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Résumé exécutif
1. Stratégie

Pour combler la différence entre les besoins et les productions sur le plan alimentaire,
le Togo a l’objectif d’atteindre une production supplémentaire de 72 114 tonnes de
riz, 1 432 985 tonnes de maïs et de 30 000 tonnes supplémentaires de viande de
poulet. La réalisation de cet objectif nécessitera plus de résilience à travers l’utilisation
de nouvelles variétés et de machines agricoles, dont des butteuses pour réduire la
pénibilité du travail et accélérer les travaux champêtres.
Le Togo vise : i) l’emblavement de 7 212 hectares en maîtrise totale de l’eau pour la
production rizicole ; ii) l’amélioration du niveau de rendement moyen, de 1 230 à 4
000 kg/ha pour le maïs, et de 1 687 à 10 000 kg/ha pour le riz ; iii) la production
additionnelle de 25,7 millions de poulets de chair.

2. Engagement politique

Pour réaliser son plan d’autosuffisance alimentaire, le Togo se fixe des actions prioritaires
: i) l’optimisation de la mise en valeur des Zones d’aménagement agricoles planifiées
(ZAAP) ; ii) l’accélération de la mise en place des agropôles ; iii) le renforcement de la
mécanisation agricole et de l’irrigation ; iv) la facilitation de l’accès des producteurs aux
intrants de qualité ; v) le développement de l’élevage ; vi) la diffusion des technologies
éprouvées ; et vii) la promotion des investissements privés dans le secteur agricole.

3. Besoins financiers

La mise en œuvre du Pacte du Niger requiert des investissements supplémentaires


d’un montant de 1,905 milliard de dollars américains (1 143 milliards de FCFA).

Le coût du Pacte se décompose comme suit :

978 millions de dollars (587 milliards de FCFA) pour la production de riz.


306 millions de dollars (184 milliards de FCFA) pour la production de maïs.
619 millions de dollars (372 milliards de FCFA) pour la production de viande de poulet.

4. Engagement des partenaires

Le Togo lance un appel aux partenaires techniques et financiers, multilatéraux,


bilatéraux et privés, pour le financement des investissements dans différents domaines
permettant d’atteindre l’objectif d’autosuffisance alimentaire.

Les investissements nécessaires pourraient porter sur :

i) le renforcement des actions déjà engagées (aménagements, financement des


producteurs, mécanisation, irrigation, digitalisation et e-commerce, assurance agricole,
cartographie des terres)

ii) le soutien à la mise en place d’unités de production d’engrais

iii) la mise en place d’entreprises semencières

iv) le développement des filières stratégiques permettant le redressement de la


balance commerciale agricole (riz, produits carnés et halieutiques)

3
v) le développement des centres d’élevage et de ranchs ainsi que des fermes piscicoles et
bassins aquacoles

vi) le développement des filières de rente (anacarde, café, cacao, coton, sésame, soja,
ananas, mangues biologiques)

vii) la mise en place et le renforcement des centres de formation agropastorale

viii) l’accompagnement à la mise sur le marché des produits agricoles (infrastructures de


qualité, certification, infrastructures de logistique et d’entreposage, mise en place d’une
bourse agricole)

ix) l’aménagement de pistes rurales pour un meilleur accès aux zones de production agricoles
et évacuation des produits vers le marché

x) le renforcement de la recherche et de la vulgarisation des nouvelles technologies ; xi)


l’appui à la mise en place des unités de transformation agro-industrielle

xii) l’appui à la sécurisation foncière (élaboration et diffusion d’outils de sécurisation, etc.)

xiii) l’opérationnalisation de l’Agence de transformation agricole (ATA) et la lutte contre la


flambée des prix des produits agricoles

xiv) l’agrandissement de l’agropole de Kara, en partenariat avec le secteur privé.

5. Mécanisme de coordination

Un mécanisme a été mis en place par décret (n°2022-022/PR du 9 février 2011) pour le
pilotage, la coordination et la gestion opérationnelle des programmes et projets.
Ce mécanisme comprend : i) le Comité interministériel de pilotage stratégique (CIPS) ; ii) le
Comité technique de pilotage (CTP) ; iii) les Comités régionaux d’orientation et de pilotage
(CROP).
Les organes de coordination et de gestion opérationnelle sont constitués de la Coordination
nationale stratégique (CNS), la Coordination opérationnelle déléguée (COD) et la
Coordination opérationnelle régionale (COR).

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Table de matières
1. Introduction et situation actuelle 6

2. Plans nationaux d’investissement dans l’agriculture 12


et progrès à ce jour

3. Combler le déficit : que faire ? 24

4. Contribution des partenaires aux opportunités clés 34

5. Appel à l’action 36

6. Mise en oeuvre 40

5
1
Introduction et situation
actuelle

6
Une insécurité alimentaire
croissante
Données sur la sous-alimentation

De 32,8% sur la période 1990-1992, le taux de prévalence de la sous-alimentation a


baissé de 16,6 points pour s’établir à 16,2 % sur la période 2016-2018, une tendance
en nette amélioration en comparaison des pays de l’Afrique sub-saharienne au cours
des deux périodes (33,3% et 22,3%).

La population sous-alimentée a baissé de 300 000 personnes (de 1,5 à 1,2 million) entre
1990 et 2018. Ces performances ont été saluées par la communauté internationale
à travers deux distinctions décernées par la FAO au chef de l’État en 2013 et 2015,
en reconnaissance des efforts exceptionnels accomplis par le Togo en matière de
sécurité alimentaire et nutritionnelle.

Avec 16,1% de sa population souffrant de sous-alimentation en 2021, le Togo est


classé au 89ème rang sur 116 pays, selon l’indice de la faim dans le monde.
En 2021, les exportations du Togo atteignent 140,88 milliards de FCFA en valeur
FOB et 302 045 tonnes, en quantité, pour les produits alimentaires, animaux vivants,
huiles, graisses et cires d’origine animale ou végétale. Les importations sont de
212,61 milliards de FCFA en valeur CAF et 1 219 624 tonnes. Le solde de la balance
commerciale ressort déficitaire de 71,73 milliards de FCFA (Bulletin trimestriel des
statistiques du commerce international des marchandises n°027, décembre 2022,
INSEED).

Selon le bilan céréalier prévisionnel (octobre 2022-septembre 2023), les disponibilités


estimées des différents produits agricoles sont de 95 466 tonnes pour le riz et 1 086
523 tonnes pour les autres céréales (mil, sorgho, maïs, fonio.), soit au total 1 181 988
tonnes.

Les besoins alimentaires du Togo sont estimés à 167 580 tonnes pour le riz, 125 160
tonnes pour le blé et 883 316 tonnes pour les autres céréales, soit un total de 1 176
056 tonnes. Les importations
du Togo sont estimées à 275 000 tonnes pour le riz, 125 000 tonnes pour le blé (aucune
pour les autres céréales), soit une estimation totale de 400 000 tonnes.
Les estimations en termes de déficit brut sont de 72 114 tonnes pour le riz et de 125 160
tonnes pour le blé (concertation régionale sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle
au Sahel et en Afrique de l’Ouest, rapport Togo de novembre 2022).

Inflation du coût des denrées alimentaires


En janvier 2022, le taux d’inflation, calculé sur la base des indices moyens des douze
mois de 2021 au niveau national, a progressé de 5%, contre 4,5% en décembre 2021
(Indice national harmonisé des prix à la consommation pour les pays membres de
l’UEMOA – Togo - janvier 2022, INSEED).

L’inflation est passée de 1,8 % à 2,6 % entre 2020 et 2021, en raison principalement de
la hausse des prix des denrées alimentaires due aux contraintes d’approvisionnement
liées à la pandémie de Covid-19. En 2022, l’inflation devrait être de 4,6% au lieu d’une
estimation initiale de 2,4% (Togo : situation économique, stratégie de développement
agricole, perspectives de décembre 2022).

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Inflation du coût des denrées alimentaires

En janvier 2022, le taux d’inflation, calculé sur la base des indices moyens des douze
mois de 2021 au niveau national, a progressé de 5%, contre 4,5% en décembre 2021
(Indice national harmonisé des prix à la consommation pour les pays membres de
l’UEMOA – Togo - janvier 2022, INSEED).

L’inflation est passée de 1,8 % à 2,6 % entre 2020 et 2021, en raison principalement de
la hausse des prix des denrées alimentaires due aux contraintes d’approvisionnement
liées à la pandémie de Covid-19. En 2022, l’inflation devrait être de 4,6% au lieu d’une
estimation initiale de 2,4% (Togo : situation économique, stratégie de développement
agricole, perspectives de décembre 2022).

Inadéquation entre l’offre et la demande


Les besoins en riz en 2021-2022 sont de 161 511 tonnes, contre une disponibilité nationale
de 92 189 tonnes, soit un déficit de 69 322 tonnes. Pour le blé, les besoins s’élèvent
à 88 746 tonnes, qui correspondent au déficit. Toutefois, on note que la production
céréalière était globalement excédentaire ces dernières années.

Par ailleurs, les effectifs de la production animale (volaille, ovins, caprins, bovins,
porcins) sont en nette progression par rapport à la campagne précédente : 33 126
567 têtes de volailles (+8%), 1 991 387 têtes d’ovins (+6%), 5 453 571 têtes de caprins
(+ 8%), 483 051 têtes de bovins (+2%) et 1 151 921 têtes de porcins (+ 2%).

La production halieutique est projetée à 20 050 tonnes en 2022, contre 19 450 tonnes
en 2021 (+3,08%), dont 12 000 tonnes issues de la pêche artisanale maritime, 150
tonnes de la pêche industrielle, 6 400 tonnes de la pêche continentale et 1 500 tonnes
de la pisciculture.
Le déficit de couverture des besoins en produits carnés et halieutiques atteint
respectivement 40% et 78% environ.

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Autres facteurs externes clefs

• Productivité

Pour la saison 2022-2023, la production de céréales (maïs, riz paddy, sorgho, mil
et fonio) est estimée à 1 432 985 tonnes, soit une hausse de 2,1% par rapport à la
campagne précédente (1 403 573t), avec un bilan céréalier excédentaire.

Toutefois, les besoins en riz restent déficitaires. La production de plantes à racines et


tubercules est estimée à 2 235 296 tonnes (+1,91%). Selon les spéculations, la hausse
atteint 2,52% pour l’igname, 2,32% pour la patate douce, 1,42% pour le manioc et 1,40%
pour le taro.

La production estimée des légumineuses et d’oléagineux est de 518 008 tonnes (+6,8
% sur un an). Une hausse de plus de 13% est observée pour le soja, qui est l’une des
principales spéculations pourvoyeuses de revenus. Les productions prévisionnelles des
légumineuses en 2022-2023, comparées à la moyenne des cinq dernières campagnes
agricoles, sont en hausse de 40,60%, grâce notamment au soja (+138%).

La production attendue de la pêche et de l’aquaculture s’élève à 20 050 tonnes, en


hausse de 3,08% en glissement annuel, mais elle est en repli de 13,98 % par rapport à la
moyenne des cinq dernières années (concertation régionale sur la sécurité alimentaire
et nutritionnelle au Sahel et en Afrique de l’Ouest, rapport Togo de novembre 2022).

Les rendements moyens de maïs et de riz sont respectivement de 1 230 kg/ha et 1 687
kg/ha en 2021 (DSID), contre 5 878 et 4 764 kg/ha au niveau mondial (FAOSTAT). Ils
représentent respectivement 21% et 35% de la moyenne internationale.

• Changement climatique et résilience

La vulnérabilité du secteur agricole résulte de l’instabilité et de la faiblesse de la


production végétale. Cette vulnérabilité est évaluée à 0,70 et restera élevée avec
une hausse prévue à 0,75 à l’horizon 2050. Ceci accentuera les conséquences sur
l’agriculture avec la perturbation du calendrier agricole, la dévastation des cultures
par les ravageurs (chenilles légionnaires, mouches blanches des criquets pèlerins),
l’apparition de nouvelles espèces envahissantes, la disparition de certains cultivars,
la baisse des rendements agricoles, l’érosion des surfaces cultivables (4ème
communication nationale du Togo sur le changement climatique, juin 2022). Les
conséquences du changement climatique se font ressentir de façon acerbe malgré
les efforts en cours pour adapter l’agriculture aux conditions climatiques et socio-
économiques actuelles.

Selon les cultures, les pertes de rendement occasionnées par les poches de sécheresse
pourraient être très élevées. En 2014, elles ont entraîné une perte de 0,9t/ha pour le
maïs, 0,8t/ha pour le sorgho/mil, 1,2t/ha pour le riz, et 1,1t/ha pour l’igname dans la
région des plateaux de l’est. En 2015, la situation s’est aggravée pour le maïs (1,3t/ha)
et le riz (1t/ha).

Des attaques de parasites, ravageurs et autres vecteurs d’épizooties sont régulièrement


constatées dans les cinq régions économiques du pays (MAEP/PAM, 2018). Depuis 2016,
il y a une recrudescence des attaques de plants de maïs et de sorgho, principalement
par la chenille légionnaire d’automne signalée dans presque toutes les régions. Les
pertes des rendements liées à cette chenille sont comprises entre 500 et 950 kg/ha
lorsque la proportion de plants infestés est comprise entre 50% et 100%.

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Les espèces fruitières et légumières sont également affectées, notamment par la
recrudescence des mouches blanches, les chenilles diverses, les criquets pèlerins, etc.

• Pertes post-récolte et valeur ajoutée

Les pertes post-récolte peuvent atteindre 30% à plus de 50% de la production totale.
Les pertes à la récolte sont plus élevées que celles constatées au stockage et au
transport. Les taux de pertes post-récolte varient de 0% à 6,42% pour les céréales
aux différentes étapes (moisson, séchage, entreposage, stockage, transport, usinage,
emballage, vente), selon les calculs réalisés à partir des données 2021 de « African
Postharvest Losses Information System ».

Au Togo, les activités agro-industrielles ne représentent que 4,47% de la valeur ajoutée


brute des branches de l’économie nationale en 2019 (données de l’INSEED). En 2016,
l’agro-industrie au sens large (foresterie et pêche comprises) représentait 3,5 % du
PIB au niveau mondial. En Asie du Sud, ce taux moyen était de 15,9%, contre 15,8%
en Afrique et 4,6% en Amérique latine (https://blog.secteur-prive-developpement.fr/
app/uploads/2019/05/PRO-REVUE31-FR-chiffres-cles.pdf).

Pour faciliter l’accès aux marchés, 162 km de pistes rurales (dont 84 km de


désenclavement et 78,61 km de desserte) ont été entamés par le projet PADAT, en
complément des réalisations en cours de 603 km de pistes rurales dans le cadre du
Projet d’appui aux pistes rurales (PAPR). Il est prévu, à l’horizon 2025, la construction
de 4 000 km de pistes rurales (feuille de route gouvernementale 2020-2025, état de
mise en route 2022).

Il faut noter également la mise en œuvre opérationnelle de 827 magasins de stockage


d’une capacité totale de 60 000 tonnes.
La promotion des agropoles, l’accélération du mécanisme incitatif de financement
agricole fondé sur le partage de risques (Mifa S.A.), la plateforme industrielle
d’Adéticopé (PIA), l’organisation des foires et salons (Sialo, Adjafi, Foire Village Evala),
le mois du « consommer local », l’existence d’un port en eau profonde et d’un aéroport
international sont des initiatives de transformation et d’accès des produits locaux aux
marchés.

La ZLECAf, opportunité pour le Togo

Sur le plan continental, la Zone de libre-échange continental africaine (ZLECAf)


constitue un marché de 1,3 milliard de consommateurs, représentant plus de 2 500
milliards de dollars de PIB cumulé. Dans ce contexte, l’industrie constitue un secteur
stratégique, qui vise à stimuler la transformation économique par l’augmentation des
niveaux de productivité, de compétitivité et d’innovation. L’industrie agro-alimentaire
reste un cadre de valorisation des produits agricoles.
Le Togo est déterminé à tirer d’immenses avantages de la mise en œuvre de la ZLECAf
en mettant à profit sa participation aux accords commerciaux sur le plan régional,
continental et mondial. La stratégie « Togo 2025 » à travers l’axe 2, qui consiste à
dynamiser la création d’emplois en s’appuyant sur les forces de l’économie, mise sur
l’agro-industrie.

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À cet effet, une stratégie nationale de mise en œuvre a été élaborée, assortie d’une
matrice d’actions, visant à densifier le tissu industriel togolais et à l’intégrer dans le
système commercial régional, continental et international afin d’accélérer la croissance
économique du pays. En effet, l’appartenance du Togo à la ZLECAf permet d’accroître
ses exportations avec l’émergence de nouveaux exportateurs, en particulier les micro,
petites et moyennes entreprises, et de profiter des potentialités offertes par cette
zone de libre-échange pour tirer parti des avantages comparatifs et concurrentiels.

Dans cette optique, il est important de faire émerger un véritable tissu industriel
dynamique à travers l’accompagnement des industries manufacturières vers la
croissance.

Ainsi, le Togo s’est doté d’un Plan stratégique de développement des agropoles 2017-
2030, approuvé par décret n°2017-110/PR du 29 septembre 2017. Ce plan portant sur
la mise en place de l’agropole de Kara consiste, pour l’essentiel, à développer, sur une
superficie de 165 000 hectares, des infrastructures hydro-agricoles sur le site du bassin
de la Kara, à mettre en valeur les terres agricoles et à appuyer l’installation d’unités
de transformation agro-industrielle à travers l’investissement privé pour favoriser la
transformation et la valorisation de la production agricole dans la zone du projet.

En outre, la construction d’une plateforme industrielle autour du port de Lomé


(PIA), plateforme logistique de 400 hectares inaugurée le 6 juin 2021, est dédiée
aux industries manufacturières, extractives et agroalimentaires. Elle comprend, entre
autres, une zone industrielle, des entrepôts de stockage de matières premières et de
produits finis (https://commerce.gouv.tg).

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2
Plans nationaux d’investis-
sement dans l’agriculture et
progrès à ce jour

12
Dans le cadre de la mise en œuvre du Programme détaillé du développement de
l’agriculture en Afrique (PDDAA), le Togo a engagé la 2ème génération du Plan
national d’investissement Agricole (PNIA). La première concerne le Programme
national d’investissement agricole et de sécurité alimentaire (PNIASA) 2010-2015, et
la 2ème génération du Programme national d’investissement agricole et de sécurité
alimentaire et nutritionnelle (PNIASAN) 2017-2026 est en cours de mise en œuvre.

Le Programme national
d’investissement agricole et
de sécurité alimentaire (PNIASA)
Son objectif est de contribuer à la croissance économique et à la réduction de la
pauvreté. De façon plus spécifique, le programme visait :

i) l’amélioration de la couverture des besoins alimentaires (produits végétaux, animaux


et halieutiques) par la production nationale

ii) l’amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle

iii) l’amélioration de la balance commerciale agricole. Son budget estimatif était de


569,136 milliards de FCFA.

Il a été mis en œuvre à travers divers projets :

• Projet d’appui au secteur agricole (PASA).


• Programme de productivité agricole en Afrique de l’Ouest, Projet Togo (PPAAO-
Togo).
• Projet d’aménagement hydro-agricole de la basse vallée du fleuve Mono (PBVM).
• Projet de développement rural intégré de la plaine de Mô (PDRI-Mô).
• Projet d’aménagement et de réhabilitation des terres agricoles dans la zone de
mission TOVE (PARTAM).
• Projet d’appui au développement agricole au Togo (PADAT).
• Projet de développement rural de la plaine de Djagblé (PDRD).
• Projet de développement de la production rizicole dans la région de la Kara
(PDPR-K).
• Projet national de promotion de l’entrepreneuriat rural (PNPER).
• Projet d’Adaptation de l’agriculture aux changements climatiques (ADAPT).
• Projet de développement rural, y compris l’agriculture (ProDRA).
• Programme Centres d’innovations vertes pour le secteur agro-alimentaire (ProCIV)
.
Le gouvernement togolais a amélioré son niveau d’investissement dans le secteur. Le
pourcentage des ressources publiques allouées au secteur agricole est passé de 5,5%
en moyenne durant la période 2003–2007 à 7,4% en 2008–2009 (marquée par la crise
alimentaire), pour ensuite décroître à 6,5 % durant la mise en œuvre du programme
(2010-2014). Il en ressort un déficit (3,5%) par rapport aux engagements de Maputo
(10%). Toutefois, le volume des dépenses publiques allouées au secteur a été multiplié
par 3,9 pendant la période de mise en œuvre du PNIASA.

13
Le Programme national
d’investissement agricole et de
sécurité alimentaire et
nutritionnelle (PNIASAN)
Tirant les leçons de la mise en œuvre du PNIASA, le gouvernement a énoncé une
nouvelle vision de l’agriculture togolaise à l’horizon 2030, intégrée dans la nouvelle
Politique nationale agricole. Cette vision s’énonce ainsi : « une agriculture moderne,
durable et à haute valeur ajoutée, au service de la sécurité alimentaire nationale et
régionale, d’une économie forte, inclusive, compétitive et génératrice d’emplois
décents et stables à l’horizon 2030 ».

Afin d’atteindre les effets et impacts attendus du PNIASAN, le gouvernement assure


la conjugaison des efforts à travers :

i) les investissements directs de l’État

ii) les mesures de soutien aux acteurs

iii) les réformes institutionnelles.

Le budget du PNIASAN est de 765,986 milliards de FCFA, avec environ 76 milliards


d’investissement annuel moyen. Il se répartit comme suit : 53,6% pour les mesures
de soutien aux acteurs, 40,1% pour les investissements directs et 6,3% liés au coût
de l’ensemble des réformes prévues. L’investissement additionnel attendu du secteur
privé est d’environ 500 milliards de FCFA sur dix ans (2017-2026), portant ainsi la
totalité des investissements prévus dans le cadre du PNIASAN à 1 250 milliards de
FCFA de 2017 à 2026

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La feuille de route
gouvernementale « Togo 2025 »
Tirant les leçons des deux premières années de mise en œuvre du PND d’une part, et
face à la pandémie de Covid-19 d’autre part, et afin de donner une impulsion nouvelle
à l’économie togolaise, le gouvernement s’est doté, en octobre 2020, d’une feuille de
route « Togo 2025 ». Elle a pour vision « un Togo en paix, une nation moderne avec
une croissance économique inclusive et durable ».

Pour le secteur agricole, la vision est de faire de l’agriculture togolaise « une agriculture
productive, à haute valeur ajoutée, moteur de valeur économique des agriculteurs et
de croissance du pays ».

Trois projets et une réforme sont définis pour le secteur agricole.

Il s’agit de :

i) l’amélioration de la productivité et des rendements agricoles

ii) l’accélération du mécanisme incitatif de financement agricole fondé sur le partage


de risques (MIFA)

iii) l’opérationnalisation de l’agropole de Kara en partenariat avec le secteur privé ; iv)


la réforme de la politique foncière agricole.

La mise en œuvre de ces projets et réformes devrait permettre d’atteindre les objectifs
prioritaires suivants :

i) améliorer la productivité et les rendements agricoles

ii) assurer la sécurité alimentaire au Togo

iii) renforcer les industries de transformation agroalimentaire et encourager l’agriculture


à haute valeur ajoutée ;

iv) améliorer l’accès au financement et l’accès aux marchés aux agriculteurs.

Les indicateurs opérationnels sont :

i) la cartographie de 500 000 hectares et la consolidation de 40 000 hectares de


terres

ii) des gains de productivité agricole annuels entre 2021 et 2025 fixés entre 8 et 10%

iii) la balance commerciale (exports et substitution aux imports) portée à plus de 120
milliards de FCFA.

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Il est mis en œuvre à travers divers projets :

• Opérationnalisation des zones d’aménagement agricole planifié (ZAAP).


• Programme de résilience du système alimentaire en Afrique de l’Ouest (PRSA-
Togo).
• Programme d’aménagement et de mise en valeur des terres agricoles de la plaine
de l’Oti (PATA-Oti).
• Projet de transformation agroalimentaire du Togo (PTA Togo).
• Structuration, amélioration de la formation agricole rurale et insertion (SAFARI).
• Projet de promotion du financement agricole (ProFina).
• Forests4Future : préservation des ressources en eau et agriculture irriguée (F4F).
• Projet d’appui au mécanisme incitatif de financement agricole fondé sur le partage
de risques (ProMIFA).
• Programme multisectoriel de sécurité alimentaire et renforcement de la résilience
(ProSecAl).
• Création des instituts de formation en alternance et au développement (IFAD,
élevage et aquaculture).

Par ailleurs, d’autres interventions sont attendues, avec l’appui des partenaires
techniques et financiers :

• Projet d’appui au mécanisme incitatif de financement agricole fondé sur le partage


de risques (ProMIFA-phase 2).
• Programme régional d’intégration des marchés agricoles (PRIMA).
• Projet de développement de l’entreprenariat féminin et d’appui à la promotion,
transformation et à la commercialisation des produits (PRODEF).
• Programme de promotion de la compétitivité du secteur privé au Togo (ProCOMP).
• Projet d’aménagement des retenues d’eau collinaires (PARC).
• Formation inclusive par alternance en agro-business (SIFA-INFA de Tové).
• Schéma directeur de l’agriculture irriguée.
• Projet des systèmes agroalimentaires climato-intelligents (ProSAC).

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Création d’emploi

Le secteur de l‘agriculture au Togo est un grand pourvoyeur d’emplois, avec 60%


d’actifs potentiels et un taux d’activité de 83,6%. Il est dominé par une agriculture de
subsistance, très peu mécanisée et fortement soumise aux aléas climatiques en raison
d’un manque de dispositifs de maîtrise de l’eau.

Les techniques culturales traditionnelles et archaïques (culture extensive sur brûlis)


entraînent un déséquilibre de l’écosystème, une réduction continue de la fertilité des
sols induisant une baisse des rendements agricoles. Les cultures de rente (café, cacao,
coton) connaissent la même évolution de la productivité.

Bien qu’insuffisamment productif, le secteur agricole constitue l’une des sources


majeures de la croissance économique (près de 20,2% du PIB en 2021) pour réduire le
chômage et la pauvreté.

Le Programme national d’investissement agricole, de sécurité alimentaire et


nutritionnelle (PNIASAN) 2017-2026, de plus de 1 250 milliards de FCFA, a été lancé
avec plusieurs projets offrant de l’appui aux petits producteurs, au développement
de l’agrobusiness, à la promotion de l’entrepreneuriat rural et à la promotion d’autres
filières porteuses de potentiel de création de valeur ajoutée et d’emplois. Ce programme
contribuera non seulement à l’augmentation de la production agricole mais aussi à
accroître les potentialités d’emplois. En effet, dans le cadre du PNIASAN, il est prévu
la création de 150 000 emplois directs à l’horizon 2026.

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Réalisations et lacunes du PNIA

Réalisations phares du secteur agricole au Togo :

• 20 ESOP ont été créé dans les filières riz, soja, ananas, miel et manioc, avec un
investissement de 2,17 milliards de FCFA.
• Deux unités agro-industrielles mises en place : l’usine de production de jus d’ananas
d’Adeticopé et l’huilerie de Yélivo à Sokodé.
• 21 797 tonnes de riz ont été transformées.
• 191 microprojets financés à hauteur de 1,36 milliard de FCFA à travers le fonds
compétitif de PASA.
• 44 079 hectares de plantation de café et 25 473 hectares de cacaoyers régénérés.
• 206 fermes piscicoles et trois écloseries installées.
• Introduction de 3 679 géniteurs améliorateurs de petits ruminants et 5 300
géniteurs améliorateurs de volailles.
• Mise en place de 3 800 poulaillers traditionnels améliorés et 2 500 bergeries
traditionnelles améliorées.
• 470 unités d’élevage commerciaux promues.
• Renforcement de capacité de 783 femmes leaders des communautés pour la
promotion des mets locaux à haute valeur nutritive.
• Trois abattoirs construits (Kpalimé, Sokodé et Djamdè).
• 474 tracteurs et autres équipements (35 batteuses-vanneuses, 35 motoculteurs,
35 égreneuses, 35 décortiqueuses, 35 moissonneuses-batteuses, 50 motopompes)
mis à la disposition des producteurs.
• 4 500 hectares de terres agricoles, dont 1 040 hectares aménagés en maîtrise
totale d’eau.
• 5 000 kits d’irrigation à base du système de pompage solaire déployé auprès des
producteurs.
• 1 831 hectares de bas-fonds aménagés.
• 27 700 hectares de zones d’aménagement agricole planifié mis en place.
• Plus de 1 150 équipements de transformation acquis au profit des transformateurs
(700 égreneuses, 100 décortiqueuses de riz, 150 batteuses-vanneuses, 250
râpeuses-presses).
• 6 750 coopératives agricoles et de 16 interprofessions mises en place pour la
structuration des producteurs.
• 51 667 acteurs des chaînes de valeurs agricoles ont eu accès au crédit à hauteur
de 3,8 milliards de FCFA grâce à la facilitation du MIFA.
• Deux instituts de formation en alternance pour le développement (IFAD) créé
(Elavagnon pour l’aquaculture et Barkoissi pour l’élevage).
• 24 forages construits sur les ZAAP et construction de superstructures et bacs.
• Dix sites pilotes mis en place pour soutenir la production bovine et la sensibilisation
des autorités locales et des acteurs du secteur agricole sur les dispositions
pratiques de gestion des troupeaux bovins suivant l’approche ZAPB.

18
Difficultés rencontrées dans la mise en œuvre des projets du PNIA :

• Persistance des litiges fonciers.


• Difficulté d’accès au financement bancaire liées à la méconnaissance du secteur
par les institutions financières.
• Faible accès aux intrants performants.
• Faible maitrise de l’eau.
• Faible mécanisation agricole.
• Faible capacité énergique et cherté des facteurs de production.
• Faible compétitivité des produits locaux.

19
Évaluation des résultats obtenus
par rapport aux indicateurs clés de
performance (hausse de la
productivité et de la production,
etc.)
• Une production céréalière (maïs, sorgho, mil et riz) de 1 399 182 tonnes en
2021 (contre 942 233t en 2010), soit un taux de croissance de 48,5 %. Pour les
tubercules, la production a augmenté de 1 621 744t à 2 164 679t (+33,5%). Pour les
légumineuses (haricot, arachide et soja), la production a presque doublé (+91%),
de 243 016t en 2015 à 463 846t en 2021.
• Une croissance soutenue dans les filières de rente.

La production de coton a été multiplié par cinq entre 2010 et 2018 (+408,35 %, de 27
000t à 137 255t). Cette performance est due à la restructuration du secteur, avec la
création de la Nouvelle société cotonnière du Togo (NSCT) et la mise en place de la
Fédération nationale des groupements des producteurs de coton. Entre 2012 et 2018,
la production de café a progressé de 76% et celle du cacao (+107%) a plus que doublé
(de 10 843t à 19 076t / de 6 126t à 12 674t) à la Entre 2010 et 2021, la croissance
a plus que doublé (+115%) en ce qui concerne les effectifs d’animaux (bovins, ovins,
caprins, porcins et volailles), de 32 506 743 unités à 69 876 687.

Cette croissance est liée à la maîtrise des épizooties, en l’occurrence la maladie


de Newcastle, la peste porcine africaine, la peste des petits ruminants (PPR) où la
séroprévalence est passée de 14% en 2012 à 5,7% en 2015, hissant le Togo au rang des
tout premiers pays de la sous-région en voie d’éradication de cette maladie d’ici à
2030. Ceci a été rendu possible par les campagnes de vaccination (taux de couverture
de 65% pour le Newcastle, et 85 % pour la PPR) et par l’amélioration des pratiques
d’élevage (habitat, alimentation, formation en techniques d’élevage) et la distribution
des géniteurs améliorateurs.

• Une production halieutique (pêche et pisciculture) stable : le soutien à


l’intensification de la filière piscicole, notamment les appuis à la structuration des
acteurs en intrants (alevins, provendes, filets) et les étangs piscicoles ont permis
de multiplier par près de six (+480%) la production aquacole (de 50t en 2005 à
290t en 2019). Cependant, la pêche a connu, sur la période, une faible croissance,
de l’ordre de 13% (23 550t en 2009 à 26 526t en 2019), avant une décrue à 18 819
tonnes en 2020.

20
Comment ces évolutions se
reflètent-elles dans les tendances
nationales ?
Réduction de la pauvreté

L’incidence de la pauvreté a diminué de 9,7 points en milieu rural (73,4 % en 2011, 63,7
% en 2017), contre une baisse de 5,2 points au niveau national (58,7 % en 2011, 53,5 %
en 2017) et une légère dégradation en milieu urbain, de 31,4 % en 2011 à 36,9 % en 2017.
Cette baisse en milieu rural est due, entre autres, à l’amélioration des revenus des
producteurs grâce à la mise en œuvre des différents projets du PNIASA.

En effet, le revenu monétaire par an per capita des producteurs agricoles s’est amélioré
de 39%, passant de 217 149 FCFA en 2010 (1,19 dollar par jour) à 318 567 FCFA en
2018 (1,75 dollar/jour) et traduit une progression vers l’atteinte du seuil de pauvreté
monétaire estimé à 444 548 FCFA par an, soit environ deux dollars par jour. Cette
tendance haussière s’est poursuivie en 2019, où le revenu avoisinait 336 300 francs
CFA, soit USD 1,84 dollar par jour (Performance du secteur en 2019).

Réduction de la faim et de la malnutrition

De 32,8 % sur la période 1990-1992, le taux de prévalence de la sous-alimentation a


baissé de 16,6 points pour s’établir à 16,2% sur la période 2016-2018, une tendance en
nette amélioration comparée aux moyennes de l’Afrique sub-saharienne au cours des
deux périodes (33,3 % et 22,3 %). La population sous-alimentée a baissé de 300 000
personnes, passant de 1,5 à 1,2 million entre 1990 et 2018.

Ces performances ont été saluées par la communauté internationale à travers deux
distinctions décernées par la FAO au chef de l’État en 2013 et 2015, en reconnaissance
des efforts exceptionnels accomplis par le Togo en matière de sécurité alimentaire et
nutritionnelle (Performance du secteur en 2019).
Par ailleurs, la proportion de la population sous-alimentée a été réduite de 21,3 % en
2015 à 20,4 % en 2020.

Avec 16,1% de la population souffrant de sous-alimentation en 2021, le Togo est classé


au 89ème rang sur 116 pays, selon l’Indice de la faim dans le monde.

Selon l’enquête MICS6 en 2017, la prévalence de la malnutrition chronique dans la


population d’enfants de moins de cinq ans était de 23,8 %, celle de l’émaciation de 5,7
%, dont près de 1,1 % des enfants sont affectés par une émaciation sévère. La même
enquête indique une prévalence d’insuffisance pondérale de 15,2 %, dont 2,8 % de
forme sévère au niveau national. En 2021, environ 24 % des enfants de moins de cinq
ans souffrent de malnutrition chronique, un taux qui atteint 43 % dans la région des
Savanes où le sol aride, l’irrégularité des régimes météorologiques et l’insécurité civile
réduisent les capacités de production agricole (PAM, Plan stratégique de pays 2022-
2026).

21
S’agissant de l’état nutritionnel des adultes, la situation des femmes est alarmante.
L’anémie a peu évolué entre les deux périodes 2005-2007 et 2010-2011. Plus de la
moitié des femmes togolaises en âge de procréer (56,57 %) souffraient d’anémie en
2005-2015, et ce taux est resté pratiquement inchangé de 2011 à 2015 (53,15 %).

La prévalence de l’anémie chez les femmes enceintes a atteint 58,60 % entre 2010
et 2015. De plus, 7 % des femmes ont un indice de masse corporelle inférieur à 18,5,
indiquant une déficience énergétique chronique alors que 31 % des femmes ont un
indice de masse corporelle élevé de 25 ou plus et sont donc en surpoids (MPDAT, MS
et ICF International, 2015)

Réduction de la charge des importations

Sur les périodes 2011-2017 et 2017-2019, les exportations sont passées, en moyenne,
de 93,8 à 140,14 milliards de FCFA en valeur, contre des importations de 145,2 à 193,13
milliards de FCFA. L’accroissement des volumes d’exportations a été rendu possible
par les facilités mises en place pour améliorer la qualité des produits agricoles.

Grâce aux efforts du gouvernement, ce déficit est réduit de plus de 25 %, ne représentant


plus que 44,7 milliards de FCFA en 2017 (Performance du secteur agricole, 2019). En
2021, les importations des produits agro-alimentaires s’élevaient à 212,61 milliards de
FCFA en valeur CAF.

22
23
3
Combler le déficit :
que faut-il faire ?
Conséquences de l’inaction (dans la
mesure du possible sur la base des
preuves disponibles)

L’inaction pourrait aggraver la situation et entraîner des crises socio-économiques


dans le pays :

• La famine liée à la faible disponibilité des denrées alimentaires.


• La baisse des revenus de la population.
• L’insécurité causée par le terrorisme car la population, étant dans le besoin
alimentaire, pourrait céder aux offres des groupes terroristes.

25
Impacts positifs potentiels de la
réalisation des objectifs du Pacte
Ils permettront une augmentation des productions couvrant la demande alimentaire
et agro-industrielle, une augmentation des revenus de la population, le renforcement
de la cohésion sociale et de la sécurité civile, etc.

26
Objectifs

Le pays a besoin de soutien pour atteindre la production supplémentaire de 72 114


tonnes de riz (à raison de dix tonnes par hectare pour deux productions par campagne),
de 30 000 tonnes de viande de poulet, et de 1 432 985 tonnes de maïs (pour un
rendement moyen de quatre tonnes par hectare afin de doubler la production).

La réalisation de ces objectifs nécessitera :

• Une plus grande résilience à travers de nouvelles variétés et des machines agricoles
(butteuse pour réduire la pénibilité et accélérer les travaux champêtres).
• Des rendements plus élevés : objectif moyen des rendements céréaliers de 5 878
kg/ha pour le maïs et 4 764 Kk/ha pour le riz ; ce qui nécessite des hausses de
rendement de 378 % pour le maïs et 182 % pour le riz.

27
Valeur ajoutée

Valeur ajoutée : Montant X de l’investissement pour atteindre au moins 50-60 % de


transformation locale de la production locale.

Pour créer ….. million d’hectares de terres agricoles supplémentaires, il faudra environ
…..million d’hectares dans le pays Togo pour la culture maraichère, …..million d’hectares
dans le pays Togo pour les autres cultures vivrières.

À quel prix... Pour atteindre ces objectifs de production et de valeur ajoutée


actualisés, il faudra des investissements supplémentaires de X milliards de dollars US
pour augmenter les rendements des céréales (maïs et riz) et catalyser la création de
Z millions d’hectares de terres agricoles supplémentaires et la transformation des
aliments pour au moins 50 à 60 % de l’offre.

Pour atteindre ces objectifs de production, les partenaires devront redoubler d’efforts
et tirer parti de nouvelles opportunités.

28
Faire davantage de ce qui
fonctionne, de manière plus
efficace et efficiente
• Optimiser la mise en valeur des ZAAP.
• Accélérer la mise en place des agropoles.
• Soutenir la mécanisation agricole.
• Promouvoir l’irrigation.
• Faciliter l’accès des producteurs aux intrants de qualité.
• Développer l’élevage.
• Diffuser des technologies éprouvées.
• Promouvoir davantage les investissements privés dans le secteur agricole

29
Optimiser l’effet de levier des op-
portunités nouvelles et existantes

Optimiser l’effet de levier des opportunités nouvelles et existantes, notamment les


investissements dans les données pour améliorer l’efficacité, l’efficience et l’équité de
la prise de décision et l’adoption des technologies émergentes :

• L’organisation des revues conjointes du secteur.


• La réalisation des enquêtes périodiques dans le secteur agricole (système
permanant d’enquête (SPE) le recensement national agricole RNA).
• Le renforcement de capacité de la direction des politiques de planification et du
suivi-évaluation et de la direction des statistiques agricoles, de la documentation
et de l’informatique.
• La création d’un dispositif de suivi technico-financier des projets du secteur.
• L’implication de la société civile et des organisations professionnelles agricoles à
toutes les étapes de la mise en œuvre des projets.
• Le renforcement du maillage territorial par les conseillers agricoles (un conseil par
canton).
• La mise en place des outils de collecte et du suivi à distance des interventions.

30
Politiques et meilleures pratiques,
appropriation par le pays
À l’instar de la mobilisation du secteur privé, l’inclusion est surtout destinée aux
couches vulnérables et l’amélioration de la productivité aux petits exploitants.

Le Compact du Togo reposera sur le renforcement et la mise en œuvre d’instruments


visant à inciter les acteurs publics et privés à joindre leurs efforts pour valoriser les
potentialités environnementales, économiques et sociales du Togo.

Dans le cadre de l’amélioration du climat des affaires, les réformes institutionnelles et


sectorielles ont été entamées.

On note :

• La création d’un ministère dédié à la promotion de l’investissement, chargé de


promouvoir, de faciliter et de protéger l’investissement durable au Togo. Il assure
ainsi la modernisation du cadre réglementaire adapté et incitatif à l’investissement
et à l’entrepreneuriat et améliore la concertation et la communication autour des
réformes engagées.
• Le renforcement du cadre de concertation entre le gouvernement et le secteur
privé.
• La création du Mécanisme incitatif du financement agricole fondé sur le partage
de risques (MIFA S.A) pour faciliter la structuration et le financement des acteurs
des chaînes de valeur, et accroître le financement des institutions financières dans
le secteur agricole.
• La création de l’Agence de transformation agricole (ATA), la réforme agro-foncière
et la création de l’Agence de promotion des agropoles au Togo (APRODAT), avec
une forte implication du secteur privé, visent la transformation structurelle de
l’agriculture togolaise.
• La création du Centre de formalité des entreprises (CFE) (« one-stop shop »)
afin de permettre aux opérateurs économiques, personnes physiques et morales,
d’accomplir en un seul endroit, dans un délai minimum et à un coût raisonnable, les
formalités et déclarations règlementaires.

Au Togo, les facilités offertes par le gouvernement aux très petites et moyennes
entreprises (TPME) sont, entre autres, des sessions de renforcement des capacités,
des encadrements et des facilitations d’accès aux financements à un taux réduit de
4,5 %.

Par ailleurs, la mise en place de la plateforme industrielle d’Adéticopé (PIA) pour la


transformation des produits agricoles, les visites d’échange et de mobilisation des
investisseurs privés internationaux, l’élaboration en cours de la stratégie d’attraction
de l’investissement privé national et international dans l’agropole de la Kara et
l’adoption du décret n°2021-034 31/12/2021 relatif aux contrats de partenariat public-
privé, sont des opportunités pour la promotion des investissements privés dans le
secteur agricole.

Par rapport à l’inclusion des couches vulnérables dans la mise en œuvre des projets
et programmes, il est recommandé dans le ciblage des bénéficiaires un quota minimal
de 40 % de femmes et jeunes.

31
En lien avec la productivité agricole, les petits exploitants bénéficient des appuis
multiformes tels que la facilitation de l’accès aux intrants de qualité, la vulgarisation
des meilleures techniques agricoles, l’accès aux terres cultivables à travers les
aménagements agricoles et l’accès aux technologies de la petite irrigation. Aussi, le
MIFA S.A et le Fonds national de la finance inclusive (FNFI), à travers l’accès des
agriculteurs aux services financiers (AGRISEF), permettent d’octroyer du crédit
agricole à un plus grand nombre de producteurs à des taux d’intérêt relativement
faibles.

32
Financement axé sur les résultats

Le basculement du Togo dans le budget-programme depuis le 1er janvier 2021, en


application de la loi organique n°2014-013 du 27 juin 2014 relative aux lois de finances
(LOLF), qui s’inscrit dans la mise en œuvre de la directive n°06/2009/CM/UEMOA du
26 juin 2009 de l’UEMOA, montre l’engagement du gouvernement à faire de la gestion
publique une gestion transparente et axée sur les résultats.

La LOLF introduit de nouvelles réformes dans la gestion des finances publiques, qui
portent notamment sur l’obligation de résultats, le mode de formulation et de suivi du
budget, le renforcement de la transparence, la sincérité budgétaire et le renforcement
des pouvoirs de contrôle dans la gestion des finances publiques.

Aussi le ministère a-t-il élaboré et validé son manuel de gestion axée sur les résultats
depuis 2014. On note également l’existence du groupe des partenaires techniques et
financiers du secteur agricole.

33
4
Contribution des partenaires
aux opportunités clés

34
Contribution possible d’un parte-
naire au Pacte

Production de riz :

le pays a besoin de soutien pour atteindre la production supplémentaire de 72 114


tonnes de riz. Il faudra emblaver 7 212 hectares en maîtrise totale de riz, pour un coût
total de 586,987 milliards de FCFA (annexe 1)

Production de la viande de poulet :

30 000 tonnes supplémentaires sont nécessaires pour satisfaire les besoins nationaux.
Le coût de la mise en œuvre des actions s’élève à 371,870 milliards de FCFA. Ce
budget permettra de produire un effectif supplémentaire de 25 725 305 poulets de
chair (Annexe 2)

Production de maïs :

une production supplémentaire de 1 432 985 tonnes est nécessaire pour un rendement
moyen de quatre tonnes par hectare. Le besoin d’investissement est évalué à 183,923
milliards de FFCA (annexe 3).

35
5
Appel à l’action

36
Succès du Togo et initiatives
phares, y compris celles de la
Banque africaine de
développement.

Il faut noter néanmoins que des défis nouveaux et émergents ont rendu l’atteinte de
l’autosuffisance plus coûteuse.

Réalisations phares du secteur agricole au Togo

Avec appui de la Banque africaine de développement

• Opérationnalisation du projet de transformation agroalimentaire du Togo (PTA-


Togo) ou encore agropole pilote de la Kara financée à 51 % par la Banque.
• Projet d’aide d’urgence pour la lutte contre l’invasion de la chenille légionnaire
d’automne au Togo.

Avec appui des autres PTF (BM, AFD, UE, GIZ, BOAD, BID)

• 20 ESOP créés dans les filières riz, soja, ananas, miel et manioc, avec un
investissement de 2,17 milliards de FCFA.
• Deux unités agro-industrielles mises en place : usine de production de jus
d’ananas d’Adeticopé et l’huilerie de Yélivo à Sokodé ;
• 21 797 tonnes de riz transformées.
• 91 microprojets financés à hauteur de 1,36 milliard de FCFA à travers le fonds
compétitif du PASA.
• 44 079 hectares de plantation de café et 25 473 ha de cacaoyer régénéré.
• 206 fermes piscicoles et trois écloseries installées.
• Introduction de 3 679 géniteurs améliorateurs de petits ruminants et 5 300
géniteurs améliorateurs de volailles.
• Mise en place de 3 800 poulaillers traditionnels améliorés et 2 500 bergeries
traditionnelles améliorées.
• 470 unités d’élevage commerciaux promus.
• Renforcement de capacité de 783 femmes leaders dans les communautés
pour la promotion des mets locaux à haute valeur nutritive.
• Trois abattoirs construits à Kpalimé, Sokodé et Djamdè.
• 474 tracteurs et autres équipements (35 batteuses-vanneuses, 35 motoculteurs,
35 égreneuses, 35 décortiqueuses, 35 moissonneuses-batteuses, 50
motopompes) mis à disposition des producteurs.

• 4 500 ha de terres agricoles, dont 1 040 ha en maîtrise totale d’eau, aménagés.


• 5 000 kits d’irrigation à base de système de pompage solaire déployés auprès des
proucteurs.
• 1 831 hectares de bas-fonds aménagés.
• 27 700 hectares de zones d’aménagement agricole planifiées mis en place.
• Plus de 1 150 équipements de transformation acquis au profit des transformateurs
(700 égreneuses, 100 décortiqueuses de riz, 150 batteuses-vanneuses, 250
râpeuses presses).

37
6 750 coopératives agricoles et 16 interprofessions mises en place pour la structuration
des producteurs.
• 51 667 acteurs des chaînes de valeur agricoles ayant accès au crédit à hauteur de
3,8 milliards de FCFA grâce à la facilitation du MIFA.
• Deux instituts de formation en alternance pour le développement (IFAD) créés :

Elavagnon pour l’aquaculture et Barkoissi pour l’élevage.

• 24 forages construits sur les ZAAP et superstructures et bacs construits.


• Dix sites pilotes mis en place pour soutenir la production bovine et la sensibilisation
des autorités locales et acteurs du secteur agricole sur les dispositions pratiques
de gestion des troupeaux bovins dans l’approche ZAPB.

Les actions structurantes engagées par le Togo pour une transformation structurelle
de l’agriculture sont notamment :

i) la mise en place de l’Agence de transformation agricole (ATA)

ii) les aménagements (agropoles, périmètres irrigués, ZAAP)


et la transformation agro-industrielle

iii) l’irrigation ; iv) la mécanisation agricole

v) le financement des producteurs

vi) la production d’intrants agricoles (semences, engrais)

vii) l’élevage et la transformation des produits carnés et halieutiques, y compris les


dérivés

viii) les infrastructures de soutien à la production (pistes de desserte et de


désenclavement, magasins et entrepôts de stockage etc.).

38
Principales opportunités et des in-
vestissements nécessaires pour
atteindre l’autosuffisance
Opportunités :

• Existence d’un code d’investissement attrayant.


• Existence d’un code foncier domaniale.
• Prise de loi sur le crédit-bail.
• Prise de décret sur le partenariat public-privé.
• Existence de Togo Invest S.A., une société holding de l’État.
• Existence de mécanisme de financement du secteur agricole (MIFA).
• Existence de la plateforme industrielle d’Adéticopé (PIA).
• Cadre de concertation et de dialogue entre les secteurs public et privé.
• Engagement/disponibilité du gouvernement et des PTF.
• Port autonome en eau profonde de Lomé et aéroport international.

Investissements nécessaires

• Renforcement des actions déjà engagées (aménagements, financement des


producteurs, mécanisation, irrigation, digitalisation et e-commerce, assurance
agricole, cartographie des terres, etc.).
• Soutien à la mise en place d’unités de production d’engrais.
• Mise en place d’entreprises semencières.
• Développement des filières stratégiques permettant le redressement de la balance
commerciale agricole (riz, produits carnés et halieutiques).
• Développement des centres d’élevage et de ranchs ainsi que des fermes piscicoles
et bassins aquacoles.
• Développement des filières de rente (anacarde, café, cacao, coton, sésame, soja,
ananas, mangues biologiques, etc.).
• Mise en place et renforcement des centres de formation agropastorale.
• Accompagnement à la mise en marché des produits agricoles (infrastructures-
qualité, certification, infrastructures de logistiques et d’entreposage, mise en place
d’une bourse agricole, etc.).
• Aménagement de pistes rurales pour un meilleur accès aux zones de production
agricoles et évacuation des produits vers le marché.
• Renforcement de la recherche et de la vulgarisation des nouvelles technologies.
• Appui à la mise en place des unités de transformation agro-industrielle.
• Appui à la sécurisation foncière (élaboration et diffusion d’outils de sécurisation,
etc.).
• Opérationnalisation de l’Agence de transformation agricole au Togo (ATA) et lutte
contre la flambée des prix des produits agricoles.
• Agrandissement de l’agropole de Kara en partenariat avec le secteur privé.

39
6
Mise en oeuvre

40
Préparation de plans de mise en
œuvre détaillés après Dakar 2 et
avenants
• Mise en place de conseils présidentiels de haut niveau pour les Pactes pour
l’alimentation et de l’agriculture afin de stimuler l’action et d’obtenir des résultats
à grande échelle pour atteindre les objectifs fixés.

Coordination et supervision

Dans le cadre de la mise en œuvre des programmes et projets du secteur agricole, il


est mis en place par décret n°2022-022/PR du 9 février 2011 des organes de pilotage,
de coordination et de gestion opérationnelle des programmes et projets.

Les organes de pilotage sont composés du Comité interministériel de pilotage


stratégique (CIPS), du Comité technique de pilotage (CTP) et des Comités régionaux
d’orientation et de pilotage (CROP).

• Comité interministériel de pilotage stratégique (CIPS)

Il est présidé par le ministre en charge de l’Agriculture et comprend les représentants


du gouvernement, des PTF et des signataires du cadre partenarial. Il a la responsabilité
de fournir des orientations stratégiques au projet et assurer la cohérence de la stratégie
du Projet avec les autres projets de développement. Il sert de cadre de concertation
entre les acteurs en matière de mise en œuvre des programmes et projets. Il se réunit
au moins une fois par an.

• Comité technique de pilotage (CTP)

Il est présidé par le Secrétaire général et comprend les services techniques du


département de l’Agriculture et des représentants des autres départements ministériels
et des producteurs. Il a pour mission principale l’examen des programmes d’activité
et de budget, des rapports techniques d’exécution des projets et l’analyse de leur
conformité avec les priorités du secteur agricole.

• Comités régionaux d’orientation et de pilotage (CROP)

Présidés par les directeurs régionaux chargés de l’agriculture, ils assurent la


déconcentration du CTP au niveau régional. Le CROP est la base de la consolidation
de la demande d’intervention, de la planification opérationnelle, de la collecte et
l’organisation des données statistiques régionales et du suivi-évaluation des actions.

Les organes de coordination et de gestion opérationnelle sont constitués de la


Coordination nationale stratégique (CNS), la Coordination opérationnelle déléguée
(COD) et la Coordination opérationnelle régionale (COR).

• La CNS est assurée par le Secrétaire général du ministère de l’Agriculture, de


l’Élevage et de la Pêche. Il s’appuie sur les institutions et organisations rattachées
notamment à la direction de la planification et de la coopération agricole et la
direction de l’administration et des finances.

• La CNS délègue la coordination et la gestion opérationnelle des activités à la


coordination opérationnelle déléguée (COD), composée de spécialistes nationaux
et d’assistants techniques internationaux.

41
• La COR est dirigée par le directeur régional de l’agriculture, de l’élevage et de la
pêche, assisté par un expert en suivi-évaluation et un secrétaire-comptable pour
assurer la gestion quotidienne du projet dans chaque région.

Par ailleurs, il a été mis en place, par décret n°2017-134/PR du 23 novembre 2017, la
Cellule présidentielle d’exécution et de suivi des projets (CPES), chargée de mettre
en œuvre les initiatives présidentielles transverses et d’assurer leurs résultats dans
les délais impartis, avec un bon niveau de consommation de ressources. Elle assure
l’obtention des résultats attendus des projets relevant des priorités présidentielles
dans les délais impartis et avec le bon niveau de consommation de ressources.

Mobilisation des ressources et contrats de performance et financement basés sur


les résultats

Le basculement du Togo dans le budget-programme depuis le 1er janvier 2021, en


application à la loi organique n°2014-013 du 27 juin 2014 relative aux lois de finances
(LOLF) qui s’inscrit dans la mise en œuvre de la directive n°06/2009/CM/UEMOA du
26 juin 2009 de l’UEMOA, montre l’engagement du gouvernement à faire de la gestion
publique une gestion transparente et axée sur les résultats.

La LOLF introduit de nouvelles réformes dans la gestion des finances publiques, qui
portent notamment sur l’obligation de résultats, le mode de formulation et de suivi du
budget, le renforcement de la transparence, la sincérité budgétaire et le renforcement
des pouvoirs de contrôle dans la gestion des finances publiques. Le ministère a élaboré
et validé un manuel de gestion axée sur les résultats depuis 2014. On note également
l’existence du groupe des partenaires techniques et financiers du secteur agricole.

Capacité de mise en œuvre et solutions aux capacités limitées

Le Comité technique de pilotage assure, à travers des sessions ordinaires, la mise en


œuvre efficace et efficiente des interventions, conformément aux objectifs, et gère les
risques et difficultés survenues pendant la mise en œuvre des projets.

Les organes de gouvernance des interventions dans le secteur (Comité de pilotage,


Unité de coordination du projet, directions régionales) permettent et facilitent
l’implication de toutes les parties prenantes.

L’existence d’un dispositif de suivi-évaluation rend fluide et en temps réel, la circulation


de l’information entre les différents acteurs de mise en œuvre, le suivi des activités sur
le terrain, l’organisation des missions de supervision conjointes (partenaires, société
civile, secteur privé, secteur public, services techniques), et facilite la prise de décision
à tous les niveaux.

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Risques et atténuation

La mise en œuvre des projets et programmes agricoles sera confrontée à des risques
divers susceptibles d’affecter les résultats et la durabilité attendus.

Ces risques se rapportent, pour l’essentiel, au contexte du pays, notamment en matière


de gouvernance et d’instabilité socio-économique ainsi qu’à des aspects sensibles liés
aux spécificités des domaines d’intervention du Projet.

Toutefois, le dispositif et les modalités de mise en œuvre des activités envisagées ainsi
que des mesures d’atténuation spécifiques prévues permettront d’atténuer les effets
potentiellement néfastes de ces risques sur les résultats attendus du Projet.

Risque financier : amener les bailleurs de fonds à s’engager pour le financement des
actions et domaines prioritaires du pays. Renforcement de la coordination du lobbying
pour la mobilisation des ressources privées. Par ailleurs, des mesures doivent être
prises pour réduire les délais pour les décaissements et le traitement des dossiers.

Risque environnemental : au Togo, plusieurs lois et règlements exigent que les


promoteurs privés et publics respectent l’environnement lors de la planification des
projets et des développements susceptibles d’avoir un impact sur l’environnement.

En effet, les interventions doivent intégrer notamment l’entretien et la restauration de


la fertilité des sols, la conservation de la biodiversité, la préservation des écosystèmes/
paysages naturels et culturels, la séquestration du carbone, la réduction des émissions
de gaz à effet de serre, l’appui à la régénération et la gestion durable des ressources
naturelles et l’appui à l’accès aux ressources et aux équipements permettant une
consommation économe en eau.

• Insécurité foncière : réforme agro-foncière en cours de mise en œuvre.


• Conflit social : participation de toutes les parties prenantes à la prise de décision
et au processus de développement ; forums inclusifs à des fins de dialogue. La
stratégie d’intervention intégrera l’approche de genre dans la mise en œuvre des
activités

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ANNEXES
ANNEXE 1 : Budget Projet riz
Objectif : couvrir le déficit de 72 114 tonnes pour le riz paddy

Quan-
Libellés PU Montant
tité
Extension de périmètres
80 600 000 7 212 581 287 200 000
rizicoles

Tracteur et accessoires
(charrues, pulvérisateurs,
45 000 000 50 2 250 000 000
remorques, roues-cages,
etc.)

Motoculteurs et accessoires 9 000 000 100 900 000 000


Repiqueuse de riz 3 000 000 100 300 000 000
Batteuse-vanneuse auto-
4 500 000 100 450 000 000
motrice
Mini-chaîne de transforma-
18 000 000 100 1 800 000 000
tion de riz
TOTAL 586 987 200 000

ANNEXE 2 : Budget Projet aviculture


Objectif : couvrir le déficit de 30 000 tonnes de viande de poulet nécessaires pour
satisfaire les besoins nationaux

Libellés PU Quantité Montant


Production de poussins 500 25 725 305 12 862 652 500
Acquisition de provende 290 000 1 023 337 296 767 750 300
Produits vétérinaires forfait forfait 29 120 000 000
Investissements 14 400 000 2 300 33 120 000 000
TOTAL 371 870 402 800

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ANNEXE 3 : Budget Projet maïs
Objectif : doubler la production en passant de 1 432 985 tonnes à 2 865 970 tonnes, à
raison d’un rendement moyen de quatre tonnes par hectares

Libellés PU Quantité Montant


Aménagement des
500 000 358 246 179 123 125 000
ZAAP (ha)
Tracteur et acces-
soires (charrues,
pulvérisateurs, 45 000 000 100 4 500 000 000
remorques, roues-
cages, etc.)
Repiqueuse de maïs 3 000 000 100 300 000 000
TOTAL 183 923 125 000

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• Le Programme de développement de la filière du maïs, destiné à augmenter
de manière significative la production, la transformation et la conservation des
produits, et à développer l’exportation de matières premières et des produits
transformés (provende) vers les marchés régionaux (COI, SADC).

46
47
6
Mise en œuvre

48
Mise en oeuvre

Le pilotage stratégique de la mise en œuvre du Pacte sera assuré par le gouvernement


malgache sous la tutelle du président de la République de Madagascar et la supervision
du Premier ministre.

La mise en œuvre du Pacte sera assurée par le ministère de l’Agriculture et de l’Élevage


(MINAE), au sein duquel la Direction de la planification et du suivi-évaluation (DPSE)
pilotera le dispositif.

Le pilotage du secteur agricole est assuré par le MINAE, dont l’organisation et le


fonctionnement sont régis par le décret n°2021-090, avec la création d’un vice-
ministre en charge de l’Élevage.

Pour exercer les missions qui lui sont assignées, le MINAE s’appuie sur ses directions
générales, ses directions et services centraux, et ses 22 directions régionales.

Le MINAE dispose également de dix organismes rattachés, dont trois dispositifs de


financement ; deux centres de recherche et de production semencière ; un centre de
fabrication, de formation et d’application du machinisme et de mécanisation agricole
(CFFAMMA) ; deux centres de formation des techniciens et des entrepreneurs agricoles
; un centre de lutte antiacridienne ; un office de développement et de normalisation
de la production de tabac.

De plus, le MINAE met en œuvre un portefeuille composé d’une vingtaine de projets


et programmes issus de la coopération avec les différents partenaires (FIDA, Banque
africaine de développement, Banque mondiale, JICA, GIZ, UE, AFD, Inde, Chine, etc.)
qui couvrent la totalité du territoire national.

Le gouvernement de Madagascar s’est attaché à la révision de l’organigramme du


MINAE pour l’adapter aux nouvelles orientations et objectifs fixés, en créant une
Direction de la vulgarisation et de la formation agricole et rurale et un service d’appui
à la supervision et à la coordination des projets, qui vise à promouvoir les principes
d’efficacité de l’aide dans le domaine du développement rural.

La réalisation de ces actions constitue une condition sine qua non de la capacité
de Madagascar à faire face à une éventuelle crise alimentaire, causée par une crise
financière mondiale, la raréfaction des ressources en eau et les conséquences de la
guerre en Ukraine.

Les impacts positifs potentiels de la réalisation des objectifs du Pacte sont donc
nombreux. La productivité optimale dans les filières agricoles ne sera pas encore
atteinte en 2027, ce qui suppose la possibilité pour Madagascar d’améliorer sa
compétitivité sur les marchés

49
7
Déclaration du
gouvernement et de ses
Partenaires

50
Déclaration du gouvernement et de
ses Partenaires

Le Pacte de Madagascar pour l’alimentation et l’agriculture de Madagascar est


décliné sur une période de dix ans, avec des investissements déjà planifiés sur les cinq
premières années.

La planification financière pour les cinq dernières années se précisera au cours de


la mise en œuvre, en fonction des résultats des premières actions, y compris la
mobilisation des ressources.

Avec 9,424 milliards de dollars américains d’investissements, Madagascar peut


atteindre ses objectifs de production actualisés et l’autosuffisance, générant des
progrès significatifs vers l’élimination de la pauvreté, de la faim et de la malnutrition
en Afrique.

Tableau 8 : Ressources nécessaires pour la mise en œuvre du Pacte à Madagascar

Numéro Programmes et filières Montant (dollars)


1 Programme de développement de la riziculture 9 091 683 942
2 Programme de développement de l’élevage structuré 215 611 903
et orienté vers le marché
3 Programme de développement de la filière du soja 62 026 000
4 Programme de développement de la filière du manioc 49 618 000
5 Programme de développement de la filière du maïs 6 007 000
Total 9 424 946 845

Les programmes du gouvernement, qui intègrent ceux retenus pour le Pacte pour
l’alimentation et l’agriculture de Madagascar, sont présentés en annexe.
Pour atteindre cet objectif d’investissement :

• Le gouvernement s’engage à investir au moins 10% de son budget dans son


secteur agriculture, élevage et pêche pendant les cinq prochaines années au
moins, avec pour objectif de renforcer ses capacités de gestion, soutien, régulation
et d’investissement dans les infrastructures, en partenariat avec les opérateurs
privés et financiers. Cet engagement représente un total de 350 millions de dollars
américains.
• Le Groupe de la Banque africaine de développement contribuera à hauteur de
200 millions de dollars au cours des trois prochaines années (FAD-16).
• Le Fonds international de développement agricole (FIDA), en plus des 200 millions
de dollars en cours d’investissement dans divers programmes, investira plus de
250 millions de dollars supplémentaires dans le Pacte et soutiendra l’attraction
de 750 millions de dollars supplémentaires. Les investissements du FIDA seront
majoritairement consacrés aux filières du riz et de l’élevage.
• La Banque mondiale contribuera pour plus de 250 millions de dollars dans le
Projet d’appui aux moyens de subsistance résilients dans le sud de Madagascar
et le Programme de résilience des systèmes alimentaires pour l’Afrique de l’Est et
australe (158,1 millions de dollars pour Madagascar).
• Le gouvernement mobilisera notamment le soutien de l’Union européenne, de
l’Agence française de développement, du GIZ, du secteur privé, de la société civile.

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