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L’aide publique est une mesure prise par l’autorité publique destinée à fournir un avantage
économique spécifique à une entité ou à une catégorie d’entités répondant à certains critères.
L'autorité publique désigne l’État, une autorité locale ou un organisme public, ou tout autre organisme similaire
local, national ou international.
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2- Subventions publiques
2-1- Conditions de prise en compte :
Les subventions publiques, y compris les subventions non monétaires évaluées à la juste valeur,
ne doivent pas être comptabilisées tant qu’il n’existe pas une assurance raisonnable que :
(a) l’entité se conformera aux conditions attachées aux subventions ; et
(b) les subventions seront reçues.
L’obtention d’une subvention ne fournit pas en elle-même une indication permettant de conclure que les
conditions attachées à la subvention ont été ou seront remplies.
La façon dont une subvention est reçue n’a pas d’influence sur la méthode comptable qu’il convient
d’adopter pour cette subvention. En conséquence, une subvention est comptabilisée de la même façon,
qu’elle soit reçue en trésorerie ou en tant que réduction d’un passif vis-à-vis de l’autorité publique.
Un prêt de l’autorité publique transformable en subvention est traité comme une subvention
publique s’il existe une assurance raisonnable que l’entité remplira les conditions relatives à la
dispense de remboursement du prêt.
L’avantage tiré d’un prêt public à un taux d’intérêt inférieur à celui du marché est traité comme
une subvention publique. Le prêt doit être comptabilisé et évalué conformément à IFRS 9
Instruments financiers. La valeur de l’avantage conféré par un taux d’intérêt inférieur à celui du
marché doit être égale à la différence entre la valeur comptable initiale du prêt déterminée selon
IFRS 9 et le produit perçu. L’avantage est comptabilisé selon la présente norme. L’entité doit
étudier les conditions et les obligations qui ont été ou doivent être respectées lors de l’identification
des coûts que l’avantage tiré du prêt est destiné à compenser.
Dans le cadre du programme national d’éradication des logements rudimentaires, la société IC a entamé et
achevé au cours au cours de l’exercice N, la construction et la remise des clés des logements sociaux.
Pour financer un tel projet, la société IC a bénéficié le 01/04/N, d’une dotation de 600 000 DT remboursable
sur 2 ans par amortissement constant du principal et portant intérêt au taux annuel de 3%. Cette dotation a
été imputée sur les ressources du Fonds de Solidarité Nationale. Un emprunt similaire aurait été renégocié
sur le marché à un taux d’intérêt annuel de 6%.
L’avantage procuré par le taux d’intérêt réduit au titre de la dotation remboursable constitue une
subvention publique. Ainsi, l’IFRS 9 impose d’actualiser les flux de trésorerie au taux du marché,
soit :
La valeur comptable initiale du passif financier = 318 000/(1+6%) + 309 000/(1+6%)2 = 575 009
L’avantage procuré par cette subvention est de 600 000 – 575 009 soit 24 911 DT
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Il existe deux approches générales pour la comptabilisation des subventions publiques :
L’approche par le bilan, selon laquelle la L’approche par le résultat, selon laquelle la subvention
subvention est comptabilisée en dehors du est comptabilisée en résultat net sur une ou plusieurs
résultat net. périodes.
Arguments : Arguments :
(a) les subventions publiques représentent un moyen (a) puisque les subventions publiques sont des entrées provenant
de financement et doivent être traitées comme tel d’une autre source que les actionnaires, elles ne devraient pas être
dans l’état de la situation financière plutôt que d’être comptabilisées directement en capitaux propres, mais être
comptabilisées en résultat net pour compenser les comptabilisées en résultat net dans les périodes appropriées ;
éléments de charges qu’elles financent.
(b) les subventions publiques sont rarement données à titre gratuit.
Puisqu’aucun remboursement n’est attendu, ces
L’entité en bénéficie en se conformant à leurs conditions et en
subventions devraient être comptabilisées en dehors
respectant les obligations prévues. Pour cette raison, elles devraient
du résultat net ;
être comptabilisées en résultat net sur les périodes au titre desquelles
(b) il est inapproprié de comptabiliser les l’entité comptabilise en charges les coûts liés que les subventions sont
subventions publiques en résultat net, puisqu’elles censées compenser ;
ne sont pas acquises, mais représentent plutôt une (c) puisque l’impôt sur le résultat et les autres impôts sont des charges,
incitation accordée par un gouvernement, sans coûts il est logique de passer également les subventions publiques en
liés. résultat net, car elles sont une extension des politiques fiscales.
L’IFRS 20 opte pour l’approche par le résultat : les subventions sont constatées en produits en
compensation des coûts qu’elles sont censées compenser. Ainsi :
- Les subventions octroyées pour couvrir des charges spécifiques sont comptabilisées en résultat
net sur la même période que les charges liées.
- Les subventions relatives à des actifs amortissables sont généralement comptabilisées en résultat
net sur les périodes où sont comptabilisés les amortissements de ces actifs et proportionnellement
à ces amortissements.
- Les subventions relatives à des actifs non amortissables peuvent également nécessiter de remplir
certaines obligations et sont alors comptabilisées en résultat net sur les périodes sur lesquelles
s’échelonne le coût à engager pour satisfaire à ces obligations. Par exemple, l’octroi d’un terrain
peut être conditionné à la construction d’un immeuble sur le site et il peut être approprié de
comptabiliser la subvention liée au terrain en résultat net sur la durée de vie de l’immeuble.
- Dans le cas des subventions obtenues dans le cadre d’un ensemble d’aides financières ou fiscales
auquel est attaché un certain nombre de conditions, une attention doit être portée à l’identification
des conditions générant les coûts et charges qui déterminent les périodes bénéficiaires de la
subvention. Il peut être approprié de répartir une partie de la subvention selon une méthode et
l’autre partie selon une méthode différente.
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Exemple 2 :
Le 01/7/N, une entité obtient une subvention publique de 180 000 UM pour acquérir un actif amortissable
dont le coût est de 300 000 UM. Ce matériel s’amortit en linéaire sur six ans.
Exemple 3 :
Reprendre les données de l’exemple 1 et constater toutes les écritures y relatives en N et N+1.
Exemple 4 :
Reprenons les données de l’exemple 2 et supposons qu’en janvier N+3, la société est obligée de
rembourser 70% du montant de la subvention. Constater ce remboursement selon les deux méthodes
préconisées par l’IAS 20
3- Aide publique
Sont exclues de la définition des subventions publiques certaines formes d’aide publique qui ne
peuvent pas être raisonnablement évaluées et les transactions avec l’autorité publique qui ne
peuvent être distinguées des transactions commerciales habituelles de l’entité.
Des exemples d’aides qui ne peuvent pas être raisonnablement évaluées sont les conseils
techniques ou commerciaux gratuits et les garanties données. Un exemple d’aide qui ne peut pas
être distinguée des transactions commerciales habituelles de l’entité est une politique d’achat de
l’autorité publique qui génère une partie des ventes de l’entité. L’existence d’un avantage peut ne
faire aucun doute mais toute tentative de distinction entre les activités commerciales et l’aide
publique peut bien n’être qu’arbitraire.
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L’importance de l’avantage dans les exemples ci-dessus peut être telle qu’il peut être nécessaire
de fournir des informations sur la nature, l’étendue et la durée de l’aide afin que les états financiers
ne soient pas trompeurs.
Dans la présente norme, l’aide publique ne comprend pas la mise à disposition d’infrastructures,
grâce à une amélioration du réseau général de transport et du réseau de communication, ni la
fourniture de meilleures installations telles que des systèmes d’irrigation ou de rétention d’eau qui
sont disponibles sur une base permanente non quantifiable pour le bénéfice de toute une
communauté locale.
4- Informations à fournir
Les informations suivantes doivent être fournies :
(a) la méthode comptable adoptée pour les subventions publiques, y compris les méthodes de
présentation adoptées dans les états financiers ;
(b) la nature et l’étendue des subventions publiques comptabilisées dans les états financiers et une
indication des autres formes d’aide publique dont l’entité a directement bénéficié ; et
(c) les conditions non remplies et toute autre éventualité relative à de l’aide publique qui a été
comptabilisée.
Les conditions d’éligibilité à une telle aide peuvent ne pas être spécifiquement liées aux activités
opérationnelles de l’entité. Des exemples de telles aides sont les transferts de ressources publiques
aux entités qui :
(a) exercent dans un secteur d’activité particulier ;
(b) poursuivent une activité dans des secteurs d’activité récemment privatisés ; ou
(c) débutent ou poursuivent leurs activités dans des zones sous-développées.
L’aide publique aux entités répond à la définition des subventions publiques de IAS 20, même s’il
n’y a pas de conditions spécifiques liées aux activités opérationnelles de l’entité autres que
l’obligation d’exercer son activité dans certaines régions ou dans certains secteurs d’activité. En
conséquence, de telles subventions ne doivent pas être créditées directement aux capitaux propres.
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partie, la perte qu’elle aurait constatée si ces subventions ne lui avaient pas été accordées.
(désignées par subventions d’équilibre)
Selon la NCT 12, les subventions attribuées pour couvrir des charges spécifiques sont à rapporter
aux résultats des exercices ayant enregistré ces charges par le crédit d’un compte de produit. De
même les subventions accordées pour couvrir les pertes d’un exercice sont comptabilisées parmi
les produits de cet exercice.
Donc, la deuxième possibilité (présentation en déduction des charges) n’est pas permise par la
NCT 12.
La Norme Comptable Tunisienne 12 distingue les conditions d’accord de subventions en
conditions suspensives et conditions résolutoires :
- Si la subvention est accordée sous des conditions résolutoires, elle est acquise et constatée en
comptabilité dès la signature de l’accord indépendamment de son encaissement.
- Si la subvention est accordée sous des conditions suspensives, elle ne pourra être enregistrée
tant que ces conditions n’auront pas été réalisées.
7- APPLICATIONS
1ère application :
La Société X a construit un hôtel et a bénéficié des avantages prévus au code des investissements touristiques et plus
particulièrement ceux relatifs à :
- La prise en charge par l’Etat des travaux d’infrastructure nécessaires au projet exécutés sur des terrains du domaine
public ;
- La subvention d’investissement relative à la construction de l’hôtel ;
- la prise en charge par l’Etat de la part de l’employeur dans la cotisation sociale pendant les cinq premières années.
- L’imposition au taux minimum de 10% de l’impôt sur les sociétés pour les cinq premiers exercices d’activité.
La Société a obtenu, le 1er janvier N, le remboursement de la somme de 100 000 DT en tant que subvention
d’investissement pour financer la construction de l’hôtel dont la durée d’utilité est estimée à 20 ans.
La cotisation sociale de l’employeur aurait dû être 10 000 DT pour l’exercice N.
Enfin, les impôts payés au taux de 10% ont été de 50 000 DT au titre du même exercice.
2ème application :
Dans le cadre des encouragements accordés au secteur de l’agriculture, la société agricole « SABA » a présenté un
projet d’investissement comportant la construction dans le gouvernorat de Siliana d’une chambre froide pour le
stockage de fruits dont doit bénéficier les producteurs de fruits de la région.
Le montant de l’investissement relatif à cette chambre froide s’élève à 540 000 D. Après étude, l’Etat accorde à SABA
50% du montant de l’investissement à titre de subvention. L’accord d’octroi, signé le 30 octobre N, précise que la
subvention sera payée en trois tranches mensuelles égales à partir du 01 novembre N. De son coté, SABA s’engage à
terminer les travaux de construction au plus tard le 30 avril N+1. D’autre part, SABA s’engage à utiliser 100 % de la
capacité de stockage de la chambre pendant 5 années à partir de la date d’entrée en exploitation.
Le contrat précise, en plus, que si la société n’entre pas en exploitation dans les délais fixés ou si elle n’arrive pas à
utiliser 100 % de la capacité de stockage pendant les 5 premières années, elle sera tenue de restituer la valeur de la
subvention proportionnellement à la période et à la part non couverte.
Le 31/12/N, l’avancement des travaux de construction est conforme aux prévisions. L’exploitation de la chambre
froide démarre le 01/04/N+1 avec une durée d’utilité de 10 ans.
Le 31/03/N+4, la société « SABA » ne peut plus assurer ses engagements. En effet, à cause des problèmes techniques,
la capacité de la chambre froide est réduite de moitié à partir de cette date.
T.A.F :
1/ Constater toutes les écritures comptables relatives à ces opérations et événements selon l’IAS 20
2/ Quelles seraient les écritures de remboursement de la subvention dans l’hypothèse où l’Etat fixe le montant de la
subvention à rembourser à 200 000 D.