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Chapitre 2 : convertisseur statique-moteur asynchrone

1. Introduction
Le moteur asynchrone est très utilisé comparativement au moteur à courant continu grâce à ces
nombreux avantages : cout moins cher, robustesse, faible maintenance, fiabilité, bon rendement.
Avec l’évolution des composants de l’électronique de puissance et le développement des techniques
de commande, ce moteur est de plus en plus intégré dans les systèmes industriels où on a besoins de
la vitesse variable.

2. Intérêt de la vitesse variable


• La vitesse variable permet à un moteur électrique de fonctionner a n'importe quel régime de
vitesse, Ce régime est obligatoire dans la traction électrique : démarrage, accélération, freinage.
Les systèmes de levage……
• la vitesse variable permet d'obtenir des performances dynamiques contrôlables. C'est très
important dans le secteur de la robotique par exemple, ou il faut à la fois de la rapidité et de la
précision.
• la vitesse variable permet de faire des économies d'énergie et d'argent, c'est le cas notamment
du pompage de fluide à débit variable. Compare à une solution ou une pompe tourne à vitesse
fixe et le débit est modulé par action sur un registre, les pompes a vitesse variable ont un
meilleur rendement. En vitesse variable, la vitesse de rotation de la pompe est ajustée en
fonction du débit souhaite, alors que pour le cas a vitesse fixe, une vanne s'ouvre plus ou moins
afin de créer une perte en charge. A 100 % de débit, les deux solutions ont la même vitesse et le
même rendement.

3. schéma équivalent de la machine asynchrone


Modèle à fuites totalisées au rotor ramené au stator

Figure 1 : schéma équivalent de la MAS avec fuites totalisées au rotor ramené au stator

Avec :
Vs est la tension statorique
Is courant statorique
R s Résistance statorique

I r Courant rotorique ramené au stator,
N’r Inductance de fuites totalisée au rotor
R’r Résistance rotorique ramenée au stator
Ls = Ls-Ms Inductance cyclique propre statorique
Ls inductance propre statorique
Ms Inductance mutuelle entre phases statoriques
g est le glissement

1
4. Bilan de puissance
Le moteur absorbe une puissance active :
(1)
Une partie de cette puissance est dissipée en pertes Joule au stator pjs et en pertes fer dans le stator
pfs, le reste traverse l’entrefer ; c’est la puissance électromagnétique (ou la puissance transmise).
(2)
Avec :

(3)
Une partie de la puissance transmise ptr est dissipée en pertes joules au rotor Pjr, le reste est
transformé en puissance mécanique

(4)
De la puissance mécanique, on soustrait les pertes mécaniques pm pour arriver à la puissance utile ;
(5)

Figure 2 : bilan de puissance de la MAS

Il est à noter qu’en fonctionnement normal, on néglige les pertes dans le fer du rotor pfr _car la
variation de l’induction dans le fer du rotor se fait avec une fréquence faible égale à (g.fs).

Les pertes joules rotorique peuvent être déterminée de la manière suivante :

(6)
or

(7)
Donc :

(8)

Cette relation donnant les pertes Joule au rotor en fonction de la puissance transmise et de
glissement est très utilisée car la résistance et le courant rotorique ne sont pas mesurables pour une
un moteur à cage.

4.1. le couple
Le couple mécanique est le quotient de la puissance mécanique par la vitesse de rotation du rotor :

(9)
Or

2
(10)
Et

(11)
Donc :

(12)
Sous l’hypothèse de considérer la résistance statorique très faible, on peut déterminer à partir du
schéma équivalent le courant rotorique I’r par :

(13)
Ainsi, l’expression du couple devient :

(14)
4.2. Caractéristique mécanique couple-vitesse d’un moteur asynchrone

Figure 3 : Caractéristique mécanique couple-vitesse d’un moteur asynchrone

• A partir de l’équation (14), on peur réécrire le couple sous forme :

 =   .
 
  ( .. ) 
(15)

Ainsi, le couple est nul pour un glissement nul.

• Pour des faibles valeur du glissement, qui correspondent à la zone normale de


fonctionnement, N’r.g.ωs est faible devant R’r . donc, le couple est sensiblement
proportionnel au glissement :
 =   .
 
  ′
(16)
• Pour des valeurs élevées du glissement, e couple est inversement proportionnel au
glissement :
 =   .
 ′

 .(′ . ) 
(17)

3
• Entre ces deux valeurs, le couple passe par une valeur maximale Cmax qui peut être donnée
par :
 = .  
. 
. 
(18)

• Le glissement correspondant au couple max est :



 = ! ."#
(19)
• Au démarrage le glissement est égal à 1, le couple devient :


$ =   .
   ( . ) 
(20)

• La courbe C(Ω) présente deux branches ; l’une stable comprise entre le


fonctionnement à vide pour g=0 et le point à couple max, l’autre instable comprise
entre ce point et l’arrêt pour g=1.
• Le couple nominal est compris entre 0.2 et 0.4 Cmax, le moteur peut supporter des
surcharges importantes de courte durée.
• Le moteur fonctionne normalement au début de la branche stable (0<C<Cnom), dans
cette zone :

o A « R r »donnée, le glissement est sensiblement proportionnel au couple

o A « g » donné le couple est inversement proportionnel à R r

o A couple donné, le glissement est à peu près proportionnel à R r

5. variation de la vitesse de moteur asynchrone


Il existe deux procédés de base pour la variation de vitesse d’un moteur asynchrone :
1. Action sur le stator.
o Variation de la tension d’alimentation
o Variation de la fréquence
o Variation de tension et de la fréquence en gardant le rapport V/f constant
o Variation du nombre de paire de pôles
2. Action sur le rotor.
o Variation de la résistance rotorique

5.1. Variation de la tension d’alimentation


• Le couple est proportionnel au carré de la tension, en particulier le couple maximal
• Le glissement correspondant au couple max ne dépend pas de la tension. Donc on obtient
toujours pour la même valeur de glissement
800
le couple max correspondant à la tension
• La figure 4 montre la caractéristique C(Ω)
pour la tension nominale et pour la moitie de 600
couple (N.m)

cette tension. On constate que le couple max


a été devisé par quatre. 400 Vs=Vn/2
• A couple résistant donné, lorsqu’on on Vs=Vn
diminue la tension le glissement augment et 200
la vitesse diminue. Ainsi les pertes rotoriques
qui sont proportionnelles au glissement
augmente également et entraine une 0
0 500 1000 1500 2000
diminution du rendement du moteur vitesse(tr/mn)
• La plage de vitesse est limitée dans cette
Figure 4 : modification de la
méthode. caractéristique mécanique par variation
de la tension

4
• Cette méthode est utilisée pour les applications où les exigences de couple de charge
diminuent avec la réduction de la vitesse comme par exemple les pompes et les ventilateurs.

• La variation de la tension du moteur est obtenue par


convertisseurs (gradateurs) qui à partir d’une
tension alternative de valeur efficace fixe, délivrent
une tension alternative de valeur efficace variable,
avec la même fréquence.
• Ces gradateurs produisent des harmoniques dans la
tension des sortie ce qui diminue le facteur de
puissance.
• En contrôlant l'angle d’amorçage des thyristors
connectés dans chaque phase, la valeur efficace Figure 5 : gradateur triphasé à thyristors
de la tension statorique peut être modifiée. En conséquence, le couple moteur et la vitesse
du moteur varient.

5.1. Variation de la fréquence statorique

Pour une machine asynchrone, la vitesse de synchronisme est liée à la fréquence par la relation
suivante :
'(.)
Ω& =
*
(21)

Faire varier la fréquence introduit une variation de la vitesse de synchronisme et donc la vitesse du
rotor.

La FEM de la machine est donnée également par la relation :

+, = 4.44. .. / . 01 . 2, (22)

Avec : φmax est le flux max, Kw est facteur de bobinage, Ns est le nombre de spires d’une phase
statorique. Ainsi, le flux max dans la machine est donné par :
3
/ = 4.44.).5
#
6 .!#
(23)

Cette dernière équation montre que le flux devient constant si la tension et la fréquence sont
maintenues constantes

Si la fréquence diminue et la tension reste constante, alors le flux φmax augmente. Par conséquent, le
noyau sera saturé. Cela augmente également le courant magnétisant du moteur et par conséquent,
les pertes augmentent et le rendement diminue. Ceci peut produire également du bruit dans le
moteur.
En réécrivant l’équation du couple max, elle peut se mettre sous la forme :

 = . 
. 
. .78
(24)
Selon cette équation, le couple max diminue si la fréquence augmente et la tension reste constante. Cela est
illustré par la figure 6

5
1500

couple (N.m) 1000

500

0
0 500 1000 1500 2000 2500 3000
vitesse(tr/mn)
Figure 6 : modification de la caractéristique mécanique par variation de la fréquence

5.3. Variation de la fréquence et de la tension avec un rapport V/f constant

La méthode de contrôle V/F constant est la technique la plus populaire des commandes scalaires de
la MAS.
800

600
couple (N.m)

400

200

0
0 500 1000
1500 2000 2500 3000
vitesse(tr/mn)
Figure 7 : modification de la caractéristique mécanique par variation de la fréquence et de la tension avec un
rapport V/f constant

• Pour des fréquences inférieures à la fréquence nominale, on doit diminuer la tension


également avec la diminution de la fréquence avec un rapport constant, afin de maintenir
flux reste constant.
• Lorsqu’on varie la fréquence et la tension en même temps la vitesse varie mais le couple
reste constant. Cette façon de faire est largement utilisée dans les locomotives et les
applications industrielles.
• Tenant compte de la résistance statorique, le couple max a pour expression :

 = .  
.  9

(25)
 :   
 

• Pour des valeurs élevées de fréquence (mais inférieur à la fréquence nominale) le terme
(Rs/ωs) est négligeable devant Nr et le couple peut s’écrire selon l’équation 24. Si on
maintien le rapport V/f constant, on maintient le couple max constant. Par contre, pour des
valeurs faibles de fréquence, le terme (Rs/ωs) n’est pas négligeable et le couple max diminue.
Pour cela, on doit augmenter la tension pour compenser cette diminution. Ainsi le rapport
V/f doit augmenter.
• Au delà de la fréquence nominale, on ne peut pas augmenter la tension. Pour cela le couple
max diminue avec l’augmentation de la fréquence.
• On peut varier la fréquence et la tension soit :

6
• En utilisant un onduleur pour varier la fréquence et un hacheur pour varier la tension
• En utilisant un seul onduleur commandé par la technique MLI.

5.4. Variation du nombre de paire de pôles

Nous avons vu à travers l’équation (21) que la vitesse de synchronisme dépend de la fréquence mais
également du nombre de paire de pôles. Faire varier ce dernier introduit une variation de la vitesse
de synchronisme et donc la vitesse du rotor.

Dans cette méthode le nombre de paires de pôles peut être changé en en modifiant la connexion des
enroulements statoriques produisant le champ magnétique dans la machine.

Dans la figure 8, un exemple de changement de connexion des enroulements statoriques est illustré.
La figure 8.a donne un nombre de pôles égale à deux, alors que la figure 8.b donne un nombre de
pôles égale à quatre. La figure 8.c montre qu’on peut avoir également des connexions en paralleles
au qu’elles soient en série comme cela est fait dans les figures 8.a et 8.b.

Cependant, le réglage de la vitesse n’est pas progressif mais par « à-coup ». Le plus souvent, il se fait
à deux échelons avec un rapport de vitesse : 2/1. De tels moteurs sont appelés moteur à deux
vitesse. Il existe également des moteur à trois et à quatre vitesse.
La commutation du nombre de paires de pôles du stator peut être assurée de la façon suivante :
• Monter un seul enroulement dans le stator avec possibilité de changer les a connexions.
• Monter deux enroulements indépendants dans le stator avec connexion différente.
• Monter deux enroulements indépendants dans le stator avec possibilité de changer les
connexions dans chaque enroulement.

Figure 8 : exemple de changement de connexion des enroulements statorique

5.5. Variation de la résistance rotorique

Cette méthode est applicable pour les moteurs à rotor bobiné. Une résistance extérieure est insérée
avec le circuit rotorique comme cela est schématisé par la figure 9.

Figure 9 : variation de la résistance rotorique

7
• La figure 10.a montre la modification de la caractéristique mécanique pour deux autres valeurs
de la résistance rotorique (1.5*Rr et 2*Rr). On constate que le couple max ne change pas de
valeur mais il est obtenu pour des vitesses différentes.
800 500

400
600
couple (N.m)

courant (A)
300
400
Rr 200 Rr
200 3Rr/2 3Rr/2
100
2*Rr 2*Rr
0 0
0 500 1000 1500 2000 0 500 1000 1500 2000
vitesse(tr/mn) vitesse(tr/mn)
Figure 10 : variation de la résistance rotorique par convertisseur statique

• Pour le même couple de charge, lorsqu’on augmente la résistance, la vitesse diminue.


• Cette méthode est moins couteuse par rapport à celles déjà vues.
• Cette méthode peut être utilisée pour le démarrage avec charge élevée et un courant statorique
de réduit. On peut insérer une résistance rotorique pour modifier le couple de démarrage puis
éliminer cette résistance pour travailler à la vitesse souhaitée avec un couple élevée.
• Cette méthode entraine une diminution du rendement de fait que des pertes supplémentaires
sont ajoutées au rotor par l’insertion de cette résistance.
5.5.1.variation de la résistance rotorique par convertisseur statique
On peut également faire varier la résistance rotorique en insérant un redresseur et un hacheur au
niveau du circuit rotorique, comme cela est illustré par la figure 10.

Figure 11 : variation de la résistance rotorique par convertisseur statique

La tension à la sortie du rotor est redressée puis injectée dans le hacheur formé d’un transistor et
d’une résistance.
Une inductance de lissage est ajoutée pour réduire les ondulations du courant et garder ce dernier
constant
On peut montrer facilement en utilisant la forme du courant rotorique Ir illustré par la figure 10.b que
sa valeur efficace est :

(26)

8
Sur une période, la résistance entre les points A et B est : (1-α).R, avec α est le rapport cyclique du
hacheur.
La puissance consommée par la résistance sur une période est :
(27)
Par phase, la puissance vaut :

(28)
En utilisant l’équation (26), on peut tirer l’expression de Id en fonction de Ir et la remplacer dans (28).

(29)
Ainsi, la puissance consommée par la résistance RAB par phase est : 0.5.I2r(1-α).R
ce qui nous mermet
de conclure que la résistance rotorique est augmentée d’une valeur de 0.5.(1-α).R. donc, la
résistance rotorique totale devient :
RrT= Rr+0.5.(1-α).R (30)

Lorsque α varie de 0 à 1, la résistance rotorique varie de Rr+0.5.R à Rr


Cette méthode présente quelqies avanteages par rapport à la méthode précédente :
• Elle permet une variation fluide et continue de la résistance rotorique
• Elle a une réponse rapide
• Elle ne demande pas beaucoup d’entretient
• Elle a une taille compacte

5.5.2. la cascade hyposynchrone


L’inconvénient majeur de la méthode précédente est la diminution du rendement de fait qu’elle
entraine des pertes rotoriques supplémentaires consommées par la résistance additionnelle. Pour
améliorer le rendement, il suffit d’utiliser cette énergie au lieu de la gaspiller en la renvoyant au
réseau d’alimentation, comme cela est illustré par la figure 12.

Figure 12 la cascade hyposynchrone

9
Dans cette méthode, la puissance circule dans une seule direction du rotor vers le réseau. Ainsi, la
vitesse peut être réglée uniquement dans la plage (0,Ωn) c'est-à-dire des vitesse inférieure à la
vitesse de synchronisme.
La tension rotorique est convertie en tension continue Vd par le redresseur en suite, un onduleur
transforme la tension continue vers une tension alternative ayant la même fréquence du réseau.
La tension à la sortie du redresseur est donnée par :

(31)
Avec Vml est la valeur max de la tension composée à l’entrée du redresseur
La tension à la sortie du circuit rotorique est donnée par = s.E2 avec E2 est la fem induite par phase au
rotor . ainsi, la tension redressée devient :

(32)
Considérons « a » le rapport de transformation rotor/stator de la machine asynchrone a=N’2/N’1.
Avec N’1=(k1N1) et N’2=(k2N2). On peut écrire :

(33)
La tension à l’entrée de l’onduleur peut être donnée par :

(34)
A vide, le couple moteur est négligeable, le courant redressé est sensiblement nul ; aussi les tensions
Vd et Vdc sont égales et opposées. D’où on obtient :

(35)
Dans le fonctionnement en onduleur (90° < α< 180°), cosα est négatif, donc le glissement est positif ;
la vitesse du moteur est inférieure à la vitesse de synchronisme, d’où le nom de la cascade
hyposynchrone.
Si le rapport (aT/a) est égal à l’unité, la vitesse du moteur peut être contrôlée depuis l’arrêt jusqu'à la
pleine vitesse. Dans la pratique, il n’est pas forcément nécessaire de régler la vitesse jusqu'à l’arrêt,
aussi se fixe t- on un glissement max, lequel détermine le rapport (aT/a).

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