Vous êtes sur la page 1sur 7

Machine à courant continu - Définition

Une machine à courant continu est une machine électrique : convertisseur électromécanique
permettant la conversion bidirectionnelle d'énergie entre une installation électrique parcourue par
un courant continu et un dispositif mécanique.

 En fonctionnement moteur l'énergie électrique est transformée en énergie mécanique.


 En fonctionnement générateur l'énergie mécanique est transformée en énergie électrique.
La machine se comporte comme un frein. La génératrice à courant continu est aussi appelée
dynamo

Inventeur officiel : Zénobe Gramme. C'était au départ un simple générateur de courant continu
(pour applications galvanoplastiques, par exemple, les accumulateurs étant onéreux). Un ouvrier des
usines Gramme ayant par erreur branché un dispositif à l'envers, on découvrit ainsi par hasard son
utilisation possible comme moteur.

Machine de base ou machine à excitation indépendante

Description sommaire

Une machine électrique à courant continu est constituée :

 D'un stator qui est à l'origine de la circulation d'un flux magnétique longitudinal fixe créé
soit par des enroulements statoriques soit par des aimants permanents. Ce stator est aussi
appelé inducteur en référence au fonctionnement en génératrice de cette machine.
 D'un rotor bobiné relié à un collecteur rotatif inversant la polarité dans chaque enroulement
rotorique au moins une fois par tour de façon à faire circuler un flux magnétique transversal
en quadrature avec le flux statorique. Les enroulements rotoriques sont aussi appelés
enroulements d'induits, ou communément induit en référence au fonctionnement en
génératrice de cette machine.
Constitution et principes physiques

Le schéma de ce type de machine est donc le suivant :

 Le courant I, injecté via les balais au collecteur, traverse un conducteur rotorique ( =une
spire rotorique ) et change de sens ( =commutation ) au droit des balais. Ceci permet de
maintenir la magnétisation du rotor perpendiculaire à celle du stator.

La disposition des balais sur la " ligne neutre " (=zone où la densité de flux est nulle),
permet d'obtenir la force contre-électromotrice maximum. Cette ligne peut néanmoins
se déplacer par la réaction magnétique d'induit ( influence du flux statorique sur le
champ inducteur ) selon que la machine travaille à forte ou à faible charge. Une
surtension, due en partie à la mauvaise répartition de la tension entre lames du
collecteur et en partie à l'inversion rapide du courant dans les sections de conducteur
lors du passage de ces lames sous les balais, risque alors d'apparaître aux bornes de la
spire qui commute et de provoquer la destruction progressive du collecteur. Pour palier
cela, c’est-à-dire compenser la réaction d'induit, et aussi améliorer la commutation on
utilise des pôles auxiliaires de compensation/commutation.

 L'existence du couple s'explique par l'interaction magnétique entre stator et


rotor :
 Le champ statorique (Bs sur le schéma) est pratiquement nul sur les conducteurs
logés dans des encoches et n'agit donc pas sur eux. L'origine du couple reste la
magnétisation transversale du rotor, inchangée au cours de sa rotation (rôle du
collecteur). Un pôle statorique agit sur un pôle rotorique et le moteur tourne.
 Une manière classique mais simpliste de calculer le couple est de s'appuyer sur
l'existence d'une force de Laplace (fictive) créée par le champ statorique (Bs sur le
schéma) et agissant sur les conducteurs rotoriques traversés par l'intensité I .
Cette force (FL sur le schéma) qui résulte de cette interaction est identique en
module pour deux conducteurs rotoriques diamétralement opposés mais comme
ces courants sont en sens inverse grâce au système balais-collecteur, les forces
sont aussi de sens opposés.
 La force ainsi créée est proportionnelle à I et à Bs . Le couple moteur T est donc lui
aussi proportionnel à ces deux grandeurs.
 La tige conductrice traversée au rotor par le courant I se déplace soumise au
champ statorique Bs . Elle est donc le siège d'une force contre-électromotrice
(FCEM) induite (loi de Faraday-Lenz) proportionnelle à Bs et à sa vitesse de
déplacement donc à la fréquence de rotation. L'ensemble de ces forces contre-
électromotrices à pour conséquence l'apparition d'une force contre-
électromotrice globale E aux bornes de l'enroulement rotorique qui est
proportionnelle à Bs et à la vitesse de rotation du moteur.
 Pour permettre au courant I de continuer à circuler, il faudra que l'alimentation
électrique du moteur délivre une tension supérieure à la force contre-
électromotrice E induite au rotor.

Schéma électrique idéalisé

Ce schéma rudimentaire n'est pas valable en régime transitoire.

Ri et Re sont respectivement les résistances du rotor et du stator

Ce schéma correspond aux équations électriques suivantes :

 - au stator : Ue = Re . Ie (loi d'ohm) et le champs statorique vaut Bs = ke . Ie (la moins


exacte des formules de ce paragraphe car on ne tient pas compte des non-
linéarités qui sont importantes et, en plus, on suppose que la machine comporte
des enroulements de compensation/commutation qui rendent ce champ
indépendant des courants rotoriques. En fait, on fait passer dans ces
enroulements de compensation/commutation un courant tel qu'il crée un champ
annulant le champ induit au niveau des balais. Ce courant est le courant passant
dans l'enroulement d'armature car le champ de commutation doit varier de la
même manière que le champ induit.)
 - au rotor : Ui = E + Ri.Ii

D'autre part on a deux équations électromécaniques :

 - La force contre électromotrice : E = Cte . Bs . Ω (Ω = fréquence de rotation en


rad/s).
 - Le couple électromécanique (moteur ou résistant) : T = Cte . Bs . Ii

On peut montrer que les constantes sont les mêmes pour les deux lignes, ce qui
implique :

 E . Ii = T . Ω ou " Puissance électrique utile " = " Puissance mécanique ".


Descriptif du fonctionnement

Imaginons une machine électrique alimentée par une source de tension U constante.
Lorsque le moteur tourne à vide ( il ne fait pas d'effort ) il n'y a pas besoin de fournir de
couple, Ii est très faible et U ≈ E. La vitesse de rotation est proportionnelle à U.

 fonctionnement en moteur

Lorsque l'on veut la faire travailler, en appliquant un couple résistant sur son axe, cela la
freine donc E diminue.

Comme U reste constante, le produit Ri.Ii augmente donc Ii augmente, donc le couple T
augmente lui aussi et lutte contre la diminution de vitesse : c'est un couple moteur.
Plus on le freine, plus le courant augmente pour lutter contre la diminution de vitesse.
C'est pourquoi les moteurs à courant continu peuvent " griller " lorsque le rotor est
bloqué, si le courant de la source n'est pas limité à une valeur correcte.
 fonctionnement en génératrice

Si une source d'énergie mécanique essaie d'augmenter la vitesse de machine, ( la charge


est entrainante : ascenseur par exemple ), Ω augmente donc E augmente.
Comme U reste constante, le produit Ri.Ii devient négatif et augmente en valeur absolue,
donc Ii augmente, donc le couple T augmente lui aussi et lutte contre l'augmentation de
vitesse : c'est un couple frein.
Le signe du courant ayant changé, le signe de la puissance consommée change lui aussi.
La machine consomme une puissance négative, donc elle fourni de la puissance au
circuit. Elle est devenue génératrice.

Ces deux modes de fonctionnement existent bien entendu pour les deux sens de
rotation de la machine. Celle-ci pouvant passer sans discontinuité d'un sens de rotation
ou de couple à l'autre. On dit alors qu'elle fonctionne dans les quatre quadrants du plan
couple-vitesse.

Machine à excitation constante

C'est le cas le plus fréquent : Bs est constant car il est créé par des aimants permanents
ou bien encore parce que Ie est constant.

Si l'on pose : Cte . Bs = K, les équations du paragraphe précédent deviennent :



 U = E + Ri.Ii
 E=K.Ω
 T = K . Ii

Moteur série

L'excitation série étant aujourd'hui réservé à des moteurs, il n'est pas habituel d'utiliser
le terme de machine à excitation série.

Ce type de moteur est caractérisé par le fait que le stator est raccordé en série avec le
rotor.

 Donc le même courant traverse le rotor et le stator : Ii = Ie = I


et la tension d'alimentation U = Ui + Ue
 Bs = k e . I

les équations de la machine deviennent :


 U = E + Ri.I + Re . I = E + (Ri + Re) . I
 E = k . ke . I . Ω = K . I . Ω
 T = k . I . k e . I = K . I2
 Les équations ci-dessus permettent de montrer que les moteurs à excitation série
peuvent développer un très fort couple en particulier à basse vitesse, celui-ci
étant proportionnel au carré du courant. C'est pourquoi ils ont été utilisés pour
réaliser des moteurs de traction de locomotives jusque dans les années 1975.
Ce type de machine présente toutefois, du fait de ses caractéristiques, un risque
de survitesse et d'emballement à vide.
 Aujourd'hui, les principales applications sont :
 les démarreurs d'automobiles.
 les moteurs universels ( perceuses, outillage à main, etc ) : le couple T = K . I2 reste
de même sens quel que soit le signe de I. Une des conditions pratiques pour
qu'un moteur série soit un moteur universel est que son stator soit feuilleté, car
dans ce cas le flux inducteur peut être alternatif. (Remarque : une perceuse
prévue pour le raccordement sur le réseau 230V alternatif fonctionne aussi en
courant continu : essayez de la brancher sur votre batterie d'automobile, ce n'est
que du 12 V et elle tourne ...)
Excitation Shunt

Dans le moteur shunt le stator est monté en parallèle avec le rotor. Il n'y a plus
beaucoup d'application à ce montage.

 Donc la tension aux bornes du rotor est la même que celle aux bornes du stator :
Ui = Ue = U
 Bs = k e . Ie K . U

les équations de la machine deviennent :


 U = E + Ri.Ii
 E=K.U.Ω
 T = K . U . Ii

Excitation composée ou Compound

Dans le moteur compound une partie du stator est raccordé en série avec le rotor et une
autre est de type parallèle ou shunt.

 Ce moteur réunit les avantages des deux types de moteur : le fort couple à basse
vitesse du moteur série et l'absence d'emballement ( survitesse ) du moteur
shunt.

Avantages et inconvénients

L'avantage principal des machines à courant continu réside dans leur adaptation simple
aux moyens permettant de régler ou de faire varier leur vitesse, leur couple et leur sens
de rotation : les variateurs de vitesse. Voire même leur raccordement direct à la source
d'énergie : batteries d'accumulateur, piles, etc.

Le principal problème de ces machines vient de la liaison entre les balais, ou " charbons "
et le collecteur rotatif. Ainsi que le collecteur lui même comme indiqué plus haut et la
complexité de sa réalisation. De plus il faut signaler que :

 Plus la vitesse de rotation est élevée, plus la pression des balais doit augmenter
pour rester en contact avec le collecteur donc plus le frottement est important.
 Aux vitesses élevées les balais doivent donc être remplacés très régulièrement.
 Le collecteur imposant des ruptures de contact provoque des arcs, qui usent
rapidement le commutateur et génèrent des parasites dans le circuit
d'alimentation, ainsi que par rayonnement électromagnétique.
Un autre problème limite les vitesses d'utilisation élevées de ces moteurs lorsque le
rotor est bobiné, c'est le phénomène de "défrettage", la force centrifuge finissant par
casser les liens assurant la tenue des ensembles de spires (le frettage).

Un certain nombre de ces inconvénients ont partiellement été résolus par des
réalisations de moteurs sans fer au rotor, comme les moteurs "disques" ou les moteurs
"cloches", qui néanmoins possèdent toujours des balais.

Les inconvénients ci dessus ont été radicalement éliminés grâce à la technologie du


moteur brushless, aussi dénommé " moteur à courant continu sans balais ", ou moteur
sans balais.

Vous aimerez peut-être aussi