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Nous avons vu qu’un « historique » n’a d’intérêt que par l’exploitation qui en est faite. Il
appartient à l’agent des méthodes du secteur de suivre les évolutions du comportement de
chaque équipement afin d’en déduire des priorités d’action.
En fait, ce sont les analyses quantitatives qui orientent le choix des actions d’amélioration,
donc les défaillances à approfondir pour pouvoir les corriger et les prévenir.
Sont saisies :
– les dates (jours, heures) d’interventions correctives, qui permettent d’en déduire les durées
de bon fonctionnement (TBF, time between failures) et leur moyenne (MTBF) ainsi que le
nombre N de défaillances. La saisie de ces durées permettra de caractériser la fiabilité de
l’équipement ;
– les durées d’intervention (TTR, time to repair) et leur moyenne (MTTR). La saisie
de ces données permettra de caractériser la maintenabilité de l’équipement.
Mises en familles
2- Diagrammes de Pareto
– le diagramme de Pareto en bâton, simple à utiliser, dont la lisibilité facile fait un bon outil
de communication ;
– les trois diagrammes de Pareto en NT, outil spécifique de la maintenance qui permet, outre
la détermination des éléments qui pénalisent le plus la disponibilité d’un équipement,
d’analyser les pistes d’action à mettre en œuvre.
En maintenance :
– 15 % des bons de travaux couvrent 65 % des heures d’atelier, mais aussi, en corollaire, 55%
des BT (bons de travaux) ne couvrent que 20 % de la charge de travail.
La méthode ABC permet donc au gestionnaire d’identifier des cibles d’actions prioritaires,
mais également de déterminer les éléments négligeables pour alléger l’étude.
La courbe de la figure 1 associe aux éléments classés portés en abscisses les critères cumulés
portés en ordonnées. Elle traduit des valeurs numériques de critère en pourcentages beaucoup
plus « parlants ».
Exemple : 17 850 €, est-ce important ? La réponse ne peut être que relative. Cette somme est
négligeable si elle représente 0,8 % d’un cumul étudié. Elle est importante si elle représente
88 % des valeurs cumulées.
Exemple : analyse du poids des différentes pannes sur l’indisponibilité d’un équipement
3. Réaliser un tableau ordonné (tableau 2) : classement des éléments par valeurs décroissantes
du critère.
Temps d’indisponibilité
Classement Intervention n° 0 T
cumulés
1 196 28 h
2 268 50 h
3 224 69 h
4 254 84 h
5 235 98 h
… … …
5. Interpréter la courbe.
Elle se fera manuellement ou par un tableur (Excel) ou avec l’aide d’une gestion de
maintenance assistée par ordinateur (GMAO), pour une période de relevé significative (d’une
semaine à un an). Le tableau 3 donne un exemple d’utilisation : soit 1 semaine de relevés pour
une machine d’insertion de composants électroniques. 55 interventions ont été relevées, dont
34 sous forme de micro-défaillances hautement répétitives liées principalement au mauvais
positionnement de la navette (déréglages). Cet échantillon hebdomadaire d’interventions
correctives correspond à 13,72 heures d’arrêt de production, qu’il est urgent de réduire.
Exercice d’application
C’est un outil dédié à l’analyse des défaillances. Il consiste à tracer 3 graphes portant
successivement en ordonnées :
N x MTTR = TTR, cumul des N durées d’intervention. Ce sera un indicateur de
non disponibilité
N : nombre de pannes enregistrées par familles. Ce sera un indicateur de non
fiabilité
MTTR : moyenne des durées d’intervention. Ce sera un indicateur de non
maintenabilité
Les abscisses seront ordonnées par criticité décroissante des familles analysées sur le 1er
graphe en N/T.
Exemple :
Graphe 1 : indicateur de non disponibilité : les familles C et F représentent 44% de
l’indisponibilité. La réduction des temps d’arrêt dus à C et F est donc prioritaire.
L’analyse des graphes 2 et 3 orientera les actions vers l’amélioration de la fiabilité
pour C et de la maintenabilité pour F.
Graphe 2 : indicateur de non fiabilité : ‘C’ est du type défaillance répétitive ainsi que
A et I. C devra être analysé prioritairement.
Graphe 3 : indicateur de non maintenabilité : F, H et G sont des pannes durables. F
devra être analysé prioritairement.
Graphe 1 en N/T : il a pour objectif l’amélioration de la disponibilité d’un équipement par
action sur les sous-ensembles qui dégradent la performance de l’ensemble. Ce graphe permet
de déterminer objectivement les pannes à analyser pour les réduire et de voir leur impact sur
la disponibilité.
Les analyses prévisionnelles de défaillance réalisées en phase de conception s’appuient sur l’expertise,
ou l’expérience acquise à partir des équipements en fonctionnement sur les sites industriels. Cette
connaissance du comportement « réel » repose sur les analyses post-défaillance. Elle est à relativiser
en fonction de l’environnement et des conditions de fonctionnement
Le diagramme d’Ishikawa est un outil qui permet d’identifier les causes possibles d’un effet
constaté et donc de déterminer les moyens pour y remédier.
La construction du diagramme d'Ishikawa est basée sur un travail de groupe. Il est élaboré en
plusieurs étapes :
Présentation
Il faut dans un premier temps définir clairement l’effet sur lequel on souhaite
directement agir.
Il est très important de parvenir au consensus sur la définition et les caractéristiques de
la question traitée.
Pour cela il faut :
Lister à l’aide de la méthode de « brainstorming » par exemple, toutes les causes
susceptibles de concerner le problème considéré.
Il faut bien approfondir et explorer toutes les dimensions d’une situation donnée
Classer par famille toutes les causes d’un problème déterminé (3 à 5 familles est un choix
raisonnable)
Il est important de bien visualiser, de façon claire, cette relation ordonnée de causes à effet.
Construction du diagramme
4) Inscrire sur des mini flèches, les causes rattachées à chacune des familles. Il faut veiller à
ce que toutes les causes potentielles apparaissent.
5) Rechercher parmi les causes potentielles exposées, les causes réelles du problème identifié.
Ce sera notamment la cause la plus probable qu’il restera à vérifier dans la réalité et à
corriger.
Exemple complet :
Pour étudier un effet, par exemple des rayures constatées sur des faces avant d’appareils, dans
le processus de fabrication :
On commence par définir les grandes catégories de causes puis on descend de proche en
proche jusqu'aux détails :
o La Main d’œuvre peut-elle être la cause de rayures ?
Oui, car elle est peut manipuler maladroitement et cogner les pièces,
porter des bijoux à arêtes vives, etc. Chacune de ces sous-causes sera
une branchette s’ajoutant à la branche main d’œuvre.
o Le milieu peut-il être cause de rayures ?
Oui, l’éclairage est insuffisant pour détecter les défauts en amont, le
poste de travail est sale, il reste des copeaux, l’outillage est susceptible
de toucher la pièce…
o La matière peut-elle être la cause de rayures ?
Oui, elle est trop tendre, sensible…
o La/les méthode(s) peu(ven)t-elle(s) être cause(s) de rayures ?
Oui, la pièce n’est pas encore froide lorsqu’on la manipule,
l’évacuation des débris, copeaux n’est pas prévue…
o Les machines peuvent-elles être causes de rayures ?
Oui, le dégagement d’outil est trop juste lorsque l’on retire la pièce, il y
a projection de matière…
o Le management peut-il être cause de rayures ?
? Probablement pas
o Les moyens financiers peuvent-ils être causes de rayures ?
? Probablement pas
Lorsqu'un diagramme est bien renseigné, il faut aller vérifier sur le site que les causes citées
engendrent réellement l'effet.
Lorsque les vraies causes sont identifiées, que les influences relatives de chaque cause (poids)
sont connues, il faut attaquer par priorité les causes aux influences prépondérantes.
On examine ensuite les effets des modifications, et l'on affiche le "poisson" réactualisé.
Lorsque l'on peut considérer que toutes les relations de causes à effet sont décrites et illustrées
de façon appropriée, le diagramme est complet.
3- Analyse des modes de défaillances, de leurs effets et de leur criticité (AMDEC)
- Définition
L’AMDEC est une méthode qualitative et inductive (méthode de travail qui part de faits, de
données brutes réelles et observables, pour aller vers l'explication de celles-ci). À partir des
visant à identifier les risques de pannes potentielles contenues dans un avant-projet de produit
ou de système, quelles que soient les technologies, de façon à les supprimer ou à les maîtriser.
Elle est normalisée par l’AFNOR : norme X 60-510 de décembre 1986.
- Histoire et évolution
La FME(C)A (failure mode effect critically analysis) a été mise au point vers 1960 dans
l’industrie aéronautique américaine. Dédiée à l’origine à la mise au point des produits,
l’industrie automobile a étendu son usage à la mise au point des procédés, puis des systèmes
de production vers 1980. De plus, alors que sa vocation initiale était prévisionnelle, l’outil a
été utilisé de façon « opérationnelle » pour améliorer des systèmes existants.
Les analyses AMDEC se font en groupe de travail : le principe est de constituer un groupe
de travail comprenant :
– les concepteurs qui ont établi l’avant-projet de l’équipement (partie opérative et/ou partie
commande) et qui maîtrisent les modes de fonctionnement ;
Remarque
Quand il s’agit d’AMDEC-produit, les commerciaux chargés de vendre ce produit ont leur
place légitime dans le groupe.
Il s’agit au départ de choisir et de délimiter l’étude à mener, en fonction des objectifs fixés
(atteindre une valeur de disponibilité donnée, ou seulement « déverminer »
les plus gros problèmes potentiels) et du délai accordé.
Sur un tableau, il faut définir les « lignes » (les composants) et les « colonnes » nécessaires
réparties en quatre grandes familles : analyse fonctionnelle, analyse de défaillance potentielle,
estimation de la criticité et mesures à appliquer. Prenons un exemple standard de feuille
AMDEC.
Analyse fonctionnelle
Elles se déduisent de la colonne 3, les effets étant envisagés localement au niveau du sous-
système étudié (colonne 5), et globalement comme conséquences possibles sur la mission du
système et sa sécurité (colonne 6).
Colonnes 7, 8 et 9
– G est l’indice de gravité. Il s’évalue à partir des effets (colonne 6) par une note
estimée de 1 (mineur) à 5 (catastrophique). Suivant les systèmes, la gravité «relative » peut
s’estimer sur plusieurs critères : sécurité des personnes, des biens, défauts de qualité, perte de
disponibilité, pénalisation de la production, etc.
Ic= G × O × D
Propositions d’améliorations
– modifications de conception,
– observations, recommandations.
Dans cet exemple, chaque élément du moteur électrique est identifié avec son mode de
défaillance potentiel, les effets de ce mode de défaillance, ainsi que des évaluations de gravité
(G), de fréquence (F) et de détection (D). Ces évaluations sont ensuite utilisées pour calculer
la criticité (C) de chaque mode de défaillance. Enfin, des actions recommandées sont
proposées pour réduire les risques associés à chaque mode de défaillance.
Veuillez noter que cet exemple est simplifié à des fins d'illustration. Dans une analyse
AMDEC réelle, il peut y avoir plus d'éléments, de modes de défaillance, d'effets et de détails
dans chaque catégorie d'évaluation.
On peut envisager qu’une défaillance serait que la tôle ne soit pas coupée ou mal coupée. A
partir de ces deux modes de défaillance, on peut définir l’effet de la défaillance.