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pouvoirs publics.
Document 1
© Source : www.insee.fr.
1 : Toutes les branches ne sont pas représentées.
2 : Administrations publiques et institutions sans but lucratif.
3 : Donnée non disponible.
Document 2
Document 3
Un agent ne peut, en général, s'approprier tous les bénéfices associés à son invention : d'autres
agents pourront utiliser le savoir nouveau qu'il a produit pour réaliser à leur tour des
inventions, sources pour eux de bénéfices, sans rémunérer l'inventeur initial (rémunère-t-on
aujourd'hui l'inventeur de la roue ?). Ainsi, le rendement privé de la recherche peut être
inférieur à son rendement social. En conséquence, les agents peuvent sous-investir en
recherche, se cantonnant aux projets qui ont un rendement privé suffisant, alors que d'autres
projets auraient un rendement social élevé mais ont un rendement privé trop faible. La
mission de l'État dans un tel cadre est de faire en sorte que l'investissement en recherche soit à
la mesure du rendement social de cette activité […]. L'État dispose pour cela d'une riche
palette d'outils : il peut investir lui-même dans un système de recherche publique, comblant
directement le déficit en recherche ; il peut encourager les firmes à investir en augmentant le
rendement privé, à travers des subventions, des avantages fiscaux ou autres ; il peut tenter de
limiter les imperfections des marchés en modifiant le contexte institutionnel dans lequel les
agents opèrent (politique de concurrence, législation des brevets).
Source : Dominique Guellec, Économie de l'innovation, collection Repères, La Découverte,
2009.
Document 4
Un pôle de compétitivité rassemble, sur un territoire donné, des entreprises, des laboratoires
de recherche et des établissements de formation pour développer des synergies et des
coopérations. D'autres partenaires dont les pouvoirs publics, nationaux et locaux, ainsi que
des services aux membres du pôle sont associés. L'enjeu est de s'appuyer sur les synergies et
des projets collaboratifs (1) et innovants pour permettre aux entreprises impliquées de prendre
une position de premier plan dans leurs domaines. […] Chaque pôle de compétitivité élabore
sa propre stratégie à cinq ans, ce qui lui permet de : concrétiser des partenariats entre les
différents acteurs ayant des compétences reconnues et complémentaires ; bâtir des projets
collaboratifs stratégiques de R&D qui peuvent bénéficier d'aides publiques ; promouvoir un
environnement global favorable à l'innovation et aux acteurs du pôle en conduisant des
actions d'animation, de mutualisation ou d'accompagnement des membres du pôle sur des
thématiques telles que la formation et les ressources humaines, la propriété industrielle etc.
[…] L'État s'attache à promouvoir un environnement global favorable aux entreprises et à
l'innovation et à soutenir l'effort de recherche et de développement déployé au sein des pôles
de compétitivité.
Source : www.industrie.gouv.fr/liste index/148.html.
Le sujet aborde la question du partage des rôles entre les entreprises et les pouvoirs publics
dans l'apparition et la diffusion du progrès technique. Il ne faut pas oublier d'énoncer les
différentes formes que peut prendre l'innovation en les reliant aux objectifs recherchés. La
répartition entre secteur public et secteur privé des moyens financiers mobilisés doit être
l'occasion de rappeler les différents buts que les deux acteurs peuvent rechercher.
Travail préparatoire
Question de synthèse
Introduction
La démarche d'innovation est, pour la plupart des entreprises, une condition de la survie car
elle détermine leur compétitivité. Mais les moyens d'améliorer la position de l'entreprise sur le
marché peuvent obéir à des logiques différentes, souvent complémentaires.
Cependant les enjeux de l'innovation dépassent souvent les seuls enjeux économiques des
entreprises. Les nouveaux produits ou les nouveaux procédés ont en effet un impact sur
l'ensemble des acteurs sociaux et sur la vie collective, ce qui justifie l'intervention directe de
l'État dans ce domaine au nom de l'intérêt général, mais aussi un rôle d'incitation indirecte.
L'innovation produit fréquemment des externalités positives qui vont bénéficier à d'autres
acteurs que ceux qu'elle concerne directement. Ces « bénéficiaires » peuvent être, d'une part,
d'autres entreprises qui, dans une stratégie d'imitation, vont améliorer leurs propres produits
sans avoir eu à supporter les coûts de recherche et sans acquitter de compensation à l'égard de
l'innovateur. Il peut aussi s'agir de l'ensemble du corps social sous la forme de la diffusion
générale d'une nouvelle connaissance. Au final, on peut considérer (document 3) que le
« rendement social » de l'innovation est souvent plus élevé que son rendement privé, et
l'innovateur peut être en partie désincité par ce décalage à engager des capitaux dans des
activités de recherche comportant une part de risques et d'aléas. On considère, de ce fait, qu'il
n'est pas illégitime que la puissance publique prenne à sa charge une partie du financement de
la recherche. En France, un peu plus d'un tiers des DIRD (36,8 % en 2007) est ainsi exécuté
par des administrations publiques ou organismes sans but lucratif. L'enseignement supérieur
contribue pour sa part à environ un cinquième des programmes de DIRD, souvent dans la
recherche fondamentale où le « rendement économique » de l'innovation est limité et souvent
aléatoire. De plus, une partie non négligeable des DIRD des entreprises bénéficie d'un
financement public (11,2 %), la proportion pouvant s'élever dans les branches considérées
comme stratégiques pour l'intérêt général (construction aéronautique et spatiale par exemple
avec un financement public de l'ordre de 42,8 %).
L'intervention des pouvoirs publics dans le processus d'innovation peut aussi emprunter des
voies indirectes, sans impliquer nécessairement une prise en charge du financement. L'État ou
les collectivités territoriales peuvent adopter des mesures d'incitation fiscale (par exemple
exonérations de taxes ou d'impôts) en faveur des entreprises acceptant de réinvestir une part
significative de leurs profits dans la recherche-développement. De même, la puissance
publique peut abaisser le coût global d'un projet d'innovation en prenant à sa charge une partie
des investissements « périphériques » (routes, réseaux télématiques, etc.). C'est en partie ces
deux logiques qui inspirent aujourd'hui le développement des pôles de compétitivité en France
(document 4). L'objectif est ici de rassembler des compétences complémentaires dans une
même aire géographique et institutionnelle pour favoriser l'information directe et obtenir des
effets de synergie favorables à l'innovation : entreprises, laboratoires de recherche,
établissements d'enseignement, organismes public sont ainsi incités à une coopération directe
et fructueuse destinée à déboucher sur des initiatives innovatrices plus rapides.
Conclusion
La promotion de l'innovation donne lieu, dans les économies contemporaines, à une sorte de
partage des tâches qui cherche à concilier la liberté d'entreprendre et la nécessaire prise en
compte de l'intérêt général à travers les politiques publiques. Dans la question de la protection
des brevets, par exemple, le législateur doit trouver le délicat équilibre entre la protection des
droits de l'innovateur et la légitime revendication de diffusion de l'innovation lorsqu'elle
touche à des intérêts collectifs majeurs (santé, éducation, sécurité…). Si l'État n'est pas « au
service des entreprises », il ne peut ignorer leur rôle primordial dans la diffusion du progrès
technique, qui, sous des formes diverses, occasionne des retombées positives pour l'ensemble
de la collectivité.