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Chapitre 1 CARACTERISATION DES MASSES

ROCHEUSES
1.1 Introduction
Toute étape préliminaire dans l’étude de stabilité ou de destructibilité
des roches consiste à lever les différentes discontinuités qui affectent l’ouvrage
ou la masse rocheuse. Cette opération est appelée levé structural.

Le levé structural consiste essentiellement, au moyen des observations


souterraines, des observations des carottes, des observations aéroportées etc.,
d’établir une carte où sont reprises les failles, les diaclases, les fissures, les
joints de stratification etc. Ce sont les discontinuités qui influenceront l’étude
de stabilité ou l’étude de destructibilité des roches.

Dans le cadre de l’étude de stabilité des talus ou des mines


souterraines, on a coutume de représenter les différentes discontinuités sous
forme des projections sur un canevas :

N
i ke
s tr

Dip direction

D
ip

• Strike : c’est la trace laissée par l’intersection de la discontinuité avec


un plan horizontal.
• Dip direction : c’est la trace horizontale de la ligne de pente mesurée
dans le sens horlogique par rapport au nord et matérialisé par l’angle 
.
• Dip : c’est l’inclinaison max. de la discontinuité plane par rapport à
l’horizontale et définie par l’angle φ.

Dans le cadre de discontinuité plane plusieurs techniques sont utilisées :


▪ La projection LAMBERT ou SCHIMIDT : dans cette méthode les surfaces
projetées sont égales.
1
▪ La projection stéréographique : dans laquelle les angles projetés
resteront égaux (c.à.d. les angles projetés sont conservés).

Les moyens de reconnaissance in situ des massifs rocheux sont les


suivants :
• La cartographie des structures géologiques aux affleurements, dans les
galeries de reconnaissance ou au moyen des carottes de sondage ;
• Les méthodes géophysiques ;
• La petite sismique ;
• Les indices de qualité de la roche dont le RQD ;
• Les essais Lugeon ;
• Les essais et mesures des contraintes et déformations.

1.2 Nature et origine des discontinuités


On distingue plusieurs types des discontinuités :

• Les discontinuités dues à la stratification ;


• Les surfaces de discontinuités d’origine tectonique engendrées par des
contraintes dans la croute terrestre. Ces contraintes provoquent des
déformations de 3 types :
a. Les fractures qui correspondent à des déformations discontinues
témoins d’une tectonique cassante.
b. Les plissements : correspondant à des déformations de nature
continue.
c. La schistosité qui affecte la structure de la roche elle-même ;
• Les joints de refroidissement qui sont des joints de retraits dus à un
refroidissement rapide.

Une discontinuité est caractérisée par plusieurs paramètres :


→ Paramètres géométriques (pente, direction) ;
→ Paramètres dus à son état (rempli, vide ou lessivé). Cet état est très
important car c’est lui qui détermine la mobilisation du frottement
(planéité, rugosité, imbrication) ;
→ L’écartement de deux lèvres de la discontinuité : on distingue des
discontinuités centimétriques, métriques, décamétriques.

1.3 Levé des discontinuités dans le massif rocheux au moyen


des sondages carottants.
Le levé de discontinuité est fondamental pour permettre une définition
correcte du massif au point de vue de la résistance et de la déformabilité.
On considère généralement les 4 aspects suivants dans un levé des
discontinuités:
1. fréquence et orientation
2. étendue et continuité
3. rugosité
2
4. épaisseur

Dans la pratique, on utilise certains coefficients pour évaluer l’ampleur


ou la qualité d’un massif rocheux.
Les principaux coefficients sont :

1.3.1 Taux de carottage t c ou pourcentage de récupération.

tc =
 longueur des carottes x100 (III-1)
longueur de sondage
1.3.2 Massivité.

C’est l’épaisseur des couches selon la terminologie SMIR (Société


International de Mécanique des Roches).

Très épaisses :>à2m


Epaisses : 0,6 < h ≤ 2 m
Moyennes : 0,2 < h ≤ 0,6 m
Minces : 0,06 < h ≤ 0,2 m
Très minces : h ≤ 0,06 m

1.3.3 Espacement des fractures (J.S : Joint Space)

C’est la distance moyenne entre deux discontinuités successives ayant


une résistance à la traction nulle ou très faible.

J .S =
 longueur des carottes (III-2)
nombre des carottes
1.3.4 Module de fracturation ( t c ).

C’est une distribution statistique des longueurs des carottes de


sondage : la médiane ou longueur des carottes correspondant à 50 % de la
population. Les deux quartiles sont des longueurs des carottes correspondant
à 25% et 75% de la population.
Ceci caractérise la dispersion entre fracturation homogène et
fracturation dispersée.

1.3.5 Indice de qualité de la roche RQD (Rock Quality Designation).

Le RQD est le coefficient de récupération des carottes pour lesquels on


élimine les bouts des carottes de longueurs inférieures à 10 cm. Les carottes
éliminées correspondent à des couches dont la résistance est très faible et la
déformabilité très grande. Il faut noter cependant que le RQD dépend de la
qualité du forage.

RQD =
 longueursdes carottes  10 cm (III-3)
longueurstotale de la passe sondage
3
Si 90% RQD  100%
< → : Excellent (très bon), densité de fracturation nulle
75% <
RQD  90% → : Bon, densité de fracturation faible
50% <
RQD  75% → : Moyen, densité de fracturation moyenne
25% <
RQD  50% → : Mauvais, densité de fracturation forte
RQD  25% → : Très mauvais, densité de fracturation très forte
Exemple :

1.3.6 Contraste de résistance

Il caractérise l’affaiblissement d’une masse rocheuse par rapport à la


résistance intrinsèque de la roche du fait de la présence des discontinuités
des zones affaiblies ou altérées.
Le contraste de résistance est un paramètre qui donne une idée de la
différence entre la résistance de la matrice et celle du massif discontinu.

4
Le contraste de résistance C est défini comme la fraction de la longueur
de la passe correspondant à l’épaisseur des matériaux faibles rapportée à la
longueur L de la passe.

l +l
C= 1 2 (III-4)
L
Où l1 et l 2 : longueurs des passes ou épaisseurs
des matériaux faibles.
L : longueur totale de la passe.
C > 6 très élevé
2 > C  6 : élevé
0,6 > C  2 : moyen
0,2 > C  0,6 : faible
C  0,2 : très faible

1.3.7 Diagraphie de forage

- Elle mesure la vitesse d’avancement de l’outil ;


- Elle mesure les accélérations du train de tige ;
- Le carottage sismique mesure la vitesse de propagation des ondes p
(ondes primaires) dans la paroi du sondage.
L’indice de qualité en carottage sismique est donné par :
VLCS vitesse en carottage sismique
I QLS = = (III-5)
Vl vitesse théorique max
1.4 CLASSIFICATION DES MASSES ROCHEUSES
Une des premières classifications de massifs rocheux, encore parfois
utilisée, est celle de TERZAGHI, utilisée essentiellement dans le choix de
soutènement des tunnels.
Depuis lors, plusieurs autres classifications ont vu le jour. On peut citer :
- La classification géomécanique d’Afrique du Sud « R.S.R » (Rock
Structure Rating)

5
La qualité d’un massif rocheux R.M.Q (Rock Mass Quality) développé
-
par BARTON, LUNDE & LIEN en relation avec la stabilité des
excavations souterraines.
- Classification de BIENIAWSKI avec la notion de R.M.R (Rock Mass
Rating)
Dans le cadre du cours, nous allons nous intéresser uniquement aux
deux dernières classifications R.M.Q et R.M.R

1.4.1 Classification de BIENIAWSKI

C’est une classification qui consiste à donner une côte à une masse
rocheuse en fonction des 5 paramètres pondérés. C’est la somme de ces 5
paramètres pondérés qui confère à la masse rocheuse une côte globale
représentant la qualité de la masse rocheuse et appelée RMR.

Les 5 paramètres qui interviennent dans la détermination du RMR sont :


➢ La résistance à la compression de la roche intacte c.à.d. sans fissure ou
bien la résistance de la roche obtenue à partir de l’essai à la pointe
(pointe load test) ;
➢ Le RQD ;
➢ L’espacement des discontinuités ;
➢ L’état de discontinuité (remplissage ou pas, qualité des matériaux de
remplissage) ;
➢ Les conditions d’écoulement dans les discontinuités.

PARAMETRES COEFFICIENTS
Indice
Résistanc Indice Franklin non
Franklin
e >8 4-8 2-4 1-2 utilisable
1 (MPa)
de la
Résistance
roche > 200 100-200 50-100 25-50 10-25 3-10 1-3
Compr.(MPa)
Note 15 12 7 4 2 1 0
R.Q.D 90-100 75-90 50-75 25-50 < 25
2
Note 20 17 13 8 3
Espacement des joints <3m 1-3 m 0,3-1 m 50-300 mm < 50 mm
3
Note 30 25 12 6 0
Surfaces
Surfaces
très
Surfaces Surfaces lustrées ou
rugueuses
légèrement légèrement Remplis- Remplissage mou > 5
non
rugueuses rugueuses Sage < 5 mm ou
continue
4 Nature des joints Epaisseur< Epaisseur< mm ou Joints ouverts > 5 mm
Eponte en
1 mm 1 mm Joint ouvert Joints continus
contact
Epontes non Epontes 1 à 5 mm
Epontes
altérées altérées joints
non
continus
altérées

Note 25 20 12 6 0
Débit sur 10 25-125
Aucune venue d’eau < 25 l/min > 125 l/min
m l/min
Pression d’eau
contrainte
0 0,0-0,2 0,2-0,5 >0,5
Venues principale
5 d’eau Suintements Pression Problèmes sérieux de
Hydrogéologie Complètement sec (eau inters- d’eau venues d’eau

6
titielle) modérée
Note 10 7 4 0

La côte globale permet d’identifier la masse rocheuse. En fonction de


cette classification les auteurs recommandent le type de soutènement et
donnent une idée de la stabilité d’une galerie en fonction de ses dimensions.

La classification de BIENIAWSKI a été établie à partir des observations


effectuées en Afrique de Sud, elle est donc très indiquée pour des ouvrages
souterrains.
Cette appréciation générale doit ensuite être ajustée pour tenir compte
de l’orientation de la fracturation par rapport à l’axe de l’ouvrage à creuser.

DIRECTION PARALLELE A L’AXE DU


DIRECTION PERPENDICULAIRE A L’AXE DU TUNNEL
TUNNEL
Creusement du tunnel dans Creusement du tunnel dans le
le sens pendage sens inverse pendage Pendage
Pendage Pendage
Pendage Pendage Pendage Pendage 0-20°
20-45° 20-45°
45-90° 20-45° 20-45° 20-45°
Très
Très favorable
Favorable Moyen Défavorable favorable Moyen Défavorable

Très
Orientation des joints Très favorable Favorable Moyen Défavorable défavorable
Note d’ajustement 0 -2 -5 -10 -12

Après addition des notes obtenues pour les 5 paramètres principaux et


ajustement pour tenir compte de l’orientation e la fracturation, on utilise le
tableau suivant pour connaître :
- La classe du massif rocheux (de très bon à médiocre).
- Le temps pendant lequel une excavation est stable sans soutènement.

Note globale 100-81 80-61 60-41 40-21 < 20


Classe de
rocher et Très bon Bon Rocher Rocher Rocher très
description rocher rocher Moyen médiocre médiocre
Temps de 10 ans 6 mois 1 semaine 5 heures pour 10 min pour
tenue pour 5 m pour 4 m Pour 3 m 1.5 m de 0.5 m de
moyen de portée de portée de portée portée portée

1.4.2 Classification du NGI (Norvegien Geotechnical institut)


(Barton, Lunde, Lien)

Le RMQ a été proposé en relation avec la stabilité des excavations


souterraines. Dans ces facteurs interviennent 6 paramètres.

 RQD J r   Jw 
RMQ = Qindex =  x  x  (III-6)
 Jn Ja   S .R.F 

Jn : facteur du système des joints (nombre des joints) ;


Jr : facteur de rugosité des joints ;
7
Ja : facteur d’altération des joints ;
Jw : facteur de réduction d’eau interstitielle ;
S.R.F : facteur de réduction des contraintes.

Les valeurs de ces 6 paramètres ont été déterminées par ajustements


successifs à partir du comportement d’excavations souterraines.

Il n’apparait que 3 facteurs algébriques :

RQD
: Se rapporte à la structure du massif. C’est une mesure de la
Jn
dimension des blocs élémentaires variant de 200 à 0,5.

Jr
: Fournit une valeur de la rugosité des joints et du degré d’altération
Ja
des épontes en d’autre termes c’est une mesure de la résistance au
cisaillement.

Jw
: En rapport avec l’état des contraintes. Il est plus difficile à définir
S .R.F
sur base physique.

Tableau .. Classification NGI. Indice de carottage 𝑹𝑸𝑫

Tableau .. Classification NGI. Indice de fissuration 𝑱𝒏

8
Tableau .. Classification NGI. Indice de rugosité des joints 𝑱𝒓

9
Tableau .. Classification NGI. Indice du niveau d’altération 𝑱𝒂

10
11
Tableau : Classification NGI. Indice de réduction d’eau 𝑱𝒘

12
Tableau .. Classification NGI. Facteur 𝑺𝑹𝑭 de réduction de contraintes

13
Figure …. Estimation de la portée admissible d’un ouvrage souterrain (d’après Barton)

A partir de la valeur de Qindex , on peut déterminer les valeurs des


pressions de terrain sur le soutènement des tunnels à partir des abaques.
Entre la classification de BIENIAWSKI et celle de NGI c.à.d. entre le RMR et le
Qindex, il existe des corrélations.

La meilleures des corrélations est de la forme :

RMR = 9 ln Qindex + 44

La classification NGI est surtout applicable aux ouvrages de génie civil.

14
Chapitre 2 CONTRAINTES DANS LES MASSES
ROCHEUSES
La détermination des contraintes dans les massifs rocheux est
fondamentale. En effet, il faut soit limiter les contraintes totales dans le massif
aux alentours des travaux afin d’éviter la rupture (cas des galeries, fondations,
barrages,…) soit être en mesure de contrôler la propagation de la rupture dans
les régions où les contraintes totales sont très importantes comme par
exemple dans la majorité des exploitations minières.
Les contraintes totales ou absolues résultent des contraintes initiales
ou naturelles et des variations des contraintes dues à l’effet des constructions
également dénommées contraintes induites.
Les contraintes naturelles ou primitives sont dues à la gravitation
(contraintes gravitationnelles), au mouvement tectonique (contraintes
tectoniques), aux variations de température (contraintes thermales) et à la
décharge des masses rocheuses (contraintes résiduelles).

2.1 Contraintes naturelles.


Ce sont des contraintes dépendant de l’histoire géologique du massif.
Elles ne peuvent donc être estimées qu’avec très peu de précision car la genèse
des formations est très mal connue. Parmi les contraintes naturelles, les plus
importantes concernent les contraintes gravitationnelles ou dues à la
pesanteur.

2.1.1 Contraintes gravitationnelles.

Si l’on considère un prisme élémentaire des roches au sein d’un massif


non sollicité par des forces extérieures et que l’on essaie de déterminer le
tenseur des forces appliquées, on constate souvent contrairement à ce qu’on
peut supposer que la contrainte verticale due aux effets de la pesanteur n’est
pas la composante dominante de ce tenseur de contrainte.
Etant donné que la pesanteur est une des composantes du tenseur des
contraintes au sein d’un massif rocheux, il est intéressant de déterminer
quelle est la valeur de contraintes naturelles dans l’hypothèse où la pesanteur
est la seule composante qui sollicite le massif. Ce cas se présente dans la
réalité lorsqu’il s’agit des roches au repos au sein de plaques tectoniques
stables (pas de contraintes induites). Selon le critère lithostatique de HEIM,
l’augmentation des contraintes avec la profondeur due au poids des couches
surincombantes provoquent du fait de la plasticité croissante des roches
enfouis, un champ des contraintes uniforme ou sphérique dont la valeur dans
le cas d’une succession stratigraphique sub-horizontale peut être déduite par
l’expression suivante :
n z +1
z =  i
zi
 i ( z ) dz (IV-1)
i =1

15
Où  i z : fonction donnant la variation du poids spécifique de la roche sur
l’épaisseur z i +1 − z i de la couche i
n : nombre des couches surincombantes

0
zi
zi  0
 i dz
zi +1
zi +1
zi
 i +1dz
zi + 2

zi + 2  i + 2 dz
z i +1

zi + n zi
zi + n −1
 i + n dz

n z i +1 n
Si  i ( z ) = cons tan te   z =  i  dz d ' où :  z =   i ( zi +1 − zi ) (IV-2)
zi
i =1 i =1

Si on a une seule couche :

 z =  .Z (IV-3)

L’hypothèse de HEIM suppose donc que les roches deviennent autant


plus ductiles (plus plastiques) qu’elles se trouvent à plus grande profondeur.
En fait, la transition de l’état fragile à l’état plastique s’effectue
progressivement ou sous différentes formes selon la nature de la roche.
Quantitativement, le changement d’état est lié à l’existence d’un seuil de
plasticité dont la valeur à une profondeur donnée dépend non seulement de
la pression de confinement mais aussi de la température qui y règne (effet du
gradient géothermique).
La température est un des facteurs très importants qui influence les
contraintes dans les masses rocheuses. Lorsque la température s’accroit, on
constate une augmentation de la déformabilité donc de la ductilité et une
diminution de la valeur du seuil de plasticité. Ce type de comportement permet
de supposer qu’à grande profondeur les discontinuités géologiques tendent à
disparaitre. Dans l’hypothèse de HEIM, le champ de contraintes en profondeur
serait un champ des contraintes sphérique. Ce qui permet d’écrire :

h =  x =  y =  z = v (IV-4)

Cette condition n’est valable que lorsque la roche est dans le domaine
plastique. Or dans la plupart des cas les ouvrages miniers et de génie civil se
trouvent soit à la surface soit à des faibles profondeurs.
Dans le cas où l’on se trouve à faible profondeur et que les roches constituant
les massifs sont des roches sédimentaires, les contraintes horizontales
résultant du seul effet du poids des couches surincombantes sont
approximativement nulles si la déformation latérale n’est pas nulle.

16
Si l’on considère la roche comme un matériau parfaitement élastique,
le rapport k des contraintes horizontales  x et  y et de contraintes verticales
 z =  v sera nul c.à.d.

x y
k= = =0 (IV-5)
z z

Par contre si la déformation latérale est nulle ( x =  y = 0), on peut démontrer


que :
x y 
= =k= (IV-6)
z z 1 −

Si l’on considère l’équilibre d’un prisme élémentaire y compris les


forces massiques au sein d’un semi-espace borné horizontalement (existence
d’une discontinuité), les équations d’équilibre sont :

  x  y x  z x
 + + +X =0
 x y z
  x y  y 
 + + z x +Y = 0 (IV-7)
 x y z
   y z  z
 xz + + +Z =0
 x y z

Du fait de l’hypothèse de HEIM, la seule force massique est celle de la


pesanteur par conséquent :

X = Y = 0
 (IV-8)
Z = − n . z

Ainsi les équations ci-dessus sont satisfaites lorsque :

 x y =  y z =  z x = 0  x = f ( z )
 on a aussi :  (IV-9)
 z =  n . z  y = f ( z )

Si l’on suppose  x =  y = 0 , la déformation volumétrique devient : V =  z ; les


relations de contrainte – déformation en terme des paramètres de LAME :

 x =  y =  z  z
  x =y = (IV-10)
 z = ( + 2G )  z  + 2G

17
 .E  .E
. z . z
x =y =
(1 +  )(
. 1 − 2 )
=
(1 +  )(
. 1 − 2 )
=

.
 .E E  .E + E.(1 − 2 ) 1 −  z
+2
(1 +  )(1 − 2 ) 2(1 +  ) (1 +  )(1 − 2 )

D’où :

 x =  y = k z   x =  y =  m.z (IV-
1 −
11)

Il se vérifie donc que le rapport entre les contraintes horizontale et



verticale vaut lorsque la roche est supposée : un milieu pesant,
1 −
homogène, isotrope et élastique.

En général, le coefficient de poisson varie entre 0.15, et 0.35 pour la


plupart des roches avec une moyenne de 0.25.

Dans la plupart des cas, les contraintes horizontales sont souvent


inférieures dans la pratique aux contraintes verticales.

Toutefois, dans certains cas les contraintes horizontales rencontrées ont


été supérieures ou égales aux contraintes verticales. C’est le cas des régions
qui ont connu beaucoup de mouvements tectoniques.

En effectuant les mesures des contraintes naturelles certains auteurs


ont essayé de déterminer la loi de variation des contraintes verticales à l’aide
de la régression linéaire.

a. Modèle de LINDEN et HALPERN

 v = (0,942  1,31)MPa + (0,0339  0,0067 )MPa/ m (IV-12)

b. Modèle de HAIMSON’S
(IV-13)
 v = 0,0231 MPa / m

c. Modèle de HERGET et Al

 v = (1,9 MPa  0,0266 MPa).h (avec h = profondeur) (IV-14)

18
0
v

• •


• •
• • •

h
2.1.2 Contraintes Tectoniques.

Les mouvements tectoniques peuvent être à l’origine des forces


tectoniques ayant agi depuis la formation du massif ou agissant encore
actuellement.
En effet, au cours de leur histoire géologique, les massifs rocheux quels
qu’ils soient, ont été soumis à un moment déterminé de leur existence et ce à
des degrés divers, à des efforts tectoniques résultant des ajustements
structuraux ou des mouvements sismiques parcourant l’écorce terrestre.
Généralement dans la pratique, ces contraintes sont difficiles à déterminer.

2.1.3 Contraintes Thermales.

Comme il a été dit plus haut la température influence l’état de


déformabilité du massif et donc leur état de contrainte.
Dans beaucoup d’orogénèses on a assisté à des transformations
métamorphiques en présence des eaux situées à des températures très
élevées.
Ces différentes transformations thermales ont crée des variations des
contraintes dans le massif concerné. Ici aussi, comme dans le cas précédent,
la détermination des contraintes thermales est difficile.

2.1.4 Contraintes Résiduelles.

On peut rencontrer des contraintes résiduelles d’origine très diverses :


origine gravitationnelle, origine tectonique, origine thermale.

Les contraintes résiduelles d’ordre gravitationnel se rencontrent dans


les régions glaciaires. Les énormes glaces qui ont surplombé le massif depuis
des millions d’années ont au fil de temps, suite au réchauffement de la terre,
commencé à fondre parfois jusqu’à leur disparition complète ou partielle et
ont donné naissance à des contraintes rémanentes ou résiduelles.

Une partie des contraintes créées par des phénomènes tectoniques a


été emmagasinée sous forme de l’énergie potentielle au sein de massif rocheux,
il s’agit des contraintes résiduelles tectoniques.
Leur action peut être mise en évidence lorsqu’il est possible de provoquer leur
libération.

19
2.2 Contraintes induites
Ce sont des contraintes qui prennent naissance lors de l’excavation des
ouvrages miniers ou de génie civil (galeries, baies, fonçage des puits, forage,
fondations,…).
Avec l’évolution de détermination des techniques des contraintes, on
peut actuellement déterminer ces contraintes avec beaucoup de précisions
(valeurs et directions). La détermination des contraintes induites fera l’objet
des les chapitres 6 et 7.

Zone de
décompression

20
Chapitre 3 CRITERES DE RUPTURE DES
ROCHES

3.1 Introduction
L’étude de la rupture constitue un aspect important dans toute étude
mécanique. L’essai de compression simple est l’essai le plus usuel de la
mécanique de roches. C’est ainsi que la première machine dont doit s’équiper
un laboratoire est une presse de compression.

La rupture est une forme non homogène des déformations qui peut
être envisagée à différentes échelles :

- à l’échelle atomique : la rupture se produit par séparation des liaisons


atomiques perpendiculairement à un plan (clivage) ou obliquement par
rapport à un plan (cisaillement).
- à l’échelle microscopique : correspondant à la propagation des micro-
fractures au niveau des grains du matériau.
- à l’échelle macroscopique : correspondant à la propagation des macro-
fractures visibles à l’œil nu et qui peut atteindre les dimensions de
l’éprouvette.

On distingue la rupture par séparation (clivage) qui se produit suivant


un plan perpendiculaire à la direction de la contrainte max et la rupture par
glissement (cisaillement) qui a lieu suivant un plan des contraintes de
cisaillement.

La rupture par séparation se produit généralement sans déformation


appréciable tandis que la rupture par glissement est précédée par une
déformation plastique souvent importante.

La rupture se déroule en deux phases :


- l’initiation qui correspond soit à la naissance d’une fissure de rupture à
partir d’une hétérogénéité soit au développement d’une discontinuité
pré existante.
- La propagation de la fissure à travers le matériau.

Dans la terminologie de mécanique de roches, on parle de plusieurs types de


rupture :

• rupture fragile ;
• rupture ductile ou par écrouissage ;
• rupture plastique ;
• rupture fragilo-plastique.

21
  

r

  
Rupture fragile Rupture ductile Rupture plastique

Aux différents types des ruptures correspondent différents types des


matériaux :
- matériaux élastiques fragiles
- matériaux élastiques avec écrouissage
- matériaux élastiques plastiques.
La rupture des matériaux fragiles est une rupture par séparation et
celle des matériaux ductiles est une rupture par glissement. Cependant dans
la rupture d’un matériau, les deux modes de rupture peuvent se présenter.
Pour les matériaux plastiques, il existe la contrainte d’écoulement
plastique marquant la limite entre le domaine ductile et le domaine plastique.
Les études expérimentales de la résistance à la rupture d’un matériau
tentent de déterminer le groupe de 3 contraintes principales (  1 ,  2 ,  3 ) qui
engendrent la rupture. On aura toujours  1   2   3 . Des hypothèses
empiriques variées sont émises sur la forme du critère de rupture. Il est
généralement admis qu’il existe une fonction qui caractérise d’une façon
univoque la résistance à la rupture d’un matériau. Cette fonction est de la
forme :

f ( 1 ,  2 ,  3 ) = 0

De façon explicite on peut écrire :  1 = f ( 2 , 3 )


Cette fonction est le critère de rupture du matériau et peut être représentée
graphiquement par une surface (enveloppe de rupture). En fait, cette surface
est une vision de l’esprit pour essayer de modéliser la rupture.
Notons que la rupture dépend non seulement de l’état de contrainte
mais aussi de la vitesse de mise en charge et de la technique utilisée pour
atteindre cet état.
L’enveloppe de rupture f ( 1 ,  2 ,  3 ) = 0 est difficile à déterminer
complètement dans la pratique. Seuls quelques points de cette fonction
peuvent être déterminés sous un champ des contraintes uniformes. Ce sont
des points obtenus lors :
- des essais de traction uniaxiale f ( 1 ,  2 =  3 = 0) = 0
- des essais de compression uniaxiale : f ( 1 ,  2 =  3 = 0) = 0
- des essais de compression biaxiale : f ( 1 ,  2 ,  3 = 0) = 0

22
- des essais de compression triaxiale : f ( 1 ,  2 =  3 ) = 0
Les différentes résistances ultimes obtenues constituent des seuils à partir
desquels il existe une modification du comportement du matériau.
1
1 1 1
2 =3 = 0

2 =3 = 0 2
2 = 3  0

1 1 1
Compression Traction Compression Compression
uniaxiale uniaxiale biaxiale triaxiale

Il existe plusieurs critères de rupture :


- le critère de ruptures théoriques,
- le critère de ruptures empiriques ou expérimentales,
- le critère de ruptures issues de la notion de probabilité de rupture.

Etude des différents critères de rupture


3.2.1 Critère de la contrainte de traction max (critère de Lamé)

Le matériau est supposé se rompre lorsque la contrainte principale


mineure (  3 ) est égale à la résistance de la roche à la torsion simple.

A


 3 = −T0 1

Il y a rupture lorsque  3 = 0   3 = −T0 =  t

Ce critère de rupture est basé sur la constatation selon laquelle les


matériaux rocheux se rompent plus facilement dans le domaine de la traction.
Dans le diagramme de Mohr, la courbe intrinsèque est une parallèle AB
à l’axe de cisaillement d’abscisse –T0.

23
Dans le système d’axe  1 ,  2 ,  3 la surface intrinsèque est représentée
par 3 plans 1 ,  2 ,  3 dont les équations sont :

 1 = − t

 2 = − t
 = −
 3 t
 2 ( 2 = − t)
)t
−
=
( 1
 1

3 ( 3 = − t)

3

=
T1 ( 1 = − t )

3
2
=
2

1
t
)
=−
T 3(
0 3

1

T2 ( =
OT 2 − t )

Si ce critère est acceptable pour des échantillons dans lesquels une des
contraintes principales est en traction, il n’a plus aucune valeur quand on

24
travaille en compression puisque le cercle de Mohr peut devenir aussi grand
que l’on veut.

3.2.2 critère de la contrainte de cisaillement max (critère de


TRESCA)

Ce critère dit de TRESCA applicable aux matériaux ductiles indique que


le matériau passera à la rupture lorsque la contrainte de cisaillement  max
atteindra une valeur déterminée donnée par :
1 −  3
 max =
2

A B

 max

2 1 
 max

C D

Dans le diagramme de Mohr, la courbe intrinsèque est définie par deux


droites parallèles à l’axe de  et distantes de celui-ci de  max .
Dans le système d’axe O 1  2  3 la surface intrinsèque est une surface
prismatique hexagonale dont la directrice est un hexagone régulier dans le
plan octaédrique centré sur l’axe hydrostatique  1 =  2 =  3 et donc la
génératrice est parallèle à celui-ci.

25
3

1 −  2 = k
 2 −  3 = −k

 1 −  3 = −k 1 − 3 = k

2 −3 = k
0 2

=
3
 1 −  2 = −k
=
2

1
1

Ce critère n’est guère applicable aux matériaux rocheux puisqu’ il ne


limite pas la courbe intrinsèque. On constate en plus expérimentalement que
le diamètre du cercle de Mohr est loin de rester constant. Il augmente au fur
 +3
et à mesure que la contrainte moyenne  m = 1 augmente, de plus il ne
2
tient pas compte de la contrainte principale intermédiaire  2 . Ce critère est
surtout utilité pour les matériaux ductiles tels que les métaux. On l’utilise
parfois pour des roches qui ont un comportement plastique.

3.2.3 Critère de la contrainte de cisaillement octaédrique max


(critère de VON MISES).

Ce critère applicable aux matériaux ductiles est une amélioration du


critère de TRESCA parce qu’il tient compte de l’influence de la contrainte
intermédiaire  2 . Le critère de VON MISES définit que le matériau passe en
rupture quand la contrainte de cisaillement  oct dépasse une valeur
déterminée  l .

 oct =  l =
1
( 1 −  2 )2 + ( 2 −  3 )2 + ( 3 −  1 )2
3

Exprimée en fonction des invariantes des contraintes :


1
 oct = 2I12 + 6I 2 =  l
3
Dans le système d’axes  1  2  3 , la surface intrinsèque est une surface
cylindrique circonscrite à la surface prismatique de TRESCA dont la directrice
est une circonférence centrée sur l’axe hydrostatique.

26
3

2

1

Comme celui de TRESCA ce critère n’est guère applicable aux matériaux


rocheux, il est applicable aux métaux et aux matériaux plastiques.

3.2.4 Le critère de Coulomb.

Le critère de coulomb (en 1773) est le plus ancien des anciens des
critères décrivant la rupture d’un matériau par dépassement de la résistance
au cisaillement. Il s’est avéré valable pour les sols.

Il y a rupture du matériau lorsque sur une facette la contrainte de


cisaillement dépasse une valeur donnée égale à :

 = C +  tg

où C : cohésion (résistance au cisaillement)


 : Angle de frottement interne

Cette expression peut aussi s’écrire :

 = C + .

où  = tg : coefficient de frottement interne du matériau.

27
 

+ tg
 = c


c  
Sol cohérent (c  0) Sol pulvérulent (c = 0)

 =c
c  

Dans le diagramme de Mohr ce critère est représenté par deux droites


AB et AC auxquelles sont tangents les cercles de Mohr correspondant à la
rupture.


B

  
2 + 
c  4 4
A

c 3 1

C
28
En considérant les contraintes principales  1 et  3 le critère de Coulomb
peut s’écrire de la manière suivante.

     
 1 = 2C tg +  +  3 tg 2  + 
 4 2  4 2
Ou
 1  1 +  2 −   −  3  1 +  2 +   = 2C.
   

Il faut noter que ce critère est indépendant de la contrainte intermédiaire


2.

Dans l’espace  1 ,  2 ,  3 la surface intrinsèque est représentée par une


pyramide à 6 faces définies par les 6 plans donnés par la relation précédente
en y appliquant les permutations tournant  1 ,  2 ,  3 .

La figure ci-dessous donne la ligne intrinsèque du cas où l’une des


contraintes principales est nulle (  2 par exemple).

29
3

H G

L c
t c
2 2 1



I
F

K
D
E

t c

Le point F correspond à la résistance à la compression uni axiale


 1 =  c ( 3 =  2 = o)

La relation devient :
 c  1 +  2 −   = 2C
2C
 c =
  1+ 2 − 
Le point I correspondant au second cercle permet de déterminer la
contrainte à la traction de la manière suivante :
Au point I :  1 = 0 et  3 = − t

 t  1 +  2 +   = 2C
2C
 t =
  1+ 2 + 
Dès lors le critère peut aussi s’écrire en fonction des résistances de
compression et de traction de la manière suivante :
2C 2C
 1. −  3. = 2C
c t

30
c 1+  2 −   c 1 + sin 
Sachant que = , on peut écrire =
t 1+  + 
2  t 1 − sin 
c
Généralement dans le cas des roches par expérience le rapport est
t
très grand et varie entre 10 et 30.

3.2.5 Critère de MOHR

La théorie de la rupture des Mohr suppose que pour un état de


contraintes  1   2   3 , la contrainte intermédiaire  2 n’intervient pas dans
la rupture.

Lorsque la rupture par cisaillement apparait sur un plan, la contrainte


normale et la contrainte de cisaillement sont liées par une relation qui est
caractéristique du matériau.

 = f ( )

Généralement, on ne donne pas une expression mathématique de cette


relation mas il est déterminé plutôt à partir des essais réalisés sur des
éprouvettes à contraintes croissantes.

Dès lors on reporte le cercle de Mohr correspondant à la rupture et on


dessine l’enveloppe de ce cercle qui est la courbe intrinsèque du matériau.

Courbe intrinsèque
 max Courbe intrinsèque
moyenne

Courbe
intrinsèque min

31
Dans la pratique on trace généralement au mieux une courbe
intrinsèque moyenne. La dispersion des essais est souvent grande.
Le tracé de cette courbe moyenne approchée ne caractérise que d’une
façon incomplète le comportement limite du matériau.
Celui – ci est mieux représenté par une zone intrinsèque.

Notons enfin que dans le critère de Mohr la rupture apparait lorsque le cercle
de Mohr touche la courbe intrinsèque. Les cas particuliers du critère de Mohr
sont :

- le critère de Coulomb pour lequel la courbe intrinsèque est linaire


d’équation :

 = c +  tg

- le critère de GRIFFITH qui aboutit à une courbe enveloppe parabolique


d’équation :

 2 = 4 t ( t −  )

3.2.6 Critère de GRIFFITH.

GRIFFITH a émis une hypothèse selon laquelle la rupture d’un matériau


rocheux est causée par des concentrations des contraintes au droit des
extrémités de microfissures supposées existantes dans le matériau et que la
rupture intervient grand la contrainte max à l’extrémité de la fissure la mieux
orientée atteint une valeur déterminée caractéristique du matériau.

GRIFFITH fait l’hypothèse que le matériau est caractérisé par de


microfissures parallèles entre-elle et qui ont la forme d’ellipses fortement
aplaties.
La théorie de GRAFFITH est décrite avec beaucoup de développement
mathématique dans divers ouvrages spécialisés.

Ici nous retiendrons qu’après tous les développements le critère de


GRIFFITH est décrit par l’expression suivante :

( 3 −  1 )2 = 8 t ( 3 +  1 ) lorsque  1 + 3 3  0

 3 = − t lorsque  1 + 3 3  0
Dans l’espace 1, 3

32
1

 c = 8 t

t 3

t  c = 8 t


 2 = 4 t ( t −  )


3 t

t  c = 8 t

Le critère de GRIFFITH correspond dans le plan  −  (plan de Mohr à


une courte enveloppe d’équation  2 = 4 t ( t −  )

Le rapport c du critère de GRIFFITH est inférieur à celui du critère de
t

Coulomb c = 8 .
t

33
Dans des nombreux cas, la théorie de GRIFFITH est en désaccord avec
le résultat des essais notamment dans le cas des contraintes moyennes
élevées. Cette théorie ne tient pas compte du fait que les fissures se ferment
lors de la compression. De plus les forces de compressions réduisent les
contraintes de traction aux extrémités des fissures.
Le critère de GRIFFITH ne tient pas compte non plus de la contrainte
intermédiaire  2 mais il ne donne néanmoins pour les matériaux rocheux une
expression approchée admissible de la courbe intrinsèque.
Toutefois, l’expression est très rigide car elle ne dépend que de la
contrainte de traction  t . Ce critère de GRIFFITH a été modifié pour tenir
compte des contraintes de compression par CLINTOCK et WALSH sous le nom
de critère de GRIFFITH modifié.

3.2.7 Critère de CLINTOCK et WALSH ou critère de GRIFFITH


modifié

Lorsque les fissures sont soumises à des compressions transversales, il


faut s’attendre à ce qu’elles se ferment. Cette fermeture empêche le
développement de la traction près des extrémités des fissures et un frottement
sous les faces en contact des fissures fermées.
Le critère de Griffith modifié pour tenir compte des fissures fermées s’écrit :
f
 1  1 +  2 −   −  3  1 +  2 +   = 4 t 1 + − 2. f
   
t 
où  f : contrainte moyenne nécessaire à la fermeture des fissures
 : coefficient de frottement

Ce critère est linéaire en  1et 3 , il a la même forme que le critère de


Coulomb. Il en diffère par le fait que le concept de résistance au cisaillement
à l’origine appelé cohésion est remplacé par celui de la résistance à la traction
à la surface d’une fissure hypothétique.
Pour des contraintes faibles, le critère original reste valable. Entre les deux
critères il existe une zone de transition due au fait que si les fissures restent
ouvertes la rupture débuterait aux extrémités de chacune d’entre elles. Mais
qu’à cause de la fermeture de ces dernières la rupture ne peut être initiée.

3.2.8 Critère de rupture de WEIBULL ou critère de la probabilité de


la distribution des résistances.

WEIBULL a proposé une théorie statistique de la résistance des matériaux


se basant sur le principe que lorsque la contrainte en un point est distribuée
statiquement, la résistance probable du matériau sous un champ des
contraintes est donnée par l’intégration de la probabilité des ruptures dans
tout le volume entier des différents matériaux c'est-à-dire il montre que la
probabilité s de la rupture d’un matériau est donnée par l’expression
suivante :
− f ( ).dv
s = 1 − e v

34
où f ( ) : fonction des distributions des contraintes dans le matériau
V : volume du matériau.
Il a aussi montré qu’à partir des valeurs expérimentales la fonction de
distribution de contraintes vaut :
f ( ) = k . M

où k et M : Constante de WEIBULL

Alors on aura :
− k   M dV
s = 1− e v

3.2.9 Critère expérimentaux

3.2.9.1 Critère de Mohr

3.2.9.2 Critère de HOEK & BROWN

Ce critère fut développé au départ pour des applications se rapportant aux


excavations souterraines. Il fut exprimé en terme de contraintes principales
majeures et mineures  1et 3 agissant sur un élément d’une masse rocheuse :

 1 =  3 + m. c . 3 + s. c2
1  3 
= + m. 3 + s
c c c

1 : Contrainte principale majeure


 3 : Contrainte principale mineure
m : Constante caractéristique du matériau constituant le massif rocheux et
tenant compte du confinement.
s : Constante caractéristique du matériau constituant le massif rocheux et
tenant compte du facteur d’échelle.
 c : Résistance à la compression uniaxiale.
 c est déterminé au laboratoire à partir d’un essai de compression simple
réalisé sur un échantillon sein c.à.d. roche exempte de défaut des structures
ou de discontinuités.
En substituant  3 = 0 dans l’expression ci-avant on obtient la résistance à la
compression semple du massif

 c(massif ) = s . c

En substituant  1 = 0 dans la même expression et après résolution de


l’équation quadratique résultante, on obtient la résistance à la traction uni-
axiale du massif

35
c  
 t (massif ) = 2
 m − m + 4s 
2  

La courbe  1 fonction de  3 représente le critère de HOEK & BROWN pour un


échantillon de laboratoire.
1
1

3 3

c 1

3

La courbe  1 fonction de  3 représente le critère de HOEK & BROWN


pour un échantillon de laboratoire.

Par déduction d’une relation liant  à  le critère de HOEK & BROWN


a été étendu aux roches disloquées et remaniées telles que les roches
rencontrées dans les M.C.O.

En 1988, HOEK &BROWN ont révisé leurs anciennes relations de m et


s liés à la qualité du massif rocheux. Ils ont introduit pour exprimer cette
qualité le ratio RMR de la classification de BIENIAWSKI.
Les relations suivantes ont été proposées :

m  RMR − 100 
1 = exp 
mi  100 
 RMR − 100 
s = exp 
 100 
Ces expressions sont valables pour tout massif si faiblement remanié

2° Massif rocheux sain (intact)

m  RMR − 100 
= exp 
mi  28 
 RMR − 100 
s = exp 
 9 

36
Il s’agit d’un massif dont la structure serait rigoureusement identique à
la structure d’un échantillon des roches saines prélevées pour être soumis aux
essais de laboratoire.
mi : Représente les valeurs de m pour une roche saine.

Toutes les formules de m et de s décrites ci-haut ont permis de


construire le tableau de l’approximative relation qui existe entre la qualité
d’une masse rocheuse et les contraintes m et s.

3.2.9.3 Critère ou formule de MAILLARD.

 3 = a 1 (1 +  t )2 +  t 2 où a : constante de Maillard

 m 2 =  c ( m +  t ) cos 2 t
 1 t  t 
cos 2 t = 2 t +  + 1
 c 2  c c 

C’est une parabole déterminée à partir des essais de traction et de


compression simple.

( 3 −  1 )2 = − t ( 3 +  1 )

Ce critère est semblable à l’expression de GRIFFITH pour tenir compte du


c
rapport réel trouvé expérimentalement.
t

 1 −  3 =  +   3( )
 ,  et 
Sont des constantes déterminées par les méthodes
statistiques à partir des courbes expérimentales.

LOIS DE COMPORTEMENT DES MATERIAUX ROCHEUX EN


FONCTION DU TEMPS (Rhéologie)

Détermination du mode de comportement d’une roche

Les essais de comparaison sont les plus courants en Mécanique des


roches, car les contraintes auxquelles sont soumises les roches dans leur état
naturel ou les contraintes induites par les ouvrages dans les massifs rocheux
sont en général des compressions. Les échantillons de roche sont soumis à

37
des essais de compression simple sans étreinte latérale soit à des essais
triaxiaux avec étreinte latérale.

Pour déterminer le comportement mécanique complet d’un matériau


solide comme la roche, il est nécessaire de réaliser des essais dans lesquels
on augmente la déformation (la contrainte) pour voir l’influence sur la valeur
de contrainte (déformation), ainsi que des essais dans lesquels l’influence du
temps peut être prise en compte. Dans la pratique on distingue donc trois
grands types d’essais de caractérisation :

• L’essai d’écrouissage qui consiste à imposer une contrainte ou une


déformation monotonement croissante pendant l’essai ;
• L’essai de fluage qui consiste à étudier l’évolution des déformations
dans le temps sous une contrainte constante imposée 𝜎 = 𝜎𝑜
• L’essai de relaxation qui consiste à étudier l’évolution des contraintes
dans le temps sous une déformation constante imposée 𝜀 = 𝜀𝑜 .
L’allure qualitative de la réponse des matériaux à ces essais caractéristiques
permet de les classer à l’aide des qualificatifs :

• Rigide,
• Elastique,
• Visqueux,
• Plastique.

L’essai d’écrouissage

Sur la figure ci-dessous nous donnons une courbe « typique »


présentant les principales phases du comportement d’une roche au cours d’un
essai d’écrouissage en compression uniaxiale ou triaxiale. Au cours de l’essai
on enregistre les variations des déformations (déformation volumique = 𝜀1 +
2𝜀3 ) avec la contrainte 𝜎1 . On distingue sur cette figure les phases suivantes :

38
1) Le serrage (de seuil 𝜎1𝑆 )

Cette phase est plus ou moins développée suivant l’ouverture des fissures et
l’état d’altération de certains minéraux. Après cette phase de serrage, les
courbes donnant la contrainte 𝜎1 en fonction des déformations 𝜀1 et 𝜀3
montrent une forme linéaire. Le comportement de la roche dans ce domaine
sera considéré comme élastique et la pente de la droite (𝜎1 , 𝜀1 ) sera le module
élastique E.

2) Le seuil de fissuration 𝜎1𝐹

Il se caractérise par la fin de la linéarité de la déformation transversale 𝜀3 et


de la déformation volumique. Le seuil de fissuration est d’autant plus voisin
de la résistance en compression simple que la roche est plus homogène et qu’il
n’y a pas de possibilité de fissuration facile.

3) Le seuil de foisonnement 𝜎1𝐿 ou seuil de dilatance

Il correspond à la limite entre les domaines de propagation stable et instable


des fissures et par conséquent à la résistance à long terme de la roche. Le
seuil de foisonnement est mis en évidence sur la courbe de déformation
volumique, et permet de voir si le matériau testé a un comportement dilatant.
La dilatance se manifeste en effet par une augmentation de volume du
matériau, et elle est une caractéristique des milieux rocheux fissurés et/ou
fissurables.

Comme on le remarque sur la figure, l’augmentation de volume du milieu


résulte d’une dérive de la loi de comportement par rapport à une loi linéaire
que nous qualifierons d’élastique. La déformation totale peut alors s’exprimer
par :
39
𝜀 = 𝜀 𝑒 + 𝜀 𝑎𝑛

𝜀 &tant la déformation totale, 𝜀 𝑒 la déformation élastique et 𝜀 𝑎𝑛 la


déformation anélastique ou déformation dilatante. Nous la désignons
généralement par 𝜀𝑣 ou ∆.

La valeur de 𝜎1𝐿 est pour la plupart des roches est supérieure à 0,8 fois la
résistance maximale 𝜎1𝑀 ou 𝑅𝑐 (résistance en compression uniaxiale)

N.B. Sous certaines sollicitations, les roches présentent une déformation


volumique qui va dans le sens de la diminution plutôt que de l’augmentation
(cas d’un chargement hydrostatique par exemple). On parle dans ce cas de
compressibilité des roches. La transition entre la dilatance et la
compressibilité caractérise le domaine de déformation de déformation
volumique nulle (notion admise dans la déformation plastique des métaux).

a) La résistance maximale 𝜎1𝑀

C’est le maximum atteint par la contrainte principale majeure au cours


de l’essai. Lorsque le confinement est nul, cette résistance est égale à la
résistance en compression simple (ou uniaxiale) de la roche 𝜎𝑐 ou 𝑅𝑐 .

La résistance en compression uniaxiale est la base de la plupart des


classifications qui ont été proposées en mécanique des roches. Les intervalles
et les termes utilisés dans la classification de base de la Société Internationale
de Mécanique des Roches sont donnés dans le tableau suivant :

Résistance en compression Terme descriptif


simple (MPa)
𝝈𝒄 > 𝟐𝟎𝟎 Très élevée
𝟔𝟎 < 𝝈𝒄 < 200 Elevée
𝟐𝟎 < 𝝈𝒄 < 60 Modérée
𝟔 < 𝝈𝒄 < 20 Faible
𝝈𝒄 < 6 Très faible

Les roches à comportement fragile qui ont la résistance la plus élevée


sont des roches dont la matrice est la plus homogène et qui de ce fait peu
fissurées. Ce sont des roches à grains très fins (texture microgrenue) dont les
minéraux ont des comportements très voisins ; certaines textures très
engrenées sont favorables à une résistance élevée.

40
La forme que prend la courbe (𝜎1 , 𝜀1 ) avant la rupture est très
importante car elle permet de savoir si dans les conditions de l’essai le
matériau peut subir des déformations plastiques plus ou moins importantes.
Nous développerons ces considérations dans l’étude de la rupture et de la
plastification.

b) La résistance résiduelle 𝜎1𝑅

Elle symbolise le comportement de la roche au-delà de sa résistance


maximale et elle est d’une grande importance dans l’étude de la stabilité des
excavations souterraines. Le terme ultime de la rupture est obtenu lorsque la
résistance est limitée au seul frottement entre les parties fracturées.

Il est important d’avoir à l’esprit le fait que le comportement observé au


laboratoire et présenté à la figure 1 est souvent modifié par des facteurs
comme :

• La vitesse de mise en charge dans les essais de caractérisation au


laboratoire, d’où la définition par la Société Internationale de Mécanique
des Roches (SIMR) d’une norme qui est de 0.5 à 1 MPa par seconde ;
• La pression de confinement, on peut dire d’une manière générale que
les essais triaxiaux le comportement des roches est de type élastique à
rupture fragile pour des faibles pressions de confinement pour tendre
vers des comportements de type viscoplastique aux confinements
élevés ;
• La température, ce facteur a pour effet d’une manière générale de
« radoucir » la résistance des roches.

Le fluage

La figure ci-dessous donne une courbe complète du fluage d’un


matériau solide. L’évolution de la déformation en fonction du temps sous
contrainte constante peut être symbolisée par une fonction du temps
dénommée fonction de fluage 𝑓(𝑡).

Elle est définie par une relation de la forme suivante :

𝜀(𝑡)
= 𝑓(𝑡)
𝜎𝑜

41
➢ A l’instant initial d’application de la charge, la déformation croît
rapidement jusqu’à
𝜎𝑜
𝜀(𝑜) =
𝐸𝑜
➢ A l’instant t,
𝜎𝑜
𝜀(𝑡) = 𝜀(𝑜) + 𝜀𝑝 (𝑡) = + 𝜎𝑜 𝛾(𝑡)
𝐸𝑜
Et
1
𝑓(𝑡) = + 𝛾(𝑡) = 𝑓(𝑜) + 𝛾(𝑡)
𝐸𝑜

La courbe de fluage a une forme typique comprenant trois zones :


▪ Zone I : Fluage primaire ou transitoire ;
▪ Zone II : Fluage secondaire ou stabilisé ;
▪ Zone III : Fluage tertiaire ou accéléré.
Pendant le fluage primaire si on décharge en P, on récupère
instantanément une déformation 𝑃𝑄 telle que :
𝜎𝑜
𝑃𝑄 = 𝜀(𝑜) =
𝐸𝑜

Ensuite on a un recouvrement 𝑄𝑅 au bout d’un temps plus ou moins


infini. C’est de l’élasticité différée et nous qualifierons ce comportement de
viscoélasticité.

Pendant le fluage secondaire si on décharge en 𝑇, on récupère


instantanément une déformation 𝑇𝑈 élastique comme dans le cas précédent,
ensuite on tend asymptotiquement vers une déformation permanente 𝜀𝑟 par
la courbe 𝑈𝑉. Ce comportement sera qualifié de viscoplasticité.
42
La partie de la déformation récupérée sur la courbe 𝑈𝑉 correspond à la
déformation viscoélasticité obtenue sur la partie 𝐴𝑃.

En faisant varier la valeur de la contrainte 𝜎𝑜 imposée pendant le fluage,


on obtient la série des courbes suivantes :

On remarque que la forme de ces courbes évolue fortement en passant


d’un cas de fluage primaire avec stabilisation des déformations à un cas fluage
accéléré survenant au bout d’un temps relativement limité. Ces considérations
posent le problème de la difficulté du choix de la contrainte à imposer dans
les essais de fluage.

Si on veut obtenir une courbe plus ou moins complète du fluage, il est


souhaitable d’imposer une contrainte qui se situe entre la limite élastique et
la résistance maximale estimées du matériau.

Deux autres difficultés des essais de fluage sont l’influence de la


température et la présence de l’eau (l’humidité doit être contrôlée).

La flexion est la méthode la plus simple pour étudier le fluage mais


beaucoup de chercheurs ont utilisé les essais de compression simple et les
essais triaxiaux. Les essais de torsion sont également utilisables.

Lois expérimentales de fluage

43
Pour modéliser le comportement des roches en fonction du temps sous
sollicitations imposées, il est nécessaire de mettre au point des fonctions
expérimentales de fluage sur différentes roches.

D’après MORLIER (in Brych, 1972), on s’efforce de proposer des lois


analytiques de fluage uniques pour un même matériau alors que la variable
temps varie de quelques dixièmes de secondes à quelques années. L’emploi de
coordonnées logarithmiques permet en effet d’ajuster avec des précisions
égales la plupart des lois proposées à des données expérimentales
quelconques.

La déformation de fluage présentée à la courbe complète de fluage peut


être représentée par :

𝜀(𝑡) = 𝜀(𝑜) + 𝜀1 (𝑡) + 𝑉𝑡 + 𝜀3 (𝑡)

Différentes expressions peuvent être utilisées pour modéliser les


fonctions 𝜀1 (𝑡) et V : lois puissance, logarithmique, fonctions hyperboliques
etc.… L’expérimentateur choisira la loi qui colle le mieux à ses données.

On s’intéressera donc uniquement aux fluages primaire et secondaire


car le fluage tertiaire s’identifie plus à une phase de rupture.

3.3.3.1 Réponse à une sollicitation évoluant dans le temps

Dans les essais de fluage que nous venons de décrire, on impose une
contrainte que l’on maintient constante pendant tout l’essai, mais il est
intéressant dans le calcul des sollicitations des ouvrages d’évaluer la
déformation résultant d’une contrainte qui varie dans le temps.*Pour établir
formellement la réponse 𝜀(𝑡) d’un matériau doué de mémoire à une
sollicitation unidimensionnelle 𝜎(𝑡), on fait les hypothèses suivantes :

▪ La déformation 𝜀(𝑡) est une fonctionnelle de toute l’histoire de la


contrainte
𝜀(𝑡) = 𝐹(𝜎(𝜏)) , −∞<𝜏 ≤𝑡

▪ Le matériau est non vieillissant ;


▪ La fonctionnelle F est linéaire c’est-à-dire qu’on pourrait appliquer le
principe de superposition de BOLTZMANN qui postule que si deux
causes 𝑐1 et 𝑐2 agissent ensemble, elles produisent un effet qui est la
somme de leurs effets respectifs : 𝑒 = 𝑒1 + 𝑒2

44
Sur l’échelle de temps t, considérons un instant de référence 𝜏 auquel on
applique une sollicitation continue et dérivable

On démontre grâce au principe de superposition que la réponse 𝜀(𝑡) s’exprime


sous la forme :
𝑡
𝑑𝜎
𝜀(𝑡) = ∫ 𝑓(𝑡 − 𝜏) (𝜏)𝑑𝜏
0 𝑑𝜏

𝑓(𝑡 − 𝜏) est la fonction fluage caractéristique du comportement rhéologique


unidimensionnel du matériau. Au cas où on obtient la relation connue 𝜀(𝑡) =
𝜎𝑜 𝑓(𝑡 − 𝜏)

Ceci montre qu’à la condition de connaitre la fonction de fluage 𝑓(𝑡), la


déformation des corps Boltzmanniens peut être prévue dans tous les cas où
la contrainte est déterminée ainsi que ses variations dans le temps.

La relaxation

Dans ce type d’essai, on impose à l’échantillon précédemment au repos,


une déformation 𝜀𝑜 à l’instant 𝑡 = 0, maintenue constante par la suite. On
étudie la variation de la contrainte dans le temps, c’est-à-dire la variation de
la fonction de relaxation 𝑟(𝑡). Cette fonction se définit par la relation :

𝜎(𝑡)
= 𝑟(𝑡)
𝜀𝑜

45
➢ A l’instant initial d’application de la déformation, la contrainte aura une
valeur 𝜎(0) = 𝜀𝑜 . 𝐸𝑜

➢ Au cours du temps, elle va diminuer suivant la loi


𝜎(𝑡) = 𝜎(0) + 𝜀𝑜 𝜃𝑟 (𝑡)

𝑟(𝑡) = 𝐸𝑜 + 𝜃𝑟 (𝑡)

De manière similaire à la démarche que nous avons présentée pour la


construction de la réponse 𝜀(𝑡) et à une sollicitation 𝜎(𝑡) variant dans le temps,
une formulation duale pour la recherche de la réponse 𝜎(𝑡) à une sollicitation
unidimensionnelle en déformation 𝜀(𝑡) conduit sous les mêmes hypothèses à :

▪ La définition d’une fonction relaxation 𝑟(𝑡 − 𝜏),


▪ La réponse 𝜎(𝑡) à une sollicitation quelconque 𝜀(𝑡).
𝑡
𝑑𝜀
𝜎(𝑡) = ∫ 𝑟(𝑡 − 𝜏) (𝜏)𝑑𝜏
0 𝑑𝜏

Si 𝜀 = 𝜀𝑜 on a 𝜎(𝑡) = 𝜀𝑜 𝑟(𝑡 − 𝑡)

Schématisation du comportement d’une roche

Tous les comportements de roches décrits dans les paragraphes


précédents peuvent être schématisés de manière théorique par des modèles
analogiques qui vont des solides rigides aux liquides visqueux. Ces modèles
analogiques sont des groupements d’éléments mécaniques dont les réponses
aux sollicitations sont similaires à celles des matériaux. L’analogie se limite à

46
donner une image concrète des équations de comportement et ne porte en
aucun cas sur les mécanismes physiques eux-mêmes.

Les éléments que nous utiliserons souvent pour modéliser le comportement


des roches sont :

• Le ressort qui schématise l’élasticité linéaire (module élastique E)

• L’amortisseur qui schématise la viscosité linéaire (viscosité η)

• Le patin qui schématise un seuil de contrainte 𝜎𝑠

Ces différents éléments mécaniques (indice i ) peuvent être associés :

▪ Soit en série

𝜀 = ∑ 𝜀𝑖 𝜎 = 𝜎𝑖
𝑖

▪ Soit en parallèle

𝜎 = ∑ 𝜎𝑖 𝜀 = 𝜀𝑖
𝑖
Dans l’étude des roches les deux cas extrêmes simples de solide rigide et de
liquide visqueux ne sont cités que pour faciliter la compréhension des
comportements plus complexes car la mécanique des roches entre dans le
cadre des solides déformables.

Dans la pratique, la distinction entre solide et fluide est subjective et ne peut


être liée qu’au choix d’une échelle de temps :

• Un solide admet un état d’équilibre sous sollicitations ;


• Un fluide subit un écoulement pour toute sollicitation aussi soit-elle.

47
Mais il n’est pas aisé de distinguer un écoulement infiniment lent d’un
équilibre atteint pour un temps infini ; une échelle des temps liée au
phénomène étudié permet de lever l’ambigüité mais les notions de fluide et de
solide perdent alors leur sens objectif.

▪ Un solide est dit rigide s’il ne subit aucune déformation sous


sollicitation.
▪ Un corps est dit « fluide visqueux » si ses réponses aux essais
caractéristiques ont les allures présentées à la figure suivante :

Ecrouissage Fluage Relaxation

Le fluide parfait possède les propriétés intéressantes suivantes :

▪ Il y a écoulement pour toute valeur de contrainte :


𝜀 = 𝑓(𝜎)
▪ Un modèle analogique simple est le modèle de MAXWELL constitué d’un
ressort et d’un amortisseur linéaire en série. Son équation constitutive
est :

𝜎 𝜎
𝜀= +
𝐸 𝜂
Sa réponse au test de relaxation 𝜀 = 𝜀𝑜 est :
𝐸
( .𝑡)
𝜎 = 𝐸. 𝜀𝑜 .𝑒 𝜂

La viscoélasticité

Schématisation du comportement unidimensionnel


Il est impossible de développer une théorie générale valable pour le
comportement de tous les corps à comportement viscoélastique. Le
48
comportement viscoélastique réel des roches ne peut être simulé que par la
mise en œuvre de modèles analogiques assez complexes. Mais, dans un but
de simplification, nous nous contenterons de modéliser le comportement
unidimensionnel par un modèle analogique simple comme celui de Kelvin-
voigt un ressort et un amortisseur linéaires en parallèle.

La réponse à ce modèle aux essais de caractérisation est donnée sur la figure


suivante :

Ecrouissage Fluage Relaxation

La courbe d’écrouissage n’est plus linéaire et la réversibilité est retardée


pour n’intervenir qu’après un temps infini. La contrainte n’est plus seulement
une fonction de la déformation, mais également de la vitesse de déformation.

𝝈 = 𝒇(𝜺, 𝜺̇ )

La réponse de ce modèle au test de fluage 𝜎 = 𝜎𝑜 est donnée par une loi


exponentielle de forme :

𝜎𝑜 𝐸
( .𝑡)
𝜀= [1 − 𝑒 𝜂 ]
𝐸

La fonction de fluage 𝑓(𝑡) est donc donnée par :

1 𝐸
( .𝑡)
𝑓(𝑡) = [1 − 𝑒 𝜂 ]
𝐸

Si nous adoptons ce modèle pour le comportement d’une roche,


l’ajustement de l’équation définie ci-dessus aux données expérimentales
permettra de trouver les valeurs des paramètres mécaniques qui sont le
module de Young E et le coefficient de viscosité η.

49
En viscoélasticité linéaire, les modèles sont construits à partir de deux
éléments de base :

• Le ressort qui représente les propriétés élastiques du corps 𝜎 = 𝐸. 𝜀


H= corps solide de Hooke

• Le dash-pot (amortisseur) qui représente les propriétés du liquide


visqueux :
𝑑𝜀
𝜎 = 𝜂. N = corps liquide de Newton.
𝑑𝑡

η= Coefficient de viscosité.

Le comportement de ces deux éléments en parallèles ou en série, permet de


simuler le comportement des matériaux réels.

Le modèle de Kelvin-Voigt
Les deux éléments sont groupés en parallèles.
𝜎𝑠 = 𝐸. 𝜀𝑠
𝜎 = 𝜎𝑠 + 𝜎𝑇
𝜎𝑠 = contrainte dans le ressort :
𝜎𝑠 = 𝐸. 𝜀𝑠

𝜎𝑇 = contrainte dans le dash-pot :

𝜕𝜀𝑇
𝜎𝑇 = 𝜂.
𝜕𝑇
Comme :
𝜀𝑠 = 𝜀𝑇 = 𝜀(𝑡)
L’intégration de cette équation au
moyen de la transformation de Laplace
conduit à l’expression :
1
1
𝜀(𝑡) = ∫ 𝜎(𝑡) = 𝜃
𝜂
0

1
1 −𝐸𝑜
𝜀(𝑡) = ∫ 𝜎(𝑡) − 𝜃. 𝑒 𝜂 . 𝑑𝜃 𝑝𝑜𝑢𝑟 1 > 0 (1)
𝜂
0

La fonction fluage de ce modèle est :

𝜀(𝑡)
𝜙(𝑡) =
𝜎𝑜

50
Si on porte dans (1) la valeur 𝜎(𝑡) = 𝐻(𝑡). 𝑡𝑜 où 𝐻(𝑡) est la fonction de Heaviside,
on a :
1 𝐸
( .𝑡)
𝜙(𝑡) = [1 − 𝑒 𝜂 ]
𝐸

On voit que la déformation 𝜀(𝑡) augmente à partir de zéro et tend pour 𝑡 = ∞,


𝜎𝑜
vers la valeur fixe .
𝐸
𝜂
La rapidité de l’augmentation dépend du paramètre qui est homogène à un
𝐸
temps (temps de réponse au fluage)

Le modèle de Maxwell
Le deuxième modèle simple est celui de Maxwell où les deux éléments sont
groupés en série. La déformation totale : 𝜀 = 𝜀𝑠 + 𝜀𝑇
La contrainte 𝜎 est le même dans le ressort et l’amortisseur : 𝜎𝑠 = 𝐸. 𝜀𝑠 et 𝜎𝑇 =
𝜕𝜀𝑇
𝜂.
𝜕𝑇

En éliminant 𝜀𝑠 et 𝜀𝑇 , on obtient :

𝑑𝜀(𝑡) 𝐸 𝑑
𝐸 = ( + ) 𝜎(𝑡)
𝑑𝑡 𝜂 𝑑𝑡

L’intégration de cette équation à l’aide de la


transformation de Laplace donne : 𝜀(𝑡) =
𝑡
𝜎(𝑡) 1
∫ 𝜎(𝜃). 𝑑𝜃 (𝜃 étant une variable
𝐸 𝜂 0
d’intégration)

La fonction a pour expression :


𝜀(𝑡) 𝜀 𝐸
= 𝜙(𝑡) = (1 + 𝑡)
𝜎 𝐸 𝜂

𝜎𝑜
On voit que la déformation augmente à partir de zéro d’une valeur finie puis
𝐸
croit ensuite de manière constante dans le temps. C’est le comportement d’un
liquide élastique.

51
Modèle à trois paramètres
Le modèle de Voigt qui représente le comportement d’un solide ne peut rendre
compte du comportement de corps réels puisque les déformations
instantanées sous charge 𝜎𝑜 . 𝐻(𝑡)
sont nulles.

On lui adjoint donc en série un


ressort supplémentaire. On a :

𝜕𝜀2
𝜎 = 𝜀1 𝐸1 = 𝜀2 𝐸2 + 𝜂2
𝜕𝑡

ε = 𝜀1 + 𝜀2

L’élimination de 𝜀1 et 𝜀2 conduit
à l’équation suivante :

𝐸1 + 𝐸2 𝜕𝜎 𝐸2 𝜕𝜀
𝜎=( )+ = 𝐸1 ( 𝜀 + )
𝜂2 𝜕𝑡 𝜂2 𝜕𝑡
𝜂2
𝜏= (temps de réponse à la relaxation)
𝐸1 +𝐸2

𝜂
𝜏1 = 𝐸2 (temps de réponse au fluage)
2

L’application d’une contrainte 𝜎𝑜 . 𝐻(𝑡) et l’utilisation de la transformation de


Laplace permettent d’obtenir la fonction de fluage du modèle :

1 1 𝐸
− 𝑡
𝜙(𝑡) = + (1 − 𝑒 𝜂 )
𝐸1 𝐸2

Les modèles dont les lois ont été analysées ci-dessus sont des modèles
unidimensionnels. On généralise ces expressions au cas des solides à trois
dimensions.

Dans ce cas, les relations concernant des tenseurs de contraintes et de


déformation en écriture de Lamé, s’exprime de la manière suivante :

1 𝜕𝜎𝑖𝑗 1 𝑑𝜀𝑖𝑖 1 𝜕𝜀𝑖𝑗


𝜎𝑖𝑗 + = 𝜆𝑜 ( 𝜀𝑖𝑗 + ) 𝛿𝑖𝑗 + 2𝐺𝑜 ( 𝜀𝑖𝑗 + )
𝜏𝑜 𝜕𝑡 𝜏1 𝑑𝑡 𝜏2 𝜕𝑡

𝜎𝑖𝑗 = tenseur de contrainte ;

52
𝜀𝑖𝑗 = tenseur de déformation ;

𝜀𝑖𝑖 = dilatation isotrope ;

𝜏0 , 𝜏1 , 𝜏2 sont des constantes homogènes à des temps ;

𝜏0 𝑒𝑡 𝐺0 sont les coefficients de Lamé correspondant au comportement


instantané.

On a 𝐺 = 𝜇

Les coefficients régissant l’équilibre final sont :

𝜏0 𝜏0
𝜆∞ = 𝜆0 𝑒𝑡 𝐺∞ = 𝐺0
𝜏1 𝜏1

ETUDE DES POUSSEES DANS LE CAS DU CREUSEMENT DANS UN MILIEU


VISCO-ELASTIQUE

On examine ici le cas des galeries circulaires, creusées dans un milieu visco-
élastique : le calcul des poussées peut être alors développé analytiquement
moyennant certaines hypothèses simplificatrices.

Cas d’une galerie circulaire creusée dans un massif soumis au préalable à une
contrainte isotrope 𝜎𝑜

On supposera que le milieu correspond au modèle à trois paramètres et obéit


à une loi contrainte-déformation décrite par l’équation :

1 𝜕𝜎𝑖𝑗 1 𝑑𝜀𝑖𝑖 1 𝜕𝜀𝑖𝑗


𝜎𝑖𝑗 + = 𝜆𝑜 ( 𝜀𝑖𝑗 + ) 𝛿𝑖𝑗 + 2𝐺𝑜 ( 𝜀𝑖𝑗 + )
𝜏𝑜 𝜕𝑡 𝜏1 𝑑𝑡 𝜏2 𝜕𝑡

On obtient l’état de contrainte et de déformation autour de tunnel non revêtu


en appliquant sur le pourtour une contrainte radicale égale à −𝜎 0 . 𝐻(𝑡) ou 𝐻(𝑡)
est la fonction de Heaviside.

Dans le cas du milieu élastique, la relation donnant le déplacement à la paroi


est :

1
𝑢𝑟 = . 𝜎0
2𝐺 𝑟
Dans le milieu visco-élastique, on aura :

𝑢𝑟 𝜕𝑢𝑟 1 𝜎 0 𝜕𝜎
( + )= ( + ).𝑟
𝜏2 𝜕𝑡 2𝐺0 𝜏0 𝜕𝑡

53
L’application de la transformation de Carson-Laplace permet d’obtenir
l’expression donnant 𝑢𝑟 (𝑡) :

1 𝜎𝑟0 1
𝑢(𝑚) ( + 𝑚) = ( + 𝑚)
𝜏2 2𝐺0 𝜏0
1
1 +𝑚
𝜏0
𝑢(𝑚) = . . 𝜎𝑟0 = 𝛼 ∗ (𝑚)𝜎𝑟0
2𝐺0 1 +𝑚
𝜏2

1
1 𝜏 +𝑚
𝛼 ∗ (𝑚) = . 0
2𝐺0 1 + 𝑚
𝜏2

est la transformation de Carson de la fonction de retard en cisaillement simple.

Le retour à la formation originale donne, pour cette dernière :

1 𝜏2 𝑡

𝛼(𝑡) = [1 + ( − 1) (1 − 𝑒 𝜏2 )]
2𝐺0 𝜏0

𝑢𝑟 (𝑡) = 𝛼(𝑡). 𝜎𝑟0


1
En posant : 2𝐺(𝑡) = 𝛼(𝑡) on vérifie que pour 𝑡 = 0, … … . ; 𝐺(0) = 𝐺0

𝜏
Et pour 𝑡 = ∞, … … . ; 𝐺(∞) = 𝐺0 . 𝜏0
2

𝑡
1 𝐺 −
D’où : 2𝛼(𝑡) = 𝐺 [1 + (𝐺 0 − 1) (1 − 𝑒 𝜏2 )]
0 ∞

𝑡
1 1 1 −
2𝛼(𝑡) = 𝐺 + (𝐺 − 𝐺 ) (1 − 𝑒 𝜏2 ).𝑡
0 ∞ 0

On observe une convergence progressive de tunnel due au fluage des terrains.


La distribution des contraintes reste identique à celle obtenue dans le cas de
milieu élastique.

𝑟2
𝜎𝑝 = 𝜎 0 (1 − )
𝜌2

𝑟2
𝜎𝜃 = 𝜎 0 (1 + )
𝜌2

Si au temps 𝑡 = 𝑡1 , on applique un revêtement et si on suppose que le


revêtement n’oppose à la convergence de tunnel qu’une réaction normale
professionnelle au déplacement radical,

54
𝑢𝑟 (𝑡)−𝑢𝑟 (𝑡1 )
soit pour 𝑡 > 𝑡1 ; 𝑝𝑠 = −𝑘𝑠
𝑟

Où, 𝑘𝑠 est le module de raideur du soutènement.


𝑡
𝑑𝑝𝑠
𝑢𝑟 (𝑡) = −𝛼(𝑡). 𝜎 0 . 𝑟 + 𝑟 ∫ 𝛼. (𝑡 − 𝜃) . 𝑑𝜃
𝑑𝜃
𝑡1

La convergence du tunnel est alors contrariée par le revêtement et on observe


une sollicitation progressive du revêtement.

Les relations précédentes conduisent à l’équation intégrale :


𝑡
𝑑𝑝1
𝑝1 + 𝐾𝑠 ∫ 𝛼(𝑡 − 𝜃) . 𝑑𝜃 = 𝐾1 [𝛼(𝑡) − 𝛼(𝑡1 )]𝜎 0
𝑑𝜃
𝑡1

Pour simplifier les calculs, on supposera que le revêtement est mis


immédiatement après le creusement de la galerie.

En utilisant la transformée de CARSON, on peut résoudre cette équation, on


obtient l’expression suivante donnant l’évolution de 𝑝1, en fonction de 𝑡 .

𝐾𝑠 𝐺∞ 2𝐺 +𝐾 𝑡
− ∞ 𝑠.
𝑝𝑠 = (1 − ) (1 − 𝑒 2𝐺0 +𝐾𝑠 𝜏0 ) . 𝜎
2𝐺∞ + 𝐾𝑠 𝐺0

La pression finale s’exerçant sur le revêtement est

𝐾𝑠 𝐺∞
𝑝𝑠 = (1 − ) . 𝜎 0
2𝐺∞ + 𝐾𝑠 𝐺0
𝐺∞
Cette expression met en évidence, d’une part l’influence du rapport , plus
𝐺0
il est faible, plus la pression finale exercée sur le revêtement sera élevée.
D’autre part, l’influence de la rigidité du revêtement et plus précisément
𝐾𝑠
l’influence du rapport .
𝐺∞

Plus le revêtement est rigide, plus la pression maximale exercée par le


terrain sera :

𝐾𝑠
𝑝𝑠 = . 𝜎0
2𝐺∞ + 𝐾𝑠

On remarque que la valeur de la poussée est identique à celle que l’on aurait
trouvée si on avait supposé le comportement du matériau équivalent à celui
d’un matériau élastique à l’instant 𝑡 = 0 avec les caractéristiques de 𝜆0 , 𝐺0 et
à l’instant 𝑡 > 0 avec les caractéristiques 𝜆∞ , 𝐺∞ .

55
Cette remarque nous a conduits à généraliser ce type de calcul dans le cas
où l’état de contrainte dans le massif est anisotrope.

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