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2.3
2
Anatomie et physiologie du système nerveux
A. Généralités • Le cerveau est une masse ovale de 1 300 g chez la femme
et de 1 400 g chez l’homme. Il est situé dans la boîte
Le système ner veux dirige le fonctionnement du corps
crânienne et est relié à la partie supérieure de la moelle
humain par l’envoi, la réception et le traitement des influx
épinière. Il se compose de 2 hémisphères séparés par un
nerveux. L’ensemble des muscles et des organes du corps
sillon incomplet (sillon ou scissure interhémisphérique).
humain ont besoin de ces influx pour fonctionner.
Les hémisphères sont creusés de profonds sillons : les
2 systèmes travaillent simultanément pour assurer le
circonvolutions cérébrales.
fonctionnement global du système nerveux :
La partie superficielle des hémisphères est constituée par
• le système nerveux central ;
des cellules cérébrales (les neurones) et forme le cortex
• le système nerveux périphérique.
cérébral (l’aspect grisâtre de cette zone l’a fait appeler
substance grise).
Le système nerveux central
Les couches plus profondes sont constituées par des
Il est constitué : fibres ner veuses qui prolongent ces neurones et qui
• du cerveau ; conduisent l’influx nerveux. Elles sont entourées par une
• du tronc cérébral ; gaine blanche ou gaine de myéline (l’aspect blanchâtre de
• du cervelet ; cette zone l’a fait appeler substance blanche).
• de la moelle épinière. D’un point de vue anatomique le cer veau comprend
l’ensemble des structures formant le télencéphale,
Le cerveau, le tronc cérébral et le cervelet sont les parties
c’est-à-dire les hémisphères cérébraux, et le diencéphale,
du système nerveux central situées dans la boîte crânienne
partie centrale qui comprend l’hypothalamus.
et constituent l’encéphale.
Il permet :
• la vie relationnelle. Il gère les informations provenant de
l’extérieur et qui permettent de percevoir l’environnement,
analyse ces informations et donne les ordres nécessaires
pour s’adapter à cet environnement et y évoluer. Ces
i Détail sur l’encéphale
actions sont contrôlées et volontaires. Il est également le Au sein de la substance blanche, existent des noyaux
siège de la pensée consciente et le centre de la réflexion de substance grise comme l’hypothalamus. Ce dernier
et de la mémoire. intervient dans la régulation de l’eau de l’organisme
• la vie « automatique » du corps humain tant en période (sensation de soif, sécrétion d’hormones par des
de veille que de sommeil : maintient de la température glandes spécialisées qui empêcheront la sortie de l’eau,
corporelle, maintient et régulation de la pression artérielle, ou, au contraire, excrétion de l’urine ou de la sueur),
des mouvements respiratoires, du mouvement des intes- dans la notion de faim, dans le cycle du sommeil ou la
tins… Il échappe presque totalement au contrôle de la température corporelle…
volonté et dépend de 2 systèmes opposés : Chaque hémisphère est divisé en lobes qui prennent le
- le système sympathique qui fonctionne en permanence ; nom de l’os du crâne sous lequel ils se trouvent (frontal,
- le système parasympathique qui s’oppose au précédent. pariétal, temporal, occipital). Ils gèrent les fonctions
sensitives et motrices (vision, ouïe, odorat, parole
Le système nerveux périphérique motricité…). Ils contrôlent la partie opposée du corps
et les différentes zones sont en interaction. C’est aussi
Il est constitué de nombreux ner fs qui sortent de l’encé- le siège des activités mentales supérieures : parole,
phale ou de la moelle épinière. lecture, raisonnement, mémoire… Il existe donc une
Il permet la transmission des informations sous forme véritable sectorisation des hémisphères cérébraux :
d’influx nerveux qui provenant de la périphérie vont vers le chaque zone commande une fonction.
cerveau ou qui vont du cerveau vers la périphérie.
B. Le système nerveux central • Le tronc cérébral est situé sous et en arrière des hémi-
sphères cérébraux et contient :
B.1 L’encéphale - le cerveau basal (ou mésencéphale), qui régule des fonc-
tions involontaires comme la croissance, le métabolisme,
L’encéphale est composé de 3 parties :
le sommeil…
• le cerveau ;
- le pont;
• le tronc cérébral ;
- bulbe rachidien, qui est une voie de connexion entre le
• le cervelet.
cerveau et la moelle épinière ; c’est là que se trouvent les
centres de la respiration, de l’automatisme cardiaque,
de la dilatation ou du resserrement des vaisseaux sanguins envoyant des signaux de régulation vers les neurones
(vasomotricité), de la toux réflexe, de la déglutition et du moteurs de l’encéphale et de la moelle.
vomissement, de l’éveil et de la vigilance ;
- les noyaux des nerfs crâniens sont également situés B.2 La moelle épinière
dans le tronc cérébral.
Partie allongée et cylindrique du système nerveux central, la
L’encéphale moelle épinière fait suite au bulbe rachidien et s’étend
jusqu’à la 1re ou 2e vertèbre lombaire. Elle mesure environ
Postérieur Antérieur 45 cm de long chez l’adulte et donne naissance, en partie
terminale, à des racines ner veuses longues appelées
« la queue-de-cheval ».
La moelle est contenue dans un canal vertébral : le canal
rachidien qui la protège.
La moelle, à l’exception des nerfs crâniens, est le seul tissu
qui relie le cerveau au reste du corps.
Le système nerveux
Bulbe rachidien
C1
Canal rachidien
Moelle épinière
T12
L1
L2
Queue-de-cheval
Vue en coupes
La moelle épinière
Substance grise
Substance blanche
i Double innervation :
sympathique et parasympathique
Boutons
synaptiques
i Les nerfs
2.4
2
Anatomie et physiologie du système respiratoire
A. Généralités • le larynx se situe en avant de la partie inférieure du pharynx.
On le repère par le relief de la pomme d’Adam (cartilage
Pour fonctionner, les cellules de l’organisme ont besoin de
thyroïde) qui est plus volumineux chez l’homme et est limité
différents éléments dont un qui est indispensable : l’O2.
latéralement par la glande thyroïde.
Toute diminution de l’oxygénation cellulaire entraîne des
Son rôle est de :
troubles pratiquement immédiats. Toute privation brutale
- permettre le passage de l’air entre les voies aériennes
d’O2 (fausse-route, arrêt respiratoire, défaillance circulatoire
supérieures et inférieures ;
aiguë) entraîne la mort en quelques minutes.
- protéger les voies aériennes inférieures de l’inhalation
Le travail des cellules produit un certain nombre de déchets
accidentelle d’un corps étranger. Lors de la déglutition, le
qui doivent être éliminés sous peine d’un « empoison-
larynx s’élève, la base de la langue pousse et abaisse
nement » de l’organisme. Celui-ci peut être plus ou moins
l’épiglotte qui vient obstruer l’orifice supérieur de la
rapide en fonction du degré de production et d’élimination
trachée (la glotte).
de ces déchets (CO2…).
Pour comprendre le cheminement de l’O2 de l’air ambiant Au niveau de la glotte se trouvent les cordes vocales qui en
vers la cellule située au plus profond de l’organisme, et vibrant créent les sons.
l’élimination du CO2, il est nécessaire de connaître les
éléments d’anatomie qui permettent le transport de ces gaz. Les voies aériennes supérieures
Trajet de l’air
B. L’appareil respiratoire
Pour pouvoir arriver jusqu’aux cellules, l’O2 doit pénétrer
dans notre corps par la respiration, puis être distribué aux Nez
cellules par la circulation. Les organes de l’appareil respi- Fosses
ratoire qui permettent d’assurer cette distribution sont : nasales
• les voies aériennes supérieures, composées de la bouche, Bouche
du nez et des fosses nasales, du pharynx et du larynx ; Luette
• les voies aériennes inférieures, composées de la trachée, Langue Pharynx
des bronches et bronchioles, et des poumons ; Épiglotte
• la cage thoracique et les muscles respiratoires. Glotte
Larynx
Pomme d’Adam
B. 1 Les voies aériennes supérieures (cartilage thyroïde)
Trachée
Les voies aériennes supérieures commencent au niveau du Œsophage
nez et de la bouche et se terminent au niveau du larynx.
Elles comprennent :
• la bouche, le nez et les fosses nasales qui assurent le
dépoussiérage, l’humidification et le réchauffement de
B.2 Les voies aériennes inférieures
l’air inspiré ;
• le pharynx, conduit unique, long de 12 à 14 cm qui est Les voies aériennes inférieures partent du lar ynx et vont
l’endroit où l’air est dirigé vers la trachée et les aliments jusqu’aux alvéoles pulmonaires. Elles comprennent :
vers l’œsophage qui est situé juste derrière la trachée. • la trachée qui fait suite au larynx. Elle débute juste après
Le réflexe de déglutition ferme la trachée au moment du les cordes vocales. C’est un tube rigide, qui se situe dans le
passage des aliments dans le pharynx pour éviter qu’ils ne plan médian devant l’œsophage. Elle est formée de 16 à 20
passent dans les voies aériennes, leur obstruction anneaux cartilagineux qui la maintiennent ouverte. Elle est
(fausse-route) pouvant être mortelle. tapissée de cellules qui sécrètent le mucus.
La présence d’aliments dans le pharynx provoque soit un Elle se divise en 2 bronches souches, une pour le poumon
réflexe de déglutition soit un réflexe de toux si les aliments droit et une pour le poumon gauche.
se dirigent vers la trachée. Ce réflexe est l’un des rares qui Son rôle est de permettre :
soient parfaitement au point à la naissance, sinon aucune - le passage de l’air vers les bronches ;
vie ne serait possible. Il est aboli lors des troubles de la - l’expulsion du mucus ou de corps étrangers des
conscience, des comas, ou dans certaines anesthésies bronches, grâce au réflexe de toux.
générales, imposant une mise rapide en PLS ou une intu- • les bronches : Après la carène, qui est l’endroit où la
bation trachéale pour protéger les voies aériennes. trachée se divise en 2 bronches souches droite et gauche,
Le pharynx a également pour fonction de participer à l’éla- la bronche souche droite est presque verticale alors que
boration de la voix en servant de chambre de résonance ; la bronche souche gauche forme un angle plus ouvert.
bronchioles ;
• les bronchioles sont des bronches dont le diamètre est Les bronches sont constituées par la même structure
inférieur à 1 mm. Leur structure, riche en fibres musculaires cartilagineuse que la trachée.
et dépour vue de cartilage, devient alors souple. Elles Les bronches souches, après leur entrée dans les
continuent à se diviser en une multitude de bronchioles, poumons, se divisent en bronches lobaires, une par lobe
qui se terminent par des lobules pulmonaires constitués pulmonaire. Chaque bronche lobaire va continuer à
d’alvéoles pulmonaires ; se ramifier en bronches de plus en plus petites en se
• les alvéoles pulmonaires sont les plus petites unités de divisant chaque fois en 2.
l’arbre aérien. Ce sont de petits sacs tapissés par une très Les alvéoles pulmonaires n’ont pas de structure rigide.
fine membrane qui les sépare d’un réseau de capillaires Elles sont maintenues ouvertes par le surfactant,
sanguins. C’est à ce niveau que vont se faire les échanges liquide tensioactif (bulle de savon). Il est absent dans
gazeux entre l’air et le sang. Au cours de l’inspiration, les poumons immatures des prématurés (avant
ce dernier se charge en O2 qui sera transporté vers les 35 semaines), ce qui provoque une détresse respiratoire
cellules. Le CO2 est ramené par voie sanguine vers les rapide dès la naissance.
poumons et éliminé lors de l’expiration ; Le surfactant est détruit lors de certaines intoxications
• les poumons sont situés de part et d’autre du médiastin gazeuses et noyades, provoquant un œdème aigu du
(espace situé entre les poumons, où se trouvent le cœur, poumon lésionnel.
les gros vaisseaux, la trachée, l’œsophage…) et occupent La structure élastique des petites bronches fait que
la presque totalité de la cage thoracique ; celles-ci peuvent se contracter, sous l’influence de
• la plèvre et la cavité pleurale qui : facteurs allergiques par exemple (asthme), ou se dilater.
- constituent une double enveloppe protectrice des poumons; Le poumon droit est divisé en 3 lobes (supérieur, moyen
- facilitent les mouvements respiratoires ; et inférieur). Le poumon gauche, plus petit pour laisser
- rendent les poumons solidaires de la cage thoracique. de la place au cœur, est divisé en deux lobes (supérieur
et inférieur).
Chaque poumon est enveloppé dans sa propre plèvre, La face interne de chaque poumon présente un
elle-même constituée de 2 feuillets : « creux », le hile pulmonaire, par où pénètrent les
• 1 feuillet viscéral qui tapisse l’extérieur des poumons ; bronches souches, les vaisseaux sanguins de la petite
• 1 feuillet pariétal qui adhère à la face interne de la cage circulation et les nerfs.
thoracique. Les 2 feuillets de la plèvre, chez un sujet sain, ne sont
séparés que par un mince film de liquide, ce qui les
Les voies aériennes inférieures rend solidaires. Il existe entre ces 2 feuillets une cavité
pleurale, cavité virtuelle, qui contient le liquide pleural,
lubrifiant qui permet les mouvements respiratoires. Ils
se comportent comme deux vitres séparées par une
mince pellicule d’eau. Ils glissent facilement l’un contre
l’autre, mais il est très difficile de les séparer en raison
de la tension superficielle entre eux.
Bronchiole
Veinules Par leur intermédiaire, les poumons deviennent
pulmonaires solidaires de la cage thoracique. Si l’un des feuillets
Artérioles pleuraux est perforé, de l’air ou du sang vient s’inter-
Sang
désoxygéné
pulmonaires
Réseau de caler entre les 2 feuillets (c’est le pneumothorax ou
Trachée capillaires l’hémothorax). Le poumon sous-jacent est alors plus
Poumon sanguins
Alvéoles ou moins comprimé du fait de son manque de tonicité.
Carène Alvéole pulmonaires
Bronches
Bronchioles
Sang oxygéné
Diaphragme Plèvre
B.3 La cage thoracique et les muscles - les muscles intercostaux externes, occupant les espaces
de la respiration entre les 12 paires de côtes, dont la contraction
entraîne également l’augmentation du volume de la
Le cycle respiratoire comporte 2 phases entrecoupées
cage thoracique ;
d’une pause plus ou moins longue selon l’activité :
• l’inspiration, qui est un processus actif causé par la
- Les muscles expirateurs (abdominaux, intercostaux
internes) qui sont chargés de rétrécir la cage thoracique
2
contraction de muscles inspirateurs, dont la fonction est
et de faciliter ainsi l’expulsion de l’air contenu dans les
d’augmenter le volume de la cage thoracique et de provoquer
poumons. Ils n’interviennent que lorsque l’expiration est
une entrée d’air dans les poumons ;
forcée.
• l’expiration, qui est un processus normalement passif, dû
au relâchement de ces mêmes muscles. Néanmoins, elle La respiration est contrôlée de façon automatique par les
peut être forcée et faire intervenir des muscles expirateurs. centres nerveux situés dans le bulbe rachidien. Toutefois
l’inspiration et l’expiration peuvent être volontairement forcées.
La respiration nécessite la mise en œuvre d’éléments
Le volume d’air entrant ou sortant des poumons à chaque cycle
anatomiques :
de ventilation normale est appelé volume courant. Il représente
• la cage thoracique assure des fonctions de :
environ 0,5 litre chez l’adulte. Au repos 4 litres d’air et 5 litres
- protection des organes thoraciques ;
de sang transitent par les poumons chaque minute.
- expansion des poumons grâce à son squelette souple et
mobile ;
- point d’insertion des muscles inspirateurs et expirateurs ;
• les muscles de la respiration qui sont divisés en :
- un muscle inspirateur principal : le diaphragme, plancher
de la cage thoracique, augmente le volume de cette
dernière lorsqu’il se contracte, provoquant ainsi une
entrée d’air ;
- des muscles inspirateurs accessoires :
- les muscles du cou (scalènes et sterno-cléido-
mastoïdiens), qui interviennent lors d’un effort intense,
d’une détresse respiratoire,
Contraction du diaphragme Expulsion de l’air par L’action du diaphragme est Le volume d’air expulsé est
provoquant une entrée d’air relâchement du diaphragme. renforcée par celle des muscles augmenté grâce à l’action des
dans les poumons. intercostaux, éventuellement muscles expirateurs : intercostaux
par les muscles du cou. et abdominaux.
C. L’oxygène et l’air ambiant Par ailleurs une hyper-oxygénation de l’air entraîne des
L’air que nous respirons contient 21 % d’oxygène (O2), 78 % troubles tels que des convulsions, des atteintes
d’azote (N2) et 1 % de gaz rares. Lorsque l’air contient entre oculaires… Toutefois, ces situations se rencontrent très
21 % et 18 % d’O2, l’oxygénation de l’organisme est correcte. rarement (caisson hyperbare, couveuse, certains
En deçà, les premiers troubles se manifestent immédiatement. milieux industriels…).
i
inférieures, l’O2 arrive dans les alvéoles pulmonaires. Il va
Les besoins en oxygène devoir alors successivement traverser les parois de l’alvéole,
du capillaire pulmonaire et la membrane des globules rouges
pour se fixer sur l’hémoglobine formant ainsi l’oxyhémo-
Le pourcentage d’O2 est constant dans l’air ambiant
globine (HbO2).
(21 %), que ce soit au niveau de la mer ou en altitude.
Arrivé à destination, l’O2 se désolidarise de l’hémoglobine,
La seule différence réside dans la « pression partielle »
retraverse la membrane des globules rouges puis la paroi
de cet O2.
des capillaires afin de pénétrer dans les cellules où il sera
Au niveau de la mer, la pression atmosphérique, et
utilisé.
donc la pression partielle de l’O2 dans l’air, est plus forte
Le CO2 produit par le travail des cellules va être transporté
qu’au sommet de l’Everest. En conséquence, l’O2
par le sang, sous forme combinée à l’hémoglobine, et sous
passera plus facilement dans le sang au niveau de la
forme dissoute dans le plasma jusqu’au niveau des alvéoles
mer qu’au sommet de l’Everest (hypoxie d’altitude).
pulmonaires, et sera rejeté vers l’extérieur lors de l’expiration.
De même, en plaçant une victime d’intoxication au
Ainsi, le bon fonctionnement des échanges gazeux nécessite:
monoxyde de carbone (CO) dans un caisson hyperbare,
• un libre passage de l’air de l’extérieur jusqu’aux alvéoles
où la pression partielle en O2 est augmentée, on favorise
pulmonaires ;
la fixation de l’O2 sur l’hémoglobine à la place du CO
• une mécanique respiratoire correcte ;
(lors d’une intoxication au CO, ce dernier se fixe sur
• une intégrité des alvéoles pulmonaires ;
l’hémoglobine – pour former la carboxyhémoglobine
• un fonctionnement correct de la pompe cardiaque ;
(HbCO) – avec une affinité environ 200 fois supérieure
• une intégrité du réseau vasculaire ;
à celle de l’O2).
• une quantité de sang circulant suffisante ;
Au cours du cycle de la respiration, la composition du
• une quantité de globules rouges suffisante dans le sang.
mélange est modifiée dans les proportions suivantes :
Chacun de ces niveaux peut être l’objet d’un dysfonction-
% de l’air inspiré % de l’air expiré nement qui va entraîner différentes atteintes organiques et
des gestes de secours adaptés.
O2 21 16
CO2 0,04 4
N2 et gaz rares 78 78
% O2
Manifestations cliniques
21
Atmosphère respirable
18
Altération des capacités intellectuelles et
physiques (cardiaques et respiratoires)
16
Fatigue, bâillements
14
Manifestations cliniques notables pouvant
devenir irréversibles
12
Pouls rapide, malaises, vertiges
10
Nausées, évanouissement rapide
8
Coma après quelques secondes (20 à 40)
6 Arrêt cardiaque quasi instantané
(hypoxie, anoxie)
0
2.5
Anatomie et physiologie du système circulatoire 2
i
muscle cardiaque proprement dit. Il est composé de fibres
Les échanges gazeux musculaires dont certaines possèdent une activité
spontanée;
Pour comprendre la fonction circulatoire, il faut suivre • l’endocarde, qui est la couche la plus interne.
le trajet d’un globule rouge, cellule du sang spécialisée
dans le transport des gaz respiratoires. Le globule rouge
i
se charge en O2 au niveau des vaisseaux sanguins qui
tapissent les alvéoles pulmonaires. Il est conduit au La paroi cardiaque
cœur par des veines puis, à l’occasion d’une contraction
du muscle cardiaque, est chassé brutalement dans les La paroi cardiaque comprend :
artères, qui amènent le sang sous haute pression dans • Le péricarde qui comporte 2 feuillets :
toutes les parties du corps. Arrivé dans un organe, il - l’un, externe, est relié par des ligaments aux organes
cède son O2 aux cellules de celui-ci et il se charge de voisins (sternum, vertèbres, trachée, œsophage…) et
CO2, déchet gazeux rejeté par la respiration des cellules, sert au maintien du cœur en place dans le
avant de rejoindre le cœur en parcourant des veines où médiastin ;
le sang circule à basse pression. Du cœur, il est renvoyé - l’autre, interne, est appliqué contre le myocarde.
vers les poumons, où il se débarrasse du déchet
respiratoire qu’il transporte avant de se charger à Ces 2 feuillets sont séparés par un espace virtuel qui,
nouveau en O2 pour un nouveau cycle. Il lui faut en comme la plèvre, contient un petit film liquidien
moyenne trente secondes pour effectuer son périple. permettant le glissement des feuillets l’un par
rapport à l’autre.
Le sang qui circule sous la peau est responsable de la En cas d’inflammation ou d’infection (péricardite), ces
coloration et en partie de la température de celle-ci. La deux feuillets peuvent se dissocier et se remplir d’un
liquide (épanchement péricardique) qui peut gêner Au niveau de la face postérieure de l’oreillette gauche, arrivent
les contractions cardiaques. les veines pulmonaires au nombre de quatre : deux droites
• Le myocarde qui avec l’utérus est le seul muscle strié et deux gauches.
du corps humain qui ne soit pas soumis au contrôle Du ventricule gauche, en avant et à droite de la valvule
de la volonté. mitrale, part une grosse artère : l’aorte. Dans cette aorte,
Les fibres du myocarde se contractent dans un ordre juste après son départ du ventricule gauche, se trouvent les
bien défini, oreillettes puis ventricules. valvules sigmoïdes aortiques, dont le rôle est, en se
Quand, pour différentes raisons, les fibres fermant, d’empêcher le retour du sang de l’aorte dans le
myocardiques ne répondent plus à cette loi et ventricule gauche.
travaillent chacune pour leur propre compte, il s’agit Le cœur droit comprend l’oreillette droite (OD) et le
d’une fibrillation qui, si elle touche les ventricules, est ventricule droit (VD).
appelée fibrillation ventriculaire. Ces 2 cavités communiquent par un orifice auriculo-
• L’endocarde qui tapisse les oreillettes et les ventriculaire doté d’une valvule : la valvule tricuspide dont le
ventricules. Par un certain nombre de replis, il forme rôle est, une fois fermée, d’empêcher le retour du sang du
les valves auriculo-ventriculaires. Certaines bactéries ventricule droit vers l’oreillette droite.
entraînant une infection de l’endocarde (endocardite) Au niveau de l’oreillette droite, dans sa partie supérieure,
peuvent se fixer sur les valves et les détruire. arrive la veine cave supérieure. Dans sa partie postérieure,
en dessous de la veine cave supérieure, arrive la veine cave
inférieure.
B.3 La structure interne du cœur
Au niveau de l’orifice auriculo-ventriculaire du ventricule droit,
Le cœur est divisé en 2 parties : un cœur droit (D) et un part l’artère pulmonaire où se trouvent les valvules
cœur gauche (G), qui ne communiquent pas entre eux (sauf sigmoïdes pulmonaires dont le rôle est, en se fermant,
en cas de malformation). Ces deux cœurs sont séparés l’un d’empêcher le retour du sang de l’artère pulmonaire dans le
de l’autre par les parois interauriculaires et interventricu- ventricule droit.
laires (encore appelées septum cardiaque).
Le cœur gauche et le cœur droit comportent chacun une B.4 La vascularisation du cœur
oreillette (O) et un ventricule (V), séparés l’un de l’autre par
Pour fonctionner, le myocarde reçoit du sang oxygéné par les
la paroi auriculo-ventriculaire.
artères coronaires droite et gauche, qui naissent de l’aorte
Le cœur gauche comprend l’oreillette gauche (OG) et le
et tapissent la paroi externe du cœur avant d’y pénétrer pour
ventricule gauche (VG). Ces 2 cavités communiquent par
se diviser en un vaste réseau de capillaires qui alimentent
un orifice auriculo-ventriculaire doté d’une valvule : la valvule
ses cellules. L’artère coronaire droite irrigue la face posté-
mitrale, dont le rôle est, une fois fermée, d’empêcher le
rieure du ventricule droit et l’artère coronaire gauche,
retour du sang du ventricule gauche vers l’oreillette gauche.
composée de l’artère circonflexe et de l’artère interventri-
culaire antérieure, irrigue le ventricule gauche et le septum
(paroi interventriculaire).
Ventricule droit
i
altérées peuvent, si elles ne sont plus étanches, laisser le
Les moyens d’investigation sang revenir en arrière.
et de surveillance du cycle cardiaque
La circulation sanguine repose sur 2 circulations, commu-
Ils sont nombreux, toutefois les plus connus sont : nément appelées petite et grande circulations, qui se
• L’auscultation composent chacune en un système artériel et un système
L’écoute au moyen du stéthoscope rend compte de la veineux.
régularité et de la pertinence du cycle. L’auscultation
permet essentiellement de déceler : La circulation sanguine
- des troubles du rythme cardiaque ;
- des problèmes au niveau des différentes valves du Petite circulation :
cœur: perception de souffles cardiaques ou de bruits Le sang passe par
anormaux. les poumons :
il libère le CO2
• L’électrocardiogramme (ECG) et se charge en O2
Il permet d’enregistrer l’activité électrique du cœur
tout au long du cycle cardiaque. L’ECG normal comporte
5 ondes qui, par convention, ont été appelées P, Q, R, Le ventricule Le sang chargé
S et T. droit propulse en O2 dans les
L’onde P apparaît quand l’influx, né dans le nœud le sang chargé poumons est
sinusal, diffuse dans les oreillettes. Elle est suivie de en CO2 vers renvoyé vers
les poumons Poumons l’oreillette gauche
la contraction de ces dernières. Le complexe QRS
correspond à la propagation de l’influx dans les
ventricules et débute juste avant la contraction de
ces derniers. L’onde T correspond à la relaxation du
muscle ventriculaire.
L’aspect des ondes, l’intervalle de temps entre les
cycles et entre les parties du cycle fournissent des Le ventricule
informations très importantes concernant l’état du Le sang chargé en Cœur gauche renvoie
CO2 regagne le sang
myocarde et du système de conduction cardiaque. Veines Artères
l’oreillette droite riche en O2
vers l’ensemble
Électrocardiogramme de l’organisme
Aorte
abdominale
Artère ulnaire
droite
Artère poplitée
gauche
Artère tibiale
gauche
Artère dorsale
du pied