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La vapeur d’eau
I.Importance de la vapeur
Dans les procédés industriels, la vapeur d'eau est un fluide énergétique très utilisé dés qu’il
s’agit de chauffer. On la retrouve dans les activités tel que :
• la pétrochimie,
• la chimie,
• l'agro-alimentaire,
• les industries de transformation,
• le chauffage urbain, etc...
Injectée dans une centrale de traitement de l'air, la vapeur sert à maintenir l'humidité dans des
locaux. Surchauffée puis détendue dans des turbines, la vapeur peut également servir à la pro-
duction d'électricité.
Eau Vapeur saturée Vapeur
Etat liquide Chaudière Etat gazeux Surchauffeur surchauffée
Etat gazeux
Si tant d'industriels ont choisi et continuent de choisir la vapeur d'eau, c'est parce que ce fluide
a des propriétés physiques particulièrement adaptées au transfert de chaleur. Par exemple, sa
chaleur latente élevée permet d’obtenir un bon rendement thermique dans les échangeurs de
chaleur ou encore la relation précise entre sa pression et sa température à l'état saturé autorise
un bon contrôle de l’état du fluide.
La vapeur d’eau est de l’eau à l’état gazeux !
A.Généralités
Chaque changement d'état nécessite un transfert d'énergie qui modifie les forces de liaison
entre les molécules. La quantité d'énergie nécessaire à un changement d'état s'appelle chaleur
latente de changement d'état, que l'on différencie de la chaleur sensible qui ne provoque
qu'une variation de température du corps sans en changer l'état physique.
Vaporisation
Eau Vapeur
Etat liquide Etat gazeux
Liquéfaction
Fusion Sublimation
Solidification Condensation
Glace
Etat solide
A une pression donnée, chaque changement d'état s'accompagne d'une variation de volume ;
cette variation peut être très importante lors des transformations liquide <=> gaz.
Notons que l'eau, l'argent, le bismuth et la fonte de fer sont les rares corps dont le volume
augmente lors de la solidification (ce qui explique que des canalisations ne résistent pas au
gel) ; ainsi l'eau se dilate en se congelant. A 0 °C, sa masse volumique est de 916,8 kg/m³
alors qu'à l'état liquide elle est de 1000 kg/m³. Cette dilatation, de l'ordre de 10 % est à l'ori-
gine de nombreux dégâts dans les réseaux vapeur/condensat soumis au gel.
Les propriétés physiques de la vapeur sont caractérisées par des grandeurs (pression, tempéra-
ture, chaleur, volume massique ou encore masse volumique). A chaque grandeur est associée
une unité. Nous utiliserons autant que possible les unités du système international (S.I.).
Pression relative = Pression Absolue - Pression atmosphérique
avec Pression atmosphérique = 1,013 bar absolue.
1.Formule de Duperray
Ainsi, à l’aide de la formule de Duperray, on peut estimer la valeur de la pression de vaporisa-
tion en fonction de la température pour une pression comprise entre 1 et 40 bar :
4
T
PS = S
100
où :
• PS est la pression absolue en bar,
• TS la température en °C.
Par exemple, sous une pression absolue de 20 bar, la température d’ébullition est de 211 °C. A
l’aide de la table (voir page 13), on peut lire que la température réelle d’ébullition est de 212
°C soit une erreur avec la formule de Duperray inférieure à 0,50 % sur la détermination de la
température.
30
Masse volumique de la vapeur (en kg/m3)
25
20
15
10
0
0 10 20 30 40 50
Pression absolue (en bars)
où :
• ρ : la masse volumique de la vapeur surchauffée en kg/m3,
• ρS :masse volumique de la vapeur saturée en kg/m3 à la pression considérée,
• T : température de la vapeur surchauffée en K ou °C ;
• TS : température de vaporisation en K ou °C.
3.Application
On a de la vapeur à une température T de 225°C et une pression absolue de 10 bar.
a)Type de vapeur
Pour cette pression, la température TS correspondant à celle de la vapeur saturée est donnée
par la formule de Dupperay soit une température de 177°C donc la température mesurée T
étant supérieure, on en déduit qu’il s’agit de vapeur surchauffée.
4.Volume massique
Le volume massique est l’inverse de la masse volumique. La vapeur est un gaz, elle est donc
compressible. Plus la pression augmente, plus le volume massique diminue. Ainsi à 10 bar le
volume occupé par une certaine masse de vapeur est approximativement 10 fois plus petit
qu’à 1 bar ; donc pour véhiculer la même masse de vapeur une section de tuyauterie 10 fois
plus petite sera suffisante.
C.Pouvoir de dissolubilité
L'eau pure (H20), pratiquement inexistante sur terre, est un solvant redoutable. En traversant
les couches géologiques, elle se chargera de nombreux matériaux dissous. Les plus abondants
sont : les sels de calcium, de magnésium, la silice, le fer le cuivre. Plus elle sera chargée de
solides dissous, moins elle sera agressive.
Elle absorbera également des gaz :
• le dioxyde de carbone (CO2), qui est très soluble dans l'eau,
• l'oxygène (O2),
• l'azote (N2), etc..
Tous ces corps étrangers contenus dans l'eau auront des effets plus ou moins néfastes sur une
installation de vapeur.
4,38
4,36
Chaleur massique (en kJ/kg)
4,34
4,32
4,3
4,28
4,26
4,24
4,22
4,2
4,18
0 10 20 30 40 50
Pression absolue (en bars)
où :
• Q est l’énergie reçue (Q>0) ou cédée (Q<0) par le corps (en J),
• m est la masse de ce corps (en kg),
• cP est la chaleur massique à la pression P (en kJ/kg/°C),
• θf est la température finale de ce corps (en K ou °C),
• θi est la température initiale de ce corps (en K ou °C).
1 Calorie = 4,19 Joules
Les chaudières et la plupart des appareils de production de vapeur fonctionnent à pression
constante (en général, à la pression atmosphérique). Il est alors commode d’utiliser l’enthalpie
comme énergie pour la vapeur d’eau.
On choisit donc pour la mesure des énergies, la température de 0 °C. Toutes les enthalpies
sont donc des différences d’énergie entre l’enthalpie dans un état (T,P) et celle à 0 °C pour la
pression P.
Ainsi une masse de 1,00 kg d'eau liquide contenue dans un récipient à la pression atmosphéri-
que à 20 °C possède 83,8 kJ d'enthalpie. Si l'on chauffe cette eau, on constate que sa tempéra-
ture s'élève jusqu’à 100 °C. Ce kilogramme d'eau, à l'état liquide, possède alors une énergie de
419,0 kJ par rapport à 0 °C, appelée enthalpie ou encore chaleur sensible. Donc pour élever sa
température de 20 °C à 100 °C à la pression atmosphérique, il faut lui fournir une énergie de
335 kJ.
Le passage de la température d’une eau à l’état liquide de 0 à 100 °C nécessite donc l'apport
de 419,0 kJ/kg d’eau. Pour chaque degré d'élévation de température, il faut fournir en
moyenne 4,19 kJ/kg.
La variation d’énergie contenue dans l'eau est donc proportionnelle à la variation de
température. Cette énergie s'appelle l'enthalpie de l'eau, elle est mesurable par la pesée
du corps multipliée par sa chaleur massique isobare et sa température.
2.Enthalpie de vaporisation
Si l'on continue à chauffer notre masse d'eau à 100 °C sous la pression atmosphérique, on
constate que sa température reste constante et égale à 100°C. Les premières fumerolles de
vapeur apparaissent jusqu'à la disparition totale de l'eau à l'état liquide.
La transformation du kilogramme d'eau liquide en gaz ou vapeur d'eau, appelée vaporisation,
nécessite une quantité importante d'énergie appelée chaleur latente de vaporisation ou enthal-
pie de vaporisation.
2200
kJ/kg)
2000
1800
1600
0 10 20 30 40 50
Pression absolue (en bars)
3.Enthalpie totale
L’enthalpie totale de la vapeur d'eau est l’énergie nécessaire pour vaporiser une masse d’eau
de 0 °C à sa température de vaporisation. Elle est la somme de l’énergie nécessaire pour la
faire passer à l’état liquide de 0 °C à sa température de vaporisation pour une pression donnée
et de son enthalpie de vaporisation.
Ainsi pour transformer, sous la pression atmosphérique, une masse de 1 kg d’eau pris à 20 °C
en vapeur, l’énergie à fournir est égale à l’énergie fournie pour passer de 20 °C à 100 °C à
l’état liquide soit 334 kJ puis à celle requise lors de la vaporisation à 100 °C soit 2256 kJ donc
au total 2590 kJ.
2.Enthalpie de vaporisation
A 11 bar elle n'est que de 1998,5 kJ/kg au lieu de 2257,9 kJ/kg sous 1 bar soit 259,4 kJ/kg de
moins.
L’enthalpie de vaporisation dite encore chaleur latente est l'énergie qui permet de
changer d’état à température constante. C'est en se liquéfiant que la vapeur cède sa
chaleur latente.
3.Enthalpie totale
Plus la pression augmente, plus l’enthalpie totale s'élève, jusqu'à 33 bar relatifs ; au-delà,
elle diminue.
Figure 4 Evolution de l’enthalpie totale en fonction de la pression
Enthalpie totale (en kJ/kg)
2850
2800
2750
2700
2650
2600
2550
0 10 20 30 40 50
Pression absolue (en bar)
A.Définition
Le titre permet d'exprimer le taux d'humidité de la vapeur saturée. Nous verrons plus tard que
de l'eau à l'état de fines gouttelettes peut être entraînée dans le courant de vapeur à la sortie de
la chaudière. Plus la vapeur saturée sera humide, moins elle sera intéressante d'un point de vue
énergétique. D'autre part, l'eau contenue dans la vapeur saturée aura des effets destructeurs sur
l'installation. Le titre (noté X) est donc défini de la manière suivante :
Masse Vapeur Sèche
X= .
Masse Vapeur Sèche + Masse Eau en Phase Liquide
Le titre est donc toujours compris entre 0 et 1.
La vapeur saturée est dite humide quand son titre est inférieur à 1. Une vapeur saturée humide
contient moins de enthalpie qu'une vapeur saturée sèche. Parce qu'une vapeur dont le titre est
de 0,95 contient 5,0 % d'eau, elle ne contiendra pas toute l’enthalpie indiquée dans la table de
la vapeur saturée, mais seulement 95 %. Une vapeur saturée humide transporte et cède moins
de chaleur qu'une vapeur saturée sèche.
rateur de phases appelé vase de revaporisation. Non utilisée, elle provoquera des nuisances
importantes, soit sur les structures et bâtiments de l'usine si elle s'échappe dans l'atmosphère,
soit dans les réseaux de retour de condensats où elle occupera une place importante.
La perte d'énergie générée par la dispersion de cette vapeur de revaporisation dans l'atmos-
phère est à ce point importante qu'elle justifie la plupart du temps l'investissement nécessaire à
sa réutilisation.
A.C’est quoi ?
Elle est obtenue à partir de vapeur saturante plus ou moins sèche que l'on chauffe dans un
corps de chauffe qui n'est pas en contact avec l'eau de la chaudière (surchauffeur). On obtient
alors un gaz parfait ou presque. Il n'y a plus de relation entre la pression et la température. La
chaleur nécessaire qui a surchauffé cette vapeur s'appelle la chaleur de surchauffe. Il faut envi-
ron 2,09 kJ (0,5 kcal) pour élever de 1 °C une masse de 1 kg de vapeur à pression constante.
Cette vapeur ne peut pas contenir de gouttelettes d'eau, son titre est de 1.
La vapeur surchauffée aura un coefficient de transfert de chaleur équivalent à celui d'un gaz,
très inférieur à celui de la vapeur saturante, ce qui en fait un mauvais fluide de transfert ther-
mique. Elle n'est donc généralement pas utilisée dans les corps de chauffe pour des échanges
de chaleur.
Le coefficient global d'échange thermique utilisé par les constructeurs d'échangeurs va-
peur/eau est compris entre 2,9 et 2,3 kW/m²/°C alors qu'il est de 0,23 à 0,17 kW/m²/°C pour
de la vapeur surchauffée (convection forcée).
B.Utilisations
On utilisera donc de la vapeur surchauffée dans les applications suivantes :
Toutes les gouttelettes d'eau injectées dans une turbine créent des éro-
sions donc, en étant à une température nettement supérieure à celle de
liquéfaction, on limite au maximum le risque d’apparition de ces gout-
Turbines telettes. De plus, la détente, se produisant à l’intérieur des turbines,
fournit un travail et absorbe de la chaleur.
La surchauffe garantit donc l'absence d'eau et augmente le rendement
de la turbine.
Puisque le coefficient de transfert de chaleur est médiocre, on réduira
Transport de va- les pertes calorifiques du réseau de distribution avec l'air ambiant, ce
peur qui abaissera le taux de condensation et le nombre de purgeurs en li-
gne.
VI.Références
A.Bibliographie
• Carnet du Régleur de J.M. Valance,
B.Internet
• http://www.chemicalogic.com/,
• http://www.trouvay-cauvin.fr/,
• http://www.processs.com/,
• et tous les sites que vous pouvez partager avec nous...
Remerciements à mon collègue Denis Picard pour avoir bien voulu relire ce document.
N’hésitez pas à me faire part de vos commentaires et éventuels compléments. Ci-jointes mes
coordonnées ; si vous le demandez, vous recevrez le fichier original de ce document.
Christophe Alleau
Enseignant de BTS CIRA
Lycée Pilote Innovant
Téléport 5
86130 JAUNAY-CLAN
christophe.alleau@ac-poitiers.fr