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Chapitre II : Navigation aérienne

II.1- DEFINITION DE LA NAVIGATION


La navigation est l’art de conduire un véhicule à une destination donnée. Elle consiste
pour un mobile à estimer par ses propres moyens ses coordonnées de position, vitesse et
attitude.

II.2- POSITIONNEMENT
Positionner un mobile est de faire mesurer sa position, sa vitesse et le temps de passage
à un point de report (Way Point). Pour cela, des repères de mesures sont à définir pour être
pris comme référence de mesure.

II.2.1- Différents repères


Les repères de référence qui sont utilisés pour positionner un mobile sont les suivants :

Repère Galiléen : C’est un repère fixe dont la deuxième loi de Newton s’applique.

Système de coordonnées géocentriques :

Fig.II.1 : Système de coordonnées géocentriques

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Système de coordonnées géographiques :

Fig.II.2 : Système de coordonnées géographiques

II.2.2- Position
En navigation, la position (2D) est obtenue par l’intersection d’un parallèle et d’un
méridien.

Fig.II.3 : Position d’un point

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En ajoutant l’altitude h, la position (3D) est définie par les trois paramètres : Latitude
(φ), Longitude (λ) et altitude (h).

II.2.3- Vitesses
Un avion en vol se déplace dans une masse d’air, laquelle est en mouvement par rapport
à la terre. Nous avons donc à tout moment :

Vitesse avion/terre = Vitesse avion/air + Vitesse air/terre



Vitesse avion/terre : vitesse sol (Vs)
Vitesse avion/air : vitesse vraie (Vp)
Vitesse air/terre : vitesse du vent (Vw)
d’où :

Vs  V p  Vw II.1

II.2.4- Les temps


Les différents temps que nous pouvons définir sont :

Heure TU ou GMT : C’est le temps de référence. Par défaut, il est 12h TU en tous les
points de la terre lorsque le soleil moyen passe au méridien de Greenwich.

Heure locale (Tcg) : Cette heure dépend de la longitude de l’observateur. Soit :

TU = Tcg + λ II.2

avec g < 0 si l’observateur est à l’Est et g > 0 si l’observateur est à l’Ouest.

Exemple : Soit TU = 18h36min12sec. Calculez Tcg en 12°25’W.

Heure l’égale (Tl) : C’est l’heure fixée par la loi. Elle est en général égale à l’heure du
faisceau Tn, on s’en décale d’un nombre entier d’heures.

II.2.5- Orientation
L’orientation est une mesure angulaire, dans le plan horizontal, de 0 à 360° dans le sens
rétrograde à partir d’une direction bien définie prise comme référence (Direction origine).

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Direction Origine

M
Fig.II.4 : Orientation d’un point

Les directions origines sont en nombre de trois :

Nord géographique (Nv) : C’est une droite tangente au méridien et orientée vers le pôle
Nord.
Nord magnétique (Nm) : C’est une droite orientée selon la composante horizontale du
champ magnétique terrestre.
Nord compas (Nc): C’est une direction désignée à partir d’un instrument de bord.

La mesure d’orientation peut être :

Un cap (C) d’un avion ;

N
C

Fig.II.5 : Cap d’un avion


Une route (R) d’un avion ;

N
R
T

Trajectoire
Fig.II.6 : Route d’un avion

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Un relèvement (Z) ;

Nord

M
N
Fig.II.7 : Relèvement d’une station
…ect.

II.2.6- Attitude
L’attitude (ou angles d’Euler) est un vecteur formé par les angles :  (de roulis), θ (de
tangage) et ψ (de lacet).

a) Repère avion et repère de référence

b) Vue de face c) Vue de dessus d) Vue latérale

Fig.II.8 : Présentation des angles d’Euler

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II.3- PROCEDES DE NAVIGATION


De tous temps, les hommes ont navigué et ont eu besoin de se repérer dans l’espace.
D’où nécessité des techniques et des outils fiables pour permettre ces hommes de maîtriser
leurs déplacements.
Depuis longtemps quant les navigateurs ont navigué la première fois dans l’océan
ouvert, ils ont découvert qu’ils pouvaient dresser une carte en suivant les étoiles.
Malheureusement, les étoiles sont seulement évidentes la nuit et seulement des nuits claires.
Les prochains développement pour la méthode parfaite de navigation étaient la boussole
magnétique, qui fournit toujours une direction du Nord, et le sextant qui mesure un angle
exact des étoiles, de la lune et du soleil au dessus de l’horizon. Par le sextant, il était
seulement possible de déterminer la latitude du mobile et donc les marins, par exemple, ne
pouvaient pas déterminer leur longitude. A cause de ce problème, les anglais au 17ième siècle
ont développé une montre à bord du navire appelée chronomètre. Pour les deux siècles
suivants, des sextants et des chronomètres ont été employés en association pour fournir des
informations de latitude et de longitude.
Au même siècle, d’autres appareils, tels que les accéléromètres et les gyroscopes, ont été
développés pour avoir des accélérations et des directions fixes dans l’espace. L’association de
ces deux appareils constitue le système de navigation inertiel qui donne un positionnement en
3D en tous temps et d’une façon autonome.
Au début du 20ième siècle, des systèmes de navigation radio basés au sol ont été
développés et employés largement pendant la deuxième guerre mondiale. Quelques uns de ces
systèmes sont toujours en service à ce jour, mais ils ont toujours posé le problème de
compromis entre la portée et la précision. Les ondes radio à hautes fréquences peuvent fournir
l’endroit précis de position mais peuvent seulement être précis dans un secteur étroit. Les
ondes de basses fréquences peuvent couvrir un plus grand domaine, mais ils sont peu précis à
cause de la variabilité des caractéristiques de propagation. Pour résoudre ces inconvénients,
les scientifiques ont décidé donc de placer des émetteurs à hautes fréquences dans l’espace
qui peuvent couvrir un grand domaine. C’est le principe des systèmes de navigation par
satellites.

II.4- NAVIGATION A VUE


La navigation à vue VFR (Visual Flight Rules), pratiquée depuis les origines de
l’aéronautique, est le moyen le plus utilisé par l’aviation légère dont aucun instrument n’est

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nécessaire. Le pilote connaît sa position et donc cherche au sol des repères qui figurent sur sa
carte.
Le pilote suit une trajectoire en se déplaçant d’un point de repère à l’autre, ou en suivant
un repère continu (autoroute, rivière,….). Cela n’est possible que lorsque les conditions
météorologiques en vigueur dans la classe d’espace aérien sont réunies.
Pour le VFR, deux méthodes de navigation sont possibles :

Le cheminement : C’est de suivre les lignes naturelles caractéristiques bien visibles


depuis un avion. Il est important de suivre de bons repères, facilement visibles et
reconnaissables (fleuves, autoroutes, côtes, voies ferrées importantes).

Navigation à l’estime : C’est la technique de navigation adaptée lorsque l’on souhaite


joindre deux points par le trajet le plus direct. Le principe est de connaître la position de
départ en déterminant le cap à prendre pour arriver sur un point caractéristique (WP) ou
un aérodrome. Après un temps de vol à un cap donné, la position de l’avion peut être
déterminée.

II.5- NAVIGATION AUX INSTRUMENTS


La navigation aux instruments IFR (Instrument Flight Rules) est basée sur le suivi des
axes radioélectriques, donc de situer entre deux points de report WP. D’où, nécessité
d’équipements RNAV tels que : GPS, FMS, boîtier RNAV, centrale inertielle, …..).
La plupart des vols commerciaux (vols d’affaires, lignes régulières) et les vols de
transport militaire effectués sur des routes publiées sont réalisés en IFR. Tout vol effectué en
IFR doit se poursuivre en IFR, quelles que soient les conditions météorologiques.

II.6- NAVIGATION INERTIELLE


La navigation inertielle est une technique indépendante des moyens externes. Elle est
basée sur l’utilisation de la centrale inertielle qui dispose d’un ensemble d’accéléromètres et
de gyroscopes capables de mesurer les accélérations et les vitesses de rotation selon les trois
axes de l’espace. L’intégration de ces mesures au cours du temps permet de calculer la vitesse
et l’attitude du mobile et donc sa trajectoire.
La navigation inertielle était le moyen le plus précis pour les besoins militaires et
l’aviation commerciale dans des régions d’infrastructure radioélectriques absents avant
l’apparition des moyens satellitaires. Et après l’apparition des moyens satellitaires, la
navigation inertielle reste toujours la plus précise et très coûteuse.

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Accéléromètres

gyros ω

Fig.II.9 : Principe de la navigation inertielle

II.7- RADIONAVIGATION
La radionavigation est la navigation basée sur l’utilisation des moyens radioélectriques.
Elle permet de voler en moyenne et haute altitude en déterminant la trajectoire de l’avion qui
doit suivre.
Les systèmes de radionavigation sont de deux types :

Systèmes à base terrestre (ou conventionnels) dont l’infrastructure est implantée sur
des points connus situés au sol.
Systèmes à base spatiale (ou systèmes de navigation par satellites) dont l’infrastructure
est sur des satellites à défilement.

Les systèmes de radionavigation sont caractérisés par :

- leurs fréquences et leurs puissances d’émission ;


- le type d’émission ;
- la synchronisation ;
- le type des mesures effectuées.

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