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P1 Chapitre I Notions fondamentales

I. Chapitre1 : Notions fondamentales

I.1. INTRODUCTION
Les principes physiques de l'électromagnétisme, utilisés pour comprendre le fonctionnement
des antennes, seront présentés dans ce chapitre.

Une antenne (Antenna en Anglais) peut être définie comme "un dispositif généralement
métallique (comme une tige ou un fil) pour émettre ou recevoir des ondes radio". Le standard
IEEE définis l'antenne comme "un moyen d'émettre ou de recevoir des ondes radio".

Les antennes servent pour communiquer sur de grandes distances, car les communications sur
petites distances sont moins coûteuses avec l’emploi de câbles ou de guides d’onde. Les Figure
I-2 et Figure I-1 montrent le rôle d’une antenne comme élément de transition entre le circuit
électrique et l’espace environnant. En effet, l’antenne, du point de vue électrique, est
représentée par une simple impédance complexe dont la partie réelle inclue une composante
reliée à la puissance émise dans l’espace.

Figure I-2 Représentation schématique de l'antenne

Figure I-1 Paramètres schématiques de l’antenne

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D'une autre façon, l'antenne émettrice permet de transformer la puissance électrique issue d'un
générateur en une puissance EM, tandis que l'antenne réceptrice assure la fonction inverse afin
de véhiculer cette puissance EM vers les circuits. Dans la plupart des cas, l'antenne maintient
les mêmes caractéristiques de rayonnement en émission ou en réception ; ce qui signifie que
l'antenne est une structure réciproque (Figure I-3).

Figure I-3 circuit électrique d'émission et de réception

I.2. APERÇU DE L'HISTOIRE DES COMMUNICATIONS ET DES ANTENNES


Les antennes sont les plus largement utilisées dans le domaine des communications sans fil. Le
Tableau I-1 donne la chronologie historique des événements significatifs dans les
communications en mettant l'accent sur les communications sans fil.

Tableau I-1 chronologie des événements significatifs de l'histoire des antennes et des
communications

• Civilisation prémoderne (il y a jusqu'à 2 millions d'années) : communications optiques,


communication acoustique.
• 1844 : Télégraphe - Le début de la communication électronique ; Samuel Morse.
• 1864 : Équations de Maxwell - Principes des ondes radio et du spectre électromagnétique ;
James Clerk Maxwell.
• 1866 : Premier câble télégraphique transatlantique durable.
• 1876 : Téléphone—Communication analogique filaire sur longue distance ; Alexandre Bell
• 1887 : Première Antenne ; Heinrich Hertz.
• 1897 : Premiers systèmes sans fil (radio) pratiques ; Guglielmo Marconi.
• 1901 : Première communication radio transatlantique ; Guglielmo Marconi.

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• 1920 : Première radio diffusée.


• Seconde Guerre mondiale : développement du radar ; antennes cornet, réflecteur et réseau
d’antennes.
• Années 1950 : diffusion de la télévision largement utilisée.
• Années 1960 : Communications par satellite et fibre optique.
• Années 1980 : Le sans-fil réinventé avec l'utilisation généralisée des téléphones cellulaires.

Les fondements mathématiques et physiques des ondes électromagnétiques ont été présentés
par James Clerk Maxwell en 1864 et sont maintenant appelés équations de Maxwell. La
communication sans fil (radio) a été rendue possible avec les inventions d'antennes et de
systèmes radio en 1887 par Heinrich Hertz et en 1897 par Guglielmo Marconi, respectivement.

I.3. ELECTROMAGNETISME DU RAYONNEMENT


Avant de traiter les rayonnement des antennes, il convient de commencer par le développement
des équations électromagnétiques appliquées au rayonnement. Bien sûr la base de ces équations
demeurent les équations de Maxwell d’où découlent tout l’électromagnétisme, ce qui inclue le
rayonnement. D’ailleurs, Hertz avait remarqué la possibilité du rayonnement d’une onde
électromagnétique à partir des équations de Maxwell.

I.3.1. Equations de maxwell et équations d'onde


Le comportement du champ EM dans le domaine spatial et temporel est régi à partir des quatre
lois de Maxwell qui font intervenir les densités de charge et de courant, dont l'effet est de
produire respectivement le champ électrique ⃗⃗⃗
𝐸 [𝑉⁄𝑚] et le champ magnétique ⃗⃗⃗⃗
𝐻 [𝐴⁄𝑚],
⃗⃗⃗ [𝐶𝑏⁄𝑚2 ] et le champ à
auxquels sont associés le champ de déplacement électriques 𝐷
⃗⃗⃗ [𝑇], avec 𝑫
induction magnétique 𝐵 ⃗⃗ = 𝜺𝑬
⃗ et 𝑩
⃗⃗ = 𝝁𝑯
⃗⃗ .

En outre, ces lois, permettant de décrire la propagation de ces champs dans un milieu
quelconque, sont représentées par les quatre équations suivantes :

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𝒅𝒊𝒗⃗⃗⃗⃗𝑫 = 𝝆 𝑴𝒂𝒙𝒘𝒆𝒍𝒍 − 𝑮𝒂𝒖𝒔𝒔 (I-1)

𝒅𝒊𝒗 ⃗𝑩
⃗ =𝟎 𝑴𝒂𝒙𝒘𝒆𝒍𝒍 − 𝒇𝒍𝒖𝒙 𝒎𝒂𝒈𝒏𝒆𝒕𝒊𝒒𝒖𝒆 (I-2)

⃗⃗
𝝏𝑩
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗𝑬 = −
𝒓𝒐𝒕 𝑴𝒂𝒙𝒘𝒆𝒍𝒍 − 𝑭𝒂𝒓𝒂𝒅𝒂𝒚 (I-3)
𝝏𝒕
⃗⃗
𝝏𝑫
𝒓𝒐𝒕 ⃗𝑯
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗ = 𝑱+ 𝑴𝒂𝒘𝒙𝒆𝒍𝒍 − 𝑨𝒎𝒑è𝒓𝒆 (I-4)
𝝏𝒕
L'équation (I-1) permet de décrire la relation entre la densité volumique de charge et le champ
électrique. Cette équation est déduite du théorème de Gauss qui révèle qu'une surface
quelconque fermée dans l'espace contenant des charges reparties en volume, conduit à
l'existence d'un champ électrique dont le flux est proportionnel à la somme de toutes ces
charges.

Par contre, d'après l'équation (I-2), et par analogie au champ électrique, le flux du champ
magnétique à travers une surface fermée est nul à cause de l'absence des charges magnétiques.

L'équation (I-3) issue de la loi de Faraday décrit l'existence d'une f.e.m induite obtenue à partir
de la variation du flux du champ magnétique à travers une surface ouverte délimitée par un
contour fermé du milieu contenant le circuit induit.

L'équation (I-4) utilisant la loi d'Ampère, permet de relier la circulation du champ magnétique
au courant total (de conduction et de déplacement) traversant le circuit.

En fait, les deux équations (I-3) et (I-4) permettent de déduire qu'un champ électrique variable
donne naissance à un champ magnétique variable et vice-versa.

En appliquant la divergence à l'équation (I-4), on obtient donc la condition de la conservation


de la charge qui relie la densité de courant à la densité de charge telle que :


𝝏𝝆
𝒅𝒊𝒗⃗⃗𝑱 = − (I-5)
𝝏𝒕

𝝆[𝐶𝑏⁄𝑚3 ] et ⃗𝑱 [𝐴⁄𝑚2 ] représentent respectivement la densité volumique de charge électrique


et de courant de conduction, sachant que ⃗𝑱 = 𝝈⃗⃗⃗𝑬.

Dans le cas où le milieu est le vide qui est supposé homogène, linéaire, isotrope et dépourvu de
1
charge libre et de courant (𝜌 = 0, 𝐽 = 0, 𝜀 = 𝜀0 = 10−9 [𝐹 ⁄𝑚] 𝑒𝑡 𝜇 = 𝜇0 = 4𝜋10−7 [𝐻/
36𝜋

𝑚]), ces lois deviennent :

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𝒅𝒊𝒗⃗⃗⃗⃗𝑫 = 𝟎 (I-6)

𝒅𝒊𝒗 ⃗𝑩
⃗ =𝟎 (I-7)

⃗⃗
𝝏𝑯
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗𝑬 = −𝝁𝟎
𝒓𝒐𝒕 (I-8)
𝝏𝒕

𝝏𝑬
𝒓𝒐𝒕 ⃗𝑯
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗ = 𝜺𝟎 (I-9)
𝝏𝒕
En appliquant l'opérateur rotationnel de part et d'autre de l'égalité mentionnée dans les deux
équations (I-3) et (I-4) et après plusieurs manipulations mathématiques, on obtient l'équation
d'onde relative respectivement au champ électrique et magnétique telle que :

𝝏𝟐 ⃗𝑬 ⃗⃗
𝝏𝑬 𝝆
⃗⃗ − 𝝁𝜺
∆𝑬 𝟐
− 𝝁𝝈 = ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝒈𝒓𝒂𝒅 ( ) (I-10)
𝝏𝒕 𝝏𝒕 𝝎
⃗⃗
𝝏𝟐 𝑯 ⃗⃗⃗
𝝏𝑯
⃗⃗ − 𝝁𝜺
∆𝑯 − 𝝁𝝈 ⃗
=𝟎 (I-11)
𝝏𝒕𝟐 𝝏𝒕
La solution de ces équations nous permet de prouver l'existence des ondes EMs qui se propagent
à la vitesse 𝑣 = 1⁄√𝜇𝜀 . Dans le vide, ces deux équations deviennent :


𝝏𝟐 𝑬
⃗ − 𝝁𝟎 𝜺𝟎
∆𝑬 = ⃗𝟎 (I-12)
𝝏𝒕𝟐
⃗⃗
𝝏𝟐 𝑯
⃗⃗⃗ − 𝝁𝟎 𝜺𝟎
∆𝑯 ⃗
=𝟎 (I-13)
𝝏𝒕𝟐

Ces champs se déplacent donc à la vitesse de la lumière où 𝑐 = 1⁄√𝜇0 𝜀0 = 3. 108 𝑚. 𝑠 −1.

I.3.2. Approche du potentiel vectoriel et du potentiel scalaire


Le fondement de la théorie des champs EMs, vérifiant les équations de Maxwell évoquées
précédemment, est établi en associant à ceux-ci d'autres grandeurs scalaires et vectorielles
⃗ ".
constituées du potentiel scalaire "𝚽" et du potentiel vecteur "𝑨

⃗ = 0 " décrite par la relation (I-2), et vu que la divergence du


En effet, en exploitant " 𝑑𝑖𝑣 𝐵
rotationnel d'un vecteur est toujours nulle, on déduit que :

⃗𝑩
⃗ = 𝒓𝒐𝒕
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗𝑨
⃗ (I-14)

⃗ par 𝑟𝑜𝑡 𝐴 dans la relation (I-3) qui vérifie 𝑟𝑜𝑡 𝐸⃗ = − 𝜕𝐵, on peut
En outre, en remplaçant 𝐵 𝜕𝑡

écrire :

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𝝏 (𝒓𝒐𝒕 ⃗⃗ ))
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ (𝑨 ⃗
𝝏𝑨
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗𝑬
𝒓𝒐𝒕 ⃗ =− ⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ( )
= 𝒓𝒐𝒕
𝝏𝒕 𝝏𝒕


𝜕𝑨
Dans ce cas, 𝐸⃗ peut être déduit à partir de " − 𝜕𝑡 ", à gradient près car le rotationnel d'un gradient

d'un scalaire est toujours nul.


𝝏𝑨
𝑬 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝚽 −
⃗ = −𝒈𝒓𝒂𝒅 (I-15)
𝝏𝒕

• Condition de jauge de Lorentz :

La condition dite jauge de Lorentz est une théorie supplémentaire utilisée en électromagnétisme
afin de formuler de façon plus simple les équations d'onde ainsi que leurs solutions. En effet,
cette condition permet de relier le potentiel vecteur au potentiel scalaire. Pour ce faire, nous
choisissons le vide comme milieu. On a :

⃗ = 𝑟𝑜𝑡
𝐵 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝐴 ⟹ 𝑟𝑜𝑡 ⃗ = 𝑟𝑜𝑡
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝐵 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗ (𝑟𝑜𝑡
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝐴)

𝜕𝐸⃗ 𝜕 𝜕𝐴 𝜕Φ 𝜕2𝐴
⃗ = 𝜇0 𝑟𝑜𝑡
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝐵
𝑟𝑜𝑡 ⃗ = 𝜇0 𝜀0
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝐻 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ Φ − ) = −𝑔𝑟𝑎𝑑
= 𝜇0 𝜀0 (−𝑔𝑟𝑎𝑑 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ (𝜇0 𝜀0 ) − 𝜇0 𝜀0 2
𝜕𝑡 𝜕𝑡 𝜕𝑡 𝜕𝑡 𝜕𝑡
𝑎𝑣𝑒𝑐
𝑒𝑡
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ (𝑟𝑜𝑡 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝐴) = 𝑔𝑟𝑎𝑑 (𝑑𝑖𝑣𝐴) − Δ𝐴
{ 𝑟𝑜𝑡
1
En égalisant ces deux expressions (et en remplaçant 𝜇0 𝜀0 par 𝐶 2 ), on obtient :

1 𝜕Φ 1 𝜕2𝐴
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ (
−𝑔𝑟𝑎𝑑 ) − ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ (𝑑𝑖𝑣𝐴) − Δ𝐴
= 𝑔𝑟𝑎𝑑
𝑐 2 𝜕𝑡 𝑐 2 𝜕𝑡 2

1 𝜕2𝐴 1 𝜕Φ
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ (𝑑𝑖𝑣𝐴 +
⟹ Δ𝐴 − 2 2 = 𝑔𝑟𝑎𝑑 )
𝑐 𝜕𝑡 𝑐 2 𝜕𝑡

1 𝜕2 𝐴
Pour que 𝐴 vérifie l'équation d'onde dans le vide (à savoir Δ𝐴 − 𝐶 2 𝜕𝑡 2 = ⃗0), il suffit de poser :

𝟏 𝝏𝚽
⃗⃗ +
𝒅𝒊𝒗𝑨 =𝟎 (I-16)
𝑪𝟐 𝝏𝒕
Qui est la condition de jauge de Lorentz.

L'équation d'onde relative au potentiel vecteur et au potentiel scalaire :

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𝟏 𝝏𝟐 ⃗𝑨
⃗ −
𝚫𝑨 = −𝝁𝟎 𝑱 (𝑬𝒒𝒖𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒅′ 𝒐𝒏𝒅𝒆 𝒅𝒖 𝒑𝒐𝒕𝒆𝒏𝒕𝒊𝒆𝒍 𝒗𝒆𝒄𝒕𝒆𝒖𝒓) (I-17)
𝒄𝟐 𝝏𝒕𝟐

𝟏 𝝏𝟐 𝚽 𝝆
𝚫𝚽 − 𝟐 𝟐
=− (𝑬𝒒𝒖𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒅′𝒐𝒏𝒅𝒆 𝒅𝒖 𝒑𝒐𝒕𝒆𝒏𝒕𝒊𝒆𝒍 𝒔𝒄𝒂𝒍𝒂𝒊𝒓𝒆) (I-18)
𝒄 𝝏𝒕 𝜺𝟎

𝜕Φ 𝜕𝐴
Dans le cas statique : ( 𝜕𝑡 = 0 𝑒𝑡 = 0)
𝜕𝑡

⃗⃗ = −𝝁𝟎 𝑱
𝚫𝑨 (𝑬𝒒𝒖𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒅𝒆 𝑷𝒐𝒊𝒔𝒔𝒐𝒏 𝒅𝒖 𝒑𝒐𝒕𝒆𝒏𝒕𝒊𝒆𝒍 𝒔𝒄𝒂𝒍𝒂𝒊𝒓𝒆) (I-19)
𝝆
𝚫𝚽 = − (𝑬𝒒𝒖𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒅𝒆 𝑷𝒐𝒊𝒔𝒔𝒐𝒏 𝒅𝒖 𝒑𝒐𝒕𝒆𝒏𝒕𝒊𝒆𝒍 𝒔𝒄𝒂𝒍𝒂𝒊𝒓𝒆) (I-20)
𝜺𝟎

• Solution de l’équation de Poisson du potentiel vecteur et du potentiel scalaire :

Considérons un conducteur de longueur élémentaire 𝒅𝒍 du circuit décrit dans la figure ci-


⃗⃗⃗⃗ et parcouru par un courant 𝑰
dessous, de section non négligeable représentée par le vecteur 𝒅𝒔
⃗⃗⃗⃗ .
qui est relié à la densité de courant 𝐽 tel que 𝐼 = ∯ 𝐽. 𝑑𝑠

Figure I-4 Champ vectoriel élémentaire créé par un tronçon métallique de section dS
contenant une distribution de courant par unité de surface 𝑱

La solution de l'équation de Poisson du potentiel vecteur (Eq. I-19), fait intervenir la loi de
Biot et Savart, peut être donné par :

𝝁𝟎 𝑱
⃗𝑨 = ∰ 𝒅𝒗 (I-21)
𝟒𝝅 𝒓

L’expression du potentiel scalaire Φ peut être déduite directement en remplaçant dans l'équation
(I-21) : 𝐴 par Φ, 𝐽 par ρ et µ0 par 1/𝜀0 , donc :

𝟏 𝝆
𝚽= ∰ 𝒅𝒗 (I-22)
𝟒𝝅𝜺𝟎 𝒓

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I.4. PROPAGATION DE L'ONDE ELECTROMAGNETIQUE DANS L'ESPACE LIBRE


On suppose que la propagation des ondes EMs s'effectue dans l'espace libre (ou le vide) qui est
supposé homogène, isotrope, linéaire, sans pertes et dépourvu de sources électriques.

Cependant, la résolution des équations d'onde permet de déterminer, en tout point M de l'espace,
les expressions analytiques des champs EMs lors de leur rayonnement.

I.4.1. Propriétés des ondes planes


Les champs étant suffisamment loin de la source, se propagent en ondes planes qui vérifient
certains critères fondamentaux utilisés en électromagnétisme. Notons que d'après la figure
suivante :

Figure I-5 Propagation de l'onde électromagnétique plane dans l'espace libre

1- Le champ électrique est perpendiculaire au champ magnétique (𝐸⃗ ⊥ 𝐻


⃗ ).
2- Les champs électrique et magnétique sont perpendiculaires à la direction de propagation.
Autrement dit, les vibrations de E et H s'effectuent dans le plan d'onde. On dit que l'onde
se propage en mode transverse électromagnétique (TEM).
⃗ donne la direction et le sens de propagation de la puissance
3- Le vecteur de Poynting 𝒫
⃗ ‖ est la densité de puissance
active, puisque il est toujours réel pour une onde TEM. ‖𝒫
[𝑊/𝑚2 ]
Notons que la moyenne temporelle du vecteur de Poynting est définie de deux
manières :

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𝟏 𝑻 𝟏 𝑻
• ⃗⃗⃗
𝓟𝒎𝒐𝒚 = 𝑻 ∫𝑶 ⃗⃗⃗ ⃗ ∧ ⃗⃗⃗
𝓟𝒅𝒕 = 𝑻 ∫𝑶 (𝑬 𝑯)𝒅𝒕 dans le cas où les champs s'expriment en
fonction de 𝑐𝑜𝑠(𝜔𝑡) ou 𝑠𝑖𝑛(𝜔𝑡).

• ⃗⃗ 𝒎𝒐𝒚 = 𝟏 ⃗𝑬
⃗𝓟 ⃗ ∧ ⃗𝑯
⃗⃗ ∗ dans le cas où les champs s'écrivent en fonction de 𝑒 𝑗𝜔𝑡 .
𝟐
4- Le champ électrique, le champ magnétique et le vecteur d'onde forment un trièdre direct
avec :
𝟏 ⃗𝒌
⃗𝑯
⃗⃗ = ( ∧ ⃗𝑬)
𝝁𝟎 𝝎
5- Le rapport des modules du champ électrique et du champ magnétique est égal à l'impédance
d'onde du vide ;

𝐸⃗ 1 𝜇0
‖ ‖ = 𝜂0 = 𝜇0 𝑐 = = √ = 120𝜋 Ω
𝐻⃗ 𝜀0 𝑐 𝜀0

Remarque : Le plan E (ou le plan H) est celui qui contient le champ électrique (ou le champ
magnétique) et la direction de propagation.

I.4.2. La polarisation des antennes


La polarisation est le type de trajectoire que décrit l'extrémité du vecteur champ électrique en
fonction du temps dans le plan d'onde. Cependant, il existe trois types de polarisations :

a- Polarisation linéaire (ou rectiligne) :


La polarisation linéaire (Linear polarization) est la polarisation la plus courante. Elle se
caractérise par le fait que tout le rayonnement est dans un plan. La polarisation linéaire
peut être horizontale, verticale ou oblique (Figure I-6).

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(a)

(b) (c) (d)


(a)
Figure I-6 La polarisation linéaire ; (a) propagation d’onde à polarisation linéaire, (b)
horizontale, (c) verticale, (d) oblique

b- Polarisation circulaire :
La polarisation circulaire (Circular Polarization) d'une onde EM est un état de polarisation
dans lequel, en chaque point, le champ électromagnétique de l'onde a une amplitude
constante et tourne à une vitesse constante dans un plan perpendiculaire à la direction de
l'onde (Figure I-7).

Figure I-7 Propagation de l'onde à polarisation circulaire

c- Polarisation elliptique :
La polarisation elliptique (Elleptical polarization) est la polarisation du rayonnement
électromagnétique telle que la pointe du vecteur de champ électrique décrit une ellipse dans
n'importe quel plan fixe et normal à la direction de propagation (Figure I-8).

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Figure I-8 Propagation de l'onde à polarisation elliptique

d- Etude analytique de polarisation :


Dans le cas où le plan d'onde se situe à 𝑧 = 0 avec 𝐸0𝑥 > 0, 𝐸0𝑦 > 0 et 𝐸0𝑥 ≠ 𝐸0𝑥 :
𝐸𝑥 = 𝐸0𝑥 cos(𝜔𝑡 + 𝜑𝑥 )
{
𝐸𝑦 = 𝐸0𝑦 cos(𝜔𝑡 + 𝜑𝑦 )
Que l'on peut écrire :
𝐸𝑥
= cos(𝜔𝑡) cos(𝜑𝑥 ) − sin(𝜔𝑡) sin(𝜑𝑥 )
𝐸0𝑥
𝐸𝑦
= cos(𝜔𝑡) cos(𝜑𝑦 ) − sin(𝜔𝑡) sin(𝜑𝑦 )
{𝐸 0𝑦

La résolution de ce système d'équations nous permet de déterminer 𝑠𝑖𝑛(𝜔𝑡) et 𝑐𝑜𝑠(𝜔𝑡) en


termes de 𝐸𝑥 et 𝐸𝑦 :
𝐸𝑦 𝐸𝑥
sin(𝜔𝑡) sin(Δ𝜑) = cos(𝜑𝑥 ) − cos(𝜑𝑦 )
𝐸0𝑦 𝐸0𝑥
𝐸𝑦 𝐸𝑥
cos(𝜔𝑡) sin(Δ𝜑) = sin(𝜑𝑥 ) − sin(𝜑𝑦 )
{ 𝐸0𝑦 𝐸0𝑥
Avec Δ𝜑 = 𝜑𝑥 − 𝜑𝑦 représente le déphasage entre les deux composantes du champ
électrique.
En éliminant la base de temps, on obtient l'équation suivante :

𝟐
𝑬𝒙 𝟐 𝑬𝒚 𝑬𝒙 𝑬𝒚
( ) +( ) − 𝟐 𝐜𝐨𝐬(𝚫𝝋) = 𝒔𝒊𝒏𝟐 (𝚫𝝋) (I-23)
𝑬𝟎𝒙 𝑬𝟎𝒚 𝑬𝟎𝒙 𝑬𝟎𝒚

De là, on peut déduire que :


• Si ∆Φ = 0 ou ∆Φ = ±180°, l'équation se réduit à :
𝐸𝑦 𝐸0𝑦

𝐸𝑥 𝐸𝑂𝑥

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Il s'agit de la polarisation linéaire oblique avec une pente positive pour Φ=0° ou négative pour
Φ= ±180°.

• Si 𝐸𝑂𝑥 = 𝐸𝑂𝑦 = 𝐸𝑂 et ∆𝛷 = ±90°, l'équation devient :

𝑬𝒙 𝟐 𝑬𝒚 𝟐
( ) +( ) = 𝟏
𝑬𝟎 𝑬𝟎
Il s'agit de la polarisation circulaire gauche (PCG) si ∆Φ = 90° ou droite (PCD) si ∆Φ =
−90°.

• Si 𝐸𝑂𝑥 ≠ 𝐸𝑂𝑦 et ∆Φ quelconque (avec ∆Φ ≠ 0° et ∆Φ ≠ ±180°), on distingue 2 cas de


polarisation elliptique décrite par l'équation suivante :
2
𝐸𝑥 2 𝐸𝑦 𝐸𝑥 𝐸𝑦
( ) + ( ) − 2 cos(Δ𝜑) = 𝑠𝑖𝑛2 (Δ𝜑)
𝐸0𝑥 𝐸0𝑦 𝐸0𝑥 𝐸0𝑦

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P13 Chapitre I Notions fondamentales

Il s'agit de la polarisation elliptique gauche (PEG) si ∆Φ>0 ou elliptique droite (PED) si ∆Φ<0.

e- Polarisation de quelques antennes

● Polarisation linéaire horizontale

(a) - Antenne en boucle carrée (quad) horizontale


(b) - Antenne dipôle (ou doublet) horizontal
(c) - Antenne "Lazy-H"
(d) - Antenne en boucle en delta (delta-loop) horizontale
(e) - Antenne "Yagi" horizontale

● Polarisation linéaire verticale

(f) - Antenne en boucle en delta (delta-loop) verticale


(g) - Antenne "Yagi" verticale
(h) - Antenne en boucle carrée (quad) verticale
(i) - Antenne verticale à plan de masse (ground-plane)
(j) - Antenne "bobtail curtain"

● Polarisation elliptique et circulaire


(k) – L'antenne tourniquet (turnstile) composée de deux dipôles croisés et alimentés par une
ligne générant un déphasage quelconque (ou de 90°) produit une polarisation elliptique (ou
circulaire).
(l) – L'antenne à hélice est bien connue pour sa polarisation circulaire.

I.4.3. Les différentes zones de rayonnement de l'antenne


L'espace entourant une antenne est généralement subdivisé en trois régions : (a) champ proche
réactif (Rayleigh), (b) champ proche rayonnant ou zone intermédiaire (Fresnel) et (c) champ
lointain (Fraunhofer), comme illustré à la Figure I-9. Les rayons 𝑅1 et 𝑅2 , caractérisant les
sphères des trois zones, sont données par :
𝐷2
𝑅1 = 𝑜𝑢
2𝜆
𝐷3 𝑜𝑢 2𝐷2
𝑅1 = 0.62 √ 𝑒𝑡 𝑅2 =
𝜆 𝜆
𝜆
𝑅 =
{ 1 2𝜋

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P14 Chapitre I Notions fondamentales

Avec ; "D" est la plus grande dimension de l'antenne, 𝜆 est la longueur d’onde.

Figure I-9 Les zones de rayonnement d'une antenne

Figure I-10 Densité de puissance et du diagramme de rayonnement EM dans les trois


zones de rayonnement

14
P15 Chapitre I Notions fondamentales

La zone de champ proche réactif est définie comme "la partie de la région de champ proche
entourant immédiatement l'antenne dans laquelle le champ réactif prédomine", la zone
intermédiaire (Fresnel) est définie comme "la zone du champ d'une antenne entre la région de
champ proche réactif et la région de champ lointain dans laquelle les champs de rayonnement
prédominent et la distribution du champ angulaire dépend de la distance radiale r entre le point
d’observation et l’antenne", tandis que la zone de champ lointain (Fraunhofer) est définie
comme "la région du champ d'une antenne où la distribution du champ angulaire est
essentiellement indépendante de la distance radiale r".

Caractéristiques des trois zones de rayonnement :

a- Zone de champ proche ou zone de Rayleigh (𝒓 < 𝑹𝟏 ) :


- C'est la zone la plus proche de l'antenne où 𝑟 << 𝜆.
- Appelée aussi zone de champ proche réactif car la puissance émise par l'antenne est
réactive.
- La densité de puissance EM varie peu en fonction de la distance (Figure I-10-a).
- Le diagramme de rayonnement est plus étalé et presque uniforme (Figure I-10-b).
- Les champs EMs possèdent des composantes transversales et longitudinales qui
dépendent de 1/𝑟 3 après avoir négligé les termes en 1/𝑟 et1/𝑟 2 .
- Les champs électrique et magnétique ne sont pas orthogonaux.
- ‖𝐸⃗ ‖⁄‖𝐻
⃗ ‖= impédance d'onde complexe.

b- Zone de champ intermédiaire ou zone de Fresnel (𝑹𝟏 < 𝒓 < 𝑹𝟐 ) :


- C'est la zone de transition entre la zone proche et la zone lointaine où 𝑟 ≈ 𝜆.
- Appelée aussi zone de champ proche radiatif (rayonné).
- La densité de puissance présente des variations importantes en fonction de la distance
radiale (Figure I-10-a).
- Le diagramme de rayonnement commence à prendre forme où il y a l'apparition de lobes.
- Les champs EMs dépendent de 1/𝑟, 1/𝑟 2 et 1/𝑟 3.
- Les champs électrique et magnétique ne sont pas orthogonaux.
- Si les dimensions de l'antenne sont très petites devant λ, la zone intermédiaire aura
tendance à disparaître car 𝑅1 sera très proche de 𝑅2 .
- Le gain dépend de la distance radiale (r) à angle fixe.
c- Zone de champ lointain ou zone de Fraunhofer (𝒓 > 𝑹𝟐 ) :
- C'est la zone la plus loin de l'antenne où 𝑟 >> 𝜆.
- La densité de puissance est purement réelle et orientée selon la direction de propagation.

15
P16 Chapitre I Notions fondamentales

- La densité de puissance varie en 1/𝑟 2 .


- Le diagramme de rayonnement est complètement formé où l'on distingue un lobe
principal et des lobes secondaires.
- Le gain de l'antenne dépend uniquement de la position angulaire et ne dépend plus de r.
- Les expressions des champs EMs deviennent plus simples et dépendent de 1/𝑟 puisqu'on
néglige les termes en 1/𝑟 2 et 1/𝑟 3..
- 𝐸⃗ ⊥ 𝐻
⃗ et 𝑙𝑒 𝑝𝑙𝑎𝑛 (𝐸,
⃗⃗⃗ 𝐻 ⃗ (direction de propagation).
⃗)⊥𝑘

- ‖𝐸⃗ ‖⁄‖𝐻
⃗ ‖ = 𝜂0 = 120𝜋 Ω qui est impédance d'onde du vide.

- Le champ électrique, le champ magnétique et le vecteur d'onde forment un trièdre direct.

Les zones de rayonnement et la différence de parcours :

Les limites de ces trois régions de rayonnement ont été également obtenues sur la base de la
différence de parcours ∆𝑟 pour une antenne de dimension maximale 𝐷 rayonnant au point
d'observation qui se trouve à une distance 𝑟 (Figure I-11).

Figure I-11 Différence de parcours (∆r = r'-r) au point d'observation

La différence de parcours est donnée par ∆𝑟 = 𝑟′ − 𝑟, donc :

𝜆
Δ𝑟 > ⟹ 𝑟 < 𝑅1 ⟹ 𝑍𝑜𝑛𝑒 𝑑𝑒 𝑐ℎ𝑎𝑚𝑝 𝑝𝑟𝑜𝑐ℎ𝑒 (𝑧𝑜𝑛𝑒 𝑑𝑒 𝑅𝑎𝑦𝑙𝑒𝑖𝑔ℎ)
4
𝜆 𝜆
< Δ𝑟 < ⟹ 𝑅1 < 𝑟 < 𝑅2 ⟹ 𝑍𝑜𝑛𝑒 𝑖𝑛𝑡𝑒𝑟𝑚𝑖𝑑𝑖𝑎𝑖𝑟𝑒 (𝑧𝑜𝑛𝑒 𝑑𝑒 𝐹𝑟𝑒𝑠𝑛𝑒𝑙 )
16 4
𝜆
{Δ𝑟 < 16 ⟹ 𝑟 > 𝑅2 ⟹ 𝑍𝑜𝑛𝑒 𝑑𝑒 𝑐ℎ𝑎𝑚𝑝 𝑝𝑟𝑜𝑐ℎ𝑒 (𝑧𝑜𝑛𝑒 𝑑𝑒 𝐹𝑟𝑎𝑢𝑛ℎ𝑜𝑓𝑒𝑟)

D’autre part, Si les surfaces d'onde sont des sphères centrées sur la source, on parle donc
d'onde sphérique. Lorsqu'on s'éloigne de l'antenne, le rayon de courbure de la surface d'onde
sphérique devient plus grand, d'où l'onde devient quasi-plane (Figure I-12).

16
P17 Chapitre I Notions fondamentales

Figure I-12 Formation des surfaces d'onde

L'onde sphérique s'exprime en régime harmonique comme suit :

⃗𝑺𝟎
⃗⃗⃗ (𝒐𝒖 𝑯
𝑬 ⃗⃗⃗ ) = 𝒆𝒋(𝝎𝒕−𝒌𝒓) (I-24)
𝒓
⃗𝟎
𝑺
Où contient les amplitudes du champ électrique (ou magnétique).
𝒓

I.5. OPERATEURS DIFFERENTIELS EN COORDONNEES CURVILIGNES


Les expressions des opérateurs différentiels (le gradient, le rotationnel, la divergence et le
Laplacien) sont exprimées dans différents systèmes de coordonnées (cartésiennes, cylindriques
ou sphériques).

Dans le cas général, on considère un système de coordonnées curvilignes représenté au point


𝑴(𝒒𝟏 , 𝒒𝟐 , 𝒒𝟑 ) par un repère mobile (ou global) muni d'une base orthonormée contenant des
vecteurs unitaires (𝒆
⃗ 𝟏, 𝒆
⃗ 𝟐, 𝒆
⃗ 𝟑 ) et vérifiant un trièdre direct. Les paramètres 𝒒𝟏 , 𝒒𝟐 et 𝒒𝟑 sont les
coordonnées (ou abscisses) curvilignes appelées également les paramètres de repérage du point
⃗ au point 𝑀 s'exprime par 𝑨
𝑴 par rapport à l'origine O. Le champ vectoriel 𝑨 ⃗ = 𝑨𝟏 𝒆
⃗𝟏+
⃗ 𝟐 + 𝑨𝟑 𝒆
𝑨𝟐 𝒆 ⃗ en coordonnées curvilignes.
⃗ 𝟑 , sachant que 𝐴1 , 𝐴2 et 𝐴3 sont les composantes de 𝑨

Le déplacement ⃗⃗⃗
𝑑𝑙 d’un point 𝑀 vers un point 𝑀′, en coordonnées curvilignes, est représenté
par la forme générale : ⃗⃗⃗⃗ ⃗ 𝟏 + 𝒉𝟐 𝒅𝒒𝟐 𝒆
𝒅𝒍 = 𝒉𝟏 𝒅𝒒𝟏 𝒆 ⃗ 𝟑, avec ℎ1 , ℎ2 𝑒𝑡 ℎ3 sont appelés
⃗ 𝟐 + 𝒉𝟑 𝒅𝒒𝟑 𝒆
les paramètres directeurs.

Le Tableau I-2 suivant résume les différents paramètres intervenant dans les coordonnées
curvilignes permettant le passage aux trois types de coordonnées (cartésiennes, cylindriques et
sphériques).

17
P18 Chapitre I Notions fondamentales

Tableau I-2 Paramètres en coordonnées curvilignes

Coordonnées Curvilignes Cartésiennes Cylindriques Sphériques


𝑞1 𝑥 𝑟’ 𝑟
Variables 𝑞2 𝑦 𝜑 𝜃
𝑞3 𝑧 𝑧 𝜑
ℎ1 1 1 1
Paramètres
ℎ2 1 𝑟’ 𝑟
directeurs
ℎ3 1 1 𝑟 sin 𝜃
𝑒1 𝑒𝑥 𝑒𝑟′ 𝑒𝑟
Vecteurs
𝑒2 𝑒𝑦 𝑒𝜑 𝑒𝜃
orthonormés
𝑒3 𝑒𝑧 𝑒𝑧 𝑒𝜑

I.5.1. Système de coordonnées cartésiennes

D’après la figure, Le volume infinitésimal 𝒅𝑽, délimité par les déplacements élémentaires
s'exprime en coordonnées cartésiennes par :

𝐿𝑥 𝐿𝑦 𝐿𝑧

𝒅𝑽 = 𝑑𝑙𝑥 𝑑𝑙𝑦 𝑑𝑙𝑧 = 𝑑𝑥𝑑𝑦𝑑𝑧 ⟹ 𝑽 = ∫ 𝑑𝑥 ∫ 𝑑𝑦 ∫ 𝑑𝑧 = 𝐿𝑥 𝐿𝑦 𝐿𝑧


0 0 0

Où V représente le volume d'un parallélépipède limité par ses trois dimensions Lx, Ly et Lz.

18
P19 Chapitre I Notions fondamentales

I.5.2. Système de Coordonndeées cylindriques

D’après la figure,

𝑅 2𝜋 𝐻
′ )( ′ ′ ′
𝒅𝑽 = 𝑑𝑙𝑟′𝑑𝑙𝜑 𝑑𝑙𝑧 = (𝑑𝑟 𝑟 𝑑𝜑)(𝑑𝑧) ⟹ 𝑽 = ∫ 𝑟 𝑑𝑟 ∫ 𝑑𝜑 ∫ 𝑑𝑧
0 0 0
𝟐 ′
= 𝝅𝑹 𝑯 (𝑣𝑜𝑙𝑢𝑚𝑒 𝑑 𝑢𝑛 𝑐𝑦𝑙𝑖𝑛𝑑𝑟𝑒)
2𝜋 𝐻

𝒅𝑺 = (𝑟 𝑑𝜑)(𝑑𝑧) ⟹ 𝑺 = 𝑅 ∫ 𝑑𝜑 ∫ 𝑑𝑧 = 2𝝅𝑹𝑯 (𝑠𝑢𝑟𝑓𝑎𝑐𝑒 𝑑 ′𝑢𝑛 𝑐𝑦𝑙𝑖𝑛𝑑𝑟𝑒)


0 0

I.5.3. Système de coordonnées sphériques

19
P20 Chapitre I Notions fondamentales

D’après la figure,

𝑅 𝜋 2𝜋

𝒅𝑽 = 𝑑𝑙𝑟 𝑑𝑙𝜃 𝑑𝑙𝜑 = (𝑑𝑟)(𝑟𝑑𝜃)(𝑟 sin 𝜃 𝑑𝜑) ⟹ 𝑽 = ∫ 𝑟 2 𝑑𝑟 ∫ sin 𝜃 𝑑𝜃 ∫ 𝑑𝜑


0 0 0
𝟒
= 𝝅𝑹𝟑 (𝑣𝑜𝑙𝑢𝑚𝑒 𝑑 ′𝑢𝑛𝑒 𝑠𝑝ℎè𝑟𝑒)
𝟑
𝜋 2𝜋

𝒅𝑺 = (𝑟𝑑𝜃 )(𝑟 sin 𝜃 𝑑𝜑) ⟹ 𝑺 = 𝑅2 ∫ sin 𝜃 𝑑𝜃 ∫ 𝑑𝜑 = 𝟒𝝅𝑹𝟐 (𝑠𝑢𝑟𝑓𝑎𝑐𝑒 𝑑 ′𝑢𝑛𝑒 𝑠𝑝ℎè𝑟𝑒)


0 0

I.5.4. Différents opérateurs utilisés dans les trois types de coordonnées


Nous représentons, dans cette partie, les expressions des différents opérateurs différentiels
exprimés en coordonnées curvilignes (Tableau I-3).

Tableau I-3 Les opérateurs différentiels en coordonnées curvilignes

1 𝜕𝑓 1 𝜕𝑓 1 𝜕𝑓
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝒈𝒓𝒂𝒅(𝒇) = 𝑒1 + 𝑒2 + 𝑒
ℎ1 𝜕𝑞1 ℎ2 𝜕𝑞2 ℎ3 𝜕𝑞3 3

1 𝜕 𝜕 𝜕
⃗ )=
𝒅𝒊𝒗(𝑨 [ (𝐴1 ℎ2 ℎ3 ) + (𝐴2 ℎ1 ℎ3 ) + ( 𝐴 ℎ ℎ )]
ℎ1 ℎ2 ℎ3 𝜕𝑞1 𝜕𝑞2 𝜕𝑞3 3 1 2

ℎ1 𝑒1 ℎ2 𝑒2 ℎ3 𝑒3
1 𝜕 𝜕 𝜕
⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝒓𝒐𝒕(𝑨 ⃗ )= | | ⟹
ℎ1 ℎ2 ℎ3 𝜕𝑞1 𝜕𝑞2 𝜕𝑞3
ℎ1 𝐴1 ℎ2 𝐴2 ℎ3 𝐴3
1 𝜕 𝜕 𝜕 𝜕
⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝒓𝒐𝒕(𝑨 ⃗ )= [( ℎ3 𝐴3 − ℎ2 𝐴2 ) ℎ1 𝑒1 + ( ℎ1 𝐴1 − ℎ 𝐴 )ℎ 𝑒
ℎ1 ℎ2 ℎ3 𝜕𝑞2 𝜕𝑞3 𝜕𝑞3 𝜕𝑞1 3 3 2 2
𝜕 𝜕
+( ℎ2 𝐴2 − ℎ 𝐴 )ℎ 𝑒 ]
𝜕𝑞1 𝜕𝑞2 1 1 3 3

1 𝜕 ℎ2 ℎ3 𝜕𝑓 𝜕 ℎ1 ℎ3 𝜕𝑓 𝜕 ℎ1 ℎ2 𝜕𝑓
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ (𝑓)] =
∆𝒇 = 𝑑𝑖𝑣[𝑔𝑟𝑎𝑑 [ ( )+ ( )+ ( )]
ℎ1 ℎ2 ℎ3 𝜕𝑞1 ℎ1 𝜕𝑞1 𝜕𝑞2 ℎ2 𝜕𝑞2 𝜕𝑞3 ℎ3 𝜕𝑞3

∆𝑨 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ [𝑑𝑖𝑣(𝐴)] − 𝑟𝑜𝑡


⃗⃗ = 𝑔𝑟𝑎𝑑 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗ [𝑟𝑜𝑡
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ (𝐴)]

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