LES TECHNIQUES D’ANIMATION

CDRH – OMBE Département Ingénierie de la Formation

I/ COMMENT DEBUTER LA FORMATION ?

Animer, c’est être capable de piloter un groupe. Piloter, c’est être capable de
maîtriser les 3 phases du vol.

Décollage

Navigation

Atterrissage

Les phases de décollage (démarrage) et d’atterrissage (conclusion) sont les

phases critiques du pilotage, et qui requiert une attention particulière.

Le démarrage et la conclusion doivent être : préparées ; courtes ; dynamiques ;

percutantes.

I. 1- L’état d’esprit des participants au démarrage

Le démarrage s’effectue généralement dans un contexte de tension

psychologique tant pour l’animateur que pour les participants. Et l’inquiétude
des participants est renforcée s’ils ne se connaissent pas entre eux.

Face à l’inconnu et placé en position de dépendance par rapport à l’animateur

qui sait ce qui va se passer, l’individu a tendance à régresser.

Module 5 : Les techniques d’animation 2

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Dans ces conditions, l’inquiétude des participants se focalise sur 4 points :

• Qui est l’animateur ?
• Pourquoi on est là ?
• Comment ça va se passer ?
• Quelles sont les modalités pratiques ? (les pauses)

I.2- Comment gérer l’état d’esprit des participants au démarrage ?

Pour détendre les participants, l’animateur doit répondre au plus vite à ce besoin
légitime de sécurité.
Pour ce faire, il faut utiliser une présentation formalisée lors du démarrage. Le
niveau de détail de cette présentation dépend de la durée de l’animation, mais ne
doit pas excéder 15 minutes.

L’animateur doit mettre tout son dynamisme et sa conviction dans ses

premières minutes afin d’établir sa crédibilité. Il n’aura pas de seconde
chance !

Il doit établir un climat de confiance et de communication.

Il doit donner le ton, c'est-à-dire écouter les stagiaires comme on souhaite
qu’ils s’écoutent entre eux. Cela nécessite une présentation vivante,
sensible et personnelle.

 Difficultés à résoudre !
– Attention de ne pas accaparer la parole, de ne pas maintenir les
stagiaires dans la passivité et le silence.
– Attention de ne pas se laisser déborder par le groupe, même si l’on vise
un climat participatif.
– Attention de ne pas tomber dans les excès de communication, de ne
pas forcer un stagiaire introverti à une pénible prise de parole.

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I. 3- Le TOAST

Le TOAST est un outil de présentation adapté aux animations dont la durée est
égale ou supérieur à un jour.

Avant le démarrage, l’animateur doit prendre le soin d’écrire son TOAST sur
paper- board ou sur transparent.
Le TOAST est une abréviation pour : Thème ; Objectifs ; Animation ;
Séquences ; Timing.

Le TOAST ne se rédige pas avec des phrases, mais en style télégraphique autour
de mots clés.

 Thème : De quoi va t-on parler ?

Ex : Titre du stage

 Objectif(s) : Quel est le but de cette animation ?

Il doit être rédigé avec un verbe et exprimé du point de vue du participant.
Trois objectifs maximums, sinon on risque de manquer d’esprit de synthèse

 Animation : De quelle manière allons-nous travailler ?

C’est l’occasion de spécifier les rôles en cas de co-animation, d’annoncer les
méthodes d’animation, de préciser si un support sera remis aux participants.
C’est le moment aussi de fixer quelques règles de fonctionnement du groupe
(pause détente, téléphone mobile, etc.)

 Séquences : Quel est le plan ?

Présentez le découpage par ¼ ou ½ journées. Mais attention à ne pas entrer
dans trop de détails.

 Timing : Quels sont les horaires ?

Heure de début et de fin des travaux ; Horaire des pauses et des repas.

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II/ LES METHODES D’ANIMATION

II. 1- L’exposé

Le formateur doit :
 Clarifier l’objectif et cibler l’auditoire
 Sélectionner les messages clés
 Structurer et moduler le développement
 Déterminer ce qui doit être visualisé
 Réaliser le guide d’exposés et les visuels

Lors d’un exposé, l’animateur doit :

 Etre maître du temps : Vous pouvez répondre aux questions après vous êtes
assuré qu’il n’y a plus de question, d’où l’intérêt de noter l’ensemble des
questions sur un tableau.
De plus, pendant que vous notez les questions, cela vous laisse le temps de
réfléchir à la réponse à donner.

 Constituer un back up de visuel dans lequel il peut piocher un complément

d’information en fonction des réactions des participants lors de la
présentation.

 Garder à l’esprit que le débat suscité par l’intervention peut se dérouler entre
les participants et pas nécessairement entre les participants et vous.

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II. 2- Le brainstorming

Il est utilisé principalement pour faire faire sortir des idées créatives du groupe.
Il suit des règles d’animation précises.

Comment ?

 Posez une question ouverte… et se taire !

 Notez les réponses
 Arrêtez le recueil
 Faites la synthèse
 Exploitez le recueil

II. 3- Le jeu de rôle

Il consiste à simuler une situation jouée par les participants à partir des
consignes données par l’animateur sous le regard d’autres participants.

Comment ?

 Présentation du jeu de rôle par l’animateur

 Préparation du jeu de rôle par les participants
 Simulation du jeu de rôle par les acteurs
 Débriefing de la simulation

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II. 4- L’étude de cas

L’animateur soumet aux participants un cas, c'est-à-dire un ensemble de données

sous forme de document à étudier, à partir desquels ils doivent proposer des
réponses aux questions posées.

Comment ?

 Présentation de l’étude de cas par l’animateur

 Constitution des sous-groupes
 Travail en sous-groupes
 Restitution des sous-groupes
 Synthèse par l’animateur

II. 5- Les travaux de sous-groupes

L’animateur donne l’occasion aux stagiaires de réfléchir ensembles pour la

résolution de problème. Ceci permet de gagner du temps, d’impliquer tout le
monde, de favoriser l’expression des plus timides, de fournir un travail efficace
grâce à des règles du jeu précises.

Comment ?

 L’animateur laisse les groupes travailler seuls en se tenant à leur

disposition pour répondre à leurs questions.
 L’animateur passe une fois dans les groupes pour rappeler le timing
L’animateur procède à un débriefing à la fin de l’activité avec l’ensemble des
stagiaires

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III/ COMMENT GERER LE GROUPE EN FORMATION?

Un groupe en formation se caractérise par des interactions élevées entre tous les
membres. C’est au formateur d’identifier les types de relations, la motivation et
les intentions des membres du groupe afin de mieux le gérer. Il existe pour ce
faire un certain nombre de techniques.

III. 1- Les techniques non verbales

 La voix : Le groupe fonctionne par mimétisme vis-à-vis de l’orateur. Crier à

comme seule conséquence l’augmentation du niveau sonore du stage. Par
contre en cas de brouhaha, il suffit de baisser progressivement la voix, voire
se taire, pour que le groupe se régule de lui-même et que le bruit cesse.

 La gestuelle et le déplacement : Elles peuvent soit casser, soit renforcer

l’effet d’une intervention verbale d’animation. Pieds bien dans le sol, jambes
droites, sans déhanchement, épaules baissées, face à l’auditoire, buste
redressé et tête droite, le formateur sera parfaitement d’aplomb pour son
animation.
Le formateur peut également alterner la position assise (participation au
groupe, non directivité) et la position debout (prise de contrôle du groupe,
arbitrage).

III. 2- Les techniques verbales

 L’écoute active : Par cette technique, le formateur doit chercher à

comprendre les non-dits, l’intention cachée du stagiaire. Il s’agit de se mettre
à la place de l’autre, de procéder par étape, de trouver en soi la solution et de
faire prendre conscience au stagiaire de ses émotions, dédramatiser.

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 Le questionnement : En utilisant le questionnement, le formateur amène

doucement le stagiaire à mieux trouver ses propres solutions. Le formateur
peut utiliser différents types de questions selon les buts poursuivis.

Types de questions A quoi servent-elles ? Comment les fabriquer ?

– Faire parler – Que, Quelle, Qu’est ce que ?
– Obtenir une réponse – Comment ?
développée – Pourquoi ?
Question ouverte
– Ouvrir le robinet de la – De quelle manière ?
parole – Pour quelle raison ?
– Parler moi de
– Faire préciser – Répéter la fin de la phrase
– Dédramatiser ou le dernier mot prononcé
Question miroir – Faire développer par le stagiaire avec une
– Approfondir intonation interrogative
– Faciliter les associations
– Idem que la question miroir – C'est-à-dire ?
– Inciter à être factuel – Par exemple ?
Question relais
– En quoi… ?
– Qu’entendez vous par … ?
– Vérifier – Qui, quand, où, combien ?
Question fermée – Obtenir une réponse brève – Est-ce que ?
– Préférez-vous X ou Y ?

 La reformulation : Cette technique évite parfois le côté inquisiteur du

questionnement. Reformuler, c’est reprendre les termes de l’autre et les
assaisonner à sa sauce personnelle, puis les faire adhérer à son interlocuteur
avec politesse.

Implication + Reformulation + Demande d’adhésion

Ex : Ce que vous voulez dire + C’est ….+ N’est ce pas ?
J’ai l’impression + que …+ C’est bien ça ?

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III. 3- La gestion des situations relationnelles
Rôle et manifestations
• LE LITERAL
Très sérieux, attentif, il ne se
décourage jamais et comprend
rarement.
Ses questions sont sérieuses et
appliquées et prouvent son
incompréhension.
Il génère des sourires
condescendants et des rires
étoffés lorsqu'il s'exprime.
• LE CONTRE LEADER
Veut prendre la place de
l'animateur, fait des
commentaires et des rajouts aux
exposés.
Remet en question.
• L'EXPERT
Croît connaître ou connaît le
sujet mieux que le formateur
Discute sur des détails,
argumente, trouve des contre-
exemples et souvent
monopolise la parole au
détriment du groupe.
Module 5 : Les techniques d’animation
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pourquoi Comment le gérer?
• Ne jamais rire à ses questions.
• Eviter de le relancer par des
questions relais.
• Reformuler ses propos en les
• Besoin de compréhension
valorisant.
• Besoin d'appartenance au
• Ne pas le nommer rapporteur
groupe qu'il exprime par son
mais horloge parlante ou président
côté "bon élève"
• Le citer souvent pour montrer
au reste du groupe que vous ne
participez pas à sa "bouc-
émissarisation".
• Le nommer président ou
rapporteur.
• Ne pas le confronter
directement.
• Besoin fort de
• Lui donner la parole
reconnaissance.
fréquemment et le faire aller "au
tableau".
• Lui faire faire les synthèses.
• Le nommer secrétaire de
séance.
• Noter ses incursions comme
des données enrichissantes.
• Besoin fort de
• Laisser le temps au sauveur
reconnaissance
d'apparaître.
• Difficulté à faire le transfert.
• Le faire gérer par le groupe.
(reformulation des propos + appel
au groupe).
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Rôle et manifestations
• LES APPARTES
Collègues ou amis, ils parlent
sans cesse à voix basse.
• LE BROUHAHA
GENERAL
A la fin d'un débat, tout le
monde parle en même temps et
des conversations s'installent.
• Le CONTRADICTEUR
NEGATIF
"Ça ne marche pas"
"C'est impossible"
"C'est inapplicable" :
Il multiple les objections
Rôle et manifestations
• LE SEDUCTEUR
Module 5 : Les techniques d’animation
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pourquoi Comment le gérer?
• Baisser progressivement la voix
jusqu'au silence sans les regarder.
• Besoin d'appartenance. • Se déplacer vers eux
• Besoin d'agir. • Se taire et laisser un sauveur
gérer.
• Se taire, s'asseoir et attendre
quelques minutes, puis se relever,
aller vers le groupe et, avec une
• Besoin d'agir gestuelle ouverte et un regard
• Phase de tension circulaire, reformuler l'attitude du
groupe, proposer un changement
d'activité ou une pause et
demander l'accord du groupe.
• Ne pas contre argumenter, ni
tenter de le convaincre par la
parole.
• Besoin de compréhension. • Utiliser les techniques
• Besoin de reconnaissance. d'argumentation douce.
• Lui proposer un contrat.
• Le faire travailler en binôme ou
le nommer rapporteur.
pourquoi Comment le gérer?
• Besoin fort de
reconnaissance. • S'expliquer seul à seul à la
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Il essaie par tous les moyens de
créer une relation directe et
intime entre lui et l'animateur.
L'INDIFFERENT
Au chaud près du radiateur on
ne sait s'il se sent mal ou s'il se
désintéresse du stage
• LE REBELLE PASSIF
Il indique, par des mimiques et
des mouvements d'humeur, ce
qu'il peut passer pour de la
désapprobation ou de
l'énervement.
• LE PERTUBATEUR
Il bouge, fait du bruit, entre et
sort, se fait appeler au
téléphone, arrive en retard.
• LES CONFLITS ENTRE
STAGIAIRES
Une prise à partie violente, un
conflit de personnes qui
dégénère.
Module 5 : Les techniques d’animation
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• Mimétisme et transfert trop
important sur le formateur.
• L'un ou l'autre des besoins.
• Phase de mort.
• Besoin de reconnaissance.
• Phase de tension.
• Besoin d'agir.
• Besoin de reconnaissance.
• Problème hors formation.
• Karpmann (persécuteur -
victime)
pause
• Le traiter exactement comme
les autres.
• Rejeter vers le groupe les
questions qu'il pose.
• Il ne gène pas le travail du
groupe, laissez-le donc dormir.
• Le citer ponctuellement et
observer la réaction.
• Eviter de l'interpeller ou de
reformuler son attitude.
• S'il ne gène personne, le laisser
et éviter de le regarder en
attendant le sauveur.
• S'il gène les autres, attendre
l'autorégulation et, en cas
extrême, intervenir par une
reformulation d'attitude et une
demande de proposition.
• Le laisser être géré par le
sauveur.
• Le traiter seul à seul à la pause
en lui rappelant les règles.
• Ne jamais lui faire de remarque
en public.
• Ne prendre parti pour personne.
• Rappeler les règles et différer
les conflits.
• Laisser un autre participant être
sauveur.
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