Vous êtes sur la page 1sur 21

Polycopie de droit pénal spécial

S4

Exercices avec corrigés

Rappel de la Méthodologie

Rappel de la méthodologie du cas pratique :


Le cas pratique est un exercice à part ; il ne répond pas à une méthodologie précise, comme
c’est le cas pour un commentaire d’arrêt ou une dissertation. Cependant, il convient
d’apporter à la résolution des problèmes présentés une analyse juridique rigoureuse.

Cette rigueur doit se retrouver tout d’abord au sein de la résolution d’un problème donné, en
suivant le syllogisme juridique :

La majeure : rappel des faits que vous allez résoudre

La mineure : rappel de la règle de droit applicable

Et enfin, la conclusion qui apporte la solution au problème

A noter qu’il ne s’agit pas d’un étalage des connaissances mais de cibler celles permettant de
justifier la solution.

Dans la solution, il faut affirmer une solution et éviter les incertitudes

La rigueur se retrouve ensuite dans l’agencement des différents problèmes : ces derniers sont
traités les uns à la suite des autres.

Il est aussi possible d’établir un plan (binaire) pour structurer l’analyse et gagner en clarté
mais là encore sans obligation, les problèmes apparaissent dans les sous parties.

L’introduction n’est pas requise : mais il est souhaitable de citer brièvement les problèmes
par thèmes

Enfin, la réussite du cas pratique dépendra de :

- la clarté et la précision de l’argumentation

- de l’identification correcte de tous les problèmes

- et de l’application de la règle appropriée à chaque problème

1
- la méthode la plus simple est de suivre l’ordre chronologique des faits.

Méthodologie du commentaire d’article :


Commenter un article consiste :
- à analyser et expliquer une disposition normative.
- à apprécier l’intérêt de la disposition dans le domaine juridique concerné

- et à étudier ses conséquences juridiques, factuelles, économiques et sociales


Il faut également se demander si la disposition est toujours adaptée au contexte actuel.
Nature du texte :
Le commentaire peut porter sur un article de traité international, de la constitution, d’une loi,
d’un code, d’un projet de loi, d’un décret.

Méthodologie :
Le commentaire d’article est un travail distinct des autres épreuves (commentaire d’arrêt,
dissertation ou cas pratique).
Outils :
Le commentaire d’article comme la dissertation, exige des connaissances relatives au thème
visé. Il faut faire appel au cours pour étudier les points suivants :
Le contexte d’élaboration : pour quelle raison cet article est-il intervenu et pourquoi à ce
moment là ?
Entérine-t-il ou infirme t-il une solution jurisprudentielle ? avalise t-il ou sanctionne t-il un
comportement ?
Le sens de l’article : que signifie t-il ? Pose t-il un nouveau principe ? Renforce t-il un
principe déjà posé ? Pose t-il une exception ?
Le champ d’application : Quelles situations de fait vise-t-il ?
La réception de l’article : L’article a-t-il posé ou posera t-il des difficultés d’application ? a-
t-il été contesté par la doctrine et les praticiens ? a-t-il donné lieu à des interprétations
jurisprudentielles ?

Eléments à étudier :

-Le contexte dans lequel l’article a été écrit : juridique mais aussi historique, économique,
sociologique, politique.

-le problème qui a suscité l’adoption de l’article ;

- l’objectif poursuivi par son auteur ;

2
- l’apport du texte, sa finalité, son impact, ses incidences ;

- les réactions de la jurisprudence, de la doctrine et des praticiens ;

- l’avenir probable du texte (abrogation, modification, pérennité.. ;)

Rédaction du commentaire

-L’analyse doit être cohérente et structurée

-Les développements doivent être organisés autour d’un plan.

-faire apparaître les intitulés des parties et des sous-parties

- utiliser un langage juridique correct

- justifier et étayer les affirmations avec un raisonnement pertinent et des connaissances


précises.

Etape 1 l’introduction :

-elle doit représenter environ un tiers de votre devoir et comporter les éléments suivants :

Présentation du thème objet de l’article

Date et auteur de l’article, valeur normative (inséré dans un code ?)

Finalité de l’article : quel problème résout-il ?

Annonce du plan ( les deux grandes parties)

Deuxième étape : développement

Rédiger un chapeau introductif sous les intitulés des grandes parties

Ne pas oublier la transition entre les parties

Les chapeaux introductifs et votre transition relèvent de la cohérence de votre plan et donc de
votre travail.

Les intitulés des grandes parties et sous parties doivent être percutants et si possible courts et
précis

Conclusion :

Il est recommandé de terminer le commentaire d’article par une brève conclusion.

La conclusion doit constituer une ouverture sur l’avenir : un appel à une intervention du
législateur, une interrogation sur la manière dont la jurisprudence va interpréter cet article s’il
est récent, une mise en garde contre d’éventuelles difficultés d’application ou incohérences
avec d’autres règles juridiques.

3
III-Rappel de la méthodologie de la dissertation juridique
L’épreuve écrite de dissertation juridique est un grand classique des examens de droit.

Il s’agit d’un exercice d’ordre méthodologique qui consiste à démontrer une solution proposée
au moyen d’un raisonnement : c'est-à-dire d’une démarche intellectuelle mettant en œuvre des
connaissances juridiques.

La dissertation doit permettre d’apprécier l’aptitude de l’étudiant , d’une part, à exposer


clairement les connaissances juridiques acquises, et à les organiser selon un ordre logique et
cohérent, d’autre part, à prendre position.

Etapes de l’exercice :
A- Compréhension et délimitation du sujet :
1-analyser le sujet ( mots clés, signification, contenu) pour reconnaître la question qui
est posée et ses limites exactes.
2-Comprendre le genre de sujet qui est donné :
Sujet d’exposition Consistant à exposer une question
déterminée du programme de l’examen
Sujet de synthèse Nécessite de réunir plusieurs questions
réparties dans l’ensemble du programme
en dressant l’inventaire complet des
questions se rapportant au sujet il
convient de réaliser une synthèse de ces
questions
Sujet de comparaison Requiert l’examen de deux notions qui
ont été présentées séparément dans le
cours. Il est indispensable d’examiner
ces notions en parallèle. Autrement dit,
il ne s’agit pas de deux sujets descriptifs
distincts mais d’un seul et unique sujet
de synthèse

3- recherche d’éléments de réponse : notions, des éléments et des arguments de droit


intéressant le sujet complétés de réflexions personnelles.

4- organisation des éléments de réponse :

Après voir rassemblé les éléments du sujet autour d’idées essentielles, il convient de
construire un plan.

4
Ce plan se compose de la façon suivante :

- 1-Introduction :
- A- énonciation du sujet :
- Amener le sujet au moyen d’une idée générale en situant progressivement la question
à traiter dans l’ensemble de la matière.
- Poser le sujet : le sujet doit être progressivement annoncé.
- Définir les termes du sujet , préciser son domaine ( ce qu’il comprend et ce qu’il ne
comprend pas)
- B- La problématique du sujet :
- Après avoir délimité le sujet, il est nécessaire d’identifier les questions qui se posent.
Il s’agit de mettre en évidence l’intérêt du sujet
- Intérêt du sujet ! il s’agit de répondre à la question « pourquoi dois -je parler de ce
sujet »
- C-L’annonce et la justification du plan :
- Le plan annoncé doit résulter des considérations précédentes.

2- les parties :

L’exposé d’une question de droit repose sur un plan en deux parties : c’est un plan
binaire

Parties titrées :

I- titre de la partie
A-
B-
II-titre de la partie
A-

B-
Chacune des parties étant divisée en sous parties(A,B) annoncées par quelques lignes
directrices

Conclusion :

La conclusion brève, peut servir à rappeler l’idée directrice, tout en se gardant de


résumer l’ensemble du devoir

D’élever la discussion dans un cadre plus large

5
6
I-APPLICATIONS PREMIERE PARTIE DU COURS:

LES INFRACTIONS PORTANT ATTEINTE AUX BIENS

TABLEAU RECAPITULATIF DES INFRACTIONS ETUDIEES

. I-LE VOL

Définition Selon l’article 505 CP le vol est la


soustraction frauduleuse de la chose d’autrui
Elément légal Le texte qui prévoit cette infraction, est
l’article 505 du code pénal.

Elément matériel La soustraction


de la chose de son propriétaire ou
détenteur dans le but d’entraîner un
transfert de possession.
la soustraction doit être commise sans
consentement du détenteur de la chose
Elément moral la soustraction doit être frauduleuse,
l’auteur doit avoir conscience de
commettre une appréhension illicite, en se
rendant maître de la chose contre le gré de
son propriétaire.
sanctions Le vol infraction simple: est puni d’un
emprisonnement d’un à cinq ans et d’une
amende de 200 à 500
-le vol (larcin) est puni d’un
emprisonnement d’un mois à deux ans et
d’une amende de 200 à 500 dhs
-Le vol aggravé: commis avec une ou
plusieurs circonstances aggravantes est
qualifié crime et on peut les classer en 4
catégories (les articles 507 à 510) de la
manière suivante :
Emprisonnement de 5 à 10 ans ;
10 à 20 ans
20 à 30 ans
Réclusion perpétuelle
Tentative Article 539 CP punit la tentative du vol
excuse Le vol commis par certaines personnes
visées par les articles 534,535 ne donnent
lieu qu’à des réparations civiles( pas de
poursuite pénale) vol commis entre époux,
par des ascendants au préjudice de leur
enfants ou autres ascendants

7
Abus DE CONFIANCE :

Définition L’abus de confiance est le fait par toute


personne de mauvaise foi, de détourner ou
dissiper, au préjudice des propriétaires,
possesseurs ou détenteurs, soit des effets, des
deniers ou marchandises, soit des billets,
quittances, écrits de toute nature contenant ou
opérant obligations ou décharges et qui lui
avaient été remis à charge de restitution, de
représentation ou d’un usage déterminé.

Elément légal Article 547 du code pénal


Elément matériel Détournement ou dissipation :
Dissiper peut être détruire, détériorer,
vendre la chose, donner, l’abandonner
Détourner c’est donner à la chose une
destination qui n’était pas celle prévue.
Enfin qu’il s’agisse de détournement ou
dissipation, dans les deux cas le délit résulte
de ce que l’agent se comporte en maître de la
chose et s’attribue vis-à-vis d’elle un pouvoir
juridique qui ne lui appartient pas. Chose qui
n’a été remise les choses ont été remises et
acceptées « à charge de les rendre, de les
restituer, de les représenter ou d’en faire un
usage déterminé ».
Préjudice : exigence d’un préjudice

Elément moral L’intention suppose la connaissance de la


précarité de sa possession et la prévisibilité
du résultat dommageable sur le véritable
propriétaire du bien, par son comportement
constitutif d’abus
sanctions Six mois à trois ans et amende de 200 à
2000dhs (art 547)
- si le préjudice subi est de faible valeur :
emprisonnement un mois à deux ans et
amende de 200 à 250 dhs
- en cas de circonstances aggravantes
prévues par les articles : 549 et 550
 Emprisonnement : sera de 1 à 5 ans et
amende de 200 à 5000dhs (Art 549)
article549 CP : si l’abus est réalisé par
les personnes tels: adel, séquestre,
curateur, administrateur judiciaire
dans le cadre de leurs fonctions (etc),

8
 Article 550 CP: si l’abus est réalisé
par une personne faisant appel public
à l’épargne afin d’obtenir la remise
des fonds pour son propre compte,
soit comme directeur, administrateur
ou agent d’une entreprise
commerciale. Emprisonnement 1 à 6
ans et amende 100.000dhs

III-ESCROQUERIE :

Définition L’escroquerie est le fait par toute personne,


d’induire astucieusement en erreur une
personne par des affirmations fallacieuses,
ou par la dissimulation de faits vrais, ou
d’exploiter astucieusement l’erreur où se
trouvait une personne et la déterminer ainsi
à des actes préjudiciables à ses intérêts ou à
ceux d’un tiers, en vue de se procurer ou de
procurer un profit pécuniaire illégitime.
Elément légal Article 540 du code pénal
Elément matériel -l’emploi de moyens frauduleux qui peuvent
être constituées par trois actes énumérés
limitativement par l’article 540 CP:
 Les affirmations fallacieuses
 Dissimulation de faits vrais
 Le fait d’exploiter astucieusement
l’erreur où se trouvait une personne

-La remise d’une chose, du fait de ses


manœuvres.
-Existence d’un préjudice :
Il faut que la victime soit lésée dans
ses intérêts : en effet le législateur
parle d’actes préjudiciables à ses
intérêts pécuniaires.

9
Elément moral  la connaissance du caractère
frauduleux des moyens utilisés.
 Et ensuite, la conscience d’un
préjudice pour la victime des
moyens frauduleux.

sanctions emprisonnement d’un à 5ans et d’une


amende de 500 à 5000dhs
Peine doublée et amende atteint le
maximum : si le coupable est une personne
ayant fait appel au public en vue de
l’émission d’actions, obligations
excuses Les mêmes que ceux prévues en matière de
vol

VII- BLANCHIMENT DE CAPITAUX :

Définition : L’infraction de blanchiment étant une


infraction de conséquence, elle consiste
d’abord, à faciliter, par tout moyen, la
justification mensongère de l’origine des
biens ou revenus de l’auteur d’infractions
ayant procuré à celui-ci un profit direct ou
indirect (fausses factures, faux contrats de
travail, faux bulletin de paie ) ensuite, à
intégrer le produit de l’infraction originaire,
dans un circuit financier licite ou à faire
perdre la trace de son origine illicite et ce par
le biais des actes énumérés. Par l’art (574-1
CP)

Elément légal Articles 574-1 introduit par la loi 43-05


promulguée par dahir n° 1-07-79 du 17 avril
2007 et publiée au BO N°5522 du 3 mai
2007 relative à la lutte contre le blanchiment
d’argent vient compléter l’actuel code pénal
et prévoit un ensemble de dispositions
concernant le blanchiment de capitaux, en
2011 une autre loi n°13-10 promulguée par
dahir n°1-11-02 du 20 janvier 2011 a
introduit queqlues modifications (BO
n°5911 bis du 24 janvier 2011)
10
Elément matériel - constituent un blanchiment de capitaux, les
actes ci-après, lorsqu’ils sont commis
intentionnellement et en connaissance de
cause :
- Le fait d’acquérir, de détenir, d’utiliser, de
convertir, de transférer ou de transporter des
biens ou leurs produits dans le but de
dissimiler ou de déguiser la nature véritable
ou l’origine illicite de ces biens, dans
l'intérêt de l'auteur ou d'autrui lorsqu'ils sont
le produit de l'une des infractions prévues à
l'article 574-2 ci-dessous ;
- La dissimulation ou le déguisement de la
nature véritable, de l’origine, de
l’emplacement, de la disposition, du
mouvement ou de la propriété des biens ou
des droits y relatifs dont l’auteur sait qu’ils
sont les produits de l’une des infractions
prévues à l’article 574-2 ci-dessous ;
- le fait d'aider toute personne impliquée
dans la commission de l'une des infractions
prévues à l'article 574-2 ci-dessous à
échapper aux conséquences juridiques de ses
actes ;
- le fait de faciliter, par tout moyen, la
justification mensongère de l'origine des
biens ou des produits de l'auteur de l'une des
infractions visées à l'article 574-2 ci-
dessous, ayant procuré à celui-ci un profit
direct ou indirect ;
- Le fait d’apporter un concours ou de
donner des conseils à une opération de
garde, de placement, de dissimulation de
conversion ou de transfert du produit direct
ou indirect, de l’une des infractions prévues
à l’article 574-2 ci-dessous.
- Le fait de tenter de commettre les actes
prévus au présent article.
Infractions d’origine Ensuite, l’alinéa 2 de l’article 574
(modifié par la loi 13-10 qui a élargi la
liste des infractions) énumère
limitativement les infractions que le
législateur marocain considère comme
infraction d’origine du blanchiment
d’argent, qui sont les suivantes :

1- trafic illicite de stupéfiants et de


matières psychotropes ;
2- trafic d’être humains ;
3- trafic d’immigrants ;

11
4- trafic illicite d’armes et de munitions,
5- corruption, concussion, trafic
d’influence et détournement de
deniers publics et privés ;
6- infractions de terrorisme ;
7- contrefaçon ou falsification des
monnaies ou effet de crédits publics
ou d’autres moyens de paiement.
8- L’appartenance à une bande
organisée, formée ou établie dans le
but de préparer ou de commettre un
ou plusieurs actes de terrorisme ;
9- L’exploitation sexuelle ;
10- Le recel de choses provenant d’un
crime ou d’un délit ;
11- L’abus de confiance,
12- L’escroquerie ;
13- Les infractions portant atteinte à la
propriété intellectuelle ;
14- Les infractions portant atteinte aux
droits d’auteur et droits voisins ;
15- Les infractions contre
l’environnement ;
16- L’homicide volontaire et voies de
fait volontaires ;
17- L’enlèvement, la séquestration ou la
prise d’otage ;
18- Le vol et l’extorsion ;
19- La contrebande ;
20- La fraude sur la marchandise et les
denrées alimentaires ;
21- Le faux, l’usage de faux et
l’usurpation ou l’usage irrégulier de
fonctions, de titres ou de noms.
22- Le détournement, la dégradation
d’aéronefs ou des navires ou de tout
autre moyen de transport, la
dégradation des installations de
navigation aérienne, maritime et
terrestre ou la destruction, la
dégradation ou la détérioration des
moyens de communication ;

23- Le fait de disposer, dans l’exercice d’une


profession ou d’une fonction, d’informations
privilégiées en les utilisant pour réaliser ou
permettre sciemment de réaliser sur le
marché une ou plusieurs opérations ;

12
24- L’atteinte aux systèmes de
traitement automatisé des données.

Elément moral Le blanchiment de capitaux est une infraction


intentionnelle,

sanctions L’article 574-3 prévoit deux sanctions :


* pour les personnes physiques, de cinq à
vingt ans de réclusion et d'une amende de
500.000 à 2.000.000 de dirhams ;
3* pour les personnes morales, d'une
amende de 1.000.000 à 5.000.000 de
dirhams, sans préjudice des peines qui
pourraient être prononcées à l'encontre de
leurs dirigeants ou agents impliqués dans les
infractions.

Peines complémentaires :
L’article 574-5 prévoit à l’encontre des
personnes coupables de blanchiment une ou
plusieurs des peines complémentaires :
- Confiscation ;
-Dissolution ;

La tentative est passible des mêmes peines.

13
Cas pratique N°1 : abus de confiance

• Le gérant d’une SNC refuse de restituer le véhicule de fonction après sa


révocation car il considère qu’il s’agit d’un dédommagement dû à sa
révocation injustifiée

CORRIGE

La révocation d’un gérant d’une SNC est une décision qui relève de la compétence
des associés et selon les modalités fixées par la loi ou à défaut par les statuts.

La loi 5-96 stipule que la révocation du gérant de la SNC ( associé statutaire ou


tiers) doit être fondée sur un juste motif, à défaut, elle donne lieu au
dédommagement du gérant révoqué.

Cependant, c’est au tribunal que revient la compétence de décider de la légitimité


du motif et de l’octroi des dommages et intérêts. Et non pas au gérant, qui

En l’occurrence, le gérant qui refuse de restituer la voiture de fonction qui lui a


été donnée, lors de son mandat, et après une mise en demeure adressée par la
société pour restituer la voiture, demeuré infructueuse, commet un abus de
confiance.

L’abus de confiance est défini par l’article 547 du code pénal comme étant le

fait par toute personne de mauvaise foi, de détourner ou dissiper, au préjudice des
propriétaires, possesseurs ou détenteurs, soit des effets, des deniers ou
marchandises, soit des billets, quittances, écrits de toute nature contenant ou
opérant obligations ou décharges et qui lui avaient été remis à charge de
restitution, de représentation ou d’un usage déterminé.

En l’espèce, le comportement du gérant est donc constitutif d’abus de


confiance dont les éléments sont caractérisés :

14
1-L’élément matériel :

pour l’abus de confiance l’élément matériel se décompose éléments :

-la remise préalable de la chose

-Un détournement ou la dissipation préjudiciable

a-La condition de la remise préalable

• L’objet de la remise doit consister en des fonds, effets, deniers,


marchandises. Il doit s’agir de biens pouvant s’apprécier
pécuniairement.

• L’article 547 énumère Les biens dont le détournement ou la dissipation


peut donner lieu à abus de confiance sont :

• des effets : effets de commerce, actions, obligations ;

• deniers : des fonds, des moyens financiers ;

• marchandises : choses susceptibles d’être vendues. Des biens mobiliers.


Sont exclus les notions de services ou de droits qui ne peuvent faire l’objet
d’une remise, seul le titre constatant un droit pouvant être retenu.

• Billets, Quittances ;

• écrits contenant ou opérant obligation ou décharges ;

• Ces choses ont été remises et acceptées « à charge de les rendre, de les
restituer, de les représenter ou d’en faire un usage déterminé

• En l’espèce la voiture a été remise au gérant préalablement pour les besoins


de sa fonction, à charge de la restituer.

15
Cette condition de remise préalable étant établie, il convient de vérifier
l’existence du détournement constitué par la réalisation des éléments
constitutifs propres à l’abus de confiance.

b- le détournement de la chose :

• Aux termes de l’article 547 l’abus de confiance s’étend du détournement


d’un objet qui n’a été remis qu’à charge de restitution ou d’un usage
déterminé.

• Le texte précise que les choses ont été remises et acceptées :

• à charge de les rendre, de les restituer,

• de les représenter

• ou d’en faire un usage déterminé ».

• En l’espèce la voiture a été remise au gérant préalablement pour les


besoins de sa fonction, à charge de la restituer. Le fait de conserver la
voiture de fonction après la révocation constitue un détournement,
caractérisant l’abus de confiance, puisque ce bien, remis au gérant par son
entreprise dans le cadre de son mandat de gérance, n’est pas restituée. Le
détournement est ici constitué par le refus de restituer ladite voiture, qui doit
être restituée à la fin de son mandat. Ce refus de restituer en toute connaissance
de cause traduit une intention frauduleuse.

Élément moral:

• Le détournement doit être intentionnel, l’auteur a conscience que la chose


remise doit être restituée et que le détournement cause un préjudice à autrui.
Il convient donc de démontrer l’existence de l’intention frauduleuse du
coupable. Il faut donc établir la volonté de l’auteur de se comporter comme
le propriétaire et démontrer l’interversion de la possession. En l’espèce, le

16
gérant s’est comporté comme le propriétaire de la voiture qu’il considère
comme dédommagement à sa révocation injuste.

• Cette interversion de la propriété et cette volonté de se comporter comme


le propriétaire, même durant un court instant, caractérisent l’élément moral
de l’abus de confiance

Pour conclure, tous les éléments de l’abus de confiance étant rassemblés,


le gérant apparait comme l’auteur de cette infraction. Il encourt la répression
attaché à l’abus de confiance simple, aucune cause d’aggravation n’étant à
relever en l’espèce.

Le gérant encourt donc une peine d’emprisonnement Six mois à trois ans
et une amende de 200 à 2000dhs (art 547)

17
II-EXERCICES : chapitre II- ATTEINTES AUX PERSONNES

A- Tests de compréhension
1- La qualification pénale : homicide

Quelle est la qualification applicable lorsqu’une personne a été tuée ?


précisez la qualification et argumentez pour chaque cas ci-dessus indiqué:

Réponse :

• Plusieurs qualifications sont envisageables lorsqu’une personne a été


tuée, qualifications que l’on peut distinguer selon que ce décés est voulu
ou non.
• Il est à souligner que le mot décès est un mot appartenant au langage
courant , il n’a pas de signification précise en droit , de sorte que le
premier problème est de convertir en quelque sorte du langage usuel en
langage juridique.
• Une telle conversion est indispensable si l’on veut rattacher ce fait à une
catégorie d’infractions prévues et sanctionnées par la législation pénale.
• C’est la qualification des faits: de quoi s’agit-il en effet?
• dans notre cas le terme décès n’a pas de connotation pénale dans la
mesure où il n’informe ni sur la nature de l’infraction commise, ni sur le
degré de gravité.
• D’où la nécessité de qualifier les faits. Or, cette qualification exige des
références ou des critères et c’est le droit pénal qui nous les donne sous
formes de catégories juridiques: meurtre, assassinat, homicide par
imprudence etc…

a-Première Situation:

• S’agit t-il d’un meurtre avec préméditation par exemple? Ce sera alors un
assassinat prévu et sanctionné par l’article 393 du code pénal qui dispose
: « le meurtre commis avec préméditation…….est puni de la peine de
mort ».

18
• En revanche, s’il s’agit d’un meurtre sans préméditation , c’est-à-dire un
meurtre simple, prévu est sanctionné par l’article 392: « quiconque
donne intentionnellement la mort à autrui est coupable de meurtre et
puni de la réclusion perpétuelle ».
• Deuxième situation :
• S’il y’a une agression contre une personne sans intention de lui donner la
mort, et que celle-ci est décédée à la suite de cet acte, il y’aura
seulement un homicide involontaire et c’est l’article 432 du CP qui en
donne la définition et la sanction : « quiconque par maladresse,
imprudence , inattention, négligence ou inobservation des règlements
commet involontairement un homicide ou est involontairement la cause,
est puni de l’emprisonnement de trois mois à cinq ans et une amende de
250 à 1000dhs »
• Troisième situation:
• l’enquête ou que l’instruction révèle l’existence d’un lien de parenté
entre l’auteur présumé et la victime. le meurtrier est le fils de la victime,
cette constatation aura elle une influence sur la qualification de
l’infraction et partant sur la sanction encourue?
• À cette question c’est l’article 396 du CP qui répond : « quiconque
donne intentionnellement la mort à son père, sa mère ou à tout autre
ascendant est coupable de parricide et puni de la peine de mort »,

• Quatrième situation:
• L’auteur de l’homicide peut avoir donné la mort pour défendre sa propre
vie contre un danger de mort:
• Dans ce cas c’est encore le droit pénal qui précise cette question dans
une hypothèse de légitime défense à condition que les éléments de
définition légale de la légitime défense soient réunies.
• Ainsi, l’article 124 du code pénal dispose « il n’ y ni crime, ni délit, ni
contravention lorsque l’infraction était commandée par la nécessité
actuelle de la légitime défense de soi même ou soi d’autrui ou d’un bien
appartenant à soi même ou à autrui pourvu que la défense soit
proportionnée à la gravité de l’agression »

• Cinquième situation:

19
• Supposons qu’il s’agisse de ce qu’on appelle un crime passionnel:
• Par exemple que le meurtre en question soit perpétré par un mari
contre sa femme infidèle . Ce meurtre sera-t-il sanctionné sera-t-il
sanctionné avec la même rigueur que s’il s’agissait d’un crime crapuleux
(tuer pour voler).
• C’est l’article 418 CP répond à cette question: le meurtre, les blessures
ou les coups sont excusables s’ils sont commis par l’un des époux sur la
personne de l’autre, ainsi que sur le complice à l’instant où il les
surprend en flagrant délit d’adultère ».
• Ce sont les effets des excuses légales, causes d’atténuation de la
responsabilité. ( partie II)

• Sixième situation:
• Si la mort a été donnée par un ami de la victime, par son conjoint ou
même par son médecin traitant et à la demande de la victime pour
mettre fin à ses souffrances atroces dues à une maladie incurable
(euthanasie)
• L’ami, le conjoint, le médecin sera-t-il poursuivi et jugé sur la base du
meurtre ou de l’assassinat.
• C’est un problème délicat auquel le droit pénal a justement pour tâche
de répondre ( débat sur l’euthanasie, le suicide, avortement etc).

20
21

Vous aimerez peut-être aussi