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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

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FACULTE DE DROIT, D’ECONOMIE, DE GESTION
ET DE SOCIOLOGIE
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DEPARTEMENT DROIT

Mini-mémoire :

LE ROLE DU BIANCO FACE A LA LUTTE CONTRE


LA CORRUPTION DES FONCTIONNAIRES

Présenté par : Mlle ANDRIAKOTOMAVO Juanita Princesse A


Etudiante en 4è année Droit
CARRIERE JUDICIAIRE ET SCIENCES CRIMINELLES
Date de Soutenance 26 Octobre 2008
Année Universitaire : 2007 - 2008
INTRODUCTION GENERALE

Dans le cadre du MAP (Madagascar Action Plan), une


stratégie politique adoptée par le gouvernement malgache en 2007, des
engagements fondamentaux ont été mis en œuvres pour permettre un
effort méritoire de développement durable et rapide.

D’ailleurs, un tel progrès de développement constitue le


principal objectif du 3è millénaire.

A cet effet, la bonne gouvernance est un engagement


important appliqué à Madagascar car elle constitue le fondement d’un
Etat démocratique et d’un Etat de droit où la justice règne. Donc, sur le
point de vue juridique, la Bonne gouvernance se consacre
essentiellement sur la soumission de l’Etat au Droit : la loi du législatif,
les règlements de l’exécutif et les autres sources de droit telles que : la
Jurisprudence, la doctrine, les Principes Généraux de droit, les coutumes
etc. . Cependant, dans la vie courante, on rencontre toujours la pratique
de la corruption dans divers secteurs d’activités notamment dans le
secteur public : il s’agit de la corruption des fonctionnaires, ce qui
ferait l’objet de notre étude.

La corruption était traditionnellement conçue comme un crime


puni de la dégradation civique, mais au terme de son évolution actuelle,
elle était correctionnalisée d’où le Code Pénal parle de délit de
corruption. En outre, la loi énonce la théorie de la complicité et celle de
la tentative de corruption, comme pour toutes les autres infractions.

Le Transparency International a retenu une définition très


générale et, aujourd’hui universellement admise, de la corruption comme
un comportement par les agents publics ou fonctionnaires publics de
trafiquer les pouvoirs dont ils sont investis pour obtenir des gains
personnels. Par conséquent, la corruption porte atteinte grave aux
dispositions légales car « nul ne se trouve au dessus de la loi » selon un
adage.

La corruption affecte tous les rouages de l’administration


notamment au niveau des différents services administratifs, des
différents départements ministériels, entre autre le Ministère de la Justice
(les Cours et Tribunaux), Ministère de l’Education Nationale, du
personnel du Ministère de la Santé, du Ministère de la Sécurité Publique,

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du Ministère des Finances (douanes et fisc- des contributions directes)
voire même à l’égard des autorités religieuses et des entreprises
publiques et privées …

En effet, la corruption des fonctionnaires n’est pas perçue


comme un problème négligeable puisqu’elle est devenue monnaie
courante. Elle constitue un phénomène social suffisamment grave et
préoccupant, qui dérègle profondément le mécanisme normal du
fonctionnement de l’Administration et porte atteinte à l’image de marque
des agents publics.

La loi fait la distinction fondamentale entre la corruption


active et la corruption passive. Mais quoiqu’il en soit, ce phénomène
compromet aux valeurs éthiques et déontologiques, aux devoirs de
probité des fonctionnaires, à la pratique de la justice et de l’équité. Aussi,
la corruption appauvrit les ressources de l’Etat car elle porte surtout sur
des grandes quantités d’avoirs publics pouvant représenter une part
substantielle des revenus.

Dans son programme de reforme global en vue de


l’instauration de la bonne gouvernance, l’Etat Malagasy s’est engagé à
combattre fermement la corruption car : « toute perspective de
développement n’est qu’une illusion dans un environnement où la
corruption règne ». Face à ce constat, combattre ce mal consiste
prioritairement à mettre en place des outils et instruments appropriés en
vertu des textes légaux. Il en est ainsi de la loi n°2004-030 du 09
septembre 2004 sur la lutte contre la corruption et la loi n°2004-937
du 05 octobre 2004 portant création du BIANCO. A cet effet, le
BIANCO s’avère être un instrument spécialement créé pour lutter contre
la corruption, selon la vision : « les malgaches intolérants face à la
corruption, à l’horizon 2015 ».

Nous allons focaliser notre base d’étude sur le rôle de ce


Bureau face à la lutte contre ce fléau national. La question qui se pose est
de savoir : comment cet organisme mène-t-il efficacement sa lutte ?

Afin de pouvoir répondre à cette question fondamentale, ne


convient-il pas d’analyser dans une première approche quelques données
théoriques sur la notion de corruption en chapitre préliminaire. Dans un
chapitre I, nous allons examiner le statut du BIANCO ; puis il y aura lieu
d’étudier les principes qui régissent le Bureau (Chapitre II) et enfin la
performance et efficacité des opérations menées par elle.

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PLAN

Chapitre préliminaire. – Quelques données théoriques sur la


Corruption

Section I. – Les éléments constitutifs de l’infraction

§1 – élément matériel : des manœuvres illicites exercées dans le


cadre des fonctions du fonctionnaire
A- Corruption active : offre de promesse et autre cadeaux
illicites par les corrupteurs
B- Corruption passive : sollicitation des présents illicites par
le fonctionnaire

§2- élément intentionnel : volonté délibérée de transgresser la loi


A- manquement aux règles éthiques et déontologiques des
fonctionnaires
B- non respect des obligations et charges légales par les
corrupteurs

Section II. – Les effets de l’infraction de corruption

§1 – Les sanctions pénales


A – les peines correctionnelles d’emprisonnement et
d’amende
B - de la complicité et de la tentative

§2- Les cas particuliers


A- Les circonstances atténuantes
1- la révélation de l’infraction aux autorités compétentes
par son auteur
2- conséquence : atténuation des peines
B- les circonstances aggravantes :
1- la récidive
2- Corruption effectuée par un Magistrat professionnel
ou assesseur, un juré prononçant en matière criminelle
3- Conséquence : - peines accessoires
-peines complémentaires
§3- autres effets
A- Saisie et confiscation des biens par décision judiciaire au
caisse du Trésor
B- Nullité de plein droit de tout contrat induit par corruption

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Chapitre I. - Le statut du Bianco

Section I – Création et organisation administrative

§1- Création
A- Cadre légal : - loi n°2004-030 du 09 septembre 2004 sur la
lutte contre la corruption
* décret n°2004-937 du 05 octobre 2004
portant création du Bianco
B- Compétence : à partir de la date d’entrée en vigueur de la
Loi
C- Siège principal : Villa la piscine Ambohibao
Antananarivo

§2- Organe du Bianco

A- Direction Générale
1- Composition
2- Attributions
B- Direction Régionale
1- Composition
2- Attributions
C- Comité consultatif & CNLCC
1- Composition
2- Attributions

Section II. Les missions et pouvoirs du Bianco (selon la loi et le Code


de Procédure pénale)

§1- Surveillance et suivi de la mise en œuvre de la stratégie de lutte


A- Stratégie à trois axes :
1- Prévention : recommandation des mesures d’ordre
législatif et réglementaire
2- Education et sensibilisation de la population
3- Investigation
B- Les valeurs stratégiques
1- Respect et application de la loi
2- Impartialité, honnêteté et intégrité
3- Probité et dignité
4- Efficacité et objectivité

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§2- Réception de déclaration de patrimoine et des doléances
A- De la déclaration de patrimoine (décret 2002-1127
complété &modifié par décret 2004-983)
1- Caractère : - obligatoire pour certaines catégories de
fonctionnaire
-périodique
2- Réglementation par voie réglementaire
B- Les doléances
1- Type : par entretien, par courrier, par téléphone
2- Principe du traitement égalitaire des doléances
3- Lieu de réception : dans chaque chef lieu de
Fivondronana

§3- Directeur Général : investi de pouvoir d’OPJ


A- Constatation matérielle de l’infraction
B- Faire des enquêtes
C- Saisine du Ministère public

Chapitre II. – Les principes qui régissent le Bianco

Section I – La garantie d’indépendance et l’obligation de rendre compte

§1- L’indépendance du Bianco et garantie


A- Autonomie opérationnelle
B- Autonomie financière

§2- Obligation de rendre compte


A- Le DG rend compte des résultats au Président de la
République et au Parlement
B- Contrôle annuel des comptes de Bianco par la Cour des
comptes

Section II – Obligation de respect de la confidentialité


§1- Respect de la règle par tout personnel du Bianco
§2- Les sanctions pénales des dénonciateur de mauvaise foi

Section III- De la protection des victimes et témoins dénonciateurs


contre les représailles

§1- Protection de l’identité des personnes en cause


§2- Protection des informations recueillies

Section IV – Le principe de gratuité des services rendus

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Chapitre III – La performance des opérations menées par le Bureau

Section I – Vision et objectif ultime

§1 – Vision : Madagascar libéré de la corruption en 2015


§2 – Résultat attendus :
- adoption d’un comportement probe
- volonté politique soutenue et soutien du public
- stratégie adéquate et mobilisatrice
- législation adaptée

Section II – Gouvernance et Corruption à Madagascar : réalité et


Perception

§1- Bilan statistique récent sur les doléances reçues en quatre ans
d’existence
A- Les doléances sur la Corruption du personnel judiciaire
bat le record
B- Les doléances sont nombreuses dans l’ex-province
d’Antananarivo par rapport à celles des autres
C- Fréquences des dossiers sans investigations
D- Rareté des affaires portées devant les juridictions pénales

§2- Un résultat plus ou moins positif


A- Réduction de l’indice de corruption en 2008 (selon
Transparency International)
B- Sondage: les véritables protagonistes de l’infraction ne
sont pas arrêtés.

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CONCLUSION

En guise de conclusion, la Bonne Gouvernance et la corruption


sont deux systèmes contradictoires. La « mauvaise gouvernance » est
donc considérée comme la première cause de sous développement.

En outre, malgré le rôle du Bureau indépendant Anti-Corruption


face à la corruption, la lutte est une entreprise difficile qui demande
encore beaucoup d’efforts non seulement de la part des gouvernants mais
aussi des gouvernés.

Pour pouvoir promouvoir la confiance de la population envers les


diverses institutions, entre autres les autorités juridictionnelle, les
fonctionnaires et la sécurité publique, il faudrait intensifier les mesures
préventives : changement des valeurs éthiques et application des
déontologies, fortification des sanctions disciplinaires, intensification des
inspections ainsi que l’amélioration des traitements des fonctionnaires ;
l’efficacité de la lutte requiert également l’intervention aussi bien des
acteurs nationaux qu’internationaux. Il en est du Ministère de la Justice,
de la société civile, du Conseil Nationale de lutte contre la corruption
(CNLCC) au niveau national….et de la Chaîne pénale anti-corruption au
niveau international.

La coopération internationale de lutte se manifeste également par


la ratification de pactes par Madagascar et l’adoption de stratégies
beaucoup plus adaptées.

Ainsi, les malgaches délivrent un message d’espoir : « le sous-


développement n’est pas une fatalité »

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BIBLIOGRAPHIE

* Textes :

- Loi n°2004-030 du 09 septembre 2004 sur la lutte contre la


corruption
- Décret n°2004-937 du 05 octobre 2004 portant création du
Bianco

* Revues :

- « Madagascar Laza », actus régional & national n°1085, juillet


2008
- Razafimamonjy Laetitia, Razafindrakoto Mireille,
« Afrobarometer » Briefing Paper n°22, Octobre 2005

* Ouvrages :

- G. Foyer, « Droit Pénal Spécial », Dalloz, 7è édition, Paris


1964

* Prospectus :

- « Bianco, instrument spécialement dévolu à la lutte contre la


corruption », imprimerie Newprint, année 2004

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