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Cours Droit Pénal Général-1
Cours Droit Pénal Général-1
Module :
Droit Pénal Général
1
DESCRIPTION GENERALE
OBJECTIF DE LA FORMATION
2
OBJECTIFS SPECIFIQUES DU MODULE
APPROCHE PEDAGOGIQUE
3
recommandons à exploiter tout au long de la formation pour rendre les séances
d’enseignement-apprentissage de ces thèmes plus attractives et motivantes. Pour
cette raison, il y aura un usage fréquent à la présentation PowerPoint et mettre
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CONTENU DU MODULE
• INTRODUCTION
4
• L’INFRACTION
• LA RESPONSABILITE PENALE
• LA PEINE
• La peine encourue
• La peine prononcée
• La peine exécutée
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
5
UHII – CASABLANCA Licence Fondamentale
Module : Droit Pénal Général
FSJES Ain Sebaa Droit en Français
Pr MADANI Nabil Année Universitaire : 2016/2017 Etudiant : ……………………………………………………………...
Sommaire du cours
I. INTRODUCTION
IV. LA PEINE
A. La peine encourue
1. Délimitation de la peine
a. Peine et mesure de sûreté
b. Peine et matière pénale
2. Classifications des peines
a. Les classifications liées à l’infraction
b. Les classifications détachées de l’infraction
3. Teneur des peines
a. Peines et libertés
b. Peines et patrimoine
c. Peines et capacité juridique
B. La peine prononcée
1. Personnalisation des peines
a. L’énoncé du principe
b. Les limites du principe
2. Le choix de l’indulgence
a. Les effets de l’indulgence sur le principe
même de peine
b. Les effets de l’indulgence sur la nature et
le quantum de la peine
c. Les effets de l’indulgence sur les modalités
d’exécution de la peine
3. Le choix de la sévérité
a. La sévérité prohibée
b. La sévérité encouragée
INTRODUCTION
I. INTRODUCTION
Prononcer le juste châtiment pour rétablir l’ordre social : la peine est afflictive et
infamante.
Une fonction de prévention ou de dissuasion
La sanction pénale n’est plus seulement tournée vers l’acte commis et de leur sanction,
mais autant vers l’avenir.
Le droit pénal mérite d’être classé parmi les branches du droit public :
o L’Etat est toujours partie au procès pénal au biais du ministère public.
o Sur l’objet même du droit pénal : déterminer les agissements qui troublent la
société et organiser la répression de ces infractions.
o La puissance publique ayant le monopole de l’incrimination et la maitrise de la
sanction.
Une matière rattachée plus souvent au droit privé :
o De nombreuses règles pénales constituent la garantie et la sanction des droits
subjectifs : en réprimant un délit, comme le délit de vol, le Code pénal cherche à
défendre un droit privé : le droit de la propriété.
o L’organisation judiciaire : les mêmes juridictions –les tribunaux de première
instance et les cours d’appel- qui rendent à la fois la justice pénale et la justice
civile.
o Les règles instituées par la procédure pénale s’efforcent normalement d’assurer la
sauvegarde des droits et libertés de l’individu poursuivi.
Parmi les matières mixtes.
L’idée de prévention (bentham) : « La peine doit se faire craindre plus que le plaisir
désirer ».
Ecole néo-classique : doctrines de synthèse (Rossi, Guizot):
Fondé à la fois sur la justice (dans son principe) et sur l’utilité sociale (dans son
application)
Ne punir « pas plus qu’il n’est juste, pas plus qu’il n’est utile » : on éliminera les peines
trop sévères et les peines superflues.
Ecole positiviste italienne
Retenir les systèmes qui, après expérience, donnent les meilleurs résultats.
Epoque actuelle
Reclassement du coupable.
Période ancienne :
La victime ou son groupe reste le bénéficiaire de la répression mais sous le contrôle d’une
autorité centrale.
L’apparition de l’abandon nodal.
La justice publique :
Avant le protectorat :
Fixer les règles communes applicables à toutes les infractions de toute nature
Le droit pénal spécial
Etudier les règles applicables à des infractions particulières en en identifiant les éléments
constitutifs et la répression applicable.
La procédure pénale
La criminologie
La science qui a pour objet l’analyse des facteurs susceptibles de conduire à des
comportements déviants ou criminels.
La pénologie
Parfois les sanctions pénales viennent renforcer des sanctions civiles insuffisantes.
Un droit pénal des affaires : lutter contre les agissements frauduleux mettant en péril
l’épargne publique.
Avec le droit du travail :
1. La constitution
Edicter des principes et droits (l’essence de fondement du droit pénal) :
o Le principe de la présomption d’innocence (article 23);
o Le droit à un procès pénal équitable (article 23);
o Les droits garantis aux personnes détenues (article 23);
o L’abolition des anciennes pratiques de l’Etat policier (article 23);
o Assigner aux pouvoirs publics la responsabilité de la veille à la protection des
personnes et de leurs biens contre toute infraction (article 21);
o Le principe juridique de portée générale de la non-rétroactivité des lois (article 6).
o De la responsabilité pénale des membres du Gouvernements et du Parlement
(article 94).
2. La loi
Nullum crimen, nulla poena sine lege : La place centrale accordée à la loi, votée par le
parlement, en tant que source principale du droit pénal.
Article 71 : consacré ce principe de légalité
« Sont du domaine de la loi, outre les matières qui lui sont expressément dévolues par
d’autres articles de la Constitutions :
3. Le règlement
Contradiction avec le principe de la légalité de la peine ?
o Les partisans du principe de la séparation des pouvoirs tolèrent mal l’intervention
d’une autorité autre que le législatif dans ce domaine.
o L’intervention du pouvoir exécutif en matière pénal apparaît clairement dans les
contraventions.
4. La jurisprudence
Jouer un rôle très important en matière pénale : adaptation à l’évolution constante et
croissante de la criminalité.
Etendre l’application des dispositions pénales : cerner des faits infractionnels nouveaux
par rapport à l’incrimination prévue par le législateur.
Pas d’autorisation au juge à créer de nouvelles infractions (de la compétence du
législateur).
L’INFRACTION
I. L’INFRACTION
L’infraction est un acte ou une omission interdit par la loi sous menace d’une peine.
« L’infraction est une action ou une omission prévue et réprimée par la loi pénale,
imputable à son auteur ».
« Le comportement interdit par la loi sous peine de sanction pénale ».
Les infractions s’articulent toutes autour de constantes fondamentales sans lesquelles il
n’est point de responsabilité pénale.
Une classification des infractions pénales en plusieurs catégories aux régimes juridiques
bien définis.
Il arrive que la règle en vigueur soit obscure, incomplète, inadaptée, équivoque, confuse
ou fort extensive.
« Choisir entre les divers sens possible de la règle, celui qui doit l’emporter ».
Le principe de légalité criminelle impose au législateur de rédiger des textes clairs et
précis pour exclure l’arbitraire et permettre au citoyen de régler sa conduite.
Exemples :
Un complément alimentaire peut-il être considéré comme un médicament, avec
cette conséquence que sa vente est pénalement réprimée lorsqu’elle n’est pas le
fait d’un pharmacien ?
Les immunités dont jouissent les ambassadeurs représentant leurs pays au Maroc.
La notion de territoire est assez large :
Les navires et les aéronefs marocains quel que soit le lieu où ils se trouvent (Art.
11).
Extension de l’application de la loi pénale marocaine en dehors du territoire
marocain (Art. 12).
2. L’élément matériel :
Existence d’un acte matériel : un fait extérieur, un comportement objectivement
constatable.
Pas de sanction à l’intention coupable non matérialisée pas un certain comportement.
Définition : l’attitude positive ou négative réprimée par la loi.
Dans la plupart des cas, l’élément matériel de l’infraction est un acte positif.
Exemples : l’empoisonnement, le délit de faux et l’usage de faux sont des actes de
commission.
Parfois, les frontières entre la commission et l’omission sont difficiles à établir.
Exemple : la mort de la victime en cas de meurtre, peut résulter d’une simple abstention.
Rejet de la notion de commission par omission.
b. Les infractions d’omission
« Toute tentative de crime qui a été manifestée par un commencement ou par des actes
non équivoques tendant directement à la commettre, si elle n’a été suspendue ou si elle
n’a manqué son effet que par des circonstances indépendantes de la volonté de son
auteur, est assimilée au crime consommé et réprimée comme tel » Article 114.
Conditions de l’incrimination de la tentative :
Commencement d’exécution :
Un commencement d’exécution ne peut constituer une tentative punissable que s’il a été
interrompu par «des circonstances indépendantes de la volonté de son auteur», Article
114 CP.
Entraîner l’impunité à condition qu’il soit antérieur à la consommation de l’infraction et
qu’il résulte d’une interruption volontaire.
Pas d’interruption volontaire lorsque la tentative est suspendue par un événement
extérieur et contraignant.
Répression de la tentative à l’instar du crime consommé, mais non la tentative de la
complicité.
Une intention coupable :
L’acte doit par ailleurs être accompli avec l’intention irrévocable de commettre
l’infraction
L’incrimination de la tentative :
Crime : répression de toutes les tentatives.
Délit : punition des cas expressément énumérés par la loi (article 115 du Code
pénal).
Contravention : pas de sanction à la tentative.
Cas assimilés à la tentative : l’agent a fait tout ce qui était en son pouvoir pour que
l’infraction se réalise, mais celle-ci a échoué indépendamment de sa volonté et sans
intervention extérieure.
Première hypothèse : l’élément matériel de l’infraction est intégralement accompli avec
l’intention requise mais l’action n’a pas produit le résultat voulu en raison d’une
défaillance quelconque.
Seconde hypothèse : l’agent a mis en œuvre tout ce qui était nécessaire pour réussir mais
l’infraction était vouée à l’échec pour une raison dont il n’était pas informé.
L’infraction manquée ou infructueuse :
Traiter l’infraction manquée au même titre que la tentative. (Art. 114 du CP).
Une différence notable entre la tentative manifestée par un commencement d’exécution et
interrompue à ce moment-là et l’infraction manquée.
Exprimer la volonté de l’agent d’aller jusqu’au bout pour perpétrer l’infraction : le
résultat de l’infraction n’a pas été atteint bien que tous les actes matériels aient été
accomplis par le délinquant.
L’infraction impossible :
3. L’élément moral :
Nécessité de l’intention coupable : insuffisance de la participation matérielle et même la
relation de causalité, en matière de crime pour engager la culpabilité.
Qualifié d’intellectuel, psychologique ou moral : l’attitude psychologique répréhensible
moralement et socialement.
Point de crime ou de délit sans intention de le commettre, à l’exception de la mise en
danger délibérée d’autrui et de l’infraction d’imprudence (Art. 133 CP).
Etablir la distinction entre les fautes intentionnelles et les fautes non intentionnelles.
a. La faute intentionnelle :
Définie comme la volonté de commettre un acte que l’on sait interdit ou comme
l’intention de violer la loi pénale.
La volonté renforcée de commettre une infraction pénale.
Dol général : une volonté criminelle générale;
Prévues par l’article 432 et suivants du Code pénal : des fautes d’imprudence, de
maladresse ou de négligence.
Chercher l’acte et non pas les conséquences dommageables qui vont résulter : absence de
toute trace d’intention.
L’appréciation liée à la situation ou au comportement d’une personne raisonnable placée
dans les mêmes circonstances.
La tentative :
Crimes : 20 ans.
Délit : 5 ans.
Contraventions: 2 ans.
La complicité :
Crime : retenue sans aucune limite de temps entre ses deux termes.
Délit : s’il a d’abord fait l’objet d’une condamnation à une peine d’emprisonnement et a
commis, avant l’écoulement d’une période de cinq ans, un délit similaire passible
d’emprisonnement.
Contravention : commettre une autre contravention dans les douze mois qui suivent sa
première condamnation.
2. Classification particulière :
Répartir les infractions en neuf catégories principales qui visent des faits voisins et
proches.
Catalogue dominé par le caractère technique : par de hiérarchie de l’objet des infractions,
ni de leur gravité, ni de l’importance des valeurs et des biens juridiques protégés.
a. Classification fondée sur l’élément matériel :
Une infraction peut être exécutée dans un laps de temps bref comme elle peut durer un
certain temps voire des années.
La distinction entre les deux infractions : la durée ou le temps nécessaire à la réalisation
de l’infraction.
La distinction entre l’infraction continue et l’infraction continuée ou successive :
L’infraction continue : un seul acte d’exécution qui nécessité un certain temps.
L'infraction simple
Porter atteinte aux personnes et aux biens et qui ne sont pas ni politiques, ni militaires.
Les infractions politiques
La violation d’un devoir purement militaire ou qui ont été commises par un militaire.
LA RESPONSABILITE PENALE
Irresponsabilité des animaux et des choses ainsi que les être humains privés des dites
facultés.
Accomplir l’infraction, à titre d’auteur, de responsable principal de la réaction sociale.
Auteur d’une infraction : toute personne qui l’exécute matériellement.
L’hypothèse où la personne qui exécute n’est qu’un figurant :
Attacher la qualité d’auteur à l’individu qui dirige la réalisation de l’infraction.
b. Notion de délinquant : personne morale
L’individualisme perd de plus en plus de terrain : laisser place aux activités et aux
aspirations des groupes.
Organisation des intérêts intellectuels et matériels dans le cadre d’institutions, de groupes.
Acquérir une condition sociale semblable à celle de la personne physique.
Gagner des droits et soumission à des obligations ou devoirs.
Personne morale : auteur et comme complice d’infraction ?
L’article 127 du CP :
Mettre en exergue cette responsabilité pénale des personnes morales (limitée aux sociétés
anonymes nouvellement créées).
Celui qui sans accomplir personnellement les éléments constitutifs de l’infraction, l’a
seulement facilité ou provoqué.
Ex : payer l’assassin, lui prêter l’arme du crime…
S’associer à la commission de l’infraction imputable à l’auteur principal par un
comportement nécessairement distinct de celui du co-auteur ou de l’auteur.
b. La complicité :
Elément légal
C. L’irresponsabilité pénale
La démence
Une altération totale et durable de facultés mentales (Art. 134) :
Une démence totale ayant aboli le contrôle des actes.
Contemporaine à l’acte délictuel.
Constatation des troubles par une expertise médicale : déclaration d’irresponsabilité totale
et internement dans un établissement psychiatrique.
Les états voisins de la démence :
Des états intermédiaires : altération partielle de la faculté de discernement.
b. Les causes objectives (Art. 124) :
Accomplir un acte prescrit par la loi ou autorisé par des législations ou réglementation.
Exécution exclusive par l’intermédiaire d’un commandement de l’autorité légitime : une
autorité civile ou militaire ou publique.
Ex. : la violation du domicile, l’exécution capitale, divulgation du secret
professionnel.
Légitime défense :
L’état d’un individu tant en gardant sa liberté de décision est obligé pour échapper à un
danger qui le menace ou qui menace autrui de commettre une infraction.
Un choix s’impose, subir le dommage ou commettre l’infraction :
Mal ou danger imminent et inévitable.
Proportionnalité entre le mal évité et le mal infligé.
Exemples :
La mère qui volera le pain pour nourrir son enfant mourant de faim
Le médecin qui pour sauver la mère, tue l’enfant dont elle allait accoucher.
Sacrifier une vie humaine pour sauver un animal exclut l’état de nécessité.
Par la suite l’arsenal répressif s’est enrichi de sûreté pour permettre une meilleure protection
de la société et pour mieux assurer la réadaptation de l’individu.
Définition :
La peine : est un châtiment, un mal infligé au délinquant en rétribution de l’infraction qu’il a
commise.
Fonctions et caractère de la peine :
L’exemplarité de la peine est telle qu’elle puisse impressionner les délinquants à qui elle est
impliqué, elle joue à leur égard une fonction d’intimidation individuelle, et décourager les
imitateurs éventuels.
L’exemple du malfaiteur ou délinquant puni, fait réfléchir les délinquants éventuels et les
détourne de la criminalité, c’est alors l’intimidation collective.
Fonction de rétribution ou fonction morale
La peine est la juste sanction de la faute commise et du trouble social occasionné par
l’infraction, le délinquant assume les conséquences de ses actes et accepte la règle du « jeu
social » qui veut que la faute mérite punition, la peine représente le tarif de l’infraction ou le
prix à verser pour le mal qui a été causé.
Fonction de réadaptation
C’est une fonction prédominante, on peut dire que la peine se préoccupe de l’avenir dans un
but social de réadaptation, l’évolution du droit pénal a placé au premier rang la fonction de
réadaptation. La peine n’est pas seulement un châtiment pour une infraction commise, elle a
aussi pour but de corriger et de rééduquer le condamné dans un esprit de respect des règles de
la vie en société. Ce but ne pourra être atteint que si la période de privation de liberté est mise
à profit pour obtenir que le délinquant, une fois libéré soit capable de vivre en respectant la
loi. Cette fonction d’amendement et de réinsertion sociale est même pour la société un devoir,
pour cela une assistance postpénale est indispensable. Notre pays s’est engagé dans cette voie,
et il convient à ce sujet de rendre hommage à la fondation Mohammed VI pour la réinsertion
des détenus qui a veiller depuis sa création en 2002 à améliorer les conditions des détenus
faisant du milieu carcéral, un espace d’éducation et de formation, ce qui permet au détenus de
corriger leurs comportements, d’acquérir les compétences, d’apprendre un métier qui les
orientent vers le marché de l’emploi.
3. Mesure de sureté :
Le droit pénal marocain utilise les deux types de sanctions, à savoir la peine et les mesures de
sureté, les unes et les autres peuvent être appliqués même cumulativement à un délinquant
exemple : La possibilité de placer sous la liberté surveillé (mesure de sureté) qui concerne le
mineur qui fait l’objet d’une condamnation pénale contenu, le droit pénal marocain utilise
principalement les peines et accessoirement les mesures de sureté.
La mesure de sureté est une sanction pénale individuelle, coercitive (contrainte) et sans
coloration morale imposé à l’individu reconnu dangereux pour l’ordre social et ceci afin de
prévenir dans un but de défense sociale, que son état dangereux rend probable. L’état
dangereux, c’est redoutabilité, la capacité criminelle ou la forte probabilité de voir cet
individu enfreindre la loi.
La mesure de sureté ne nécessite pas une faute pénale, elle est déclenché par l’état dangereux
d’un individu même irresponsable, donc elle s’attache moins à l’infraction commise qu’a
l’état dangereux que représente le délinquant des peines
La mesure de sureté s’accommode par essence à une certaine imprécision. Elle ne doit
normalement cesser qu’avec la disparition de l’état dangereux, or ni le législateur ni le juge ne
peuvent fixer à l’avance le temps nécessaire à la disparition de l’état dangereux. Cependant le
respect de la liberté individuelle s’oppose à l’indétermination absolue de la mesure de sureté
pour des raisons de sécurité juridique, l’autorité judiciaire fixe la durée maximale de la
sanction dans les limites établies par la loi.
Caractère révisable :
1. L’ATTENUATION DE LA SANCTION
Elle peut être fondée soit sur une cause légale d’atténuation, il s’agit alors des excuses
atténuantes, soit sur une cause judiciaire d’atténuation, il s’agit alors des circonstances
atténuantes. Dans l’un et l’autre cas, la sanction est atténuée, mais « la catégorie de
l’infraction n’est pas modifiée », même si le juge prononce une peine « afférente à une autre
catégorie d’infraction » (article 112 du Code pénal marocain).
a. Principe :
Ce domaine est étendu par le code aux réactions suscitées non seulement par les crimes et
délits « contre les personnes » (l’excuse vient ici atténuer les effets pénaux d’une légitime
défense excessive), mais également par les crimes et délits « contre la moralité publique »
(l’infraction semble ici excusable par la « légitime » émotion de l’agent).
Crimes et délits contre les personnes
L’article 416 du Code pénal marocain dispose « Le meurtre, les blessures et les coups
excusables s’ils ont été provoqués par des coups ou violences graves envers les personnes ».
L’article 417 du Code pénal marocain dispose « Le meurtre, les blessures et les coups sont
excusables s’ils ont été commise en repoussant pendant le jour l’escalade ou l’effraction des
clôtures, murs ou entrées d’une maison ou d’un appartement habité ou de leurs
dépendances ».
Crimes et délits contre la moralité publique
Adultère de l’épouse : L’article 418 du Code pénal marocain dispose « Le meurtre, les
blessures et les coups sont excusables, s’ils ont été commis par l’un des époux sur la personne
de l’autre, ainsi que sur le complice à l’instant où il les surprend en flagrant délit d’adultère ».
Attentat à la pudeur : Aux termes de l’article 419 du Code pénal marocain « Le crime de
castration est excusable s’il a été immédiatement provoqué par un attentat à la pudeur commis
avec violence ».
L’article 421 du Code pénal marocain dispose « Les blessures et les coups sont excusables,
lorsqu’ils sont commis sur la personne d’un adulte surpris en flagrant délit d’attentat à la
pudeur ou de tentative d’attentat à la pudeur, réalisé avec ou sans violences, sur un enfant de
moins de dix-huit ans.
Les mêmes faits sont excusables lorsqu’ils sont commis sur la personne d’un adulte surpris en
flagrant délit de viol ou de tentative de viol ».
Fornication : L’article 420 du Code pénal marocain dispose « Les blessures faites ou les
coups portés sans intention de donner la mort, même s’ils l’ont occasionnée, sont excusables
lorsqu’ils ont été commis par un chef de famille qui surprend dans son domicile un commerce
illicite, que les coups aient été portés sur l’un ou l’autre des coupables ».
A. CONDITIONS D’APPLICATION
2. L’AGGRAVATION DE LA SANCTION
Trois séries de causes d’aggravation existent en droit marocain : les circonstances
aggravantes, la récidive et le concours d’infraction.
LES CIRCONSTANCES AGGRAVANTES
Dans un système dominé par le principe de l’égalité, l’aggravation de la peine applicable ne
peut être abandonnée à l’arbitraire du juge ;ce dernier, au contraire « est tenu d’appliquer au
coupable une peine (…) aggravée chaque fois que sont prouvées (…) une ou plusieurs des
circonstances aggravantes prévues par la loi » (article 142 alinéa 1 du Code pénal marocain).
Il appartient donc au législateur de prévoir à l’avance la liste des événements qui lui
paraissent susceptibles d’aggraver la responsabilité de l’agent. L’article 153 du Code pénal
marocain consacre cette norme en rappelant que « la loi détermine ces circonstances à
l’occasion de certaines infractions criminelles et délictuelles ». Curieusement, le texte exclut
l’aggravation des contraventions, circonstance rare, mais dont le code lui-même fournit
pourtant un exemple. De fait, si les contraventions ne sauraient, dans la plupart des cas, être
aggravées, c’est que les circonstances qui correspondaient à leur aggravation sont le plus
souvent érigées en éléments constitutifs de délits. Par exemple, la contravention de
maraudage de l’article 608-6° du Code pénal marocain est la même infraction que le jour,
mais la nuit ou en réunion.
Les circonstances aggravantes peuvent donc être définies comme des circonstances
accessoires du fait principal, fixées limitativement par la loi et qui déterminent une
augmentation des peines ordinaires.
A. DOMAINE DES CIRCONSTANCES AGGRAVANTES
L’article 152 du Code pénal marocain distingue les circonstances inhérentes à la commission
de l’infraction, de celles qui sont inhérentes à la culpabilité de l’agent ; les premières sont
réelles ou objectives,car elles se rattachent au fait matériel de l’infraction, les secondes sont
personnelles ou subjectives, car elles sont liées à la personnalité de l’agent.
1. CIRCONSTANCES AGGRAVANTES REELLES
Ce sont celles qui participent à la structure matérielle de l’infraction. Elles aggravent de ce
fait la criminalité objective de l’acte.
a. Circonstances de moyen
Ex : Escalade (vol, article 509 du Code pénal marocain), réunion (rébellion, article 302 du
Code pénal marocain), port d’armes (mendicité article 331 du Code pénal marocain), fausses
clés (vol, article 510 du Code pénal marocain), effraction (vol, article 510 du Code pénal
marocain), violence (vol, article 509 du Code pénal marocain), port illégal d’uniforme (vol,
2. DELAI DE RECHUTE
Deux systèmes sont concevables
a. Récidive perpétuelle
Pour admettre l’état de récidive, la législation ne tient pas compte de l’intervalle de temps qui
a séparé les deux infractions.
Dès l’instant où la première condamnation est devenu irrévocable, l’agent se trouve
viagèrement exposé à tomber en état de récidive par la commission d’une seconde infraction.
b. Récidive temporaire