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Article 2157
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05/2020
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Voici une précieuse synthèse de l’actualité internationale de mai 2020 qui sera fort
utile à tous ceux qui veulent disposer d’un point de l’actualité géopolitique, suivent la
spécialité #HGGSP voire préparent un concours. Pour ne rien manquer, et recevoir
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Toujours la violence
L’Afghanistan reste marquée en mai 2020 par le sceau de la violence. Un hôpital a été attaqué
à Kaboul, un attentat-suicide lors d’un enterrement a fait plusieurs dizaines de morts au nord-
est du pays.
Les États-Unis de Donald Trump se sont retirés en mai 2020 de l’accord de libre-échange
transpacifique et ont arrêté les négociations de l’accord transatlantique voulu par Barack
Obama. Ils ont suspendu leur contribution à l’OMS (organisme onusien) devenue ouvertement
pro-Pékin dans sa gestion de la crise sanitaire du coronavirus. Elle ne l’a déclarée pandémie
que le 11 mars 2020. A l’été 2019, les États-Unis avaient dénoncé le traité FNI (forces
nucléaires à portée intermédiaire). Ils viennent de se retirer en mai 2020 du traité « ciel ouvert
» (Open skies) qui permet aux 34 pays signataires de la Conférence sur la sécurité et la
coopération en Europe (CSCE) devenue l’Organisation pour la sécurité et la coopération en
Europe (OSCE) d’ouvrir leur espace aérien pour contrôler la limitation de l’armement des uns
et des autres. Washington dénonce cet accord au motif que la Russie ne le respecte pas, en ne
laissant pas de libre accès à son espace aérien de l’enclave de Kaliningrad (ex-Königsberg).
L’effet de cette décision ne devrait pas s’en faire sentir avant la fin de l’année 2020.
Bonus vidéo. R. Perron et A. Le Roy Puissance, guerre et paix : quels rôles pour le
multilatéralisme ?
Dans la droite ligne de son Green deal, l’Europe communautaire souhaite passer sous le statut
de zones protégées près d’un tiers des terres et mers de son espace. Il s’agit ainsi de protéger
la biodiversité et de parer à la dégradation environnementale qui menace la capacité de se
nourrir et veiller ainsi à une alimentation non seulement plus saine mais aussi écologiquement
plus soutenable. Bruxelles prévoit également un vaste de projet de plantation de plusieurs
milliards d’arbres. Il reste à dégager les moyens financiers pour cette politique ambitieuse.
Ces défis sont nombreux. La mise au point d’un vaccin soulève les questions du financement –
le péril à y investir est à la mesure des milliards de personnes qui pourraient en avoir besoin –
privé (les laboratoires pharmaceutiques) et public (les États, voire les collectivités territoriales)
voire celui d’ONG. Le directeur de Sanofi annonce en mai 2020 qu’il donnera la priorité au
marché américain car les États-Unis sont le meilleur client de son entreprise – pourtant à
l’origine française – et un très important contributeur à son activité de Recherche-
Développement. Cette annonce a provoqué un tollé en France et une interrogation sur la
priorisation entre intérêts nationaux et mondiaux.
Cette crise sanitaire a révélé au grand jour un monde sino-dépendant. Certains gouvernements
sont tentés, en particulier dans l’UE, de prendre des mesures pour retrouver une part de leur
sécurité économique perdue par la tragique inconscience des décideurs privés et publics des
précédentes décennies, et d’œuvrer de manière générale à devenir moins dépendant de Pékin.
Alors que les États-Unis se défient ouvertement de Huawei, soupçonnant le géant chinois
d’espionnage, Londres (hors UE) prend à son tour des mesures qui irritent la Chine. Le «
projet défendre », coordonné par le ministère des Affaires étrangères, pour faire le bilan des
différentes vulnérabilités économiques de l’archipel, en sécurisant par exemple les
approvisionnements stratégiques. C’est dans ce nouveau contexte de défiance vis-à-vis de la
Chine que le partenariat entre l’Impérial college et Huawei a suscité un débat en mai 2020 car
cette université londonienne mène la recherche pour mettre au point un vaccin contre le
coronavirus.
La question d’une politique industrielle se pose avec encore plus d’acuité en mai 2020. La crise
sanitaire a montré cruellement les dépendances des membres de l’Union européenne. Une
piste de réflexion en faveur d’une forme de souveraineté industrielle et économique se dessine.
Ainsi, au lendemain de la déclaration du patron de Sanofi, le tandem franco-allemand appelle à
la création d’une « Europe de la santé » en faveur d’une sécurisation de la production d’une
partie des médicaments sur le sol européen, et d’un financement de la recherche médicale
pour parvenir à l’élaboration d’un vaccin contre le coronavirus.
L’activité économique européenne a sévèrement pâti de cette crise sanitaire et du confinement
qui ont provoqué une contraction sans précédent de la demande. L’Union européenne s’attend
à une contraction de près de 8% de son PIB cette année. Le secteur touristique est déjà
sinistré, or l’Europe communautaire est un grand pôle touristique à l’échelle mondiale. Ce
secteur fournit, en outre, de nombreux emplois. En mai 2020, les compagnies aériennes sont
au bord de la faillite, un plan de 9 milliards d’euros devrait permettre de sauver la compagnie
allemande Lufthansa. Les sidérurgistes européens sont très inquiets et appellent Bruxelles à
prendre des mesures pour les protéger de la concurrence extérieure qui les malmène déjà
depuis plusieurs années. ArcelorMittal et ThyssenKrupp ont déjà mis à l’arrêt plusieurs de
leurs hauts fourneaux ; l’inquiétude est grande sur le site de Fos-sur-Mer.
L’heure du déconfinement dans l’UE est aussi celle des premiers bilans. Les pays les plus
sévèrement touchés par cette pandémie sont l’Italie, France et l’Espagne. Hors UE, le
Royaume-Uni est encore davantage touché. L’Europe centrale et orientale l’est moins, car
probablement moins ouverte sur les régions d‘où provient cette pandémie. Les pays d’Europe
méditerranéenne et occidentale accueillent davantage de touristes provenant du monde entier,
et l’Italie du Nord accueille nombre de travailleurs chinois dans ses ateliers du textile.
Les inquiétudes liées au secteur touristique en Europe ne sont pas étrangères aux pressions de
Bruxelles pour que les États de l’Union européenne pour ouvrir de nouveau des frontières qui
ont souvent été fermées au courant du mois de mars 2020, de façon non coordonnée.
Alors que cette crise sanitaire continue de sévir en Europe et en Asie, elle touche
progressivement davantage les continents africain et américain. Les États-Unis ont déclaré
plus de victimes du coronavirus que tout autre pays, avec déjà plus de 100 000 morts fin mai
2020. La pandémie continue à se développer en Amérique latine, en particulier au Brésil, au
Chili, au Mexique ou au Pérou. Au Brésil où elle s’immisce jusqu’en Amazonie.
Nous assistons courant mai 2020 à une flambée du chômage assez générale, aux États-Unis
comme en Afrique du Sud par exemple.
L’imbroglio libyen continue. L’offensive menée par le maréchal Haftar depuis avril 2019 pour
prendre la partie orientale du pays fait long feu. Il est pourtant appuyé par les Émiratis,
l’Égypte et Moscou. Face à lui, Les forces du Gouvernement d’union nationale (GNA) de Sarraj
dont la légitimité est reconnue par l’ONU, sont soutenues par la Turquie frériste qui marque
de nouveaux points avec par exemple la prise de Watiya (près de la frontière tunisienne) aux
forces d’Haftar. Ce conflit mené par de nombreux djihadistes et de nombreux mercenaires
s’enlise pour le plus grand malheur de la population locale.
Le Yémen s’enfonce en mai 2020 dans une nouvelle crise sanitaire, celle du coronavirus. Le
pays se délite toujours plus, désormais menacé d’une scission alors que la réunification des
deux Yémen – du Nord et du Sud – ne date que 1990.
L’Argentine s’approche d’un nouveau défaut de paiement, le pays est au bord de l’asphyxie.
Ses créditeurs doivent s’accorder sur la restructuration d’une dette qui s’élève à 65 milliards
de dollars.
La session annuelle du Parlement chinois a voté courant mai 2020 un plan de relance qui
représente 13% du PIB chinois. Ces dépenses seront orientées en priorité en direction des
secteurs jugés porteurs d’avenir comme la voiture électrique ou la 5G. Pékin ne fixe pas
d’objectif de croissance pour l’année 2020, c’est une mesure qui trahit l’ampleur de la
contraction du PIB chinois.
Le directeur de l’OMC, le brésilien Roberto Azevedo, annonce en mai 2020 sa démission, un an
avant la fin de son mandat. Elle intervient à un moment des plus critiques pour l’Organisation
mondiale du commerce. Le cycle de négociation entamé début du XXIème siècle n’est toujours
pas bouclé et l’Organisme de règlement des différends commerciaux (ORD) est bloqué dans le
contexte de reflux du multilatéralisme au profit de l’unilatéralisme et de bras de fer
commercial entre les États-Unis et la Chine.
Un nombre croissant de pays soupçonne la Chine de ne pas avoir dit toute la vérité au sujet du
coronavirus. Elle est soupçonnée d’avoir voulu cacher cette nouvelle épidémie, et a minima,
d’avoir tardé à révéler son existence, faisant perdre à tous un temps précieux. Plusieurs pays,
comme le Japon, l’Australie, de pays de l’Asie pacifique, des pays africains, l’Union
européenne, demandent des comptes. La Chine, en amoindrissant l’importance de l’épidémie,
n’a pas respecté ses engagements envers l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui doit
être prévenue dans les plus brefs délais en cas de crise sanitaire. Il semble néanmoins peu
probable que la Chine soit sanctionnée, même si sa responsabilité était prouvée dans la
transformation d’une épidémie en pandémie.
La revue Proceedings of the National Academy of Sciences of the United State of America
(PNAS) publie un article base sur une étude réalisée par cinq universités. Celle-ci révèle que
d’ici 2070 que les terres d’une vaste région intertropicale allant de l’Amazonie jusqu’à
l’Indonésie, en passant par une vaste Afrique sahélienne, une partie des péninsules arabique et
indienne, subiront une élévation dommageable des températures. Plus de trois milliards
d’individus en pâtiront si rien n’est fait pour juguler le réchauffement climatique, ce qui
pourrait provoquer une augmentation sensible des flux migratoires de réfugiés climatiques.
Fin mai 2020, deux astronautes américains décollent à bord d’une fusée Falcon 9, de la société
privée Space X, pour rejoindre la station spatiale internationale (ISS). C’est le retour des États-
Unis dans l’aventure spatiale après que Barack Obama ait diminué les crédits alloués à la
NASA et l’échec de la navette Atlantis (2011). La portée de cet événement est réelle. C’est la
première fois qu’une société privée transporte des astronautes américains, mais c’est aussi une
reconquête d’une autonomie stratégique américaine dans ce domaine. C’est aussi, à l’évidence,
une consécration pour l’entreprise d’Elon Musk qui a considérablement abaissé le coût des
vols spatiaux, ce qui n’est pas sans poser de soucis aux Européens. Ceux-ci misent sur Ariane 6
pour être capables de lancer, à leur tour, une capsule avec des spationautes.
Bonnes nouvelles
Les dernières études médicales montrent que les personnes infectées par le coronavirus
développeraient une forme d’immunité qui pourrait les protéger à l’avenir.
Extraits du catalogue des livres géopolitiques publiés par Diploweb pour la réussite aux
concours.
. Florent Parmentier, Pierre Verluise (sous la dir.), "Géopolitique de l’Europe trois décennies
après l’ouverture du Rideau de fer", éd. Diploweb via Amazon
. Axelle Degans, "La synthèse de l’actualité internationale 2019. Réussite aux concours 2020 !",
éd. Diploweb via Amazon
. Pierre Verluise (dir.), "Géopolitique du monde de Trump. La stratégie du chaos ?" éd.
Diploweb via Amazon
. P. Verluise (dir.), "Histoire, Géographie et Géopolitique de l’Asie. Les dessous des cartes,
enjeux et rapports de force".
. G-F Dumont, P. Verluise, "The Geopolitics of Europe : From the Atlantic to the Urals"
P.-S.