Contre Lheresie Romaine Fatima

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Les apparitions à Fatima et l’orthodoxie

“En effet, un moment viendra où certains ne voudront plus écouter l’enseignement


juste. Mais ils suivront plutôt leurs désirs. Ils feront appel à une foule de maîtres qui
leur diront ce qu’ils ont envie d’entendre. Ils fermeront leurs oreilles à la vérité et ils
les ouvriront pour écouter des histoires fausses.” 2 timothée 4:3-4

Selon les revendications des catholiques romains, entre mai et octobre 1917, la
mère de dieu est apparue 6 fois à 3 enfants : lucia, jacinta et francisco dans village
portugais nommé fatima. Les premières apparitions attirèrent très peu d’attention,
mais au moment de la dernière apparition jusqu'à 50 000 personnes étaient
présentes; à ce moment beaucoup de personnes ont affirmé avoir vu le soleil danser
dans le ciel « to ses the Sun dance in the sky », mais à aucun moment personne
d’autre que les trois enfants n’a vu la personne qui apparaissait.
Au cours des années, beaucoup d’orthodoxes ont exprimé un intérêt à ces
apparitions, premièrement à cause des prédictions à propos de la conversion de la
Russie qui fut l’objet d’une des apparitions. Cela fut frappant et significatif pour
beaucoup qu’une manifestation de la Theotokos s’est produit en même temps que la
révolution bolchevik en Russie; ils espéraient de cela que la Theotokos indiquait un
moyen par lequel la Russie pouvait être libérée de la domination communiste. Ainsi,
Tatiana Goricheva, une orthodoxe opposante au communisme et exilé de l’union
soviétique, raconte comment elle a appris au sujet de Fatima et parle de remplir les
instructions de la Theotokos à Fatima pour la conversion de la Russie (voir la note
en bas de page).
Cependant, quand on examine les événements de Fatima en détail, il s’avère qu’ils
ne portaient pas particulièrement sur la Russie, mais plutôt, ils ont présenté ou
réaffirmé un certain nombre de doctrines catholiques. Il faut considérer ces
enseignements comme un tout afin de déterminer comment un chrétien orthodoxe
devrait voir l’ensemble de l’événement.
Il convient de noter qu’il y a un nombre surprenant de divergences dans les rapports
des conversions entre les enfants et l’apparition, soulevant la possibilité d’une
corruption ultérieure ou de modifications dans les textes. Le texte suivi dans ce
document est en grande partie celui présenté par Sœur Lucie, l’un des trois enfants,
dans ses mémoires.

Qui est réellement apparu ?

Premièrement, personne ne sait qui est apparu à Fatima. Dans la première


apparition, l’apparition n’a fait aucune revendication d’être la theotokos. Jacinta l’a
premièrement identifié comme la Vierge Marie, mais Lucia était initialement
dubitative de qui était l’apparition. Dans les dernières apparitions, l’apparition n’a pas
toujours spécifiquement revendiqué être la mère de dieu, mais à plutôt parler en son
nom, assez curieusement « notre dame du rosaire » et « l’immaculée ♡ de marie ».
Dans la 5e apparition, l’apparition dit à l’enfant : « en octobre, notre seigneur viendra
tout comme notre dame des douleurs et notre dame de Carmel. Saint joseph
apparaitra avec l’enfant jésus pour bénir le monde. » Ceci sonne étrange à nos
oreilles car il semble presque induire que ces « dames » sont des personnes
différentes.

Qu’est-ce qui fut enseigné ?

Les doctrines présentées par les apparitions sont frappantes, car elles renforcent la
plupart des innovations les plus inhabituelles et extrêmes du récent catholicisme
romain. Cela inclut :

La dévotion au ♡ immaculée de marie :

Le premier but de l’apparition était d’encourager la dévotion au soi- disant ♡


immaculée de marie. Dans la seconde apparition, l’apparition disait « jésus souhaite
vous utiliser pour me faire connaître et me faire aimer. Il veut établir dans le monde
la dévotion au ♡ immaculée. » cette pratique dévotionnelle est liée au culte du sacré
♡ de jésus. Au 12e siècle, une révolution s’est produite dans les pratiques
dévotionnelles de l’église catholique romaine; cette révolution fut inspirée par les
prêches de bernard de clairveaux et diffusé largement par François d’assise.

Comme l’attention a été déplacée de notre rédemption par la Résurrection du


Seigneur à une focalisation sur la Passion du Seigneur, un élément érotique a été
introduit dans le culte et la dévotion privée. Le Seigneur en vint à être considéré
comme un compagnon, un ami, ou même un mari/amant, comme en témoigne
l’imagerie du mariage qui a été introduit dans le monachisme occidental (en
prononçant leurs voeux, les nones passaient par une sorte de cérémonie de
mariage, complétée avec des robes de mariés, des alliances etc avec le seigneur
comme marié). Cette nouvelle dévotion a souligné l’union individuelle de l’adorateur
avec l’Amant mystique, se concentrant sur la douleur de la souffrance du Seigneur
et essayant d’éveiller des sentiments émotionnels en se concentrant sur sa vie
terrestre.

Parmi les manifestations de cette nouvelle approche du culte figurent la fête du


Saint-Nom, les dévotions particulières aux Cinq Plaies du Christ, le Chemin de
Croix, les méditations assignées aux décennies du Rosaire, la « crèche » de Noël et
la dévotion à l’Enfant Jésus » en général, et le culte du Sacré-Cœur de Jésus. Ce
dernier culte se concentre sur une partie du corps physique de notre Seigneur et
sépare efficacement le culte de la nature humaine du Christ de sa nature divine;
c’est pourquoi il n’a jamais trouvé d’acceptation dans l’Église orthodoxe, qui
enseigne à ses enfants à adorer le Seigneur dans son unité divine-humaine, non
dans chacune des natures séparées. L’orthodoxie a également maintenu une
approche dévotionnelle beaucoup plus sobre et objective au Seigneur, en évitant la
sensualité, la sentimentalité et l’émotivité. Malheureusement, comme la doctrine
catholique romaine de marie a évolué dans les récents siècles, elle a essayé de
mettre en parallèle chaque attribut du Christ avec un en Marie, allant même jusqu’à
l’extrême en l’appelant la « Co-Rédemptrice » du monde et en suggérant qu’elle
participe d’une certaine manière au sacerdoce du Christ. La dévotion au Cœur
Immaculé de Marie est un autre exemple de cette tendance, parallèle au culte du
Sacré-Cœur de Jésus.

Mais si le culte du Sacré-Cœur est trop dangereusement surchargé d'émotions, de


sentimentalité et de sensualité pour être acceptable à l’orthodoxie, que
pouvons-nous dire d’une extension de ce culte à la Theotokos? Le problème ici est
que le catholicisme romain a perdu le concept orthodoxe de la déification de tous
ceux qui participent à la grâce créatrice, sanctifiante et incréée de Dieu. L’Eglise
Militante et l'Église Triomphante - tous, en effet, qui luttent dans la vie qui est dans le
Christ - participent à l’œuvre rédemptrice du Christ. Ils sont « une génération choisie,
un royaume sacerdotal, une nation sainte ».

Lorsque la doctrine orthodoxe de la grâce, du salut et de la déification de l’Église est


abandonnée pour une doctrine charnelle, erronée et déformée, alors, inévitablement,
les dislocations et les aberrations théologiques apparaîtront également en ce qui
concerne les doctrines du sacerdoce et de la rédemption. Cela est particulièrement
évident en ce qui concerne la position de la Theotokos dans le catholicisme romain,
où son culte commence clairement à la frontière de la Mariolâtrie. Il est encore plus
répréhensible lorsque des parties particulières de Marie sont distinguées pour une
dévotion particulière.
Dans l’antiquité, il y avait deux sectes hérétiques, les Antidico Marianites et la
Collyridiens. Le premier a refusé d' honorer la Theotokos et à renier sa virginité
perpétuelle, la seconde l’a rendue égale à Dieu. Concernant ce dernier, St. Épiphane
de Chypre écrit que « certaines femmes ont fait des petits pains et les ont offerts au
nom de marie dans les rites religieux effectués par des femmes... et dans Seikima,
les villageois offrent sacrifices au nom du Maiden (theotokos). » L’Eglise orthodoxe
s’efforce toujours de servir la vérité, ne déviant ni vers la droite ni vers la gauche,
mais marchant sur le chemin droit et étroit qui conduit au Royaume des Cieux. Saint
Epiphane écrit que les deux extrêmes reflétés dans les doctrines et les pratiques de
ces deux sectes mentionnées ci-dessus sont « les enseignements des démons. « Le
mal qui vient de ces deux hérésies est égal », écrit-il.

Nous pouvons voir que, en ce qui concerne les Theotokos, les protestants ont
tendance à refléter les points de vue des Antidico Marianites, alors que les
catholiques romains modernes, qui dans les extrêmes du piétisme promulguent des
idées telles que celle de « Co-Rédemptrice », sont clairement des Collyridiens.
L’orthodoxie adhère à la voie du milieu, vénérant la Theotokos comme la plus sainte
des créatures de Dieu et déversant l’amour pour elle, mais ne la déshonorant pas en
l'exaltant faussement à une égalité imaginaire avec son Divin Fils. En honorant sa
pureté et sa sainteté et en imitant dans nos propres vies son obéissance totale à
Dieu, nous montrons notre véritable dévotion à son égard.

La tendance catholique romaine à rendre Marie égale au Seigneur se manifeste


dans la seconde apparition à Fatima, lorsque l’apparition a promis le salut à tous
ceux qui pratiquent la dévotion au Cœur Immaculé : « À tous ceux qui embrassent la
dévotion à mon Cœur Immaculé, je promets le salut et leurs âmes seront aimés par
Dieu comme des fleurs placées sur le chemin qui vous mènera à Dieu. »
Lors de la troisième apparition, l’apparition a montré aux enfants une vision de
l’enfer, et puis dit, « Vous avez vu l’enfer où les âmes des pauvres pécheurs vont.
Pour les sauver, Dieu veut établir dans le monde la dévotion au ♡ Immaculé. » Dans
la même apparition, ont dit aux enfants qu’il y aura la paix si les gens faisaient ce
que l’apparition leur commandait.

Une des déclarations les plus frappantes attribuées à l’apparition se trouve dans la
première apparition. Il y a un désaccord dans les sources sur le libellé de la
déclaration, mais certaines versions disent que les gens doivent souffrir comme un
moyen de rembourser le Cœur Immaculé de Marie pour leurs péchés et leurs
offenses. Comme le montrent ces sources, en la première apparition, l’apparition «
Souffrirez-vous pour obtenir la conversion des pécheurs, pour réparer les
blasphèmes, ainsi que tous les offenses commises contre le ♡ immaculé de marie ?
» Dans le troisième comparution, celle où la conversion de la Russie est
mentionnée, l’apparition dit aux enfants, « Sacrifiez-vous pour les pécheurs, et dites
beaucoup de fois, surtout quand vous faites un sacrifice : O Jésus, c’est par amour
pour vous, pour la conversion des pécheurs, en réparation des péchés commis
contre le Cœur Immaculé de Marie.»

Mais nos péchés ne sont pas commis contre le Theotokos, ou son cœur; ils sont
commis contre Dieu, et c’est à Lui que nous devons demander pardon. C’est devant
lui que nous devons nous repentir. Certes, le Theotokos souffre quand elle
contemple notre péché et notre désobéissance. En réalité, non seulement la
Theotokos, mais tous les saints - en fait toute la création - « gémissements et
douleurs » à cause des péchés de l’humanité. Comme le dit le fils prodigue : « Père,
j’ai péché contre le ciel et devant toi. » Mais en fin de compte, Dieu est Celui qui a le
pouvoir de pardonner nos péchés. Car « qui peut pardonner les péchés, sauf Dieu
seul ? » (Mc 2, 7)
Dire donc que nous devons « réparer les péchés commis contre le Cœur Immaculé
de Marie » la met littéralement à la place de Dieu, c’est-à-dire répéter le blasphème
de Satan qui veut que nous adorions la création plutôt que le Créateur. En outre,
dans ces cas, l’apparition parle dans la langue des scolastiques médiévaux tardifs,
pas avec la voix des Écritures et les Pères de l’Église. Le pardon des péchés et le
rétablissement de la filiation que l’humanité a reçu par la Passion volontaire, la
Crucifixion et la Résurrection du Christ ne sont pas le fruit d’un acte légaliste imposé
par une justice divine; il s’agit plutôt d’un don donné gratuitement par l’acte suprême
d’amour librement choisi par Dieu pour nous racheter.

Il n’y a pas de réparation, pas de satisfaction - il n’y a rien que nous pouvons faire de
nous-mêmes pour les mériter. C’est pourquoi Notre Seigneur Jésus Christ s’est fait
homme, a souffert, est mort et est ressuscité - pour briser le mur entre nous et Dieu.
Rien de ce que nous faisons, aucune de nos souffrances ne peut remplacer ce qu’Il
a fait pour nous. C’est précisément pourquoi, dans la Lumière divine, le prêtre
s’exclame : « Nous t’offrons ce qui est à toi, au nom de tous et pour tous. »

Le rosaire :

Dans la sixième apparition, l’apparition s’appelle la « Dame du Rosaire ». L’une des


méthodes répétées par l’apparition pour obtenir la paix mondiale est l’utilisation
quotidienne du Rosaire. Or, le Rosaire est une dévotion typiquement catholique
romaine, qui est étrangère à la piété orthodoxe. Le Rosaire est composé de quinze «
mystères » ou sujets de méditation, par ex. l’Annonciation, la Crucifixion, le
Couronnement de Marie comme Reine du Ciel, etc. ; tout en récitant dix fois l’Ave
Maria pour chaque mystère, on est censé essayer de visualiser l’événement
commémoré dans ce mystère.

Comme c’est le cas de nombreuses méthodes de méditation chrétiennes


occidentales, cette approche encourage activement l’utilisation de l’imagination, que
les Saints Pères nous enseignent, est une source dangereuse d’erreurs et de
tromperie : lorsque nous commençons à imaginer les événements de la vie de notre
Seigneur, nous les revêtons inévitablement dans nos termes et les présente d’une
manière qui soit agréable à nous-mêmes ; de cette façon, nous nous faisons la
mesure des événements de sa vie et nous abandonnons facilement les aspects
avec lesquels nous ne sommes pas à l’aise.
Les Saints Pères nous enseignent plutôt à nous méfier toujours de l’imagination, à
apprendre à la contrôler, à ne pas la développer. En outre, l’utilisation de
l’imagination en récitant les paroles de l’Ave Maria signifie que l’on ne s’occupe pas
des paroles de la prière. Plutôt que d’aider à se concentrer sur les paroles
adressées à Dieu et aux saints dans la prière, cette méthode favorise en fait la
distraction et l’égarement des pensées en les dissimulant sous forme de «
méditations » sur les événements de l’histoire sacrée, comme l’imagine la personne
qui prie. Ainsi, le Rosaire catholique romain est tout à fait différent dans l’utilisation et
l’intention de la corde de prière orthodoxe, dont le but est d’aider la personne priant
à se concentrer plus intensément sur les paroles de sa prière et de garder ses
pensées de vagabonder. Le rosaire est évidemment une pratique de dévotion
inacceptable, et les chrétiens orthodoxes doivent se méfier d’une apparition qui
l’enseigne et l’encourage.

Le purgatoire :
Dans ses apparitions, l’apparition enseignait des doctrines liées à l’au-delà qui ne
sont pas acceptables pour le christianisme orthodoxe. Plusieurs fois, il a fait
référence au purgatoire, l’état intermédiaire de la souffrance limitée entre le ciel et
l’enfer, et a dit qu’une personne dont les enfants ont demandé serait dans le
purgatoire jusqu’à la fin du monde. L’orthodoxie rejette complètement un tel état
intermédiaire, puisque la doctrine du purgatoire n’apparaît nulle part dans la tradition
apostolique et, en fait, nie la pleine efficacité du don gratuit de grâce et d’adoption
que le Christ nous a offert par son incarnation, la mort et la résurrection.
Selon l’enseignement catholique romain, les hommes doivent souffrir pour payer
leurs dettes à Dieu pour les péchés qui ont été pardonnés par Lui, comme si
n’importe quelle souffrance que nous endurons pourrait réellement faire un
paiement, et comme si le pardon de Dieu était en quelque sorte déficient. La
miséricorde et le pardon de Dieu sont illimités. Si la souffrance est bonne pour nous,
c’est exactement dans le même sens que l’entraînement est bon pour les athlètes,
comme le jeûne est bon pour les obèses et les gloutons, comme l’auto reproche est
bon pour ceux qui sont enclins à la colère. Dieu n’a pas besoin de ces choses, nous
en avons besoin. Il n’exige pas non plus ce « paiement », puisque Son pardon et Sa
grâce sont gratuits - après tout, le mot « grâce » lui-même signifie « don gratuit ».

La valeur des actions humaines :

L’apparition a également enseigné que la souffrance dans cette vie pourrait obtenir
le salut pour les autres. Dans la première apparition, elle a demandé aux enfants
s’ils « porteraient toute la souffrance que (Dieu) veut pour vous, comme un acte de
réparation pour les péchés pour lesquels il est offensé, et de supplication pour la
conversion des pécheurs. » Et dans la quatrième apparence, l’apparition dit aux
enfants «Priez, priez beaucoup, et faites des sacrifices pour les pécheurs. Car
beaucoup d’âmes vont en enfer parce que il n’y a personne pour faire des sacrifices
pour eux. »
De cette façon, aussi, l’offrande de notre Seigneur pour nous est dénigrée par l’idée
que notre souffrance fournit en quelque sorte aux autres complète ce qui manque
dans son offrande de Lui-même. C’est une illusion blasphématoire, montrant la fierté
satanique de penser que nous pouvons sauver les autres par nos prières et nos
souffrances, nous mettant ainsi à la place du Christ. Saint Pierre de Damas exprime
la compréhension orthodoxe lorsqu’il dit : « Nous n’osons pas implorer au nom de
tous, mais seulement pour nos propres péchés. » Au mieux, nous pouvons implorer
la grâce de Dieu pour eux pour qu’ils répondent avec repentance.

La conversion de la Russie :

Le sujet de la conversion de la Russie occasionne le plus grand intérêt pour Fatima


parmi les chrétiens orthodoxes, mais il est aussi celui qui est souvent mal compris. Il
est souvent supposé que ce message était le seul donné à Fatima, ou du moins le
plus important; en fait, il est une partie de l’une des six apparitions, et est présenté
non pas pour le bien de la Russie, mais pour renforcer un certain nombre de
dogmes catholiques romains. En outre, les premiers récits de Fatima indiquent
seulement que l’apparition a dit aux gens de prier pour la conversion du monde.
Lucia a eu une vision en 1927 dans laquelle elle a dit de demander la consécration
de la Russie au Cœur Immaculé de Marie. Dans une autre vision en 1929, on lui a
dit de révéler le premier secret, prétendument donné à elle en 1917, qui était que les
gens devraient prier pour la conversion spécifique de la Russie. Normalement, on
suppose que l’apparition parlait de la conversion de la Russie à la foi catholique
romaine.

Un commentateur à ce sujet dit que lorsqu’on parle d’un État, on ne peut pas penser
qu’il s’agit d’une Église donnée; il pense plutôt que la « conversion » signifie que
l’État soviétique cessera de lutter contre la religion. Il demande si le terme pourrait
faire référence au « retour de l’Église russe dissidente à l’Union catholique » et
répond que, à son avis, cela « ne peut être déduit avec une nécessité logique du
texte du Message ». Il n’en demeure pas moins que le message de Fatima ne
signifie rien d’autre que la conversion de la Russie au catholicisme. C’est
précisément l’interprétation qui a été enseignée dans les écoles paroissiales. Même
si nous admettons que le message de Fatima n’implique pas nécessairement la
conversion de la Russie au catholicisme romain, nous devons encore nous
demander quels moyens sont proposés par l’apparition de la conversion de la
Russie de l’athéisme à la croyance en Dieu.
Deux exigences fondamentales sont présentées par l’apparition dans le rapport de la
troisième apparition : « Je viendrai demander la consécration de la Russie à mon
Cœur Immaculé, et la communion de réparation le premier samedi. Si mes
demandes sont entendues, la Russie sera convertie…" Ainsi, les deux conditions
nécessaires à la conversion de la Russie sont que le Pape consacre la Russie au
Cœur Immaculé de Marie et que les catholiques du monde entier fassent les
communions du premier samedi. De toute évidence, aucune de ces conditions n’est
acceptable pour les chrétiens orthodoxes, mais pour que ce soit plus clair,
examinons plus en détail les implications de ces deux conditions.

Les revendications papales - Encore ! :

Le Pape, l’évêque de Rome, prétend être le chef de tous les évêques de l’Église
chrétienne, mais ses
revendications vont bien au-delà de cela. Il est également dit d’avoir juridiction sur
tous les autres évêques, d’être le représentant spécial du Christ sur la terre dans les
affaires religieuses et temporelles, et d’être garanti de ne pas se tromper quand il fait
des déclarations officielles sur les questions de foi ou de morale. Les déclarations
des Papes eux-mêmes le disent très clairement. Alors que les orthodoxes seraient
disposés à reconnaître le Pape comme « premier parmi les égaux » parmi tous les
évêques du monde dans un contexte orthodoxe, ils rejettent le reste de ses
affirmations. L’apparition a exigé qu’il soit celui de consacrer la Russie au Cœur
Immaculé de Marie, acceptant ainsi implicitement ses revendications d’être le chef
suprême de l’Eglise chrétienne.

Premiers Samedis :

La pleine signification de la communion de réparation des premiers samedis n’est


pas clairement indiquée dans les manifestations de Fatima, mais Sœur Lucie, la
seule des enfants à survivre à l’âge adulte, prétendu avoir reçu une révélation
spéciale en 1925, a fourni plus d’informations sur les premiers samedis. En fait, elle
a non seulement reçu de nombreuses révélations ultérieures, mais il y avait aussi
plusieurs manifestations antérieures à elle et un groupe d’enfants en 1915 et 1916.
A cette époque, ils virent un ange, parfois appelé l’Ange de la Paix ou l’Ange du
Portugal, et reçurent de lui une fois la communion.

À l’occasion de la révélation de 1925, la soi-disant « Grande Promesse » a été


donnée; cette promesse dit : « Je promets d’assister à l’heure de la mort avec les
grâces nécessaires au salut tous ceux qui, le premier samedi de cinq mois
consécutifs, se confessent, communient, disent le Rosaire, et me tenir compagnie
pendant quinze minutes en méditant sur les quinze mystères du Rosaire, dans le but
de me faire réparation ». 20 Cette promesse clarifie la communion de réparation des
premiers samedis, qui a été mentionnée dans la troisième apparition en juillet 1917.
Tout d’abord, cet accueil de communion dans les églises catholiques romaines est
l’une des deux conditions pour la conversion de la Russie; mais cela est évidemment
inacceptable pour les chrétiens orthodoxes. En outre, l’idée que le Théotokos
pourrait donner à la mort «toutes les grâces nécessaires au salut» comporte un
enseignement qui est complètement étranger et contraire à l’orthodoxie. La vue de la
grâce présentée ici est la très matérialiste associée aux indulgences, comme si la
grâce était une marchandise qui pourrait être stockée et distribuée; mais la grâce est
l’énergie incréée de Dieu à l’œuvre dans le monde, pas quelque chose qui peut être
distribué par les saints en échange de nos bonnes œuvres.

Notre vocation de chrétiens est de suivre notre Seigneur Jésus-Christ dans


l’obéissance à Dieu dans chaque aspect et moment de notre vie; cette obéissance,
qui n’est possible qu’avec la grâce qui vient de la vie nouvelle en Christ que nous
recevons dans le baptême, nous amène à une nouvelle relation avec Dieu. Penser
que l’on peut acheter son salut en accomplissant quelques actes pieux cinq samedis
consécutifs banalise toute la vie chrétienne et tourne en dérision la vie, la mort et la
résurrection de notre Seigneur.
En effet, les premiers samedis sont un autre exemple du parallélisme entre le Cœur
immaculé de Marie et le Sacré-Cœur de Jésus. Au XVIIe siècle, Marguerite-Marie
Alacoque reçut cette promesse sur le Sacré-Cœur de Jésus par révélation spéciale :
« Dans la grandeur de la miséricorde de mon cœur, son amour tout-puissant
donnera à tous ceux qui communient le premier vendredi de chaque mois pendant
neuf mois consécutifs, la grâce de la pleine repentance qu’ils ne mourront pas sous
mon déplaisir ni sans recevoir sacrements, et que mon Cœur sera leur refuge à la
dernière heure. »

Donc, qu’est-ce qu’était Fatima ? :

Après avoir examiné les événements de Fatima et les doctrines qu’ils présentent
d’un point de vue chrétien orthodoxe, nous devons maintenant penser à la
signification derrière eux. Dès le début, l’Église chrétienne s’est opposée à l’esprit de
l’Antichrist, qui a essayé de déformer notre position de Dieu et de Son Fils pour que
nous nous détournions de la vraie religion et tombions dans l’illusion satanique. Ses
voies ont été variées, mais toutes ont eu pour but de distraire les hommes de Dieu.
Les doctrines présentées à Fatima ont été rejetées par l’Église orthodoxe comme
des perversions de la foi conduisant à l’idolâtrie et à une attitude charnelle envers la
vie chrétienne et vers le salut.
Fatima est en fait une partie d’une série de révélations et d’apparences spéciales au
cours des 150 dernières années qui ont eu tendance à renforcer un ensemble de
doctrines contre lesquelles l’Église orthodoxe s’est toujours opposée comme
déformé et, dans certains cas, tendant à exalter la Theotokos dans une quasi-égalité
idolâtre avec Dieu. Il s’agit notamment de :

Catherine Laboure. En 1830, elle reçoit un modèle pour la soi-disant médaille


miraculeuse par révélation spéciale. Cette médaille comprend le soutien à la
doctrine de l’Immaculée Conception de Marie et de son Cœur Immaculé.

La vision de LaSalette en 1846, lorsque Marie apparut à deux enfants, un garçon de


11 ans et une fille de 15 ans, et les avertit qu’elle était à peine capable de retenir la
colère du Christ de punir sévèrement la France.

Bernadette Soubirous. En 1858, les visions de Lourdes promeuvent l’Immaculée


Conception de Marie. Bernadette a 14 ans à l’époque.

Pontmain. En 1871, Marie apparut à quatre enfants âgés de 10 à 12 ans.


Beauraing. En 1932-33, des visions affirmaient l’Immaculée Conception de Marie à
cinq enfants âgés de 9, 11, 13, 14 et 15 ans.

Banneaux. En 1933, une fille de 12 ans avait des visions similaires de Marie.

Medjugorje. De 1981 à nos jours, six enfants, âgés initialement de 11 à 17 ans, ont
eu des visions quotidiennes de Marie. Ces visions ont enseigné l’utilisation du
Rosaire, l’existence du Purgatoire, et encouragent l’œcuménisme (« toutes les
confessions sont agréables à Dieu »). Il convient de noter que la hiérarchie
catholique locale a désavoué ces visions et les considère comme une illusion.

Une observation intéressante au sujet de toutes ces visions, à l’exception de la


première, est qu’elles sont toutes apparues aux enfants vers l’âge de la puberté.
Curieusement, les phénomènes poltergeist sont observés le plus souvent chez les
enfants du même âge. Il semble y avoir quelque chose dans la vie spirituelle des
enfants, en particulier des filles, à cet âge qui les rend facilement victimes d’attaques
et d’illusions démoniaques.
En 1987, une statue en plastique de la Vierge Marie a commencé à exsuder de
l’huile, mais seulement en présence d’une fille arabe de 10 ans. Bien sûr, le fait
qu’une statue soit impliquée rend cela faux et inacceptable pour les chrétiens
orthodoxes, puisque nous sommes interdits d’utiliser des statues en tout cas.

Le vrai sens de Fatima :

Pour les chrétiens orthodoxes, Fatima a été une attaque particulièrement puissante
contre l’Église orthodoxe, puisqu’elle a introduit le sujet de la conversion de la
Russie, faisant ainsi appel à de nombreux chrétiens orthodoxes russes, affligés par
l’asservissement de leur patrie. Mais il est absolument impossible de séparer les «
prophéties » sur la Russie du contexte global des visions.
Le but de fatima était de présenter et de renforcer un certain nombre de doctrines
catholiques qui sont tout à fait étrangères à l’Église orthodoxe.

Dans les événements de Fatima, nous voyons encore une fois la manifestation
d’une erreur profonde qui s’est répétée dans une grande partie de l’histoire
chrétienne, à savoir la confusion entre les expériences « religieuses » et la
Révélation divine. De nombreuses visions et prophéties se sont produites tout au
long de l’histoire dans toutes les religions ; dans certains cas, les prophéties se sont
réalisées, les visions ont accompli des miracles et des guérisons. Mais ces
prophéties et ces miracles ne témoignent pas de la vérité des doctrines enseignées
dans ces expériences, car elles proviennent souvent de l’action démoniaque. Les
Écritures nous enseignent clairement que toute prophétie ou vision doit être évaluée
sur la base de la doctrine qu’elle enseigne:
« Et s’il se lève parmi vous un prophète, ou quelqu’un qui rêve un rêve, et il vous
donne un signe ou une merveille, et le signe ou la merveille qu’il vous a parlé vient
de passer, et il dit, “Allons et servons d’autres dieux, que vous ne connaissez pas”;
vous n’écouterez pas les paroles de ce prophète, ou le rêveur de ce rêve, parce que
le Seigneur ton Dieu te tente, pour savoir si tu aimes ton Dieu de tout ton cœur et de
tout ton âme. Vous suivrez l’Éternel, votre Dieu, et vous le craindrez, et vous
entendrez sa voix, et vous vous attacherez à lui. Et ce prophète ou ce rêveur d’un
rêve mourra; car il vous a parlé pour vous faire errer du Seigneur votre Dieu qui vous
a fait sortir du pays d’Egypte, qui vous a rachetés de la servitude; pour vous chasser
du chemin que le Seigneur votre Dieu vous a ordonné d’emprunter; ainsi vous
abolirez le mal parmi vous » (Deut. 13, 1-5)

Nous devons nous méfier de toute personne qui prétend parler au nom de Dieu,
même si c’est un mot d’ordre, comme nous l’enseigne l’apôtre Paul:
«Mais même si nous ou un ange du ciel prêchions un autre évangile que celui que
nous vous avons prêché, qu’il soit condamné de façon absolue! Comme nous
l’avons déjà dit, je le répète : si quelqu’un vous prêche un autre évangile que celui
que vous avez accepté, qu’il soit anathème » (Ga 1, 8-9).
De même, les Saints Pères nous enseignent à nous méfier de toutes les visions et
de tous les prodiges. Ainsi dit saint Diadocus:
« Si la lumière ou une forme ardente doit être vue par quelqu’un poursuivant la voie
spirituelle, il ne devrait en aucun cas accepter une telle vision, c’est une tromperie
évidente de l’ennemi.
Beaucoup ont eu cette expérience et, dans leur ignorance, se sont détournés du
chemin de la vérité. Nous savons nous-mêmes, cependant, que tant que nous
demeurons dans ce corps corruptible, “nous sommes absents du Seigneur” (2 Co 5,
6) - c’est-à-dire que nous savons que nous ne pouvons voir visiblement ni Dieu
lui-même, ni aucun de Ses merveilles.” - Philokalia, Vol. 1, Londres, 1979, pp.
263-264.

Saint Pierre de Damas amplifie encore cet enseignement:


« Lorsque le diable vit le Christ descendre dans son extrême bonté vers les saints
martyrs et les vénérés pères, apparaissant soit en lui-même, soit par les anges ou
sous une autre forme ineffable, il commença à fabriquer de nombreuses illusions
pour détruire les gens. C’est à cause de cela que les pères, dans leur discrimination,
a écrit qu’on ne devrait pas prêter attention à ces manifestations diaboliques, qu’ils
viennent par des images, ou la lumière, ou le feu, ou une autre forme trompeuse... Si
nous acceptons une telle illusion, (le diable) fait l’intellect, dans son ignorance totale
et la confiance en soi, dépeindre diverses formes ou couleurs de sorte que nous
pensons que c’est une manifestation de Dieu ou d’un ange. Souvent endormi ou
éveillé, il nous montre des démons apparemment vaincus. En bref, il fait tout ce qu’il
peut pour nous détruire en nous faisant succomber à ces délires » – Philocalia, vol.
3, p. 81.
Chaque fois que nous faisons des «expériences religieuses» émotionnelles ou des
signes divers et que nous faisons des merveilles le critère de notre foi, nous ouvrons
ainsi les vannes à toute sorte d’illusion. Si telle est la norme de notre foi, nous
devons reconnaître la validité de toute expérience à partir de laquelle quelqu’un
acquiert une sensation « religieuse » : l’ancienne prostitution rituelle dans les
temples païens; le culte frénétique de Bacchus; les derviches musulmans et les
adeptes de l’ayatollah Khomeini et ses successeurs. Nous ne pouvons plus
distinguer entre la vérité de Dieu et les erreurs du diable. Mais, en fait, toutes les
expériences religieuses doivent être testées pour l’accord avec la foi orthodoxe
avant qu’ils puissent être acceptés comme authentiquement de Dieu. La foi
orthodoxe est le critère objectif qui nous permet de séparer les vraies expériences
de Dieu des illusions du malin. Toutes nos expériences religieuses doivent être
vérifiées par la foi; la foi n’est pas prouvée par eux.

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