Vous êtes sur la page 1sur 16

BSPP_02_13-20:Layout 2 12/05/11 14:29 Page 20

BSPP_02_21-26:Layout 3 12/05/11 14:30 Page 21

2.3
2
Anatomie et physiologie du système nerveux
A. Généralités • Le cerveau est une masse ovale de 1 300 g chez la femme
et de 1 400 g chez l’homme. Il est situé dans la boîte
Le système ner veux dirige le fonctionnement du corps
crânienne et est relié à la partie supérieure de la moelle
humain par l’envoi, la réception et le traitement des influx
épinière. Il se compose de 2 hémisphères séparés par un
nerveux. L’ensemble des muscles et des organes du corps
sillon incomplet (sillon ou scissure interhémisphérique).
humain ont besoin de ces influx pour fonctionner.
Les hémisphères sont creusés de profonds sillons : les
2 systèmes travaillent simultanément pour assurer le
circonvolutions cérébrales.
fonctionnement global du système nerveux :
La partie superficielle des hémisphères est constituée par
• le système nerveux central ;
des cellules cérébrales (les neurones) et forme le cortex
• le système nerveux périphérique.
cérébral (l’aspect grisâtre de cette zone l’a fait appeler
substance grise).
Le système nerveux central
Les couches plus profondes sont constituées par des
Il est constitué : fibres ner veuses qui prolongent ces neurones et qui
• du cerveau ; conduisent l’influx nerveux. Elles sont entourées par une
• du tronc cérébral ; gaine blanche ou gaine de myéline (l’aspect blanchâtre de
• du cervelet ; cette zone l’a fait appeler substance blanche).
• de la moelle épinière. D’un point de vue anatomique le cer veau comprend
l’ensemble des structures formant le télencéphale,
Le cerveau, le tronc cérébral et le cervelet sont les parties
c’est-à-dire les hémisphères cérébraux, et le diencéphale,
du système nerveux central situées dans la boîte crânienne
partie centrale qui comprend l’hypothalamus.
et constituent l’encéphale.
Il permet :
• la vie relationnelle. Il gère les informations provenant de
l’extérieur et qui permettent de percevoir l’environnement,
analyse ces informations et donne les ordres nécessaires
pour s’adapter à cet environnement et y évoluer. Ces
i Détail sur l’encéphale

actions sont contrôlées et volontaires. Il est également le Au sein de la substance blanche, existent des noyaux
siège de la pensée consciente et le centre de la réflexion de substance grise comme l’hypothalamus. Ce dernier
et de la mémoire. intervient dans la régulation de l’eau de l’organisme
• la vie « automatique » du corps humain tant en période (sensation de soif, sécrétion d’hormones par des
de veille que de sommeil : maintient de la température glandes spécialisées qui empêcheront la sortie de l’eau,
corporelle, maintient et régulation de la pression artérielle, ou, au contraire, excrétion de l’urine ou de la sueur),
des mouvements respiratoires, du mouvement des intes- dans la notion de faim, dans le cycle du sommeil ou la
tins… Il échappe presque totalement au contrôle de la température corporelle…
volonté et dépend de 2 systèmes opposés : Chaque hémisphère est divisé en lobes qui prennent le
- le système sympathique qui fonctionne en permanence ; nom de l’os du crâne sous lequel ils se trouvent (frontal,
- le système parasympathique qui s’oppose au précédent. pariétal, temporal, occipital). Ils gèrent les fonctions
sensitives et motrices (vision, ouïe, odorat, parole
Le système nerveux périphérique motricité…). Ils contrôlent la partie opposée du corps
et les différentes zones sont en interaction. C’est aussi
Il est constitué de nombreux ner fs qui sortent de l’encé- le siège des activités mentales supérieures : parole,
phale ou de la moelle épinière. lecture, raisonnement, mémoire… Il existe donc une
Il permet la transmission des informations sous forme véritable sectorisation des hémisphères cérébraux :
d’influx nerveux qui provenant de la périphérie vont vers le chaque zone commande une fonction.
cerveau ou qui vont du cerveau vers la périphérie.

B. Le système nerveux central • Le tronc cérébral est situé sous et en arrière des hémi-
sphères cérébraux et contient :
B.1 L’encéphale - le cerveau basal (ou mésencéphale), qui régule des fonc-
tions involontaires comme la croissance, le métabolisme,
L’encéphale est composé de 3 parties :
le sommeil…
• le cerveau ;
- le pont;
• le tronc cérébral ;
- bulbe rachidien, qui est une voie de connexion entre le
• le cervelet.
cerveau et la moelle épinière ; c’est là que se trouvent les
centres de la respiration, de l’automatisme cardiaque,

BSP 200.2 - Secours à victimes 21


BSPP_02_21-26:Layout 3 12/05/11 14:31 Page 22

de la dilatation ou du resserrement des vaisseaux sanguins envoyant des signaux de régulation vers les neurones
(vasomotricité), de la toux réflexe, de la déglutition et du moteurs de l’encéphale et de la moelle.
vomissement, de l’éveil et de la vigilance ;
- les noyaux des nerfs crâniens sont également situés B.2 La moelle épinière
dans le tronc cérébral.
Partie allongée et cylindrique du système nerveux central, la
L’encéphale moelle épinière fait suite au bulbe rachidien et s’étend
jusqu’à la 1re ou 2e vertèbre lombaire. Elle mesure environ
Postérieur Antérieur 45 cm de long chez l’adulte et donne naissance, en partie
terminale, à des racines ner veuses longues appelées
« la queue-de-cheval ».
La moelle est contenue dans un canal vertébral : le canal
rachidien qui la protège.
La moelle, à l’exception des nerfs crâniens, est le seul tissu
qui relie le cerveau au reste du corps.

Le système nerveux

Bulbe rachidien
C1

Vue latérale droite

Lobe frontal Lobe occipital


C7
Lobe pariétal Lobe temporal T1

Canal rachidien
Moelle épinière

T12
L1
L2

Queue-de-cheval

Vue en coupes

Cerveau Tronc cérébral

Cortex cérébral Cerveau basal ou


ou télencéphale mésencéphale Elle transmet des ordres moteurs du cerveau vers la péri-
phérie et reçoit des informations sensitives de la périphérie
Corps calleux Pont
pour le cerveau. Elle contient certains centres nerveux du
Diencéphale Bulbe rachidien système nerveux autonome.
Noyaux des nerfs
Hypothalamus crâniens
Elle présente, en coupe, un aspect d’ailes de papillon avec,
à l’extérieur, la substance blanche et, à l’intérieur,
Cervelet la substance grise. Au niveau vertébral, de chaque côté,
partent deux racines nerveuses qui vont former les ner fs
rachidiens.
• Le cervelet, situé en arrière du tronc cérébral, intervient
dans la coordination des mouvements volontaires, la posture
et l’équilibre. Il reçoit des informations de l’ensemble du
corps et en particulier de l’oreille interne, qui est un des
centres de l’équilibre du corps humain.
Son fonctionnement n’est pas soumis au contrôle de la
volonté. Il permet des mouvements fluides et précis, en

22 BSP 200.2 - Secours à victimes


BSPP_02_21-26:Layout 3 12/05/11 14:31 Page 23

2.3 Anatomie et physiologie du système nerveux

La moelle épinière

Substance grise

Substance blanche
i Double innervation :
sympathique et parasympathique

La majorité des viscères possède une double innervation,


sympathique et parasympathique, qui a des effets
2
opposés. Ceci est finement ajusté pour obtenir un
rendement optimal de l’organisme quelles que soient
les circonstances. Ils agissent sur la :
• sécrétion des glandes ;
• sensibilité des viscères ;
Racines nerveuses
• motricité des fibres musculaires lisses de la paroi
Face antérieure des organes (organes digestifs, paroi des vaisseaux
sanguins, paroi des bronches) ;
• fréquence et la force des contractions cardiaques ;
Dans certains cas la moelle peut provoquer un réflexe • taille des pupilles.
immédiat qui entraînera une réponse motrice sans analyse du
Les viscères envoient aussi des informations sensitives
cerveau (en cas de brûlure de la main par exemple, celle-ci
vers le cerveau. Lorsque les fibres provenant de ces
sera retirée de l’objet brûlant avant que la sensation de
viscères entrent dans la même partie de la moelle qu’un
brûlure n’ait été analysée par le cerveau, la notion de douleur
nerf rachidien, elles peuvent activer par leur proximité
ressentie n’arrivera qu’une fraction de seconde plus tard).
ce nerf, qui va envoyer vers le cerveau un message erroné
comme si lui-même transmettait un message.
B.3 Les systèmes sympathique C’est ainsi que la douleur de l’infarctus du myocarde
et parasympathique est parfois accompagnée d’une douleur du membre
supérieur gauche qui ne présente pourtant aucune
La régulation des organes n’est pratiquement pas soumise atteinte.
au contrôle de la volonté et se trouve sous la dépendance de
l’hypothalamus et du bulbe rachidien. Elle fonctionne grâce
à l’activation de deux systèmes généralement antagonistes :
B.4 Les neurones
le système sympathique et le système parasympathique.
Les cellules nerveuses ou neurones créent ou transmettent
Pour agir, ces systèmes utilisent des neurotransmetteurs
l’influx ner veux à un ou plusieurs autres neurones, à un
dont les plus connus sont l’adrénaline, pour le système
viscère, à un muscle. Ils sont composés :
sympathique et l’acétylcholine, pour le système parasym-
• d’un corps cellulaire de forme variable, présent à la
pathique.
périphérie du cerveau et au centre de la moelle épinière,
Le système sympathique se trouve sous le contrôle de qui contient un noyau ;
l’hypothalamus et du bulbe rachidien. Puis l’influx nerveux va • d’un unique et long prolongement appelé axone chargé de
descendre dans la moelle d’où il sortira de part et d’autre la transmission de l’influx nerveux ;
et à différents étages pour rejoindre un long faisceau de • des prolongements courts appelés dendrites ser vant
fibres situées latéralement de chaque côté de la moelle : d’interconnexion entre les neurones.
la chaîne sympathique latéro-vertébrale.
Le neurone
Tout au long de cette chaîne, on trouve des ganglions
sympathiques qui contiennent des fibres nerveuses. De ces
Dendrites
ganglions partent de nouvelles fibres ner veuses qui vont
rejoindre les organes (bronches, estomac, paroi des Corps cellulaire
vaisseaux sanguins…). Noyau

Le système parasympathique est également commandé


au niveau de l’hypothalamus mais la sortie des fibres
parasympathique ne se fait qu’au niveau du bulbe rachidien
ou de la moelle au niveau du sacrum.
Les fibres ganglionnaires sont donc très longues et innervent
Gaine de myéline
les mêmes organes que le sympathique.
L’action du sympathique stimule l’action des organes et Axone
prédomine dans les situations d’effort, de stress (douleur,
détresse…). Celle du parasympathique s’y oppose tempo-
rairement en l’inhibant. Elle est prédominante au repos,
favorisant les fonctions digestives et génito-urinaires.

Boutons
synaptiques

BSP 200.2 - Secours à victimes 23


BSPP_02_21-26:Layout 3 12/05/11 14:31 Page 24

Les neurones sont au nombre de 15 milliards à la naissance, Les méninges


dont 9 milliards pour le cerveau, et vont diminuer tout au long
de la vie. En revanche, les connexions entre les neurones vont
Cuir chevelu
normalement se développer de la naissance jusqu’à la fin
de l’adolescence. C’est l’apprentissage.
Os du crâne
À partir de l’âge adulte, la dégénérescence progressive de
ces neurones est liée probablement à des facteurs génétiques, Espace extra dural
environnementaux, aux habitudes de vie (pollution, tabac, Dure mère Espace sous dural
drogue, alcool…) et à certaines maladies (Alzheimer). Espace sous
arachnoïdien
À la différence des autres cellules de l’organisme, les Arachnoïde
(contient le
neurones ne se renouvellent pas. La destruction d’un ou liquide
plusieurs neurones est susceptible d’entraîner un déficit Pie-mère céphalo-
rachidien)
fonctionnel irréversible. La privation d’O2 (anoxie) entraîne
la mort des cellules nerveuses en 6 minutes.
La diminution d’apport en O2 (hypoxie) et en sucre (hypogly-
Cerveau
cémie), éléments essentiels à leur fonctionnement, peut
entraîner des troubles du comportement (agressivité, agita-
tion), de la conscience (confusion, endormissement) ou un
coma.

i Les espaces crâniens

i Les neurones On détermine ainsi 3 espaces crâniens :


• l’espace extradural entre la dure-mère et le crâne
(cet espace est appelé péridural entre la moelle et le
Les neurones sont de taille variable, de quelques
canal rachidien) ;
microns à près d’1 mètre pour le nerf sciatique
• l’espace sous-dural entre la dure-mère et
par exemple (il part de la colonne lombaire jusqu’aux
l’arachnoïde ;
orteils). C’est la voie de sortie de l’influx nerveux. Il se
• l’espace sous-arachnoïdien entre l’arachnoïde et
termine en se ramifiant, c’est l’arborisation terminale.
la pie-mère. Cet espace contient le liquide céphalo-
Chaque ramification se termine par un renflement :
rachidien.
le bouton synaptique.
Certains axones sont entourés par une gaine blanche
appelée gaine de myéline. Elle est responsable de la Le liquide céphalo-rachidien est sécrété dans les cavités du
couleur de la substance blanche et joue un rôle d’isolant. cerveau, appelées ventricules. Son rôle est de :
Elle permet une transmission plus rapide de l’influx • maintenir le système ner veux central dans un environ-
nerveux que dans les fibres nerveuses non myélinisées. nement à pression constante ;
Sa destruction dans certaines maladies (sclérose en • constituer un amortisseur de choc entre les os du crâne et
plaques) provoque des troubles nerveux importants. le cerveau.
Il est sécrété et réabsorbé en permanence. Toute obstruction
à sa libre circulation autour du cer veau et de la moelle
B.5 La protection du système nerveux central (tumeur, hématome…) entraîne une augmentation de sa
pression, une compression plus ou moins importante du
Le système nerveux central est protégé par :
cerveau, des maux de tête puis des troubles de conscience,
• les os du crâne pour l’encéphale ;
un coma…
• les vertèbres pour la moelle épinière ;
• les méninges, et le liquide céphalo-rachidien pour
l’ensemble.
C. Le système nerveux périphérique
Les méninges enveloppent complètement le cerveau et la
Les nerfs sont constitués par des faisceaux d’axones.
moelle épinière et sont constituées de 3 membranes :
• la dure mère qui est la plus externe ; Le système nerveux périphérique est constitué de :
• l’arachnoïde qui est au milieu ; • nerfs rachidiens reliés à la moelle ;
• la pie mère qui est au contact du cerveau et de la moelle. • nerfs crâniens reliés au tronc cérébral.
La transmission de l’information (influx nerveux) dans un nerf
ne se fait que dans un sens. Du cerveau vers la périphérie ou
inversement.
Les nerfs peuvent être de 3 types fonctionnels différents :
• les nerfs moteurs, qui prennent naissance dans le
cerveau, la moelle épinière ou les ganglions du système
nerveux, et transmettent des influx aux organes ;

24 BSP 200.2 - Secours à victimes


BSPP_02_21-26:Layout 3 12/05/11 14:31 Page 25

2.3 Anatomie et physiologie du système nerveux

• les nerfs sensitifs, qui transmettent des informations de


la périphérie vers la partie postérieure de la moelle puis
vers les centres de la sensibilité du cerveau ;
• les nerfs mixtes qui acheminent des informations sensitives
ou motrices. Ils ont un trajet particulier au niveau de la
moelle.
2

i Les nerfs

Les nerfs moteurs sont de 2 types distincts :


• somatiques : impliqués dans la contraction volontaire
ou réflexe des muscles du squelette ;
• autonomes (végétatifs) : impliqués dans la
contraction du cœur, des muscles lisses, des viscères
ou dans la sécrétion des glandes.
Les nerfs sensitifs transmettent de nombreuses
informations :
• le chaud et le froid ;
• la douleur ;
• le toucher ;
• la sensibilité proprioceptive, qui renseigne sur le
placement de chaque partie du corps dans l’espace.

C.1 Les nerfs rachidiens


Ils naissent au niveau de la moelle et sont au nombre de
31 paires. À certains niveaux, ils se réunissent pour former
des groupes de ner fs appelés plexus (cer vical, brachial,
lombaire, sacré, coccygien), puis sont redistribués pour
innerver une région particulière.

C.2 Les nerfs crâniens


Ils naissent dans le tronc cérébral et sont au nombre de
12 paires.
Ils interviennent dans la motricité de la face, le mouvement
des yeux, la déglutition, la sensibilité de la face et dans
les fonctions sensorielles (vision, goût, odorat, ouïe). La
10e paire crânienne est particulière : il s’agit du nerf vague
qui se dirige vers le cœur.

BSP 200.2 - Secours à victimes 25


BSPP_02_21-26:Layout 3 12/05/11 14:31 Page 26
BSPP_02_27-30:Layout 4 12/05/11 14:34 Page 27

2.4
2
Anatomie et physiologie du système respiratoire
A. Généralités • le larynx se situe en avant de la partie inférieure du pharynx.
On le repère par le relief de la pomme d’Adam (cartilage
Pour fonctionner, les cellules de l’organisme ont besoin de
thyroïde) qui est plus volumineux chez l’homme et est limité
différents éléments dont un qui est indispensable : l’O2.
latéralement par la glande thyroïde.
Toute diminution de l’oxygénation cellulaire entraîne des
Son rôle est de :
troubles pratiquement immédiats. Toute privation brutale
- permettre le passage de l’air entre les voies aériennes
d’O2 (fausse-route, arrêt respiratoire, défaillance circulatoire
supérieures et inférieures ;
aiguë) entraîne la mort en quelques minutes.
- protéger les voies aériennes inférieures de l’inhalation
Le travail des cellules produit un certain nombre de déchets
accidentelle d’un corps étranger. Lors de la déglutition, le
qui doivent être éliminés sous peine d’un « empoison-
larynx s’élève, la base de la langue pousse et abaisse
nement » de l’organisme. Celui-ci peut être plus ou moins
l’épiglotte qui vient obstruer l’orifice supérieur de la
rapide en fonction du degré de production et d’élimination
trachée (la glotte).
de ces déchets (CO2…).
Pour comprendre le cheminement de l’O2 de l’air ambiant Au niveau de la glotte se trouvent les cordes vocales qui en
vers la cellule située au plus profond de l’organisme, et vibrant créent les sons.
l’élimination du CO2, il est nécessaire de connaître les
éléments d’anatomie qui permettent le transport de ces gaz. Les voies aériennes supérieures

Trajet de l’air

B. L’appareil respiratoire
Pour pouvoir arriver jusqu’aux cellules, l’O2 doit pénétrer
dans notre corps par la respiration, puis être distribué aux Nez
cellules par la circulation. Les organes de l’appareil respi- Fosses
ratoire qui permettent d’assurer cette distribution sont : nasales
• les voies aériennes supérieures, composées de la bouche, Bouche
du nez et des fosses nasales, du pharynx et du larynx ; Luette
• les voies aériennes inférieures, composées de la trachée, Langue Pharynx
des bronches et bronchioles, et des poumons ; Épiglotte
• la cage thoracique et les muscles respiratoires. Glotte
Larynx
Pomme d’Adam
B. 1 Les voies aériennes supérieures (cartilage thyroïde)
Trachée
Les voies aériennes supérieures commencent au niveau du Œsophage
nez et de la bouche et se terminent au niveau du larynx.
Elles comprennent :
• la bouche, le nez et les fosses nasales qui assurent le
dépoussiérage, l’humidification et le réchauffement de
B.2 Les voies aériennes inférieures
l’air inspiré ;
• le pharynx, conduit unique, long de 12 à 14 cm qui est Les voies aériennes inférieures partent du lar ynx et vont
l’endroit où l’air est dirigé vers la trachée et les aliments jusqu’aux alvéoles pulmonaires. Elles comprennent :
vers l’œsophage qui est situé juste derrière la trachée. • la trachée qui fait suite au larynx. Elle débute juste après
Le réflexe de déglutition ferme la trachée au moment du les cordes vocales. C’est un tube rigide, qui se situe dans le
passage des aliments dans le pharynx pour éviter qu’ils ne plan médian devant l’œsophage. Elle est formée de 16 à 20
passent dans les voies aériennes, leur obstruction anneaux cartilagineux qui la maintiennent ouverte. Elle est
(fausse-route) pouvant être mortelle. tapissée de cellules qui sécrètent le mucus.
La présence d’aliments dans le pharynx provoque soit un Elle se divise en 2 bronches souches, une pour le poumon
réflexe de déglutition soit un réflexe de toux si les aliments droit et une pour le poumon gauche.
se dirigent vers la trachée. Ce réflexe est l’un des rares qui Son rôle est de permettre :
soient parfaitement au point à la naissance, sinon aucune - le passage de l’air vers les bronches ;
vie ne serait possible. Il est aboli lors des troubles de la - l’expulsion du mucus ou de corps étrangers des
conscience, des comas, ou dans certaines anesthésies bronches, grâce au réflexe de toux.
générales, imposant une mise rapide en PLS ou une intu- • les bronches : Après la carène, qui est l’endroit où la
bation trachéale pour protéger les voies aériennes. trachée se divise en 2 bronches souches droite et gauche,
Le pharynx a également pour fonction de participer à l’éla- la bronche souche droite est presque verticale alors que
boration de la voix en servant de chambre de résonance ; la bronche souche gauche forme un angle plus ouvert.

BSP 200.2 - Secours à victimes 27


BSPP_02_27-30:Layout 4 12/05/11 14:34 Page 28

Cela explique que la bronche droite risque plus d’être


obstruée par un corps étranger ou du liquide inhalés.
Les bronches, cartilagineuses au début, se divisent et
deviennent de plus en plus petites pour se terminer en
i Détails de l’arbre respiratoire

bronchioles ;
• les bronchioles sont des bronches dont le diamètre est Les bronches sont constituées par la même structure
inférieur à 1 mm. Leur structure, riche en fibres musculaires cartilagineuse que la trachée.
et dépour vue de cartilage, devient alors souple. Elles Les bronches souches, après leur entrée dans les
continuent à se diviser en une multitude de bronchioles, poumons, se divisent en bronches lobaires, une par lobe
qui se terminent par des lobules pulmonaires constitués pulmonaire. Chaque bronche lobaire va continuer à
d’alvéoles pulmonaires ; se ramifier en bronches de plus en plus petites en se
• les alvéoles pulmonaires sont les plus petites unités de divisant chaque fois en 2.
l’arbre aérien. Ce sont de petits sacs tapissés par une très Les alvéoles pulmonaires n’ont pas de structure rigide.
fine membrane qui les sépare d’un réseau de capillaires Elles sont maintenues ouvertes par le surfactant,
sanguins. C’est à ce niveau que vont se faire les échanges liquide tensioactif (bulle de savon). Il est absent dans
gazeux entre l’air et le sang. Au cours de l’inspiration, les poumons immatures des prématurés (avant
ce dernier se charge en O2 qui sera transporté vers les 35 semaines), ce qui provoque une détresse respiratoire
cellules. Le CO2 est ramené par voie sanguine vers les rapide dès la naissance.
poumons et éliminé lors de l’expiration ; Le surfactant est détruit lors de certaines intoxications
• les poumons sont situés de part et d’autre du médiastin gazeuses et noyades, provoquant un œdème aigu du
(espace situé entre les poumons, où se trouvent le cœur, poumon lésionnel.
les gros vaisseaux, la trachée, l’œsophage…) et occupent La structure élastique des petites bronches fait que
la presque totalité de la cage thoracique ; celles-ci peuvent se contracter, sous l’influence de
• la plèvre et la cavité pleurale qui : facteurs allergiques par exemple (asthme), ou se dilater.
- constituent une double enveloppe protectrice des poumons; Le poumon droit est divisé en 3 lobes (supérieur, moyen
- facilitent les mouvements respiratoires ; et inférieur). Le poumon gauche, plus petit pour laisser
- rendent les poumons solidaires de la cage thoracique. de la place au cœur, est divisé en deux lobes (supérieur
et inférieur).
Chaque poumon est enveloppé dans sa propre plèvre, La face interne de chaque poumon présente un
elle-même constituée de 2 feuillets : « creux », le hile pulmonaire, par où pénètrent les
• 1 feuillet viscéral qui tapisse l’extérieur des poumons ; bronches souches, les vaisseaux sanguins de la petite
• 1 feuillet pariétal qui adhère à la face interne de la cage circulation et les nerfs.
thoracique. Les 2 feuillets de la plèvre, chez un sujet sain, ne sont
séparés que par un mince film de liquide, ce qui les
Les voies aériennes inférieures rend solidaires. Il existe entre ces 2 feuillets une cavité
pleurale, cavité virtuelle, qui contient le liquide pleural,
lubrifiant qui permet les mouvements respiratoires. Ils
se comportent comme deux vitres séparées par une
mince pellicule d’eau. Ils glissent facilement l’un contre
l’autre, mais il est très difficile de les séparer en raison
de la tension superficielle entre eux.
Bronchiole
Veinules Par leur intermédiaire, les poumons deviennent
pulmonaires solidaires de la cage thoracique. Si l’un des feuillets
Artérioles pleuraux est perforé, de l’air ou du sang vient s’inter-
Sang
désoxygéné
pulmonaires
Réseau de caler entre les 2 feuillets (c’est le pneumothorax ou
Trachée capillaires l’hémothorax). Le poumon sous-jacent est alors plus
Poumon sanguins
Alvéoles ou moins comprimé du fait de son manque de tonicité.
Carène Alvéole pulmonaires
Bronches
Bronchioles
Sang oxygéné

Diaphragme Plèvre

28 BSP 200.2 - Secours à victimes


BSPP_02_27-30:Layout 4 12/05/11 14:34 Page 29

2.4 Anatomie et physiologie du système respiratoire

B.3 La cage thoracique et les muscles - les muscles intercostaux externes, occupant les espaces
de la respiration entre les 12 paires de côtes, dont la contraction
entraîne également l’augmentation du volume de la
Le cycle respiratoire comporte 2 phases entrecoupées
cage thoracique ;
d’une pause plus ou moins longue selon l’activité :
• l’inspiration, qui est un processus actif causé par la
- Les muscles expirateurs (abdominaux, intercostaux
internes) qui sont chargés de rétrécir la cage thoracique
2
contraction de muscles inspirateurs, dont la fonction est
et de faciliter ainsi l’expulsion de l’air contenu dans les
d’augmenter le volume de la cage thoracique et de provoquer
poumons. Ils n’interviennent que lorsque l’expiration est
une entrée d’air dans les poumons ;
forcée.
• l’expiration, qui est un processus normalement passif, dû
au relâchement de ces mêmes muscles. Néanmoins, elle La respiration est contrôlée de façon automatique par les
peut être forcée et faire intervenir des muscles expirateurs. centres nerveux situés dans le bulbe rachidien. Toutefois
l’inspiration et l’expiration peuvent être volontairement forcées.
La respiration nécessite la mise en œuvre d’éléments
Le volume d’air entrant ou sortant des poumons à chaque cycle
anatomiques :
de ventilation normale est appelé volume courant. Il représente
• la cage thoracique assure des fonctions de :
environ 0,5 litre chez l’adulte. Au repos 4 litres d’air et 5 litres
- protection des organes thoraciques ;
de sang transitent par les poumons chaque minute.
- expansion des poumons grâce à son squelette souple et
mobile ;
- point d’insertion des muscles inspirateurs et expirateurs ;
• les muscles de la respiration qui sont divisés en :
- un muscle inspirateur principal : le diaphragme, plancher
de la cage thoracique, augmente le volume de cette
dernière lorsqu’il se contracte, provoquant ainsi une
entrée d’air ;
- des muscles inspirateurs accessoires :
- les muscles du cou (scalènes et sterno-cléido-
mastoïdiens), qui interviennent lors d’un effort intense,
d’une détresse respiratoire,

Les mécanismes respiratoires

Inspiration normale Expiration normale Inspiration forcée Expiration forcée

Contraction du diaphragme Expulsion de l’air par L’action du diaphragme est Le volume d’air expulsé est
provoquant une entrée d’air relâchement du diaphragme. renforcée par celle des muscles augmenté grâce à l’action des
dans les poumons. intercostaux, éventuellement muscles expirateurs : intercostaux
par les muscles du cou. et abdominaux.

BSP 200.2 - Secours à victimes 29


BSPP_02_27-30:Layout 4 12/05/11 14:34 Page 30

C. L’oxygène et l’air ambiant Par ailleurs une hyper-oxygénation de l’air entraîne des
L’air que nous respirons contient 21 % d’oxygène (O2), 78 % troubles tels que des convulsions, des atteintes
d’azote (N2) et 1 % de gaz rares. Lorsque l’air contient entre oculaires… Toutefois, ces situations se rencontrent très
21 % et 18 % d’O2, l’oxygénation de l’organisme est correcte. rarement (caisson hyperbare, couveuse, certains
En deçà, les premiers troubles se manifestent immédiatement. milieux industriels…).

À une concentration inférieure ou égale à 6 %, l’arrêt


cardiaque est quasi instantané (2 à 3 inspirations).
D. Les échanges gazeux
Après avoir emprunté les voies aériennes supérieures et

i
inférieures, l’O2 arrive dans les alvéoles pulmonaires. Il va
Les besoins en oxygène devoir alors successivement traverser les parois de l’alvéole,
du capillaire pulmonaire et la membrane des globules rouges
pour se fixer sur l’hémoglobine formant ainsi l’oxyhémo-
Le pourcentage d’O2 est constant dans l’air ambiant
globine (HbO2).
(21 %), que ce soit au niveau de la mer ou en altitude.
Arrivé à destination, l’O2 se désolidarise de l’hémoglobine,
La seule différence réside dans la « pression partielle »
retraverse la membrane des globules rouges puis la paroi
de cet O2.
des capillaires afin de pénétrer dans les cellules où il sera
Au niveau de la mer, la pression atmosphérique, et
utilisé.
donc la pression partielle de l’O2 dans l’air, est plus forte
Le CO2 produit par le travail des cellules va être transporté
qu’au sommet de l’Everest. En conséquence, l’O2
par le sang, sous forme combinée à l’hémoglobine, et sous
passera plus facilement dans le sang au niveau de la
forme dissoute dans le plasma jusqu’au niveau des alvéoles
mer qu’au sommet de l’Everest (hypoxie d’altitude).
pulmonaires, et sera rejeté vers l’extérieur lors de l’expiration.
De même, en plaçant une victime d’intoxication au
Ainsi, le bon fonctionnement des échanges gazeux nécessite:
monoxyde de carbone (CO) dans un caisson hyperbare,
• un libre passage de l’air de l’extérieur jusqu’aux alvéoles
où la pression partielle en O2 est augmentée, on favorise
pulmonaires ;
la fixation de l’O2 sur l’hémoglobine à la place du CO
• une mécanique respiratoire correcte ;
(lors d’une intoxication au CO, ce dernier se fixe sur
• une intégrité des alvéoles pulmonaires ;
l’hémoglobine – pour former la carboxyhémoglobine
• un fonctionnement correct de la pompe cardiaque ;
(HbCO) – avec une affinité environ 200 fois supérieure
• une intégrité du réseau vasculaire ;
à celle de l’O2).
• une quantité de sang circulant suffisante ;
Au cours du cycle de la respiration, la composition du
• une quantité de globules rouges suffisante dans le sang.
mélange est modifiée dans les proportions suivantes :
Chacun de ces niveaux peut être l’objet d’un dysfonction-
% de l’air inspiré % de l’air expiré nement qui va entraîner différentes atteintes organiques et
des gestes de secours adaptés.
O2 21 16
CO2 0,04 4
N2 et gaz rares 78 78

Vapeur d’eau Variable Saturé

Les manifestations cliniques en fonction du


pourcentage d’O2 dans l’air inspiré sont :

% O2
Manifestations cliniques
21
Atmosphère respirable
18
Altération des capacités intellectuelles et
physiques (cardiaques et respiratoires)
16
Fatigue, bâillements
14
Manifestations cliniques notables pouvant
devenir irréversibles
12
Pouls rapide, malaises, vertiges
10
Nausées, évanouissement rapide
8
Coma après quelques secondes (20 à 40)
6 Arrêt cardiaque quasi instantané
(hypoxie, anoxie)
0

30 BSP 200.2 - Secours à victimes


BSPP_02_31-46:Layout 1 12/05/11 14:39 Page 31

2.5
Anatomie et physiologie du système circulatoire 2

A. Généralités qualité de la circulation s’apprécie aux extrémités,


Le système cardio-vasculaire est divisé en 2 parties c’est-à-dire aux endroits où les artères sont très fines
principales : (capillaires artériels) et affleurent la surface : ongles des
• le système circulatoire, comprenant le cœur, agissant doigts, des orteils, lobes des oreilles… La coloration est
comme une pompe, et les vaisseaux sanguins, où circule également bien visible au niveau des muqueuses,
le sang ; revêtement humide qui tapisse les orifices : intérieur
• le système lymphatique, comprenant les ganglions et les des lèvres, face interne des paupières (conjonctives).
vaisseaux lymphatiques, où circule la lymphe. Ce système
permet le drainage tissulaire et le transport des grosses
protéines absorbées au niveau de l’intestin grêle. Il parti- B. Le cœur
cipe aussi à l’épuration de certains déchets ainsi qu’à
l’immunité de l’organisme. Malgré son importance, il ne B.1 Généralités
sera pas abordé dans ce document.
Le cœur est un organe musculaire creux qui se situe dans
La fonction circulatoire : la cage thoracique, entre les deux poumons, dans le
• assure la distribution de l’O2 des poumons à tout médiastin entre le sternum et la colonne vertébrale. Oblique,
l’organisme ; il présente une base en haut et une pointe (ou apex) en bas,
• participe à l’élimination des déchets produits par le travail légèrement décalée vers la gauche (1/3 partie droite et
des cellules (CO2, urée…), en assurant leur transport vers 2/3 partie gauche).
les lieux d’élimination ; Son poids à l’âge adulte est de 270 g chez l’homme et de
• participe au bon fonctionnement de l’organisme en 260 g chez la femme.
transportant des protéines, glucides, lipides, hormones, Les deux parties du cœur sont très inégales, la gauche étant
facteurs de coagulation… beaucoup plus volumineuse que la droite (environ 2/3 pour
1/3). De même, les parois de ventricules sont beaucoup
Pour que le système circulatoire soit efficace, il faut :
plus épaisses que celle des oreillettes.
• une pompe avec une fréquence et une force d’éjection
adaptée ;
B.2 Les enveloppes cardiaques
• des vaisseaux capables de se contracter et se dilater ;
• un liquide circulant en quantité suffisante et de qualité Le cœur est formé par 3 couches tissulaires qui sont,
(nombre de globules rouges qui transportent l’O2). de l’extérieur vers l’intérieur :
• le péricarde, qui entoure le cœur ;
• le myocarde, qui est la couche la plus épaisse. C’est le

i
muscle cardiaque proprement dit. Il est composé de fibres
Les échanges gazeux musculaires dont certaines possèdent une activité
spontanée;
Pour comprendre la fonction circulatoire, il faut suivre • l’endocarde, qui est la couche la plus interne.
le trajet d’un globule rouge, cellule du sang spécialisée
dans le transport des gaz respiratoires. Le globule rouge

i
se charge en O2 au niveau des vaisseaux sanguins qui
tapissent les alvéoles pulmonaires. Il est conduit au La paroi cardiaque
cœur par des veines puis, à l’occasion d’une contraction
du muscle cardiaque, est chassé brutalement dans les La paroi cardiaque comprend :
artères, qui amènent le sang sous haute pression dans • Le péricarde qui comporte 2 feuillets :
toutes les parties du corps. Arrivé dans un organe, il - l’un, externe, est relié par des ligaments aux organes
cède son O2 aux cellules de celui-ci et il se charge de voisins (sternum, vertèbres, trachée, œsophage…) et
CO2, déchet gazeux rejeté par la respiration des cellules, sert au maintien du cœur en place dans le
avant de rejoindre le cœur en parcourant des veines où médiastin ;
le sang circule à basse pression. Du cœur, il est renvoyé - l’autre, interne, est appliqué contre le myocarde.
vers les poumons, où il se débarrasse du déchet
respiratoire qu’il transporte avant de se charger à Ces 2 feuillets sont séparés par un espace virtuel qui,
nouveau en O2 pour un nouveau cycle. Il lui faut en comme la plèvre, contient un petit film liquidien
moyenne trente secondes pour effectuer son périple. permettant le glissement des feuillets l’un par
rapport à l’autre.
Le sang qui circule sous la peau est responsable de la En cas d’inflammation ou d’infection (péricardite), ces
coloration et en partie de la température de celle-ci. La deux feuillets peuvent se dissocier et se remplir d’un

BSP 200.2 - Secours à victimes 31


BSPP_02_31-46:Layout 1 12/05/11 14:39 Page 32

liquide (épanchement péricardique) qui peut gêner Au niveau de la face postérieure de l’oreillette gauche, arrivent
les contractions cardiaques. les veines pulmonaires au nombre de quatre : deux droites
• Le myocarde qui avec l’utérus est le seul muscle strié et deux gauches.
du corps humain qui ne soit pas soumis au contrôle Du ventricule gauche, en avant et à droite de la valvule
de la volonté. mitrale, part une grosse artère : l’aorte. Dans cette aorte,
Les fibres du myocarde se contractent dans un ordre juste après son départ du ventricule gauche, se trouvent les
bien défini, oreillettes puis ventricules. valvules sigmoïdes aortiques, dont le rôle est, en se
Quand, pour différentes raisons, les fibres fermant, d’empêcher le retour du sang de l’aorte dans le
myocardiques ne répondent plus à cette loi et ventricule gauche.
travaillent chacune pour leur propre compte, il s’agit Le cœur droit comprend l’oreillette droite (OD) et le
d’une fibrillation qui, si elle touche les ventricules, est ventricule droit (VD).
appelée fibrillation ventriculaire. Ces 2 cavités communiquent par un orifice auriculo-
• L’endocarde qui tapisse les oreillettes et les ventriculaire doté d’une valvule : la valvule tricuspide dont le
ventricules. Par un certain nombre de replis, il forme rôle est, une fois fermée, d’empêcher le retour du sang du
les valves auriculo-ventriculaires. Certaines bactéries ventricule droit vers l’oreillette droite.
entraînant une infection de l’endocarde (endocardite) Au niveau de l’oreillette droite, dans sa partie supérieure,
peuvent se fixer sur les valves et les détruire. arrive la veine cave supérieure. Dans sa partie postérieure,
en dessous de la veine cave supérieure, arrive la veine cave
inférieure.
B.3 La structure interne du cœur
Au niveau de l’orifice auriculo-ventriculaire du ventricule droit,
Le cœur est divisé en 2 parties : un cœur droit (D) et un part l’artère pulmonaire où se trouvent les valvules
cœur gauche (G), qui ne communiquent pas entre eux (sauf sigmoïdes pulmonaires dont le rôle est, en se fermant,
en cas de malformation). Ces deux cœurs sont séparés l’un d’empêcher le retour du sang de l’artère pulmonaire dans le
de l’autre par les parois interauriculaires et interventricu- ventricule droit.
laires (encore appelées septum cardiaque).
Le cœur gauche et le cœur droit comportent chacun une B.4 La vascularisation du cœur
oreillette (O) et un ventricule (V), séparés l’un de l’autre par
Pour fonctionner, le myocarde reçoit du sang oxygéné par les
la paroi auriculo-ventriculaire.
artères coronaires droite et gauche, qui naissent de l’aorte
Le cœur gauche comprend l’oreillette gauche (OG) et le
et tapissent la paroi externe du cœur avant d’y pénétrer pour
ventricule gauche (VG). Ces 2 cavités communiquent par
se diviser en un vaste réseau de capillaires qui alimentent
un orifice auriculo-ventriculaire doté d’une valvule : la valvule
ses cellules. L’artère coronaire droite irrigue la face posté-
mitrale, dont le rôle est, une fois fermée, d’empêcher le
rieure du ventricule droit et l’artère coronaire gauche,
retour du sang du ventricule gauche vers l’oreillette gauche.
composée de l’artère circonflexe et de l’artère interventri-
culaire antérieure, irrigue le ventricule gauche et le septum
(paroi interventriculaire).

Le cœur La vascularisation du cœur

Veine cave supérieure Aorte


Tronc de l’artère
pulmonaire
Artères pulmonaires Aorte
Artères pulmonaires Tronc de
gauches (X2) l’artère
droites (X2)
pulmonaire
Veines pulmonaires Veine cave
Veines pulmonaires gauches (X2) supérieure
Oreillette gauche
droites (X2)
Artère coronaire
Oreillette gauche Oreillette droite gauche
Oreillette droite Valvule mitrale
Paroi auriculo- Artère coronaire
Valvules sigmoïdes droite Artère
ventriculaire interventriculaire
Valvule tricuspide aortiques Artère antérieure
interventriculaire
Valvules sigmoïdes Ventricule gauche postérieure
pulmonaires
Ventricule droit Ventricule gauche
Veine cave inférieure Paroi
interventriculaire

Ventricule droit

32 BSP 200.2 - Secours à victimes


BSPP_02_31-46:Layout 1 17/05/11 11:25 Page 33

2.5 Anatomie et physiologie du système circulatoire

B.5 La contraction cardiaque parasympathique (encore appelé nerf X, vague ou pneu-


mogastrique), qui exerce un effet ralentisseur permanent
La contraction des oreillettes et des ventricules se fait en
sur le cœur, et du sympathique, qui a un rôle d’accélérateur
2 temps :
intermittent.
1. Les oreillettes se contractent les premières et envoient
le sang dans les ventricules. C’est la systole auriculaire Le rythme cardiaque est donc la résultante d’un compromis 2
qui est une contraction de faible puissance. entre l’influence du sympathique et du parasympathique
2. Les ventricules vont immédiatement se contracter et dont les médiateurs chimiques principaux sont :
pulser le sang avec force dans l’artère aorte et l’artère • l’adrénaline pour le sympathique,
pulmonaire. C’est la systole ventriculaire. • l’acétylcholine pour le parasympathique.
La systole est suivie d’une période de repos, la diastole, qui L’hyperactivité du ner f vague peut provoquer un ralentis-
va permettre aux oreillettes de se remplir de façon passive. sement extrême du rythme cardiaque entraînant un malaise
Ces 3 phases constituent le cycle cardiaque, communément important, « malaise vagal », avec éventuellement une perte
réduit à deux phases systole et diastole. de connaissance.
Le cycle cardiaque

3 i Le système d’innervation interne

L’automatisme interne du cœur fonctionne grâce à des


2 4 petits groupes de cellules spécialisées contenues dans
le myocarde, qui initient et conduisent les impulsions
électriques responsables des contractions coordonnées
Systole et synchronisées du muscle cardiaque. Ces cellules
auriculaire
constituent le tissu nodal.
L’influx nerveux prend naissance au niveau du nœud
sinusal (ou nœud sino-auriculaire), situé en haut de
Systole
ventriculaire l’oreillette droite. Il émet des impulsions spontanément
Diastole entre 120 et 140 battements par minute, mais le tonus
vagal permanent le ramène à 60 à 80 battements par
minute.
L’excitation électrique ainsi créée se propage dans la
1 5 paroi des 2 oreillettes et se concentre au niveau de la
paroi auriculo-ventriculaire en rejoignant un 2e nœud
« relais » : le nœud auriculo-ventriculaire.
Partant de ce nœud, un faisceau nerveux longe la paroi
interventriculaire et se divise rapidement en 2 branches,
Diastole 1 Remplissage des oreillettes une droite et une gauche : c’est le faisceau de His.
Faisant suite à ce faisceau, l’influx nerveux va suivre
un réseau très ramifié et très fin qui s’enfonce vers la
2 Ouverture des valves pointe du cœur : c’est le réseau de Purkinje, qui va
Systole
auriculo-ventriculaires innerver l’ensemble des ventricules.
auriculaire 3 Remplissage des ventricules
Systole Le tissu nodal du cœur
Systole 4 Contraction des ventricules
ventriculaire
5 Éjection du sang des ventricules
vers les artères

B.6 La double innervation du cœur Nœud


sinusal
Le cœur présente une double innervation :
• un système d’innervation interne (ou intrinsèque) situé
Nœud
dans les parois même du cœur. Il génère spontanément auriculo-
des stimuli électriques. Ceux-ci, en se propageant, entraînent ventriculaire
les contractions des oreillettes et des ventricules. Ce
système assure le fonctionnement autonome du cœur ; Faisceau
• un système d’innervation externe (ou extrinsèque) de His
qui est soumis à l’action du système nerveux autonome
qui peut accélérer le cœur ou augmenter la force de ses
contractions (sympathique), ou le ralentir (parasympa-
thique). Pour ce faire, il reçoit une innervation du plexus
Réseau
ner veux situé sur la partie horizontale de la crosse de de Purkinje
l’aorte. Ce plexus est formé par des rameaux du

BSP 200.2 - Secours à victimes 33


BSPP_02_31-46:Layout 1 17/05/11 11:25 Page 34

Seules les valves mitrale, tricuspide, aortique ou pulmonaire

i
altérées peuvent, si elles ne sont plus étanches, laisser le
Les moyens d’investigation sang revenir en arrière.
et de surveillance du cycle cardiaque
La circulation sanguine repose sur 2 circulations, commu-
Ils sont nombreux, toutefois les plus connus sont : nément appelées petite et grande circulations, qui se
• L’auscultation composent chacune en un système artériel et un système
L’écoute au moyen du stéthoscope rend compte de la veineux.
régularité et de la pertinence du cycle. L’auscultation
permet essentiellement de déceler : La circulation sanguine
- des troubles du rythme cardiaque ;
- des problèmes au niveau des différentes valves du Petite circulation :
cœur: perception de souffles cardiaques ou de bruits Le sang passe par
anormaux. les poumons :
il libère le CO2
• L’électrocardiogramme (ECG) et se charge en O2
Il permet d’enregistrer l’activité électrique du cœur
tout au long du cycle cardiaque. L’ECG normal comporte
5 ondes qui, par convention, ont été appelées P, Q, R, Le ventricule Le sang chargé
S et T. droit propulse en O2 dans les
L’onde P apparaît quand l’influx, né dans le nœud le sang chargé poumons est
sinusal, diffuse dans les oreillettes. Elle est suivie de en CO2 vers renvoyé vers
les poumons Poumons l’oreillette gauche
la contraction de ces dernières. Le complexe QRS
correspond à la propagation de l’influx dans les
ventricules et débute juste avant la contraction de
ces derniers. L’onde T correspond à la relaxation du
muscle ventriculaire.
L’aspect des ondes, l’intervalle de temps entre les
cycles et entre les parties du cycle fournissent des Le ventricule
informations très importantes concernant l’état du Le sang chargé en Cœur gauche renvoie
CO2 regagne le sang
myocarde et du système de conduction cardiaque. Veines Artères
l’oreillette droite riche en O2
vers l’ensemble
Électrocardiogramme de l’organisme

Au niveau des organes le sang libère


son O2 et se charge en CO2
Grande circulation
Le sang riche en O2
alimente les tissus
et les organes

• La grande circulation (ou circulation systémique) part du


ventricule gauche et finit à l’oreillette droite. Elle se
répartit sur 2 systèmes :
• L’échographie - le système artériel :
C’est une image générée par un appareil utilisant des l’aorte, plus grosse artère du corps humain, part du ven-
ultrasons. Elle permet, entre autres, d’étudier l’activité tricule gauche et se ramifie en de nombreuses branches
cardiaque en temps réel, de mesurer les pressions qui alimentent tous les organes. Elle transporte un sang
dans les oreillettes et les ventricules, et de vérifier riche en O2 et pauvre en CO2.
l’étanchéité des valves. - le système veineux
le retour veineux, des organes vers l’oreillette droite,
comporte un sang riche en CO2 et pauvre en O2.
Ce sang passe ensuite de l’oreillette droite dans le ven-
C. La circulation tricule droit, c’est le point de passage obligé entre la
grande et la petite circulation.
C.1 La circulation sanguine
• La petite circulation part du ventricule droit et se termine
La compréhension de l’organisation de la circulation dans l’oreillette gauche. Elle se répartit sur 2 systèmes :
sanguine repose sur le principe fondamental suivant : - le système artériel :
• les artères quittent le cœur à partir des ventricules ; l’artère pulmonaire part de la partie supérieure du
• les veines reviennent au cœur au niveau des oreillettes. ventricule droit. Elle transporte un sang riche en CO2 et
• la circulation est en sens unique. pauvre en O2 vers les poumons, où elle se divise en

34 BSP 200.2 - Secours à victimes


BSPP_02_31-46:Layout 1 17/05/11 11:25 Page 35

2.5 Anatomie et physiologie du système circulatoire

• les artères ont un débit important et une pression élevée.


artères pulmonaires droite et gauche. À l’intérieur du
Elles sont chargées de diriger le sang de la sortie du cœur
poumon, chaque artère se ramifie en artères plus petites
vers les capillaires. Elles ont un pouvoir de distension
puis en artérioles, prolongées par des capillaires.
100 fois moindre que les veines et leur tonus permanent
Le CO2 passe alors du sang vers les alvéoles pulmonaires
joue un rôle dans la régulation de la pression artérielle ;
pour être évacué vers l’extérieur lors de l’expiration.
- le système veineux :
Une artère sectionnée peut être comprimée, mais l’arrêt 2
du saignement est plus difficile que pour une veine et
faisant suite aux capillaires artériels, les capillaires
nécessite souvent une réparation chirurgicale.
veineux contenant le sang oxygéné se réunissent et se
• les artérioles ont un diamètre inférieur à 0,5 mm et
prolongent par des veinules, qui vont former finalement
présentent une structure plus rudimentaire ;
deux veines pulmonaires pour chaque poumon.
• les capillaires artériels, partie terminale du système artériel,
Les 4 veines pulmonaires ramènent le sang oxygéné à
sont de tous petits vaisseaux (diamètre: 8 microns), dont
l’oreillette gauche.
la paroi extrêmement fine et très simple (une seule couche
Ce sang passe ensuite de l’oreillette gauche dans le
de cellules) permet les échanges gazeux et hydro-électroly-
ventricule gauche. C’est le point de passage obligé entre
tiques avec l’organisme. Ils constituent la microcirculation.
la petite et la grande circulation.
Ils permettent notamment le passage de l’O2, transporté
par les globules rouges, du sang vers les tissus. Ils consti-
C.2 Les vaisseaux sanguins
tuent un véritable maillage autour des organes et sont
La circulation sanguine entre le cœur, les organes et les reliés aux capillaires veineux qui leur font face.
tissus périphériques, est assurée par des artères (qui
s’éloignent du cœur) et des veines (qui reviennent au cœur).
Le système artériel est composé des artères, des artérioles
et des capillaires artériels : i La structure des vaisseaux sanguins

Le système artériel La structure générale des gros vaisseaux est composée


d’une lumière centrale entourée d’une paroi divisée en
Artère carotide 3 couches.
gauche
Artère
carotide Adventice
Artère
droite sous-clavière Média
Artère gauche
sous-clavière Artère axillaire
droite Intima
gauche
Tronc Arc aortique
brachio-
céphalique Artère brachiale
gauche

Artère radiale Lumière


gauche

Aorte
abdominale
Artère ulnaire
droite

De la lumière vers l’extérieur, on trouve :


• l’intima, composée d’une couche unique de cellules ;
• la média, épaisse, qui contient des fibres élastiques et
musculaires ;
Artère iliaque
gauche
• l’adventice, solide, qui est la couche externe de soutien.
Artère fémorale
gauche

Artère poplitée
gauche

Artère tibiale
gauche

Artère dorsale
du pied

BSP 200.2 - Secours à victimes 35

Vous aimerez peut-être aussi