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Ystèmes D'information, Intégration Et Transformation Organisationnelle
Ystèmes D'information, Intégration Et Transformation Organisationnelle
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Frantz Rowe
University of Nantes
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Chapitre 10 : Standardisation des systèmes d’information inter-organisationnels
et innovations .………………………………………………………………………………….……………..…….. 99
François de CORBIERE, Mickaël DAVID, Gwenaelle LAIRET et Myriam RAYMOND
Chapitre 11 : Les effets temporels de l’usage intensif des mails par les cadres ………… 107
Sophie BRETESCHE, François de CORBIERE, Bénédicte GEFFROY et François-Charles
WOLFF
4ème Partie : La gestion des opérations, des relations et des situations …………… 117
Chapitre 17 : Les stratégies durables des prestataires de services logistiques ……….... 175
Hicham ABBAD, Bruno DURAND et Marie-Pascale SENKEL
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Chapitre 2 :
Systèmes d’information, intégration et
transformation organisationnelle
Frantz ROWE
Introduction
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1. La transformation des organisations et des relations d'affaires par
les systèmes d'information
Parmi les cinq publications les plus citées sur la transformation par les technologies de
l’information (Besson et Rowe 2012), on trouve le schéma de Venkatraman : un schéma
des bénéfices de la transformation avec au cœur l’intégration (cf. figure 1).
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Figure 1 : Le schéma de Venkatraman
avec cinq types de changement dont trois révolutionnaires
Venkatraman souligne que ce n’est pas un schéma d’évolution par étapes, bien qu’il en
ait tout l’air. Il insiste « Les stratégies efficaces ne suivent pas de modèle d’évolution
prescrit » (page 74). Son article décrit effectivement cinq types de changements bien
illustrés et ne prétend ni ne décrire, ni expliquer comment l’évolution de l’un à l’autre se
fait. Il commence en effet par un schéma positionnant cinq types de changements sur
deux axes simultanément : celui des bénéfices potentiels et celui du degré de
transformation des affaires. Celui de la transformation des affaires est très clair. Il va des
changements les moins audacieux et difficiles vers ceux qui le sont le davantage. Mais
l’axe horizontal ne dit rien du réel observé ; il classe des promesses. Cette
« représentation schématique » terme employé par son auteur est doublement juste.
D’abord c’est une juxtaposition de cas de changements typiques qui ne sont pas
nécessairement reliés entre eux dans un premier temps au début de l’article. Ensuite les
chevauchements sur l’axe horizontal montrent bien que plus on s’élève dans les niveaux
de changements, plus le potentiel de bénéfices est grand. Mais on note alors que la plage
de gains pour chaque type de changements est très vaste et qu’il faut arriver au type le
plus élevé – la redéfinition des affaires elles-mêmes – pour dépasser systématiquement
les bénéfices potentiels liés à l’exploitation locale des nouvelles applications. Même s’il
l’on ne traite que d’un potentiel, le caractère réalisable de ce potentiel reste à
démontrer. Non seulement ce schéma n’est pas précis mais son apparence en blocs
presque juxtaposés et soigneusement décalés est trompeuse : elle donne l’illusion d’un
escalier, d’une évolution tout en étant accompagné d’un texte qui défend le lecteur d’y
voir la prescription d’une évolution d’un type à l’autre. Elle est dans l’ « impression
management » puisque le lectorat de la Harvard Business Review est supposé souhaiter
s’orienter vers des types de transformations apportant les bénéfices les plus élevés.
Avec le recul d’une vingtaine d’années on pourrait, nonobstant les quelques remarques
suivantes conserver les mêmes degrés de transformation, mais en transformant le
schéma d’un escalier à une pyramide inversée qui intégrerait l’idée que plus les
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transformations s’élèvent en niveau, plus les « bénéfices » ou plutôt effets peuvent être
négatifs et avec donc des plages d’effets positifs ou négatifs de plus en plus large.
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d’autre part, on observe aussi fréquemment une séquence inversée. Bien souvent ces
deux types de changements sont liés dans une même décision, voire concomitants. Il est
donc difficile d’isoler la réingénierie des processus de l’intégration interne lorsque on
discute de la mise en place d’ERP. D’autant que la réingénierie des processus peut
conduire à une meilleure vision transversale lorsqu’elle accompagne la mise en œuvre
des ERP (El Amrani et al. 2006). Pour les PME cette dynamique semble importante pour
permettre la construction, sinon d’une TO du moins d’une vision nouvelle de l’entreprise
(Rowe et al. 2005), tandis que dans les grandes entreprises celle-ci dépend
fondamentalement de la qualité des données (Marciniak et al. 2014). Le BPR ne peut
donc constituer le seul mécanisme transformationnel comme l’identifie Venkatraman
dans son schéma. D’ailleurs son fameux modèle de l’alignement stratégique présentera
de multiples cheminements d’initiatives stratégiques dont la réingéniérie des processus
n’est pas toujours partie prenante (Henderson et Venkatraman 1993).
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restreint dans l’industrie automobile (Vickery et al. 2010). L’effet sur l’agilité, définie
comme la capacité à répondre rapidement aux besoins et désirs des clients, résulte
uniquement d’un effet d’interaction de l’organisation et des technologies de
l’information et non de la somme d’effets directs séparés qui n’apparaissent pas. Par
ailleurs l’effet sur la performance financière de l’intégration informationnelle, qui a donc
ici une composante externe, n’est pas directe. Elle passe par un effet sur l’agilité qui
constitue une capacité dynamique permettant de répondre à des conditions changeantes
de marché et d’externalités. Considérant uniquement l’effet d’interconnectivité des
technologies de l’information, qualifié abusivement d’intégration informationnelle, et
reconnaissant que celle-ci puisse avoir des effets négatifs, Wong, Lai et Cheng (2012)
testent ses effets respectivement sur les coûts opérationnels de l’entreprise et sur la
performance opérationnelle orientée vers la clientèle en tenant compte des
contingences liées à l’incertitude de l’environnement, à sa croissance, et au type de
produit (complexe ou non ; durable ou non). Leurs résultats montrent des effets
globalement positifs sur les deux mesures de performance mais aussi leur caractère
contingent.
Conclusion
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informationnelle, alors il devient difficile d’affirmer que celle-ci précède ou doive précéder la
redéfinition des processus. Ensuite, sauf dans le cas de la redéfinition des processus, les
relations de causalité permettant de passer d’un degré de transformation à un autre ne
sont pas clairement identifiées : les identifier serait utile pour ensuite définir des
trajectoires et des niveaux de risques associés. Enfin, la dénomination
« révolutionnaire » vs « évolutive » des niveaux est trompeuse puisque non seulement le
caractère révolutionnaire dépend d’où l’on part et pas seulement de la nature des
changements, mais la littérature révèle que la redéfinition des processus elle-même peut
être traitée de façon incrémentale (Jarvenpaa et Stoddard 1998).
Bibliographie du chapitre 2
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4ème de couverture
Le présent ouvrage est composé de dix-huit chapitres écrits par une quarantaine
d’auteurs. Ces chapitres sont structurés en cinq parties : les métamorphoses de la chaîne
de valeur intra et inter organisationnelle ; les évolutions de la modélisation de la gestion
de l'entreprise ; normes et technologies en gestion ; la gestion des opérations, des
relations et des situations ; performance économique et responsabilité globale. Les
auteurs sont des chercheurs en comptabilité-contrôle, en systèmes d’information, en
logistique ou relèvent d’autres champs de la recherche en gestion ou de l’économie
appliquée. Ils sont pour la plupart enseignants-chercheurs à l’Université de Nantes ou à
l’Ecole des Mines de Nantes.
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