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Il faut penser la violence en analogie avec le concept de sublime, le génie peut apparaitre
comme violent.
La violence est toujours spectaculaire, mais d’autant plus spectaculaire qu’elle se déploit dans
la société du spectacle, mais elle ne peut jamais être un spectacle.
Elle est obscène, elle occupe le devant de la scène au point que l’on ne voit plus qu’elle, on ne
voit plus qu’elle. Or quand on voit un évènement violent, le concept est important. Le fait
divers est un fait social.
Jean Lery, Histoire d’un voyage fait en la terre du Brésil considère que ce qui est vrmt
horrible c’est le fait que les mères toupi mangent leurs enfants ; ce n’est pas un fait divers.
L’horreur de l’horreur. Il a vu l’horizon régulateur qui étaient derrière, il a vu le décor, les
rites, c’est un fait social, car un fils d’une femme toupi du clan avec un homme du clan
adverse est un ennemi, donc on le mange. C’est le détail révélateur. Le fait divers fait
diversion et le fait social n’est pas un fait divers. Il y a une violence objective qu’on ne peut
voir qu’en changeant de référentiel ;
ATTENTION : ne jamais dire que la violence dépend d’un référentiel. Ce n’est pas subjectif
ou relatif à un référentiel.
La violence est structurellement ce qui peut attirer le regard
Brecht, Petit Organum sur le théâtre les gens ne voit pas la violence, il faut leur montrer,
c’est pour ça qu’on fait du théâtre, on montre le mouvement et la violence aux bourgeois, on
les change de référentiel, on les oblige à voir les choses autrement. La violence sociale on ne
la voit pas la plupart du temps ou si on la voit elle est irréaliste. Il faut changer de référentiel,
modifier notre manière de voir les choses. La violence peut être spectaculaire, mais il faut
qu’on nous la montre pour qu’on s’en rende compte.
FOUCAULT, Surveiller et Punir le passage de l’ancien régime fais basculer la punition
comme le droit de tuer faire le pouvoir de faire vivre / laisser mourir. Le simple fait d’être
exposé au regard d’autrui est violent
C’est le spectacles qui permet de voir, ce qui est violent c’est la lumina, la lumière qui nous
contraint. C’est la lumière d’Apollon qui peut être étouffante. Ce n’est ni le sujet qui regarde
l’objet, c’est les conditions mêmes du spectacle, la violence de la lumière.
La violence de la lumière, Jacques DERRIDA sur Levinas la violence est silencieuse et
invisible mais c’est la lumière, les conditions du spectacles qui sont violentes. Or, la lumière
c’est aveuglant, il n’y a pas de pire aveugle de celui qui croit être dans la lumière (Foucault
sur le 18e). la lumière peut être lumina : la lumière artificielle la lumière permet de
distancier les choses, et une forme d’absorption.
Les conditions mêmes de la lumière peuvent être comprises comme la possibilité même de la
violence : je vois un couteau, donc je pourrais l’utiliser.
Le traité des spectacles, Tertullien il ne comprend pas que dans le théâtre grec et dans le
théâtre des gladiateurs il y a une dimension religieuse. Peu importe que ce soit le regard porté
sur autrui qui est violent, ce sont les conditions qui rendent possible la relation entre un sujet
et un objet qui sont violentes. C’est le simple fait d’allumer la lumière au théâtre qui est
violent.
II. Si c’est la lumière qui est violente, la violence spectaculaire n’est pas vraiment
violente, la vraie violente ne se donne pas en spectacle elle l’organise. Faire de
la violence un spectacle c’est la nier et la vraie violence n’est pas
spectaculaire, elle n’est pas mise en lumière mais c’est elle qui met en lumière
Apollon est le dieu de la beauté, mais aussi de la vérité car dans la conception platonicienne
de l’esthétique, la beauté ouvre les yeux, elle n’oblige à ne plus voir que ça. Il illustre l’éclat
de l’être. Cele met en marche vers a vérité par et à travers la beauté. Or, si Apollon est un dieu
de la vérité, il est aussi le dieu des belles apparences. Or elles conduisent à côté de la vérité. Il
est le dieu de la véroté et le dieu de la tromperie. « le vrai est toujours un moment du faux »
Debord. Dans son moment d’apparition, la chose apparait dans sa vérité même, mais dans de
belles apparences, on est donc détourné de cette vérité qui se cache derrière les apparences.
Apollon a fait oublier son demi-frère Dionysos.
« Ce n’est pas en tant que faux, que le faux est le moment du vrai », Hegel, la violence est
un moment de la non-violence.
Guy DEBORD, La société du spectacle la violence sociale est telle que le but du jeu c’est
de nous la faire oublier. C’est un concept de MARX : fétichisme sur la marchandise : on
oublie ce qu’on a fait nous-même en faisant comme si ce n’était pas nous qui l’avions fait, on
oublie les gens qui ont travaillé derrière un produit quand on l’utilise. Debord soutient que de
même que l’on fétichise le produit, on sacralise la marque, la société est une gigantesque
accumulations de spectacles qui tentent de dissimuler la violence qui est derrière. Les plus
grandes victimes de la société du spectacle sont ceux qui sont au sommet de cette société.
Personne ne désir quoi que ce soit, la société a des désirs, elle a une intention. La société
fonctionne selon sa propre logique, et sa logique est une série de spectacle, qui a pour but de
faire oublier la viole ce des uns et des autres.
« Le spectacle n’est pas un ensemble d’images mais un rapport social entre les personnes,
médiatisé par des images ».
La société du spectacle a sa propre logique, ses propres désirs.
Personne n’organise le spectacle, la société du spectacle s’organise d’elle-même.
Il faut défendre la société, FOUCAULT, Il faut défendre la société il y a des normes
insidieuses qui s’organisent d’elle-même et organisent la violence.
Le spectacle fait oublier la violence, mais la véritable violence c’est cette organisation du
spectacle pour faire oublier la violence.
Quand la violence apparait, dans son éclat d’apparition elle disparait, mais de surcroit, si on
ne fait pas parler cette violence, on en devient complice et si on la montre, on la fait
disparaitre ; « la violence c’est ce qui ne parle pas » DELEUZE.
Dionysos se masque derrière Apollon, la violence sociale se masque derrière l’accumulation
de spectacle. La véritable violence est invisible.
C’est le cahier des charges de toutes les tragédies classiques il n’y a pas une goute de sang
dans le théâtre classique grec, c’est un interdit religieux. De même dans le théâtre classique
pour des raisons de bienséance. Il y a ce que Spitzer appelle un « effet de sourdine », on
montre sans montrer.
Derniers vers, Andromaque, Racine « l’ingrate… chienne… » il perd la raison sur scène.
On parle de voile de Timanthe Agrippa D’Aubigné, Les Tragiques : met sur ses souvenirs
des guerres de religion le voile de Timanthe il avait recouvert d’un voile …
On ne voit pas la violence, c’est un ressenti et pour la faire ressentir, il n’est pas forcément
adroit de la montrer.
Dans le catch, selon Roland Barthes, on ressent la violence mais il n’y en a pas.
La violence est ressentie dans le clair-obscur.
III. La violence toujours spectaculaire est d’autant plus violente qu’elle cherche à
l’être
A) CERTES LA VIOLENCE SEMBLE MOINS VIOLENTE QUAND ELLE CHERCHE
À L’ÊTRE
Quand on montre la violence pour la faire ressentir, c’est pour neutraliser la violence : c’est la
catharsis.
Il y a trois possibilité d’interprétation :
ARISTOTE parle d’une purification religieuse. La pitié et l’angoisse ont une dimension
religieuse.
Interprétation médicale : ARISTOTE est fils et père de médecin. La catharsis est un
défoulement, c’est la purgation des passions. Il y a une polémique entre Platon et Aristote
sur la musique. On devient ce que l’on regarde. Jankélévitch ne sait pas où se trouve la
véritable violence.
Orange mécanique il est rééduqué en étant condamné à regarder le spectacle de la
violence. Le monde est terriblement violent. Il y a une forme de problème sur la dimension
mimétique ou cathartique du spectacle de la violence ça rend violent ou ça soigne. C’est un
problème insoluble
Morale : Boileaux « devant une fureur agréable vous éprouver une pitié charmante
et une douce terreur », ses oxymores montre que la catharsis morale a du mal à passer au
17e siècle.