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Ce qui sépare les latins des catholiques d’Orient

Les latins et les catholiques sont séparés par des questions de dogmes principalement.
La question du filioque, la procession du Saint-Esprit que les latins disent procéder du Père et
du Fils comme d’un seul principe. Les orthodoxes leurs répondent que le Saint-Esprit procède
du Père par le Fils, sans que le Fils ne soit un agent de la procession, le Saint-Esprit est dit
l’Image du Fils, de même que le Fils est l’image du Père, c’est un débat ardu et très pointu. Le
schisme de 1054 porait essentiellement sur ce point. Pour faire simple les orthodoxes accusent
les latins de détruire l’unité de la Sainte Trinité, en faisant deux principes pour le Saint-Esprit,
les latins se défendent en disant qu’ils ne refusent d’admettre que le Père e le Fils agissent
comme deux principes, mais l’on ne voit pas comment ce qu’ils disent est possible. Une
différence fondamentale, les latins confessent aussi le pape infaillible et ayant une juridiction
universelle. Le dogme de la primauté de juridiction pontificale et le dogme de l’infaillibilité
pontificale sont une des différences importantes. Le dogme de l’infaillibilité, qui date du XIX
eme siècle est une erreur doctrinale, mais les théologiens latins, ne sont pas très clairs sur ce
problème, et les interprétations du dogme diffèrent d’un théologien à un autre. Quant à la
primauté de juridiction du pape, c’est un problème plus canonique, mais il est dogmatique
pour les latins. Le dogme de l’immaculée conception et de l’assomption est un sujet plus
problématique. Les latins confessent que l’immaculée conception est la conception virginale
de la Très sainte Mère de Dieu, c’est-à-dire que la très Sainte Mère de Dieu fut conçue sans
péché dans le sein de Sainte Anne, en prévision des mérites futurs du Christ mort sur la croix,
donc en prévision de ce sacrifice, le Seigneur aurait préservé de toute souillure, même du
péché originel la Très sainte Mère de Dieu, Il semblerait qu’en réalité les latins néanmoins ont
une foi droite sur la dormition qu’ils nomment Assomption. Pour nous la Très Sainte Mère ne
fut pas conçue sans péché mais fut lavée du péché lors de l’Annonciation faite à Marie par
l’Ange Gabriel, lorsque le Saint-Esprit la recouvrit et que le Seigneur par l’action de l’Esprit-
Saint prit chair ce dogme est un dogme tardif et date du XIX eme siècle. Voir la Foi
orthodoxe de Saint Jean Damascène. Voir la déclaration de l’Angélus de Benoit XVI le 15
août en 2008. Les latins et les orthodoxes différent sur d’autres points, sur la question du
purgatoire qui pour nous n’est pas un lieu, mais en revanche les orthodoxes reconnaissent une
réalité à un processus de purification, quoiqu’il n’y ait pas pour nous de lieu réservé à cet
effet, mais ce sont les enfers qui jouent se rôle jusqu’au jugement dernier. Sur la question
aussi de la communion sous les deux espèces, les latins ne communient pas les laïcs avec le
sang du Christ, mais seulement avec le corps, seuls les prêtres communient sous les deux
espèces, c’est-à-dire le corps et le sang du Christ. Même si les latins confessent officiellement
leur foi dans les icônes, ils laissent les œuvres blasphématoires modernes dans les Eglises, de
même que des peintures qui tiennent lieu e place des icônes, ce qui de toute évidence est
contraire à la foi, mais ce n’est pas une position dogmatique iconoclaste, juste une
hétéropraxie. (pratique non orthodoxe.) Il y a la différence de calendrier et le célibat des
prêtres, ainsi que l’excommunication des hommes remariés mais ce ne sont pas des questions
dogmatiques mais des questions disciplinaires. Pour le calendrier la question comporte des
aspects de nature dogmatique toutefois, sur la date de Pâques notamment. Enfin parmi les
points de doctrine qui opposent les catholiques aux latins, c’est la question de la théologie de
Saint Grégoire Palamas sur la distinction de l’essence et des énergies et de la participation à la
lumière incréée de Dieu, dans l’expérience hésychaste. Depuis Vatican II l’Eglise de Rome

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s’est dramatiquement éloignée de l’orthodoxie il y a différentes tendances à de nouvelles
erreurs doctrinales, dans l’Eglise latine, par exemple une interprétation nouvelle du péché
originel, l’acceptation des théories de l’évolutionnisme scientifique, la remise en cause de la
théologie de la substitution en n’affirmant plus que l’Eglise est le nouvel Israël que l’Eglise
est la nouvelle alliance qui remplace l’ancienne alliance celle de la synagogue, cette doctrine
tend à être rejetée par Rome. Même si la théologie traditionnelle n’a pas encore été rejetée par
Rome comme fausse, elle est discréditée par nombre de théologiens qui ne sont pas désavoués
par Rome. Enfin la nouvelle messe s’oppose aux pratiques orthodoxes.

Les dangers qui guettent la pensée orthodoxe.

Les trois dangers auxquels sont confrontés les orthodoxes, lorsqu’il s’agit de leurs rapports
avec les latins sont les suivants. Un premier point de vocabulaire qui est important, les
orthodoxes désignent les chrétiens rattachés au pape de Rome, comme latins, et non comme
catholiques, car pour l’orthodoxie, le nom le plus légitime des chrétiens est celui de
catholiques, et seuls les orientaux ayant conservé la plénitude de la doctrine sont catholiques.
Il y a donc trois dangers essentiellement le danger de droite, qui menace une partie des
chrétiens orthodoxes soucieux de préserver la doctrine, mais méconnaissant gravement les
enseignements latins est de considérer de manière quelque peu fanatique tout ce qui vient du
monde latin comme hérétique, et comme indigne d’être respecté, au risque de se rendre
sacrilège en manquant de respect à des éléments véritablement catholiques de la tradition
latine. Avec la prudence requise lorsque l’on lit des auteurs appartenant au monde latin il faut
conserver le plus grand respect pour les écrits d’un grand nombre de théologiens latins
médiévaux, sont de la plus haute valeur spirituelle et exégétique. Les écrits de Hugues de
Saint Victor qui fut appelé le second Augustin, le plus grand docteur de l’Eglise d’Occident,
Guillaume de Saint Thierry dont les œuvres théologiques sont remarquables, celles de
Bernard de Clairvaux, dont le commentaire du Cantique des cantiques est un modèle
d’exégèse mystique, celles de Guillaume de Conches, de Pierre le Chantre dont les sermons
son très beaux, les œuvres théologiques de Boèce et quantité d’autres auteurs du douzième
siècle, sans parler des auteurs de l’école de Cologne du quatorzième siècle, Maître Eckhart,
Dietrich de Freiberg, Ulrich de Strasbourg, tous leurs écrits sont d’une remarquable
profondeur, L’œuvre de Thomas d’Aquin qui fut lu hautement respecté de Gennade
Scholarios le patriarche de Constantinople, qui fut le chef du parti anti latin, . Des auteurs tels
qu’Albert le grand, ou Bonaventure. L’œuvre musicale indépassable d’Hildegarde von
Bingen, dont la beauté l’extraordinaire émeut plus que les mots ne peuvent l’exprimer. Il ne
faut pas rejeter les enseignements pleins de vérité de ces grands théologiens pour peu qu’ils ne
contredisent pas l’enseignement constant de l’Eglise. Ce danger est de manquer de charité
envers le prochain, et envers l’Eglise ancienne d’Occident, qui a œuvré et peiné pour produire
ces trésors de l’Eglise. Manquer à cela c’est rejeter la grâce, et ne pas la reconnaitre, c’est-à-
dire manquer de sagesse, soit par ignorance, soit par manque de grandeur d’âme.

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Le danger de gauche en revanche est le relativisme dogmatique, qui porte le nom fallacieux
d’œcuménisme. La doctrine catholique est une doctrine qui prône la charité, la première
charité est envers Dieu, car c’est l’amour qui vient de lui que nous lui rendons, or Dieu est
Vérité, la première des charités est la Vérité du dogme, cette charité comme le dit Saint Paul
est pleine de douceur, aussi nous refusons les erreurs de doctrine des latins avec douceur mais
fermeté, car le Christ est venu en disant je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive,
cette parole signifie que Dieu nous sépare par le glaive de la Vérité, ce même glaive à deux
tranchants qui sort de sa bouche dans la vision apocalyptique de Saint Jean le théologien, et
qui lui fut révélée. Ce danger est le danger de trahir la foi du Christ et l’apostasie. Ce danger
c’est manquer de charité envers le Christ.
La troisième erreur qui guette les orthodoxes est celui de confondre la catholicité et l’Orient.
Les catégories historiques, sont confondues avec les catégories ontologiques, ou autrement
dit, plus simplement les orientaux orthodoxes, pensent que ce qui est leur tradition est toute la
tradition de l’Eglise, ce qui est totalement erroné, il y a d’autres traditions dont la plus
importante est la tradition latine. D’autres traditions furent sans doute perdues dans l’histoire,
par exemple le christianisme orthodoxe de l’Inde, car les catholiques sont arrivés dans les
premiers siècles en Inde, d’où l’histoire de Saint Josaphat rapportée par un texte géorgien qui
devint ensuite l’histoire du Bouddha. Il est donc important de ne pas oublier que les traditions
de l’occident existent et que la piété exige que l’on exhume ces anciennes traditions, nombre
d’entre elles sont encore vivantes dans l’Eglise latines, et sont demeurées inaltérées depuis le
début du christianisme. Les orthodoxes doivent penser en catholiques (selon le principe de
l’Eglise universelle, et non comme des russes, des grecs, des bulgares etc…) L’humilité de
l’universalité doit primer la fierté nationale, et l’on doit respecter l’identité de chaque nation,
sans y importer indument ses traditions, mais se montrer charitables, en devenant comme ceux
chez qui l’on se trouve. Le fait que les catholiques d’Orient (orthodoxes) s’opposent aux latins
sur la question du célibat des prêtres, montre cette confusion du culturel et l’aspect
théologique. Cela montre que les orthodoxes confondent orient et orthodoxie, ou plus
précisément n’ont pas une compréhension de la catholicité de l’Eglise. Ces différences ne
peuvent suffire au Schisme et à la rupture de communion, seules les différences dogmatiques
peuvent justifier cette rupture.

La perception de la Bible dans le catholicisme et dans l’orthodoxie.

Les catholiques traditionnellement acceptent comme les orthodoxes le même canon, c’est-à-
dire les mêmes livres considérés tous comme canoniques. Les livres deutérocanoniques, le
furent plus tardivement, mais finalement au concile in Trullo de 692, le canon des livres de la
Bible fut fixé pour l’Eglise universelle. La Bible de la septante qui es la version auxquels les
orientaux se réfèrent est a dans les livres deutérocanoniques est plus étendue. La Vulgate qui
est la traduction latine réalisée par Saint Jérôme de Stridon à la demande du pape Damase Ier,
qui se réfère pour sa traduction aux traditions rabbiniques, de son temps tout en demeurant
strictement orthodoxe, fit un travail immense d’érudition ce qui eut pour résultat de donner à

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l’Occident la Bible latine la plus importante. Mais les différences sont mineures au regard de
la tradition commune jusqu’à une époque récente. Cependant les efforts de l’époque moderne
compromettent l’unité de vision de la Bible en cherchant à se rapprocher de la théologie
protestante, qui malgré leur doctrine se sola scriptura, a en réalité enlevé nombre de livres de
la Bible, les faisant se rapprocher de la tradition juive. La Tob, qui relève de cette logique, sur
le principe ne peut être une bible véritablement orthodoxe dans son esprit. La différence entre
l’Eglise latine et l’Eglise catholique dite orthodoxe, concernant la Bible, est que l’Eglise latine
a une nette tendance à voir de plus en plus dans l’Evangile un humanisme, alors que l’Eglise
catholique conserve la vision métaphysique spirituelle et eschatologique de l’Evangile. Le
langage exégétique de l’Eglise latine tend, quoique pas chez tous les théologiens, à calquer
l’interprétation sur le langage et les catégories du monde n’y ajoutant qu’une teinte distincte
et non la saveur spirituelle qui devrait être celle de l’enseignement qui n’est pas de ce monde.
Il y a une tendance dans l’Eglise latine conformément à l’esprit de modernité qu’elle adopte
depuis quelques années à réinterpréter la Sainte Ecriture avec des catégories herméneutiques
modernes, en oubliant la tradition médiévale plus orthodoxe. Elle s’est surtout éloignée de
l’orthodoxie sur deux points ces dernières années une tendance à minimiser la signification du
péché originel et à rejeter la théologie de la substitution en cherchant à se rapprocher du
judaïsme, qui aux yeux de la théologie chrétienne traditionnelle est une hérésie qui nie que le
christ est Dieu et Sauveur.

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