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DIDACTIQUE GÉNÉRALE

Code : Chapitre 1 — Fondements de la didactique

Cours magistral : 4 heures

Évaluations : Deux TPE, Deux discussions de groupe, un travail de recherche

Présence en classe : Obligatoire

I. Fondements de la didactique
1. Définitions et champs de la didactique
2. Les concepts clés de la didactique
3. Les grands courants et théoriciens de la didactique

Pré-test
1. Qu'est-ce que la didactique ?
o A. L'étude des méthodes d'enseignement scientifique
o B. La discipline qui traite des techniques de mémorisation
o C. L'art de l’apprentissage traditionnel
o D. Un champ de l'ingénierie
2. Quel théoricien de l'éducation a développé la théorie du "constructivisme" ?
o A. Jean Piaget
o B. Lev Vygotsky
o C. John Dewey
o D. Tous les précités
3. Lequel des suivants n'est pas un principe de l'apprentissage selon la
recherche actuelle ?
o A. Les étudiants doivent être actifs pour apprendre efficacement.
o B. L'apprentissage est passif.
o C. Les connaissances préalables affectent l'apprentissage.
o D. L'apprentissage est amélioré par la rétroaction.
4. Quelle est la principale différence entre l'évaluation formative et
l'évaluation sommative ?
o A. L'évaluation formative est pour les notes, l'évaluation sommative
pour le feedback.
o B. L'évaluation formative se produit après l'apprentissage, l'évaluation
sommative pendant.
o C. L'évaluation formative aide à guider le processus d'apprentissage,
l'évaluation sommative mesure les résultats finaux.
o D. Aucune différence; les termes sont interchangeables.
5. Quel outil technologique est fréquemment utilisé pour soutenir
l'apprentissage collaboratif en classe ?
o A. Tableaux interactifs
o B. Calculatrices scientifiques
o C. Lunettes de réalité virtuelle
o D. Scanners 3D
6. Le terme "différenciation pédagogique" fait référence à :
o A. La création de tests différents pour chaque étudiant.
o B. L'adaptation de l'enseignement aux besoins d'apprentissage
individuels des élèves.
o C. Enseigner uniquement les élèves doués.
o D. Utiliser des méthodes traditionnelles d'enseignement.
7. Quel est le but principal de l'intégration des TIC (Technologies de
l'Information et de la Communication) en éducation ?
o A. Remplacer les enseignants par des ordinateurs.
o B. Améliorer l'accès à l'information et renforcer l'engagement des élèves.
o C. Augmenter les frais de scolarité.
o D. Simplifier les examens et les tests.
8. Quelle méthode pédagogique est spécifiquement conçue pour
développer la pensée critique et la résolution de problèmes ?
o A. Leçons magistrales
o B. Apprentissage par problèmes
o C. Apprentissage par cœur
o D. Apprentissage basé sur la lecture seule
9. Pourquoi est-il important de considérer les connaissances préalables des
élèves en planifiant une leçon ?
o A. Pour ajuster le niveau de difficulté et la pertinence du contenu.
o B. Pour éviter d'enseigner de nouvelles informations.
o C. Pour réduire le temps consacré à l'enseignement.
o D. Pour augmenter la charge de travail des élèves.
10. Le terme "pédagogie inversée" fait référence à quel type de
méthodologie d'enseignement ?
o A. Les élèves enseignent et les enseignants apprennent.
o B. Les leçons sont principalement données sous forme de conférences.
o C. Les élèves étudient la nouvelle matière à la maison et appliquent ce
qu'ils ont appris en classe.
o D. Les cours sont uniquement basés sur des jeux.

*Histoire : L’École sous le Baobab*


Dans un village, sous l'ombre large et accueillante d'un baobab centenaire, se
trouvait la classe de Monsieur Bankol. Chaque matin, ses élèves, venus de
différents hameaux environnants, s’asseyaient autour de l’arbre, prêts à
apprendre avec enthousiasme. Monsieur Bankol, un enseignant dévoué et
respecté, connaissait les défis uniques présentés par cette configuration peu
commune : pas de murs, pas de tableau, mais une diversité d'élèves avec des
histoires et des besoins d'apprentissage variés.

Chaque leçon était un voyage dans les cultures, les langues et les histoires de
la région. Monsieur Bankol utilisait des contes traditionnels pour introduire
des concepts complexes, transformant des leçons apparemment ordinaires en
explorations captivantes de la sagesse ancestrale. Cependant, malgré ses
efforts, il sentait que certains élèves ne parvenaient pas à atteindre leur plein
potentiel.

Déterminé à trouver une solution, Monsieur Bankol décida de suivre une série
de séminaires sur la didactique générale organisée par l’ENS de Maroua. Il
apprit l'importance de stratégies d'enseignement adaptatives et la valeur de
l'apprentissage basé sur les compétences de chaque élève.

Revigoré par ces nouvelles connaissances, il introduisit des méthodes


d'enseignement différenciées, des projets de groupe qui encourageaient la
collaboration et le respect mutuel, et utilisa des outils pédagogiques locaux
pour matérialiser les concepts abstraits. Les histoires devenaient des leçons
de vie, et chaque élève, avec son unique perspective, contribuait au tissu
d'apprentissage commun.

La classe sous le baobab devint un modèle dans la région, prouvant que même
dans les environnements les plus simples, des méthodes didactiques bien
appliquées peuvent créer des expériences éducatives riches et inclusives.

Questions
1. Quelles stratégies didactiques Monsieur Bankol a-t-il apprises lors des
séminaires qui ont aidé à améliorer l'engagement et la compréhension de
ses élèves?
2. Comment l’utilisation des contes traditionnels et des outils pédagogiques
locaux par Monsieur Bankol illustre-t-elle l’importance de la
contextualisation de l'enseignement dans la didactique générale?
3. Quels pourraient être les défis de l'application des méthodes
d'enseignement modernes dans un environnement traditionnel comme
celui de Monsieur Diallo, et comment ces défis pourraient-ils être surmontés?

I. Fondements de la didactique
Ce chapitre explorere les bases qui forment la colonne vertébrale de
l'enseignement et de l'apprentissage. Nous débuterons par définir la
didactique et identifier les différents champs qu'elle couvre, pour ensuite
examiner les concepts clés qui sous-tendent les méthodes et les stratégies
pédagogiques efficaces. Enfin, nous plongerons dans les grands courants
théoriques et étudierons les contributions des théoriciens marquants de la
didactique. Cette exploration nous permettra de comprendre non seulement
comment enseigner de manière plus efficace, mais aussi pourquoi certaines
approches fonctionnent mieux que d'autres dans divers contextes éducatifs.

1. Définitions et champs de la didactique

Définition
Le terme « didactique » provient du grec ancien διδακτικός
(didaktikos), qui signifie « apte à enseigner ». Ce mot lui-même dérive de δι
δάσκειν (didáskein), qui signifie « enseigner, instruire ».

Au fil du temps, ce terme a été adopté en latin sous la forme « didacticus »,


conservant un sens similaire, avant de désigner en français, anglais ou
allemand, etc., des méthodes ou des théories pédagogiques.

Dans le contexte éducatif moderne, la didactique se définit alors comme la


discipline qui étudie les méthodes et les techniques d'enseignement, dont
l’objectif principal est d'optimiser le transfert des connaissances du professeur
à l’élève. En se basant sur une approche scientifique, elle cherche à élaborer
des modèles pédagogiques qui peuvent être théoriquement justifiés et
pratiquement appliqués dans divers contextes éducatifs. Elle s'intéresse à la
manière dont les contenus sont enseignés, appris et évalués, mettant un
accent particulier sur l'efficacité des interactions pédagogiques et
l'adaptabilité des méthodes à différents groupes d'apprenants.

La didactique est la science qui étudie les processus d'enseignement et


d'apprentissage. Elle se penche sur les contenus disciplinaires, les méthodes
d'enseignement et les interactions entre l'enseignant et les élèves.

Didactique et pédagogie
En termes de portée, la pédagogie envisage l'enseignement sous un angle
large, incluant les aspects émotionnels, sociaux, et comportementaux de
l'éducation, alors que la didactique se concentre sur les aspects
méthodologiques et techniques de l'enseignement des contenus spécifiques.

En termes d’objectif, la pédagogie vise à comprendre et à améliorer


l'expérience globale d'apprentissage de l'élève, alors que la didactique vise à
optimiser la transmission des connaissances spécifiques à une discipline.

En termes d’application, la pédagogie est applicable à toutes les disciplines et


tous les niveaux d'enseignement, axée sur la relation enseignant-élève, alors
que la didactique est spécifique à des matières particulières, concentrée sur le
contenu et les stratégies d'enseignement disciplinaire.

En somme, la pédagogie et la didactique sont complémentaires mais servent


des objectifs différents dans le champ de l'éducation. La pédagogie traite de
la façon générale d'enseigner et de gérer une classe, tandis que la didactique
se focalise sur les méthodes spécifiques d'enseignement des divers contenus
disciplinaires.
2. Les concepts clés de la didactique

Transposition Didactique
La transposition didactique décrit le processus par lequel le savoir savant
(connaissances produites dans les domaines scientifiques ou académiques) est
transformé en savoir enseigné (ce que les enseignants présentent en classe) et
en savoir appris (ce que les élèves retiennent réellement). La transposition
didactique souligne les adaptations nécessaires pour rendre le contenu
accessible et pédagogiquement viable pour les élèves.

Contrat Didactique
Le contrat didactique fait référence aux attentes mutuelles non écrites entre
les enseignants et les élèves concernant leurs rôles et comportements dans le
processus d'apprentissage. Cela inclut des suppositions sur ce que
l'enseignant doit fournir et comment les élèves sont censés répondre.
Comprendre ce concept aide les enseignants à identifier et à gérer les
malentendus ou les conflits dans la salle de classe.
Situation problème
La situation problème place les apprenants dans un contexte où ils doivent
résoudre un problème complexe et souvent réaliste. Cette approche vise à
stimuler le raisonnement critique, la résolution de problèmes, et l'autonomie
des élèves en les engageant activement dans leur propre processus
d'apprentissage.

Situation didactique
La situation didactique désigne toute situation où l'apprentissage est facilité
par l'enseignement. Il inclut la conception de tâches, la manipulation de
l'environnement d'apprentissage, et l'utilisation de ressources pour optimiser
l'enseignement. Une situation didactique réussie est celle qui engage
efficacement les élèves dans le processus d'apprentissage.

Médiation pédagogique
La médiation pédagogique est l’intervention par laquelle un enseignant facilite
l'apprentissage en bridant le gap entre le savoir de l'élève et le savoir à
acquérir. Cela peut impliquer l'utilisation de divers outils pédagogiques,
comme les médias visuels, les manipulatifs, les technologies de l'information,
etc., pour rendre le contenu plus compréhensible et engageant.

Démarche d’enseignement
La démarche d’enseignement fait référence à la stratégie globale adoptée par
l'enseignant pour faciliter l'apprentissage. Cela inclut la planification des
leçons, la sélection des méthodes d'enseignement, la séquence des activités
d'apprentissage, et les méthodes d'évaluation. Chaque démarche est adaptée
aux objectifs d'apprentissage spécifiques et aux besoins des élèves.

Travail de réflexion
Travail 1 : Chaque groupe choisit un sujet ou un concept difficile de sa
discipline, un concept considéré comme complexe ou ardu par les élèves. Les
groupes conçoivent une situation problème autour du sujet choisi. Cette
situation doit être ouverte, engageante, et suffisamment complexe pour
nécessiter une réflexion critique et de la collaboration pour trouver une solution.

Comment construire une situation problème ?


Préciser le contexte : Établir un cadre réaliste et pertinent pour le problème.
Cela pourrait être une situation concrète tirée de la vie quotidienne, un cas
historique, un scénario professionnel ou une étude de cas spécifique. Le
contexte doit être suffisamment riche pour susciter l'intérêt des élèves et
pertinent par rapport au contenu du cours.

Formuler le problème : Formuler un problème clair qui nécessite plus qu'une


réponse simple ou factuelle. Le problème doit encourager les élèves à réfléchir
de manière critique, à explorer diverses solutions, et à appliquer des
connaissances théoriques de manière pratique.
Inclure des questions ouvertes qui guident la réflexion des élèves sans pour
autant leur donner la direction ou les réponses. Ces questions devraient aider
à explorer le problème sous divers angles et à générer un dialogue constructif.

Définir l’objectif : Clarifier ce que vous attendez des élèves en termes de résultats
d'apprentissage. Déterminez quelles compétences (analyse, critique, synthèse) et
quelles connaissances vous souhaitez qu'ils développent ou appliquent.
Indiquer les ressources à utiliser : Fournir aux élèves les ressources
nécessaires pour résoudre le problème. Cela peut inclure des articles, des
données statistiques, des études de cas, des outils technologiques, etc.
S’assurer que ces matériaux sont accessibles et pertinents pour le problème.

Indiquer les limites : Définir clairement les limites dans lesquelles les élèves
doivent travailler : temps disponible, ressources ou contraintes spécifiques
liées au scénario du problème.
Déterminer les modalités de travail : Décider si cette activité sera réalisée
individuellement ou en groupe. Les situations problème sont souvent plus
enrichissantes en groupe, car elles permettent aux élèves de confronter leurs
idées et de collaborer à la recherche de solutions. Attribuer des rôles si
nécessaire pour structurer l'interaction dans les groupes.

Planifier l’évaluation : en informant sur les critères de réussite (Établir des


critères clairs pour évaluer la réponse au problème. Cela pourrait inclure la
créativité des solutions proposées, la précision des informations utilisées, la
pertinence des arguments, et la qualité de la présentation des résultats), et en
prévoyant un mécanisme de retour d'information pour les élèves, qui peut
inclure une évaluation par les pairs, des commentaires de l'enseignant, ou une
auto-évaluation.

Réflexion et debriefing : définir un mécanisme pour encourager les élèves à


réfléchir sur leur processus de résolution de problème et les résultats obtenus.
Demandez-leur ce qu'ils ont appris, les défis rencontrés, et comment ils
pourraient améliorer leurs approches à l'avenir.
Organiser une session de discussion en classe où les groupes peuvent
partager leurs découvertes et apprendre des approches des autres.

Travail 2
Transposition Didactique
Choisissez un concept complexe de votre domaine d'étude (par exemple, la
photosynthèse en biologie) et travaillez en groupe pour transformer ce concept
en une leçon simplifiée pour des élèves de primaire. Discutez des adaptations
nécessaires pour rendre le concept accessible et engageant à ce niveau
d'enseignement.

Travail 3
Contrat Didactique
Créez une liste des attentes non écrites que vous, en tant qu'élèves, avez
envers votre professeur, et inversement, ce que vous pensez que le professeur
attend de vous. Comparez ensuite vos listes avec celles d'autres groupes et
discutez des similitudes et des différences.

Travail 4
Médiation Pédagogique
En groupe, identifiez un outil pédagogique (comme une vidéo éducative ou
une application d'apprentissage) et discutez de son rôle de médiateur dans
l'apprentissage d'un concept spécifique. Évaluez son efficacité et proposez des
améliorations potentielles.
3. Les grands courants et théoriciens de la didactique
Texte à lire : Anderson, T., & Dron, J. (2011). Three generations of distance
education pedagogy. The International Review of Research in Open and
Distributed Learning, 12(3), 80–97. https://doi.org/10.19173/irrodl.v12i3.890

Le behaviorisme
Le behaviorisme en didactique est une approche éducative qui se base sur les
théories du behaviorisme, un courant de pensée en psychologie développé au
début du XXe siècle. Ce modèle d'enseignement se concentre sur l'observation
du comportement observable et mesurable, en négligeant les processus
mentaux internes considérés comme inaccessibles et donc non pertinents
pour l'étude scientifique.

John B. Watson et B. F. Skinner sont les figures emblématiques de ce


mouvement. W

Principes Clés du Behaviorisme en Didactique


Conditionnement classique (Pavlov) :
Le conditionnement classique illustre comment un stimulus neutre, lorsqu'il
est associé à un stimulus déclenchant une réponse naturelle, peut lui-même
commencer à provoquer une réponse similaire après répétition. En contexte
éducatif, cela peut être utilisé pour créer des associations positives avec
l'apprentissage.

Conditionnement opérant (Skinner) :


Cette théorie souligne l'importance des renforcements (positifs ou négatifs)
après un comportement. En didactique, cela se traduit par l'utilisation de
récompenses pour renforcer les comportements désirés et de punitions pour
diminuer les comportements indésirables.

Apprentissage par essai et erreur (Thorndike) :


La loi de l'effet de Thorndike stipule que les comportements suivis de
conséquences agréables sont susceptibles de se répéter, et ceux suivis de
conséquences désagréables sont évités. Les enseignants utilisent cette
approche pour renforcer les réponses correctes et décourager les erreurs par
des feedbacks immédiats.

Applications du behaviorisme en Classe


Gestion de classe : Les enseignants établissent des règles claires et utilisent
des systèmes de renforcement pour encourager la discipline et l'ordre en
classe.
Systèmes de récompenses : L'utilisation de points, de badges, ou d'autres
récompenses pour motiver et renforcer positivement les comportements
souhaités chez les élèves.
Drill and practice : Les exercices répétitifs et les évaluations sont couramment
utilisés pour renforcer l'apprentissage et garantir la mémorisation des
informations.
Feedback constructif : Le feedback immédiat est essentiel dans le
behaviorisme pour aider les élèves à comprendre les conséquences de leurs
actions et à guider leur apprentissage futur.

Le constructivisme en didactique
Le constructivisme est une théorie éducative qui postule que les individus
construisent activement leur propre compréhension et savoir du monde, à
travers des expériences et des interactions avec celui-ci.

Jean Piaget : Piaget a introduit la théorie du développement cognitif, qui décrit


comment les enfants construisent activement leur compréhension à travers
quatre stades de développement intellectuel : Stade sensori-moteur (0-2 ans),
Stade préopératoire (2-7 ans), Stade des opérations concrètes (7-11 ans), Stade
des opérations formelles (11 ans et plus).

Lev Vygotsky : Vygotsky a mis l'accent sur l'importance des interactions


sociales dans le développement cognitif et a introduit le concept de la "zone
de développement proximal" (ZDP). Pour lui, l'apprentissage est le plus efficace
quand il se situe dans cette zone, où les tâches sont trop difficiles pour être
accomplies seul mais peuvent être réalisées avec l'aide d'un guide plus
compétent ou d'un pair.

Principes clés
Apprentissage actif : Le constructivisme stipule que l'apprentissage est un
processus actif. Les étudiants apprennent mieux lorsqu'ils sont engagés
activement dans la construction de leur propre savoir, plutôt que de recevoir
passivement des informations.
Importance du contexte : Le savoir est compris comme étant intrinsèquement
lié au contexte dans lequel il est utilisé. Les apprentissages doivent donc être
contextualisés et non présentés comme des abstractions déconnectées de la
réalité.
Construction du savoir : Les étudiants construisent leur compréhension en
reliant de nouvelles informations à leurs connaissances antérieures. Ce
processus de construction implique des ajustements et des réarrangements
internes de structures cognitives existantes (schémas).
Apprentissage collaboratif : Conformément aux idées de Vygotsky, le
constructivisme valorise les interactions sociales comme moyen essentiel pour
l'apprentissage. Travailler en groupe permet aux étudiants de confronter et de
reformuler leurs idées, facilitant ainsi une construction plus profonde du
savoir.

Applications en classe
Méthodes pédagogiques : Les techniques comme le travail de projet, les
études de cas, le jeu de rôle, et le brainstorming sont encouragées. Ces
méthodes permettent aux élèves de manipuler activement les informations, de
tester leurs idées, et d'ajuster leur compréhension en fonction des feedbacks
reçus.
Rôle de l'enseignant : Dans un cadre constructiviste, l'enseignant agit comme
un facilitateur ou un guide plutôt que comme un transmetteur de savoir. Son
rôle est de créer des environnements riches en ressources et de guider les
élèves à travers des questions et des activités qui stimulent la réflexion
critique.
Évaluation formative : L'évaluation dans un cadre constructiviste vise plus à
identifier les progrès et les obstacles dans la construction du savoir qu'à
mesurer la mémorisation des contenus. Les évaluations formatives, qui
fournissent un feedback régulier et constructif, sont privilégiées.

Le socioconstructivisme en didactique
Le socioconstructivisme est une approche pédagogique qui intègre les idées
du constructivisme avec une emphase particulière sur le rôle de la société et
des interactions sociales dans le développement cognitif. Cette théorie est
fortement influencée par les travaux de Lev Vygotsky, un psychologue russe
qui a mis en avant l'importance des interactions culturelles et sociales comme
moteurs fondamentaux de l'apprentissage et du développement cognitif.

Fondements théoriques
Médiation culturelle et sociale : Vygotsky a proposé que l'apprentissage
humain est profondément enraciné dans le contexte social et culturel. Les
outils et les signes culturels (langue, écriture, systèmes de numération, etc.)
jouent un rôle crucial dans le développement cognitif, agissant comme des
"médiateurs" entre l'individu et son environnement social.
Zone de développement proximal (ZDP) : La ZDP est un concept clé en
socioconstructivisme. Elle désigne la différence entre ce qu'un apprenant peut
faire seul et ce qu'il peut faire avec l'aide d'un guide plus compétent (un
enseignant, un parent, ou un pair plus avancé). L'apprentissage est optimal
lorsqu'il se situe dans cette zone.
Rôle des interactions sociales : Les interactions entre pairs et entre
l'apprenant et les membres compétents de la communauté sont essentielles
pour le développement. Ces interactions encouragent le partage des
connaissances et des compétences et facilitent la construction sociale du
savoir.

Principes didactiques
Apprentissage collaboratif : Encourager les travaux de groupe et les activités
collaboratives en classe permet de stimuler la discussion et l'échange d'idées,
ce qui est fondamental dans la construction du savoir. Les élèves apprennent
en exprimant leurs pensées et en écoutant celles des autres, ce qui les aide à
reformuler et à approfondir leur compréhension.
Scaffolding (échafaudage) : Cette technique pédagogique consiste à fournir
un soutien temporaire aux élèves pour les aider à accomplir des tâches qu'ils
ne pourraient pas réaliser seuls. L'échafaudage doit être progressivement
retiré à mesure que l'élève devient plus compétent, favorisant ainsi une
appropriation graduelle de l'apprentissage.
Rôle actif de l'enseignant : Contrairement à un modèle plus traditionnel où
l'enseignant est un transmetteur de savoir, dans le socioconstructivisme,
l'enseignant est un facilitateur de l'apprentissage. Il crée des environnements
riches et stimulants, pose des questions provocantes, et aide les élèves à
construire leur savoir en exploitant leur potentiel à travers des interactions
significatives.
Utilisation de contextes réels : L'apprentissage est plus efficace lorsque les
contenus sont ancrés dans des situations concrètes et pertinentes pour les
élèves. Utiliser des contextes réels renforce la pertinence de l'apprentissage et
aide à établir des liens entre la théorie et la pratique.

Applications en classe
Projets basés sur la résolution de problèmes : Les élèves travaillent
ensemble sur des projets complexes, souvent interdisciplinaires, qui
nécessitent recherche, planification, et mise en œuvre de solutions pratiques.
Débats et discussions : Organiser des débats sur des sujets controversés ou
ouverts pour encourager les élèves à exprimer et défendre leurs points de vue
tout en écoutant et en intégrant les perspectives des autres.
Évaluation réflexive : Encourager les élèves à réfléchir sur leur propre
processus d'apprentissage et à évaluer leur progrès, favorisant ainsi une
métacognition et une autonomie accrues.

Exercices d’application
Lequel de ces éléments est un principe du constructivisme ?
o A) Les élèves apprennent comme des récepteurs passifs
o B) Les élèves construisent activement leur savoir
o C) L'apprentissage se produit indépendamment des expériences
o D) L'enseignement ne doit pas être adapté au contexte de l'élève

Quel concept didactique insiste sur l'importance des retours immédiats dans
l'apprentissage ?
o A) Transposition didactique
o B) Médiation pédagogique
o C) Apprentissage par essai et erreur
o D) Contrat didactique

Qu'est-ce que la 'situation didactique' ?


o A) L'environnement physique de la classe
o B) Un conflit entre étudiants
o C) Une configuration où l'apprentissage est facilité par l'enseignement
o D) Un dialogue entre l'enseignant et l'administrateur

Qui a développé la théorie du développement cognitif en stades ?


o A) Lev Vygotsky
o B) Jean Piaget
o C) B.F. Skinner
o D) Erik Erikson

Le 'behaviorisme' se concentre principalement sur :


o A) Les processus mentaux internes
o B) Les comportements observables et mesurables
o C) Les dynamiques de groupe
o D) Les structures linguistiques

Quelle théorie met en avant le rôle de la société et de la culture dans


l'apprentissage ?
o A) Constructivisme
o B) Socioconstructivisme
o C) Behaviorisme
o D) Naturalisme

Selon Vygotsky, qu'est-ce que la 'zone de développement proximal' ?


o A) La distance entre l'école et la maison de l'élève
o B) La différence entre ce qu'un élève sait et ce qu'il ne sait pas
o C) L'écart entre ce qu'un élève peut faire seul et ce qu'il peut faire avec aide
o D) La période de la vie où l'apprentissage est le plus rapide

Quel est le principal outil de médiation dans la théorie de Vygotsky ?


o A) Les tests standardisés
o B) La langue
o C) Les récompenses et les punitions
o D) Les exercices physiques

Quelle méthode est typiquement utilisée dans un cadre constructiviste ?


• A) Mémorisation
• B) Apprentissage par découverte
• C) Conditionnement opérant
• D) Apprentissage par répétition

Qu'est-ce que l'échafaudage dans le contexte du socioconstructivisme ?


o A) Construction d'une structure physique pour aider à l'apprentissage
o B) Soutien temporaire par l'enseignant pour aider l'élève à accomplir
une tâche
o C) Utilisation d'échafaudages pour enseigner l'architecture
o D) Techniques pour construire des fondations solides en
mathématiques

Dans quel stade de Piaget les enfants commencent-ils à penser logiquement à


des opérations concrètes ?
o A) Sensori-moteur
o B) Préopératoire
o C) Opérations concrètes
o D) Opérations formelles

Lequel des suivants est un exemple d'apprentissage collaboratif ?


o A) Un examen individuel
o B) Une dissertation personnelle
o C) Un projet de groupe
o D) L'écoute d'une conférence

Quelle est l'importance du contexte dans l'apprentissage selon le


constructivisme ?
o A) Le contexte n'a aucune importance
o B) Le contexte est crucial car il rend l'apprentissage pertinent
o C) Le contexte est seulement important en sciences sociales
o D) Le contexte est uniquement lié au lieu physique d'apprentissage

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