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Mesure Du Vide: Denis Perrillat-Amédé
Mesure Du Vide: Denis Perrillat-Amédé
e que l’on nomme couramment le vide est constitué par le domaine des
C atmosphères gazeuses dont la pression est inférieure à la pression
atmosphérique. Il faut être bien conscient que, dès que l’on s’écarte notablement
de la pression atmosphérique, « mesurer le vide » est une opération difficile :
de la pression atmosphérique à l’ultra-vide, la plage à mesurer s’étend sur 15
à 16 décades, et l’on conçoit facilement qu’il faut se résigner à utiliser plusieurs
appareils de mesure de types différents pour couvrir une étendue aussi
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considérable.
Par souci de commodité, on découpe assez arbitrairement le domaine du vide
en intervalles de pression P, auxquels on donne par convention les noms
suivants :
— vide primaire 10 2 Pa < P < 10 5 Pa ;
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Puisque les manomètres mécaniques permettent aisément des Dans les conditions réelles, on a toujours :
mesures absolues, on a tenté, depuis déjà longtemps, d’étendre leur
champ d’application vers les pressions très basses, en augmentant V1 V2 et ρ hg P
leur sensibilité. On trouve ainsi, pour les applications du laboratoire,
les appareils suivants. et donc : P ≈ ρhg V 2 /V 1
Il suffit donc de mesures géométriques (volumes et longueurs)
■ Les manomètres dérivés du tube de Bourdon, à tube de quartz pour connaître la pression P , ce qui fait du manomètre de Mac Leod
enroulé hélicoïdalement sont utilisés jusqu’à environ 10 –1 Pa. un manomètre absolu, pour autant que la mesure porte sur des gaz
■ Les manomètres capacitifs ont une membrane déformable (donc qui suivent la loi de Mariotte (gaz dits permanents). On l’utilise alors
mobile) qui sert d’armature à un condensateur plan. La variation de fréquemment pour l’étalonnage par comparaison des autres types
pression provoque donc une variation de capacité assez facile à de manomètres.
mesurer (figure 3). Leur sensibilité permet leur utilisation La situation n’est plus aussi simple lorsque le manomètre de Mac
jusqu’à 10 –2 Pa. Leod est utilisé pour effectuer des mesures sur des vapeurs dont
Le mode de construction des manomètres capacitifs, ainsi que les caractéristiques thermodynamiques sont proches des conditions
les matériaux utilisés (membrane en Inconel et enveloppe en acier de changement de phase. Dans ces conditions, pendant la
inoxydable) les rendent résistants à la corrosion et, de ce fait, leur compression inhérente à la mesure, les vapeurs ne suivent pas la
utilisation se généralise dans les systèmes de gravure sèche. Leur loi de Boyle-Mariotte mais plutôt la loi de Clapeyron (le produit
principal défaut est la rapide variation de sensibilité en fonction de pression × volume n’est pas constant).
la température. Pour compenser cet inconvénient, ils sont souvent Prenons, par exemple, le cas de la mesure du vide limite d’une
utilisés dans une enceinte thermostatée à une température supé- pompe à palettes à 2 étages. La pression totale est d’environ 2 · 10 –1 Pa
rieure à celle de l’ambiance ; cette façon de faire, si elle supprime et l’atmosphère est constituée à 90 % de vapeur d’huile saturante. On
les effets dus à la dérive du zéro, introduit une erreur de mesure a alors une pression partielle de vapeur d’huile à 1,8 · 10 –1 Pa et une
systématique résultant de l’effusion thermique (voir § 5.1). pression partielle de gaz permanents de 2 · 10 –2 Pa. Lors de la mesure,
La membrane, étant très mince (quelques centièmes de millimètre qui peut être considérée comme isotherme, la pression de gaz est de
d’épaisseur), est fragile et des variations brutales de pression 200 ou 300 Pa alors que la pression d’huile est toujours de 1,8 · 10–1 Pa
peuvent l’endommager : par suite de la condensation (ce qui, par ailleurs, pollue la jauge). L’appli-
— ne pas utiliser les manomètres capacitifs lors de l’évacuation cation de la formule précédente donnerait ici une pression de 2 · 10–2 Pa
rapide et cyclique de réservoirs ; qui correspond à la pression partielle des gaz permanents. C’est pour
— prévoir un robinet entre le capteur et le réservoir si la pression cela que l’on dit très fréquemment que la jauge de Mac Leod mesure
dans ce dernier doit être supérieure à la pression atmosphérique ; des pressions partielles d’incondensables.
— protéger le capteur contre les vibrations mécaniques.
■ Citons également un manomètre à colonne de liquide, dans lequel
la mesure de la hauteur est réalisée par interférométrie (manomètre
de Peube). Bien qu’il soit utilisable à des pressions inférieures à
10– 2 Pa, sa mise en œuvre très délicate limite son utilisation aux
laboratoires de métrologie.
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Il existe une version simplifiée du manomètre de Mac Leod, Les manomètres à convection présentent, dans leur partie haute
appelée vacumètre, vacustat, ou encore vacuscope selon les pression, des variations considérables de sensibilité avec certains
constructeurs (figure 5) utilisée en laboratoire pour les mesures gaz, comme le montre la figure 7. Si ces manomètres sont utilisés
entre 10–1 et 102 Pa. pour actionner des dispositifs automatiques ou des organes de sécu-
rité, il convient de vérifier très soigneusement leur adéquation avec
le gaz utilisé dans le procédé à piloter.
2.3 Manomètres thermiques Sans que cela constitue une généralité, on peut admettre que les
manomètres de Pirani sont plus sensibles que les manomètres à
Si l’on chauffe, par effet Joule, un fil placé dans une ambiance thermocouple, mais aussi souvent plus coûteux. La plage de
donnée, sa température d’équilibre sera déterminée par les mesure d’une jauge de Pirani est généralement plus large que celle
échanges de chaleur qu’il aura avec le milieu dans lequel il est d’une jauge à thermocouple qui, par contre, se prête mieux à des
immergé. Dans un gaz raréfié, les échanges thermiques se font par mesures précises, et est même utilisable, pour certains modèles,
rayonnement (les pertes du fil sont, dans ce cas, fonction uniquement aux environs de la pression atmosphérique.
de la température) et par convection. La quantité de chaleur De par leur principe, les manomètres thermiques sont très affectés
échangée par convection dépend de la pression et de la conductivité par les variations de température, ce qui oblige à quelques précau-
thermique du gaz. Cette conductivité peut être considérée comme tions d’emploi (les jauges de bonne qualité sont compensées en
constante de la pression atmosphérique jusqu’à 5 · 10–1 Pa, puis elle température en utilisant, le plus souvent, une thermistance).
varie comme la pression aux valeurs inférieures.
On a donc là un phénomène utilisable pour mesurer des basses
pressions, phénomène que l’on met en œuvre de deux façons
différentes :
— on chauffe le filament à courant constant, et l’on mesure la
température du fil. C’est le cas des manomètres à thermocouple
(figure 6) ;
— on maintient constante la température du fil (par l’intermédiaire
de sa résistance électrique) et l’on mesure le courant de chauffage.
C’est le principe des manomètres de Pirani.
Plusieurs tentatives ont été faites pour utiliser des thermistances,
mais la réalisation industrielle conduit à des appareils très peu
fiables.
Comme il existe un besoin certain de manomètres qui puissent
mesurer de 0,1 Pa à la pression atmosphérique (105 Pa), des tenta-
tives ont été faites pour étendre la plage de mesure, aussi bien des
appareils à thermocouple que celle des Pirani.
La solution la plus attractive résulte de l’utilisation de la convection
naturelle en complément d’un manomètre de Pirani classique [50].
L’appareil ainsi obtenu est fiable et dispense de l’utilisation
complémentaire d’un manomètre de Bourdon ; sa seule contrainte
Figure 5 – Vacumètre à mercure
résulte de l’obligation de monter le capteur de mesure
horizontalement.
À une pression donnée, les pertes par convection dépendent de
la conductivité du gaz, donc de la nature de ce gaz et, en consé-
quence, la sensibilité des manomètres thermiques varie d’un gaz à
un autre. C’est un inconvénient de ce type d’appareils qui interdit
de les considérer comme des manomètres absolus. Ils sont générale-
ment étalonnés avec de l’air sec par comparaison avec une jauge
de Mac Leod.
Si l’on veut les utiliser pour des gaz différents, il est nécessaire
de corriger les mesures pour tenir compte de la variation de sensi-
bilité, dont l’amplitude peut être grande. Les constructeurs donnent
généralement, dans leurs documentations, les corrections propres
à leur matériel, et il est conseillé de ne pas trop extrapoler les valeurs
d’un appareil à un autre. Les ordres de grandeur, utilisables entre
50 et 5 · 10 –1 Pa, des coefficients de correction sont contenus dans
le tableau 1. (0)
Coefficient
de correction 1 1,4 1,1 0,8 0,6 0,4 0,25 0,95
Le coefficient de correction est égal au rapport pression lue/pression vraie
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Dans les manomètres à ionisation triode, on provoque la création Figure 11 – Jauge à ionisation de Bayard et Alpert
du plasma par l’utilisation d’un filament émetteur d’électrons. C’est
la présence de ce filament chauffé qui fait appeler ces jauges à
cathode chaude par opposition à la cathode froide des manomètres Le manomètre de Bayard et Alpert est l’appareil le plus fréquem-
de Penning. Le nom de triode vient de la lampe triode dont cette ment utilisé en ultra-vide (zone de pressions inférieures à 10– 5 Pa)
jauge est historiquement issue et dont elle a gardé la configuration où le dégazage des matériaux prend une importance considérable.
générale pendant longtemps. Actuellement, on rencontre surtout la Pour ne pas trop perturber la pression pendant la mesure, un
version de Bayard et Alpert à laquelle nous limiterons l’étude des manomètre à ultra-vide doit offrir une surface aussi faible que
jauges à cathode chaude. possible, et être construit avec des matériaux supportant un déga-
L’impossibilité de mesurer des pressions inférieures à 10–5 Pa fut zage à très haute température (molybdène, tungstène). Il faut
longtemps la pierre d’achoppement pour l’obtention de l’ultra-vide. toutefois veiller à ce que les capteurs soient montés correctement,
Il fallut attendre 1958 et l’invention de la jauge de Bayard et Alpert si l’on veut faire des mesures ayant quelque sens. La tubulure de
pour qu’il soit possible de mesurer avec précision et reproductibilité connexion doit avoir une conductance suffisante car la jauge
des pressions jusqu’à 5 · 10–9 Pa environ. possède un débit-volume non négligeable (qui peut atteindre 0,1 à
0,2 L /s dans certains cas). Il faut également penser à placer les
■ Le principe de la jauge de Bayard et Alpert est représenté sur la capteurs à l’abri des sources de pollution éventuelles, ainsi que des
figure 11. Comme toutes les jauges triodes, elle comprend trois champs magnétiques, même faibles, dont la présence modifie
constituants majeurs : considérablement la sensibilité du manomètre.
— un filament, chauffé à haute température (environ 800 oC), au
La courbe donnant la variation du courant ionique en fonction de
potentiel de la terre, qui constitue l’émetteur d’électrons ;
la pression est représentée sur la figure 12, on y voit clairement
— une grille cylindrique, portée à une tension d’environ 200 V,
qu’aux très basses pressions la jauge cesse d’être linéaire et qu’il
destinée à accélérer les électrons et à les faire osciller pour allonger
apparaît une saturation (zone A , figure 12).
leur trajectoire moyenne ;
— un filament fin placé au centre de la grille, et porté à un potentiel Cette limitation est provoquée essentiellement par deux
négatif d’une vingtaine de volts, qui sert de collecteur d’ions. phénomènes :
Les ions sont essentiellement produits à l’intérieur de la grille — tout d’abord, l’émission de rayons X de la grille qui est en
qui sert alors de repousseur et pousse les ions vers le collecteur. permanence bombardée par les électrons. Ces rayons X mous,
lorsqu’ils atteignent le collecteur d’ions, arrachent des photo-
La grande différence avec la jauge de Penning est que les para- électrons qui produisent le même effet que la collecte d’ions positifs ;
mètres fonctionnels sont ajustables et peuvent être contrôlés en per- — la deuxième cause de limitation est due à l’effet photoélectrique
manence, ce qui fait du manomètre de Bayard et Alpert un appareil (rayons ultraviolets émis par le filament), qui provoque les mêmes
précis et fidèle. C’est donc l’instrument de mesure sérieux entre 10 –2 effets que les rayons X.
et 10– 8 Pa. Par contre, il est beaucoup plus fragile que le manomètre
de Penning, par suite de l’existence d’un filament chaud (qui brûle Les deux effets sont aléatoires, car ils dépendent fortement de
en cas de rentrées d’air brutales) et d’une structure mécanique fine. l’état de surface du collecteur, et rendent assez illusoires les mesures
Il faut noter que certaines jauges possèdent un filament imbrûlable. de pression au-dessous de 10– 8 Pa avec la jauge de Bayard et Alpert.
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Pour abaisser la limite de mesure, il est donc nécessaire de réduire Plusieurs constructeurs ont repris ce principe et proposent des
l’importance du courant parasite (rayons X mous, et rayons ultra- jauges capables de prendre le relais des jauges Bayard-Alpert, pour
violets issus du filament) ; deux voies ont été pratiquées pour arriver la mesure des pressions entre 10–7 et 10 –10 Pa.
à ce résultat.
■ Avec les mêmes préoccupations, Blechschmidt a conçu une jauge,
■ La première solution consiste à augmenter la sensibilité de la dite à faisceau défléchi, dont la limite inférieure de mesure est infé-
jauge de Bayard et Alpert en lui superposant un champ magnétique rieure à 10–11 Pa. Dans cette jauge, schématisée sur la figure 14, on
qui allonge la trajectoire des électrons et augmente donc la proba- supprime également l’erreur de mesure provoquée par la désorption
bilité d’ionisation. On arrive ainsi à la jauge du type magnétron à de la grille lors de son bombardement par les électrons, car non
cathode chaude [10]. Dans le même esprit, des tentatives furent seulement le collecteur est caché, mais on réalise un véritable tri des
faites à partir de la jauge de Penning à cathode froide en augmentant ions, en utilisant un séparateur électrostatique (constitué par les élec-
la tension qui lui est appliquée, puis en utilisant également la struc- trodes C et D sur la figure 14) qui ne laisse atteindre le collecteur
ture magnétron, ainsi que le fit Redhead vers 1960. Toutes ces jauges, qu’aux ions dont l’énergie est suffisante.
à cause de la grande surface des matériaux utilisés et de leur struc- Cette technique fait l’objet de nombreux développements destinés
ture fermée, présentent le même défaut fondamental de perturber à repousser les limites de la mesure des très basses pressions [54].
sensiblement le vide qu’elles mesurent. Elles possèdent une grande
sensibilité qui permet des mesures jusqu’à 10–11 Pa environ, mais ■ À ces pressions extrêmement basses, et, il faut bien le dire, assez
elles sont peu fidèles à cause de leur dégazage intrinsèque et de leur rarement utilisées, on doit également penser à ne pas trop chauffer
vitesse de pompage élevée. le filament émetteur d’électrons, car il faut, bien sur, que la pression
de vapeur saturante du matériau constituant ce filament soit très
■ La deuxième solution est de modifier la géométrie de la jauge de nettement inférieure à la pression à mesurer.
Bayard et Alpert, en disposant le collecteur d’ions pour qu’il ne
reçoive pas les rayons X mous émis par la grille ni les ultraviolets L’adaptation, aux manomètres à ionisation, des sources électro-
émis par le filament. On arrive ainsi à la jauge à collecteur caché de niques froides utilisées en microscopie électronique, bien que
Groszkowski [9] [11] représentée sur la figure 13. prometteuse est encore limitée. Les sources électroniques froides
restent, dans leur technologie actuelle, particulièrement sensibles
aux gaz corrosifs (O2 par exemple) [54].
■ À l’autre extrémité des possibilités des manomètres à ionisation,
on rencontre la jauge de Schulz-Phelps dont les électrodes sont très
proches les unes des autres, ce qui permet de l’utiliser jusqu’à
environ 102 Pa. Ce manomètre serait certainement beaucoup plus
utilisé s’il permettait des mesures fidèles, mais sa sensibilité varie
énormément avec la géométrie du capteur (facilement d’un facteur
10), ce qui entraîne de très grandes différences d’une jauge à une
autre, ainsi que des variations très marquées sur un même capteur
en fonction du temps, par suite des déformations inévitables qu’il
subit pendant son temps de service.
■ Les manomètres à ionisation à cathode chaude sont, par suite de
l’existence du filament, moins robustes que les jauges de Penning
qui restent les manomètres le plus souvent rencontrés sur les
installations industrielles. Par contre, ils sont certainement beaucoup
plus fidèles, car ils peuvent être dégazés par chauffage des électrodes
Figure 12 – Variation du courant en fonction de la pression
à haute température, ce qui permet d’annuler les effets d’une
dans une jauge de Bayard et Alpert
éventuelle pollution. Ce chauffage est généralement réalisé par
bombardement électronique de la structure interne de la jauge, la
source d’électrons étant le filament lui-même. Il existe des capteurs
où le dégazage est obtenu par effet Joule.
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Aussi faut-il être très prudent dans l’interprétation des mesures bilité à toute vibration qui fausse la lecture, ce qui conduit à une
de pression limite dans un réservoir. Seule une analyse des gaz exploitation assez délicate.
résiduels conduit à un résultat scientifiquement significatif.
■ Une variante de micromanomètres utilisant les forces thermo-
Si la nature du gaz contenu dans le réservoir est connue, on peut moléculaires a été décrite et réalisée par R. Évrard en 1964. C’est la
corriger les mesures, car la sensibilité d’une jauge à ionisation est jauge à suspension diamagnétique. Un petit disque de carbone est
proportionnelle à la section efficace d’ionisation du gaz [35] ; les maintenu en lévitation à l’aide d’un électroaimant et, sous l’effet des
variations de sensibilité sont donc très notables comme le montre forces thermomoléculaires, subit une variation continue de vitesse
le tableau 2. (0) [17]. C’est l’accélération qui est ici proportionnelle à la pression.
■ Cet appareil, de mise en œuvre délicate et essentiellement
Tableau 2 – Facteurs de sensibilité manuelle, a connu une diffusion limitée et est maintenant remplacé
par le manomètre moléculaire à bille tournante ou manomètre à
pour les manomètres à ionisation
viscosité (Spinning Rotor Viscosity Gauge) . Dans ce manomètre
(figure 16), une bille métallique de 4,5 mm de diamètre, maintenue
Gaz N2 He Ne Ar Xe H2 CO2 C2H6 C4H10 C2H2
en lévitation magnétique, à l’intérieur d’un tube relié à la chambre à
Facteur de vide, est entraînée à 24 000 tr/min. La décélération de la bille,
sensibilité 1 0,22 0,36 1,34 2,5 0,5 1,35 2,6 4 0,62 mesurée après arrêt de l’entraînement, est proportionnelle à la
pression et dépend de la nature du gaz.
Pour utiliser ces facteurs de sensibilité comme coefficients de correction, il
faut diviser la pression apparente (pression lue) par la sensibilité Ce manomètre sert d’étalon secondaire dans la gamme de
pression de 10–5 à 1 Pa. Par ailleurs, il est étuvable à 400 oC et peut
donc être dégazé, et il est utilisable en présence de gaz modéré-
Il convient de signaler que les mesures de pression en présence ment agressif.
de gaz radioactifs, d’émetteurs de radiations ionisantes, de champs
haute fréquence ou hyperfréquence sont, ou peuvent être, entachées
d’erreurs systématiques assez grandes résultant de l’ionisation
induite par les sources précitées. C’est le cas, en particulier, en
présence de concentration notable de tritium, en gravure sous
plasma ou en pulvérisation cathodique. Un blindage ne suffit géné-
ralement pas en présence de radiations ionisantes.
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3. Mesure des pressions Quel que soit le type d’analyseur, après tri les ions sont recueillis
sur une électrode reliée à un électromètre ou à un multiplicateur
partielles d’électrons secondaires (lorsque les pressions partielles à mesurer
sont très basses).
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En technique du vide, on n’a que très rarement besoin de Le spectre d’un corps pur est donc constitué de plusieurs pics,
rechercher des corps dont le rapport m /q est supérieur à 300. De correspondant chacun à un type d’ion :
ce fait, le filtre de masse quadripolaire, plus facile d’emploi que — ion simple (un électron en moins) ;
son concurrent, tend à devenir l’analyseur le plus courant. Son — ion multichargé (deux ou plusieurs électrons arrachés) ;
type de construction est plus facilement adaptable à la technologie — résidu de décomposition par cracking .
de l’ultra-vide (il est étuvable), et il donne un spectre où les pics
Dans le tableau 4 on donne, pour quelques contaminants
sont régulièrement espacés, alors que les analyseurs à secteur
courants, le spectre élémentaire. (0)
magnétique ont tendance à resserrer les pics correspondant aux
masses élevées.
Actuellement, à performances identiques, le prix est également
en faveur des quadripôles.
Tableau 4 – Spectre élémentaire de quelques contaminants
La limite de tous ces appareils se situe vers 1 · 10–2 Pa en haute Pic
pression et aux environs de 1 · 10–12 à 2 · 10–12 Pa pour la pression Composé Pics secondaires
principal
minimale détectable. (Pour l’azote, cela correspond à environ
40 ions /s à l’entrée du multiplicateur d’électrons secondaires.) Méthane 16 15 (80 %)
Utilisés en analyseurs, ils permettent de mesurer des concentrations Ammoniac 17 16 (80 %)
d’impuretés d’environ 0,1 ppm. Diborane 26 27 (97 %) ; 24 (90 %) ; 25 (57 %) ;
23 (46 %) ; 11 (28 %)
■ Par ailleurs pour les applications nécessitant une vitesse d’analyse Éthane 28 27 (62 %) ; 26 (56 %)
élevée, les quadripôles sont concurrencés par les analyseurs à temps Alcool méthylique 31 32 (70 %) ; 29 (50 %)
de vol, capables de délivrer jusqu’à 1 000 spectres par seconde. Hydrogène sulfuré 34 32 (44 %) ; 33 (42 %)
Le principe de discrimination des masses est simple ; on accélère Alcool éthylique 31 45 (50 %) ; 29 (22 %) ; 27 (20 %)
les ions pendant un temps très court (quelques nanosecondes) et
Pour les pics autres que le pic principal, la hauteur relative (par rapport au
on mesure le temps de vol des ions entre la sortie de la source et pic principal) est indiquée entre parenthèses.
le collecteur. Les ions accélérés ayant tous la même énergie, leur
temps de vol dépend directement de leur masse.
L’analyse d’un spectre, permettant de retrouver la composition
d’une atmosphère résiduelle, est donc essentiellement une opéra-
tion d’analyse combinatoire. En spectrométrie de masse, on fait
3.2 Interprétation des mesures appel à des bases de données informatiques qui permettent d’iden-
tifier plusieurs dizaines de milliers de molécules différentes.
L’interprétation d’un spectre demande une grande attention car, Il faut également se souvenir qu’un spectromètre de masse n’étant
sauf exception, il n’y a pas de relation biunivoque entre un corps pas autre chose qu’une jauge à ionisation perfectionnée, on y
chimique donné et un pic sur le spectre. retrouve les mêmes problèmes de sensibilité en fonction de la nature
du gaz (problèmes compliqués par les variations du gain du multi-
Exemple : prenons le cas de m /q = 28 (m étant exprimée en unités plicateur d’électrons suivant la masse et l’énergie des ions qu’il
de masse atomique). La hauteur du pic correspondant est la somme des reçoit).
contributions des éléments suivants : Sur un enregistrement, la hauteur des pics est proportionnelle au
azote (N2 ) ; non oxyde de carbone (CO) ; éthane (C2H4 ). courant ionique et non à la pression partielle du gaz, qu’il est néces-
Il est bien évident que, dans ce cas, il va être assez délicat de séparer saire de déterminer en tenant compte de la sensibilité de l’appareil
la contribution de chacun de ces corps. pour le gaz considéré.
Le tableau 3 indique le rapport m /q des principales substances Fort heureusement, en technique du vide, on peut se contenter
rencontrées dans un système sous vide. (0) d’une analyse qualitative dans la plupart des cas, mais il n’en
demeure pas moins qu’un dépouillement peut dans quelques cas
prendre beaucoup de temps.
Tableau 3 – Rapport m/q de quelques corps (1)
Corps m/q
(u)
4. Problèmes d’étalonnage
Hydrogène moléculaire ................................. 2
Hélium ............................................................. 4 La plupart des manomètres que nous avons examinés mesurent
Carbone ........................................................... 12 une grandeur qui ne représente la pression que de manière indirecte,
Azote atomique .............................................. 14 il est donc nécessaire de les étalonner. On procède généralement
Vapeur d’eau................................................... 18 de deux manières pour effectuer cette opération :
Néon ................................................................ 20 — par comparaison avec un manomètre de Mac Leod pour les
Azote moléculaire........................................... 28 pressions supérieures à 10–2 Pa (§ 4.1) ;
Oxygène moléculaire ..................................... 32 — par une méthode d’expansion (§ 4.2).
Argon............................................................... 40
Anhydride carbonique ................................... 44
(1) m masse en unités de masse atomique (u) ; 4.1 Comparaison à un manomètre
q charge de l’ion, en nombre de charges élémentaires.
de Mac Leod
La plupart des corps rencontrés durant l’analyse, et plus spéciale-
ment les contaminants, sont des molécules complexes dont l’ionisa- Bien qu’elle paraisse aller de soi, cette méthode peut conduire à
tion donne des ions de différentes natures. d’assez grosses erreurs systématiques par suite des effets provoqués
par l’écoulement de la vapeur de mercure.
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avril 1980.
Vacuum Congress (La Haye, 1992). Dans ce
numéro, notamment :
Vuoto (Italie)
R
Normalisation
Bien qu’elles traitent des mêmes sujets ou des mêmes méthodes, les normes Normes allemandes
P répertoriées ne sont pas toujours équivalentes ; en particulier, il existe très
souvent des divergences sensibles entre les normes européennes et leurs Deutsches Institut für Normung DIN
DIN 28400 Beiblatt 1 10.82 Vakuumtechnik ; Benennungen und Defini
homologues américaines.
L Normes françaises
tionnen ; Alphabetisches Stichwortvezeichnis /
Vacuum technology, terms and definitions ;
alphabetical index.
Association française de normalisation (AFNOR)
U X 10-500
X 10-501
11.75
5.76
Technique du vide. Vocabulaire. Termes généraux.
Technique du vide. Vocabulaire. Pompe à vide.
DIN 28400 Teil 1 05.90 (ISO 3529-1-1981) Vakuumtechnik ; Benen nung
und Definitionen ; Allgemeine Benennungen /
Organismes P
France
Société française du vide (SFV)
Japon
Japan Vacuum Society (JVS)
L
États-Unis
American Vacuum Society (AVS)
Organisme international
International Union for Vacuum Science. Technique and Applications (IUVSTA)
U
S