Vous êtes sur la page 1sur 4

Le pays de Madagascar longtemps appelé l’île heureuse, comme d’autres pays

africains ne fut pas exempte au phénomène historique de la domination coloniale aux motifs
d’une remise en cause radicale du retard de sa base économique et de son développement, où
aujourd’hui, l’expression de la dimension et portée de cette misère-fardeau s’illustre par une
pauvreté absolue qui touche la majorité des Malagasy dans leurs conditions de vie et la
famine, pourtant fervemment riche en potentiel agricole.
Les problèmes sont connus depuis d’orès et d’or et les solutions de théories pour chaque
figure considérée regorgent d’exemples dans les livres, les publications, et les autres formes
de manuscrits. Néanmoins, l’écueil au développement persiste dans toutes ses formes et
couleurs tels que le surendettement, le niveau de vie en chute libre, l’affaissement de la
productivité agricole, la dégradation sauvage des ressources naturelles, l’insécurité, etc. En
pratique, rien ne change, la situation demeure.
C’est dans cet axe d’idée fondatrice de problématique du contexte développement que s’est
engagé le texte dont l’intitulé est Agriculture en Communauté de base et développement, qui
est un extrait repris par le Professeur RASOAMAMPIONONA Clarisse via le corpus de
RASOAMANARIVO Victoire, Sœurs Immaculées de Marie, MSFD, ENSFianar, 2014,
mettant justement en scène comme objets d’étude, d’une manière générale, la lutte pour un
développement assis et contre l’extrême pauvreté et la faim dans les pays en voie de
développement, en particulier Madagascar ; et d’une manière spécifique, l’importance
particulière du développement des communautés rurales prévalant la priorité de la
participation pour un accroissement et une amélioration de la productivité agricole aux enjeux
sociaux, économiques et environnementaux pour des fins de progrès durable.
A cet effet, l’entreprise est délicate après avoir examiné la manière dont l’auteur se décrit et
se heurte d’emblée, d’une part sur le regard porté sur les dérives du terme développement,
dans sa genèse et historique et son acceptation actuelle face à l’environnement, et d’autre part,
l’agriculture promulguée dans un espace de développement croissant des communautés en
milieu rural comme instrument d’éco-développement participatif durable.

Lorsqu’une fois se définit la nature du document, des moyens qu’il met en œuvre
permettant de dégager différentes pistes de lecture et ainsi formuler la question centrale (la
problématique) sur l’enjeu du texte qui va guider l’analyse et orienter l’interprétation selon
l’organisation et la progression textuelle, il en dégage notamment d’après la manière dont il
commence sur un premier assaut de mise en lumière, l’aspect liminaire d’analyse du texte
repéré par: « Le terme de développement est un concept récent apparu après la deuxième
guerre mondiale……acceptation économique. Le développement, en effet, ne possédait……
socio-économique. ».
Assurément, sur une question de l’historique du terme « développement », il survient aux
lendemains de la seconde guerre qui apporta énormément de changements à l’échelle
mondiale, particulièrement, dans l’émancipation inhérente des pays autrefois dits colonisés
qui revendiquèrent l’indépendance politique où les organismes internationaux deviennent à
cette horizon tribune des voix briquées des peuples colonisés dans la guerre pour
l’indépendance. En tant que tel, sur un schéma évolutif du terme « développement », pendant
la période coloniale jusqu’à la seconde guerre mondiale, l’expression officielle utilisée dans
les territoires coloniaux fut « la mise en valeur », qui est une forme de développement affilié
par et pour la métropole coloniale visant au développement économique des dirigeants
capitalistes pour des fins d’exploitations démentielles des terres et des peuples colonisés.
Sinon dès lors que la guerre éclata, rendant caduque la volonté de la domination coloniale, on
ne parla plus que de « développement et des pays dits sous-développés » duquel en est sorti le
concept de ce vocable rejoignant et affirmant le premier volet d’aspect essentiel du texte sur
une analyse élaborée de théories concernant la genèse du terme « développement ». L’emploi
du terme « pays sous-développés » fut relevé depuis 1949 lors de la publication citée par
Gunnar Myrdal in Une économie internationale (ed.fr. Paris, PUF, 1958 traduit de An
International Economy, New York, 1956). Dès lors, quand la majorité des pays de l’Afrique,
accédèrent de manière officielle à l’émergence de l’indépendance politique entre les années
1958-1960, la notion de « développement » se démarque par la vision des expressions:
« économie de développement », « droit du développement », « sociologie de
développement », en rapport avec la formulation nouvelle des valeurs de la démocratisation et
de la libéralisation des pays fraîchement indépendants politiquement. Du point de vue
scientifique, le problème de développement fut réfléchi récemment où dans cet élan les termes
usités furent « croissance économique », « évolution économique et sociale ». Pourtant
l’éclairage du problème fut déjà d’antan manifeste par Karl Max, par son exposé du
matérialisme historique (Manifeste du Parti Communiste, 1847) qui établit des lois
scientifiques de l’évolution économique de la société constituant les trames du problème de
développement. Bref, la dimension du terme n’accapare qu’une seule linéarité: une
conception correspondant strictement au développement économique d’une société donc « un
processus purement socio-économique.».
Le deuxième volet de classement et d’analyse des idées du texte selon toujours sa
progression met en relief la coloration saisissante du concept « d’éco-développement »
lorsqu’on se réfère à une idée de développement qui tient compte, de manière équilibrée, à
joindre l’économie avec les droits d’usage des ressources naturelles, la préservation de
l’environnement et le devenir de l’écologie. Si un tel développement se fait au détriment de
notre environnement, c’est qu’une mauvaise gestion des ressources naturelles en est la cause,
par le biais des activités humaines, qui justement n’assure pas la sauvegarde du patrimoine
naturel donc devient écueil à la longévité de la vie sur terre. Sur ce, opérer à l’échelle de la
compatibilité du développement et de la protection des ressources ne peut se concilier sans
une éthique de responsabilisation de la population concernée par une prise de conscience
collective dans la dimension participative des démarches opérationnelles des programmes de
développement. Dans les années 50, à l’apparition du problème de développement du Tiers
Monde, on mit en œuvre le « développement communautaire », où les communautés elles-
mêmes prenaient en charge de leur propre développement. Mais cette méthode fut un échec en
raison des inégalités sociales, dans lesquelles le régime des grands propriétaires l’emporte
sans pour autant promouvoir les réformes sociales nécessaires. C’est alors qu’entra l’époque
de la « Révolution verte » dans les années 60, dans lesquelles la priorité était la rationalisation
et la modernisation de la production où l’essentiel fut l’encadrement et l’insertion des
paysans dans des structures de production, de commercialisation pour un meilleur taux de
productivité agricole. On prit conscience des limites de cette orientation de processus de
développement que dans les années 80 où le poids de la dette publique devint un problème
démesuré. Au pied de ce fléau, les grands projets furent délaissés pour faire place aux petits
projets dans lesquels on pouvait susciter une participation effective des populations dans des
résolutions d’actions responsables des citoyens au travers d’Organisations Non
Gouvernementales (ONG) électives dans le cadre d’une société démocratique et libre et dans
ce sens élargi et spécifique, ici s’implique « le développement participatif » qui s’applique
aux décisions des actions individuelles ou collectives où les formes d’organisation sociale
dans le milieu rural sont disjointes fonctionnellement et politiquement aux structures de l’Etat
visant en « une démocratisation à la base.». En d’autres termes, les communautés rurales avec
leur « fait social total » (les relations de famille et de voisinage, leurs héritages culturels et
historiques, etc.) constituent un processus de développement participatif. En effet, les
communautés traditionnelles sont d’une importance stratégique car elles présentent des unités
sociales formant la base de l’organisation traditionnelle du milieu rural où les membres de
chaque communauté dans un terroir partagent un patrimoine culturel, une organisation et
système politique communs dont il faut préserver, protéger et développer selon une prise en
main et de conscience responsable par le passage d’une autogouvernance.
A Madagascar, près de 80% de la population vivent au dessous du seuil de la pauvreté
et 70% sont des cultivateurs où la production agricole constitue leur principale activité socio-
économique. A cela revêt les objectifs du développement humain vis-à-vis de la famine, de la
santé, de l’éducation et les défis de l’impératif dans l’amélioration de la croissance de la
productivité agricole pour subvenir au problème de l’explosion démographique. En l’absence
de l’urbanisation des communautés rurales tels que l’insuffisance des écoles, des centres
hospitaliers, l’exode urbain est considérable dans le milieu rural et pourtant la réalité est
pareille que les enfants de familles aisées ont du mal à devenir des têtes pensantes car ils ont
le ventre vide. C’est pourquoi, pour le monde rural, à priori afin de résoudre le problème de la
pauvreté en général, il faut d’abord davantage se focaliser sur le contexte de la « faim
éradiquée » en partant par des résolutions affirmées sur la production agricole dans les unités
sociales dans ses programmes et politiques de développement et d’exportations car le
« malgache qui es-tu ?» est un citoyen à vocation agriculteur de naissance depuis la nuit des
temps: « l’agriculture est un pilier pour la survie des paysans malgaches » et joue un rôle
d’une importance capitale dans les stratégies de développement durable.

En conclusion, la chaîne de causalité qui a freiné le développement est longue. Les


impératifs de survies de la population malgache, pour la plupart ignorante et obligée, l’ont
amenée à la destruction de l’environnement ayant favorisée la dégradation du sol et la
réduction de la capacité de production des terres, accentuant ainsi par là une pauvreté absolue.
Si autrefois, au rang de la dimension de « développement », on ne tenait compte que des
paramètres sociaux et économiques, actuellement se situe au décor, la protection de la
biosphère, tel par exemple le combat contre le réchauffement climatique duquel le
développement doit se concilier avec la défense de l’environnement.
Quoiqu’il en soit, dans une corrélation étroite et évidente, si d’une part le dégât des ressources
naturelles est dû à un non-ingérence collectif dans la protection de la nature dont dépend la
survie de l’homme, d’autre part, face aux crises successives du pays, les communautés rurales
malgaches ont témoigné d’une capacité d’adaptation insoupçonnée face à la gestion locale de
ces ressources naturelles pour une agriculture durable.
Aussi, confronté à la réalité de l’espace agraire, il faut améliorer les systèmes de productions
en milieu rural d’investissements individuels ou collectifs dans l’agriculture intensif pour
assurer une meilleure production et revenus. Cette agriculture comprend de ce fait des
investissements dans les infrastructures, les équipements et matériels agricoles et les
dispositifs de contrôle de l’érosion, ces derniers à partir du domaine d’application des
technologies. Un tel dialogue amène implicitement en une perspective de « développement du
monde rural » dans une politique de « gestion des terroirs villageois » par des approches de
« zonage du milieu naturel » en consensus avec les conditions sociales qui régissent
traditionnellement l’organisation et l’usage de ces espaces en vue d’ « aménagement
territoriale » pour une dynamique voulue d’un développement participatif en partant des
unités sociales et communautés rurales pour un essor communautaire perpétuel. De tel
processus s’appuie sur une responsabilisation consciente de la population visant à restaurer
l’équilibre agro-écologique des terroirs des villages, à encourager les micro-entreprises dans
une politique de démocratisation de base, d’autogouvernance et de décentralisation de l’Etat.

Vous aimerez peut-être aussi