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La Corruption Dans L'administration Publique - RazanajatovoHajatiana - ECO - M1 - 12
La Corruption Dans L'administration Publique - RazanajatovoHajatiana - ECO - M1 - 12
Département ECONOMIE
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Option « ADMINISTRATION »
*********************************
Mémoire
Pour l’obtention du
LA CORRUPTION AU SEIN DE
L’ADMINISTRATION PUBLIQUE
MALGACHE : CAUSES, EFFETS
ET POLITIQUE DE LUTTE
CONTRE LA CORRUPTION
TI : Transparency International
Liste des tableaux
Tableau 1 : Répartition des doléances de corruption reçues par secteur (du 1er janvier 2008 au
30 Novembre 2011)
Tableau 2 : Répartition des doléances de corruption reçues par secteur (du 1er janvier au 30
Novembre 2011)
Tableau 3 : Topographie
Tableau 4 : Domaine
Tableau 11 : traitement de 157 dossier transmis dans les juridictions de Madagascar (du 1er
janvier au 30 novembre 2011) :
Graphique 2 : La corruption pénalise particulièrement les citoyens les plus pauvres (% des
revenus annuels payés en pots-de-vin selon les ménages qui ont cherché à obtenir des
services publics)
TABLE DES MATIERES
Introduction ------------------------------------------------------------------------------------------------------- 1
Section 6 : le non respect ou la non application délibérée des procédures réglementaires -------------- 29
1-2 : La corruption réduit les revenus des ménages et leur pouvoir d’achat ------------------------------ 33
2-3: La corruption à pour effet l’inefficacité des services publics ou sous administration ---------- 38
2-1-1 : Convention de l’union Africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption -------- 55
2-1-3 : Assurer la transparence dans l’administration surtout dans les marchés publics ---------- 63
Conclusion ------------------------------------------------------------------------------------------------------- 66
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIES
Introduction
La lutte contre la pauvreté est une préoccupation majeure au niveau mondial. Lutter
contre la pauvreté signifie améliorer la situation socio-économique d’un pays. Le
développement socio-économique d’un pays exige(ou nécessite) une administration efficace
de toutes les instances du niveau local au niveau central. Toutes les entités concernées
s’efforcent de trouver la politique à suivre, d’élaborer et de mettre en œuvre une stratégie de
développement. Une de ces stratégies est la lutte contre la corruption, très importante pour
l’Afrique, l’Amérique latine, certains pays du Sud-est asiatique, des pays de l’Europe de l’Est,
bref valable de par le monde. Cette lutte contre la corruption en faisant partie dans la
pratique de bonne gouvernance, est même une condition exigée par les institutions
internationales comme la banque mondiale, le FMI , la BAD, etc.
Pour que l’étude reflète les faits et les réalités, nous illustrons cette étude par des
données disponibles au près de l’INSTAT, de BIANCO, des données tirées des rapports de la
banque Mondiale, des données publiées par l’ONG Transpenrency International (graphique et
tableau) et d’autres ouvrages pertinents. Ainsi nous croyons que même si la corruption ne
sera totalement combattue, elle devra être atténuée progressivement en termes d’échelle et
d’amplitude. L’objectif majeur ou final étant de l’éradiquer complètement dans le moyen et
long terme, du moins sa lutte sera fortement appréciée par tous les acteurs du
développement à savoir le gouvernement, les sociétés civiles, les personnalités issues des
milieux politiques, les religieuses et les universitaires.
1
PARTIE I : LA CORRUPTION, UNE
PRATIQUE ENDEMIQUE A MADAGASCAR
2
On peut affirmer que la volonté de lutter contre le phénomène de la corruption est
générale et international c'est-à-dire fait par les organisations internationales intégrant le
débat avec leur pensée universelle.
Comme le sujet concernant la corruption est en vogue de nos jours. Aussi trouve- t-
on plusieurs manières de définir ce qu’est la corruption.
D’une façon générale, la corruption s’est définie non seulement comme étant un
phénomène souterrain caché. Caché en ce sens qu’elle s’opère en coulisse et que les acteurs
3
ne sont connus que par oui dire. En cela, la corruption est considérée comme une solution du
problème qui ne peut pas être résolu par voie normale. Mais aussi, elle se définit comme
l’obtention de services ou de biens par le biais de l’influence assurée par la fonction publique
ou la fortune privée, et qui génèrent un enrichissement illicite. Par conséquent, la corruption
est considérée comme une injustice caractérisée par l’abus d’une fonction sociale et le
mauvais usage des ressources disponibles.
Transparency International qui est une ONG bien connue dans ses efforts de lutte
contre la corruption dans le Monde. Selon cette organisation, « la corruption se définit
comme « l’usage du pouvoir dont on est investi pour obtenir des gains personnels ». En
d’autres termes « la corruption consiste en l’abus d’un pouvoir reçu en délégation à des fins
privées ».
La corruption est donc l’attitude par laquelle une personne use et abuse des
prérogatives attachées à sa fonction pour accomplir un acte souvent illicite en échange d’une
rémunération ou des avantages matériels.
4
A des fins privées c’est le fait de ne pas profiter nécessairement à la personne abusant
de pouvoir, mais incluant aussi bien les membres de sa proche famille ou ses amis.
Un pouvoir que l’on a reçu en délégation émanant du secteur privé comme du
secteur public.
1
VINOD Thomas, Qualité de la croissance, publié par la banque mondiale, Ed. DEBOCK université
(Bruxelles) ; 2002, p149
2
J. Hallak, Ecoles corrompus, Universités corrompues, Ed. Que sais-je ?, Paris 2009, p12
3
Rôle de parlement dans la lutte contre la corruption-Conseil de l’Europe, disponible dans le site web :
http://assembly.coe.int/doc/working docs.htm
5
vise à procurer des avantages indus de quelque nature qu’ils soient, pour eux-mêmes ou pour
un tiers ».
La corruption est aussi définie par l’économiste Ulrich comme étant « le noyautage
du bien commun par des intérêt particuliers ».
Le trafic d’influence ;
L’enrichissement illicite ;
Infraction.
C’est pour toute personne d’abuser de son influence réelle ou supposée en usant ou
en profitant de sa position ou fonction sociale pour obtenir d’une autorité une décision
favorable. La punition ne concerne non seulement celui qui cède aux sollicitations ou qui
propose mais également à celui qui sert d’intermédiaire.
2-3 : Infraction
Selon la loi c’est « le fait d’avoir procuré à autrui un avantage injustifié à l’occasion
de l’attribution d’un marché ». En cela, on peut définir « l’infraction » comme tout acte
contraire aux dispositions législatives et réglementaires relatives au marché public.
4
BIANCO, La lutte contre la corruption à Madagascar, p6
6
Section 3 : Caractéristiques de la corruption
Il s’agit ici de décrire les formes ainsi que les typologies que la corruption peut avoir.
Les « pots-de-vin »
La « fraude »
Le « favoritisme »
Les « dessous de table »
« L’extorsion »
Le « détournement de fonds »
A l’ origine, le « pot » était le récipient de terre cuite ou d’étain dans lequel l’on
servait le vin ou la bière. Dans la culture occidentale, on offre à une personne un « pot à
boire » par sympathie ou en échange d’un petit service rendu.
L’expression « donner un pot-de-vin »apparait au début du XVI ème siècle avec une
connotation très innocente qui signifie simplement « donner un pourboire ». Ce pot
pouvait être soit le liquide lui-même(le vin ou la bière), soit quelques pièces de
monnaie ne représentant qu’une valeur symbolique.
Au fil des siècles, cette coutume a pris une connotation plus péjorative et est devenu
synonyme d’illégalité et de corruption. La valeur de ce « pot »a pris une valeur
beaucoup plus conséquente, qu’elle soit monétaire ou matérielle, désignée par le
terme corruption.
Il s’agit ici d’une expression désignant le don illicite, quelque soit sa forme (argent,
cadeau…)
3-1-2 : La « fraude »
5
VINOD Thomas, Qualité de la croissance, publié par la banque mondiale, Ed. DEBOCK université
(Bruxelles) ; 2002, p161
7
3-1-3: Le « favoritisme »
C’est le fait de favoriser des proches. C'est-à-dire il s’agit pour un agent public ou un
élu toute personne agissant pour eux, de favoriser par un acte irrégulier, un soumissionnaire
dans un marché public.
Ce sont des versements à des responsables officiels afin qu’ils agissent plus vite, de
façon plus souple et plus favorable. En cela, Robert KLITGAARD affirme que « les dessous de
table sont versés aux responsables des approvisionnements, si bien que les contrats
municipaux sont souvent accordés à des entreprises qui n’en sont pas dignes »6.
3-1-5 : « L’extorsion »
C’est l’argent obtenu par la coercition ou la force. Cette forme de corruption se fait à
l’externe de l’organisation.
La corruption étant une forme d’abus d’autorité qui implique des transactions ou des
échanges entre des acteurs politiques, économiques et sociaux. D’où une typologie liées à
l’échange, selon l’organisation de sa manifestation et selon le montant de pots de vin qu’on
paye.
6
KLITGAARD Robert, Villes corrompus, Ed. Nouveaux horizons, Paris 2002, p1
7
PNUD, Rapport sur le développement, Burkina Faso, 2003, p51-52
8
Ce sont les types de corruption que la banque mondiale retient.
A l’inverse, la grande corruption est connue par le montant très élevés de pots-de-
vin. Ce sont en général les hauts responsables qui la pratiquent. Il s’agit ici, alors, d’une
corruption à haut niveau. Les hauts responsables de l’Etat créent et appliquent les lois,
utilisent leur position officielle pour promouvoir leur bien-être, leur pouvoir personnel,
laquelle a des impacts négatifs sur l’économie du pays tel est le cas d’un marché public.
Pour la corruption ayant une typologie selon son organisation, la notion suivante est
à retenir.
Pour cette typologie, on met l’accent sur la façon que se pratique la corruption. Ici la
typologie est basée sur l’organisation des acteurs.
La corruption organisée est celle qui est réalisée conjointement par plusieurs agents
(de l’employé au supérieur hiérarchique) d’un service public au lieu de fourniture de
prestation. Elle devient la norme dans les procédures à suivre.
8
Disponible dans le site web : http//fr.wikipedia.org/wiki/corruption.htm
9
Mémoire online, l’impact de la corruption sur l’IDE, disponible dans le site web :
www.memoireonline.com/impact-De-La-Corruption-Sur-L-IDE
10
KLITGAARD Robert, Combattre la Corruption, Ed. Nouveaux horizons, Paris 2002, p36
9
La corruption passive consiste à accepter cet argent. Dans le secteur public : c’est le
fait pour tout agent public ou élu de solliciter ou d’accepter d’un usager un avantage illégal
pour qu’il accomplisse ou s’abstienne d’accomplir un acte de ses fonctions tandis que dans le
secteur privé : c’est le fait pour toute personne exerçant dans le secteur privé de solliciter ou
d’accepter un avantage illégal pour qu’il accomplisse ou s’abstienne d’accomplir un acte de
ses fonctions.
Le Défaut de déclaration de patrimoine c’est d’une part, le fait pour les personnes
assujetties à la déclaration de patrimoine de ne pas faire une déclaration après rappel, ou de
refuser par pure mauvaise foi de faire une déclaration de son patrimoine, et d’autre part,
c’est le fait pour toute personne de divulguer ou publier des informations confidentielles
contenues dans le formulaire.
En bref, la corruption a pour finalité d’échange de faveur. Cet échange est motivé par
le paiement de pots-de-vin ou l’existence d’une forme de relation entre les acteurs. Quelques
soient ses formes, et ses types la corruption fait toujours des victimes. Sa répercussion est-
elle appréhendée Madagascar ?
Pour traiter ce chapitre, on fait l’étude en trois sections : d’abord la corruption peut
toucher de secteurs à Madagascar (sections1), ensuite se manifester sous plusieurs formes
(sections2) et en fin la section3 analysera l’Indice de Perception de la Corruption surtout pour
Madagascar.
Voici un tableau montrant les secteurs ou les domaines touchés par la corruption à
Madagascar selon le BIANCO. C’est presque tous les domaines, à des degrés variés.
10
Tableau 1 : Répartition des doléances de corruption reçues par secteur (du 1er janvier 2008
au 30 Novembre 2011)
Ce tableau montre que presque tous les secteurs sont gangrénés par la corruption.
Chaque année, les secteurs fortement contaminés par le phénomène de la corruption sont le
secteur des collectivités décentralisées. Suivi de la gendarmerie et de la justice etc. Ceux-ci se
repartissent selon les 6 Provinces de Madagascar.
11
Pour mieux comprendre, on prend comme exemple l’année 2011. Voici un tableau
montrant cette répartition.
Tableau 2 : Répartition des doléances de corruption reçues par secteur (du 1er janvier au 30
Novembre 2011)
Les secteurs les moins corrompus pour l’année 2011 sont les services de jeunesse et
sports, culture et tourisme avec de (O ,26%) suivi par l’économie, finance et budget (0,62%).
Toujours d’après ce tableau, on peut voir que c’est dans la province d’Antananarivo
qu’on trouve beaucoup de corruption dans chaque secteur avec 24,70%. Cette ville est suivie
par la province de Tuléar avec 16,80%. Et enfin, la province la moins corrompue est celle de
Mahajanga et de Fianarantsoa avec un pourcentage respective de 11,41% et 13,07%.
De même pour trasparency International, Les services publics les plus corrompus ne
connaissent pas non plus d’amélioration. « Les plaintes reçues au centre d'assistance
juridique et d'action citoyenne (CAJAC) concernent les services offerts dans les tribunaux, les
Domaines et topographie, ainsi que la Police de la route»11, relate Florent Andriamahavonjy,
coordonnateur du CAJAC.
11
Quotidienne Nationale d’information, Expresse de Madagascar : Actualité social , n° 5087, Vendredi 02
décembre 2011, p6
13
certaines escarcelles privées avec des fonds publics. Les accusations sont aussi variées que les
activités des autorités municipales. Elles concernent notamment :
Les pots-de vin grâce au auxquels les logements subventionnés sont affectés de façon
injuste.
Les dessous de tables versés aux responsables des approvisionnements, si bien que les
contrats municipaux sont souvent accordés à des entreprises qui n’en sont pas dignes.
L’utilisation par les responsables de la commune de biens appartenant à cette
collectivité tels que bâtiments municipaux, matériels de transports ou autres
matériels, ou des équipements publics à de fins privés.
Le fait que les services municipaux acceptent parfois, en échange d’une gratification, de
fermer les yeux sur tel ou tel délit.
A noter, même si les communes ont été les premières à être pointées du doigt, « la
corruption n'y était que peu significative»12, précise Faly Rabetrano le directeur général du
BIANCO. Mais selon ce dernier encore, La grande corruption, survient« dans les tribunaux, les
services des Domaines et topographie ainsi que chez les forces de l'ordre, Gendarmerie,
Police, les douanes et l’administration fiscale».
La pratique de la corruption se fait surtout au niveau d’un officier de police qui, par
exemple, autorise un étranger de passage à séjourner à Madagascar en contrepartie du
paiement d’une somme d’argent et classe sans suite les plaintes après arrangement forcé
suite à la corruption. De même pour le cas d’un policier qui exige une certaine somme en
contre partie de la liberté de circuler. Il y a donc une demande d’argent auprès des chauffeurs
de taxi-brousse défaillant et à l’abri des regards des passagers. En cela, ni les taxi-brousse ni
les camions ne peuvent en effet circuler sans versement d’une certaine somme même s’ils
n’ont pas commis aucune faute ou infraction.
12
Quotidienne Nationale d’information, La Vérité de Madagascar : la Corruption gagne du terrain, Actualité
social , n° 5092, jeudi 08 décembre 2011, p4
14
(modification de PV…), et se justifie par l’intimidation et la menace envers les personnes
faisant l’objet d’enquête (plaignant, témoin et suspect).
Dans les services de justice, selon le BIANCO, les pratiques de la corruption les plus
courantes se manifestent à certaines occasions comme :
Pour s’assurer d’obtenir un marché, des répondants aux appels d’offres versent des
sommes d’argent aux membres de commissions de marché. Selon le BIANCO, 80% des
entreprises considèrent que la passation de marchés donne lieu à des paiements non officiels.
En général, les montants versés représentent 10 à 15% de la valeur du marché pour son
obtention et 5 à 10% au moment de son exécution.
15
De cet état de chose, le BIANCO, par exemple, a transmis 37 dossiers de corruption
aux juridictions en 2009 concernant les marchés publics. Pour l’année 2010, le bureau
n’enregistre que 8 cas de corruption sur 36 dossiers seulement aux juridictions concernant les
marchés publics.
Il faut noter aussi que, dès le lancement, les appels d’offres sont déjà faussés. Un
marché attribué de manière régulière peut faire encore la convoitise des soumissionnaires
dont les appels d’offre ont été rejetés. Ici, soit des membres de la commission font pression
sur l’attributaire pour désister ; soit les concurrents lui demandent de renoncer au marché
moyennant une contre partie financière substantielle.
Prenons par exemple le cas en milieu urbain, les pratiques anormales se trouvent à
toutes les phases d’un lotissement. Pendant la phase préparatoire, la procédure la plus
classique est de prendre possession d’un terrain non loti, d’y investir et d’attendre la
préparation du lotissement. Le propriétaire de l’investissement s’arrange alors avec
l’ingénieur urbaniste ou le géomètre afin de ne pas morceler la parcelle et de préserver les
investissements réalisés. Lors de l’attribution des parcelles, la corruption dans ce secteur se
manifeste par le fait que l’agent exige le paiement d’une somme qui n’est pas due. Voici deux
tableaux montrant les montants des dons ou d’argent payés ou exigés selon les régions :
16
Tableau 3 : Topographie
Tableau 4 : Domaine
Ces tableaux nous permettent de constater que les montants d’argent payés ou
exigés dans la régions d’Analamanga et de d’anosy s’élèvent respectivement à 1 250 000 Fmg
et 1 OOO OOO Fmg (dans le service Topographique) et ces chiffres se gonflent au niveau des
sérvices des domaines : c'est-à-dire les montants d’argent payés ou exigés dans la régions
d’Analamanga et de d’anosy s’élèvent respectivement à 2 000 OOO Fmg et 5 OOO OOO Fmg
niveau des services des domaines. Cela a pour conséquence que la corruption au niveau de
secteurs foncier affecte les deux régions.
En principe les effectifs par classe sont arrêtés par les ministères en charge de
l’enseignement. D’où limitation de l’effectif. Pour éviter les couts trop élevés de
l’enseignement privé, les parents d’élèves ont recours à l’enseignement public. Les directeurs
sont donc l’objet de beaucoup de sollicitude. Chaque parent étant prêt à payer pour trouver
une place dans une école publique. Ce phénomène a développé les pratiques de corruption.
Lors du concours national, le mécanisme de la corruption est la même que celle au niveau de
recrutements.
17
reçues rapportent que le premier responsable de ce département aurait refusé ces postulants
pour cette année universitaire, alors qu’ils figurent bel et bien sur une deuxième liste de ceux
retenus pour entrer en première année dans la filière et que leur candidature aurait déjà eu
l’aval de l’administration de l’université. De ce fait, la corruption est la source de l’inscription
en liste additive de ces étudiants et ce serait la raison pour laquelle le responsable de la filière
droit s’oppose à leur admission.
Les exclusions sous conditions signifient tout simplement que, par exemple, en fin
d’année, des enfants devant redoubler sont exclus afin de susciter un « geste » de la part des
parents.
Dans cette partie, nous allons voir l’historique de l’IPC ainsi que l’IPC dans le monde
et L’IPC en Afrique.
13
Transparency International, Où et comment prospère la corruption, disponible dans le site web : http/ www.
Transparency.org/ source book/other/Chapitre 1
18
A noter, en général, les indicateurs utilisés par TI pour mesurer le niveau corruption
se basent souvent sur :
Selon les notés de l’IPC 2011 obtenue pour chaque pays dans le rapport effectué
par transparency International, le Top 5 des pays les moins corrompus du monde se compose
de la Nouvelle Zélande (9,5) du Danemark (9,4), de la Finlande (9,4), de Singapour (9,3) et de
la Suède (9,3). La Nouvelle Zélande se trouve alors en tête ce qui signifie que la corruption
n’affecte pas les administrations publiques et la classe politique dans ce pays.
Cette situation est expliquée par le fait que les observateurs continuent à avoir une
image dégradée de l’administration et de la classe politique française causée par les conflits
d’intérêts dans la vie publique notamment mis en lumière par le scandale du médiator et
aussi par les procès des emplois fictifs de la ville de Paris mettant en cause l’ancien président
de la république française Jacques Chirac.
Par ailleurs, les Etats-Unis, avec une note de 7,2, sont classés 20ème parmi les pays
les moins corrompus tandis que le Royaume-Uni est 12ème (8,4).
Enfin, parmi les dix pays les plus corrompus du monde figurent la Somalie (classée
comme le pays le plus corrompu d'Afrique avec un score d`IPC de 1,4), le Tchad (1,8), le
Soudan (1,8) et République Démocratique du Congo (1,9).
Les autres pays de ce Top 10, par ordre d’apparition, sont le Rwanda(5), les
Seychelles(4,8), la Namibie(4,4), l’Afrique du Sud(4,1), le Ghana(3,9), Tunisie(3,8) et la
Gambie(3,5).
19
Par ailleurs, complétant le Top 10 des pays d’Afrique les plus corrompus sont, par
ordre d’apparition, le Soudan(1,6), la guinée équatoriale(1,9), le Burundi1,9), la Lybie(2),
République Démocratique Congo(2), le Tchad(2), l’Angola(2) et le Zimbabwe(2,2).
3-3-1 : Comparaison de quelques pays africains dont Madagascar sur la base de l’IPC de
2004 à 2011
Voici un tableau montrant le rang du pays ainsi que leur note donnée par
Tranparency international de 2004 à 2011.
PAYS africains Rang Mondial et Note d’IPC donnée par transparency International
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Rang 2011
1e- Botswana 31e-6,0 32e-5,9 37e-5,6 38e-5,4 36e-5,8 37e-5,6 33e-5,8 6,1
3e- Iles Maurice 54e-4,1 51e-4,2 42e-5,1 53e-4,7 41e-5,5 42e-5,4 39e-5,4 46e-5,1
4e-Rwanda - 83e-3,1 121e-2,5 111e-2,8 102e-3,0 89e-3,3 66e-4,0 49e-5
7e- Afrique Sud 44e-4,6 46e-4,5 51e-4,6 43e-5,1 54e-4,9 55e-4,7 54e-4,5 64e-4,1
9e- Tunisie 39e-5,0 43e-4,9 51e-4,6 61e-4,2 62e-4,4 65e-4,2 59e-4,3 73e-3,8
12e- Maroc 77e-3,2 78e-3,2 79e-3,2 72e-3,5 80e-3,5 89e-3,3 85e-3,4 80e-3,4
15e-Swaziland - 103e-2,7 121e-2,5 84e-3,3 72e-3,6 79e-3,6 91e-3,2 100e-3,0
17e- Burkina Faso - 70e-3,4 79e-3,2 105e-2,9 80e-3,5 79e-3,6 98e-3,1 100e-3,0
20e- Madagascar 82e-3,1 97e-2,8 84e-3,1 94e-3,2 85e-3,4 99e-3,0 123e-2,6 100e-3,0
29e- Mozambique 90e-2,8 97e-2,8 99e-2,8 111e-2,8 126e-2,6 130e-2,5 116e-2,7 120e-2,7
32e- Niger 122e-2,2 126e-2,4 138e-2,3 123e-2,6 115e-2,8 106e-2,9 123e-2,6 134e-2,5
40e- Congo 133e-2,0 144e-2,1 156e-2,0 168e-1,9 171e-1,7 162e-1,9 146e-2,2 2,2
Source : Ce tableau est construit à partir des données de Tranparency International
Ce tableau montre que l’IPC de chaque pays varie tous les ans, on dirait même que
c’est instable. Presque les pays anglophones ont réalisé la meilleure performance d’IPC en
Afrique. Cela signifie qu’ils ont eu la bonne note. Ceci est le cas de Botswana avec une note
toujours supérieure à la moyenne. Il a donc conservé sa position de pays le moins corrompu
d’Afrique comme par exemple en 2011 avec une note 6,1, suivis d’Ile Maurice avec une note
de 5,1, juste en dessus de la moyenne. Ce dernier rétrograde à la troisième place sur le rang
en Afrique car elle était deuxième en 2010, de Rwanda avec une note 5 qui est juste à la
moyenne. Pour l’Afrique du Sud, même s’il n’a pas eu la moyenne en 2011, il est toujours
mieux placé en Afrique tenant la 6ème place avec une note de 4,1 etc.
20
Quant aux pays francophones, au contraire, la note donnée par TI est presque en
dessous de la moyenne. Ceci est expliqué du fait qu’ils sont parmi les pays où la corruption
règne encore tel est le cas de Burkina Faso, de Madagascar, de Niger, et de RD Congo avec
une note respectivement, par exemple en 2011, de 3,0 ; 3,0 ; 2,5 ; et 2,2. Il faut remarquer
que Burkina Faso et Madagascar ont eu la même note en 2011 et même rang mondiale
100ème sur 183pays, mais Burkina Faso, occupe la 17ème place en Afrique alors que
Madagascar se trouve à la 20ème place. De même pour le Niger avec sa note de 2 ,5 sur 10 qui
lui accorde au 134èmè sur 183 sur le rang mondial et au classement des pays Africains, il se
trouve à la 32ème place sur les 54 nations du continent etc.
Pour les Arabophones, par exemples, il s’agit ici de Tunisie et de Maroc avec une
note respectivement de 3,8 et 3 ,4. Même s’ils n’ont pas eu la moyenne, ils sont considérés
parmi le top 10 du pays les moins corrompus en Afrique sauf le Maroc. En réalité, la
progression de Maroc en 2011 n’a fait que retrouver sa place qu’il avait perdue en 2008. Le
fait que son classement reste stable veut dire qu’il y a peut être un échec de mécanismes
mises en place par l’Etat pour lutter la corruption.
3,5
2,5
2
IPC
1,5
0,5
0
2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
21
Du 2002 à 2008, Madagascar a connu une progression de note de 1,7 à 3,4 et ce
progrès résulte de la mise en place de politique gouvernementale luttant contre la corruption
comme la création de BIANCO en 2004. La note de Madagascar a connu une baisse énorme
en 2010. Le progrès de la grande ile en 2011 n’a servi à grand chose, il n’a fait que récupérer
sa note qu’il avait perdue en 2004 et en 2008.
14
Quotidienne Nationale d’information, Expresse de Madagascar : Actualité social , n° 5087, Vendredi 02
décembre 2011, p7
15
Voir annexe 1
22
PARTIE II : PRINCIPALES CAUSES ET
EFFETS DE LA CORRUPTION A
MADAGASCAR
23
Quelque soit la forme de la corruption, elle implique toujours un échange au moins
entre deux acteurs; elle suppose qu’il y ait d’une part le corrupteur et d’ autre part le
corrompu.
Le corrupteur, par définition, n’est rien d’autre que celui qui propose ou remet au
corrompu des offres, des promesses ou des avantages quelconques. Donc il est alors
poursuivi du chef de corruption active. Et le corrompu est la personne qui accepte ou sollicite
des offres proposées. Dans ce cas le corrompu est considéré comme acteur de la corruption
passive.
Cette terminologie est toutefois incomplète. Car, parfois, il arrive que ce soit le
corrompu lui-même qui prend l’initiative d’abuser de sa fonction. En cela le corrupteur ne fait
qu’accepter le « marché « qui lui est proposé. Pour dire que dans la pratique, le corrupteur et
le corrompu sont tous deux actifs dans l’acte de corruption.
Pour traiter cette partie, les questions suivantes méritent d’être expliquées : Quelles
sont les causes qui poussent le corrupteur et le corrompu à pratiquer la corruption ? (chapitre
I) et quelles seront les conséquences de cet acte pour Madagascar ? (chapitre II).
16
Ce terme désigne les personnes qui ne sont pas punies ni déclarées coupables de l’infraction qu’elles ont
commise à cause de la corruption, ou les personnes que le pouvoir public n’arrive pas à contrôler, ou ne veut pas
contrôler.
24
D’autres facteurs sont d’ordre institutionnel. La présence de chef de l’Etat au sein
des organes de gestion de la carrière (Conseil Supérieur de la magistrature ou CSM) des
magistrats ainsi que le lien ombilical qui unit le parquet au Ministère de la justice sont de
nature à entraver toute répression efficace de la corruption au sein de l’exécutif.
L’indépendance de la justice formellement consacrée par la constitution est restée lettre
morte, jamais effective pratiquement à ce jour. Il faut reconnaitre, cependant, que c’est
davantage l’inaction du corps du contrôle et de gestion de la carrière des agents et
fonctionnaires de l’Etat qui explique en grande partie la généralisation de l corruption.
On peut voir que la corruption est causée par la faiblesse des rémunérations ou de
salaires des fonctionnaires et la dégradation persistante des conditions sociales de vie.
17
MAURO Paulo, The effects of corruption on growth, investment and government In Corruption and the global
economy, Institute for International Economics, juin 1997, P 83-107.
25
comme exemple à diplômés égal (maitrise) : un certain corps de fonctionnaires, cadre A,
perçoivent 700 000 Ar/mois, plus indemnité de logement 100 000 Ar, plus autres avantages.
Alors que les fonctionnaires des autres corps touchent 5 à 7 fois moindre. C’est une situation
scandaleuse qui dure et perdure depuis 40 ans. En cela, le CSFOP (ou Le Conseil Supérieur de
la Fonction Publique) n’a absolument rien fait jusqu’ici pour réparer cette injustice flagrante.
Par conséquent, rien n’étonnant si la corruption sévit, se développe dans l’administration
publique Malgache.
Ce retard des salaires et les conditions de vie précaires des populations accentuent la
corruption politique. L’achat de conscience et la transhumance politique sont, en effet,
facilités par l’état de pauvreté généralisée de la majorité des populations.
De ce fait, on constate une dégradation progressive des valeurs morales telles que le
respect du bien public, l’honnêteté, l’honneur, la dignité au point que la corruption est de
plus en plus tolérée. Le gain facile à travers les moyens illégaux ne fait plus d’une réprobation
sociale. Le délitement des valeurs justifie le fait que l’enrichissement personnel soit devenu
pour certains agents de l’administration un objectif, peu importe la manière dont cette
richesse est acquise.
18
Cette situation concerne souvent les fonctionnaires hors de la ville surtout dans les zones rurales éloignées,
enclavées et parfois, le retard de paiement de salaires constitue la principale cause de la corruption de ces
agents
26
L’exploitation et la mise en concession des ressources naturelles variées et de
grandes valeurs à Madagascar constituent une source de rente dès lors que celles-ci sont
vendues à un prix nettement supérieur à leur coût. Le versement de pots-de-vin aux
autorités, au détenteur de pouvoir, est donc fréquent lors de la vente des concessions.
Les services publics ne sont pas aptes à satisfaire les utilisateurs. Ils sont de médiocre
qualité, toujours en retard important par rapport aux besoins ponctuels, voire pressant des
bénéficiaires. Cette rareté engendre de files d’attente. Plus celle-ci est importante, plus le
bien est indispensable et plus les agents économiques seront prêt à payer un surprix pour un
accès privilégié. La concurrence entre les agents opérateurs économiques pour se procurer
ces biens donne naissance à la corruption et au favoritisme.
La rareté des biens publics reflète la pauvreté d’un pays et cette pauvreté provoque
aussi les agents à pratiquer la corruption.
3-3 : la Pauvreté
La pauvreté est perçue comme une situation où le revenu d’un individu n’arrive pas à
couvrir leur besoins fondamentaux. Il y a donc déficit ou écart négatif entre le niveau de son
revenu qui est pratiquement fixe et le montant des besoins élémentaires qui ne cesse de
s’accroitre et grimper en flèche à cause de l’inflation. En général, ce sont les agents publics
qui sont les plus touchés.
Moins le niveau des salaires de la fonction publique est inférieure à celui du secteur
privé, plus la tentation de rattrapage illégal par la corruption sous diverses formes est vive et
se généralise. Cette pratique affecte le niveau de vie des corrompus. Les opportunités de la
corruption attirent les agents à rejoindre la fonction publique notamment pour les corps des
fonctionnaires ci-après : Magistrats ; Inspecteurs et contrôleurs de douanes ; Gendarmerie ;
Inspecteurs et contrôleurs des contributions Directes et Indirectes ; Domaine et propriété
foncier et Police nationale etc.
27
Section 4 : Non motivation des agents publics et l’asymétrie d’information
Le non motivation des agents publics est dû tout d’abord par une rémunération non
attrayante. Pour l’agent qui est au service de l’Etat et travaille à la réalisation de ses objectifs
de développement, le service public est opposé aux activités privées correspondant à des
intérêts matériels et financiers. Malgré cela, il bénéficie malheureusement d’un traitement
modeste qui ne permet pas souvent de subvenir aux besoins de sa famille. Ce qui favorise la
corruption de la part des agents publics qui n’hésitent pas à accepter des pots-de-vin pour un
service qu’il peut offrir facilement.
Selon Joseph STIGLITZ, prix Nobel de l’économie en 2001 pour ses contributions à
l’économie de l’information, « l’asymétrie d’information est un aspect de l’imperfection de
l’information dû au fait que les différents facteurs du marché ne disposent pas de mêmes
connaissances ». Cette situation favorise des conséquences sur l’économie. L’une de celle-ci
est l’opportunité de corruption.
Pour cette analyse, l’agent détient des informations que l’autre ne connait pas. Cette
situation peut se trouver dans de services publics malgaches. En général, l’agent public et les
fonctionnaires de l’Etat doivent suivre des procédures et un certain code de conduite. Or,
généralement, les citoyens, la quasi-totalité des administrés ignorent ces règles. De ce fait,
l’agent profite de cette situation pour tirer des profits en demandant plus de versement de
pots-de-vin à un usager en contre partie de la fourniture du service pourtant dans ces
attributions normales et obligations professionnelles.
19
KLITGAARD Robert, Combattre la corruption, Ed. Nouveaux Horizons, 2002, p34-39
20
A Madagascar, On dénombre quatre (4) coups d’Etat et une série de mutinerie
29
des responsables occupant les hauts emplois de l’Etat ont fait une déclaration de patrimoine
avant leur prise de fonction.
Les usagers du service public, pour éviter que son dossier ne traine, préfèrent donner
des pots-de-vin aux agents pour accélérer les démarches. En effet, la complexité des
procédures constitue donc un terreau pour la corruption. Il ressort ainsi de l’enquête de
l’INSTAT réalisé auprès des citoyens que 32,1%21 des citoyens interrogés considèrent que les
lourdeurs administratives constituent l’une des causes de la corruption à Madagascar.
Les experts internationaux ont établi une correction positive entre le mode de
gouvernance et l’accroissement ou la diminution de la pauvreté. La bonne gouvernance a
21
INSTAT , Enquête visant à évaluer les perceptions des citoyens sur les grandes axes stratégiques de DSRP
comme la bonne gouvernance, la justice, la corruption, la démocratie et l’Etat de droit, 2004
22
Propre auteur
30
pour effet d’encourager les initiatives et de permettre d’attirer les investissements, ce qui
aura pour effet de relancer la croissance et de réduire la pauvreté sur le long terme.
Par contre la mauvaise gouvernance, s’est traduite par des investissements non
prioritaires dans des secteurs peu rentables économiquement et socialement. Elle a accru la
corruption et favorise le déficit budgétaire. Voici un tableau montrant ce résultat.
Dépenses BGE 941,9 1324,4 2045,3 2145,5 2530,9 2570,00 2998,60 2522,8 2579,0
Résultats -330.9 -317.4 - 391,8 - 463,3 -1207,9 - 369,0 - 313,4 - 468,4 - 156,7
d’exécution du
BGE
Source : DGT/MEI
Cet état de chose engendre une perte de confiance dans les institutions et les
gouvernants, et décourage toute sorte d’innovation ou investissement. Ainsi, cette méfiance
vis-à-vis des autorités se manifeste par la faiblesse de l’Etat dans la production des biens et
services publics, manque de la circulation d’information tant dans la sphère publique que
privée et par l’insuffisance des investissements nationaux et étrangers, ce qui empêche la
relance de la croissance économique. Voire au contraire amplifie ou aggrave cette pauvreté.
Les conséquences socio-économiques néfastes de ce mal méritent d’être soulignées. Ce qui
nous amène au chapitre II.
23
Blanche RICHARD, Cours économie Publique, en 4e année, chapitre Financement de la politique Publique.
31
Chapitre II : EFFETS DE LA CORRUPTION SUR
L’ECONOMIE ET SUR LE SOCIAL A MADAGASCAR
La corruption a un coût. Le rapport de l’enquête du CSLCC sur l’évaluation de lutte
contre la corruption à Madagascar en mais 2006, estime que la corruption coûte à
Madagascar 16 millions de dollars (environ 35 milliards d’ariary) par an. Les ménages
malgaches dépensent en moyennes 3,6% de leur revenu annuel en pots-de-vin pour obtenir
de services publics. En plus, La corruption influence négativement la prise de décision et
favorise la médiocrité et le favoritisme qui conduisent au sous développement et à la
pauvreté, sans compter qu’elle est un frein aux investissements et une entrave au
développement des économies.
De ce fait, les coûts de corruption sont alors difficiles à calculer, en partie à cause du
secret qui entoure ses opérations et aussi parce que les distorsions induites ne sont guères
mesurables. Certains effets de la corruption sont toutefois hors de doutes en présentant un
coût économique car elle pervertit les motivations et un coût social dans la mesure où elle
redistribue de richesses et du pouvoir au profit des gens ne les méritant pas.
Pour traiter cette partie, on distingue généralement deux types de coûts : d’une part,
on va analyser le coût économique de la corruption (section 1)et d’autre part, nous allons voir
aussi le coût social de la corruption (section 2).
32
aux citoyens ou, plus fréquemment encore, s’entendant avec eux pour se faire les complices
d’une évasion fiscale en échange d’une enveloppe »24.
Si l’accord est conclu, le contribuable arrive à conserver une part de ses ressources et
le bureaucrate gagne un surplus qui serait donc le «fonds extorqué ». En cela, c’est
l’administration ou l’Etat qui en paye les conséquences en recevant moins d’impôt qu’il ne
devrait : d’où manque à gagner pour l’Etat.
En plus, comme par exemple, la fraude fiscale due à des pratiques comme la
falsification des données relatives à une société pour modifier la base imposable, les rackets
pour diminuer les pénalités ou le volume de redressement fiscal, financier,... entraine
également de pertes fiscales pour l’Etat. C'est-à-dire un manque à gagner considérable.
Comme l’affirmait Johnson et Al, en1998, que « la corruption réduit la recette fiscale surtout
parce qu’elle favorise la croissance d’une économie non officielle ».
1-2 : La corruption réduit les revenus des ménages et leur pouvoir d’achat
Ceci est expliqué du faite que les personnels administratifs, par exemple, les agents
du fisc exigent ou extorquent au près des ménages une somme d’argent qui ne peut pas être
due. En cela, les ménages ou les contribuables sont alors obligés de consacrer une partie de
leur revenu face à l’exigence des agents du fisc. Ceci est soutenu par un auteur Robert
KLITGAARD en disant que « il arrive aussi que les fonctionnaires du fisc soutirent aux
contribuables des paiements forcés »25.
24
KLITGAARD Robert, Villes corrompus, Ed. Nouveaux horizons, paris 2002, p 3
25
KLITGAARD Robert, Combattre la corruption, Ed. Nouveaux horizons, 2002, p : 16
33
De ce fait, les ménages ne font qu’accepter et que le paiement d’un versement non
officiel effectué par ce dernier lors de cet acte se réalise :
Le fait que les ménages versent de pots-de-vin, qui n’est rien d’autre que la
corruption, accentue leur appauvrissement. Les coûts dépendent des services demandés, de
la qualité de l’agent, du secteur où l’acte se produit et de la situation socio-économique de
l’usager. Selon le rapport du CSLCC (Conseil Supérieur de la Lutte Contre la Corruption) sur
l’évaluation de la lutte contre la corruption, les coûts de pots-de-vin peuvent aller d’une
somme modique en moyenne 5 851Fmg jusqu’à des montants élevés.
Il faut noter que l’évaluation de l’importance de cette somme est fonction du niveau
de revenu du ménage ou de l’opérateur concerné et que même si cette somme de pots-de-
vin est faible, elle peut être considérée comme élevée, compte tenu du revenu mensuel
moyen modeste d’un malgache situant entre 40 000 et 80 000 Fmg26.
La lutte contre la corruption passe par une bonne maitrise des dépenses publiques et
des recettes fiscales. En cela, où en est les fonds spéciaux ? Et comment explique les
gonflements de factures de l’Etat.
Les Fonds spéciaux appelés encore fonds secrets, par définition, « ce sont de somme
d’argent allouée au président de la république dont le montant est connu mais l’affectation
précise n’est pas portée à la connaissance du parlement »27. Le fait que ces fonds échappent à
tout contrôle, donnent lieu dans la pratique à beaucoup d’abus. Si par exemple, dans un pays
où les parlements sont achetés ou nommés, le président de la république a tendance à
augmenter cette somme. Ceci conduit à la mauvaise affectation de dépense publique. Quant
à l’utilisation de cette somme d’argent, on ne sait pas comment ni pourquoi mais on a comme
résultat une augmentation des dépenses publiques.
La raison d’être de ces Fonds spéciaux pour l’Etat c’est l’investigation c'est-à-dire
pour harmoniser l’ordre public. Mais, en réalité, sur tout dans les PED comme Madagascar,
cette somme d’argent ou fonds spéciaux est utilisée par le président pour la préparation
d’élection.
26
CSLCC, Rapport d’enquête sur l’évaluation de la lutte contre la corruption, Mais 2006, p25
27
Voir cours finance publique I, en deuxième année
34
1-3-2 : Gonflement des factures sciemment et Dépenses somptuaires
Cette hausse est occasionnée par la surfacturation des commandes des biens et
services. Il faut alors à l’Etat plus d’argent pour obtenir une même quantité des biens et
services. Ce qui est pire c’est que lorsque les acheteurs publics d’un pays sont corrompus, les
achats ne sont pas décidés selon l’intérêt de l’Etat acquéreur mais en fonction de l’avantage
qu’en entend tirer le négociateur qui traite. En effet, le choix des fournisseurs est altéré, les
entreprises retenues ne sont plus celles qui offrent la meilleure qualité pour le meilleur prix,
mais celles qui offrent le plus gros pot-de-vin. Cette situation peut couter chère à l’Etat car au
moment où les entreprises retenues réalisent les travaux avec des résultats plutôt médiocre
qui ne correspondent aux normes exigées. Celle-ci conduit à la reprise des travaux28. Et que
cette reprise de travaux demande à nouveau un surplus d’argent pour l’Etat. D’où une
augmentation excessif de dépenses publiques. De ce fait, le coût de la corruption est
supporté par l’Etat et dépasse de loin le montant du dessous-de-table reçu par l’agent vénal.
L’augmentation imprévue des dépenses publiques ont des conséquences graves sur
le budget de l’Etat et constituent donc une menace pour la stabilité macro-économique. En
effet, le budget de l’Etat, à noter, est l’instrument de politique économique dont la gestion
permet d’assurer une redistribution équitable des ressources et la promotion des services
sociaux de base et partant de participer à la lutte contre la pauvreté.
On sait que les ressources de l’Etat malgaches sont constituées, en grande partie par
les recettes fiscales. Or, comme on a déjà dit que le niveau élevé de la corruption correspond
souvent à un niveau très faible des recettes fiscales. De ce fait, l’Etat n’a pas de ressources
suffisantes pour l’investissement public comme la construction de route, la santé, éducation,
sécurité, donc pas de développement économique et social.
La corruption incite les gens à rester dans les secteurs informels. Les entrepreneurs
contribuables, sont donc en petit nombre. Par voie de conséquence, les recettes fiscales
diminuent et avec cet état de chose, le volume de l’investissement public est minime.
28
On rencontre souvent cette situation dans la réparation et construction du projet de développement (routes,
écoles etc.)
35
1-4-2 : La corruption affaiblit l’investissement privé
L’acte de corruption n’incite pas les petits exploitants et les entrepreneurs à élargir
leur champ d’activité. En effet, les montants de pots-de-vin qu’ils doivent payer augmentent
leur dépense, les coûts de leur exploitation ont donc un impact négatif sur leur prix de revient
et sur la rentabilité financière. Au lieu de s’accélérer et de se multiplier, l’investissement dans
ce secteur reste faible à Madagascar.
Quant au fait que la corruption fait reculer les investissements directs étrangers
signifie que la corruption décourage les investisseurs étrangers et constitue une entrave aux
investissements. En outre, selon Egger et Winner (2005), « la corruption accorde aux firmes
multinationales des coûts de transaction par le paiement des pots-de-vin et le gaspillage des
ressources »29. Cet effet souligne le recul d'investir dans les pays où la corruption règne et
que les investisseurs préfèrent utiliser leurs capitaux ailleurs. Voici un tableau montrant ce
fait.
Il est à noter que les coefficients d’IPC sont basés sur des régressions de Log d’IDE(ou
Log investissement local) sur la corruption, Log population, croissance du PIB, Log Pib /tête,
chômage, échange commerciaux/PIB, distance culturelle, risque politique et indice de prix.
Les données d’IDE portent sur 89 pays pour la période 1996/1998.
Ce tableau indique que la corruption mesurée par l’IPC, a une influence négative sur
l’IDE. Les pays ayant un niveau élevé de la corruption reçoivent relativement moins d’IDE. On
constate également que la corruption a un impact négatif important sur l’investissement
local. Et que, lorsqu’on compare, on constate que le coefficient d’IPC pour l’IDE est deux fois
plus important que celui de l’investissement local. Autrement dit, la corruption semble avoir
des impacts négatifs deux fois plus importants pour les IDE que pour les locaux.
29
Mémoire online, L’impact de la corruption sur l’IDE, disponible dans le site web : www.memoireonline.com/
L’impact-De-La-Corruption-Sur-L-ID
36
Par voie de conséquence, il y a donc une fuite de capitaux. De son coté, cette fuite de
capitaux engendre une image négative pour les pays et constitue une entrave à la réalisation
du projet de développement. Comme l’affirmait un auteur Rose-Ackermann, en 1999, que
« la corruption affecte la productivité des biens publics tels que l'infrastructure »30. De ce fait,
les aspirations de la population pour la transparence et le bien être collectif ne peuvent pas
entrer en pratique. D’où la population est loin de son bien être.
On voit bien que la corruption fait reculer les investissements publics, privés et
surtout les IDE. Mais ça ne reste pas là, elle affecte aussi la dépense publique.
30
Le développement économique de l'Afrique, Repenser le rôle de l’investissement étranger direct, Nations
Unies, Genève. 2005, 120p. Disponible sur http://www.unctad.org/fr/docs/gdsafrica2005
37
minorité de petit groupe. Cette situation conduit à des mouvements sociaux et ces
mouvements se terminent parfois en coup d’Etat31. D’où on parle d’une explosion sociale.
2-3: La corruption à pour effet l’inefficacité des services publics ou sous administration
31
C’est le cas de Madagascar en 2008 avec une croissance économique de 7,1(PIB)
38
Graphique 2 : La corruption pénalise particulièrement les citoyens les plus pauvres (% des
revenus annuels payés en pots-de-vin
pots selon les ménages qui ont cherché à obtenir des
services publics)
7,00%
6,00%
5,00%
4,00%
3,00%
2,00%
1,00%
0,00%
Tout le pays à faible revenu à revenu à revenu élevé
moyen
D’après ce graphique, on constate que la population plus riche à Madagascar est plus
probablement sollicitée à payer des pots-de-vin
pots que les pauvres. D’après le Rapport du CSLCC,
les ménages malgaches dépensent en moyennes 3,6% de leur revenu annuel en pots-de-vin pot
pour obtenir de services publics. Le pourcentage du revenu annuel payé par les citoyens
pauvres comme corruption est plus élevé puis qu’ils y consacrent près 7% de leurs leur revenus,
parmi ceux qui ont demandé un service public contre 2,5% pours les citoyens
itoyens à hauts revenus.
De ce fait, la corruption ne fait qu’appauvrir les pauvres et crée d’autres pauvres.
En plus, la corruption empêche les ménages pauvres d’avoir accès aux services
publics. Prenons le cas d’une justice, la corruption en ce domaine décourage les usagers de
traiter avec la justice. Lorsque le pot-de-vin
pot vin demandé est trop élevé, celle-ci
celle constitue un
obstacle aux cours de tribunaux pour les pauvres. Au moment où ce dernier n’a plus le moyen
de payer, la décision de tribunal
tribun peut tourner en faveur de ceux qui arrivent à payer de pots- pots
de-vin. En cela, le tribunal n’est plus crédible, devient le rempart des riches et nantis, citoyens
malhonnêtes, de complicité et en collusion avec des magistrats véreux.
Pire encore, les régimes corrompus préfèrent passer de contrats de défense plutôt
que de construire des dispensaires et des écoles ruraux. En cela, des études menées par un
39
auteur Daniel DOMMEL montrent que « les pays corrompus consacrent peu de crédits à
l’éducation »32. Cette politique fausse la redistribution de revenu et détourne des ressources
de la campagne où vivent la majorité des déshérités, vers la ville.
32
J. Hallak, Ecoles corrompus, Universités corrompues, Ed. Que sais-je ?, Paris 2009, p48
40
PARTIE III : STRATEGIE DE LUTTE
CONTRE LA CORRUPTION : CONSTITUE
UN MOYEN POUR ASSURER LE
DEVELOPPEMENT
41
La corruption existe bel et bien à Madagascar. Inscrit depuis plusieurs années dans
les politiques de développement à mettre en œuvre. La lutte contre la corruption fait
aujourd’hui l’objet d’une stratégie. Une action globale et systématique doit impérativement
être mise en œuvre si l’on veut arrêter (enrayer) le cercle vicieux de l’aggravation de la
pauvreté, de la mauvaise gouvernance et de la corruption.
La corruption est considérée comme une épidémie car elle se propage rapidement
dans le système socio-économique du pays. Pour protéger ce système, il nous faut un remède
très efficace sous formes des réformes qui doivent être durables pour réussir et surtout agir
simultanément sur deux fronts : à l’échelle nationale et au plan mondial.
33
« Bonne gouvernance et corruption », disponible dans le site web : www.ifad.org/opérations/ pf/french
/gouvernance .htm
34
Banque africaine de développement, gouvernance french, juin, p13
42
l’obligation de rendre compte sur l’affectation, le contrôle des dépenses et ressources
publiques, conformément aux normes admises juridiquement en matière de budgétisation,
de comptabilité et d’audit.
1-1-2 : La transparence
Pour Madagascar, comme dans d’autres pays, pour que la lute contre la corruption
soit efficace, différentes institutions de lutte contre la corruption ont été créées pour cerner
la corruption, identifier son champ d’action ainsi que ses acteurs et qui sont au nombre de
trois35 notamment le Conseil Supérieur de Lutte Contre la Corruption(CSLCC) devenu en 2007
le Comité pour la Sauvegarde de l’Intégrité(CSI), le Bureau Indépendant Ant-Corruption
(BIANCO) et La Chaine Pénale Anti-Corruption(CPAC).
35
BIANCO, la lutte contre la corruption à Madagascar, p6
36
Décret n°02-1128 du 30 septembre2002portant création du CSLCC
44
Les attributions de ce conseil sont de développer une stratégie nationale de lutte
contre la corruption, de participer à la préparation d’une législation appropriée, d’élaborer de
textes relatifs à la création d’une agence anti-corruption et de suivre l’impact et les résultats
des programmes anti-corruption. Les stratégies de lutte sont axées sur 5points37:
Lutter contre la corruption, aux yeux de la population, c’est avant tout sanctionner
les corrompus notoirement connus. Sans aller jusqu’à un système totalement répressif.
Ces agents de l’Etat sont vulnérables à la corruption dans la mesure où ils vivent dans
une situation d’insécurité en ce qui concerne le développement normal de leur carrière,
insécurité qui les pousse à vouloir exploiter au maximum, dans l’illégalité, toutes les occasions
qui se présentent à eux, du fait de leurs fonctions. Les actions et mesures à mettre en œuvre
visent donc à pallier à cette situation et sécuriser la carrière des agents.
La lute contre la corruption portera ses fruits lorsque l’acte sera en soi, et de façon
largement partagée, considérée immoral, et lorsque sa pratique sera considérée comme
exception. Il s’agit d’inverser la tendance actuelle considérant la corruption comme une voie
normale et faisant de la droiture, de l’intégrité, de la probité une exception.
37
CSLCC, Précis de la stratégie de la lutte contre la corruption, 2004-2005, p15-16
45
Certains acteurs ont toujours préservé dans la probité. L’action de cet axe
stratégique s’attachera à trouver les moyens d’encourager et d’inciter ces acteurs qu’ils
soient individus ou collectifs, publics ou privés. Au-delà de la reconnaissance sociale, l’agent
ou le service public probe doit être récompensé par ses comportements. C’est à dire que
chaque service public très honnête aura droit à la reconnaissance du public et de l’Etat.
La définition des actes de corruption constitue une première étape. Des actions
d’information et d’éducation devront être entreprises pour que ces définitions soient
connues et internalisées par la population. L’internalisation de ces définitions sera renforcée
par la connaissance des méfaits de la corruption tels qu’ils ont été définis précédemment et
ceci afin de créer une attitude défavorable et pousser à un comportement de refus de la
corruption.
38
Voir Annexe 2
46
1-2-2 : BIANCO
Trois volets seront exploités pour mener à bien la mission confiée au BIANCO : le
volet de l’éducation qui vise le grand public, le volet de prévention pour les grands systèmes
et le volet d’investigation confié à la chaine pénale anti-corruption. En d’autres termes, le
BIANCO peut d’une part, enquêter sur des faits de corruption et d’autre part, il est chargé de
mener des opérations pédagogiques dans la lutte contre la corruption.
La prévention
L’éducation et la communication
L’investigation
39
BIANCO INFO, 5e édition/1er et 2e Trimestre 2010, p5
47
saisir le Ministère public à l’issue des investigations des faits susceptibles de constituer des
infractions de corruption.
1-2-3 : La CPAC41
La Chaine Pénale Anti-corruption est une entité expérimentale mise en place pour
répondre aux impératifs de célérité et du respect des droits de l’homme, qui doivent guider la
répression de la corruption. Elle est un guichet judiciaire spécialisé dans le traitement des
dossiers de corruption. Cette chaine doit être intègre, efficace et exemplaire.
L’efficacité, qui constitue la raison d’être du projet consiste à permettre aux acteurs
de conduire les investigations, la poursuite et les délibérations tels qu’il est prévu dans le
code de procédure pénale tout en mettant en place un système de suivi rigoureux.
40
Voir Annexe 3
41
BIANCO, la lutte contre la corruption à Madagascar, p7
48
engendreront des émules tant au niveau des services qu’au niveau des personnes du système
judiciaire.
CSI
Pilotage de la composante
intégrité du Programme
National de bonne
gouvernance
CPAC
BIANCO
1-2-4 : Remarques
Quant aux relations entre le CSLCC et Le BIANCO, le CSLCC s’occupe beaucoup plus
de l’élaboration des stratégies et le BIANCO de ses exécutions. Les membres du CSLCC
joueront donc le rôle de « sages » et ceux du BIANCO de « baroudeurs ».
49
Depuis l’existence de ces différentes institutions anti-corruption, la lutte contre la
corruption commence actuellement à porter ses fruits. Et selon le BIANCO, on a constaté une
régression de la pratique de la corruption. Voici trois tableaux montant ce résultat.
50
Nombre des dossiers traités
Le tableau 8 nous montre le nombre totale des doléances reçues chaque année par
le BIANCO depuis 2004 jusqu’à 2011. Ce tableau nous permet de dire qu’entre 2004 et 2008,
les nombres des doléances reçues par le bureau n’arrêtent pas d’augmenter et atteignent un
niveau élevé en 2008 avec 9718 doléances. Et la réception de doléances a diminué quand
même durant les trois dernières années (2009, 2010 et 2011) même si c’est une régression à
pas de tortue.
A noter que par ancienne province, les 2381 doléances reçues durant cette année se
répartissent comme suit : Antananarivo 687, Fianarantsoa 408, Toamasina 357, Mahajanga
241, Toliara 189 et Antsiranana 499.
Quant aux 157 dossiers transmis aux juridictions, leur situation mentionne
l’arrestation de 155 personnes dont 45 en détention provisoire, tandis que les 25 autres ont
obtenu la liberté provisoire (voir Tableau 10).
51
Tableau 11 : traitement de 157 dossier transmis dans les juridictions de Madagascar (du 1er
janvier au 30 novembre 2011) :
On peut donc voir à travers ce qui a été dit que la création d’organe anti-corruption
apporte leur fruit. Mais qu’en est-il la réforme au niveau des techniques et procédures
administratives ?
Dans ce cas là, la réforme vise par exemple à corriger les disparités du système fiscal
en vue de déterminer la fraude fiscale, à simplifier le système fiscal malgache (il avait 28 types
52
d’impôts et taxe avant la réforme et sont réduits à 14 types après la réforme) et surtout à
opérer largement sur la base d’imposition et sur l’élargissement de l’assiette de l’impôt pour
assurer une amélioration de recette fiscale.
Voici un tableau montrant l’évolution des recettes fiscales Malgache entre 2005 et
2010 (en milliards d’ariary)
Impôts et Taxes
70 : Impôts sur le revenu, bénéfices des sociétés, gains divers 330,6 345,54 323 ,30 532,38 447,05
71 : Impôts et Taxes sur le patrimoine et propriété 10,75 12,61 72 ,79 30,06 9 ,97
72 : Impôt sur les biens et services 554,3 628,88 388 ,49 485,05 533,05
73 : Impôts et Taxes sur les transactions Internationales et 498,0 305,46 774, 5 1007 ,8 753,4
commerce extérieur
74 : Autres recettes fiscales 8,09 10,32 11,53 29,66 8,95
Total des recettes fiscales 1010,8 1287,9 1569,4 2087,2 1782 1980,2
Source : MFB/ DGI
Ce tableau montre l’évolution des recettes fiscales Malgache. Il nous permet de dire
que la situation financière malgache reste encore faible, peu stable avant la reforme, mais
celle-ci ne cesse de s’améliorer depuis la grande reforme 2008. Le niveau des recettes est
presque deux fois plus élevé que celui d’avant la réforme : c'est-à-dire les recettes fiscales
passent, par exemple, en 2007 de 1 573 ,1 milliards d’ariary contre à 2 087 ,2 milliards d’ariary
en 2008. Les recettes diminuent à 1 782,1 milliards d’ariary en2009 et à 1980,8 milliards
d’ariary en 2010. Mais cette baisse des recettes en 2009 et 2010, malgré la crise subite par le
pays, est encore meilleure par rapport à la position avant la réforme.
Pour dire que la reforme fiscale apporte ses fruits sur la simplification de procédures
due à la diminution de nombre d’impôts ou regroupement ou suppression de certains
impôts ou taxes anti-économiques, c'est-à-dire que le coût de gestion, administration, plus le
frais de recouvrement, est plus élevé que le niveau des recettes procurées à l’Etat. C’est ainsi
que le nombre d’impôts et taxes se trouve réduit à 14 contre 28 auparavant et sur
l’amélioration de recette de l’Etat due l’élargissement de l’assiette de l’impôt comme la
création d’impôt synthétique essentiellement pour faire rentrer dans le bercail du secteur
formel surtout les agents ou opérateurs informels du secteur tertiaire pour que tout le monde
apporte sa juste part dans les ressources financières de l’Etat.
53
publique (avancement, retraite…) sont réunis dans une seule base des données au niveau du
ministère de la fonction publique.
La passation des marchés publics est affectée par la corruption sous forme de
népotisme, pratique corruptive adopté par les entreprises (cadeau au responsable public). Ce
qui a pour conséquence des tâches surfacturées pour un travail de qualité médiocre,
quelquefois lamentable. Il est arrivé plus d’une fois que des avances sur les marchés de
montant très important, ont été débloquées au titulaires de marchés. Plus tard, on constate
que le montant réel des travaux effectués est nettement inférieur à celui de (ou des)
avance(s) consentie(s).
De cet état de chose, beaucoup des mesures ont été mises en œuvre telle que la
création d’un « guichet unique » pour les investisseurs. Les procédures des créations
d’entreprises ont été déjà simplifiées. De telles mesures vont dans le sens de la transparence,
bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption. Le gouvernement malgache s’engage à
consolider l’encadrement légal régissant les procédures de ces marchés. Les principaux
objectifs de la législation sur les marchés publics sont les suivants :
Dans l’esprit de la coopération internationale, l’Etat doit collaborer avec les autres
pays pour réprimer la pratique des commissions occultes et les autres formes de corruption
lors des transactions commerciales internationales. Cette coopération vise aussi à prendre
des mesures législatives pour éviter que les agents publics jouissent des biens mal acquis, en
bloquant leurs comptes à l’étrangers et en facilitant le rapatriement des fonds volés de façon
illégale dans les pays d’origine.
42
Voir Annexe 4
55
2-1-1-1 : Objectif et Champ de d’application de ladite convention
1. Promouvoir et renforcer la mise en place en Afrique par chacun des Etats membres des
mécanismes nécessaires pour prévenir, détecter la corruption et les infractions
assimilées dans le secteur public et privé ;
2. Coordonner et harmoniser les politiques et les législations entre les Etats partis aux fins
de la répression de la corruption sur le continent ;
3. Promouvoir et réglementer la coopération des Etats membres en vue de garantir des
mesures et des actions visant à prévenir et à éradiquer la corruption ;
4. Promouvoir les développements sociaux économiques par l’élimination des obstacles à
la jouissance des droits économiques, socioculturelles, civils et politique ;
5. Créer les conditions nécessaires pour promouvoir la transparence et l’obligation de
rendre compte dans la gestion des affaires publiques.
56
encore à toute manœuvre ou entente délictueuse visant à commettre tout acte visé
dans le présent article.
En plus, la présente convention est également applicable, sous réserve d’un accord
mutuel à cet effet, entre deux ou plusieurs Etats parties à cet accord, pour tout acte ou
pratique de corruption et infraction assimilées non décrit dans la présente convention
Exiger que tous les agents publics ou ceux qui sont désignés déclarent leur biens lors de
leur prise de fonctions, ainsi que pendant et à la fin de leur mandat;
Mettre sur pied un comité interne ou organe semblable chargé d’élaborer un code de
conduite et de veiller à l’application de ce code, et sensibiliser et former les agents
publics en matière de respect de la déontologie au sein de la fonction publique ;
Adopter des mesures disciplinaires et des procédures d’enquêtes dans des cas de
corruption et d’infractions assimilées afin de suivre le rythme des développements
technologiques et améliorer l’efficacité des agents chargés des enquêtes ;
Assurer la transparence, l’équité et l’efficacité dans la gestion des procédures d’appel
d’offre et de recrutement dans les fonctions publiques ;
Sous réserve des dispositions de la législation nationale, toute immunité accordée aux
agents publics ne constitue pas un obstacle à l’ouverture d’une enquête sur des
allégations et d’un procès contre tels agents (trafic d’influence, abus de pouvoir,
extorsion, bref toute forme de corruption).
43
Convention de l’organisation de Nations Unis contre la corruption, disponible dans le site web :
www.unodc.org/pdf/crime/convention_corruption
57
1. Promouvoir et renforcer les mesures visant à prévenir et combattre la corruption de
manière plus efficace ;
2. Promouvoir et faciliter et appuyer la coopération internationale et l’assistance
technique aux fins de la prévention de la corruption et de la lutte contre celle-ci, y
compris le recouvrement d’avoirs ;
3. Promouvoir l’intégrité, la responsabilité et la bonne gestion des affaires publiques et
des biens publics.
58
Section 1 : la société civile
1-1-1 : CANLCCI-FJKM
Dans ces actions, on peut considérer comme un avantage le nombre élevé des fidèles
et donc de la population à travers le pays.
59
des agents de l’Etat. En cela la mise en place et la mise en œuvre d’un système de formation
intégrée et performante permettent d’atteindre les objectifs.
A cet égard, les services publics deviennent alors rationnels et rentables. Ce qui
affecte positivement le budget de l’Etat et facilite l’accès de la population à des meilleures
services.
Comme on a déjà dit que le secteur administratif est parmi le secteur où sévit la
corruption. Il existe, à l’évidence un rapport direct entre la corruption dans le service public et
la manque de responsabilité des fonctionnaires. Pour rendre les fonctionnaires plus
responsables, l’un de moyen d’y arriver c’est de promouvoir des médias compétents,
professionnels et autonomes. Les médias jouent un rôle fondamental en procédant à des
investigations sur des allégations d’irrégularité dans les affaires publiques et à la découverte
de la corruption. Le rôle des médias dans la dénonciation de la corruption devient plus
important encore lorsque les institutions politiques qui sont en place, apparaissent incapables
ou négligent sciemment de s’occuper de la mise en œuvre de la responsabilité des
fonctionnaires. Pour pouvoir combattre le phénomène de la corruption au sein de
l’administration, il est évident alors de dire que chaque organe du gouvernement doit être
soumis soit à la surveillance directe de la population ou plutôt de son représentant (probe,
intègre, honnête) désigné par la population elle-même, soit à la surveillance indirecte des
medias.
Normalement, grâce à cette liberté d’expression, les Malgaches peuvent utiliser les
médias pour faire de doléances sur des actes de corruption et infractions assimilées. En cela,
les medias ont pour rôle de diffuser l’information non seulement sur la corruption mais aussi
sur les services publics. Ile cherchent à réaliser la transparence dans la gestion des affaires
publiques. Si c’est vraiment le cas, les deniers publics sont gérés de façon rationnelle. Celle-ci
favorise l’égalité sociale car il y a une répartition équitable de revenu.
De ce fait la stratégie de lutte contre la corruption est différente pour chaque pays.
Malgré ces différences, le seul but commun est de combattre avec réussite la corruption. La
stratégie optée par Madagascar va faire l’objet d’une analyse succincte et d’une suggestion.
Section 1 : Analyse
De là, la stratégie s’attaque en partie aux causes avancées (à la partie II, chapitre I) :
le manque d’information, la faiblesse de salaire, et le sentiment d’impunité. En fait, la mise en
œuvre de la stratégie de la prévention, de l’éducation et de la sanction aboutit au sentiment
de refus à la corruption et à l’élimination de la situation où seul un agent du service public,
par exemple, connait des informations sur des procédures administratives.
La corruption c’est bien connu mais savons nous qu’elle en est la source, la cause ?
C’est la pauvreté. Citons les mécanismes principaux. Tout d’abord, le faible niveau des salaires
dans la fonction publique pousse à la petite corruption et la tension qui existe entre l’offre et
61
la demande de services publics génère davantage d’occasions de recourir à la corruption.
Ensuite, les individus tendent à préférer une « carrière étatique » compte tenu du manque
d’opportunités qui s’offrent dans le secteur privé. Enfin, le faible niveau d’éducation
maintient les citoyens dans l’ignorance de leurs droits, et ne leur permet pas de participer à la
vie politique.
De ce fait, pour Madagascar, vu les résultats de la lutte, les conditions avancées sur
la lutte contre la corruption écartent la réalité de chose, voire même trompées. Trompées en
ce sens que les organes anti-corruption ignorent la réalité, on dirait même leur échec. Ils ne
rattrapent que seulement la petite corruption. Après 9 ans de lutte contre la corruption, on
n’atteint pas le niveau optimum de la corruption.
En effet, on peut dire que le problème de notre pays est un problème d’un système.
Nous entendons par système l’ensemble du tout (pauvreté, la mentalité,…), mais dans notre
analyse, on met l’accent surtout sur la mentalité. Ce système n’arrête de produire le même
effet et laisse régner l’impunité. Ce dernier favorise la pratique de la corruption à
Madagascar. Ces analyses nous amènent à émettre la suggestion suivante.
Section 2 : Suggestion
On peut subdiviser cette suggestion en deux axes : celle du court ou moyen terme et
du long terme.
62
2-1-1 : Réviser et harmoniser les salaires de fonctionnaires
De cet état de chose, la lutte contre la corruption doit être accompagnée des
mesures économiques. L’augmentation des revenus est une condition primordiale au sein de
l’administration. Si les emplois publics sont bien payés, un fonctionnaire corrompu aura
beaucoup à perdre s'il est découvert, jugé et contraint à chercher dans le secteur privé un
emploi moins bien payé. Le même effet dissuasif peut être obtenu autrement qu'à travers des
salaires élevés, en offrant des bénéfices, tels que les pensions de retraite, qui ne pourront
être perçus qu'au terme d'une carrière sans faille.
De ce fait, le pouvoir judiciaire n’a que des fonctions d’exécution, qu’il accomplit
pour le compte de gouvernement sous le double contrôle de celui-ci et du parlement. Dans ce
cas là, La séparation directe et effective du pouvoir politique et judiciaire est la seule
condition nécessaire et suffisante pour vaincre la corruption à Madagascar. Celle-ci passe par
l’instauration d’une magistrature indépendante. La moralisation de l’appareil judiciaire
constitue alors le socle de toute lutte anti-corruption.
2-1-3 : Assurer la transparence dans l’administration surtout dans les marchés publics
Il s’agit ici de clarifier les responsabilités des agents publics. Cette disposition est liée
fortement à l’organisation de procédure Administrative qui n’est rien d’autre que la réduction
de nombre de pièces requises de la part des usagers pour concentrer sur l’essentiel et ne pas
multiplier le guichet. Cette disposition est non seulement destinée au public mais également
à l’intention du personnel interne des services eux-mêmes. En effet, la pénétration des
usagers dans les locaux de travail doit être interdite car elle constitue une source de
transaction et négociation entre l’agent et l’usager. En d’autre terme c’est une grande voie
ouverte pour la corruption.
Pour éliminer la pratique de la corruption dans les marchés publics, la seule mesure
susceptible que le gouvernement peut prendre c’est la mise en concurrence des services
63
publics. Ici, on mettra les services à la pression de la concurrence sous peine de licenciement
ou même de la suppression du service qui n’arrive pas à suivre la concurrence. Elle se fait par
l’allocation des zones de compétences en chevauchement. De ce fait, les bénéficiaires des
services publics vont aller au service probe ou le moins corrompu. De ce fait, au moment où
les ménages ne payent plus une dépense financière exorbitante signifie qu’il y a une
diminution des charges : d’où une augmentation de niveau de vie des ménages.
En parlant d’une suggestion à long terme, il s’agit ici d’un remède qui porte sur une
longue période (3 à 5ans). D’une part, on parle d’un renforcement des organes de contrôle et
de vérification et d’autre part, l’éradication totale de la culture d’impunité.
En ce sens, les associations issues de la société civile et surtout les médias peuvent
contribuer à l’émergence d’une volonté politique en dénonçant la corruption, en faisant
pression sur le gouvernement et en contrôlant ses actions. Ceci est soutenu par un auteur
Donald SHAW sur la théorie de la fonction de la mise à l’ordre du jour « lorsque les médias
mettent l’accent sur un événement, ils incitent les publics à considérer l’événement comme
importante »44. Cet impact de médias, leurs facultés d’entrainer des changements cognitive
parmi les membres du public de structurer leur pensé constitue l’effet le plus important de la
44 e
RAMANATSEHENO Zo, « Cours Multimédias », en 4 année
64
communication des masses sur la corruption. Le fait de publier le nom ou la photo de
corrupteur ou corrompu par vois de médias (presse écrite, TV, la radio) permet de décourager
les autres à faire la corruption. C’est-à-dire çà incite le public de ne considérer plus à l’acte de
la corruption
Pour ce qui est de Madagascar, le renforcement de sanction est le plus évident, c'est-
à-dire l’établissement d’un État de droit, d’une application stricte et sans complaisance des
lois, d’une lutte rigoureuse contre les corrupteurs, les corrompus et les prédateurs de la
fortune nationale. En effet, tous les hommes d’Etat peuvent être poursuivis en justice si
d’aventure, ils commettraient des détournements, des délits d’initiés...au cours de leur
mandat et dans l’exercice de leur fonction.
La sanction doit être appliquée à tout le monde sans distinction : tous sont égaux
devant la loi. Ce dernier peut permettre de rattraper les gros poisons et éliminer le sentiment
d’impunité. Ceci est également valable pour tous agents publics, tous hauts fonctionnaires,
jusqu’ au Président de la Républiques : ceci est appliquée à la lettre dans les pays de l’Europe
Occidentale, aux USA, au Japon (Voir le cas de l’ex-président Jacques Chirac, condamné à un
emprisonnement de 2 ans plus sanction financière de plusieurs milliers d’Euros, dans l’affaire
d’emplois fictifs de la Mairie de Paris, du temps où il était encore Maire de la vil de Paris).
65
Conclusion
Compte tenu de ce qu’on a vu tout au long de ce mémoire, on doit retenir que la
corruption sévit dans tous les secteurs de l’administration publique. La corruption
administrative est la plus connue de tout le monde de par ses effets d’exclusion au détriment
des populations pauvres, c’est-à-dire la population du monde rural (70 à 75% du total) ainsi
que les couches défavorisées, les plus vulnérables, de la population des grandes villes.
Par ailleurs, la corruption au sein de l’administration a un coût sur la vie sociale. Elle
accentue les inégalités sociales due à l’accumulation des richesses par la minorité. Cette
situation ne fait qu’appauvrir les pauvres : les riches s’enrichissent encore plus et rapidement,
les pauvres s’appauvrissent davantage, le fossé entre les deux s’agrandit encore. En plus, la
corruption engendre l’inefficacité de service public due à la baisse des moyens dont dispose
l’Etat pour remplir ce rôle.
Pour Madagascar, la lutte contre la corruption des dirigeants et les diverses actions
entreprises ne sont que l’application de la mise en œuvre de la bonne gouvernance. Elle fait
partie de l’un des volets dans la politique de développement adoptée par les responsables
malgaches. Comme la lutte contre la corruption est un moyen pour assurer le
développement, en cela, le rôle de l’Etat est de réorienter afin d’améliorer la transparence, le
fonctionnement et l’efficacité des pouvoirs publics en matière de santé, d’éducation, … et de
développer les infrastructures de communication et de télécommunication, notamment en
zone rurale pour qu’on puisse la désenclaver afin d’éradiquer ce fléau.
Malgré les efforts entrepris par l’Etat sur la lutte contre la corruption à travers la
législation et les différents organes anti-corruption comme la CSI, le BIANCO et CPAC et
SAMIFIN, celle-ci ne suffit pas. Il n’est pas inutile de rappeler que la lutte contre la corruption
est une œuvre de longue haleine, jamais terminé et toujours à reprendre45. Sa réussite repose
ou nécessite l’implication de tous et chacun, en permanence, afin de réunir les efforts pour
éradiquer à terme ce fléau qui gangrène l’économie et le sociale et qui représente une
entrave réelle pour l’atteinte ou réalisation des OMD initialement fixé en année 2015.Comme
45
Tranprency International, Combattre la corruption : enjeux et perspectives, karthala 2002.
66
le disait KOFI 46Annan dans l’un de ses discours sur lutte contre la corruption « il s’agit d’un
énorme défi, mais je pense qu’ensemble, nous changerons les choses ».
46
Ancien secrétaire général des nations unis
67
Annexe 1
Le tableau ci-après présente l’évolution de la position de Madagascar selon l’IPC,
depuis l’année 2002 :
Selon le BIANCO, l’objectif pour l’année 2015 est que Madagascar atteigne le
niveau 7, IPC du Japon en 2003.
Annexe 2
Programme D’action Standard
Axe 1 : DEMANTELER LES REMPARTS DE LA CORRUPTION
Objectif spécifique 2-2 : Améliorer les conditions de réalisation des missions des agents
Objectif spécifique 3-1 : Encourager les agents honnêtes de l’Etat à préserver dans la probité
Objectif spécifique 4-1 : Eliminer les associations de corruption liées à des décisions de complaisance
Objectif spécifique 4-2: rendre compatible les contraintes de l’administration avec celles des usagers
Usagers, surtout en milieu rural, mieux Organiser l’éducation fonctionnel des Cat 1 : Ministère et ses
informés de leurs droits et de la nature des usagers, surtout en milieu rural, pour démembrements
démarches à effectuer, donc moins qu’ils puissent comprendre et les A moyen terme
vulnérables aux pratiques de corruption tenants et aboutissants (procédures) des Cat 2 : Société Civile puis permanent
démarches à entreprendre en vue de avec évaluations
Supports d’éducation produits et l’obtention d’un service sollicité auprès périodiques
Cat 3 : Bailleur de fonds
utilisés des services publics
Pourcentages d’établissements
scolaires et de service administratif
fonctionnel des usagers
Encouragement des dénonciations écrites Mettre en place et gérer des boites de Cat 1 : Société civile ;
doléances Représentant de
Nombres de doléances reçues l’administration ; Immédiat
Représentant de des élus
Légende
A long terme signifie du 01 avril 2005 au 20 juillet 2005 (date de la deuxième convention)
Annexe 3
Le BIANCO est chargé de conduire la mise en œuvre de la stratégie nationale de
lutte contre la corruption qui comprend trois éléments principaux :
1) Exploiter les informations et enquêter sur les doléances ou plaintes relatives aux faits
soupçonnés de corruption et infractions assimilées dont il est saisi ;
2) Rechercher la législation, les règlements, les procédures et les risques et les pratiques
administratives, les facteurs de corruption afin de recommander des reformes visant à
les éliminer ;
3) Dispenser des conseils pour la prévention de la corruption à toute personne ou
organisme public ou privé et recommander des mesures, notamment d’ordre législatif
et réglementaire, de prévention de la corruption ;
4) Eduquer la population sur les dangers de la corruption et la nécessité de la combattre,
mobiliser les soutiens publics ;
5) Recueillir et conserver les doléances de patrimoine de certaines catégories des hauts
personnalités et des hauts fonctionnaires ;
6) Saisir le ministère public à l’issue de ses investigations des faits susceptibles de
constituer des infractions de corruption et infractions assimilées ;
7) Soumettre au comité consultatif les investigations, les faits ne constituant pas des
infractions de corruption et les plaintes non susceptibles d’enquêtes ;
8) Sur leur demande, prêter son concours aux autorités judiciaires ;
9) Coopérer avec les organismes nationaux, étrangers et internationaux de lute contre la
corruption et infractions assimilées.
Annexe 4
LEGISLATION CLASSIQUE CONCERNANT LA CORRUPTION
47
Article 4 du Décret n°2004-937 portant création du BIANCO
Le Chapitre premier est relatif à la déclaration de patrimoine et composés de 2
articles ;
Le Chapitre II est composé de 13 articles et concerne les modifications appropriées au
code pénal ;
Le chapitre III composé de 2 articles et relatifs aux effets des infractions de corruption.
Le troisième titre de la présente loi, comportant 4 articles, est relatif aux dispositions finales.
Références Bibliographiques
Mémoire online, L’impact de la corruption sur l’IDE, disponible dans le site web :
www.memoireonline.com/ml impact-De-La-Corruption-Sur-L-IDE
Développement économique de l'Afrique, Repenser le rôle de l’investissement étranger
direct. Nations Unies, Genève. 2005, 120p. Disponible sur
http://www.unctad.org/fr/docs/gdsafrica2005
Bonne gouvernance et corruption, dans le site web : www. ifad.org/opérations
/pf/finance/french/governance.htm
Banque africaine de développement, Gouvernance french, juin,
PNUD, Rapport sur le développement Humain, Burkina Faso, 2003, 167p
CSLCC, Rapport de l’enquête sur l’évaluation de lutte contre la corruption à
Madagascar, mai 2006, 81p
CSLCC, Précis de la stratégie de la lutte contre la corruption 2004-2005,
INSTAT, Enquête visant à évaluer les perceptions des citoyens sur les grandes axes
stratégies de DSRP comme la bonne gouvernance, la justice, la corruption, la
démocratie et l’Etat de droit, 2004
BIANCO, La lutte contre la corruption à Madagascar, 14p
BIANCO INFO, 5e éd/1er et 2e Trimestre 2010, 11p
Décret n°02-1128 du 30 septembre2002 portant sur la création du CSLCC
Décret n°2004-937 portant création du BIANCO
Convention de l’organisation de Nations Unis contre la corruption, disponible dans le
site web : www.unodc.org/pdf/crime/convention_corruption
Convention de l'union africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption,
disponible dans le site web : www.africa-union.org/...Conventions.../
Nom : RAZANAJATOVO
Prénoms : Hajatiana
Nombre de pages : 89
Tableau : 12
Graphique : 2
Résumé
A Madagascar, presque tous les secteurs sont gangrénés par la corruption. En cela,
les causes identifiées sont principalement la pauvreté et l’impunité. Au sein de
l’administration publique malgache, la corruption présente des coûts quelque soit sa forme
et son type. Du point de vu économique, elle a des conséquences sur le fonctionnement de
l’administration financière surtout le budget de l’Etat (réduction de ressources publiques et
l’augmentation de dépenses publiques …). Du point de vue social, elle accentue les inégalités,
pénalise les pauvres et crée d’autres pauvres. De cet état de chose, la politique de lutte se
portera sur de nombreux fronts mais la plus appropriée est de s’attaquer à l’aspect
économique, d’une part, en révisant et en harmonisant les salaires des fonctionnaires ,
d’autre part, au niveau de l’institution, il s’agit de renforcer les organes ou corps de contrôles
et de vérifications. Pour éradiquer totalement la culture d’impunité, c’est mieux que
l’exemple venant du haut.