008). Le poids de l'Industrie financière à l'échelle de la planète est tel qu'il est potentiellement source de déséquilibres et de crises graves :
• concernant son poids dans l'économie, l'économiste Thomas Philippon a
calculé que le secteur financier représente 8 % du PIB en 2006, probablement au moins 2 % au-dessus de la taille qu'il devrait avoir pour exercer sa tâche normale de financement de l'économie26 ; • concernant l'endettement non maîtrisé - sinon le sur-endettement - de certains agents économiques (ménages, collectivités locales, voire États réputés « souverains »…) dont la charge financière fixe n'est plus compatible lorsqu'elle est excessive avec des revenus sujets aux évolutions de la conjoncture ; • concernant les rémunérations, l'économiste Thomas Philippon (Université de New York et École d'économie de Paris) a calculé vers 2008 que les salaires de la finance sont 40 % au-dessus de « ce à quoi on pourrait s'attendre », soit l'écart le plus important depuis 192927 ; • concernant l'emploi des diplômés, selon l'économiste Esther Duflo (MIT, École d'économie de Paris), 15 % des diplômés de Harvard de l'année 1990 travaillent dans la finance contre 5 % en 197528. Elle estime que « ce que la crise révèle de manière brutale (et coûteuse) est que toute cette intelligence n'est pas employée de manière particulièrement productive »29. Selon l'Afic, les entreprises soutenues par le capital-investissement représentent 1,5 million de salariés en France en 200630.