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Traumatismes cranioencéphaliques
H. Vinour, M. Srairi, V. Lubrano, T. Geeraerts

Le traumatisme cranioencéphalique constitue un problème de santé publique pourvoyeur d’une forte


morbimortalité. Le Glasgow Coma Score (GCS) initial distingue trois groupes : le traumatisme crânien
grave (GCS ≤ 8), modéré (GCS entre 9 et 12 inclus), et léger (GCS ≥ 13). Les lésions se répartissent en
primaires, c’est-à-dire directement liées au traumatisme, et secondaires (œdème, ischémie, mort cellu-
laire), dont le contrôle sera l’objectif de la thérapeutique. La réanimation du traumatisé crânien grave
vise à surveiller et contrôler les facteurs d’agression cérébrale secondaire d’origine systémique, à préve-
nir l’ischémie cérébrale et à contrôler l’hypertension intracrânienne. Les traumatismes crâniens légers et
modérés nécessitent une surveillance armée en raison du risque de dégradation neurologique rare mais
grave. La tomodensitométrie cérébrale initiale et répétée, et le transfert dans les réanimations spécialisées
sont la clef de la prise en charge des patients les plus graves afin d’améliorer le pronostic.
© 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots-clés : Traumatisme crânien ; Ischémie ; Pression intracrânienne ; Pression de perfusion cérébrale ;


Osmothérapie ; Monitorage cérébral

Plan  Introduction
■ Introduction 1 Le traumatisme crânien (TC) est une pathologie d’incidence
■ Épidémiologie 1 élevée, dont les conséquences en termes de morbimortalité sont

considérables. Tous les acteurs de la chaîne de soins sont concernés
Physiopathologie, biomécanique 2
et jouent un rôle primordial. Du lieu de l’accident à la réanima-
Classification des traumatisés crâniens 2
tion spécialisée en cas de TC grave, en passant par les services
Lésions encéphaliques primaires 2
d’urgences et les services de neurochirurgie ou de neurologie, la
Lésions encéphaliques secondaires 2
prise en charge médicale et chirurgicale a un rôle majeur.
■ Autorégulation cérébrale 3 Il est classique de diviser cette entité en trois groupes de défi-
Rappel physiologique : mécanismes de régulation 3 nition et de prises en charge spécifiques : le traumatisme crânien
Application en pathologie 3 grave (TCG), le TC modéré et le TC léger. Les deux dernières caté-
■ Concept d’agression cérébrale secondaire d’origine gories de patients sont regroupées sous l’acronyme anglais MMTBI
systémique 4 pour « Mild to Moderate Traumatic Brain Injury ». L’orientation
■ Évaluation initiale et orientation 4 et la surveillance des patients vers une structure de soins adaptée
Évaluation clinique initiale de la gravité du traumatisme crânien 4 et une prise en charge optimale dans les premières heures sont
Classification de Masters 5 primordiales.
Orientation vers un centre spécialisé 6
■ Imagerie 6
Tomodensitométrie cérébrale 6  Épidémiologie
Imagerie par résonance magnétique 7

L’incidence annuelle du traumatisme crânien en France est
Prise en charge thérapeutique 7
de 155 000 cas, engendrant chaque année quelque 8000 décès et
Traumatismes crâniens légers ou modérés 7
4000 comas. Environ 4 % de ces patients décèdent immédiate-
Indications chirurgicales en urgence 8
ment sur les lieux du traumatisme, 9 % sont des TCG c’est-à-dire
Principe de prise en charge en réanimation 8
évalués par un score de Glasgow inférieur strictement à 9 [1] , et
Monitorage 8
plus de 80 % sont des MMTBI [2] . Cette dernière catégorie est domi-
■ Séquelles et pronostic 9 née par les TC légers [3] . Ces caractéristiques épidémiologiques
Séquelles 9 se retrouvent dans tous les pays développés, notamment aux
Pronostic 9 États-Unis [3] . Dans le monde, l’incidence dépasse 10 millions de
■ Conclusion 10 personnes par an. Les causes restent dominées par les accidents
de la voie publique (50–60 %), les chutes (20–30 %), les accidents
de sport et loisirs (10–20 %), et enfin les violences et agressions
(10 %) [4–6] . Le traumatisme crânien est la première cause de décès

EMC - Neurologie 1
Volume 11 > n◦ 1 > janvier 2014
http://dx.doi.org/10.1016/S0246-0378(13)59710-7

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et de handicap chez l’adulte avant 35 ans, avec une nette prédomi- • Hématome sous-dural aigu (HSD) : il est le plus souvent en
nance masculine du fait de la surreprésentation des hommes dans relation avec une rupture des veines corticales superficielles
les accidents de la voie publique et dans les activités sportives [6, 7] . (rarement les artères), synonyme de lésions parenchymateuses
Toutefois, l’incidence du traumatisme crânien chez le sujet âgé corticales associées. Son évolution est rapidement progressive,
est croissante (par le biais des chutes), du moins dans les pays et responsable le plus souvent de tableaux cliniques graves
développés [5–7] . Le devenir de ces patients reste sombre dans les d’emblée. Il est rarement isolé.
cas les plus graves : 60 à 75 % des TC graves ne retrouvent qu’une • Contusion cérébrale : lésion des petits vaisseaux intraparen-
réintégration socioprofessionnelle pauvre ou mauvaise [7] , et une chymateux et des tissus, responsable d’une altération de la
grande majorité des MMTBI souffre de séquelles somatiques ou microcirculation, associée le plus souvent à une rupture de la
cognitives potentiellement responsables d’un handicap sociopro- barrière hématoencéphalique (BHE).
fessionnel [8] : ainsi, 20 à 40 % des TC légers présentent des troubles • Hémorragie sous-arachnoïdienne post-traumatique : elle corres-
neuropsychiatriques à trois mois du traumatisme [9] . pond à une rupture des veines corticales et est souvent diffuse.
Cette pathologie est donc un enjeu majeur de santé publique. Fréquente, elle constitue un risque d’hydrocéphalie secondaire.
À titre d’exemple, chaque TC grave représente une charge éco- Elle est un signe de gravité.
nomique globale chiffrée à 400 000 dollars par personne aux Il est à noter que les lésions décrites ici s’appliquent surtout
États-Unis, s’il est tenu compte de la gestion du handicap, de la aux TC graves et modérés. Les TC légers se distinguent notam-
perte de productivité, des frais médicaux et de la rééducation [7] . Le ment par la possible absence de lésion au scanner cérébral effectué
traumatisme crânien (quelle que soit sa gravité initiale) est évoqué dans les premières 24 heures, correspondant ainsi à la catégorie de
comme facteur favorisant la démence [6] . Marshall I [3, 9, 13, 14] .
Les lésions d’accélération/décélération sont des lésions axo-
nales et vasculaires diffuses. Elles sont la conséquence d’une
 Physiopathologie, biomécanique compression et d’un étirement du parenchyme cérébral et des
vaisseaux, liés à un déplacement de l’encéphale à l’intérieur de la
boîte crânienne. Elles peuvent siéger dans les hémisphères céré-
Classification des traumatisés crâniens braux, le corps calleux, le tronc cérébral et le cervelet [15] . Il en
Il existe plusieurs approches de classification [5] du traumatisé résulte une interruption de la transmission nerveuse si l’axone est
crânien en fonction de l’axe considéré : complètement détruit. Ces lésions sont directes (axonotomie lors
• le mécanisme : il permet de distinguer les traumatismes fermés du traumatisme), ou secondaires (liées à une agression cérébrale
et pénétrants d’une part, les chocs ou explosion (blast) d’autre secondaire).
part ; Elles sont associées à un risque élevé de séquelles neurologiques
• la sévérité clinique appréciée par l’échelle de Glasgow (Glas- à long terme et sont donc de mauvais pronostic. Elles sont fré-
gow Coma Score [GCS]) et par des scores de gravité lésionnelle quemment retrouvées chez les patients en état paucirelationnel
résumant les lésions associées dont l’un des plus robustes est post-traumatique [16] .
l’Abbreviated Injury Scale (AIS) avec sa composante crânienne
spécifique appelée H-AIS pour Head Abbreviated Injury Scale ;
• les lésions au scanner cérébral initial décrites selon la classifi- Lésions encéphaliques secondaires
cation de Marshall, fondée sur la Traumatic Coma Data Bank
Elles sont intimement liées et se subdivisent en trois types :
(TCDB) qui est une base de données américaine multicen-
l’œdème cérébral post-traumatique, les lésions ischémiques céré-
trique [10] ;
brales, et la mort cellulaire retardée.
• le type de lésions encéphaliques réparties en primaires (directe-
ment liées au mécanisme du traumatisme) et secondaires (liées
à l’apparition de mécanismes secondaires aggravant les lésions Œdème cérébral post-traumatique
initiales) ;
Dans le cerveau normal adulte, l’eau est distribuée dans plu-
• la classification par pronostic prédit en fonction de la présence
sieurs compartiments : le liquide céphalorachidien (LCR) (environ
de critères validés dans des modèles pronostiques spécifiques
75 à 100 ml), le sang (75 à 100 ml), le secteur intracellulaire
du traumatisé crânien [5, 7] . Les deux modèles les plus solides
(1100 à 1300 ml), et le secteur interstitiel (100 à 150 ml). Les
sont dérivés de l’étude CRASH (Corticosteroid Randomisation
mouvements d’eau entre ces différents compartiments sont déter-
After Significant Head injury) [11] et du groupe IMPACT (Inter-
minés par des gradients de pressions osmotique et hydrostatique.
national Mission for Prognosis and Analysis of Clinical Trials in
L’apparition de l’œdème cérébral post-traumatique est un phéno-
traumatic brain injury) [12] .
mène complexe faisant intervenir des modifications moléculaires
et cellulaires cérébrales, ainsi que des modifications structurelles
Lésions encéphaliques primaires et fonctionnelles de la BHE [17] . L’œdème peut concerner le secteur
interstitiel cérébral, les neurones ou les cellules gliales. L’œdème
Le mécanisme responsable du traumatisme crânien est cérébral apparaît secondairement au traumatisme.
soit un impact direct, soit le résultat d’un phénomène On distingue cinq types d’œdèmes :
d’accélération/décélération. Ces lésions touchent aussi bien les • vasogénique : lésion de la BHE responsable de l’accumulation
vaisseaux, les axones, que les cellules nerveuses et gliales. de solutés riches en protéines dans l’espace extracellulaire. Il est
Un impact direct est responsable de lésions de contact. Il retrouvé en association avec les contusions ;
entraîne une déformation ou une rupture des enveloppes pou- • cytotoxique : entrée d’eau dans le secteur intracellulaire ;
vant conduire à des lésions de type fracture du crâne, hématome • hydrostatique : par augmentation de la pression transmurale
extradural (HED) ou hématome sous-dural (HSD). L’énergie du vasculaire ;
choc peut alors se transmettre à l’encéphale sous-jacent, et être à • osmotique : par diminution de l’osmolalité plasmatique (apport
l’origine de lésions intraparenchymateuses (contusions). de solutés hypotoniques ou syndrome de sécrétion inappro-
• Hématome extradural (HED) : il est le résultat d’une fracture du priée d’hormone antidiurétique) ;
crâne (le plus souvent l’os temporal), associée à une section de • interstitiel : par extravasation périventriculaire (hydrocépha-
l’artère méningée moyenne (plus rarement de la veine). Sa gra- lie).
vité résulte de la rapidité de sa constitution, le sang accumulé Lors du traumatisme crânien, l’œdème peut être focal, comme
entre la dure-mère et la voûte crânienne venant comprimer bru- dans le cas des contusions où il est essentiellement d’origine cyto-
talement le parenchyme cérébral sous-jacent ne permettant pas toxique ; limité à un hémisphère ; ou diffus, d’origine congestive.
aux mécanismes d’adaptation de se mettre en place. Il se carac- Son incidence varie de 10 à 40 % selon les études. Il est
térise par un « intervalle libre » de tout symptôme, jusqu’au souvent associé à des lésions primaires sévères, et à des événe-
moment où le volume de l’hématome n’est plus toléré menant ments secondaires comme une hypotension artérielle ou une
ainsi à l’engagement cérébral. hypoxémie [15] .

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Lésions ischémiques cérébrales


Vasodilatation Plateau Vasoconstriction
Par opposition aux lésions primaires, elles apparaissent

Débit sanguin cérébral (ml/100 g/min)


maximale d’autorégulation maximale
progressivement, constituant ainsi une des principales cibles
100
thérapeutiques. Les lésions hémorragiques traumatiques sont
entourées d’une zone de pénombre, siège de lésions ischémiques,
au sein de laquelle le fonctionnement neuronal est altéré mais 75
peut potentiellement récupérer en cas d’amélioration de la perfu-
sion et des apports métaboliques : c’est la pénombre traumatique. 50
Cette zone est à risque d’évoluer vers l’infarcissement et donc
l’ischémie avec mort cellulaire. Ces lésions seraient donc en
théorie accessibles grâce à un traitement préventif [18] . L’œdème 25 Autorégulation normale
cérébral post-ischémique met en jeu une accumulation de sodium Autorégulation altérée
intracellulaire liée à la défaillance énergétique (œdème cyto- 0
toxique) et une rupture de la BHE (œdème vasogénique). 0 25 50 75 100 125 150
Ces lésions ischémiques cérébrales sont fréquentes dans la Pression de perfusion cérébrale (mmHg)
période post-traumatique. En effet, un tiers des traumatisés crâ-
niens graves présente une baisse du débit sanguin cérébral (DSC)
en dessous du seuil ischémique pendant les six premières heures Figure 1. Courbe d’autorégulation du débit sanguin cérébral en fonc-
qui suivent le traumatisme [19, 20] . Cette baisse est le plus souvent tion de la pression de perfusion cérébrale (d’après Reilly [110] ).
en relation avec une baisse de la pression de perfusion céré-
brale (PPC). La PPC, la pression artérielle moyenne (PAM) et la
pression intracrânienne (PIC) sont liées par la formule suivante : concept de Rosner, la résistance vasculaire cérébrale et la PPC évo-
PPC = PAM – PIC. La chute de PPC peut être liée à une augmenta- luent dans le même sens, c’est-à-dire qu’il y a une vasodilatation
tion de la PIC et/ou à une baisse de la PAM [21] . induite par la baisse de PAM (et donc de PPC) et inversement.
Le concept de Rosner est une mise en jeu de l’autorégulation à
Mort cellulaire retardée l’origine du plateau de la courbe liant PPC et DSC. Noter que
le recrutement des artérioles de petit diamètre est d’autant plus
Des études expérimentales ont rapporté la survenue d’une apop- important que la PPC est basse.
tose dans la période post-traumatique. Elle débute dès la deuxième
heure, avec un pic à la 48e heure. L’apoptose persiste pendant au Vasoréactivité au dioxyde de carbone (CO2 )
moins deux semaines et probablement même très à distance du
traumatisme [22] . C’est l’existence d’une relation linéaire entre la pression par-
Tous les types cellulaires (neurones ou cellules gliales) peuvent tielle en CO2 (PaCO2 ) et le DSC dans un intervalle de PaCO2
être concernés par l’apoptose après TC. Les neurones y semblent compris entre 20 et 80 mmHg. Cet effet s’explique par l’effet du
toutefois plus sensibles [23] . pH extracellulaire (concentration en ions H+ ) sur le tonus vascu-
La mort cellulaire retardée après un TC est une réponse laire, étant donné que le milieu extracellulaire cérébral est pauvre
dépendant de la balance entre activation de protéines pro- et anti- en systèmes tampons et que la concentration des ions bicarbo-
apoptotiques. Cette mort cellulaire pourrait participer de façon nates dans le LCR met quelques heures à se réguler. Chaque point
importante à l’apparition de séquelles neurologiques [24] . de pression partielle artérielle de CO2 en plus dans cet intervalle
entraîne une augmentation du DSC de 2 %.

 Autorégulation cérébrale Couplage débit/métabolisme


La production locale de CO2 , mais aussi d’acides aminés excita-
Rappel physiologique : mécanismes teurs et de monoxyde d’azote liée à l’activité cérébrale, agit comme
de régulation un agent couplant entre le débit et le métabolisme, entraînant une
vasodilatation et une augmentation du DSC. Ces phénomènes très
La connaissance des mécanismes de régulation du DSC permet rapides permettent une adaptation des apports en fonction des
de comprendre leur altération en pathologie, les thérapeutiques besoins métaboliques.
visant à suppléer leur défaillance ainsi que les paramètres issus du L’hématocrite et la vasoréactivité à l’oxygène sont également
monitorage cérébral en réanimation. des mécanismes à prendre en compte.
L’encéphale représente 2 % de la masse corporelle, mais sa
consommation en oxygène (CMRO2 ) et en glucose (CMRglu ) repré-
sente respectivement 20 et 25 % de la consommation globale de Application en pathologie
l’organisme, tandis que le DSC représente 20 % du débit cardiaque
La boîte crânienne étant une enveloppe rigide, le principe de
au repos. La préservation de ce haut niveau métabolique implique
Monroe-Kelly édicte que la somme du volume des différentes
l’existence de mécanismes de régulation du DSC afin de prévenir
composantes (liquide cérébro-spinal, parenchyme, volume san-
l’ischémie.
guin cérébral) est une constante. Ainsi, l’augmentation du volume
Le mécanisme majeur assurant la protection du métabolisme
d’un compartiment est compensée par la soustraction du même
cérébral est l’autorégulation du DSC. Il se résume à la capa-
volume d’un autre compartiment (essentiellement le liquide
cité de maintenir un DSC constant en dépit de variations de la
cérébro-spinal, voire le parenchyme cérébral en cas d’engagement
PPC dans un intervalle allant de 50–60 mmHg à 130–150 mmHg :
cérébral). Cette augmentation de volume intracrânien peut être
cette caractéristique est responsable du plateau d’autorégulation
liée à un hématome, un processus expansif tumoral, une hydro-
(Fig. 1). En dessous et au-dessus de ces bornes, le DSC varie propor-
céphalie, ou un œdème cérébral. Au-delà d’un seuil critique de
tionnellement à la PPC [25] . L’autorégulation du DSC en fonction
volume, il y a une augmentation de la PIC induisant une baisse
des variations de la PPC est possible grâce à trois grands méca-
de la PPC. Cette baisse peut conduire à une baisse du DSC en
nismes.
dessous du seuil ischémique contribuant à la constitution d’un
œdème d’origine ischémique aggravant à son tour l’hypertension
Vasomotricité de la circulation cérébrale intracrânienne.
La vasomotricité est la capacité des cellules musculaires lisses En cas de traumatisme crânien avec autorégulation préservée,
vasculaires à réagir aux modifications de pression transmurale [26] . l’application du concept de Rosner, selon lequel PPC et résistances
L’augmentation du volume sanguin cérébral (VSC) se fait ainsi vasculaires cérébrales évoluent dans le même sens, implique la cas-
par la mise en jeu de la vasomotricité mais également par le recru- cade suivante : l’hypertension intracrânienne entraîne une chute
tement des artérioles de petit diamètre. Autrement dit, d’après le de la PPC, d’où une vasodilatation médiée par l’autorégulation,

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Tableau 1.
Diminution pression artérielle Seuils et durée des agressions cérébrales secondaires d’origine systémique
(d’après l’université d’Édimbourg [27] ).
Agressions Paramètres Seuils Durées
Diminution de la secondaires
pression de perfusion Hypoxémie SaO2 ≤ 90 % 5 min
cérébrale PaO2 ≤ 60 mmHg 5 min
Hypotension Pression artérielle ≤ 90 mmHg 5 min
artérielle systolique ≤ 70 mmHg 5 min
Pression artérielle
Augmentation moyenne
Vasodilatation
de la pression Hypertension Pression artérielle ≥ 160 mmHg 5 min
cérébrale
intracrânienne artérielle systolique ≥ 110 mmHg 5 min
Pression artérielle
moyenne
Hypercapnie PaCO2 45 mmHg 5 min
Augmentation Hypocapnie PaCO2 ≤ 22 mmHg 5 min
du volume sanguin Fièvre Température ≥ 38 ◦ C 1 heure
cérébral
SaO2 : saturation en oxygène de l’hémoglobine dans le sang ; PaO2 : pression
Figure 2. Cercle délétère de Rosner [111] . partielle d’oxygène dans le sang artériel.

augmentation de la mortalité et de la morbidité neurologique. De


plus, la durée des épisodes hypoxémiques (SaO2 ≤ 90 %) est un
une augmentation du volume sanguin cérébral. Dans ce contexte facteur prédictif important de mortalité.
pathologique, le concept de Rosner prend le nom de « cascade
vasodilatatrice » ou de « cercle vicieux de Rosner ». Il est pos-
sible de conclure ainsi qu’en cas d’autorégulation préservée,
l’augmentation volontaire de la PPC en thérapeutique va conduire
 Évaluation initiale et orientation
inversement à la diminution du VSC par vasoconstriction des arté-
En France, les premiers acteurs de la prise en charge des trauma-
rioles et donc diminuer la PIC (Fig. 2). Malheureusement, cette
tisés crâniens sont les équipes médicales préhospitalières (service
stratégie n’est possible qu’en cas d’autorégulation maintenue, et
d’aide médicale urgente [Samu] ou sapeurs-pompiers). Elles per-
risquerait d’aggraver l’hypertension intracrânienne dans le cas
mettent l’établissement d’un bilan initial qui doit être consigné
contraire par augmentation du VSC.
sur le dossier. L’orientation de ces patients et la stratégie de
prise en charge en découlent, en tenant compte des contraintes
administratives, matérielles et géographiques (présence d’un
 Concept d’agression cérébrale neurochirurgien, disponibilité d’un scanner, réanimation neu-
rochirurgicale, structure d’accueil du polytraumatisé pour les
secondaire d’origine systémique patients les plus graves).

L’apparition de lésions cérébrales secondaires faisant suite Évaluation clinique initiale de la gravité
aux lésions primaires est favorisée par de nombreux facteurs
décrits sous le terme d’agressions cérébrales secondaires. Ces du traumatisme crânien
lésions secondaires s’ajoutant aux lésions primitives vont aggra-
La première étape est anamnestique. En effet, une importance
ver le pronostic vital et fonctionnel des patients présentant
particulière doit être accordée aux éléments suivants : l’âge de la
un TC. Elles peuvent survenir dans les minutes, les heures
victime, l’étiologie et le mécanisme du traumatisme, l’existence
ou les jours suivant le traumatisme. Ces aggravations peuvent
de facteurs aggravants tels que la prise d’anticoagulants, la prise
être d’origine intracrânienne (hématome, tumeur, hypertension
d’alcool, de psychotropes ou une sédation administrée par les
intracrânienne, vasospasme post-traumatique, convulsion, infec-
secours. Ces données sont importantes car elles peuvent orien-
tion), mais également d’origine extracrânienne. On parle alors
ter d’emblée vers une gravité particulière et/ou biaiser l’examen
d’agressions cérébrales secondaires d’origine systémique (ACSOS).
neurologique.
L’université d’Edimbourg [27] a développé, pour les patients de neu-
roréanimation, une échelle de gravité permettant de donner des
valeurs seuils pour ces différents paramètres (Tableau 1).
Examen neurologique initial
Les recommandations pour la prise en charge des traumatisés Il est basé essentiellement sur le niveau de conscience du sujet,
crâniens graves [28, 29] préconisent le contrôle strict de ces agres- l’état pupillaire et l’existence de signes de focalisation.
sions secondaires afin d’éviter l’apparition des lésions ischémiques Le Glasgow Coma Score (GCS) est une échelle qui mesure le
cérébrales. Ces objectifs sont toutefois parfois difficiles à obtenir, niveau de conscience du traumatisé crânien. Elle est reconnue
surtout durant la phase préhospitalière. comme étant un critère fiable et prédictif de mortalité [32] . Elle
Parmi les ACSOS, deux semblent particulièrement délétères : se fonde sur l’évaluation de la réponse motrice à la stimula-
l’hypotension artérielle et l’hypoxémie. tion douloureuse, la réponse verbale, et l’ouverture des yeux. La
Les hypotensions artérielles préhospitalières, mais aussi celles réponse motrice est un critère majeur dans l’évaluation de la gra-
survenant en intrahospitalier paraissent associées à une augmen- vité. La méthode de stimulation nociceptive validée est la pression
tation de la mortalité [30] . Elles surviennent pourtant chez plus de appuyée au niveau sus-orbitaire ou la pression du lit unguéal avec
40 % des patients. L’hypotension artérielle, définie le plus souvent un stylo. Ce score s’étend de 3 à 15, mais doit contenir la descrip-
par une pression artérielle systolique inférieure à 90 mmHg, est un tion chiffrée de ses trois composantes. Il permet une surveillance
facteur de risque indépendant de mortalité au même titre que le de ces patients, facilement réalisable par le personnel paramédical.
score de Glasgow initial ou les modifications pupillaires. Classiquement, un traumatisme crânien est qualifié de « grave »
L’hypoxémie survient chez environ 20 % des TC graves [31] . si le GCS est inférieur ou égal à 8, « modéré » entre 9 et 12, et
Les causes en sont multiples : trouble central de la commande « léger » de 13 à 15 (Tableau 2).
ventilatoire, inhalation bronchique, obstruction des voies L’examen des pupilles doit relever la taille, la symétrie et la
aériennes, traumatisme thoracique associé. Elle est associée à une réactivité. L’existence d’une mydriase uni- ou bilatérale doit faire

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Tableau 2. fréquence de recours à la neurochirurgie, le risque étant d’autant


Échelle de Glasgow (Glasgow Coma Score ou GCS). plus important que le GCS est bas, entre 13 et 15. Pour les patients
Ouverture des yeux dont le score de Glasgow est respectivement de 15, 14 et 13, la fré-
quence des lésions radiologiques est de 4, 16 et 28 %, tandis que
Spontanée 4
la fréquence des indications chirurgicales est de 0,4, 1,6 et 4,5 %.
À l’appel ou au bruit 3 Noter que les patients classés comme « GCS 13 » à l’admission sont
À la douleur 2 les plus graves selon ces deux critères de jugement.
Aucune 1 En résumé, le TC léger est une entité hétérogène, difficile à défi-
nir, dont l’étude comporte plusieurs biais, et difficile à circonscrire
Meilleure réponse motrice
sur le plan physiopathologique. Ces données imposent la plus
Volontaire, sur commande 6 grande prudence dans la gestion de ces patients habituellement
Adaptée, localisatrice 5 considérés comme « peu graves ».
Retrait, évitement 4 Depuis l’article princeps de Reilly [39] , il est établi qu’un sous-
Flexion stéréotypée 3 groupe de patients dits « TC légers et modérés » est à risque de
dégradation neurologique voire même de décès (patients who talk
Extension stéréotypée 2
and die). La proportion de ces patients peut même atteindre 21 %
Aucune 1 des MMTBI au cours de la première semaine [40] . La détériora-
Réponse verbale tion neurologique secondaire résulte des causes suivantes : œdème
Claire, orientée 5 cérébral, hématome sous-dural ou extradural, hématome intra-
Confuse 4 parenchymateux, hémorragie sous-arachnoïdienne, convulsions,
hydrocéphalie, conséquences cérébrales de lésions extraneurolo-
Incohérente 3
giques. Dans une étude rétrospective à propos de 7443 patients
Incompréhensible 2 ayant une réponse verbale d’au moins 3 au niveau de l’item
Aucune 1 verbal du GCS et un H-AIS d’au moins trois (correspondant à
des MMTBI), Davis et al. [41] ont étudié les facteurs de risque de
mortalité dans une analyse multivariée prenant en compte la gra-
vité initiale des lésions. Il est intéressant de constater que deux
évoquer une urgence neurochirurgicale. En effet, une baisse du tiers des décès ont eu lieu au-delà de la 24e heure, et que plus
débit sanguin cérébral et un engagement cérébral pourront se de la moitié des décès survenaient au-delà du cinquième jour.
traduire par l’apparition d’une anomalie pupillaire. Les facteurs de risque de décès étaient l’âge (risque augmentant
La recherche de signes de localisation est systématique. Sa pré- avec l’âge, la construction de l’étude ne permettant pas de défi-
sence impose la réalisation d’une tomodensitométrie cérébrale en nir un seuil), la prise d’anticoagulants, la gravité lésionnelle, les
urgence. TC concernant les piétons, le score de GCS initial (le risque aug-
Les définitions et recommandations existantes ont en commun mentant d’autant plus que le GCS est bas et que celui-ci chute
de concevoir le TC léger autour de cinq grands axes [9, 13, 14, 33, 34] : entre la prise en charge et l’admission aux urgences). Ces don-
• la durée de la perte de connaissance initiale (PCI) ; nées plaident en faveur de la surveillance de tous les TC légers
• l’amnésie des faits ; ou modérés pendant au moins 24 heures en cas d’anomalie de
• les signes fonctionnels initiaux (céphalées, vertiges, nausées, l’examen neurologique. En cas d’examen neurologique normal
agitation, somnolence) ; (GCS initial à 15), une revue de la littérature incluant plus de
• le déficit neurologique initial ; 65 000 patients avec TDM cérébrale initiale normale [42] a retrouvé
• le score de Glasgow initial. une dégradation neurologique chez seulement trois patients dans
Des éléments supplémentaires viendront s’ajouter à ces axes en les 48 heures. La possibilité de sous-déclaration des complications
fonction des définitions (convulsions, résultat du scanner céré- neurologiques et le caractère rétrospectif incitent cependant à la
bral, persistance du déficit neurologique). prudence.
Les dernières recommandations sont celles de l’Eastern Associa-
tion for the Surgery of Trauma (EAST) [9] . Elles décrivent pour les Recherche de lésions extracrâniennes
TC légers les critères suivants :
Dans 8 % des cas, un traumatisme crânien grave est associé à
• altération du fonctionnement cérébral par un traumatisme non
un traumatisme du rachis cervical, nécessitant un maintien en
pénétrant ;
rectitude, avec axe tête-rachis préservé [43] . Il est également associé
• score de Glasgow initial compris entre 13 et 15 ;
dans 70 % des cas à des fractures des extrémités, dans 35 % des cas
• perte de connaissance de durée inférieure ou égale à
à un traumatisme thoracique, un traumatisme abdominal dans
30 minutes ;
20 % des cas.
• amnésie post-traumatique de durée inférieure ou égale à
Il sera également recherché une plaie du scalp pouvant être res-
24 heures ;
ponsable d’une hémorragie importante, ou un traumatisme facial.
• en cas de réalisation d’une tomodensitométrie cérébrale (TDM),
celle-ci est normale.
La présence de convulsions n’est reconnue que par le Center Classification de Masters (Tableau 3 et Fig. 3)
for Disease Control (CDC) d’Atlanta [35] qui par ailleurs rejoint les
autres institutions sur les autres critères. La classification de Masters et al. [44] est fondée sur des critères
L’inclusion des patients dont le GCS initial est de 13 dans le prédictifs de lésions intracrâniennes afin de répartir les patients
groupe « TC léger » est controversée en raison de la gravité particu- en trois groupes de gravité et de potentiel évolutif différents :
lière de ces patients, comparativement aux scores de Glasgow 14 patients à risque faible, modéré, et élevé correspondant respective-
et 15 [36–38] et de l’absence d’unité physiopathologique et lésion- ment aux groupes 1, 2 et 3. Cette étude prospective multicentrique
nelle de ce groupe de patients. L’analyse d’une série rétrospective a permis de valider sur un effectif de 7035 patients (dont plus
de plus de 60 000 patients a montré récemment que le rattache- de la moitié étaient suivis à trois mois) les critères prédictifs de
ment du « GCS 13 » au groupe « TC modéré » était un modèle lésions intracrâniennes, et la prise en charge qui découle de ces
statistique plus performant pour prédire la mortalité [38] . Culotta critères (orientation, modalités et durée de surveillance, indica-
et al. [37] ont analysé rétrospectivement une base de données de tion du scanner cérébral). Ces critères avaient été précédemment
saisie prospective de 3370 TC légers (GCS compris entre 13 et 15) relevés de l’analyse de la littérature par un groupe d’experts amé-
pour déterminer la fréquence des lésions neurologiques au scan- ricains dans les années 1980 (Skull X-Ray Referral Criteria Panel).
ner dans les premières 24 heures et la fréquence des indications Cette étude établit que le risque de méconnaître une lésion poten-
neurochirurgicales dans chacun des sous-groupes. Il s’avère que tiellement grave chez un patient classé dans le groupe « risque
les trois groupes de patients considérés comme « TC légers » dif- faible » est d’environ 3 sur 10 000. Le caractère prospectif multi-
fèrent significativement en termes d’anomalie radiologique et de centrique et l’effectif important du travail princeps de Masters

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17-585-A-10  Traumatismes cranioencéphaliques

Figure 3. Arbre décisionnel. Prise en


Traumatisé crânien aux urgences charge du traumatisé crânien aux urgences
(d’après [44, 49, 51] ).

Groupe 1 Groupe 2 Groupe 3

Pas de TDM Pas de TDM TDM en urgence


ou TDM
systématique à
l’entrée
Si
aggravation

Retour à domicile Hospitalisation Avis neurochirurgical


possible 24/48 h ou sortie si Surveillance rapprochée
TDM à h6 normale ± Transfert neuroréanimation
et examen
neurologique
normal

Tableau 3. Orientation vers un centre spécialisé


Classification selon Masters [44] .
Groupe 1 Groupe 2 Groupe 3
La prise en charge des patients traumatisés crâniens graves dans
(risque faible) (risque modéré) (risque élevé) un centre de neuroréanimation spécialisé permet une améliora-
tion de leur pronostic [45, 46] . Ceci découle en grande partie de
Asymptomatique Modification de la Troubles de la l’expertise acquise par ces équipes par le recrutement important
Céphalées conscience au moment conscience (à de ces patients, ainsi que de la disponibilité des neurochirurgiens.
Sensation ébrieuse de l’accident ou dans l’exclusion d’une cause La difficulté pour les équipes non spécialisées repose donc sur
Hématome, les suites immédiates toxique ou d’une l’identification du patient à transférer.
blessure, contusion Céphalées progressives comitialité)
ou abrasion du scalp Intoxication (alcool, Glasgow < 13
Absence de critère drogues) Signes neurologiques
des groupes 2 et 3 Convulsions après
l’accident
focaux
Diminution progressive
 Imagerie
Vomissements de l’état de conscience
Amnésie Plaie pénétrante
Tomodensitométrie cérébrale
post-traumatique Embarrure probable La radiographie du crâne n’a aucune place dans le bilan lésion-
Polytraumatisme nel de ces patients. Elle est depuis longtemps détrônée par la
Lésions faciales sévères
TDM cérébrale sans injection de produit de contraste. Un examen
Signes de fracture
radiologique du rachis cervical, au mieux par tomodensitométrie
basilaire
avec reconstruction et prenant en compte la charnière cervico-
Possibilité de fracture
avec dépression ou
occipitale et cervicothoracique, est indiqué de façon systématique
lésion pénétrante chez tous les traumatisés crâniens graves selon les recomman-
dations de la Société française d’anesthésie et de réanimation
Surveillance Surveillance clinique TDM cérébrale en
(SFAR) [1] . La TDM est recommandée en urgence à l’accueil du
clinique 24-48 heures urgence
TC grave et doit être répétée dans les premières 24 heures suivant
ou ± transfert en
TDM : si normale, neurochirurgie
le traumatisme selon les cas :
retour à domicile et • TDM initiale réalisée moins de trois heures après le traumatisme
surveillance en raison du risque de méconnaissance des lésions en cours de
constitution [47, 48] ;
TDM : tomodensitométrie. • détérioration neurologique, hypertension intracrânienne,
absence d’amélioration clinique [1] .
Par ailleurs, la suspicion d’une dissection artérielle ou d’une
fistule carotidocaverneuse pousse à la réalisation d’un bilan
angiographique (angioscanner, angiographie conventionnelle ou
et al. [44] lui confèrent un fort niveau de preuve. Néanmoins, cette imagerie par résonance magnétique) [1] .
étude ancienne ne détaille pas les résultats des TDM cérébrales, Si le cas du TCG est clair, la place de la TDM dans la
leur prise en compte dans le raisonnement de l’urgentiste et la prise en charge des MMTBI est imprécise en termes d’indication,
durée de surveillance des patients du groupe 2. Son intérêt porte de délai de réalisation, et de renouvellement systématique de
essentiellement sur la gestion des patients du groupe 1, dans le l’examen. Ce problème se pose particulièrement dans le cas des
sens où elle valide le retour à domicile avec un risque acceptable. TC légers [49] où les études ont cherché à trouver un compro-
Par ailleurs, elle ne concerne pas les modalités de transport (c’est- mis entre d’une part la nécessité d’identifier les patients à risque
à-dire médicalisé ou non médicalisé), les patients étant pris en de s’aggraver [41, 50] et le recours systématique à la TDM cérébrale
charge aux urgences dans la construction de l’étude. d’autre part (avec l’irradiation et le coût qui en découlent). Les
Les critères distinctifs des trois groupes sont détaillés dans le études existantes [37, 41, 42, 49, 51–54] diffèrent par leur méthodologie
Tableau 3. à plusieurs titres : gravité des patients, durée de surveillance,

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Traumatismes cranioencéphaliques  17-585-A-10

Tableau 4. Les anomalies évocatrices d’hypertension intracrânienne


Critères prédictifs de lésion au scanner cérébral après traumatisme (HTIC) au niveau de la TDM cérébrale sont classiquement les
crânien. suivants :
NEXUS-II Scandinavian Guidelines • une déviation de la ligne médiane supérieure à 5 mm est asso-
ciée à une valeur de PIC supérieure à 20 mmHg [57] ;
Altération de la vigilance Score de Glasgow < 15 • une compression des citernes de la base est associée à un risque
Suspicion d’une fracture Amnésie post-traumatique d’hypertension intracrânienne multiplié par trois [58] ;
Vomissements répétés Fracture de la base du crâne, fracture • un effacement des sillons corticaux avec différenciation sub-
Âge ≥ 65 ans enfoncement stance blanche/substance grise ;
Coagulopathie Coagulopathie
• l’existence d’une lésion avec effet de masse [59] .
Signe de localisation Signe de localisation
Pour autant, de nombreuses publications soulignent les limites
Hématome du scalp Crises convulsives
de la TDM cérébrale pour le dépistage de l’HTIC, qui peut survenir
Signes de localisation
Perte de connaissance
même avec une TDM cérébrale jugée normale [60] . On ne peut donc
Lésions multiples pas exclure une HTIC avec une TDM normale [48, 50] .
Antécédent neurochirurgical

Ces critères s’appliquent aux patients Glasgow 14 et 15 (un seul critère est suffi- Imagerie par résonance magnétique
sant).
NEXUS-II : National Emergency X-Radiography Utilization Study II. L’imagerie par résonance magnétique [1, 61] (IRM) n’a pas que peu
d’indication en urgence. En effet, bien que la sensibilité de l’IRM
soit supérieure à celle de la TDM pour diagnostiquer les lésions
de la substance blanche, son bénéfice en termes d’implication
délai de réalisation et nombre de TDM, protocoles thérapeu- thérapeutique et d’amélioration du pronostic n’est pas établi [9] .
tiques. Cette hétérogénéité rend difficile un consensus clair Cependant, elle constitue un examen de choix à distance du
concernant l’imagerie. Dans le but de clarifier les indications de traumatisme, dans l’évaluation du pronostic fonctionnel et la
TDM, Livingston et al. [49] ont colligé dans une étude prospec- compréhension des troubles neurologiques [62] .
tive multicentrique à propos de 2152 traumatisés crâniens (de
Glasgow 14 ou 15 avec une amnésie des faits et/ou une perte
de connaissance) le résultat de la TDM cérébrale à l’admission
ainsi que l’évolution neurologique (évolution vers des séquelles
 Prise en charge thérapeutique
neurologiques, nécessité d’une réanimation spécifique ou d’une Traumatismes crâniens légers ou modérés
intervention neurochirurgicale). Parmi les 1664 patients ayant
une TDM cérébrale normale à l’entrée aux urgences, un seul néces- La prise en charge doit suivre les recommandations et le triage
sitera une craniotomie et 33 autres une réanimation spécifique des patients en fonction de la gravité et des lésions associées.
(ventilation, sédation, surveillance en neuroréanimation) por- Comme nous l’avons vu, la surveillance des patients présentant
tant la valeur prédictive négative d’une TDM à plus de 99 %. des critères de gravité est indispensable, et l’imagerie doit être
L’absence de précision du délai de réalisation de l’examen neu- répétée en cas d’aggravation de l’examen neurologique. En pra-
rologique et de la première TDM cérébrale constitue un manque tique, sur la base des études précédemment citées (cf. paragraphe
important de cette étude. Par contre, les signes cliniques n’étaient « Tomodensitométrie cérébrale ») et en intégrant le travail de
pas corrélés à la présence d’une anomalie radiologique, plaidant Masters et al. [44] , il est possible de proposer la gestion suivante
en faveur de la réalisation d’une TDM cérébrale à l’entrée chez (Fig. 3).
tous les patients. Outre le problème de la réalisation systéma- Les patients du groupe 1 de Masters sont autorisés à retour-
tique de la TDM cérébrale à l’entrée, le deuxième problème est ner à domicile après information sur les signes de complications
de savoir s’il faut répéter systématiquement cet examen et si neurologiques et après vérification de la présence d’une tierce per-
oui à quel intervalle. Dans le travail de Brown et al. [51] , la TDM sonne à domicile qui assurera la surveillance, en raison du risque
était répétée systématiquement dans 81 % des cas avec un inter- très faible de complications [44] . Les instructions de sortie, résu-
valle moyen de 38 heures. Dans le groupe « TC léger » (score de mées dans une fiche mise à disposition par la Société française
Glasgow compris entre 13 et 15) comprenant 142 patients, il n’y de médecine d’urgence [63] incitent le patient et/ou son entourage
avait pas de différence de mortalité entre les patients bénéficiant à consulter en urgence en cas d’apparition des signes suivants :
d’une TDM répétée systématiquement et les autres patients. Par maux de tête, somnolence, vomissements, difficulté à bouger un
ailleurs, les TDM répétées en routine n’induisaient aucune modifi- membre, troubles visuels, démarche anormale, perte de connais-
cation thérapeutique, ni médicale, ni chirurgicale dans ce groupe, sance.
faisant conclure qu’une telle pratique n’était pas nécessaire. La Les patients du groupe 2 – les plus difficiles à prendre en charge
conduite dans le cas du « TC modéré » est moins claire car bien que en raison du faible niveau de preuve de la littérature – sont hos-
les TDM répétées systématiquement n’entraînent aucune modi- pitalisés pour une surveillance minimale de 24 à 48 heures, et la
fication thérapeutique, il est noté une aggravation des images TDM cérébrale est indiquée en cas de dégradation neurologique.
radiologiques dans 33 % des cas. Si pour certains centres, la TDM La question d’une TDM systématique à l’arrivée aux urgences
est systématique pour tous les TC légers [51] , Stein et al. [54] ont en cas d’examen neurologique strictement normal est controver-
cherché à déterminer les critères indiquant la réalisation de cet sée. Du fait de l’absence de parallélisme anatomoclinique montré
examen à l’entrée chez des patients dont le score GCS est de 14 par Livingston et al. [49] , la prudence veut que ces patients béné-
ou 15. Pour ce faire, les auteurs ont comparé six algorithmes exis- ficient d’une TDM systématique à l’admission, répétée en cas
tants visant à prédire l’absence de lésion intracrânienne d’une de dégradation neurologique. La répétition systématique de la
part et le caractère chirurgical d’une éventuelle lésion intracrâ- TDM n’apporte par contre pas de bénéfice [51] sauf, et par ana-
nienne d’autre part. La meilleure combinaison de sensibilité et de logie avec le TCG, si la première TDM a été réalisée moins
spécificité est permise par les règles de l’étude NEXUS-II (Natio- de trois heures après le traumatisme. Une TDM cérébrale nor-
nal Emergency X-Radiography Utilization Study II) [55] et celles du male au-delà de la sixième heure après le traumatisme chez un
Scandinavian Neurotrauma Committee Guidelines [56] avec une patient à l’examen neurologique normal serait un critère per-
sensibilité pour la détection d’hématomes de 100 % et 99 % res- mettant d’affirmer que le risque d’aggravation secondaire est très
pectivement. Les critères imposant la réalisation d’une TDM dans faible [49] .
ce sous-groupe de patients sont détaillés dans le Tableau 4. À Les patients du groupe 3 doivent bénéficier d’une TDM céré-
l’inverse, les recommandations de l’Advanced Trauma Life Sup- brale en urgence et d’un avis neurochirurgical. Le transfert en
port (ATLS) imposent d’effectuer une TDM cérébrale à l’admission service spécialisé se discute au cas par cas en fonction de l’état
chez tous les TC légers sans passer par cette étape de calcul du neurologique et des lésions radiologiques par le réanimateur et le
risque [34] . neurochirurgien.

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17-585-A-10  Traumatismes cranioencéphaliques

Indications chirurgicales en urgence L’engagement cérébral est une urgence thérapeutique reposant
sur l’osmothérapie afin de diminuer rapidement la PIC en atten-
Certaines indications restent formelles et justifient un transfert dant un transfert vers un centre spécialisé pour un traitement
rapide vers un centre de neurochirurgie [28] : spécifique. Le mannitol 20 % est l’agent hyperosmolaire le plus
• hématome extradural (HED) symptomatique quelle que soit sa fréquemment utilisé dans la gestion de l’HTIC. Un bolus de man-
localisation ; nitol (0,25–1 g/kg) permet d’obtenir une réduction de la PIC dans
• hématome sous-dural aigu (HSD) significatif (épaisseur supé- les 20 à 60 minutes qui suivent, et ce durant deux à six heures [69] .
rieure à 5 mm avec déplacement de la ligne médiane supérieur L’utilisation d’une telle posologie suppose une compensation
à 5 mm) ; systématique de la polyurie osmotique induite par un apport de
• parage et fermeture immédiate d’une embarrure ouverte ; cristalloïdes isotoniques (volume d’environ 4 fois le volume de
• drainage d’une hydrocéphalie aiguë ; mannitol perfusé), et une surveillance rapprochée de l’osmolarité
• évacuation d’un hématome intraparenchymateux d’un volume plasmatique.
supérieur à 30 ml et superficiel (< 1 cm de la surface) ; Le sérum salé hypertonique (SSH) à 7,5 %, à la posologie
• évacuation d’un hématome cérébelleux responsable d’une de 3 ml/kg, est également utilisable dans cette indication. Son
compression du tronc cérébral et/ou d’une hydrocéphalie par intérêt réside dans la gestion d’une HTIC dans un contexte
compression du 4e ventricule. d’hypovolémie potentielle. En effet, le SSH crée une force osmo-
Le délai entre le traumatisme initial et la prise en charge tiquement active permettant le passage de l’eau du secteur
chirurgicale est un facteur pronostique clairement établi [64] . De intraparenchymateux cérébral vers le secteur intravasculaire, don-
même qu’un délai de plus de trois heures entre l’apparition d’une nant lieu ainsi à une baisse de la PIC couplée à une augmentation
mydriase aréactive et une prise en charge chirurgicale est un fac- de la pression artérielle. Une étude comparative retrouve une
teur de très mauvais pronostic [65] . meilleure efficacité du SSH versus mannitol sur la diminution du
La craniectomie décompressive constitue une alternative chi- chiffre de PIC et sur la durée de l’effet observé [70] . L’utilisation
rurgicale au traitement de l’HTIC réfractaire aux traitements du SSH nécessite un monitorage de la natrémie et de l’osmolarité
médicaux optimaux. Son principe repose sur la réalisation d’un plasmatique. Toutefois, l’administration systématique du SSH en
large volet fronto-pariéto-temporal unilatéral (ou bifrontal pour préhospitalier aux traumatisés crâniens graves, que ceux-ci pré-
certaines équipes) qui doit être associé à une plastie d’expansion sentent une hypotension artérielle ou non, n’a pas démontré son
de la dure-mère. L’ouverture de la dure-mère permet une aug- efficacité [71, 72] .
mentation du volume intracrânien, une augmentation du DSC Par ailleurs, l’administration de thiopental de façon continue
et une baisse de la PIC. Si cette chirurgie a montré son effica- représente un traitement de l’HTIC sévère en centre spécia-
cité sur la diminution de la PIC, elle n’a pas montré de bénéfice lisé. L’action des barbituriques consiste en une réduction de
clair sur le pronostic neurologique des patients présentant un la consommation cérébrale en oxygène, ainsi que du DSC. La
TC grave avec lésions diffuses et hypertension intracrânienne [66] . baisse du VSC qui en résulte permet une diminution de la
Son intérêt reste donc encore débattu chez le traumatisé PIC. Son administration doit être surveillée par la réalisation
crânien. d’électroencéphalogramme à la recherche de burst-suppression afin
de juger de son efficacité et éviter un surdosage. Cependant,
son utilisation doit être limitée dans le temps : les proprié-
Principe de prise en charge en réanimation tés immunosuppressives des barbituriques s’accompagnent d’une
augmentation de l’incidence des infections pulmonaires.
Elle s’applique de façon systématique à tous les traumatisés crâ- Également, l’obtention d’une hypothermie contrôlée entre 34
niens graves. Son principe repose sur le maintien de l’homéostasie et 36 ◦ C a montré son efficacité sur la diminution de la PIC. Cepen-
et de la pression de perfusion cérébrale. dant, cette thérapeutique reste controversée, n’ayant pas fait ses
Comme nous l’avons vu précédemment, les recommandations preuves sur l’amélioration pronostique des traumatisés crâniens
préconisent un contrôle strict des ACSOS afin d’éviter l’apparition graves [73] .
de lésions ischémiques cérébrales secondaires, et ce dès la prise en
charge préhospitalière. La stratégie repose sur :
• la prévention stricte de l’hypotension artérielle (pression arté- Monitorage
rielle systolique < 90 mmHg) par expansion volémique et/ou
L’objectif principal du monitorage cérébral est de maintenir
recours à l’utilisation de vasopresseurs ;
une pression de perfusion cérébrale et une oxygénation cérébrale
• l’indication à une intubation et une ventilation méca-
adéquate, et d’éviter les lésions secondaires. Le monitorage per-
nique pour maintien d’une normocapnie (PaCO2 entre 35 et
met ainsi d’ajuster les objectifs thérapeutiques (notamment le
40 mmHg), et normoxie (PaO2 > 60 mmHg) ;
niveau de pression de perfusion cérébrale) afin d’éviter l’ischémie
• l’application d’une sédation adaptée aux besoins de la ven-
et l’hyperhémie cérébrale [26] . Les indices dérivés de ce monitorage
tilation, et également dans l’objectif d’une diminution de la
ont également une valeur pronostique.
consommation cérébrale en oxygène ;
• le maintien d’une hémostase biologique normale par transfu-
sion de culots globulaires, plasmas frais congelés et plaquettes
Monitorage de la pression intracrânienne
si nécessaire ; La mise en place d’un capteur de pression intracrânienne est
• un objectif de normoglycémie ; indiquée chez les traumatisés crâniens présentant un score de
• la prévention de la fièvre par des moyens médicamenteux et/ou Glasgow inférieur à 8, associé à [29] :
physiques. • une TDM anormale (hématome, contusion, œdème) ;
Un positionnement de la tête en rectitude et du tronc en • une TDM normale et la présence de deux des facteurs suivants :
proclive à 30◦ contribue à la baisse de la PIC en contribuant à âge supérieur à 40 ans, déficit moteur uni- ou bilatéral, épisodes
l’amélioration du retour veineux [67] . d’hypotension (pression artérielle systolique < 90 mmHg).
Afin d’éviter la constitution d’un œdème osmotique pouvant Un trouble de l’hémostase constitue une contre-indication le
majorer la PIC, l’hypo-osmolarité plasmatique (< 280 mOsm/l) plus souvent temporaire. La mise en place du capteur peut se
doit être prévenue et traitée. Le soluté de remplissage de choix compliquer d’un hématome intraparenchymateux bien que cette
restant donc le sérum salé isotonique chez ces patients. complication reste exceptionnelle. Dès lors qu’une indication
La comitialité post-taumatique est présente chez 10 à 15 % des de mise en place d’un capteur invasif PIC est posée, il semble
TC graves, et reste infraclinique dans la moitié des cas [68] . nécessaire d’envisager un transfert du patient vers un centre spé-
Des facteurs de risque de survenue d’un tel événement ont cialisé [74] . Des valeurs de PIC supérieures à 20 mmHg représentent
été identifiés (Glasgow < 10, embarrure, HSD, HED, hématome un facteur pronostique défavorable [75, 76] . Plus qu’une valeur seuil
intraparenchymateux, plaie craniocérébrale, convulsions avant la de PIC, c’est le temps passé au-dessus de 20 mmHg qui est pré-
24e heure post-traumatique) et justifient une prophylaxie médica- dictif d’un mauvais pronostic [77] . Les recommandations de la
menteuse précoce pendant les sept premiers jours. Brain Trauma Fondation imposent un objectif de PIC inférieure à

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Traumatismes cranioencéphaliques  17-585-A-10

20 mmHg et de pression de perfusion cérébrale comprise entre 60 sistants ont ainsi été décrits chez 7 à 33 % des patients après un
et 70 mmHg [78] . Des indicateurs dérivés de la PIC ont cherché TC modéré [87, 88] . En dehors des déficits neurologiques moteurs ou
à évaluer le statut d’autorégulation. Le plus robuste à ce jour sensitifs induits par des lésions focales, les séquelles neurologiques
(notamment dans la prédiction du pronostic) est le PRx ou Pres- à long terme (soit plus de six mois après le TC) sont marquées par
sure Reactivity Index [79] . Cet indice correspond au coefficient de les déficits cognitifs et psychiatriques. Ces séquelles sont souvent
corrélation linéaire entre la PAM et la PIC. Ainsi, un PRx positif chroniques et peuvent influencer fortement la qualité de vie des
traduira une altération de l’autorégulation attestée par la varia- patients. Par exemple, des modifications de l’humeur, de la per-
tion dans le même sens de la PIC et de la PAM. L’altération de sonnalité ou des fonctions cognitives peuvent bouleverser la vie
l’autorégulation traduite par le PRx à la phase initiale est un fac- quotidienne de ces sujets et de leur entourage.
teur de mauvais pronostic neurologique. Des lésions anatomiques comme une contusion frontale bilaté-
rale peuvent engendrer des séquelles neurologiques importantes.
Doppler transcrânien Toutefois, une grande majorité des traumatisés crâniens modé-
rés, symptomatiques ou non, a une TDM cérébrale normale [89] .
Technique non invasive, d’apprentissage rapide et réalisable au
S’il paraît évident qu’un handicap moteur lourd ou un état pau-
lit du patient, le doppler transcrânien (DTC) est un outil per-
cirelationnel représentent une dépendance totale de ces patients
mettant d’évaluer rapidement la gravité d’un traumatisé crânien,
vis-à-vis des familles et de la société, il ne faut pas négliger les
d’apprécier l’efficacité d’un traitement mis en route, ou d’adapter
conséquences sociales, professionnelles et familiales de séquelles
une thérapeutique. Basé sur la mesure des variations de la vélocité
paraissant moins invalidantes. En effet, la grande majorité des
des éléments figurés du sang des artères du polygone de Willis, il
traumatismes sont modérés ou légers, et ces victimes présentent
permet d’estimer le débit et la résistance de la circulation céré-
des symptômes somatiques ou cognitifs durant les premières
brale. L’index de pulsatilité (IP = vélocités systoliques – vélocités
semaines suivant leur admission [90] . Les principales séquelles
diastoliques/vélocités moyennes) est corrélé à la PPC [80] .
cognitives à long terme des TC mineurs ou modérés sont une
Un IP supérieur à 1,4 et des vélocités diastoliques inférieures
altération de l’attention et de la mémoire, en particulier de la
à 20 cm/s sont le reflet d’une baisse importante de la PPC [81] .
mémoire de travail, ainsi que des fonctions exécutives [91] . Les
séquelles psychiatriques sont également fréquentes, marquées par
Pression tissulaire en oxygène des perturbations de l’émotion et des comportements, avec des
La pression tissulaire en oxygène (PtiO2 ) reflète la balance entre dépressions, des syndromes de stress post-traumatique, et une
les apports, la diffusion et la consommation en oxygène dans fréquence accrue d’agressivité et d’impulsivité [92] .
le milieu interstitiel. Elle est mesurée de façon invasive par une Deux complications restent fréquentes chez les traumatisés crâ-
électrode polarographique de Clark utilisant la diffusion des molé- niens graves. L’hydrocéphalie est souvent diagnostiquée à un
cules d’oxygène à travers une membrane. Le seuil d’ischémie stade tardif, devant une absence d’évolution clinique du patient.
cérébrale se situe probablement autour de 15 à 20 mmHg [82] . Elle peut justifier la mise en place chirurgicale d’une dérivation.
L’intérêt de la PtiO2 réside dans la prévention de l’ischémie céré- Par ailleurs, l’épilepsie post-traumatique peut survenir dès les pre-
brale à PPC et PIC normales pouvant être méconnue dans plus de mières semaines. Son incidence est entre 5 et 15 % selon les études,
10 % des cas [83] . Elle peut être utilisée pour déterminer un seuil de et le plus souvent il s’agit de crises partielles. Même si cela ne jus-
PPC optimale [84] . tifie pas un traitement médicamenteux préventif (sauf chez les
TC graves durant la première semaine), un traitement curatif peut
devenir nécessaire après un bilan spécialisé neurologique [93] .
 Séquelles et pronostic C’est donc bien le résultat de l’association des incapacités men-
tales et physiques qui permet de juger des séquelles véritables
Séquelles tant sur le plan fonctionnel que sur l’intégration sociale de ces
patients, concernant aussi bien les traumatismes sévères que les
Le taux de mortalité du traumatisé crânien a considérablement moins graves.
chuté durant les 30 dernières années, grâce au développement des La prise en charge de ces patients s’intègre dans un projet de
centres spécialisés associant neurochirurgie et neuroréanimation, rééducation et réadaptation par des équipes pluridisciplinaires,
au monitorage de la pression intracrânienne chez les patients les associant kinésithérapeutes, orthophonistes, ergothérapeutes,
plus graves, et à l’accès facilité au scanner. Les décès sont dans la psychologues et médecins rééducateurs, et ce le plus précocement
majorité des cas la conséquence d’une HTIC non contrôlée durant possible [94] .
la première semaine. Du fait de l’enjeu majeur représenté par le traumatisme crâ-
Le devenir du traumatisé crânien est généralement évalué à six nien et de l’absence d’action sur les lésions primaires, l’action
mois du traumatisme. En effet, c’est durant cette période que 85 % se situe également dans la prévention. Aux États-Unis, la Think-
des patients ont atteint leur récupération maximale. Cependant, First National Injury Prevention Foundation [95] , organisme créé
cette durée reste empirique, certains patients s’améliorant au-delà en 1986, développe des actions de prévention et d’information à
de ce délai. destination de la population et des pouvoirs publics.
Classiquement, l’échelle de GOS (Glasgow Outcome Scale) et
son équivalent étendu (GOSE) (Tableau 5) permettent d’établir
un score de gravité des séquelles, du handicap et de devenir fonc- Pronostic
tionnel [85, 86] .
Ces séquelles peuvent survenir même en cas de TC jugé Clinique
initialement léger ou modéré. Des problèmes neurologiques per- De nombreuses études rétrospectives à grande échelle ont essayé
de définir des modèles pronostiques qui pourraient permettre
Tableau 5. d’améliorer la prédiction du devenir des traumatisés crâniens
Échelle de Glasgow Outcome Scale. sévères ou moins sévères dès les premiers jours de leur prise en
charge [11, 96, 97] .
1 Décès Idéalement, ces modèles devraient être généralisables à toutes
2 État paucirelationnel les populations, et utilisables par les cliniciens dès l’admission.
3 Handicap sévère (conscient mais dépendant : atteinte mentale Malheureusement, aucun des modèles proposés jusqu’à ce jour
et/ou motrice) n’est parfait, de grandes disparités existant entre les différents
4 Handicap modéré (patient autonome dans la vie centres participants telles qu’une absence d’homogénéité dans
quotidienne : dysphasie, hémiparésie, ataxie, troubles la prise en charge thérapeutique des traumatisés crâniens, une
intellectuels ou mnésiques, troubles de la personnalité) variabilité de la population étudiée (âge, gravité) et des moyens
disponibles [98] .
5 Bonne récupération (activités normales : déficit neurologique
ou psychologique mineur)
Néanmoins, un score de Glasgow moteur inférieur à 3, des épi-
sodes d’hypoxie ou d’hypotension, ou une mydriase aréactive de

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17-585-A-10  Traumatismes cranioencéphaliques

plus de trois heures à la prise en charge du patient, un âge supé- les plus graves vers les centres spécialisés neurochirurgicaux est
rieur à 60 ans, une gravité scanographique à l’arrivée (déviation de une nécessité, afin de réaliser un bilan exhaustif des lésions et
la ligne médiane, absence de visualisation des citernes de la base, de poser une éventuelle indication chirurgicale. La lutte contre
hémorragie méningée traumatique) sont reconnus comme étant les agressions cérébrales secondaires est un objectif majeur qui
des facteurs de mauvais pronostic [58, 86, 99] . permet une amélioration du pronostic neurologique chez les
patients les plus graves. La présence de lésions axonales dif-
Place de l’imagerie fuses est un facteur de mauvais pronostic. Cependant, au-delà
de ces lésions purement anatomiques, une altération fonction-
L’imagerie structurale cérébrale permet l’exploration de la struc- nelle cérébrale post-traumatique est possible à distance du TC. Le
ture du cerveau, de son anatomie. Le scanner est facile d’accès, développement du monitorage cérébral, les recherches sur la phy-
disponible rapidement et sans réelle contre-indication. À dis- siopathologie (inflammation, immunité, hormones, médiateurs),
tance du TC, sa sensibilité est acceptable pour dépister les zones et la construction d’études randomisées basées sur des populations
hémisphériques contuses ayant évolué vers la nécrose, mais homogènes (grâce aux modèles pronostiques) sont trois grands
l’exploration de la fosse postérieure et du tronc cérébral reste axes de recherche permettant d’espérer une amélioration du pro-
encore aujourd’hui très imparfaite avec le scanner. Ces régions nostic de ces patients dans les années à venir.
sont pourtant très souvent impliquées dans les handicaps neuro-
logiques survenant après TC. De plus, les lésions axonales diffuses,
présentes chez plus de 50 % des patients après un TC grave, ne Déclaration d’intérêts : les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de liens
sont que partiellement détectées par le scanner cérébral. Ainsi, d’intérêts en relation avec cet article.
si à distance du TC, le scanner permet de détecter certaines
causes de détérioration neurologique comme une hydrocéphalie
chronique, une collection sous-durale persistante ou une atro-
phie cérébrale, il apparaît nettement insuffisant pour explorer les
 Références
lésions anatomiques profondes, probablement responsables d’une [1] ANAES. Management of severe head injuries in the early stage.
grande partie des séquelles à long terme. Recommendations. Ann Fr Anesth Reanim 1999;18:15–22.
L’IRM permet une exploration plus précise de la substance [2] Masson F. Épidémiologie des traumatismes crâniens graves. Ann Fr
blanche et grise, des noyaux gris centraux, de l’hippocampe et Anesth Reanim 2000;19:261–9.
du tronc cérébral [100] . L’IRM est plus sensible que le scanner pour [3] Ruff RM, Iverson GL, Barth JT, Bush SS, Broshek DK. Recom-
détecter les lésions axonales diffuses [101] . Ces lésions axonales mendations for diagnosing a mild traumatic brain injury: a national
diffuses sont probablement une des causes principales de mau- academy of neuropsychology education paper. Arch Clin Neuropsychol
vais pronostic neurologique [102] . Quand elles sont situées dans 2009;24:3–10.
le tronc cérébral (pont et mésencéphale), elles sont associées à [4] Mathé J-F. Santé publique et traumatismes crâniens graves. Ann Fr
un mauvais pronostic neurologique (absence de réveil), surtout si Anesth Reanim 2005;24:688–94.
elles sont bilatérales et symétriques [103–105] . La présence de lésions [5] Maas AI, Stocchetti N, Bullock R. Moderate and severe traumatic brain
axonales diffuses dans les faisceaux de la substance blanche, et injury in adults. Lancet Neurol 2008;7:728–41.
en particulier dans le corps calleux (siège de la communication [6] Moretti L, Cristofori I, Weaver SM, Chau A, Portelli JN, Grafman
interhémisphérique) a été impliquée dans l’altération des proces- J. Cognitive decline in older adults with a history of traumatic brain
sus cognitifs rapides [106] . Par ailleurs, les lésions de la substance injury. Lancet Neurol 2012;11:1103–12.
grise sont également fréquentes après un TC. Chez des patients [7] Rosenfeld JV, Maas AI, Bragge P, Morganti-Kossmann MC, Manley
ayant survécu à un TC grave ou modéré, et pour lesquels les GT, Gruen RL. Early management of severe traumatic brain injury.
séquelles neurocognitives étaient principalement des troubles de Lancet 2012;380:1088–98.
l’attention et de l’apprentissage, l’IRM structurale retrouvait une [8] Summers CR, Ivins B, Schwab KA. Traumatic brain injury in the
réduction de la densité de la substance grise dans la partie basale united states: an epidemiologic overview. Mt Sinai J Med 2009;76:
du lobe frontal (basal forebrain), de l’hippocampe, de l’insula et du 105–10.
thalamus [107] . Ces lésions suggèrent une atteinte des voies choli- [9] Barbosa RR, Jawa R, Watters JM, Knight JC, Kerwin AJ, Wins-
ton ES, et al. Evaluation and management of mild traumatic brain
nergiques (cortex et noyaux gris centraux), expliquant au moins
injury: an eastern association for the surgery of trauma prac-
en partie la symptomatologie fonctionnelle. Plus de 11 mois après
tice management guideline. J Trauma Acute Care Surg 2012;73:
le TC, des anomalies de la substance blanche ont été mises en évi- S307–14.
dence en tenseur de diffusion [108] alors que l’IRM conventionnelle [10] Marshall LF, Becker DP, Bowers SA, Cayard C, Eisenberg H, Gross
était considérée comme normale. Dans la substance blanche appa- CR, et al. The national traumatic coma data bank. J Neurosurg
raissant anatomiquement normale, une réduction de l’anisotropie 1983;59:276–84.
fractionnelle a été observée, suggérant une perte d’intégrité de [11] Perel P, Arango M, Clayton T, Edwards P, Komolafe E, Poccock S,
la membrane des axones. Dans le corps calleux et la substance et al. Predicting outcome after traumatic brain injury: practical pro-
blanche périventriculaire, une réduction de l’anisotropie fraction- gnostic models based on large cohort of international patients. Br Med
nelle a également été observée plus de six mois après TC, suggérant J 2008;336:425–9.
là aussi la présence de lésions axonales [109] . Un traitement infor- [12] Maas AI, Marmarou A, Murray GD, Teasdale SG, Steyerberg EW.
matique sophistiqué de la cartographie de la diffusion de l’eau Prognosis and clinical trial design in traumatic brain injury: the impact
dans la substance blanche permet de réaliser une tractographie study. J Neurotrauma 2007;24:232–8.
des fibres (ou tracking de fibres). On peut ainsi obtenir des images [13] The Mild Traumatic Brain Injury Committee of the Head Injury
des voies de communication. Si cette technologie semble très pro- Interdisciplinary Special Interest Group of the American Congress of
metteuse, l’analyse de ces données reste toutefois encore difficile, Rehabilitation Medicine. Definition of mild traumatic brain injury. J
et il n’existe pas encore d’étude permettant de mettre en relation Head Trauma Rehabil 1993;8:86–7.
des anomalies des fibres avec des séquelles neurocognitives. [14] The Management of Concussion/mTBI Working Group. Veterans
L’imagerie fonctionnelle pourrait avoir un intérêt pronostique, affairs/Department of defense. Clinical practice guidelines: manage-
mais cela reste encore aujourd’hui du domaine de la recherche. ment of concussion/mild traumatic brain injury; 2009.
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 Conclusion
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Du fait de l’hétérogénéité et de la complexité des lésions [17] Unterberg AW, Stover J, Kress B, Kiening KL. Edema and brain
induites par le TC, la compréhension des mécanismes physio- trauma. Neuroscience 2004;129:1021–9.
pathologiques reste encore très imparfaite. La prise en charge [18] Graham DI, Clark JC, Adams JH, Gennarelli TA. Diffuse axonal injury
médicale initiale est fondamentale, et l’orientation des patients caused by assault. J Clin Pathol 1992;45:840–1.

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H. Vinour.
M. Srairi.
Pôle anesthésie-réanimation, Université Toulouse III Paul-Sabatier, Centre hospitalier de Toulouse, 31400 Toulouse, France.
V. Lubrano.
Service de neurochirurgie, Université Toulouse III Paul-Sabatier, Centre hospitalier de Toulouse, 31400 Toulouse, France.
T. Geeraerts (geeraerts.t@chu-toulouse.fr).
Pôle anesthésie-réanimation, Université Toulouse III Paul-Sabatier, Centre hospitalier de Toulouse, 31400 Toulouse, France.
Coordination d’anesthésie, Hôpital Purpan, Centre hospitalier universitaire de Toulouse, 1, place du Dr-Baylac, 31059 Toulouse cedex 9, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Vinour H, Srairi M, Lubrano V, Geeraerts T. Traumatismes cranioencéphaliques. EMC - Neurologie
2014;11(1):1-13 [Article 17-585-A-10].

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