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REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO


MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE
UNIVERSITE DE KINSHASA

Faculté des Sciences


Département de Chimie et Industrie
LABORATOIRE DE CHIMIE ORGANIQUE PHYSIQUE, ALIMENTAIRE
ET CARDIOCHIMIE PHYSIQUE (LACOPA-CCP)
E-mail: vinhy.lusamba@unikin.ac.cd

CHIMIE ANALYTIQUE
A l’usage des apprenants en Sciences et Sciences médicales.

Prof. Dr. LUSAMBA NTUMBA Séraphin-Vinhy


First PhD in Physical Cardiochemistry.

Année Académique 2021-2022

1 Chimie Analytique Générale, Prof. Dr. LUSAMBA NTUMBA S.Vinhy (PhD), UNIKIN, 2021-2022
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Note au lecteur
Ces notes ont été rédigées en mémoire du plus Grand, Patriarche et
Doyen Honoraire de la Faculté des Sciences de l’Université de
Kinshasa, le feu Professeur Emérite Charles KABWE wa BIBOMBE
(le tout Premier Docteur Congolais en Sciences Chimiques). C’est lui
qui a guidé mes premiers pas en Sciences, m’a convaincu de rester à
l’Université et a souhaité m’appeler un jour « Collègue ».
Malheureusement, ce dernier souhait est arrivé après sa disparition
inopinée. Toutefois, je suis très fier d’être l’un de ses rares héritiers
scientifiques.
J’ai suivi ce cours comme étudiant (avec lui), je l’ai dispensé comme
son collaborateur scientifique et pédagogique pendant plusieurs
années ; il est normal que je l’améliore au regard de l’évolution
scientifique.
C’est ici le moment de lui rendre hommage et par la même occasion à
tous les Patriarches qui ont énormément contribué à ma formation.
Je peux citer : Christophore KABELE NGIEFU, MUKINAYI
MULANGALA (+), Christophe MULENGA MBOMBO, Philippe NOKI
VESITULUTA (+), BASOSILA LOLOFO Norbert, Anaclet KUNYIMA
BADIBANGA, Tharcisse MONAMA ONDONGO, …
Bonne lecture.

Prof. Dr. Séraphin-Vinhy LUSAMBA NTUMBA


First PhD in Physical Cardiochemistry.

2 Chimie Analytique Générale, Prof. Dr. LUSAMBA NTUMBA S.Vinhy (PhD), UNIKIN, 2021-2022
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PREAMBULE

La chimie est au cœur de nombreuses découvertes et notre


compréhension du monde matériel dépend en grande partie de notre
connaissance de cette discipline.

La chimie analytique regroupe l'étude des méthodes d'analyses


qualitatives et/ou quantitatives qui permettent de connaître la
composition d'un échantillon donné. Elle emprunte ses moyens à la
Chimie : science des transformations de la matière et à la Physique :
sciences des propriétés de la matière.

La chimie analytique étudie non seulement les phénomènes chimiques

mais aussi la structure des composés, donc elle peut s’appliquer à la

synthèse et à l’analyse.

Elle est donc une branche de la chimie appliquée qui peut concerner

d’autres domaines : biomédical, pharmaceutique, alimentaire,

industries du bâtiment, biologie, etc.

L’analyse d’une substance a pour objectif d’établir sa composition,

tant qualitative que quantitative.

Dans le cadre de ce cours de chimie analytique destiné aux étudiants

en sciences médicales et biologiques, les notions sont exposées en

commençant par celles relatives à la concentration ; suivent ensuite

les différents équilibres chimiques en solution (acide base,

précipitation, oxydoréduction, complexation) et leurs applications en

analyse quantitative.

3 Chimie Analytique Générale, Prof. Dr. LUSAMBA NTUMBA S.Vinhy (PhD), UNIKIN, 2021-2022
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Nous devons à la chimie moderne la plupart des avancées


thérapeutiques, des progrès alimentaires et technologiques réalisés
au 20è siècle. Cette science a révolutionné la fabrication des
médicaments, des vêtements, des cosmétiques, mais aussi la
diffusion de l’énergie et la production d’appareils technologiques.
Omniprésente dans notre vie quotidienne, il est essentiel au futur
scientifique (médecin/Technicien de laboratoire, physicien, chimiste,
agronome, biologiste,…) de mieux connaître la chimie, pour mieux
l’utiliser.

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5 Chimie Analytique Générale, Prof. Dr. LUSAMBA NTUMBA S.Vinhy (PhD), UNIKIN, 2021-2022
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CHAPITRE l NOTIONS ET EXPRESSIONS DE CONCENTRATIONS

I.1 Généralités
Une solution peut être définie comme un mélange homogène d’espèces
chimiques différentes constituées par un solvant et un ou plusieurs
composés appelés solutés. Le solvant le plus couramment utilisé est
l’eau. Il existe de nombreux types de solutions (Tableau 1).
Tableau 1. Types de solutions
Constituants Etat de la Exemples
solution
Gaz + liquide Liquide Oxygène dissous dans l’eau
Solide + liquide Liquide Sels dissous dans l’eau
Liquide + liquide Liquide Sels dissous dans l’eau
Gaz + gaz Gaz L’air
Solide + solide Solide Alliages métalliques

Un cas particulier de solution est celui d’un solide dissous dans un


liquide. Dans ce cas, le solide est appelé le soluté et le liquide est
appelé le solvant.

La concentration exprime la quantité de soluté dissout dans la solution. Il


existe différents moyens d’exprimer la quantité du soluté dans une
solution : le titre massique (g/l ou g/ml), la molarité ou nombre de mole/l,
la molalité ou nombre de mole par kg de solvant, la normalité ou nombre
d’équivalents-g par litre de solution, le pourcentage (exprimé en poids du
soluté par rapport au poids de la solution (P/P) ou volume du soluté par
rapport au volume du solvant (V/V) ou poids du soluté par rapport au
volume de la solution (P/V).
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D’autres unités de concentration sont quelques fois utilisées comme la


fraction molaire (nombre de moles du soluté sur le nombre total de
moles total présent en solution) et la fraction massique

Les concentrations sous forme de traces sont généralement données en


unités plus petites, telles que parties par mille (‰), parties par million
(ppm) et parties par billion (ppb). Elles sont calculées de la même
manière que parties par cent (pourcentage, %).

I.2 Mesure des quantités de matière

I.2.1 Expression des quantités de matière

Les chimistes ont défini une unité, la mole, pour exprimer les quantités
d’atomes, de molécules ou d’ions dans un échantillon de matière. La
mole est la quantité de matière d’un système qui contient autant
d’entités élémentaires (atomes, molécules ou ions) qu’il y a d’atomes
dans 12,00g de carbone 12. La quantité de matière s’exprime donc en
mole (mol).

La mole d’une substance quelconque (notée mol) est la quantité de


cette substance contenant un nombre de particules (atomes, ions,
électrons, molécules, …) égal au nombre d’atomes contenus dans 12
grammes de carbone 12.
Le nombre de particules contenues dans une mole est appelé le
Nombre d’Avogadro (ou la Constante d’Avogadro), noté N A . Il est égal
à 6,02214. 1023 mol 1 .

I.2.2 Quantité de matière dans l’atmosphère (composition de


l’atmosphère)

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L’atmosphère est l’enveloppe gazeuse entourant la Terre. Elle est


constituée essentiellement de dioxygène O2 (21% en volume), et de
diazote N2 (78%) et de 1% de gaz divers (CO20,03%, gaz nobles comme
Argon, Néon, Krypton, Xénon…

Les activités humaines rejettent dans l’atmosphère plusieurs produits qui


sont considérés comme des polluants (CO2, SO2, NO, NO2, des
composés organiques volatils (COV), des métaux lourds. Lorsque les
quantités de ces produits dépassent un seuil, on parle de pic de
pollution.

Pour exprimer la quantité de matière des polluants dans l’air, on utilise


comme unité le g.m-3 (gramme par mètre cube) ou en mol.m-3.

I.2.3 Quantités de matière dans les eaux

Les eaux de rivières, fleuves, lacs et autres sont souvent polluées par
les rejets de l’agriculture (engrais, pesticides), les rejets des élevages et
les rejets industriels. Les quantités de tous ces contaminants, sont
souvent exprimées en mol.L-1 ou g.L-1 ou encore mg.L-1.

I.2.4 Composition des produits alimentaires

Les consommateurs ont le droit de savoir ce qu’ils mettent dans leurs


assiettes. Les distributeurs ont l’obligation de mentionner sur les
étiquettes la composition exacte du produit. Cette composition est
souvent exprimée mg/100g ou en pourcentage (%).

I.3 Détermination des quantités de matière

I.3.1 A partir de la masse du produit

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Un produit ayant une masse « m » et dont la masse molaire de l’espèce


constituant le produit est M, peut être solide, liquide ou gazeux. La
𝒎
quantité de matière contenue dans m’échantillon se calcule par 𝒏 =
𝑴

n : quantité de matière en mole (mol)

m : masse de l’échantillon (g)

M : masse molaire de l’espèce chimique (g.mol-1)

Exemple : calculez la quantité de matière contenue dans 0,92g


d’éthanol dont la formule est C2H6O.

On donne MH = 1,0 ; MC = 12,0 ; MO = 16,0

Solution :

M = 1,0x6 + 12,0x2 + 16,0x1 = 46,0 g.mol-1

𝒎 𝟎,𝟗𝟐 𝒈
La quantité de matière 𝒏 = = = 0,020mol.
𝑴 𝟒𝟔,𝟎 𝒈.𝒎𝒐𝒍−𝟏

I.3.2 A partir du volume d’un liquide

La masse volumique d’un liquide est la masse de l’unité de volume de ce


𝑚
liquide. Elle est donnée par la relation 𝜌 = avec m = masse en kg ; V
𝑉

= volume en m3 et ρ = la masse volumique en kg.m -3. Dans le système


international (SI) la masse volumique est exprimée en kg.m -3, mais on
utilise aussi dans la pratique le kg.L-1 ou le g.mL-1

Ainsi pour un liquide dont on connait la masse volumique 𝜌 et le volume,


𝒎 𝝆𝑽
la quantité de matière se calcule comme suit : m = 𝜌𝑉, puis 𝒏 = =
𝑴 𝑴

Exemple :

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L’hexane est un composé liquide de formule C6H14 et dont la masse


volumique est 0,66g.mL-1. Quel volume d’hexane faut-il prélever pour
obtenir 0,10 mol de ce produit ? On donne M = 86,0g.mol-1.

Solution

Masse de l’hexane m = n.M = 0,10 mol x 86,0 g.mol-1 = 8,6g

𝑚 𝑚 8,6𝑔
Volume d’hexane ; comme 𝜌 = , on tire V = = = 13 𝑚𝐿
𝑉 𝜌 0,66𝑔.𝑚𝐿−1

NB : La densité « d » d’un liquide est le quotient de la masse ml d’un


volume V du liquide par la masse me d’un même volume d’eau

𝒎𝒍 𝝆𝒍
𝒅= = d s’exprime sans unité
𝒎𝒆 𝝆𝒆

Comme la masse volumique de l’eau est égale à 1 g.mL-1 ou 1kg.L-1, la


densité d’un liquide est numériquement égale à sa masse volumique
exprimée en g.mL-1 (ou en kg.L-1).

I.3.3 A partir de la concentration molaire

La concentration molaire d’une espèce donnée en solution est la


quantité de matière de cette espèce par litre de solution. Si on note par
nA (mol) la quantité de matière de A (nombre de moles) et V (L) le
volume de la solution, la concentration molaire de A est donnée par

On dispose d’une solution dont la concentration du diiode est de 0,10


mol.L-1. Quel volume de cette solution faut-il prélever pour disposer de
0,0020 mol de diiode ?

Solution

𝑛𝐴 𝑛𝐴 0,0020
Comme [A] = on tire V = = = 0,020L = 20mL du
𝑉 [A] 0,10

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I.3.4 A partir du volume d’un gaz

Les valeurs de variables d’un gaz parfait sont : pression P (Pascal Pa),
Volume V (m3), Température T (Kelvin K), quantité de matière n (mol).
L’équation des gaz parfait est PV = nRT. R : constante des gaz parfaits
en SI, R = 8,31

Exemple

Un flacon de 1,1L est rempli de dichlore sous une pression P = 1,013 bar
à une température de 20°C. Calculez la quantité de dichlore dans ce
flacon. On donne R = 8,31 SI. 1 bar = 105Pa

Solution

𝑃𝑉 1,013𝑥105 𝑥1,110−3
Comme PV = nRT, on tire 𝑛 = = = 4,6 10-2 mol.
𝑅𝑇 8,31 𝑥 293

I.3.5 Le titre massique

Le titre massique ’est la quantité de substance, exprimée en grammes,


𝒎
dissoute dans un litre de solution. Il est donné par la relation T = où m
𝑽

= masse du soluté exprimé en g ou en mg et V = volume de la solution


exprimé en l ou en ml

Exemple : Quel est le titre massique d’une solution de NaCl obtenue en


dissolvant 10g de ce sel dans 250ml de solution ?

𝑚
Résolution : Données m = 10g, V = 250ml ; Formule T =
𝑉

10𝑔
En remplaçant m et V par les valeurs données on trouve T = =
250𝑚𝑙

0.04g/ml

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10𝑔
On peut exprimer ce titre en g/l ou en mg/ml ou encore en mg/l T =
250𝑚𝑙
0.04𝑥103 𝑚𝑔
= 0.04g/ml = = 0.04 106mg/l = 40000mg/l
10−3 𝑙

I.3.6 Concentration Molale ou molalité (m)

C’est la quantité de substance exprimée en nombre de moles dissoutes


dans un kilogramme de solvant. Contrairement à la molarité, la molalité
ne varie pas avec la température. La molalité est donnée par

𝒎 𝒙 𝟏𝟎𝟎𝟎
m = = où m = masse donnée du soluté ; Mm = sa masse
𝑴𝒎 𝒙 𝒎𝒔

molaire, ms = masse du solvant en kg

Exemple : Quelle est la molalité d’une solution de NaCl obtenue en


dissolvant 10g de ce sel dans 250ml d’eau (NB. Dans les 2 exemples
précédents, les 10g de NaCl sont dissouts dans 250ml de solution, alors
qu’ici c’est dans 250ml d’eau ou 250g d’eau).

Résolution : Données m = 10g, Mm = 58.5g, ms = 250g = 0.25kg m =


10𝑔 𝑥 1000
= 683,760 molales.
58.5 𝑥 0.25

I.3.7 Concentration Normale ou Normalité (N)

Ce mode d’expression est fondé sur la notion d’équivalents-grammes de


substance. La concentration en normalité est la quantité de substance,
exprimée en nombre d’équivalents-grammes, dissoute dans un litre de
solution.

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En pratique, on exprime cette concentration en normalité que l’on


symbolise par la notation N. Pour trouver l’équivalent-gramme, il faut
𝑴𝒎
diviser le poids moléculaire par un nombre k. Eq-g =
𝒌

a) Pour les acides k est le nombre d’ions H+ qu’ils peuvent libérer.


b) Pour les bases k est la valeur de la charge de l’ion métallique ou
le nombre de groupements OH.
c) Pour les sels k est le nombre d’ions métalliques multipliés par leur
charge.

Par conséquent, les équivalents-grammes des acides suivants sont :


36.5𝑔 98𝑔
HCl Eq-g = = 36.5g; H2SO4 Eq-g = Eq-g = = 49g; H3PO4 Eq-g =
1 2
98𝑔
= 32.66𝑔
3

Pour les bases suivantes


40𝑔 74𝑔
NaOH Eq-g = = 40𝑔; Ca(OH)2 Eq-g = = 37𝑔; Al(OH)3 Eq-g =
1 2
78𝑔
= 26𝑔
3

Pour les sels suivants :


85𝑔 174𝑔
NaNO3 Eq-g = = 85g; K2SO4 Eq-g = = 87𝑔; K3PO4 Eq-g =
1 2
212𝑔 162.3𝑔
= 70.66𝑔 ; FeCl3 Eq-g = = 54.1g
3 3

Il faut remarquer que l’équivalent-gramme d’une substance peut être


différent selon les réactions mises en jeu. On sait que les molécules des
polyacides peuvent entrer en réaction non pas avec tous leurs atomes
d’hydrogène susceptibles de passer à l’état d’ions, mais seulement avec
une partie de ces atomes.
Par exemple

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98𝑔
H3PO4 + 3 NaOH  Na3PO4 + 3 H2O Eq-g = = 32.66g car les 3 H+
3

réagissent
98𝑔
H3PO4 + 2 NaOH  Na2HPO4 + 2 H2O Eq-g = = 49g car seuls 2 H+
2

réagissent
98𝑔
H3PO4 + NaOH  Na2H2PO4 + H2O Eq-g = = 98g car un seul H+
1

réagit

Donc l’équivalent-gramme n’est pas un nombre constant, il dépend de la


réaction à laquelle participe le corps considéré.

Pour les réactions de neutralisation entre les acides et les bases, on


trouve l’équivalent-gramme des bases en divisant les molécules-
grammes de ces bases par le nombre d’ions réagissant.
Pour les réactions d’oxydoréduction on trouve l’équivalent-gramme des
substances en divisant la molécule-gramme par le nombre d’électrons
gagnés ou perdus au cours d’une réaction d’oxydoréduction.

10 FeSO4 + 2 KMnO4 + 8 H2SO4  5 Fe2 (SO4) + 2 MnSO4 + K2SO4 + 8


H2O
158𝑔
2 MnO-4 + 8H+ + 5e-  Mn2+ + 4H2O Eq-g = = 31.6g
5

152𝑔
5 Fe2+ - 2e-  2 Fe3+ Eq-g = = 152g
1

La molécule de FeSO4 perd 1e-, KMnO4 en gagne 5 (deux molécules de


FeSO4 perdent 2e-).

Il est indispensable de distinguer les équivalents-grammes d’oxydation


ou de réduction de divers corps de leurs équivalents-grammes dans les
réactions d’échange.

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Par exemple, l’équivalent-gramme de réduction de FeSO4 est égal à sa


molécule-gramme.

(Fe2+ - e-  Fe3+).

Au contraire, dans les réactions d’échange :

FeSO4 + 2 NaOH  Fe(OH)2 + Na2SO4

FeSO4 + BaCl2  FeCl2 + BaSO4

L’équivalent-gramme de FeSO4 est égal à ½ molécule-gramme.

La concentration Normale ou Normalité d’une solution est donc le


𝒏é𝒒−𝒈
nombre d’équivalent-g dissout dans 1litre de solution N = où néq-g
𝑽

= nombre d’équivalents-g et V = volume de la solution en litre. En


𝑚 𝑚𝑥𝑘 𝒎𝒙𝒌
remplaçant néq-g par 𝑀𝑚 = on obtient N = = M x k (M =
𝑀𝑚 𝑴𝒎𝒙𝑽
𝑘

molarité)

I.3.8 Les pourcentages

On appelle pourcentage (%) le nombre de gramme du corps dissous


contenus dans 100g de solution, on parle alors du pourcentage en
𝒎
masse ou poids/poids (w/w ou m/m) % = 𝒙𝟏𝟎𝟎 où m = masse du
𝑴𝑺

soluté MS = masse totale de la solution. Les masses doivent être


exprimées dans les mêmes unités.
On utilise aussi le pourcentage poids/volume % m/v (soit la masse du
𝒎
soluté dissout dans 100ml de solution % = 𝒙𝟏𝟎𝟎 où m = masse du
𝑽𝑺

soluté VS = volume total de la solution en millilitre (ml).


Pour les solutés liquides, il est courant d’utiliser le pourcentage en
volume % v/v (soit le volume du soluté dissout dans 100ml de solution

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𝑽𝒔𝒐𝒍𝒖𝒕é
%v/v = x100. Cette unité est souvent utilisée pour les solutions de
𝑽𝒔𝒐𝒍𝒖𝒕𝒊𝒐𝒏

l’alcool.

Une autre façon d’exprimer les masses relatives des solutés et des
solvants est de recourir aux expressions dérivées comme le ppm
(parties par million) et ppb (parties par billion). Le tableau suivant montre
les équivalences avec d’autres unités de concentrations.
Quelques fois on utilise le milligramme pour 100g (mg%), il s’agit du
nombre de mg du soluté dissout dans 100 mg de solution.

Unités Abréviations Poids/Poids Poids :Vol Vol :Vol

Parties par million ppm mg/kg mg/l ml/m3

1ppm = 10-4%

Parties par billion ppb ng/kg ng/l nl/l

1 ppb = 10-7%

I.3.9 Les solutions commerciales

Souvent, sur les emballages des solutions commerciales il est


mentionné la concentration en pourcentage en masse ainsi que la
densité ; la question est de savoir comment passer de ce mode
d’expression aux modes habituelles.

Exemple : Sur un flacon d’une solution de HNO3 il est mentionné 69% et


d = 1,409. Quelle est la normalité de cette solution ?

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La densité ou masse volumique indique que 1 ml de cette solution pèse


1,409g donc 1l (1000ml pèsent 1000 x 1,409g) = 1409g. Comme l’acide
représente 70%, la masse de l’acide dans la solution sera de 70% x
70 𝑥 1409
1409g = = 986,3g. Il y a donc 986,3g de HNO3 dans 1l de cette
100

solution commerciale. La Normalité est trouvée en appliquant la relation


𝒎𝒙𝒌 𝟗𝟖𝟔,𝟑𝒙 𝟏
N= = = 15,65N. Cette valeur est trouvée en faisant
𝑴𝒎𝒙𝑽 𝟔𝟑 𝒙 𝟏

𝒅 𝒙 𝟏𝟎𝟎𝟎 𝒙 % 𝒙 𝒌 𝒅 𝒙 𝟏𝟎 𝒙 % 𝒙 𝒌
𝑵= =
𝟏𝟎𝟎 𝒙 𝑴𝒎 𝑴𝒎

I.4 Dilution

Diluer une solution c’est réduire sa concentration soit par ajout de l’eau,
soit en la mélangeant avec une autre solution moins concentrée. Dans
tous les cas, le nombre de moles du composé de départ en solution ne
varie pas mais le volume total change, donc sa concentration varie.

I.4.1 Dilution par ajout de l’eau

Comme on l’a dit précédemment, le nombre de moles de la substance


ne varie pas mais le volume de la solution. La nouvelle concentration est
𝑪𝒊𝑽𝒊
trouvée en appliquant la relation C = où Ci et Vi sont la concentration
𝑽𝒇

initiale et le volume initial ; Vf est le volume final de la solution

Exemple

1. A 100 ml de solution 1M de HCl, on ajoute 50 ml d’eau ; quelle est


alors la molarité de l’acide dans la nouvelle solution ?
HCl 1M = 1 mole par litre : Ci = 1 M Vi = 100ml
𝐶𝑖𝑉𝑖 1 𝑥 100 100
C= = = = 0,66M La concentration finale e a donc diminué.
𝑉𝑓 100+50 150

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2. Quelle quantité d’eau faut-il ajouter à 500 ml d’une solution de


H2SO4 5.10-2 M pour obtenir une solution 10- 3 M ?
𝐶𝑖𝑉𝑖 𝐶𝑖𝑉𝑖
C= Vi = 500ml Ci = 5.10-2 C = 10-3 on peut tirer Vf = =
𝑉𝑓 𝐶
0,05 x500
= 25000 ml le volume d’eau à ajouter sera Vf – Vi = 25000 – 500
0,001

= 24500 ml = 24,5 l

D’une manière générale la relation de dilution est CIVI = CfVf.


Notez que la concentration peut être exprimée en molarité ou en
normalité
I.4.2 Dilution par mélange de solutions

Il s’agit ici d’un simple mélange sans réaction chimique ; la concentration


𝑪𝟏𝑽𝟏+𝑪𝟐𝑽𝟐
de la solution obtenue est donnée par C =
𝑽𝟏+𝑽𝟐

Notez que la concentration peut être exprimée en molarité ou en


normalité
Exemple
On mélange 100 ml d’une solution d’acide nitrique 3.10-1M à 200 ml
d’une solution du même acide 6.10-2M. Quelle est la concentration du
mélange ?
(0.3 𝑥 100)+(0.06𝑥200)
C1 = 3.10-1 V1 = 100ml C2 = 6.10-2 V2 = 200ml C = =
100+200
(30+12) 42
= soit 0.14M Remarquez que la concentration obtenue est
300 300

inférieure à C1 mais supérieure à C2

I.5 Exercices

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1. Quelles sont les quantités de matière contenues dans les échantillons


suivants :

 10,0d de cuivre métal

 20,0g der dioxygène

 150 kg d’eau

2. Quelle masse doit-on peser pour obtenir :

 0,010 mol de fer métal

 0,010 mol de diiode

 0,010 mol de glucose (C6H12O6)

3. Dans les conditions de température et de pression telles que le


volume d’une mole est égal à 24,0L.mol-1, calculez la quantité de matière
de HCl contenue dans les volumes suivants :

 V = 1,44L

 V = 720 dm3

 V = 9,60 m3

4. On prépare diverses solutions de glucose C6H12O6. Complétez le


tableau suivant dans lequel m = masse du glucose à peser pour préparer
une solution. V (mL) le volume de la solution et C = concentration
molaire (mol.L-1).

C (mol.L-1) 0,100 1,00 0,0500

m (g) 9,00

V (mL) 100 250

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5. On procède à diverses dilutions d’une solution mère de diiode I2 telle


que [I2]1 = 0,010 mol.L-1. Complétez le tableau suivant dans lequel V1
désigne le volume de la solution mère à prélever en mL ; V2 le volume
de la solution diluée et [I2]2 la concentration du diiode dans la solution
diluée

[I2]2 (mol.L-1) 0,005 0,001

V1 (mL) 5

V2 (mL) 100 10 50

6. Une cuve de chromatographie contient 10,0mL d’un mélange de


dichlorométhane CH2Cl2 et d’éthanol C2H6O ; le pourcentage en volume
de dichlorométhane est de 30%.

a. Quelle est la quantité de matière de dichlorométhane (densité


1,32)

b. En déduire aussi la quantité de matière d’éthanol (densité 0,80)


contenue dans la cuve.

7. Sur l’étiquette d’un flacon de solution de glucose destiné à


l’alimentation artificielle de malades, on peut lire : solution 5% en masse.
La contenance du flacon est de 250 mL (la masse volumique de la
solution de glucose peut être considérée comme égale à celle de l’eau)

a. Quelle quantité de glucose dissous contient-il ?

b. Quelle est la concentration molaire du glucose dans cette


solution ?

8. Le titre alcoométrique d’une boisson alcoolisée est le volume


d’éthanol en mL contenu dans 100 mL de cette boisson. Quelle est la
quantité d’éthanol contenue dans une bouteille de vin de 75 cL dont le

20 Chimie Analytique Générale, Prof. Dr. LUSAMBA NTUMBA S.Vinhy (PhD), UNIKIN, 2021-2022
21

titre alcoométrique est d 12°. Quelle est la concentration molaire


d’éthanol dans cette boisson ?

9. L’alcool d’une boisson alcoolisée absorbée par un individu se retrouve


en partie dans son sang. On appelle alcoolémie, la masse d’éthanol
C2H6O contenue dans un litre de sang. Soit V le volume de boisson
absorbée. En théorie, l’alcoolémie se calcule par la formule suivante
pour un adulte de sexe masculin :

𝑉 (𝑚𝐿)𝑥 𝑡𝑖𝑡𝑟𝑒 𝑎𝑙𝑐𝑜𝑜𝑚é𝑡𝑟𝑖𝑞𝑢𝑒 𝑥 0,8


100 𝑥 𝑚𝑎𝑠𝑠𝑒 𝑑𝑒 𝑙 ′ 𝑎𝑑𝑢𝑙𝑡𝑒(𝑘𝑔)𝑥0,7

Un homme de masse 85 kg consomme deux verres de vin de 20 cL dont


le titre alcoométrique est égal à 12°. Quelle est son alcoolémie ? Peut-il
prendre le volant, sachant que dans plusieurs pays la valeur limite à ne
pas dépasser est de 0,50 g.L-1.

10. L’eugénol, huile essentielle extraite de girofle est utilisé en soins


dentaires. Un flacon de solution pour bain de bouche porte les
indications suivantes : eugénol 4mg pour 100g ; flacon de 200 mL ; titre
alcoométrique 21%

a. Quelle quantité de matière d’eugénol contient-il ?

b. Quelle est la concentration de l’eugénol dans le flacon ?

NB : la densité de la solution est égale à 1 ; la formule d’eugénol est


C30H12O2 ; masse volumique d’éthanol 0,80 g.cm-3.

21 Chimie Analytique Générale, Prof. Dr. LUSAMBA NTUMBA S.Vinhy (PhD), UNIKIN, 2021-2022
22

CHAPITRE II EQUILIBRE ACIDE – BASE

II.1 Définitions
II.1.0. L’eau, solvant polaire

L’eau est un composé chimique extrêmement important. Elle a pour


formule chimique H2O. Sa masse moléculaire est de 18 g.mol-1. Elle est
indispensable pour les organismes vivants (le corps humain contient
70% en poids en eau) et sert dans de nombreux usages, notamment,
dans les usages industriels et domestiques.

L’eau est un solvant polaire : sa constante diélectrique (ε) est de 78 (à


25°C). Son point de congélation et son point d’ébullition sont
respectivement de 0°C et 100°C. C’est le solvant le plus abondant, le
plus répandu et le plus utilisé sur la terre. Elle est très fréquemment
utilisée comme milieu réactionnel. Dans ce cours, nous allons nous
limiter à l’étude des équilibres ioniques en solution aqueuse.

L’étude quantitative des solutions aqueuses des acides et des bases


est indispensable pour pouvoir comprendre un très grand nombre de
réactions chimiques et la plupart des réactions biochimiques.

NB : Les acides et les bases ont été définis par plusieurs auteurs. Dans
ce cours, nous avons retenu trois définitions ci-après :

II.1.1 Selon Arrhenius


Un Acide est une substance qui est capable de libérer des ions H+
(protons) dans l’eau par ionisation

Une Base est une substance qui est capable de libérer des ions OH-
dans l’eau par ionisation

HA  A- + H+ AH est un acide HCl, H2SO4, HNO3

BOH  B+ + OH- BOH est une base

La définition d’Arrhenius est applicable seulement en solution aqueuse.

22 Chimie Analytique Générale, Prof. Dr. LUSAMBA NTUMBA S.Vinhy (PhD), UNIKIN, 2021-2022
23

II.1.2 Théorie de Bronsted-Lowry


Un acide est une substance capable de fournir des ions H+ protons (un
acide est donc un donneur de protons). Pour un acide, on utilise
l’écriture formelle : acide X + H+ qui porte le nom de demi-équation
acido-basique. Le tableau suivant donne quelques acides couramment
utilisés et les demi-équations acido-basiques qui mettent en évidence
leur caractère acide.
Acide Nom Démi-équation
HCl Chlorure d’hydrogène HCl H+ + Cl-
CH3COOH Acide acétique CH3COOH H+ + CH3COO-
NH4+ Ion ammonium NH4+ H+ + NH3
H3O+ Ion oxonium H3O+ H+ + H2O
H2O Eau H2O H+ + HO-

Une Base est une substance capable de capter des ions H+ (une base
est donc un accepteur de protons)
B + H+ → BH+ (B est une base)

Le tableau suivant donne quelques bases couramment utilisées et les


démi-équations acido-basiques qui mettent en évidence leur caractère
basique.

Acide Nom Démi-équation


Cl- Ion Chlorure Cl- + H+ HCl
CH3COO- Ion acétate CH3COO-+H+ CH3COOH
NH3 Ammoniac NH3 + H+ NH4+
H3O+ Ion oxonium H3O+ H+ + H2O
HO- Ion hydroxyde HO- + H+ H2O

23 Chimie Analytique Générale, Prof. Dr. LUSAMBA NTUMBA S.Vinhy (PhD), UNIKIN, 2021-2022
24

II.1.3. Définition de Lewis

Selon Lewis, un acide est un accepteur de doublet électronique et une


base est un donneur de doublet. Cette théorie permet de justifier certains
acides qui se comportent comme tels mais qui échappent à la théorie de
Bronsted puisque ne possédant pas de protons.

Par exemple, le trichlorure de Bore BCl3 se comporte e comme acide en


acceptant le doublet électronique d’une base comme le NH3. En effet la
structure électronique de B Z=5, 1s22s22p1, l’état excité correspond à la
structure 1s22s12p2 d’où une hybridation sp2 notons qu’il reste une
orbitale 2p vide qui peut recevoir un doublet électronique si on a une
molécule comme le BCl3.

BCl3 + NH3 H3N BCl3

II.2 Les couples acide/base et la demi-équation acido-basique

Quand un acide fournit un proton H+, il produit une espèce capable de


fixer ce proton. Dans la demi-équation acide X + H+, l’espèce X est
donc une base, la base conjuguée de l’acide considéré.

De même, quand une base capte un proton H+, elle engendre une
espèce susceptible de perdre ce proton. Dans la demi-équation

B + H+ → BH+, BH+ est un acide, l’acide conjugué de la base


considérée.

24 Chimie Analytique Générale, Prof. Dr. LUSAMBA NTUMBA S.Vinhy (PhD), UNIKIN, 2021-2022
25

Ainsi, à tout acide correspond une base conjuguée et à toute base,


correspond un acide conjugué. L’ensemble de deux espèces conjuguées
(un acide et sa base conjuguée ou une base et son acide conjugué)
constitue un couple acide/base. A chaque couple, on associe une
demi-équation acido-basique : acide base + H+
Le tableau 2 suivant présente quelques couples :

Tableau 2. Exemples de quelques couples acides-bases

Couple Nom de l’acide Nom de la base


NH4+/NH3 Ion ammonium Ammoniac
H3O+/H2O Ion oxonium Eau
H2O/HO- Eau Ion hydroxyde
CH3COOH/CH3COO- Acide acétique Ion acétate

NB : L’eau est l’acide du couple H2O/HO- et la base du couple H3O+/H2O.


Elle est peut donc être un acide ou une base ; un tel composé est appelé
ampholyte.

II.3 L’équivalent-gramme d’un acide et d’une base


L’équivalent gramme d’un acide est la masse de cet acide susceptible de
céder un ion-gramme H+ (1,008 g) au cours d’un transfert total avec une
base.

L’équivalent gramme d’une base est la masse de cette base susceptible


de capter un ion-gramme H+ (1,008 g) au cours d’un transfert total avec
un acide.

37.5𝑔 60𝑔 98𝑔 98𝑔


HCl : Eq-g = CH3COOH : H2SO4 : H3PO4 : NaOH :
1 1 2 3
40𝑔 17𝑔
NH3 :
1 1

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74𝑔
Ca(OH)2 Eq-g = = 37g
2

II.4. Force des acides et des bases

La force d’un acide est mesurée par sa tendance à donner un proton ; et


la force d’une base est mesurée par sa tendance à accepter un proton. Il
s’agit en fait d’une mesure de la constante d’équilibre de la réaction de
perte de proton pour un acide ou de la réaction de fixation du proton
pour une base (ou perte d’un OH-).
+ -
HA H + A La constante de dissociation de cet acide est

H+ A-
Ka =
HA

Plus Ka est grand, plus acide se dissocie plus facilement, plus il est fort.
Comme les valeurs de Ka sont souvent faible, on utilise le pKa = -
logKa.

Ainsi, un pKa petit traduit un acide fort et un pKa grand traduit un acide
faible (soient 2 acides A et B dont les pKa respectifs sont 2.1 et 4.8 ;
l’acide A est plus fort que l’acide B ; en effet KaA = 10-2.1 = 0,00794 et
KaB = 10-4.8 = 0.0000158.

Plus un acide est fort, plus sa base conjuguée est faible. Plus une base
est forte, plus son acide conjugué est faible.

Pour une base sa force est définie par sa capacité à capter des protons,
il s’agit de la constante d’équilibre de la réaction de fixation du proton

B + H+ BH+
avec :

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27

BH+
Kb = +
B H

Plus Kb est grand, plus la base est forte, plus il est petit, plus la base est
faible. On utilise comme pour les acides le pKb = -logKb (soient 2 bases
A et B dont les pKb respectifs sont 8.1 et 9.2 ; la base A est plus forte
que la base B ; en effet

KbA = 10-8.1 = 7.94 10-9; KbB = 10-9.2 = 6.30 10-10 ou 0.63 10-9.
Le tableau 3 suivant reprend quelques valeurs de pKa pour certains
acides.

Tableau 3. Valeurs de pKa pour certains acides.

Acide Formule pKa

Acétique CH3COOH 4.8

Formique HCOOH 3.8

Phosphorique H3PO4 2.1

Fluorhydrique HF 3.4

Sulfhydrique H2S 7.0

Le tableau suivant reprend quelques valeurs de pKb pour certaines


bases.

Tableau 4. Valeurs de pKb pour certaines bases.

Base Formule pK

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Hydroxyde de Calcium Ca(OH)2 2.4

Ammoniac NH3 ou NH4OH 4.7

Carbonate de Na Na2CO3/HCO3- 3.7

II.5. Notion de pH

II.5.1. Fondements
Le pH, potentiel d’hydrogène, est la mesure de la mobilité des ions H+
libres en solution.

La concentration en ions H+ des solutions diluées est généralement


assez faible et prend des valeurs du type 10–x peu aisées à manipuler.
C’est pourquoi il est d’usage d’exprimer la concentration en ions H+ à
l’aide du seul chiffre x, c’est-à-dire par l’intermédiaire du cologarithme de
cette concentration, valeur appelée pH comme nous l’avons fait pour les
pKa et pKb ;

pH – log [H+] ce qui donne [H+] = 10-pH

L’eau (H2O) peut libérer les ions H+ et OH- selon l’équation

H2O H+ + OH - dont la constante d’équilibre Ke sera :

H+ OH-
Ke =
H2O

On peut donc tirer que Ke [H2O] = [H+][OH-] = 10-14 pour la température


ambiante. Or une mole de H2O se dissocie en donnant une mole de H+
et une mole de OH- ; ce qui conduit à écrire que [H+] = [OH-] d’où [H+]2 =
10-14 ce qui donne [H+] = 10-7 dans l’eau pure. Donc le pH de l’eau pure
est –log10-7 = 7 (milieu neutre) qui n’est ni acide ni basique.
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29

Une solution acide sera donc caractérisée par un pH inférieur à 7. Une


solution basique sera caractérisée par un pH supérieur à 7.

La valeur critique pH = 7 représente donc la séparation entre les


solutions acides et les solutions basiques. Cette valeur caractérise la
neutralité de la solution (c’est-à-dire l’égalité entre les ions H+ et OH–) ;
une solution de pH = 7 n’est ni acide, ni basique ; elle est dite neutre.

Pour un milieu aqueux, sachant que [H+][OH-] = 10-14, pH + pOH = 14

II.5.2. pH des solutions d’acides forts et des bases fortes

II.5.2.1 pH des solutions d’acides forts


Les acides forts sont des acides qui sont totalement dissociés ; ainsi
+ -
pour un acide fort HA on aura une dissociation totale HA H +A

mole de HA libère 1 mole de H+, ainsi si en solution on met une


concentration CA de l’acide HA, toute sa concentration donnera CA mole
de H+

Le pH d’une solution sera pH = - log CA il convient de noter que la


concentration CA est exprimée en Normalité.

II.5.2.2 pH des solutions de bases fortes

Pour une base forte, on a B + H2O  BH+ + OH– 1 mole de B donne


une mole de OH-, ainsi toute la concentration de B donnera OH-. Si donc
on engage une concentration CB de la base, la concentration en OH-
sera aussi CB le pOH de la solution sera pOH = - log CB.

Or pOH + pH = 14, ce qui donne pH = 14 – pOH = 14 – (-logCB) = 14 +


logCB

Pour une base forte pH = 14 + logCB avec CB exprimée en normalité.

29 Chimie Analytique Générale, Prof. Dr. LUSAMBA NTUMBA S.Vinhy (PhD), UNIKIN, 2021-2022
30

II.5.3. pH des acides et bases faibles

II.5.3.1 pH des solutions d’acides faibles

Pour un acide faible, c’est-à-dire qui n’est pas totalement dissocié, nous

H+ A-
+ - Ka =
avons déjà établi que HA
H +A et
HA

Or 1 mole de HA libère 1 mole de H+ et 1 mole de A- donc [H+] = [A-],


d’où Ka[HA] = [H+]2 Ce qui donne [H+] =√𝐾𝑎[HA] , donc log [H+] =
1/2logKa + 1/2log [HA]

- log [H+] = -1/2logKa - 1/2log [HA] comme l’acide est faible, [HA] = cA

pH = 1/2pKa -1/2logCA

II.5.3.2 pH des solutions des bases faibles

Pour une base faible BOH, nous avons déjà montré que

B+ OH-
Kb =
+ -
BOH B + OH avec BOH
or 1 mole de BOH donne
1 mole de B+ et 1 mole de OH- donc [B+] = [OH-] donc Kb[BOH] = [OH-]2

comme on l’a fait pour l’acide faible, on montre que [OH-] = √𝐾𝑏[BOH] ;

ce qui donne -log[OH-] = -1/2logKb -1/2log[BOH] ; d’où

pOH = 1/2pKb -1/2logCB. Or pOH + pH = 14, pH =14 – pOH

Pour une base faible, le pH = 14 – 1/2pKb + 1/2logCB

30 Chimie Analytique Générale, Prof. Dr. LUSAMBA NTUMBA S.Vinhy (PhD), UNIKIN, 2021-2022
31

On montre pour une base faible et son acide conjugué la somme de pKa
et de pKb donne 14 pKa + pKb = 14 ; pKb = 14 – pKa

La relation précédente devient pH = 7 +1/2pKa + 1/2logCB

II.5.4 pH des mélanges des acides

II.5.4.1 pH d’un mélange de deux acides forts


Lorsque deux acides forts sont mélangés en solution, le pH est calculé
en considérant la concentration finale des ions H+. Comme les deux
acides sont totalement dissociés (acides forts), la concentration en ions
H+ sera égale à la normalité finale de la solution. Si la normalité de
l’acide 1 est N1 et son volume V1 ; et que la normalité de l’acide 2 est N2
et son volume V2, la normalité finale sera calculée en appliquant la
𝑁1𝑉1+𝑁2𝑉2
formule générale de dilution N =
𝑉1+𝑉2

𝑵𝟏𝑽𝟏+𝑵𝟐𝑽𝟐
Le pH de cette solution sera pH = - log ( )
𝑽𝟏+𝑽𝟐

Exemple : Quel est le pH de la solution obtenue en mélangeant 50 ml de


HCl 0.5N avec 100ml de H2SO4 0.1N

𝟎.𝟓 𝒙 𝟓𝟎 +𝟎.𝟏 𝒙 𝟏𝟎𝟎


pH = -log( ) = 0.63
𝟓𝟎+𝟏𝟎𝟎

II.5.4.2 pH d’un mélange de deux bases fortes

Lorsque deux bases fortes sont mélangées en solution, le pH est calculé


en considérant la concentration finale des ions OH- (H+). Comme les
deux bases sont totalement dissociées (bases fortes), la concentration
en ions OH- sera égale à la normalité finale de la solution. Si la normalité
de la base 1 est N1 et son volume V1 ; et que la normalité de la base 2
est N2 et son volume V2, la normalité finale sera calculée en appliquant la
𝑁1𝑉1+𝑁2𝑉2
formule générale de dilution N =
𝑉1+𝑉2

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32

𝑵𝟏𝑽𝟏+𝑵𝟐𝑽𝟐
Le pOH de cette solution sera pOH = - log ( ) ; alors le pH sera
𝑽𝟏+𝑽𝟐
𝑵𝟏𝑽𝟏+𝑵𝟐𝑽𝟐
14 – pOH, d’où pH = 14 + log ( )
𝑽𝟏+𝑽𝟐

Exemple : Quel est le pH de la solution obtenue en mélangeant 50 ml de


NaOH 0.5N avec 100ml de KOH 0.1N

0.5 𝑥 50+ 0.1 𝑥 100


pH = 14 + log ( ) = 14 – 0.63 = 13.37
50+100

II.5.4.3 pH d’un mélange d’un acide fort et d’un acide faible

Le pH d’un tel mélange est calculé comme si l’acide fort était seul en
solution ; il faut tout simplement tenir compte de l’effet de dilution. Si la
normalité de l’acide fort est NF et son volume VF ; et que la normalité de
l’acide faible est Nf alors que son volume est Vf ; la concentration de
l’acide fort déterminera le pH ; et en tenant compte de la dilution, cette
𝑁𝐹𝑥𝑉𝐹
concentration sera et le pH sera :
𝑉𝐹+𝑉𝑓

𝑵𝑭𝒙𝑽𝑭
pH = -log ( )
𝑽𝑭+𝑽𝒇

Exemple : Quel est le pH de la solution obtenue en mélangeant 100ml


de HNO3 0.25N avec 50 ml de CH3COOH 0.01N

𝟎.𝟐𝟓 𝒙 𝟏𝟎𝟎
pH = -log ( ) = 0.78
𝟏𝟎𝟎+𝟓𝟎

II.5.4.4 pH d’un mélange d’une base forte et d’une base faible

Le pH d’un tel mélange est calculé comme si la base forte était seule en
solution ; il faut tout simplement tenir compte de l’effet de dilution. Si la
normalité de la base forte est NF et son volume VF ; et que la normalité
de la base faible est Nf alors que son volume est Vf ; la concentration de

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la base forte déterminera le pH ; et en tenant compte de la dilution, cette


𝑁𝐹𝑥𝑉𝐹
concentration sera et le pH sera :
𝑉𝐹+𝑉𝑓

𝑵𝑭𝒙𝑽𝑭
pH = 14 + log( )
𝑽𝑭+𝑽𝒇

Exemple : Quel est le pH de la solution obtenue en mélangeant 100ml


de NaOH 0.25N avec 50 ml de NH4OH 0.01N

𝟎.𝟐𝟓 𝒙 𝟏𝟎𝟎
pH = 14 +log ( ) = 13.22
𝟏𝟎𝟎+𝟓𝟎

II.5.5 pH des Solutions tampons


Les solutions tampons sont des solutions constituées par un mélange
d’un acide faible et de sa base conjuguée ou une faible et sa base
conjuguée.

1er exemple :

Mélange de CH3COOH et de CH3COO– (les ions acétates étant


introduits sous forme de sel, par exemple d’acétate de sodium
CH3COONa).

2ème exemple :

Mélange de NH3 et NH4+ (les ions NH4+ étant introduits par exemple,
sous forme de NH4Cl).

En règle générale, une solution tampon répond à l’équilibre de


dissociation d’un acide faible ou d’une base faible.

H+ A-
Ka =
+ - HA
HA H + A avec d’où l’on peut tirer [H+]
𝐾𝑎[𝐻𝐴] [𝐻𝐴]
[H+] = On déduit que log [H+] = logKa + log
[𝐴− ] [𝐴− ]

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[𝐻𝐴]
-log[H+] = - logKa - log donc pour un tampon acide
[𝐴− ]

[𝑨− ] 𝑪𝒔𝒆𝒍
pH = pKa + log[𝑯𝑨] = pKa + log
𝑪𝒂

Pour un tampon basique on a BOH B+ + OH- avec

B+ OH-
Kb =
BOH 𝐾𝑏[𝐵𝑂𝐻]
d’où on peut tirer [OH-] = [𝐵+ ]
on déduit que log[OH-] =
[𝐵𝑂𝐻]
logKb + log
[𝐵 + ]

[𝐵𝑂𝐻]
-log[OH-] = -logKb - log [𝐵+] donc pour un tampon basique

[𝐵 + ] [𝐵 + ]
pOH = pKb + log[𝐵𝑂𝐻] = 14 – pH d’où pH = 14 – pKb - log[𝐵𝑂𝐻] or 14 –

pKb = pKa de l’acide conjugué. On trouve donc que


𝑪𝒔𝒆𝒍 𝑪𝒃
pH = pKa - log ou pH = pKa + log
𝑪𝒃 𝑪𝒔𝒆𝒍

Exemples de quelques systèmes tampons

 Tampon acétate CH3COOH/CH3COO- pKa = 4.76

 Tampon ammoniacal NH4+/NH3 pKa = 9.24

 Tampon phosphate H2PO4-/HPO42- pKa = 7.2

II.5.6 pH des ampholytes


Les ampholytes qui se comportent tantôt comme des acides, tantôt
comme des bases. C’est le cas par exemple de l’ion H2PO4- qui en
présence d’une base forte e comporte comme acide en libérant un ion H+
selon l’équilibre

H2PO4- HPO42- + H+ pKa2 = 7.2

acide
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35

En présence d’un acide, il se comporte comme une base en captant un


- + H3PO4 pKa1 = 2.1
ion H+ selon l’équilibre H2PO4 + H

Pour de telles substances, le pH est donné par la relation pH = ½(pKa1 +


pKa2)

II.6 Hydrolyse des sels

II.6.1 Généralités sur les sels


Les sels sont d’une manière générale, les produits de réactions entre les
acides et les bases appelées réactions de neutralisation. La réaction de
neutralisation peut être représentée comme suit :

HA + B BH+ + A-

sel

Les sels sont des électrolytes forts, c’est-à-dire qu’en solution aqueuse,
ils sont totalement dissociés.

Certains sels se décomposent en solution aqueuse suit à leur réaction


avec l’eau (solvant) pour donner soit un acide faible, soit une base faible.
Cette réaction d’un sel avec l’eau est appelée HYDOROLYSE.

II.6.2 Différents types de sels

II.6.2.1 Sels provenant d’un acide fort et d’une base forte

Si nous considérons un sel (KNO3) il provient d’un acide fort comme


HNO3 (en solution il est totalement dissocié en ions H+ et NO3-) et d’une
base forte comme le KOH (en solution elle est aussi totalement
dissociée en OH- et K+).

35 Chimie Analytique Générale, Prof. Dr. LUSAMBA NTUMBA S.Vinhy (PhD), UNIKIN, 2021-2022
36

Comme le HNO3 est un acide fort, sa base conjuguée NO3- est un base
trop faible, c’est donc un anion neutre (ni acide, ni basique). Il ne peut
donc pas y avoir la réaction entre le NO3- et l’eau (NO3- + H2O → HNO3 +
OH- cette réaction n’est pas possible comme cet anion est une base trop
faible)

De même le cation K+ qui est l’acide conjugué de KOH est un acide trop
faible, c’est donc un cation neutre (ni acide, ni basique). Il ne peut donc
pas y avoir la réaction entre le K+ et l’eau (K+ + H2O → KOH + H+ cette
réaction n’est pas possible comme ce cation est un acide trop faible).

Notons que les sels de bases et des acides forts ne subissent


l’hydrolyse.

II.6.2.2 Sels provenant d’un acide faible et d’une base forte

Si nous considérons un sel (CH3COONa), il provient d’un acide faible


comme CH3COOH (en solution il est partiellement dissocié en ions H+ et
CH3COO-) et d’une base forte comme le KOH (qui elle est totalement
dissociée en solution en OH- et K+).

Comme le CH3COOH est un acide faible (Ka = 1.75 10-5), sa base


conjuguée CH3COO-) est une base forte, c’est donc un anion basique.
Elle peut donc réagir avec l’eau (CH3COO- + H2O → CH3COOH + OH-
comme cette réaction libère un ion OH- le milieu sera basique)

Comme le cation K+ qui est l’acide conjugué de KOH est un acide trop
faible, c’est donc un cation neutre (ni acide, ni basique). Il ne peut donc
pas y avoir la réaction entre le K+ et l’eau (K+ + H2O → KOH + H+ cette
réaction n’est pas possible comme ce cation est un acide trop faible).

36 Chimie Analytique Générale, Prof. Dr. LUSAMBA NTUMBA S.Vinhy (PhD), UNIKIN, 2021-2022
37

En définitive, les sels de bases fortes et d’acides faibles subissent


l’hydrolyse en libérant les ions OH- ; leur hydrolyse conduit à un
milieu basique.

II.6.2.3 Sels provenant d’un acide fort et d’une base faible

Si nous considérons un sel comme NH4Cl, il provient d’un acide fort


comme HCl (en solution il est totalement dissocié en ions H+ et Cl-) et
d’une base faible NH4OH (qui elle est partiellement dissociée en solution
(Ka = 5.71 10-10). Comme le NH4OH est une base faible, son acide
conjugué NH4+ est un acide fort qui peut donc réagir avec l’eau en
arrachant un OH- (NH4+ + H2O → NH4OH + H+) ; le milieu sera donc
acide.

En conclusion, les sels d’acides forts et de bases faibles subissent


l’hydrolyse en libérant les ions H+ ; leur hydrolyse conduit à un
milieu acide.

II.6.2.4 Sels provenant d’un acide faible et d’une base faible

Si nous considérons un sel comme CH3COONH4 qui provient d’un acide


faible (CH3COOH qui est partiellement dissocié en solution) et d’une
base faible (NH4OH qui est aussi partiellement dissociée en solution) ; la
base conjuguée de l’acide faible est une base forte qui peut donc réagir
avec l’eau (CH3COO- + H2O → CH3COOH + OH- comme cette réaction
libère un ion OH- le milieu sera basique).

En plus, l’acide conjugué de la base faible est un acide fort qui peut
réagir avec l’eau en lui arrachant un OH- (NH4+ + H2O → NH4OH + H+);
le milieu sera donc acide).

37 Chimie Analytique Générale, Prof. Dr. LUSAMBA NTUMBA S.Vinhy (PhD), UNIKIN, 2021-2022
38

La nature finale du milieu sera déterminée par les pKa de la base


conjuguée de l’acide faible et celui de, l’acide conjugué de la base faible.

En conclusion, les sels d’acides faibles et de bases faibles


subissent l’hydrolyse en libérant les ions H+ et les ions OH-; leur
hydrolyse conduit à un milieu dont la nature sera déterminée par
les pKa de la base conjuguée de l’acide faible et celui de, l’acide
conjugué de la base faible.

II.6.3 pH de solutions de différents types de sels

II.6.3.1 pH de solutions de sels provenant d’un acide fort et d’une


base forte
Nous avons montré que les sels de bases et des acides forts ne
subissent l’hydrolyse. Le pH de toutes les solutions de ce type de
sels est toujours de 7

II.6.3.2 pH de solutions de sels provenant d’un acide faible et d’une


base forte
Nous avons montré que les sels de bases fortes et d’acides faibles
subissent l’hydrolyse en libérant les ions OH- ; leur hydrolyse conduit à
un milieu basique. Le pH de toutes les solutions de ce type de sels est
donné par la relation de pH des bases faibles qui est pH = 7 +1/2pKa +
1/2logCsel

II.6.3.3 pH des solutions de Sels provenant d’un acide fort et d’une


base faible
Nous avons montré que les sels d’acides forts et de bases faibles
subissent l’hydrolyse en libérant les ions H+ ; leur hydrolyse conduit à un
milieu acide. Le pH de toutes les solutions de ce type de sels est donné
par la relation de pH d’acides faibles qui est pH = 1/2pKa -1/2logCSel

38 Chimie Analytique Générale, Prof. Dr. LUSAMBA NTUMBA S.Vinhy (PhD), UNIKIN, 2021-2022
39

II.6.3.34 pH de solutions de Sels provenant d’un acide faible et


d’une base faible

Nous avons montré que les sels d’acides faibles et de bases faibles
subissent l’hydrolyse en libérant les ions H+ et les ions OH-; leur
hydrolyse conduit à un milieu dont la nature sera déterminée par les
pKa de la base conjuguée de l’acide faible et celui de, l’acide conjugué
de la base faible. Il s’agit d’une solution identique à celle d’un ampholyte
et le pH sera donné par pH = ½(pKa1 + pKa2).

Notons que si pH = 7 le milieu sera neutre, si pH >7, le milieu sera


basique ; si pH <7 le milieu sera acide.

II.7 Domaine de prédominance des espèces acido-basique


Soit un couple acide-base HA/A- dont le pKa est connu ; la forme acide
HA est majoritairement présente dans le domaine de pH<pKa ; alors que
la forme basique A- est majoritairement présente dans le domaine de
pH>pKa comme on peut le voir sur le schéma suivant :

Domaine de Domaine de
prédominance prédominance
de la forme acide HA de la forme basique A-

pKa pH
HA A-

 Si pH>pKa A- (forme basique) prédomine

 Si pH<pKa HA (forme acide) prédomine

HA = A-
 Si pH = pKa

Pour un acide de type H2A qui peut donner 2 espèces HA- et A2- le
diagramme de prédominance est le suivant :

39 Chimie Analytique Générale, Prof. Dr. LUSAMBA NTUMBA S.Vinhy (PhD), UNIKIN, 2021-2022
40

H2A HA- A2-

pKa1 pKa2

 Si pH>pKa2 A2- (forme basique) prédomine

 Si pKa1 < pH< pKa2 HA- (forme amphotère) prédomine

 Si pH> pKa2 H2A (forme acide) prédomine

Pour un acide comme H3PO4 acide ortho phosphorique, le diagramme


de prédominance des espèces est le suivant :

H3PO4 H2PO4- HPO42- PO43-

2.1 7.2 12.7


pKa1 pKa2 pKa3

II.8 Les réactions acido-basiques

Un acide peut réagir avec une base ; deux acides ne réagissent pas
entre et deux bases non plus.

On obtient l’équation d’une réaction acido-basique en considérant qu’elle


résulte d’un transfert de protons de l’acide à la base. Si par exemple un
acide 1 du couple acide1/base1 réagit avec la base2 du couple
acide2/base2, on écrit chaque demi-réaction puis leur somme membre
en membre :

Acide1 base1 + H+

Base2 + H+ acide2

40 Chimie Analytique Générale, Prof. Dr. LUSAMBA NTUMBA S.Vinhy (PhD), UNIKIN, 2021-2022
41

Acide1+ base2 base1 + acide2

Exemples

CH3COOH + HO- CH3COO- + H2O

H3O+ + NH3 NH4+ + H2O

H3O+ + HO- H2O + H2O

II.9 Prévision des réactions acide-base

Si on a 2 couples acide-base HA/A- et BH+/B dont les pKa respectifs sont


pKa1 et pKa2 HA ne peut réagir avec B seulement si pKa1< pKa2 (c’est-à-
dire que HA est plus fort que BH+). Si pKa2 < pKa1 c’est BH+ qui va réagir
avec A-.

Par exemple, les couples CH3COOH/CH3COO- pKa1 = 4.8 et NH4+/NH3


pKa2= 9.3. La seule réaction possible est celle de CH3COOH + NH3 →
CH3COO- +NH4+. En effet, le diagramme de prédominance des espèces
montre que NH4+ et CH3COO- peuvent coexister ensemble mais pas
CH3COOH et NH3

NH3
CH3COOH CH3COO-

NH4+ pH
pKa1 pKa2

II.10 Réaction de neutralisation

La réaction entre un acide et une base est appelée réaction de


neutralisation. Lors d’une telle réaction, un équivalent-g d’un acide réagit
néq−g
toujours avec un équivalent-g d’une base. Comme N = on déduit
V

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42

que NV = néq-g. Ainsi pour un acide qui réagit avec une base ou
inversement, on a l’équivalence ou le point équivalent lorsque NaVa =
NbVb avec Na et Nb les normalités de l’acide et de la base ; Va et Vb les
volumes respectifs de l’acide et de la base.

Exemple. : Quelle est la normalité d’une solution de HCl dont 25ml


réagissent avec 50ml de NaOH 0.1N.

𝑁𝑏𝑉𝑏 50 𝑥 0.1
En appliquant la relation NaVa = NbVb on déduit que Na = = =
𝑉𝑎 25

0.2N

II.10.1 Courbes Neutralisation d’un acide fort par une base forte
Etablir les courbes de neutralisation, c’est étudier la variation de pH
d’une solution acide (ou basique) lors de l’addition progressive de base
(ou acide). Pour déterminer le pH, il faut connaître à chaque instant la
concentration en ions H+ ou OH-.

Soit par exemple 100ml d’une solution d’un acide fort H2SO4 0.1N à
laquelle on ajoute progressivement une solution d’une base forte comme
le NaOH 0.1N.

Il est clair que l’on atteindra le point équivalent quand l’égalité NaVa =
NbVb sera atteint ; et cette égalité sera atteinte quand on aura ajouté
100ml de NaOH 0.1N.

Ainsi avant d’arriver à 100ml de NaOH, on dit qu’on est avant le point
équivalent et la solution reste acide. Au-delà de ce point, on est après le
point équivalent et le milieu est basique car il y a un excès de NaOH.

Pour établir la courbe de neutralisation, nous allons prendre certains


points particuliers.

 Avant ajout de NaOH (V NaOH = 0ml)

42 Chimie Analytique Générale, Prof. Dr. LUSAMBA NTUMBA S.Vinhy (PhD), UNIKIN, 2021-2022
43

On a seulement une solution d’un acide fort dont le pH est donné par pH
= -logCA et le pH sera : pH = -log (0.1) = 1

 Après avoir ajouté 10ml de NaOH

Le nombre d’équivalents-g d’acide engagé est NaVa = 0. 1 x 100 = 10 ;


et comme on a ajouté 10ml de NaOH 0.1N, on ajouté 10 x0.1 = 1
équivalent de base qui ne peut réagir qu’avec 1 équivalent de l’acide, il
va donc rester 10éq-g (acide) – 1éq-g (base) = 9éq-g d’acide qui n’ont
pas réagi.

Le milieu est donc acide. Notons qu’on trouve facilement le nombre


d’équivalent d’acide restant avant le point équivalent en faisant NaVa –
NbVb. Et le volume résultant est le volume Va de l’acide plus le volume
Vb de la base ajoutée (soit donc Va + Vb).

𝑵𝒂𝑽𝒂−𝑵𝒃𝑽𝒃
Pour calculer la normalité de l’acide restant on prend et le pH
𝑽𝒂+𝑽𝒃

de la solution sera pour tous les points avant le point équivalent pH = -


𝑵𝒂𝑽𝒂−𝑵𝒃𝑽𝒃
log ( ). Pour 10ml de base ajoutés le pH sera pH = -log
𝑽𝒂+𝑽𝒃
𝟎.𝟏𝒙𝟏𝟎𝟎 – 𝟎.𝟏 𝒙 𝟏𝟎
( ) = 1.09
𝟏𝟎𝟎+𝟏𝟎

 Après avoir ajouté 50ml de NaOH

𝟎.𝟏𝒙𝟏𝟎𝟎 – 𝟎.𝟏 𝒙 𝟓𝟎
Le pH sera pH = -log ( ) = 1.48
𝟏𝟎𝟎+𝟓𝟎

 Après avoir ajouté 90ml de NaOH

𝟎.𝟏𝒙𝟏𝟎𝟎 – 𝟎.𝟏 𝒙 𝟗𝟎
Le pH sera pH = -log ( ) = 2.28
𝟏𝟎𝟎+𝟗𝟎

 Après avoir ajouté 99ml de NaOH

𝟎.𝟏𝒙𝟏𝟎𝟎 – 𝟎.𝟏 𝒙 𝟗𝟗
Le pH sera pH = -log ( ) = 3.30
𝟏𝟎𝟎+𝟗𝟗

43 Chimie Analytique Générale, Prof. Dr. LUSAMBA NTUMBA S.Vinhy (PhD), UNIKIN, 2021-2022
44

 Après avoir ajouté 99.9ml de NaOH

𝟎.𝟏𝒙𝟏𝟎𝟎 – 𝟎.𝟏 𝒙 𝟗𝟗.𝟗


Le pH sera pH = -log ( ) = 4.30
𝟏𝟎𝟎+𝟗𝟗.𝟗

 Après avoir ajouté 100ml de NaOH (à l’équivalence)

La solution n’est ni acide, ni basique, car il y a neutralisation et pH = 7

 Après avoir ajouté 110ml de NaOH

Ici, nous sommes après le point équivalent, tout l’acide ayant réagi, le
milieu devient basique comme on ajoute une base forte. Et le nombre
d’équivalent de la base en surplus sera NbVb – NaVa, pour un volume
total de Va + Vb.

Ainsi le pH sera le pH d’une solution de base forte donné par

𝑁𝑏𝑉𝑏−𝑁𝑎𝑉𝑎 𝟎.𝟏 𝒙 𝟏𝟏𝟎−𝟎.𝟏 𝒙 𝟏𝟎𝟎


pH = 14 + logCB = 14 + log ( ) = 14 + log ( ) =
𝑉𝑎+𝑉𝑏 𝟏𝟎+𝟏𝟏𝟎

11.68

En mettant en graphique cette variation du pH en fonction du volume de


base ajouté, on obtient une courbe de titrage d’un acide fort par une
base forte dont l’allure est la suivante

14

12

10

8
pH

0
0 20 40 60 80 100 120 140 160

Volume NaOH ajouté en ml

44 Chimie Analytique Générale, Prof. Dr. LUSAMBA NTUMBA S.Vinhy (PhD), UNIKIN, 2021-2022
45

Observons qu’à l’approche du point équivalent, il y a une variation


brusque du pH.

II.10.2 Courbes de neutralisation d’une base forte par un acide fort


On peut tracer la courbe de neutralisation d’une base forte par un acide
fort en procédant de la même manière; Soient 100ml d’une solution de
NaOH 0.1N que l’on titre avec 100ml de HCl 0.1N. On va procéder
comme lors du titrage précédent.

 Avant ajout de HCl (V HCl = 0ml)

On a seulement une solution d’une base forte dont le pH est donné par

pH = 14+ logCB et le pH sera : pH = 14+ log (0.1) = 13

 Après avoir ajouté 10ml de HCl

Le nombre d’équivalents-g de base engagé est NbVb = 0. 1 x 100 = 10 ;


et comme on a ajouté 10ml de HCl 0.1N, on ajouté 10 x0.1 = 1
équivalent d’acide qui ne peut réagir qu’avec 1 équivalent de base, il va
donc rester 10éq-g (base) – 1éq-g (acide) = 9éq-g de base qui n’ont pas
réagi.

Le milieu est donc basique. Notons qu’on trouve facilement le nombre


d’équivalent de base restant avant le point équivalent en faisant NbVb –
.NaVa Et le volume résultant est le volume Vb de la base plus Va de
l’acide le volume ajouté (soit donc Va + Vb).

𝑵𝒃𝑽𝒃−𝑵𝒂𝑽𝒂
Pour calculer la normalité de la base restant on prend et le pH
𝑽𝒂+𝑽𝒃

de la solution sera pour tous les points avant le point équivalent pH


𝑵𝒃𝑽𝒃−𝑵𝒂𝑽𝒂
=14+log ( ). Pour 10ml d’acide ajoutés le pH sera pH
𝑽𝒂+𝑽𝒃
𝟎.𝟏𝒙𝟏𝟎𝟎 – 𝟎.𝟏 𝒙 𝟏𝟎
=14+log ( ) = 12.91
𝟏𝟎𝟎+𝟏𝟎

45 Chimie Analytique Générale, Prof. Dr. LUSAMBA NTUMBA S.Vinhy (PhD), UNIKIN, 2021-2022
46

 Après avoir ajouté 50ml de HCl

𝟎.𝟏𝒙𝟏𝟎𝟎 – 𝟎.𝟏 𝒙 𝟓𝟎
Le pH sera pH = 14+log ( ) = 12.52
𝟏𝟎𝟎+𝟓𝟎

 Après avoir ajouté 90ml de HCl

𝟎.𝟏𝒙𝟏𝟎𝟎 – 𝟎.𝟏 𝒙 𝟗𝟎
Le pH sera pH =14+log ( ) = 11.72
𝟏𝟎𝟎+𝟗𝟎

 Après avoir ajouté 99ml de HCl

𝟎.𝟏𝒙𝟏𝟎𝟎 – 𝟎.𝟏 𝒙 𝟗𝟗
Le pH sera pH =14+log ( ) = 10.7
𝟏𝟎𝟎+𝟗𝟗

 Après avoir ajouté 99.9ml de HCl

𝟎.𝟏𝒙𝟏𝟎𝟎 – 𝟎.𝟏 𝒙 𝟗𝟗.𝟗


Le pH sera pH =14+log ( ) = 9.7
𝟏𝟎𝟎+𝟗𝟗.𝟗

 Après avoir ajouté 100ml de HCl (à l’équivalence)

La solution n’est ni acide, ni basique, car il y a neutralisation et pH = 7

 Après avoir ajouté 110ml de HCl

Ici, nous sommes après le point équivalent, toute la bse ayant réagi, le
milieu devient acide comme on ajoute un acide fort. Et le nombre
d’équivalent de l’acide en surplus sera NaVa – NbVb pour un volume
total de Va + Vb.

Ainsi le pH sera le pH d’une solution d’un acide fort donné par

𝑁𝑎𝑉𝑎−𝑁𝑏𝑉𝑏 𝟎.𝟏 𝒙 𝟏𝟏𝟎−𝟎.𝟏 𝒙 𝟏𝟎𝟎


pH = - logCA = -log ( ) = - log ( ) = 2.32
𝑉𝑎+𝑉𝑏 𝟏𝟎+𝟏𝟏𝟎

En mettant en graphique cette variation du pH en fonction du volume


d’acide ajouté, on obtient une courbe de titrage d’une base forte par un
acide fort dont l’allure est la suivante

46 Chimie Analytique Générale, Prof. Dr. LUSAMBA NTUMBA S.Vinhy (PhD), UNIKIN, 2021-2022
47

B
14

12

10

8
pH

0
0 20 40 60 80 100 120 140 160

Volume HCl ajouté en ml

On peut tracer des courbes de titrages en variant les natures des acides
et des bases.

II.11 Le principe des dosages

II.11.1 Doser une espèce chimique


Doser (ou titrer) une espèce chimique (molécule ou ion) dans une
solution, c’est déterminer sa concentration molaire dans la solution
considérée (ou la quantité de matière de cette espèce dans un volume
donné de la solution.

En analyse biologique par exemple, le dosage du cholestérol dans le


sang conduit à une valeur de 6,50mmol.L-1 soit 2,52g.L-1 en termes de
concentration massique.

II.11.2 Les méthodes de dosage

A. Les méthodes non destructives

Il arrive souvent que qu’une grandeur p mesurable quelconque, soit


directement liée à la concentration [X] d’une espèce présente en
solution. Ce conduit à écrire p = f([X]). Ainsi, l’absorption de la lumière
par une solution colorée dépend de la concentration molaire de la
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48

substance dissoute. Les méthodes de dosage qui ne modifient en rien la


solution soumise au dosage qui peut être récupérée sans modification
après les mesures sont qualifiées de méthodes non destructives.

B. Les dosages directs ou destructifs

Lorsque les méthodes d’analyses non destructives n’existent pas, on doit


réaliser une transformation chimique entre la solution à analyser et une
autre solution. Cette réaction détruit la solution à analyser. En général, la
solution contenant l’espèce à analyser est placé dans un bécher, elle
contient le réactif à titrer ; et celle qui réagit avec la première est
contenue dans une burette graduée et elle est appelée solution titrante
(contient le réactif titrant).

II.11.3 La réaction de dosage et l’équivalence

Lors du dosage, il se déroule une réaction entre le réactif à titrer et le


réactif titrant. Cette réaction est appelée « réaction de dosage » qui
peut être une réaction acido-basique ou d’oxydoréduction. Pour qu’une
réaction soit utilisée comme réaction de dosage, elle doit être univoque
(non perturbée par une autre réaction ayant les mêmes réactifs), totale
(doit faire disparaitre au moins l’un de deux réactifs en présence), rapide
(parvient à son terme soit de manière instantanée, soit dans un temps
très court).

On peut se demander jusqu’à quel moment faut-il verser la solution


contenant le réactif titrant ? On le verse jusqu’à ce qu’il ait totalement
réagi. On dit alors que l’on est à l’équivalence.

A l’équivalence, le réactif titré et le réactif titrant ont été entièrement


consommés. Ainsi au cours du dosage, l’objectif principal est de repérer
l’équivalence. Pour cela, il existe de nombreuses possibilités :

48 Chimie Analytique Générale, Prof. Dr. LUSAMBA NTUMBA S.Vinhy (PhD), UNIKIN, 2021-2022
49

 Un changement de coloration du milieu réactionnel

 Un changement de couleur d’un indicateur coloré que l’on a


introduit dans le milieu réactionnel

 Le tracé d’une courbe (exemple l’évolution du pH..)

II.12 Indicateurs colorés

II.12.1Définition
Un indicateur coloré est un acide ou base faible dont la forme acide et la
forme basique ont des couleurs différentes.

Exemple : Hélianthine

- L’hélianthine rouge est l’acide para dimethylamino diazobenzène


sulfonique.
H3C

N N N SO3H

H3C

- L’hélianthine jaune est l’ion sulfate correspondant à cet acide

H3C

N N N SO3

H3C

D’une façon générale on écrira un indicateur coloré sous deux formes :

HInd : forme acide  première couleur ;

Ind– : forme basique  deuxième couleur

49 Chimie Analytique Générale, Prof. Dr. LUSAMBA NTUMBA S.Vinhy (PhD), UNIKIN, 2021-2022
50

Lorsqu’on introduit un indicateur coloré dans une solution aqueuse, il


s’établit un équilibre entre les deux formes :

HInd Ind– + H+

- Si le pH est faible, c’est-à-dire


2 [H+] élevé, l’équilibre est déplacé
dans le sens indirect : on observe la première couleur ;
- Si le pH est fort, ou I H+ I faible, l’équilibre est déplacé vers la
droite : on observe la deuxième couleur.

Conclusion : on observe la couleur de la forme acide en milieu acide et


la couleur de la forme basique en milieu basique.

II.12.2 Zone de virage d’un indicateur acide – base

Les deux formes HInd et Ind– coexistent en solution et la couleur


observée est celle de la forme qui prédomine nettement. Mais il est bien
évident que le passage de HInd à Ind– et inversement, étant continu
(déplacement d’équilibre), il existe un domaine de pH dans lequel les
concentrations des deux formes sont voisines. On observe alors une
teinte intermédiaire entre celles de l’acide et de la base.

La zone de pH, dans laquelle l’indicateur passe d’une teinte à l’autre,


est appelé zone de virage. Un indicateur coloré se comporte en solution
comme un tampon dont le pH sera donné par
[𝑰𝒏𝒅− ]
pH = pKa + log[𝑯𝑰𝒏𝒅] on voit clairement que le pH varie de 1 unité quand

la concentration de l’une de forme varie de 10 fois.

On met ainsi en évidence le domaine de pH dans lequel le virage


apparaît à l’œil de l’expérimentateur. pKi – 1  pH  pKi + 1.

50 Chimie Analytique Générale, Prof. Dr. LUSAMBA NTUMBA S.Vinhy (PhD), UNIKIN, 2021-2022
51

La largeur de cette zone, dans l’hypothèse considérée, est de deux


unités de pH. Le domaine de virage a généralement cet ordre de
grandeur.

II.12.3 Utilisation des indicateurs colorés


Un indicateur sert généralement à mettre en évidence une variation de
pH de part et d’autre de son pK. Le choix de l’indicateur dépend du
domaine de pH étudié : les pK des indicateurs couvrent toute l’échelle du
pH.

On doit utiliser un indicateur en très faible quantité de manière qu’il


n’entraîne pas de perturbation sensible du pH de la solution.

Supposons qu’on mélange plusieurs indicateurs judicieusement choisis.


On obtient une solution dont la couleur dépend du pH. On appelle ce
mélange : indicateur universel.

Soit à déterminer le pH d’une solution. On compare la couleur qu’elle


prend en présence de l’indicateur universel à une échelle de teintes qui
accompagne cet indicateur. On déduit immédiatement le pH cherché à
0,5 unité près environ.

L’indicateur universel sert à la mesure du pH. Dans la pratique, on utilise


un papier imprégné de cet indicateur. La couleur prise par le papier,
lorsqu’il est en contact avec la solution étudiée, permet de connaître le
pH à une ou une demi-unité près.

Le tableau 5 ci-dessous reprend quelques indicateurs utilisés


couramment.

51 Chimie Analytique Générale, Prof. Dr. LUSAMBA NTUMBA S.Vinhy (PhD), UNIKIN, 2021-2022
52

Tableau 5. Indicateurs utilisés couramment

Indicateur pKa Zone de virage Changement de

pH coloration

Jaune de méthyle 3.1 2.9 – 4.0 Rouge à jaune

Méthylorange 3.4 3.1 – 4.4 Rouge à orange

Rouge de méthyle 4.9 4.2 – 6.3 Rouge à jaune

Bleu de bromothymol 7.1 6.2 - 7.6 Jaune à bleu

Phénolphtaléine 9.4 8.0 – 10 Incolore à rouge

Rouge de phénol 7.8 6.8 – 8.4 Jaune à rouge

Thymolphtaléine 10.0 9.4 – 10.6 Incolore à bleu

Ainsi pour procéder à un titrage acide base, il faut choisir un indicateur


dont le pKa est tel que pKaInd – 1 < pHeq < pKaInd + 1. C’est-à-dire que
le pH du point équivalent doit être situé entre pKaInd -1 et pKaInd +1

EXERCICES

1. On introduit de l’acide acétique CH3COOH dans l’eau distillée. Quelle


réaction se produit-il ? Que peut-on dire du pH de cette solution ?
Pourquoi ? Reprendre les mêmes questions si on introduit l’acétate de
sodium CH3COONa

2. Trouver les bases selon Brönsted dans la liste des espèces chimiques
ci-dessous

H3O+, HO-, H2O, CH3COOH, C6H5COOH, CH3COO-. Quels sont les


acides conjugués de ces bases
52 Chimie Analytique Générale, Prof. Dr. LUSAMBA NTUMBA S.Vinhy (PhD), UNIKIN, 2021-2022
53

3. Ecrire la demi-réaction acido-basique correspondant aux couples


suivants C2H5NH3+/C2H5NH2 : HNO3/NO3- ; H2O/HO- ; H3O+/H2O

4. L’ion hydrogénocarbonate (bicarbonate) HCO3- appartient aux couples


acido-basiques CO2,H2O/HCO3- et HCO3-/CO32-. Que peut-on dire de
l’ion bicarbonate dans ces couples ? Comment qualifie-t-on une telle
espèce ?

5. Peut-i y avoir réaction acido-basique entre les espèces chimiques


suivantes :

a. NH3 et CH3COO-

b. NH3 et CH3COOH

c. NH4+ et CH3COOH

d. NH4+ et CH3COO-

6. Le vinaigre est une solution d’acide acétique CH3COOH

a. Peut-il avoir un pH supérieur à 7 ?

b. Le vinaigre peut-il réagir avec avec une solution d’hydroxyde de


sodium (NaOH) ?

c. Même question pour l’acide chlorhydrique HCl et le NH4Cl

53 Chimie Analytique Générale, Prof. Dr. LUSAMBA NTUMBA S.Vinhy (PhD), UNIKIN, 2021-2022
54

CHAPITRE III EQUILIBRE DES COMPOSES PEU SOLUBLES

III.1 Définitions
La solubilité est la concentration maximale que peut atteindre un
composé dans une solution aqueuse. Elle s’exprime en grammes par
litre ou en molarité c’est-à-dire en nombre de moles par litre.

Bien que la plupart des sels se dissolvent facilement dans l’eau, il en est
cependant un assez grand nombre dont la solubilité est très faible, on les
qualifie d’insolubles mais pour être plus exact on les appelle composés
peu solubles pour lesquels il est beaucoup plus commode d’utiliser, en
place de solubilité, le produit de solubilité.

Exemple : NaCl est très soluble dans l’eau ; sa solubilité est de 6moles/l.
Alors que le AgCl est très peu soluble et sa solubilité est de 1.34 10-5
mol/l

On appelle produit de solubilité d’un sel à une température donnée, le


produit des concentrations respectives de ses ions en solution saturée,
chaque concentration étant préalablement portée à la puissance voulue
qui est le nombre de ces ions produits par la dissociation d’une mole de
ce composé peu soluble.

Exemple : Si on dissout dans un litre d’eau une mole de BaSO4 on aura


une mole d’ion sulfate SO42– et une mole d’ion baryum Ba2+, on voit que
la solubilité, S, du BaSO4 est égale dans ce cas, à l’une ou l’autre des
concentrations ioniques. On a donc : S = [SO42–] = [Ba2+]

Pour un sel peu soluble de formule AB qui se dissocie en ions A+ et B- le


produit de solubilité Kps est donné par la relation Kps = [A+][B-].

Pour l’exemple donné ci-haut Kps = [Ba2+][SO42+ I = S2. On déduit que


S = √𝑲𝒑𝒔

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55

Dans le cas de chromate d’argent, Ag2CrO4, la dissolution d’une mole de


ce sel produit, en effet, une mole d’ion CrO42– mais deux moles d’ions
Ag+, on a dans ce cas : le nombre de moles du sel est égal au nombre
de moles de CrO42–

S = [CrO42–]= 1/2 [Ag+ ] donc [CrO42–]= S et [Ag+ ] = 2S.

Kps =[CrO42–][Ag+ ] 2

Kps = S.(2S)2 = 4 S3.

On calculera donc la solubilité, à partir de la valeur du produit de


𝟑 𝑲𝒑𝒔
solubilité Kps par la relation : S = √
𝟒

En règle générale pour un sel peu soluble de formule MxNy qui en


solution se dissocie en donnant xMy+ + yNx- le produit de solubilité Kps =
[My+]x[Nx-]y
[𝐌𝐲+] [𝐍𝐱−]
Et la solubilité est donnée par S = = d’où [My+] = xS et
𝑥 𝑦

[Nx-] = yS

𝒙+𝒚 𝑲𝒑𝒔
Ainsi Kps = (xS)x(yS)y d’où on tire S = √ 𝒙𝒙 𝒚 𝒚

Ci-dessous, les produits de solubilité de quelques sels (tableau 6).

Tableau 6. Produits de solubilité de quelques sels

Composé Kps

AgCl 1.8 10-10

AgI 8.3 10-17

Ag2CrO4 1.1 10-12

Ag2SO4 1.4 10-5

CaCO3 2.8 10-9

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Ca2C2O4 4.0 10-9

Ca(OH)2 5.5 10-6

Fe(OH)3 1.1 10-38

FeS 6.3 10-18

HgS 4.0 10-53

CaF2 5.3 10-9

III.2. Solubilité des sels – Règles empiriques


Tout étudiant doit connaître approximativement le degré de solubilité des
sels les plus communément utilisées. Voici une série de règles
empiriques destinées à faciliter cette mémorisation :

1) Sont solubles tous les nitrates, tous les acétates et tous les
chlorates.
2) Sont solubles tous les sels de potassium, de sodium et d’ammonium.
3) Les chlorures, les bromures et les iodures sont solubles, sauf ceux
que forment l’argent, le cuivre (I), le mercure (I) et le plomb.
4) Les sulfates sont solubles, sauf ceux que forment le baryum (Ba), le
strontium (Sr), et le plomb (Pb). D’autre part, les sulfates d’argent,
de calcium et de mercure (I) sont peu solubles.
5) Les hydroxydes, les carbonates et les phosphates sont insolubles,
sauf ceux que forment le sodium, le potassium et l’ammonium
6) Les sulfures sont insolubles sauf ceux que forment les métaux
alcalins ou alcalino-terreux et l’ammonium.
Ces règles générales souffrent sans doute d’un certain nombre
d’exceptions.

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III.3 Facteurs susceptibles de modifier la solubilité S d’un composé

III.3. 1 La température
L’influence de la température résulte du fait que la dissolution
s’accompagne d’un effet thermique (chaleur de dissociation). Dès lors, le
principe de Le Chatelier permet d’expliquer :

- Si la chaleur de dissolution est positive c’est-à-dire s’il y a


dégagement de chaleur au cours de la dissolution, la solubilité
diminue lorsque la température s’élève. Ceci est peu fréquent (ex.
Li3PO4).
- Si la chaleur de dissolution est négative, c’est-à-dire s’il y a
absorption de chaleur au cours de la dissolution (la solution se
refroidit) la solubilité augmente lorsque la température s’élève ;
c’est le cas le plus fréquent.
- Si elle est sensiblement nulle, la température n’a qu’un effet
négligeable sur la solubilité ; il en est ainsi pour le NaCl.

III.3.2 Etat physique du composé


Certains composés sont polymorphes, c’est-à-dire qu’ils existent sous
plusieurs formes dont la solubilité est différente. Ainsi, pour l’anhydride
arsénieux As2O3, la solubilité est égale à 33 g par litre pour la forme
vitreuse et à 17 g par litre pour la forme cristallisée.

Le degré d’hydratation intervient également par exemple dans le cas du


sulfate de calcium : le gypse, CaSO4, 2 H2O est un peu moins soluble
que l’anhydrite, CaSO4 (2,04 contre 2,87 g par litre).

La taille des particules de composé n’intervient pas sur la solubilité pour


des composés solubles ou très solubles, mais seulement sur la vitesse
de dissociation qui augmente lorsque le  des particules diminue. Par

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58

contre son influence n’est plus négligeable lorsqu’il s’agit de composés


peu solubles.

III.3.3 Influence d’autres substances dissoutes


La solubilité d’un composé pur peut ne pas être la même dans l’eau pure
et dans des solutions aqueuses d’électrolytes. Ainsi, le benzoate de Na
augmente la solubilité de la caféine dans l’eau. Inversement, des sels
tels que le sulfate d’NH4 diminuent la solubilité de l’acétone dans l’eau,
réalisant un relargage.

III.3.3.1 L’addition d’un ion commun

L’addition d’un ion commun diminue la solubilité d’un sel peu soluble.
Prenons l’exemple de AgI

AgI Ag+ + I- Kps = Ag+ I- = 8.3 10-17

Kps 8.310-17
La solubilité est donné par S = =
-
I I-

L’addition des ions I- à une solution aqueuse de AgI diminuera donc la


solubilité de ce sel comme [I-] est au dénominateur. Plus [I-] est élevée
plus S est faible.

III.3.3.2 L’addition d’un complexant


En considérant le même composé peu soluble AgI auquel on ajoute le
NH3 qui forme un complexe avec l’ion Ag+

AgI Ag+ + I- Kps = Ag+ Cl- = 8.3 10-17

Ag+ + 2NH3 Ag(NH3)2

Ce complexe se dissocie selon l’équilibre

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Ag(NH3)2 Ag+ + 2NH3

2
+
Ag NH3
Kd =
Ag(NH3)2+

La réaction globale en solution est :

AgI +2NH3 Ag(NH3)2+ + I-

Ag(NH3)2+ I-
Kps
K= =
NH3 2 Kd

La réaction se déroule d’autant plus facilement vers la droite (K élevée et


dissolution de AgI) que Kd est petit c’est-à-dire que la concentration en
complexe est grande ; c’est donc quand le complexe formé est stable.

Ainsi l’addition d’un complexant augmente la solubilité d’un composé peu


soluble

III.4 Applications analytiques de l’équilibre de précipitation ou des


composés peu solubles.

III.4.1 Analyse qualitative


Plusieurs réactions d’identification des ions métalliques dans une
solution sont basées sur la formation des composés peu solubles
(précipités) de colorations différentes. Ce qui permet de différencier les
ions présents. C’est la partie de la chimie analytique qui s’occupe de
l’analyse qualitative.

Par exemple, si l’addition d’une solution de AgNO3 à une autre conduit à


l’obtention d’un précipité blanc, on conclut qu’il y a la présence des ions
Cl- car le AgCl formé est un précipité blanc.

59 Chimie Analytique Générale, Prof. Dr. LUSAMBA NTUMBA S.Vinhy (PhD), UNIKIN, 2021-2022
60

III.4.2 Analyse quantitative


Les applications de l’équilibre de précipitation en analyse quantitative
(détermination des concentrations) sont soit des méthodes
gravimétriques, soit des méthodes de titrage (volumétriques).

III.4.2.1 Méthodes gravimétriques


La gravimétrie consiste à précipiter d’une manière quantitative un
composé peu soluble formé par l’ion que l’on veut doser ; à laver le
précipité formé, le sécher puis le peser.

Par exemple si l’on veut déterminer la teneur en Ag contenu dans une


pièce de monnaie pesant 25g, on va procéder de la manière suivante :

 Mise en solution

Comme la masse de l’échantillon est connue avec précision (25g), cet


échantillon est attaqué avec une solution de HNO3. On obtient alors
l’AgNO3 en solution

 Précipitation d’AgCl

A la solution obtenue d’AgNO3, on ajoute progressivement un excès de


KCl ou de NaCl pour précipiter tous les ions Ag+ sous forme d’AgCl. IL
faut qu’il y ait un excès de Cl- pour être sûr qu’il ne reste pas d’ion Ag+
libre en solution.

 Lavage du précipité

Le précipité obtenu (AgCl) doit être lavé plusieurs fois avec de l’eau
distillée pour éliminer tous les ions Cl- qui peuvent être fixés sur sa
surface.

60 Chimie Analytique Générale, Prof. Dr. LUSAMBA NTUMBA S.Vinhy (PhD), UNIKIN, 2021-2022
61

 Séchage du précipité

Le précipité ainsi lavé est soumis au séchage jusqu’au poids constant


dans une étuve, puis g ardé dans un dessiccateur jusqu’au
refroidissement

 Pesée du précipité

Il est ensuite pesé à l’aide d’une balance de précision si on trouve par


exemple une masse de 7.808g d’AgCl, on calculera la teneur en Ag de la
manière suivante :

 Calcul

Pour 1 mole d’AgCl (143.368g) on a 1 mole d’Ag (107.868g). En


appliquant la règle de trois simples, on détermine la masse d’Ag dans
7.808g d’AgCl

107.868 𝑥 7.808
m= = 5.875𝑔 Le % en Ag dans la pièce de monnaie sera
143.368
5.875 𝑥 100
donc = 23.5% en généralisant le % =
25
𝒎𝒂𝒕é𝒍é𝒎𝒆𝒏𝒕 à 𝒅𝒐𝒔𝒆𝒓 𝒙 𝒎𝒑𝒓é𝒄𝒊𝒑𝒊𝒕é
𝑥100
𝒎𝒎𝒐𝒍𝒑𝒓é𝒄𝒊𝒑𝒊𝒕é 𝒙 𝒎é𝒄𝒉𝒂𝒏𝒕𝒊𝒍𝒍𝒐𝒏

III.4.2.2 Méthodes volumétriques (Argentimétrie)


L’argentimétrie regroupe les méthodes de titrage qui permettent de
doser, dans une solution, les anions qui donnent des sels peu solubles
avec les cations Ag+. Il s’agit essentiellement des Cl-, Br-, I-, CN-, etc…

Il faut souligner que cette méthode utilise des solutions titrées d’Ag+ dont
l’équivalent-gramme sera la masse molaire du sel d’argent utilisé comme
Ag+ a une seule charge positive. Ainsi, pour AgNO3, le sel le plus
couramment utilisé : son équivalent-gramme est 169,868g.

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On recourt aux solutions titrées d’AgNO3 0.1N que l’on dilue si


nécessaire. Elle se prépare par simple dissolution d’un deuxième
d’équivalent-gramme d’AgNO3, exactement mesuré dans un volume
d’eau distillée suffisant pour obtenir un litre de solution. Ces solutions
n’ont pas à être étalonnées lorsque le sel ou l’argent sont purs. La
conservation est satisfaisante, à l’abri de la lumière.

La méthode argentimétrique a plusieurs variantes :

III.4.2.2.1 Méthode de Mohr


C’est une méthode directe adaptée pour le dosage des halogénures (Cl-,
Br-, I-). Dans ce cas, le point équivalent est trouvé en utilisant les ions
CrO42- qui forment un précipité Ag2CrO4 après disparition de
l’halogénure.

Ce précipité confère à la solution une coloration rose permettant ainsi de


mettre en évidence le point équivalent. On ajoute donc à la solution
soumise au titrage du chromate de potassium K2CrO4.

Il faut titrer évidemment les halogénures par les ions Ag+ et non l’inverse.
Le pH doit être compris entre 6,3 et 10,5 ; car à pH inférieur, la solubilité
du chromate d’argent augmente (la deuxième acidité de l’acide
chromique est faible) et à pH supérieur à 10,5, l’oxyde d’Ag Ag2O
précipite. En pratique, on titre des solutions avec un pH voisin de la
neutralité.

Le chromate utilisé est généralement une solution 2,5.10–3 M de K2CrO4.


En effet au point équivalent, la concentration en ion Ag+ est

[Ag+] = √Ksp AgCl = √1,78.10– 10 = 1, 33.10 –5

Pour que Ag2CrO4 précipite à ce moment, il faut que le produit ionique


[Ag+ ]2 . [CrO42–] ait la valeur :

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[Ag+ ]2 . [CrO42–] = Ksp Ag2CrO4 = 1,29.10–12


Ksp Ag2CrO4 1,2910−12
Donc que [CrO42–] = = = 0.73 10-2
[Ag+]2 1,78.10−10

Si [CrO42–] est plus élevée que cette valeur, la précipitation a lieu avant
le point équivalent, ce qui va entrainer une erreur par défaut.
Inversement, si [CrO42–] est plus faible, la précipitation a lieu après le
point équivalent, ce qui va entrainer une erreur par excès.

En pratique, la méthode de Mohr peut se résumer comme suit :

Un volume exactement mesuré de solution d’halogénures (V1) de


concentration inconnue (N1), de pH voisin de la neutralité ; on y ajoute un
volume convenable de solution de chromate de potassium. On titre par
une solution de AgNO3 de normalité connue (N2) jusqu’à l’apparition d’un
précipité rose. On note le volume de la solution d’AgNO3 utilisé (V2).

La normalité de la solution d’halogénure est déduite en application de la


relation générale :

N1V1 = N2V2

Cette méthode permet de doser les ions Cl– ou Br– en solution aqueuse
pure ou l’ensemble des ions Cl- + Br- s’ils sont présents dans la même
solution.

Le dosage des ions I– est beaucoup moins précis car la coloration


jaunâtre de AgI gêne l’observation du précipité de Ag2CrO4 ; par ailleurs,
AgI adsorbe facilement les ions de la solution et, en particulier, Ag + et I–
d’où il résulte une précipitation progressive et peu nette.

N.B. Lors du dosage des halogénures, la solution ne doit pas contenir


d’autres anions donnant des sels d’Ag peu solubles en milieu neutre.
Elle ne doit pas contenir non plus des cations précipitants sous forme de

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chromates peu solubles, comme Ba2+ par exemple. La méthode de Mohr


est d’une précision moyenne, elle est souvent remplacée par la méthode
de Charpentier – Vohlard.

III.4.2.2.2 Méthode de Charpentier – Vohlard


a) Principe

Il s’agit d’une méthode de titrage en retour utilisé pour le dosage des


ions Cl– et Br– précipités, en milieu nitrique, par un excès de la solution
titrée de AgNO3. L’excès d’ions Ag+ est titré en retour par addition d’une
solution titrée de thiocyanate de K ou d’ammonium dont les ions SCN–
précipitent les ions Ag+ sous forme de thiocyanate d’Ag. (AgSCN) peu
soluble.

Le point d’équivalence de ce titrage est détecté par la formation du


complexe [Fe(SCN)]2+ qui a une coloration rouge sang intense.

b) Mode opératoire

A un volume précis (V1) de la solution de Cl- ou de Br- sont ajoutés


quelques ml de HNO3 dilué (0.5 -1N), puis un volume (V2) exactement
mesuré d’une solution titrée d’AgNO3 (N2) et quelques ml d’une solution
concentrée d’alun ferrique (Sulfate mixte de fer et d’ammonium).
L’excès d’ions Ag+ est titré à l’aide d’une solution titrée (N3) de KSCN ou
de NH4 SCN, soit un volume V3 de cette solution utilisé pour arriver au
point équivalent (virage de l’indicateur). Le calcul de la concentration de
la solution de Cl- ou Br- s’effectue comme suit :

c) Calcul
𝑵𝟐𝑽𝟐−𝑵𝟑𝑽𝟑
N1 =
𝑽𝟏

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CHAPITRE IV EQUILIBRE D’OXYDO – REDUCTION

IV.1. Généralités

Les réactions d’oxydo - réduction sont des réactions au cours desquelles


il y a un échange d’électrons entre deux substances. Celle qui perd des
électrons est appelée Réducteur ; alors que celle qui en gagne est
appelée oxydant.

Soit une solution aqueuse d’ions Cu2+ dans laquelle on ajoute de la


limaille de fer : on constate la disparition de la couleur bleue des ions
Cu2+ et l’apparition d’ions Fe2+ mis en évidence par le précipité verdâtre
qu’ils donnent avec la soude.

Le bilan de la réaction s’écrit :

FeS + Cu2+  Fe2+ + CuS

Le fer se recouvre d’un dépôt rouge de cuivre. On dit que le fer a été
oxydé par l’ion Cu2+ ou qu’il subit une oxydation. De même que l’ion Cu2+
a été réduit par le fer ou subit une réduction. Le fer est le réducteur et
l’ion Cu2+ l’oxydant. Par interprétation électronique on considère la
réaction précédente comme la somme de deux demi-réactions :

FeS  Fe2+ + 2 e– (1)

Cu2+ + 2 e–  CuS (2)



FeS + Cu2+  Fe2+ + CuS

Dans la réaction (1), le fer ayant perdu des électrons est le réducteur :
on appelle réducteur une substance susceptible de fournir des électrons.

65 Chimie Analytique Générale, Prof. Dr. LUSAMBA NTUMBA S.Vinhy (PhD), UNIKIN, 2021-2022
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Dans la réaction (2), l’ion Cu2+ ayant gagné des électrons est l’oxydant :
on appelle oxydant une substance susceptible de fixer des électrons.

Remarquons également que le fer s’oxyde : une oxydation se traduit par


une perte d’électrons ou par une montée d’étage d’oxydation.

D’autre part, l’ion cuivrique est réduit : une réduction se traduit par un
gain d’électrons ou par une descente d’étage d’oxydation. Si on note Ox
l’oxydant, Réd le réducteur et si on appelle n le nombre d’électrons mis
en jeu, on peut écrire :

Ox + n e– Réd

C’est une demi-équation électronique

Nous remarquons qu’à tout oxydant est associé un réducteur et


réciproquement : on a affaire à un couple redox que l’on notera Ox/Réd
(on dit aussi un couple oxydo-réducteur). C’est ainsi que nous parlerons
des couples redox : Cu2+/ Cu, Fe2+/ Fe

Donc toute réaction d’oxydo - réduction ou réaction redox est une


réaction d’échange électronique entre l’oxydant d’un couple redox et le
réducteur d’un autre couple redox. (On notera l’analogie de formulation
avec les réactions acido-basiques ou réactions d’échange de proton et
les réactions intéressant les complexes ou réactions d’échange de
ligand).

D’une manière générale si un oxydant Ox1, du couple (Ox/Réd)1 oxyde


un réducteur Réd2 du couple (Ox/Réd)2, nous pouvons écrire :

Ox1 + n1 e– Réd1 x n2

Réd2 Ox2 + n2 e– x n1

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Soit globalement :

n2Ox1 + n1 Réd2 n2 Réd1 + n1 Ox2

Notons également que le passage d’Ox à Réd par la réaction

Ox + n e– Réd étant un gain d’électrons est une réduction. De


même, le passage de Réd à Ox par la réaction

Red Ox + n e– étant une parte d’électrons est une oxydation.

Il est très important de ne pas confondre les termes : oxydant, oxydation,


réducteur et réduction. Nous pouvons résumer ces quatre termes dans
le schéma ci-dessous :

Réduction

Ox + n e– Réd
Oxydation
oxydation

Un oxydant, fixant des électrons est réduit ; un réducteur, cédant des


électrons est oxydé.

IV.2. Etages d’oxydation ou nombre d’oxydation

Le nombre d’oxydation (N.O) ou étage d’oxydation (E.O) d’un atome


dans une substance donnée est une charge fictive positive ou négative
attribuée à cet atome en suivant un certain nombre de règles :

IV.2.1 Règles utilisées pour attribution des degrés d’oxydation aux


molécules poly atomiques

 L’étage d’oxydation d’un atome à l’état élémentaire est égal à zéro.

67 Chimie Analytique Générale, Prof. Dr. LUSAMBA NTUMBA S.Vinhy (PhD), UNIKIN, 2021-2022
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 Le nombre d’oxydation (N.O) d’un ion monoatomique correspond à


sa charge électrique.

Exemples:

Fe2+ N.O = + 2; K+ N.O = +1; Al3+ N.O = +3; Cl- N.O = -1; S2- N.O
= -2

 La somme algébrique des N.O des éléments constituant un ion


poly atomique est égale à la charge de l’ion. Exemple : SO42- N.O
de S + 4xN.O de O = -2 ; MnO4- N.O de Mn + 4xN.O de O = -1

 Dans une molécule neutre, la somme des N.O des atomes


constituant cette molécule est égale à zéro.

Exemple H2SO4 2xN.O de H + N.O de S + 4xN.O de O = 0

 Le nombre d’oxydation des métaux alcalins (Li, Na, K, Rb, Cs)


dans tous les composés est égal à +1 ; alors que celui des
alcalino-terreux, du Zn et du Cd est de +2

 Le nombre d’oxydation de l’oxygène est de -2 dans tous les


composés ; il est de -1 dans les peroxydes

 Le nombre d’oxydation de l’hydrogène est de +1 dans divers


composés et de -1 dans les hydrures

Exemples : dans les composés suivants, trouvez le N.O des atomes


centraux ; ClO3- ; K2Cr2O7

 Si x désigne le N.O du chlore dans l’ion ClO3-, on devra avoir x + (–


2)3 = –1 donc x-6 =-1 x = -1+6 = +5 x = +5

 De même le N.O du chrome dans le K2Cr2O7 sera tel que :

2x + (+1) 2 + (-2) 7 = 0 2x + 2 – 14 = 0

2x =+14 – 2 = 12 2X = 12

68 Chimie Analytique Générale, Prof. Dr. LUSAMBA NTUMBA S.Vinhy (PhD), UNIKIN, 2021-2022
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x = +6

Applications : calcul des étages d’oxydation des

ClO–, NO2–, NO3–

ClO– : x + (–2) = –1 l’ion hypochlorite

x – 2 = –1

x = +2 –1

x = +1 le N.O de chlore est +1

NO2– : x + (–2) 2 = –1

x – 4 = –1

x = +4 – 1

x = +3 le N.O d’azote est +3

NO3– : x + (–2) 3 = –1

x – 6 = –1

x = +6 – 1

x = +5 le N.O de l’azote est +5

IV.2.2 Pertinence du nombre d’oxydation en chimie

IV.2.2.1 Oxydo - réduction et le nombre d’oxydation

 Oxyder un élément, c’est augmenter son N.O. Ainsi dans l’équation :


Na  Na+ + e–

Le Na passe de 0 à +1

Et dans l’équation :

H2O  1/2 O2 + 2 H+ + 2 e–

69 Chimie Analytique Générale, Prof. Dr. LUSAMBA NTUMBA S.Vinhy (PhD), UNIKIN, 2021-2022
70

L’oxygène passe de –2 à 0

 Réduire un élément, c’est diminuer son N.O. Ainsi dans l’équation :


MnO4– + 8 H+ + 5 e–  Mn2+ + 4 H2O

Le N.O du Mn passe de +7 à +2

On peut également en déduire un autre résultat important :

 Un oxydant est une substance dont le N.O diminue dans une réaction,
et réciproquement, un réducteur est une substance dont le N.O
augmente dans une réaction.
 Donc l’étude des propriétés chimiques d’une substance est
grandement facilitée par ces mécanismes mettant en jeu les N.O.
Notons que ce raisonnement n’est pas applicable à la chimie organique,
les N.O y étant mal définis et d’ailleurs n’y jouant qu’un rôle mineur.

+1 H+, H2O, OH–


Réuction
Oxydaion

joue le rôle de réducteur

0 H2

joue le rôle d’oxydant

–1 LiH (hydrure)

N.O de l’élément H

A l’état –1, on a des réducteurs puissants.

A l’état +1, on a un oxydant.

Par contre l’état 0 (H2) est à la fois réducteur (passage à H+1) et à la fois
oxydant (passage à H–1).

Exemples
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71

En présence d’un élément plus électronégatif que lui (O2, Cl2) H2 est
oxydé à l’état +1 :

H2 + Cl2  2 HCl ;

H2 + 1/2 O2  H2O ;

En présence d’un élément moins électronégatif que lui (c’est-à-dire plus


réducteur) H2 est réduit à l’état –1 : 1/2 H2 + Li  Li H

Enfin mettons un hydrure dans l’eau, tel LiH :

On observe la réaction LiH + H2O  Li+ + OH– + H2.

a) Prenons l’exemple du C, de structure électronique : 1s22s22p2. Les


quatre orbitales de la couche L peuvent contenir au maximum 8e– :
Si C est lié à un élément plus électronégatif que lui (O2, Cl2), il peut,
d’après la règle d’attribution fictive des e– perdre 4e– : son N.O
maximal est de +4 (CO2, CCl4). Par contre, si C est lié à des éléments
moins électronégatifs (ou plus électropositifs comme par exemple les
métaux), c’est lui qui ‘’accepte’’ les e– soit un maximum de quatre : on
obtient alors le N.O minimal de –4 (carbure d’aluminium).

+4 CO2, CCl4
Réduction

Oxydation

0 C

–4 C3Al4

Nous voyons donc que l’échelle des N.O d’un élément est directement
liée à sa structure électronique. Pour le carbone, l’état +2 est très
important.

71 Chimie Analytique Générale, Prof. Dr. LUSAMBA NTUMBA S.Vinhy (PhD), UNIKIN, 2021-2022
72

L’utilisation de ce schéma permet donc de traiter facilement les


propriétés redox des composés du carbone (par exemple le CO peut
être oxydé en CO2, et réduit en C ou carbone).

Ce résultat peut être facilement généralisé : pour S (structure externe en


3s23p4 ) le N.O varie de –2 à +4. On pouvait penser qu’il en est de même
pour O (2s22p4) : en fait, pour qu’un élément ait des N.O positifs, il faut
qu’il soit lié à un élément plus électronégatif que lui. Or O étant l’élément
le plus électronégatif après le F aura des N.O négatifs, sauf dans les
composés oxygène – fluor (par exemple OF2 où le N.O de O est de +2).

Par contre, F, élément le plus électronégatif, ne peut pas avoir des N.O
positifs.

IV.2.2.2 Utilisation des N.O pour équilibrer les réactions redox

Pour équilibrer une réaction d’oxydation – réduction il suffit :

 De la décomposer en deux demi-réactions, l’une d’oxydation, l’autre


de réduction, en faisant apparaître dans chacune les électrons mis en
jeu.
 D’équilibrer stoechiométriquement et électriquement chaque demi-
réaction.
 De multiplier éventuellement, par un facteur convenable, l’une des
demi-réactions pour que les électrons s’éliminent par addition.
Exemple : soit à déterminer les coefficients x, y et Z de la réaction
suivante :

xFe2+ + yNO3– + zH+  xFe3+ + yNO + z/2 H2O

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(+2) (+5) (+3) (+2)

Oxydation = perte d’e– = montée d’étage d’oxydation

Réduction = gain d’e– = descente d’étage


d’oxydation

3 Fe2+  3 Fe3+ + 3 e– x3

NO3– + 3 e– + 4 H+  NO + 2 H2O x1

3 Fe2+ + NO3– + 4 H+  3 Fe3+ + NO + 2 H2O

Exemple 2 Soit la réaction

Fe2+ + MnO4- → Fe3+ + Mn2+ + H2O

Le Fe de l’étage +2 à +3, il subit donc l’oxydation en perdant 1e-1

On écrit Fe2+ → Fe3+ +1e

Le Mn dans l’ion MnO4- passe de l’étage +7 à +2, il subit une


réduction en captant 5e; on écrira

MnO4- +5e → Mn2+, on voit que cette demi-réaction n’est pas équilibrée.
Le nombre d’atomes de chaque espèce ainsi que les charges doivent
être identique dans les 2 membres. Pour un composé contenant des
oxygènes il faut ajouter des ions H+ en nombre qu’il faut pour former des
molécules de H2O. Pour cet exemple, on doit ajouter 8H+ pour former
4H2O

MnO4- + 8H+ +5e → Mn2+ + 4H2O (les charges et les atomes sont
équilibrés dans les deux membres.

En mettant les 2 demi-réactions ensemble


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Fe2+ → Fe3+ +1e (1)

MnO4- +8H+ +5e → Mn2+ + 4H2O (2)

On multiplie (1) par 5 et (2) par 1 pour arriver à un même nombre


d’électrons dans les deux demi-réactions et on additionne membre à
membre

5Fe2+ → 5Fe3+ +5e (1)

MnO4- +8H+ +5e → Mn2+ + 4H2O (2)

5Fe2+ + MnO4- +8H+ +5e → 5Fe3+ +5e + Mn2+ + 4H2O ce qui donne
finalement

5Fe2+ + MnO4- +8H+ → 5Fe3+ + Mn2+ + 4H2O

IV.3 Forces des oxydants et de réducteurs

D’une manière générale si un oxydant Ox1, du couple (Ox/Réd)1 oxyde


un réducteur Réd2 du couple (Ox/Réd)2 on a globalement :

n2Ox1 + n1 Réd2 n2 Réd1 + n1 Ox2

Chaque couple Redox est caractérisé par une grandeur qui indique sa
force. Il s’agit du POTENTIEL REDOX E qui est donné par la relation de
NERNST

𝟎.𝟎𝟓𝟗 [𝑶𝒙]
E = E0 + 𝒍𝒐𝒈 où n = nombre d’électron échangés ; [Ox] et [Red]
𝒏 [𝑹𝒆𝒅]

= concentration en oxydant et en réducteur ; E0 = potentiel standard du


couple Redox qui caractérise la force d’un couple redox comme le pKa
caractérise un couple acide-base.

Pour qu’un oxydant 1 oxyde un réducteur 2 donné, le potentiel Redox de


son couple E1 doit être supérieur à celui du couple (E2) auquel appartient
le réducteur ; E1>E2.

74 Chimie Analytique Générale, Prof. Dr. LUSAMBA NTUMBA S.Vinhy (PhD), UNIKIN, 2021-2022
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Exemple. Soient les couples Cu2+/Cu E0 =+0,34V et Zn2+/Zn E0 = -0,76V


la seule réaction possible est l’oxydation du Zn par Cu2+ Cu2+ + Zn →
Cu + Zn2+ alors que la réaction Zn2+ + Cu → Zn + Cu2+ n’est pas
possible

Le tableau suivant donne les valeurs de E0 pour quelques couples redox

Couple Redox E0 en volts Couple Redox E0 en volts


Mg2+/Mg -2,374 Cl2/Cl- +1,360
Ag+/Ag -0,800 Fe3+/Fe2+ +0,680
Zn2+/Zn -0,760 AsO43-/AsO33- +0,570
Fe2+/Fe -0,440 I2/I- +0,540
Sn2+/Sn -0,140 Cu+/Cu +0,520
Pb2+/Pb -0,130 Cu+2/Cu +0,340
MnO4-/Mn2+ +1,510 Cu+2/Cu+ +0,170
Ce4+/Ce2+ 1,440 Sn4+/Sn2+ +0,150

IV.4. Domaine de prédominance des espèces en fonction du


potentiel redox

Soit le couple Fe3+ / Fe2+ la réaction de réduction du Fe3+ en Fe2+ est

0,059 [𝐹𝑒 3+ ]
Fe3+ + e– → Fe2+ avec E = 0,77 + log
1 [𝐹𝑒 2+ ]

Si E = 0,77 V, on a [Fe3+] = I Fe2+I et si E > 0,77 V, on a [Fe3+] > [Fe2+].

Ainsi pour E > 0,77 V il y a prédominance des ions Fe3+. Par contre, si E
< 0,77 V, [Fe3+] < [Fe2+] il y a prédominance des ions Fe2+. Le
diagramme de prédominance des espèces est représenté comme suit :

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Prédominance de Prédominance de
la forme réduite Fe2+ la forme oxydée Fe3+

E (V)
E0 = +0,68

Nous pouvons faire la même chose pour le couple Fe2+/Fe, dont E0 = –


0,44 V, et pour le couple H+/H2, dont le E0 = 0,00 V

Prédominance de Prédominance de
la forme réduite Fe la forme oxydée Fe2+

E0 = +0,44

Prédominance de Prédominance de
la forme réduite la forme oxydée H+
H2

E (V)
E0 = +0,000

IV.5 Applications analytiques de l’équilibre de d’oxydoréduction

Il s’agit d’un titrage volumétrique identique au titrage acide base. Mais


dans ce cas, c’est la réaction d’oxydoréduction qui a lieu. Pour cela on
utilise plusieurs solutions titrées des oxydant :
 KMnO4 On parle alors de la manganimétrie

 K2Cr2O7 On parle alors de la bichromatométrie

 Ce4+ on parle alors de la Cérimétrie

 Iode (I2), on parle alors de l’iodométrie

 KBrO3 On parle alors de la Bromatométrie

76 Chimie Analytique Générale, Prof. Dr. LUSAMBA NTUMBA S.Vinhy (PhD), UNIKIN, 2021-2022
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IV.5.1 Manganimétrie

La réaction fondamentale de la manganimétrie est la réduction du


permanganate MnO4- en milieu acide (souvent H2SO4):

MnO4– + 8 H+ + 5e  Mn2+ + 4 H2O

Pour trouver la concentration de la solution du réducteur à doser, on


applique toujours la relation générale de la volumétrie

NoxVox = NrédVréd

L’utilisation de l’ion permanganate présente plusieurs avantages :

 L’oxydation des autres réducteurs par l’ion permanganate peut être


faite en milieu acide

 Elle peut avoir lieu en milieu basique

 Elle peut même être réalisée en milieu neutre

 En plus le permanganate lui-même sert d’indicateur à cause de sa


coloration

Cette solution présente néanmoins l’inconvénient de se détériorer en


présence de la lumière ; c’est ainsi qu’elle doit toujours être conservée
dans des bouteilles colorées en brun.

Lors de l’oxydation en milieu alcalin ou neutre, le manganèse (VII) est


réduit à l’état de manganèse (IV), il se forme alors un dioxyde de
manganèse MnO2 qui se dépose sous forme d’un précipité brun par ex. :

MnO4- + 2H2O + 3e  MnO2 + 4OH- dans ce cas


l’équivalent-g de KMnO4 est 52.68g

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En comparant ces deux cas de titrage, il faut tout d’abord remarquer que
le potentiel d’oxydation normal du couple MnO4–/Mn++ (+1,51 V) est de
loin supérieur au potentiel d’oxydation normal du couple MnO4–/MnO2
(0,59 V).

Par conséquent, l’activité oxydante du KMnO4 en milieu acide est de loin


supérieure à celle en milieu alcalin, la quantité de réducteurs qui peuvent
être titrés par le KMnO4 est dans le premier cas beaucoup plus grande
que dans le second.

En milieu alcalin, la détermination du point équivalent est plus difficile car


le MnO2 se dépose. On utilise plus souvent dans l’analyse volumétrique
des réactions d’oxydation par le KMnO4 en milieu acide.

Applications pratiques au dosage des ions ferreux et au dosage des


sucres réducteurs (méthode de G. Bertrand).

L’utilisation indirecte du KMnO4 est importante pour le dosage des


sucres réducteurs par la méthode de Bertrand. Les sucres réducteurs
sont susceptibles de réduire la solution cupro - tartrique avec formation
d’oxyde cuivreux. Celui-ci est séparé, lavé et remis en solution sulfurique
en présence d’un excès de sulfate ferrique. L’oxyde cuivreux réduit
quantitativement les ions ferriques en ions ferreux qui sont dosés par
une solution titrée de KMnO4.

Résultats : La quantité de KMnO4 utilisée (nombre d’équivalent-g)


correspond exactement à la quantité de fer ferreux formée (nombre
d’équivalent-g), donc à la quantité de cuivre réduit (nombre d’équivalent-
g) et à la quantité de sucre réducteur (nombre d’équivalent-g) présent
dans la prise d’essai.

78 Chimie Analytique Générale, Prof. Dr. LUSAMBA NTUMBA S.Vinhy (PhD), UNIKIN, 2021-2022
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IV.5.2 Iodométrie

L’iode moléculaire I2 est un oxydant capable d’enlever des électrons aux


corps qui les cèdent facilement (réducteurs) tandis que les ions I–
peuvent réagir comme réducteurs, en cédant des électrons aux
substances susceptibles de les gagner (oxydants).

I2 + 2 e– 2 I–

Le potentiel d’oxydation normal du couple I2/2 I– est relativement faible


(+0,54 V). I2 est un oxydant plus faible que le KMnO4 et le K2Cr2O7. Il ne
peut oxyder que les réducteurs ayant un E0 < 0,54 V.

Les ions I– sont un réducteur relativement plus fort que les ions Cr3+ et
Mn2+. Les ions I– ne peuvent réduire que les oxydants ayant un potentiel
d’oxydation E0 > 0,54 V. Cela crée la possibilité d’une double utilisation
des propriétés d’oxydoréduction du couple I2/2 I– au cours de l’analyse
volumétrique, c’est-à-dire pour le dosage des réducteurs en les oxydant
par une solution d’iode, et pour le dosage des oxydants en les réduisant
par les ions I–.

IV.5.2.1 Dosage des réducteurs (utilisation de I2 comme oxydant)

Plusieurs réducteurs peuvent être oxydés par l’iode élémentaire.


Quelques exemples sont donnés schématiquement pour fixer les iodés.
Lors de ce titrage, l’empois d’amidon est utilisé comme indicateur ; car
l’amidon forme avec l’iode moléculaire I2 un complexe de coloration bleu
qui disparait lorsque tout l’iode (I2) a réagi.

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Exemples :
Milieu NaHCO3

As2O3 + 3 I2 + 2 H2O  As2O5 + 4 HI.

2Na2S2O3 + I2  Na2S4O6 + 2 NaI ou

S2O32- + I2  S4O62- + 2 I-

IV.5.2.2 Dosage des oxydants (utilisation des ions I- comme


réducteurs)

Réduction de K2Cr2O7 par les ions iodures.

K2Cr2O7 + 6 KI + 14 HCl 3 I2 + 8 KCl + 2 CrCl3 + 7 H2O

En réalité, on ne peut pas procéder à un tel titrage parce qu’il est


impossible de voir le point équivalent. La fin de cette réaction est
caractérisée par la cessation de la formation d’I2. Cet instant de
cessation ne peut être décelé. Avec l’amidon on peut déceler le moment
où l’iode disparaît de la solution. Pour contourner cette difficulté, nous
devons faire un titrage en indirect en titrant l’iode formé par le Na2S2O3.

Il est évident que le nombre d’équivalents-g de Na2S2O3 utilisés est égal


au nombre d’équivalents-g d’iode, et que ce dernier nombre est égal au
nombre équivalents-grammes de l’oxydant (K2Cr2O7). De cette manière,
bien que, lors du dosage considéré, K2Cr2O7 et Na2S2O3 ne réagissent
pas directement entre eux, leurs quantités sont tout de même
équivalentes. Pour cette raison, on peut se servir pour le calcul de la
formule ordinaire : NBichVBicr = NThiosV.thios

Le schéma du dosage par iodométrie des oxydants est le suivant :

80 Chimie Analytique Générale, Prof. Dr. LUSAMBA NTUMBA S.Vinhy (PhD), UNIKIN, 2021-2022
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a) KI + acide + oxydant à doser mesuré à la pipette (ou bien une prise


d’essai) il y a apparition de I2
b) I2 + 2Na2S2O2  2 Na2S4O6 (titrage de l’iode par le thiosulfate en
présence de l’empois d’amidon comme indicateur).
D’après ce schéma, on peut doser par iodométrie de nombreux oxydants
capables d’oxyder des ions I– en I2. Tels sont, par ex, Cl2, Br2, KMnO4,
KClO3, les sels de HNO3, l’eau oxygénée, les sels de fer (III), les sels de
cuivre (II), etc.

Nous reprenons ci-dessous les équations des réactions sur lesquelles


sont basés ces dosages :

Br2 + 2 I-  2 Br– + I2

2 MnO4– + 10 I– + 16 H+  5 I2 + 2 Mn++ + 8 H2O

ClO3– + 6 I– + 6 H+  3 I2 + Cl– + 3 H2O

2 NO2– + 2 I– + 4 H+  I2 + 2 NO  + 2 H2O

H2O2 + 2 I– + 2 H+  I2 + H2O

Fe+++ + 2 I–  I2 + 2 Fe++

IV.5.3 La Bichromatométrie
Cette méthode est basée sur les réactions d’oxydation dues à l’ion
bichromate.

Cr2O7 + 14 H+ + 6 e– 2 Cr3+ + 7 H2O E = +1,35 V

Cette réaction se produit en milieu très acide. Ce réactif n’oxyde pas les
chlorures, il est donc possible d’effectuer des dosages en présence
d’acide chlorhydrique concentré. C’est un système comparable au
système MnO4–/Mn2+ mais il a l’avantage d’être plus stable.

Application

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82

Le pouvoir oxydant du dichromate est mis à profit pour doser par


exemple l’éthanol. On opère en présence d’un excès de bichromate que
l’on titre en retour par déplacement d’iode d’une solution d’iodure. L’iode
libéré est dosé par une solution de thiosulfate de sodium.

Cr2O7 + 6 I– + 14 H+ Cr3+ + 3 I2 + 7 H2O

Il est évident que le nombre d’équivalents-g de Na2S2O3 utilisés est égal


au nombre d’équivalents-g d’iode, et que ce dernier nombre est égal au
nombre équivalents-grammes de l’oxydant (K2Cr2O7). De cette manière,
bien que, lors du dosage considéré, K2Cr2O7 et Na2S2O3 ne réagissent
pas directement entre eux, leurs quantités sont tout de même
équivalentes. Pour cette raison, on peut se servir pour le calcul de la
formule ordinaire : NBichVBicr = NThiosV.thios = NEthVEth

Remarques : Usage du matériel très propre pour éviter toute réduction


de réactif par des substances organiques (graisses par exemple).

IV.5.4 Bromatométrie

La technique est basée sur les réactions d’oxydation par l’ion bromate
BrO3–. Quand on acidifie une solution contenant du bromure KBr et du
bromate KBrO3, qui est un oxydant, celui-ci oxyde le bromure en brome.
On a les demi-réactions suivantes :

Br2 + 2 e 2 Br– E = 1, 06 V

BrO3– + 12 H+ + 10 e– Br2 + 6 H2O E = 1,52 V

Le deuxième couple oxydo-réducteur a un potentiel supérieur au 1er. Le


bromate BrO3– jouant le rôle d’oxydant capte des électrons du bromure.
En équilibrant les nombres d’électrons on a :

10 Br– 5 Br2 + 10 e–

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2 BrO3– + 12 H+ + 10 e– Br2 + 6 H2O

10 Br– + 2 BrO3– + 12 H+ 6 Br2 + 6 H2O

ou 5 Br– + BrO3– + 6 H+ 3 Br2 + 3 H2O

On peut également doser des ions I- en les oxydant en I2 par le bromate.


L’iode généré sera ensuite dosé par le thiosulfate de sodium comme
déjà décrit en iodométrie.

Application

Le pouvoir oxydant de la liqueur de brome obtenue ci-dessus est mis à


profit dans la technique analytique appelée ‘’Bromatométrie’’. C’est ainsi
que l’on dose certaines substances organiques réductrices.

Remarque:

- Avant l’addition de KI il faut attendre au moins 30 minutes pour que la


réaction soit complète entre la substance organique réductrice,
KBrO3, l’acide.
- Le brome ayant la propriété de décomposer certains colorants
organiques, grâce à quoi la solution colorée par ces substances perd
sa couleur à l’apparition du brome. Parmi ces colorants on utilise le
plus souvent le méthylorange et le méthylrouge.

IV.5.5 La Cérimétrie
Cette méthode est basée sur le pouvoir oxydant du couple Ce4+/Ce3+ E
= 1,28 à 1,78 V. C’est un oxydant de force voisine de celle du
permanganate et de celle du bicarbonate. Les avantages des solutions
cériques sont nombreux :

- Grande stabilité
- Faible coloration,

83 Chimie Analytique Générale, Prof. Dr. LUSAMBA NTUMBA S.Vinhy (PhD), UNIKIN, 2021-2022
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- Standardisation facile.
Le potentiel d’oxydation dépend de la nature de l’acide utilisé. Les sels
cériques ne sont solubles qu’en milieu acide fort, de concentration
supérieure à la molarité. En milieu faiblement acide ou neutre,
l’hydrolyse entraîne la précipitation. Les sels cériques les plus utilisés
sont :

- Nitrate céri-ammonique :
(NH4)2 Ce(NO3)6 P.M. = 548,27

- Sulfate céri-ammonique
(NH4)4 Ce(SO4)4. 2 H2O P.M. = 632,57

- Sulfate cérique anhydre Ce(SO4)2 P.M. = 332,25

On emploie comme indicateur d’oxydoréduction l’orthophénantholine


ferreuse qui est un complexe à couleur rouge lorsque le fer est sous
forme Fe2+ ; sa coloration rouge disparait lorsque le fer passe à la forme
Fe3+.

Par la Cérimétrie on peut doser les iodures, les sels ferreux, les sels
stanneux et l’eau oxygénée.

IV.6 Indicateurs de potentiel d’oxydoréduction

A l’instar des indicateurs acide-base, les indicateurs de potentiel redox


sont des substances naturelles dont la coloration de la forme oxydée
Iox est différente de celle de la forme réduite Iréd. On peut représenter
leur transformation réciproque à l’aide de l’équation suivante :

Iox + n e Iréd

Il est évident que le système constitué par Iox et Iréd représente un


couple redox. En lui appliquant l’équation de Nernst, nous obtenons :

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0.059 [𝐼𝑜𝑥]
E = E0 + 𝑙𝑜𝑔 [𝐼𝑟𝑒𝑑]
𝑛

Dans ce cas, E est le potentiel d’oxydation normal du couple considéré,


c’est-à-dire le potentiel correspondant au cas où [Iox] = [Iréd]. Si l’on
ajoute 1 ou 2 gouttes d’une solution de tel ou tel indicateur
d’oxydoréduction à une solution d’un réducteur (ou d’un oxydant), il
s’établira un rapport entre les concentrations des formes oxydée et
réduite de l’indicateur, conforme au potentiel d’oxydation de la solution.
Dans ce cas la solution acquerra une coloration correspondant au
rapport considéré.

Ox1 + Iréd Réd1 + Iox

Si l’on titre cette solution par un oxydant (ou par un réducteur)


quelconque, la valeur du potentiel d’oxydation E changera. Le rapport
[𝑂𝑋]
[𝑅𝐸𝐷]
variera également de la manière correspondante. Toutefois, tout

comme pour les indicateurs de la méthode de neutralisation, notre œil ne


peut déceler toute modification de ce rapport à travers un changement
de coloration. Si l’on admet que l’œil cesse de remarquer la présence de
l’une des formes différemment colorées de l’indicateur au moment où sa
concentration devient 10 fois plus faible que la concentration de l’autre
forme, nous obtiendrons les limites suivantes de la valeur de E dans la
zone de visage de l’indicateur d’oxydoréduction
𝟎.𝟎𝟓𝟗 𝟎.𝟎𝟓𝟗
E0 – < E0 < E 0 +
𝒏 𝒏

Pour que la teinte de l’indicateur d’oxydoréduction vire brusquement lors


du titrage et pour que l’erreur d’indicateur de titrage soit négligeable, il
est indispensable que la zone de virage de l’indicateur se trouve
comprise dans les limites du saut des potentiels sur la courbe de titrage.

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86

Dans certains cas, il est possible de se passer de ces indicateurs si la


coloration de la solution à titrer, qui a lieu par suite de la réaction est
suffisamment rapide. Ce genre de titrage sans indicateur est possible,
par exemple, dans le cas d’oxydation de différents réducteurs par le
KMnO4 en milieu acide : ion MnO4–  sa couleur violet framboise
disparaît lorsque complètement réduit en ion Mn2+.

Aussi l’oxydation de certains réducteurs par l’iode peut se faire sans


indicateurs : sa couleur brun sombre propre à l’iode disparaîtra par suite
de sa réduction en ions I–. Toutefois, la coloration des solutions d’I2
n’étant pas très intense, il est plus commode dans ce cas de titrer avec
un indicateur : une solution d’amidon, qui donne une coloration bleue
intense avec des quantités même très faibles d’iode libre.

Le tableau suivant reprend quelques indicateurs redox couramment


utilisés.

86 Chimie Analytique Générale, Prof. Dr. LUSAMBA NTUMBA S.Vinhy (PhD), UNIKIN, 2021-2022
87

Coloration E0(V)

Indicateurs IOx IRéd pour

pH =0

Rouge neutre rouge bleue Incolore +0,530

Bleu de méthylène ciel Incolore +0,240

Diphénylamine bleu-violet Incolore +0,760

O-phénanthroline-Fe2+ complexe bleu-ciel Rouge +1,140

Acide o,o-diphénylamine bleu-violet +1,260

Dicarboxylique rouge incolore +0,850

Acide diphénylamine azosulfonique violet incolore +1,080

Acide phénylanthranilique rouge-violet incolore +1,000

Pour plus de précision, lors du titrage oxydoréductimétrique, on peut


mesurer périodiquement la force électromotrice à l’aide d’un
potentiomètre. Ainsi on peut facilement déterminer le point d’équivalence
d’après l’apparition d’un saut brusque sur la courbe de la variation du
potentiel en fonction du volume de la solution ajouté ; comme illustré
dans l’exemple suivant :

IV.7 Titrage de Fe2+ par une solution de Ce4+


La réaction qui a lieu est Fe2+ + Ce4+ → Fe3+ + Ce3+

E0Fe3+/Fe2+ = 0.680V et E0Ce4+/Ce3+= 1.440V

Si l’on titre 100ml d’une solution 0.1N de Fe2+ par une solution 0.1N de
Ce4+ on atteindra le point équivalent lorsque NFeVFe = NCeVe soit 100ml
de la solution de Ce4+. Pour tracer la courbe de titrage, plusieurs points
caractéristiques peuvent être considérés.

87 Chimie Analytique Générale, Prof. Dr. LUSAMBA NTUMBA S.Vinhy (PhD), UNIKIN, 2021-2022
88

 Point initial (0ml de Ce4+ ajouté)

0.059 [𝐹𝑒 3+ ]
E = E 0
Fe3+/Fe2+ + 𝑙𝑜𝑔 comme initialement il n’y a que le
1 [𝐹𝑒 2+ ]

Fe2+ en solution, le potentiel du point de départ n’est pas défini car


[𝐹𝑒 3+ ]
= 0 et log0 n’est pas défini.
[𝐹𝑒 2+ ]

 Avant le point équivalent (10ml, 50ml, 90ml, 99ml et 99.9ml de


Ce4+ajoutés)

Tous les ions Ce4+ sont réduits en Ce3+, et les ions Fe2+ en quantité
équivalente sont oxydés en Fe3+. La concentration en Fe3+ sera NCeVCe et
celle en Fe2+ = NFeVFe - NCeVCe
0.1 𝑥 10
Ainsi après ajout de 10ml E = 0.68 + 0.059log =
′0.1 𝑥100)−(0.1𝑥10)
1
0.68+0.059log = 0.6236V
9

0.1 𝑥 50
Après ajout de 50ml = E = 0.68 + 0.059log = 0.68 +
′0.1 𝑥100)−(0.1𝑥50)

5
0.059log = 0.68
5

0.1 𝑥 90
Après ajout de 90ml E = 0.68 + 0.059log = 0.68 +
′0.1 𝑥100)−(0.1𝑥90)
9
0.059log = 0.736
1
0.1 𝑥 99
Après ajout de 99ml E = 0.68 + 0.059log = 0.68 +
′0.1 𝑥100)−(0.1𝑥99)
9.9
0.059log = 0.797V
0.1
0.1 𝑥 99.9
Après ajout de 99.9ml E = 0.68 + 0.059log = 0.68 +
′0.1 𝑥100)−(0.1𝑥99.9)
9.99
0.059log = 0.857V
0.01

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89

 Au point équivalent (100ml de Ce4+ajoutés)


0 0
𝐸𝑒 𝐶𝑒+𝐸𝐹𝑒 1.44+0.68
Eéq = = = 1.06V
2 2
 Après le point équivalent (110ml de Ce4+ajoutés)
NCexVCe − NFexVFe
La concentration en Ce4+ sera =
𝑉𝐶𝑒+𝑉𝐹𝑒
0.1 𝑥 110−0.1𝑥100 0.1𝑥100
= 0.00476 et celle en Ce3+ = = 0.091
110+100 210
0.00476
E = 0.68 + 0.059log = +1.43V
0.091
La courbe de titrage redox a l’allure suivante
E

V (Volume de solution de Ce4+ ajouté)

EXERCICES

1. Dans le couple Fe2+/Fe, quel est l’oxydant ? Le réducteur ? Ecrire la


demi-réaction redox associée à ce couple

2. Trouver les réducteurs dans la liste suivante : I2, Cu2+, S2O32- ; H2

3. Ecrire les demi-réactions redox correspondant aux couples suivants :


Al3+/Al ; MnO4-/Mn2+ ; S4O62-/S2O32-

89 Chimie Analytique Générale, Prof. Dr. LUSAMBA NTUMBA S.Vinhy (PhD), UNIKIN, 2021-2022
90

4. Peut-i y avoir à priori une réaction redox entre les espèces ci-
dessous ?

a. MnO4- et Zn2+

b. MnO4- et Fe2+

c. I- et Zn

d. S2O32- et I2

5. Ecrire l’équation de la réaction d’oxydoréduction entre les espèces


chimiques suivantes

a. H+ et Zn (couple Zn2+/Zn)

b. I2 et S2O32-

c. MnO4- et Sn2+ (Sn4+/Sn2+)

d. Al et Zn+2 (couple Al3+/Al)

6. On effectue l’oxydation d’une solution de thiosulfate de sodium


(Na2S2O3) par une solution de sulfate de fer (III).

Quels sont les ions présents dans chacune des solutions ? Quel est
l’oxydant ? Quel est le réducteur ? Ecrire l’équation de la réaction quoi a
lieu.

7. L’eau oxygénée H2O2 vendue en pharmacie est une solution de


peroxyde d’hydrogène. Quand on verse dans l’eau oxygénée acidifiée
par l’acide sulfurique, une solution de permanganate de potassium, on
observe un dégagement des bulles gazeuses. On connait les couples
redox O2/H2O2 et MnO4-/Mn2+. Quelle est la nature du gaz dégagé ?
Ecrire l’équation de la réaction redox qui s’effectue.

90 Chimie Analytique Générale, Prof. Dr. LUSAMBA NTUMBA S.Vinhy (PhD), UNIKIN, 2021-2022
91

8. On donne les couples redox H+/H2 et Zn2+/Zn. Dans erlenmeyer, on


introduit 6,54 g de poudre de Zinc et 100 mL d’une solution d’acide
chlorhydrique de concentration 1,0 mol.L-1

a. Ecrire l’équation de la réaction qui s’effectue

b. Quel est le réactif limitant ?

c. Quel est le volume de gaz dégagé ?

d. Même question si on avait introduit 6,54 g de poudre de zinc dans


400 mL de la solution d’acide chlorhydrique.

NB : volume molaire Vm = 24L.mol-1

9. L’acide oxalique existe dans l’oseille et les épinards ; c’est le


réducteur du couple CO2/H2C2O4 (en milieu acide). Ecrire la demi-
réaction redox pour ce couple. Dans une solution d’acide oxalique
(solution incolore), on ajoute progressivement une solution de
permanganate de potassium (KMnO4 coloration violette), indiquez en le
justifiant, ce que l’on observe au cours de cette opération.

91 Chimie Analytique Générale, Prof. Dr. LUSAMBA NTUMBA S.Vinhy (PhD), UNIKIN, 2021-2022
92

CHAPITRE V EQUILIBRE DE COMPLEXATION

V.1 Définition des complexes

Les complexes peuvent être considérés comme des associations


formées entre un ou plusieurs ions métalliques d’une espèce donnée et
des ions ou molécules, minéraux ou organiques.

Il s’agit donc d’un édifice poly atomique constitué d’un ion métallique
(cation central) auquel sont liés des molécules ou des ions appelés
ligands ou coordinats.

Exemples : [Cu(NH3)2]2+, [Ag(NH3)2]+, [K4Fe(CN)6], [Co(NO2)(NH3)2]

Ces associations étant telles qu’en solution certaines réactions ioniques


des constituants ne se produisent plus. On dit alors que ces constituants
sont masqués à certains de leurs réactions habituelles.

L’ion complexe TETRAIODOMERCURATE [HgI4]2– se forme par


dissolution de l’iodure de mercure II (HgI2) dans une solution d’un iodure
alcalin ou en ajoutant une quantité suffisante d’ions iodure I– à une
solution de sel mercurique. On constate alors que l’oxyde mercurique
HgO ne précipite plus par ajout des ions OH- dans la solution de l’ion
complexe tétraiodomercurate.

L’ion complexe tétraaminocuprate [Cu (NH3)4]2– se forme en ajoutant une


quantité suffisante d’ammoniaque à une solution de sel de cuivre II.
L’alcalinisation par la soude ne produit pas de précipité d’hydroxyde
cuivrique (Cu (OH)2).

Les complexes des cations métalliques des 4ème, 5ème et 6ème groupes se
forment par addition à leur solution de l’EDTA (Acide Ethylène Diamine
Tétra Acétique ou complexon III). Souvent on utilise le sel di sodique de

92 Chimie Analytique Générale, Prof. Dr. LUSAMBA NTUMBA S.Vinhy (PhD), UNIKIN, 2021-2022
93

l’EDTA. Dans la solution obtenue, les cations comme Mg2+, Ca2+, Ba2+ et
Sr2+ peuvent être caractérisés sans risque d’interférence d’autres ions
métalliques.

V.2 Atome central et ligands

V.2.1 Atome ou ion central

L’ion métallique est souvent un élément de transition (Cu2+, Fe2+, Fe3+,


Co2+, Ni2+) ; mais les ions comme Ca2+, Zn2+, Mg2+ et Ag+ donnent aussi
des complexes. D’une façon générale, ces ions sont des accepteurs des
doublets électroniques.

V.2.2 Les ligands ou coordinats

Les ligands sont des molécules ou des ions possédant au moins un


doublet électronique libre comme par exemple OH-, Cl-, I-, Br-, SO42-, CO,
NO, H2NCH2CH2NH2, NH3 …

Les ligands liés à l’atome central par une seule liaison sont appelés
ligands monodentates ou mono dentés. C’est le cas de NH3 Cl- …

Les ligands liés à l’atome central par plusieurs liaisons sont appelés
ligands polydentates ou poly dentés. Ces genres de ligands sont des
ligands chélateurs et les complexes qu’ils forment sont appelés des
chélates.

Exemples : H2NCH2CH2NH2 Ethylène diamine est un ligand bidentate. Il


peut former 2 liaisons par coordinence grâce aux 2 doublets libres sur
les 2 atomes d’azote.

L’ion Ethylène diamine tétra acétique (EDTA)

93 Chimie Analytique Générale, Prof. Dr. LUSAMBA NTUMBA S.Vinhy (PhD), UNIKIN, 2021-2022
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OOCH2C CH2COO
H2
N H2C C N

OOCH2C CH2COO

Cet ion est noté Y4- il est souvent appelé COMPLEXON III. Il forme des
complexes stables avec la plupart des ions métalliques.

Le nombre de liaisons formées entre l’ion central et les ligands est


appelé indice de coordination ou coordinence, le plus souvent il est
égal à 6 ; mais il peut aussi prendre les valeurs 2,4 ou 8. Les liaisons
sont de différents types, mais, fréquemment, il s’agit de liaisons de
coordination ou semi-polaires ; dans ce cas, l’ion central se comporte
comme acide de Lewis, accepteur de doublet électronique et le ligand
comme une base de Lewis, donneur de doublet électronique.

La charge du complexe est égale à la somme algébrique des charges


des ions coordinateurs et des coordinats qui constituent le complexe.
Les complexes peuvent être :
- Des ions positifs comme [Cu (NH3)4]2+ On parle d’un complexe
cationique
- Des ions négatifs comme [HgI4]2– on parle d’un complexe
anionique
- Des molécules neutres que le complexe diméthylglyoxime-nickel.

94 Chimie Analytique Générale, Prof. Dr. LUSAMBA NTUMBA S.Vinhy (PhD), UNIKIN, 2021-2022
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O O
H3C C N
Ni N C CH3

H3C C N N C CH3

OH OH

On représente habituellement les molécules ou ions complexes entre


crochets.

V.3. Nomenclature des complexes

Un certain nombre de règles sont utilisées pour nommer les complexes

V.3.1 Pour un complexe anionique

 On cite d’abord l’anion complexe suivi de la préposition de puis on


mentionne le nom du cation

 Le nom du métal central prend la terminaison ate

Exemple : K2[CoCl4] = Tétrachlorocabaltate de Potassium

 S’il y a plusieurs ligands, on nomme d’abord les ligands négatifs


(anions, par ordre alphabétique) chacun prenant la terminaison O.

Exemples:
Cl– : Chloro OH– : Hydroxo

CO32- : Carbonato CN– : Cyano

S2O32– : Thiosulfato SCN–: Thiocyanato

 On nomme ensuite les ligands neutres puis les ligands positifs. Ils
conservent leurs noms sauf H2O et NH3, CO, NO qui sont désignés
respectivement par aqua et amine, carbonyle et nitrosyle.
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Le nombre de ligands est indiqué par le préfixe : mono, di, tri, tétra,
penta, hexa,

 Le nom de l’atome central est suivi de son étage d’oxydation en


chiffre romain indiqué entre parenthèse.
Exemples :

[Fe (CN)6]3– est l’ion hexacyano ferrate (III)

[Cu (Cl4)]2– est l’ion tétrachloro cuprate (II)

[Fe (CN)6]4– est l’ion hexacyanoferrate (II)

V.3.2 Pour un complexe cationique ou neutre

 L’ion central garde son nom

 Les ligands anioniques prennent la terminaison O

 Les ligands neutres conservent leurs noms sauf H2O et NH3, CO,
NO sont désignés respectivement par aqua et amine, carbonyle
et nitrosyle

Exemples

[Ni (NH3)4 (H2O)2]++ est l’ion tétrammine diaqua nickel (II).

[Al (H2O)6]3+ est l’ion hexayaqua aluminium (III).

[Cu(NH3)4] 2+ est l’ion tétraammine cuivre (II).

[Fe (SCN)]2+ est l’ion Thiocyanato fer (III).

[Co (NH3)5Cl]++ est l’ion chloropentammine cobalt (III).

[Fe (CO)5] complexe neutre pentacarbonyle Fer (II) ou Fer (III).

96 Chimie Analytique Générale, Prof. Dr. LUSAMBA NTUMBA S.Vinhy (PhD), UNIKIN, 2021-2022
97

V.4 Stabilité des complexes

Soit un complexe quelconque que nous notons MLn formé de n


molécules du ligand L et d’un ion central M. Ce complexe peut se
dissocier selon l’équilibre suivant :

MLn-1 L
MLn MLn-1 + L avec Kd1 =
MLn

Un second équilibre de dissociation peut avoir lieu, puis un troisième et


un quatrième ainsi de suite

MLn-2 L
MLn-1 MLn-2 + L avec Kd2 =
MLn-1

De telle sorte que l’équilibre global sera :

n
M L
MLn M + nL avec Kd =
MLn

avec Kd = constante de dissociation globale Kd = Kd1xKd2 x Kd3x….xKdi

On notera que plus Kd est grand, plus le complexe se dissocie facilement


et plus il est instable. Ainsi le complexe le plus stable est celui qui
possède le Kd le plus petit.

Comme nous l’avons fait pour les acides et les bases, on utilise les pK d.
Pour un complexe donné plus pKd est grand (Kd faible) plus le
complexe est stable.

97 Chimie Analytique Générale, Prof. Dr. LUSAMBA NTUMBA S.Vinhy (PhD), UNIKIN, 2021-2022
98

A l’inverse des constantes de dissociation, on peut définir pour un


𝟏
complexe donné, sa constante de formation β =
𝟏𝟏

V.5 Diagramme de prédominance des espèces pour les complexes

Considérons les complexes suivants formés par l’ion Cu2+ et le NH3 :


Cu(NH3)2+,: Cu(NH3)22+, : Cu(NH3)32+, : Cu(NH3)42+ dont les équilibres de
dissociations sont :

Cu(NH3)2+ Cu2+ + NH3 pKd1= 4.1

Cu(NH3)22+ Cu(NH3)2+ + NH3 pKd2= 3.5

Cu(NH3)32+ Cu(NH3)22+ + NH3 pKd3= 2.9

Cu(NH3)42+ Cu(NH3)32+ + NH3 pHd4= 2.2

Le diagramme de prédominance des espèces (ions complexes) peut être


ainsi représenté en fonction de la concentration en NH3

Cu(NH3)42+
2+ Cu(NH3)2+ 2+ Cu(NH3)32+
Cu Cu(NH3)2

NH3
pKd2 pKd3 pKd4
pKd1

V.6 Application analytique de l’équilibre de complexation

V6.1 Introduction

La formation des complexes peu solubles permet de doser


gravimétriquement les ions métalliques présents dans une solution. Ainsi

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99

on peut doser gravimétriquement les ions Ni2+ par précipitation du


complexe diméthylglyoxime-Ni comme nous l’avons fait pour
l’argentimétrie.

La formation des chélates métalliques colorés et peu solubles dans l’eau


mais solubles dans des solvants organiques peu polaires permet de
doser par spectrophotométrie des ions métalliques correspondants.

Toutefois, les applications analytiques les plus importantes sont fondées


sur la mise en œuvre des méthodes par titrage volumétrique qui
consistent à mettre en présence des quantités équivalentes de métal et
de complexant, le point d’équivalence étant déterminé à l’aide
d’indicateurs spécifiques.

Les plus importantes de ces méthodes sur la formation des complexes


chélates avec l’EDTA. L’intérêt résulte d’une part du vaste domaine
d’application, car, à l’exception des alcalins, tous les autres ions
métalliques forment des complexes avec l’EDTA et peuvent être dosés
grâce à ce réactif.

V.6.2 Expression des concentrations en molarité des solutions


d’EDTA
Si l’on considère les équations de formation des chélates de l’E.D.T.A.,
on constate que leur stœchiométrie fait intervenir un ion-gramme Y4–
pour un ion-gramme métallique, quelle que soit la valence de ce dernier ;
l’application de la relation de titrage N1V1 = N2V2 est donc possible.

Il est donc inopportun de définir un équivalent-gramme qui pourrait être


différent de celui classiquement défini pour les réactions acide – base,
d’oxydo-réduction ou de précipitation (pour Hg2+ par exemple,

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100

équivalent-gramme serait égal à un ion-gramme Hg2+, alors qu’il l’est à


1/2 ion-gramme en oxydimétrie)

C’est pourquoi dans les méthodes fondées sur la formation de chélates,


les concentrations des solutions, sont exprimées en molarité.

V.6.3 Etalons
L’EDTA ou complexon III, Na2H2Y. 2 H2O (PM = 372,2) est livré très
pur et constitue un étalon primaire s’il est maintenu quelques heures à
80C avant son emploi.

Des solutions de titre en ions métalliques peuvent être préparées à partir


des sels suffisamment purs et stables ou en partant directement du
métal. On peut citer, à titre d’exemple :

– Les solutions d’ions Ca2+, préparés par dissolution de CaCO3 dans


une quantité minimale de HCl,
– Les solutions d’ions Zn2+, préparées par dissolution de Zn dans une
quantité minimale de HCl.

V.6.4 Solutions titrées


On utilise des solutions de titre compris entre 0,1 M et 0,001 M, les
moins concentrées étant généralement préparées par dilution des
solutions 0,1 M.

Leur préparation proprement dite ne présente aucune difficulté


particulière, mais il faut insister sur la nécessité d’éviter toute souillure
par des ions métalliques étrangers pouvant être apportés par l’eau
distillée et la verrerie utilisées.

Il convient donc de vérifier la pureté de l’eau distillée (et en particulier


l’absence d’ions Cu2+ dans l’eau obtenue par distillation dans un appareil
en cuivre) et de soigneusement laver puis rincer à l’eau distillée la
100 Chimie Analytique Générale, Prof. Dr. LUSAMBA NTUMBA S.Vinhy (PhD), UNIKIN, 2021-2022
101

verrerie. Il faut enfin éviter que les récipients dans lesquels sont
conservées les solutions titrées et les réactifs cèdent à la longue, des
ions métalliques. C’est pourquoi il est conseillé d’utiliser dans ce but des
récipients en polyéthylène.

V.6.5 Détection du point d'équivalence

Il est détecté par l’emploi d’indicateurs spécifiques de métaux. Des


méthodes spectrophotométrique, fondées sur les différences
d’absorption des espèces en présence (métal, chélateur et chélate) à
une longueur d’onde déterminée, sont généralement utilisables.

Les indicateurs spécifiques de métaux sont des composés qui changent


de coloration lorsqu’ils sont en présence d’ions métalliques à
concentration suffisante. Ils se comportent comme des complexants et,
plus généralement, comme des chélateurs et leur changement de
couleur est dû au fait que la forme non complexée, ionique, possède
une couleur différente de celle de la forme complexée.

On distingue : Les indicateurs dont l’anion est coloré, dits ‘’indicateurs


métallochromes’’ et ceux fonctionnant comme indicateur de pH grâce
aux colorations différentes des formes anioniques Hn–1I–, ..., In– résultant
des dissociations successives de l’acide HnI.

HnI H+ + Hn–1I–

HI(n–1) H+ + Hn–1I–

Le fonctionnement en tant qu’indicateur de métaux est dû aux


colorations différentes des formes non métalliques (chélateur libre) et
métalliques (chélatées) par exemple pour des cations divalents,  MI (n–2)–
,  HMI (n–3)–, ...Les changements de colorations sont, d’une manière

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102

générale, consécutifs à une modification de la structure électronique par


suite de la perte de protons H+ ou de l’introduction du métal.

A ce groupe, appartiennent :

 Des dérivés azoïques, tel le noir ériochrome T, indicateur tout


particulier des ions Mg2+.
O O
O Mg O

HO3S N N HO3S N N

+ Mg2+

O 2N O 2N

 De nombreux autres indicateurs azoïques sont utilisés, en


particulier le calcon et l’indicateur de Patton et Reader, sensibles
aux ions Ca2+, le
 P.A.N pour les ions Hg2+ et Cu2+, le zincon pour les ions Zn2+.
 Des phtaléines et sulfonephtaléines, telle la calcéine, indicateur
des ions Ca2+.
 Des dérivés du triphénylméthane comme l’aluminon, indicateur des
ions Al3+.
 Divers composés, enfin, parmi lesquels la murexide ou purpurate
d’ammonium, pentacide indicateur des ions Ca2+, Co2+, Ni2+, Cu2+
en particulier :
O O

HN NH

H
O N O

HN NH

O O

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103

Les indicateurs dont l’anion est incolore. Ce sont des complexants, tels
les anions thiocyanate et sulfosalicylate, utilisés comme indicateurs des
ions Fe3+. Dans ce type d’indicateurs, c’est l’ion métallique qui constitue
le chromatophore.

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104

TABLE DES MATIERES


INTRODUCTION..................................................................................... 1

CHAPITRE l NOTIONS ET EXPRESSIONS DE CONCENTRATIONS ... 6

I.1 Généralités ...................................................................................... 6

I.2 Mesure des quantités de matière .................................................... 7

I.2.1 Expression des quantités de matière ......................................... 7

I.2.2 Quantité de matière dans l’atmosphère (composition de


l’atmosphère) ..................................................................................... 7

I.2.3 Quantités de matière dans les eaux ........................................... 8

I.2.4 Composition des produits alimentaires ...................................... 8

I.3 Détermination des quantités de matière .......................................... 8

I.3.1 A partir de la masse du produit .................................................. 8

I.3.2 A partir du volume d’un liquide ................................................... 9

I.3.3 A partir de la concentration molaire ......................................... 10

I.3.4 A partir du volume d’un gaz ..................................................... 11

I.3.5 Le titre massique ..................................................................... 11

I.3.6 Concentration Molale ou molalité (m) ...................................... 12

I.3.7 Concentration Normale ou Normalité (N) ................................. 12

I.3.8 Les pourcentages .................................................................... 15

I.3.9 Les solutions commerciales ..................................................... 16

I.4 Dilution .......................................................................................... 17

I.4.1 Dilution par ajout de l’eau ........................................................ 17

I.4.2 Dilution par mélange de solutions ............................................ 18

I.5 Exercices....................................................................................... 18

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105

CHAPITRE II EQUILIBRE ACIDE – BASE ............................................ 22

II.1 Définitions .................................................................................... 22

II.1.1 Selon Arrhenius ...................................................................... 22

II.1.2 Théorie de Bronsted ............................................................... 23

II.1.3. Définition de Lewis ................................................................ 24

II.2 Les couples acide/base et la demi-équation acido-basique .......... 24

II.3 L’équivalent-gramme d’un acide et d’une base ............................. 25

II.4. Force des acides et des bases .................................................... 26

II.5 Notion de pH .............................................................................. 28

II.5.1. Fondements........................................................................... 28

II.5.2. pH des solutions d’acides forts et des bases fortes ............... 29

II.5.3. pH des acides et bases faibles .............................................. 30

II.5.4 pH des mélanges des acides .................................................. 31

II.5.5 pH des Solutions tampons .................................................... 33

II.5.6 pH des ampholytes ............................................................... 34

II.6 Hydrolyse des sels ....................................................................... 35

II.6.1 Généralités sur les sels........................................................... 35

II.6.2 Différents types de sels........................................................... 35

II.6.3 pH de solutions de différents types de sels ............................. 38

II.7 Domaine de prédominance des espèces acido-basique ............... 39

II.8 Les réactions acido-basiques ....................................................... 40

II.9 Prévision des réactions acide-base .............................................. 41

II.10 Réaction de neutralisation ......................................................... 41

II.10.1 Courbes Neutralisation d’un acide fort par une base forte .... 42

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106

II.10.2 Courbes de neutralisation d’une base forte par un acide fort 45

II.11 Le principe des dosages ............................................................. 47

II.11.1 Doser une espèce chimique ................................................. 47

II.11.2 Les méthodes de dosage...................................................... 47

II.11.3 La réaction de dosage et l’équivalence ................................. 48

II.12 Indicateurs colorés .................................................................... 49

II.12.1Définition................................................................................ 49

II.12.2 Zone de virage d’un indicateur acide – base ......................... 50

II.12.3 Utilisation des indicateurs colorés ......................................... 51

EXERCICES ...................................................................................... 52

CHAPITRE III EQUILIBRE DES COMPOSES PEU SOLUBLES .......... 54

III.1 Définitions ................................................................................... 54

III.2. Solubilité des sels – Règles empiriques ..................................... 56

III.3 Facteurs susceptibles de modifier la solubilité S d’un composé.. 57

III.3. 1 La température ........................................................................ 57

III.3.2 Etat physique du composé..................................................... 57

III.3.3 Influence d’autres substances dissoutes................................ 58

III.4 Applications analytiques de l’équilibre de précipitation ................ 59

III.4.1 Analyse qualitative ................................................................ 59

III.4.2 Analyse quantitative .............................................................. 60

CHAPITRE IV EQUILIBRE D’OXYDO – REDUCTION......................... 65

IV.1. Généralités................................................................................. 65

IV.2. Etages d’oxydation ou nombre d’oxydation ................................ 67

106 Chimie Analytique Générale, Prof. Dr. LUSAMBA NTUMBA S.Vinhy (PhD), UNIKIN, 2021-2022
107

IV.2.1 Règles utilisées pour attribution des degrés d’oxydation aux


molécules poly atomiques ............................................................... 67

IV.2.2 Pertinence du nombre d’oxydation en chimie ....................... 69

IV.3 Forces des oxydants et de réducteurs ........................................ 74

IV.4. Domaine de prédominance des espèces en fonction du potentiel


redox .................................................................................................. 75

IV.5 Applications analytiques de l’équilibre de d’oxydoréduction ........ 76

IV.5.1 Manganimétrie ...................................................................... 77

IV.5.2 Iodométrie ............................................................................. 79

IV.5.3 La Bichromatométrie ............................................................. 81

IV.5.4 Bromatométrie ....................................................................... 82

IV.5.5 La Cérimétrie ......................................................................... 83

IV.6 Indicateurs de potentiel d’oxydoréduction .................................. 84

IV.7 Titrage de Fe2+ par une solution de Ce4+ ..................................... 87

EXERCICES ...................................................................................... 89

CHAPITRE V EQUILIBRE DE COMPLEXATION.................................. 92

V.1 Définition des complexes ............................................................. 92

V.2 Atome central et ligands ............................................................... 93

V.2.1 Atome ou ion central .............................................................. 93

V.2.2 Les ligands ou coordinats ....................................................... 93

V.3. Nomenclature des complexes ..................................................... 95

V.3.1 Pour un complexe anionique .................................................. 95

V.3.2 Pour un complexe cationique ou neutre ................................. 96

V.4 Stabilité des complexes ............................................................... 97

107 Chimie Analytique Générale, Prof. Dr. LUSAMBA NTUMBA S.Vinhy (PhD), UNIKIN, 2021-2022
108

V.5 Diagramme de prédominance des espèces pour les complexes .. 98

V.6 Application analytique de l’équilibre de complexation................... 98

V6.1 Introduction ............................................................................. 98

V.6.2 Expression des concentrations en molarité des solutions


d’EDTA ............................................................................................ 99

V.6.3 Etalons ................................................................................. 100

V.6.4 Solutions titrées .................................................................... 100

V.6.5 Détection du point d'équivalence .......................................... 101

108 Chimie Analytique Générale, Prof. Dr. LUSAMBA NTUMBA S.Vinhy (PhD), UNIKIN, 2021-2022

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