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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

Faculté de Droit, d’Economie, de Gestion et de Sociologie

Département ECONOMIE

Second cycle – Promotion sortante


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Option : Administration Publiques
----------------------
Promotion HARENA

Mémoire de fin d’étude pour l’obtention du diplôme de


Maitrise es-sciences économiques

LA CORRUPTION DANS
LE PED, CAUSES ET
IMPACTS SUR
L’ECONOMIE : CAS DE
MADAGASCAR

Par: RAKOTONIRINA Tahina Xavier


Date de soutenance : 20 Avril 2016
Encadreur : Docteur RAMANANTSEHENO Domoina
Date de dépôt : 03 Mai 2016
Remerciement.
Le présent travail a été rendu possible grâce au support de quelques personnes à qui je
tiens à présenter ma profonde reconnaissance.
Nous tenons en premier lieu, à remercier Dieu sans qui je n’aurais ni le courage ni la
capacité intellectuelle pour mener à terme mon travail. Je le remercie pour chacune de ses
Grâces m’ayant permis d’arriver au terme de mes études. Par sa Bonté et son Amour, j’ai pu
côtoyer les quelques personnes qui suivent et à qui le mérite de ce mémoire devrait être
logiquement attribué.
Mes spéciaux remerciements sont adressés à mon encadreur : Docteur
RAMANANTSEHENO Domoina qui a intentionnellement sacrifié son temps pour me
conseiller et me guider en vue d’un travail toujours plus performant. Grâce à son assistance,
nous avons pu améliorer et la qualité et le contenu de ce mémoire en nous encourageant à
faire le maximum d’efforts pour un travail plus satisfaisant. Ses conseils avisés ont ainsi
permis d’étoffer ce travail dans la limite possible de mes capacités.
Je remercie spécialement mes parents qui m’ont soutenu psychologiquement et surtout
financièrement dans l’accomplissement de ce mémoire. Je n’oublie pas ma famille et mes
amis qui étaient de très bons conseils et qui m’ont toujours poussé à faire de mon mieux. Je
les remercie pour leur appui et leur soutien moral.
Nous présentons enfin mes profonds remerciements et suis infiniment reconnaissante
envers toutes les personnes ayant contribué de près ou de loin à l’élaboration de ce travail.
Sommaire.

Liste des abréviations. ........................................................................................................................... 1


Liste tableau ........................................................................................................................................... 2
Liste de figure. ........................................................................................................................................ 3
Introduction. .......................................................................................................................................... 4
Partie 1 : Concept de la corruption....................................................................................................... 6
Chapitre I: Définition de la corruption ........................................................................................ 9
Chapitre II: Typologie de corruption .......................................................................................... 12
Chapitre III: L’instrument de mesure de la corruption : IPC ................................................. 17
Partie II : Les causes et les impacts de la corruption sur l’économie............................................... 21
Chapitre I: Les principales sources de la corruption ............................................................... 23
Chapitre II: Les effets de la corruption ....................................................................................... 26
Chapitre III: Comment lutter contre la corruption ................................................................. 30
Conclusion ............................................................................................................................................ 38
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................................... 40
TABLE DE MATIERE ............................................................................................................................ 43
ANNEXE ................................................................................................................................................ 45
Liste des abréviations.
BAD : Banque Africaine de Développement
BIANCO : Bureau Indépendant Anti-corruption
CAJAC : Centre d'assistance juridique et d'action citoyenne
CANLCCI-FJKM : Comité des Affaires Nationale et de la Lutte Contre la Corruption et
l’Injustice
CPAC : Chaine Pénale Anti-Corruption
CSFOP : Conseil Supérieur de la Fonction Publique
CSI : Comité pour la Sauvegarde de l’Intégrité
CSLCC : Conseil Supérieur de la Lutte Contre la Corruption
CSM : Conseil Supérieur de la magistrature
FMI : Fonds Monétaire International
GFP : Gestion de Finances Publiques
IDE : Investissements Directs Etrangers
INSTAT : Institut National de Statistique
IPC : Indice de Perception de la Corruption
OCDE: Organisation de Coopération et de Développement Economique
OMD : Objectif Millénaire de Développement
ONG : Organisation Non Gouvernemental
PED : Pays en développement
PD : Pays développé
PIB : Produit Intérieur Bruit
SFM : Solidarité de Fonctionnaires de Madagascar
SIGFP : Système d’Intégrité de Gestion de Finances Publiques
SNLCC : Stratégie Nationale de la Lutte Contre la Corruption
TI: Transparency International
UA: Union Africaine
UE: Union Européenne

1
Liste tableau

TABLEAU I : Secteurs prioritaires et objectifs globaux y afférents.

2
Liste de figure.
Graphique 1 : Evolution de l’IPC de Madagascar

3
Introduction.
L’Objectif du Millénaire pour le Développement (OMD) réside sur l’élimination de
l’extrême pauvreté dans le monde. Ainsi, lutter contre la pauvreté devient prioritaire tant pour
le pays développé que pour les pays sous développé. Pourtant, chaque pays a intérêt à faire
des efforts pour atteindre cet objectif en élaborant des stratégies voire même des politiques
afin d’améliorer leur situation socio-économique. La pauvreté est la seule caractéristique qui
différencie les pays pauvre à celle du pays riche, les causes sont nombreux y compris la
corruption dont il crée de polémique dans la vie quotidienne. Dans ce cas nous constatons
que le taux de la corruption dans le PED et PD n’est pas le même c’est ainsi qu’il est
important d’étudier la notion de la corruption au niveau du PED.
La corruption est un autre phénomène à tête d’hydre qui entrave sérieusement le
développement de l’Afrique. Transparancy International classe les pays africains les plus
corrompus du monde. La corruption, c’est le fait de chercher les avantages personnels en
violant les règles, remet en cause les pouvoirs publics ; c’est l’obstacle de la bonne
gouvernance. En 2003, la Banque Mondiale a affirmé que Madagascar est parmi ceux qui sont
confrontés aux problèmes causés par la corruption. En outre, la plupart des ouvrages, des
manuels ou des rapports ou d’autres même les plus anciens, s’ils sont intitulés la corruption
ou d’autres façons concernant la corruption, ils sont centrés surtout sur le concept de
l’Afrique. Nous constatons l’augmentation progressive de la corruption dans les PED surtout
les pays d’Afrique.
Concernant Madagascar, la Grande ile figure toujours parmi les pays les plus pauvres et
corrompus au monde alors que le retour à l'ordre constitutionnel devait être synonyme
d'espoir et d'avancée en termes de lutte contre la corruption, on constate que la situation s'est
dégradée depuis l'arrivée au pouvoir du nouveau président de la République. Aujourd’hui,
Madagascar se trouve au 133e sur 174 pays sélectionnés avec une minable note de 28/100
selon le classement de Tranparency International des pays en fonction de leurs degrés de
corruption.
Dans ce contexte, nous allons parler de la corruption dans le cadre du développement. La
question qui se pose est que la corruption perturbe-t-elle l’activité économique?
Pour répondre à cette question, le présent mémoire comprend deux (2) grandes parties : la
première partie consiste à l’analyse du concept de la corruption. De ce fait, il est important de
4
chercher une définition qui explique la corruption, déterminer son mécanisme et ses
différentes formes ou manifestations dans un pays comme Madagascar.
Quant à la deuxième partie, elle est consacrée à l’étude de ses principales sources ainsi
que ses effets sur l’économie et sur le social Malgache ainsi que les différentes stratégies qui
permettent de lutter contre ce phénomène.
Pour que l’étude reflète les faits et les réalités, nous illustrons cette étude par des données
disponibles auprès de l’INSTAT, de BIANCO, des données tirées des rapports de la banque
Mondiale, des données publiées par l’ONG Transpenrency International (graphique et
tableau) et d’autres ouvrages pertinents. Ainsi nous croyons que même si la corruption ne sera
totalement combattue, elle devra être atténuée progressivement en termes d’échelle et
d’amplitude. L’objectif étant de l’éradiquer complètement dans le moyen et long terme, du
moins sa lutte sera fortement appréciée par tous les acteurs du développement à savoir le
gouvernement, les sociétés civiles, les politiciens, les religieuses et les universitaires ainsi que
les peuples.

5
Partie 1 : Concept
de la corruption

6
Nous pouvons affirmer que la volonté de lutter contre le phénomène de la corruption est
générale et internationale c’est à dire fait par les organisations internationales qui intègrent le
débat avec leur prêt- à penser universaliste. Personne n’oserait affirmer qu’un gouvernement
non corrompu est toujours responsable et efficace. D’où, le caractère mondial de la volonté de
lutter contre ce fléau se concrétise par des conventions régionales et internationales.

La convention des Nations Unies contre la corruption, signée en décembre 2003, constitue
le tout premier instrument mondial de lutte contre la corruption. Il fixe de nouvelles normes
dans les droits nationaux et dans le droit international, en engageant les signataires, entre autre
mesures, à renforcer la coopération et l’entraide judiciaire, notamment en ce qui concerne le
rapatriement des biens. Cependant, la réussite de cet instrument nécessite une volonté
politique et un engagement pour le suivi de sa mise en œuvre.
La convention de l’Union africaine (UA) sur la prévention et la lutte contre la corruption
et les infractions assimilées constitue le tout premier cadre de lutte contre la corruption pour
les Etats membres. La convention comporte des lacunes telles que des faibles mécanismes de
mise en œuvre et l’existence d’une disposition qui permet aux signataires d’émettre des
réserves sur une ou plusieurs dispositions. L’optimisme à propos de la convention de l’OCDE
pour la lutte contre la corruption a cédé la place à la frustration. En effet, malgré l’entrée en
vigueur de la convention en février 1999, aucune condamnation n’a été prononcée dans le
cadre de sa mise en œuvre, à l’exception des plaintes introduites aux Etats Unis en vertu de la
législation antérieur à la convention de l’OCDE. En outre, un grand nombre d’entreprises
ignorent encore que le fait de soudoyer un haut fonctionnaire étranger constitue désormais un
crime. L’adhésion très prochaine de dix nouveaux Etats à l’Union Européenne (UE) soulève
des inquiétudes quant à leur degré de préparation et à l’engagement de l’UE à combattre la
corruption à l’intérieur de son propre structure.
La corruption est un phénomène mondial, elle a plusieurs ramifications et il est difficile
d’en donner une définition imparable. En général on entend par la corruption l’utilisation
d’une charge publique pour un gain privé, elle inclut la subordination et l’extorsion, qui
impliquent nécessairement au moins aux parties, et d’autres types de méfait auxquels un agent
public peut se livrer seul, tels que la fraude et les malversations. Lorsque des dirigeants
politiques ou des hauts responsables s’approprient des biens publics pour leur utilisation
personnelle ou détournent des fonds publics, cela induit des coûts directs et indirects pour le
développement économique du pays. Ce sont donc des définitions générales, mais la première

7
partie de ce travail nous amène à voir quelques définitions (chapitre 1), des typologies de la
corruption (chapitre 2) et de l’IPC (chapitre 3).

8
Chapitre I: Définition de la corruption

D’abord, la corruption provoque des polémiqués dans la société, c’est pourquoi, il est
important de la définir. Ainsi, chaque auteur, institution et organisme aussi bien nationale
qu’internationale ont sa façon de définir ce que nous entendons par « la corruption ».

Section 1: Selon les auteurs

1. BENACHENHOU Mourad

La définition proposée par BENACHENHOU Mourad1 est la suivante : « La corruption


est l’utilisation, à des fins personnels et privés des ressources publiques »

2. KLITGAARD Robert

KLITGAARD Robert2 a définit la corruption à l’aide d’une équation schématique «


Corruption = Monopole + Pouvoir discrétionnaire – Responsabilité ». Il y aura corruption dès
qu’un agent a la possibilité d’interagir au nom de son chef sans qu’il n’ait de compte à rendre
devant celui-ci.

3. ASSIDON Sion

Selon ASSIDON Sion3, « La corruption est la négation de ce qui est le point de départ de
la philosophie des droits humains : nous sommes d’abord des êtres inégaux. Et nous nous
proclamons égaux en droit. La corruption est une violation de ce principe élémentaire
puisqu’elle est une forme de discrimination : égaux, les hommes méritent d’être traités avec
équité…La corruption est un défi au sens de la justice : elle fait pencher la balance du côté du
pot- de –vin. ».
Cette dernière version est plus singulière dans la mesure où elle a été développée dans une
approche considérant les droits humains. La corruption est ici perçue comme étant une
violation des droits humains.

1
BENACHENHOU, Mourad, Dette extérieure, corruption et responsable politique, Alger,
Impr Dahlab, 1998, page 93
2
KLITGAARD, Robert, Combattre la corruption, trad : Bernard Vincent, Nouveaux
Horizons, Paris, 1988 (2002), XXII- page 81
3
Source : www.transparency.org
9
Néanmoins, selon l’importance donnée aux relations personnelles ou à la coutume des
cadeaux dans un pays, la corruption peut faire des mœurs de ce dernier, il s’en suit que
certaines formes de corruption vont être plus ou moins tolérées tandis que d’autres seront
fortement réprimées.

Section 1: Selon les dictionnaires

Concernant la notion de la corruption, chaque Dictionnaire a sa manière de la définir,


on les énumère successivement.

1. Selon le dictionnaire « Larousse»

Selon le dictionnaire « Larousse », la corruption est définie comme « une pression


orientant certaines prises de décision qui créent une société injuste ». Ce qui signifie alors que
la corruption est l’arme redoutable de manipulation des consciences comme la réalisation de
manœuvres frauduleuses.

2. Selon le dictionnaire « Hachette »

D’après le dictionnaire « Hachette », on peut définir la corruption comme « altération


d’une substance par putréfaction » c'est-à-dire l’altération et déformation de sa fonction
principale voir sa perte du fait des conditions extérieures ou de la négligence de sa
propriétaire. En réalité, cela signifie que la perte du prestige d’un agent vis-à-vis de sa
responsabilité est due soit à l’amour de l’argent soit à une contrainte extérieure ; amicale ou
familiale.

3. Selon le dictionnaire « Oxford»

Quant au dictionnaire anglais « d’Oxford », il précise que, matériellement, la


corruption est la destruction ou la dégradation de quelque chose, en particulier par la
désintégration ou la décomposition répugnante de celle-ci ; et moralement, elle vise la «
perversion » ou la « dénaturation » de l’intégrité dans l’exercice des fonctions publiques.
Cette perversion ou dénaturation se fait par l’emploi des pots-de-vin ou par la réalisation des
manœuvres frauduleuses.

10
Section 2: Selon les ONG et organisme internationale

1. Selon Transparency International

Transparency International4qui est une ONG bien connue dans ses efforts de lutte
contre la corruption dans le Monde. Selon cette organisation, la corruption se définit comme
« l’usage du pouvoir dont on est investi pour obtenir des gains personnels ». En d’autres
termes « la corruption consiste en l’abus d’un pouvoir reçu en délégation à des fins privées ».
La corruption est donc l’attitude par laquelle une personne use et abuse des
prérogatives attachées à sa fonction pour accomplir un acte souvent illicite en échange d’une
rémunération ou des avantages matériels.
Cette définition permet d’isoler trois éléments constitutifs de la corruption :
 L’abus de pouvoir c’est le fait pour un agent public de faire un acte illégal pour
obtenir un avantage indu.
 A des fins privées c’est le fait de ne pas profiter nécessairement à la personne abusant
de pouvoir, mais incluant aussi bien les membres de sa proche famille ou ses amis.
 Un pouvoir que l’on a reçu en délégation émanant du secteur privé comme du
secteur public.
Enfin, transparency utilise également cette définition : « abus de pouvoir à finalité
d’enrichissement personnel ».

2. Selon La banque mondiale

La Banque mondiale5 définit la corruption de la manière suivante : « Utiliser sa


position de responsable d’un service public à son bénéfice personnel ». Cela comprend
nécessairement l’obtention d’un don ou de tout autre avantage par un fonctionnaire public, en
contrepartie de la violation des devoirs imposés par sa fonction.

3. Selon le BIANCO

Le BIANCO6 retient la définition suivante pour la corruption : « le mauvais usage de


pouvoirs dont on est investi à des fins personnelles ou comme la commercialisation du
pouvoir administratif ».

4
Source : www.transparency.org : Où et comment prospère la corruption- Transparency
International
5
Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/corruption
6
BIANCO, La lutte contre la corruption à Madagascar, p6
11
Chapitre II: Typologie de corruption

La situation actuelle est caractérisée par l'instabilité politique et institutionnelle, qui


favorise les différentes pratiques abusives dont la corruption à tous les niveaux. Elle touche
plusieurs domaines tels que le tribunal, la Gendarmerie, les Communes, le Service des
Domaines, et les concours administratifs et le transport. Les groupes ayant le plus cité des cas
de corruption proviennent des «sans-emploi», des «cadres supérieurs» et des «agriculteurs».
En effet, si nous parlons de la corruption des gendarmes ou des polices de la route,
beaucoup savent que les routes nationales sont devenues des sites de corruption où il suffit de
payer une certaine somme d'argent pour circuler. Rien d'étonnant que les forces de l'ordre qui
sont devenus eux-mêmes de vrais racketteurs, figurent parmi les individus les plus décriés par
l'opinion. S'il est vrai que l'exemple vient d'en haut, les comportements de certaines
personnalités politiques et hauts fonctionnaires de l'Etat inciteraient les gouvernés à verser
dans la corruption. Et nous pouvons affirmer que cette pratique se multiplie depuis la
transition de l’année 2008.

Section 1: Forme de corruption

En général, il y a plusieurs formes de corruption. Mais nous nous intéressons


beaucoup à la corruption qui se pratique souvent au sein de l’administration.

1. Les formes selon la Banque Mondiale7


En cela, la Banque Mondiale retient les formes suivantes de corruption :
- Les « pots-de-vin »
- La « fraude »
- Le «favoritisme»
- « L’extorsion »
- Le « détournement de fonds »
 Les « pots-de-vin »
 Origine du pot-de vin
A l’ origine, le «pot» était le récipient de terre cuite ou d’étain dans lequel l’on servait
le vin ou la bière. Dans la culture occidentale, on offre à une personne un «pot à boire» par
sympathie ou en échange d’un petit service rendu.

7
VINOD Thomas, Qualité de la croissance, publié par la banque mondiale, Ed. DEBOCK
université (Bruxelles) ; 2002, p161
12
L’expression «donner un pot-de-vin» apparait au début du XVIème siècle avec une
connotation très innocente qui signifie simplement «donner un pourboire». Ce pot pouvait être
soit le liquide lui-même (le vin ou la bière), soit quelques pièces de monnaie ne représentant
qu’une valeur symbolique.
Au fil des siècles, cette coutume a pris une connotation plus péjorative et est devenu
synonyme d’illégalité et de corruption. La valeur de ce « pot» a pris une valeur beaucoup plus
conséquente, qu’elle soit monétaire ou matérielle, désignée par le terme corruption.
 Signification du pot-de vin
Il s’agit ici d’une expression désignant le don illicite, quelque soit sa forme (argent,
cadeau…)
 La « fraude »
C’est la falsification de données, de déclaration en douanes, déclaration de revenus de
factures, de collusion etc.
 Le « favoritisme »
C’est le fait de favoriser des proches. C'est-à-dire il s’agit pour un agent public ou un
élu toute personne agissant pour eux, de favoriser par un acte irrégulier, un soumissionnaire
dans un marché public.
 Les « dessous de table »
Ce sont des versements à des responsables officiels afin qu’ils agissent plus vite, de
façon, plus souple et plus favorable. En cela, Robert KLITGAARD affirme que « les dessous
de table sont versés aux responsables des approvisionnements, si bien que les contrats
municipaux sont souvent accordés à des entreprises qui n’en sont pas dignes »8
 « L’extorsion »
C’est l’argent obtenu par la coercition ou la force. Cette forme de corruption se fait à
l’externe de l’organisation.
 Le « détournement de fonds»
C’est le vol de ressources publiques par des fonctionnaires. Cette forme de corruption
se réalise à l’intérieur, au sein de l’organisation. C’est la forme le plus « pure » de la
corruption puisque, ici la transgression est particulièrement nette. On a utilisé à des fins
privées de l’argent public.

8
KLITGAARD Robert, Villes corrompus, Ed. Nouveaux horizons, Paris 2002, p1
13
2. Les autres formes
 La corruption administrative
Selon des enquêtes effectuées par le Transparency International (TI)- Initiative
Madagascar, les soumissions aux Appels d’Offres constituent un des domaines les plus
touchés par la corruption. « Les montant versés représenteraient environ 10 à 15 % de la
valeur du marché pour son obtention ». Même si c’est difficile d’assainir la passation des
marchés publics, il faut le penser.
Nous pouvons dire que « le pouvoir corrompt »9 : C’est à dire l’homme au pouvoir se
corrompt lui-même. Nous voyons qu’il serait contradictoire avec le concept même du pouvoir
d’en faire un agent corrupteur quand justement le corrompu est l’homme qui détient le
pouvoir, par simple principe d’analyse. L’expression implique une sorte de dissociation entre
l’homme qui possède le pouvoir et le pouvoir lui-même. Nous entendons par-là l’idée que
l’occupation d’un pouvoir donne de mauvaises habitudes : services gratuits à sa disposition,
influence sur les autres.
 La corruption dans une entreprise
Selon la BERD (Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement) :
« les pots- de- vins peuvent absorber l’équivalent de 10% des bénéfices annuels d’une
entreprise dans les pays de l’Est et la généralisation de ces pratiques devient un des principaux
obstacles au développement des pays de l’ex- bloc communiste».
 La corruption internationale
Le phénomène de corruption peut avoir une dimension meurtrière. La corruption est
liée à la montée en puissance du crime organisé à l’échelle internationale. Le crime organisé
est une affaire sérieuse puisqu’il inquiète les grands dirigeants politiques mondiaux : le
communiqué final du sommet des 8 grandes puissances les plus industrialisées (ou G8) réuni
à Birmingham (Angleterre) en mai 1998 soulignait une « augmentation dramatique du crime
organisé à l’échelle internationale ».

Section 2: Types de la corruption

La corruption étant une forme d’abus d’autorité qui implique des transactions entre des
acteurs politiques, économiques et sociaux. D’où une typologie selon l’objet de la transaction,

9
Définition de la corruption par Transparency International, la plus célèbre des ONG qui se
dédient à la lutte contre la corruption dans le monde : « la mauvaise utilisation du pouvoir
dont on est investi pour servir des intérêts personnels » ou « un mauvais usage du pouvoir
dont on est investi à des fins personnelles ou comme la commercialisation du pouvoir
administratif ».
14
selon la sphère de la transaction, selon l’organisation de sa manifestation et selon le montant
de pots-de vin.
Pour la typologie liée à l’objet de la transaction, on parle de corruption marchande et
corruption de proximité ou relationnelle.

1. Corruption marchande et corruption de proximité ou relationnelle10

D’après cette typologie comparative de la corruption, on dissocie la corruption


marchande de la corruption relationnelle par l’existence du lien entre les acteurs. La première
est « plus impersonnelle » tandis que la seconde est fondée par soit une relation de faveur
ethnique ou de parenté soit par le patronage. La corruption de proximité fait appel aux «
sentiments primordiaux » fondant l’échange social alors que la corruption marchande est
moderne, monétisée et capitaliste. Scott stipulait : « tant que les considérations de proximité
prédominent, les bénéficiaires seront ceux qui possèdent des connexions telles la famille,
l’amitié, l’ethnicité, etc. Là où les considérations marchandes prévalent, les élites les plus
riches seront celles qui bénéficieront le plus du système à partir du moment où elles sont dans
la position d’offrir le pot-de-vin le plus lucratif ».11
Pour le type selon son organisation, la notion suivante est à retenir :
2. Corruption organisée et corruption individuelle12

Pour cette typologie, on met l’accent sur la façon que se pratique la corruption. Ici, la
typologie est basée sur l’organisation des acteurs.
La corruption organisée est celle qui est réalisée conjointement par plusieurs agents
(de l’employé au supérieur hiérarchique) d’un service public au lieu de fourniture de la
prestation et devenus une norme de procédure à suivre.
Quant à la corruption individuelle, le corrupteur et le corrompu agissent dans le cadre
d’une prestation personnelle. Ici, il n’y a pas de réseaux entre les corrupteurs ou entre les
corrompus.

10
J.,Cartier-Bresson ; 1997 ; P 1
11
Idem
12
F.,Rasamoelina ; 2005 ; P 6
15
3. Petite corruption et grande corruption 13

La petite corruption est caractérisée par le montant un peu plus bas des pots-de vin. Ce
type de corruption est celles qui sont pratiquées par les petits fonctionnaires au sein de
l’administration publique. Son existence au sein d’un service voué à la production des
services publics n’est pas connue. Elle est très répandue dans les pays en développement où la
pauvreté, la mauvaise gestion des richesses et des revenus prévalent.
A l’inverse, la grande corruption est une corruption à haut niveau où les décideurs
politiques, créant et appliquant les lois, utilisent leur position officielle pour promouvoir leur
bien-être, leur statut ou leur pouvoir personnel. Mettant en jeu des groupes d’intérêts puissants
capables d’exercer une pression sur l’administration et l’Etat, la grande corruption se
manifeste aussi bien dans les pays en développement que dans les pays développés. C’est ce
type de corruption qui est le plus nocif à l’économie d’un pays.

13
http://www.mazerolle.fr/memoires2003/venustri.doc
16
Chapitre III: L’instrument de mesure de la
corruption : IPC
Dans cette partie, nous allons voir l’historique de l’IPC ainsi que l’IPC dans le monde
et l’IPC en Afrique.

Section 1: Historique des indices de perception de la corruption14

Par définition, l’Indice de Perception de la corruption (IPC) évalue la perception du


niveau de corruption affectant les administrations publiques et la classe politique. C’est un
indice composite fondé sur différents sondages et enquêtes réalisés par des organismes
indépendants. Il classe les pays sur une échelle de 0 (haut degré de corruption perçu) à 10
(faible degré de corruption perçu).
Sur les 10 années de l’historique, selon Transparency International, les champions de
lutte contre la corruption sont incontestablement l’Estonie et la Slovénie, deux Etats de
l’Union Européenne qui voient leur l’indice de perception de corruption s’améliorer à partir
d’une note déjà honorable (supérieur à 5) pour atteindre 6 ,5 et 6,4.
La Roumanie et la Bulgarie restent, parmi les pays membres de l’union européenne, à
la traine en termes de perception de la lutte contre la corruption (3,7 et 3,6 sur 10 pour l’année
2010).
La Russie reste au dernier rang, avec un indice à peine supérieur à 2, en compagnie de
l’Ukraine et de la Biélorussie, devant 4 pays d’Asie centrale (Tadjikistan, Kirghizistan,
Turkménistan et Ouzbékistan). Et la Biélorussie remporte la palme de la plus forte
dégradation d’indice de perception de la corruption en 10 années, une baisse de -2,3.
A noter, en général, les indicateurs utilisés par Transparency International pour
mesurer le niveau corruption se basent souvent sur :
 l’échec de la politique gouvernementale contre la corruption en matière de
détournement de fonds publics, de pots-de-vin, et prise de décision tenue secret ;
 l’application de lois anti-corruption ;
 Accès à l’information ou encore les conflits d’intérêts.

14
Transparency International, Où et comment prospère la corruption, disponible dans le site
web : http/ www.Transparency.org/ source book/other/Chapitre 1
17
Section 2: IPC dans le monde

Selon les notés de l’IPC 2011 obtenue pour chaque pays dans le rapport effectué par
Transparency International, le Top 5 des pays les moins corrompus du monde se compose de
la Nouvelle Zélande (9,5) du Danemark (9,4), de la Finlande (9,4), de Singapour (9,3) et de la
Suède (9,3). La Nouvelle Zélande se trouve alors en tête ce qui signifie que la corruption
n’affecte pas les administrations publiques et la classe politique dans ce pays.
Sur ce classement évalué sur 183 pays en fonction de la perception du niveau de
corruption, la France, par exemple, comme en 2010, arrive au 25ème rang avec une note de 7
sur 10 (+0,2 point), juste derrière les Etas Unis. Elle reste ainsi moins bien notée que de
nombreux Etats européens tels que les Danemark (2ème), les pays bas (7ème), l’Allemagne
(14ème), le Royaume-Uni (16ème) ou encore la Belgique (19ème).
Cette situation est expliquée par le fait que les observateurs continuent à avoir une
image dégradée de l’administration et de la classe politique française causée par les conflits
d’intérêts dans la vie publique notamment mis en lumière par le scandale du médiator et aussi
par les procès des emplois fictifs de la ville de Paris mettant en cause l’ancien président de la
république française Jacques Chirac.
Par ailleurs, les Etats-Unis, avec une note de 7,2, sont classés 20ème parmi les pays les
moins corrompus tandis que le Royaume-Uni est 12ème (8,4).
Enfin, parmi les dix pays les plus corrompus du monde figurent la Somalie (classée
comme le pays le plus corrompu d'Afrique avec un score d`IPC de 1,4), le Tchad (1,8), le
Soudan (1,8) et République Démocratique du Congo (1,9).

Section 3: IPC en Afrique

Selon l’Indice de perception de la corruption 2011 (IPC) publié par l’organisation


internationale de lutte contre la corruption et Transparency International (TI), le Botswana
avec une 6 ,1 reste le pays d’Afrique le moins corrompu. Le rapport montre cependant que le
Cap-Vert est passé à la deuxième place du Top 10 des pays les moins corrompus d’Afrique
avec une note de 5,5, ce qui lui fait une place de mieux qu’en 2010, tandis que l’île Maurice
perd sa place et rejoint à la troisième place avec une note de 5,1.
Les autres pays de ce Top 10, par ordre d’apparition, sont le Rwanda(5), les
Seychelles(4,8), la Namibie(4,4), l’Afrique du Sud(4,1), le Ghana(3,9), Tunisie(3,8) et la
Gambie(3,5).

18
Par ailleurs, complétant le Top 10 des pays d’Afrique les plus corrompus sont, par
ordre d’apparition, le Soudan(1,6), la guinée équatoriale(1,9), le Burundi1,9), la Lybie(2),
République Démocratique Congo(2), le Tchad(2), l’Angola(2) et le Zimbabwe(2,2).

1. L’évolution de l’IPC de Madagascar

Voici un graphe montrant l’évolution de l’IPC de Madagascar de 2002 à 2011.

Source: Transparency International, Rapport 2011.


D’ après le graphique 1, l’évolution de l’IPC de Madagascar, en général, varie entre 2
et 3,5. Celle-ci connait une dégradation pendant la période de crise tel est le cas 2002 de 1,7 et
2009 de 3,0. Cette chute est causée surtout par la crise politique que la grande ile avait subie.
Pendant cette phase de crise à Madagascar, la corruption demeure donc une pratique
systémique enracinée dans les Administrations publiques.
Du 2002 à 2008, Madagascar a connu une progression de note de 1,7 à 3,4 et ce
progrès résulte de la mise en place de politique gouvernementale luttant contre la corruption
comme la création de BIANCO en 2004. La note de Madagascar a connu une baisse énorme
en 2010. Le progrès de la grande ile en 2011 n’a servi à grand-chose, il n’a fait que récupérer
sa note qu’il avait perdue en 2004 et en 2008.

19
A noter, selon TI, ce progrès résulte surtout du respect de transparence en matière de
prises de décisions. Comme l’affirmait le président de Transparency International Madagascar
Dominique RAKOTOMALALA que « le progrès de Madagascar résulte sûrement de la
signature de la feuille route et de la transparence dans la mise en œuvre de la feuille de route
telle la publication de la liste de premier ministre au Paon d’Or, la clarté avec laquelle s’est
déroulée les consultations pour la formation du gouvernement Beriziky, d’autant plus que les
cérémonies officialisant l’installation du premier ministre et des membres de gouvernement se
sont toujours déroulées sous les yeux vigilants de la communauté internationale ».
Nous avons vu que la note de Madagascar sur le taux de corruption est encore parmi le
plus faible. Par conséquent sa position ne s’améliore pas aussi au niveau mondial. Ce qui
signifie que la grande ile plonge encore dans la corruption. En cela une question se pose
quelle en est la cause et l’impact? Ce qui nous amène à la partie II.

20
Partie II : Les
causes et les
impacts de la
corruption sur
l’économie.

21
Quel que soit la forme de la corruption, elle implique toujours un échange au moins entre
deux acteurs; elle suppose qu’il y ait d’une part le corrupteur et d’ autre part le corrompu. Le
corrupteur, par définition, n’est rien d’autre que celui qui propose ou remet au corrompu des
offres, des promesses ou des avantages quelconques. Donc il est alors poursuivi du chef de
corruption active. Et le corrompu est la personne qui accepte ou sollicite des offres proposées.
Dans ce cas, le corrompu est considéré comme acteur de la corruption passive.
Cette terminologie est toutefois incomplète. Car, parfois, il arrive que ce soit le corrompu
lui-même qui prend l’initiative d’abuser de sa fonction. En cela le corrupteur ne fait
qu’accepter le « marché » qui lui est proposé. Pour dire que dans la pratique, le corrupteur et
le corrompu sont tous deux actifs dans l’acte de corruption.
Pour traiter cette partie, les questions suivantes méritent d’être expliquées : Quelles sont
les causes qui poussent le corrupteur et le corrompu à pratiquer la corruption ? (chapitre I) et
quelles seront les conséquences de cet acte pour Madagascar ? (chapitre II) et comment lutter
contre ce phénomène ? (chapitre III)

22
Chapitre I: Les principales sources de la
corruption

Pour lutter contre la corruption, il faut d’abord connaitre les causes générales afin de
mieux appréhender comment lutter contre cette pratique.

Section 1: Les Causes générales de la corruption

1. D’une vision illusoire : la lutte contre la corruption invoque ici la fatalité.

Il est vrai qu’il y a toujours eu de la corruption. Mais il est vrai aussi que selon les
époques elle a beaucoup varié, à présent, elle s’étale jour après jour dans les médias. Ce n’est
pas seulement que l’on y prête plus d’attention qu’autrefois, c’est aussi parce qu’elle s’est
amplifiée. Un glissement s’est produit ces cinq dernières années à Madagascar et surtout dans
les secteurs publics. Ceci est dû aux évolutions comme celle des besoins financiers du
personnel, des partis politiques, des simples citoyens, etc.… qui ont échappé à la
réglementation. La corruption est consubstantielle à certaine civilisation, voire
institutionnalisée, en particulier quand on parle des pays pauvres. Si c’était vraiment le cas, la
corruption se montrerait au grand jour. Or partout elle se cache fut-ce grossièrement. A la
différence d’un cache bonus inscrit au contrat d’un permis de recherche pétrolière et versé au
trésor de l’Etat concédant, les commissions versées à des ministres ne sont pas inscrites dans
les Marchés Publics et elles s’abritent le plus souvent dans les paradis fiscaux. Elles ne sont
pas une institution, elles sont une habitude. Mais il arrive trop souvent que l’on s’abrite
derrière des coutumes locales pour justifier l’inacceptable. Le dessous-de-table est considéré
comme une tradition d’échange de cadeau pour les citoyens malgaches, il se fait ouvertement,
au su de tous, et porte sur des objets de faible valeur. Seul compte le geste, non le prix. Ni le
temps ni l’espace ne donne raison aux résignés et ne justifie l’excuse qu’il donne volontiers de
leur passivité, voire de leur connivence, vis-à-vis des affaires qu’ils observent autour d’eux.

2. D’une vision bornée au court terme : la corruption c’est devenu une


nécessité pour le chef d’entreprise et les salariés aussi que d’autres usagers.

 Il faut vendre et faire tourner l’entreprise


La morale, dit-on, c’est bien beau mais nécessité fait loi et il faut vendre. Le chef
d’entreprise défend son chiffre d’affaires et ses profits et fait valoir qu’il défend des emplois.
Le fonctionnaire dit que s’il est corrompu, c’est le fait qu’il a défendu la balance commerciale
23
de son pays, donc sa monnaie, et, les emplois nationaux. Ses arguments sont-ils fondés ? Dans
l’immédiat le corrupteur va peut être sauvé par un contrat. Mais il alimente un cercle vicieux :
- Vis-à-vis des concurrents, celui qui verse un pot-de-vin, s’il sauve peut être quelques
emplois chez lui,
- Vis-à-vis des clients aussi, les dessous-de-table sont d’autant plus déterminants dans la
décision de l’acheteur,
- Vis-à-vis de lui-même enfin : quand on se met à user de la corruption, on en devient
dépendant.
 Il faut vivre et nourrir la famille
Celle des fonctionnaires mal payés qui ne parviennent à vivre décemment que grâce à la
corruption. Le faible niveau des salaires publics était bien récent par les fonctionnaires
malgaches aussi comme dans des plusieurs pays ; et celle-ci est l’un des principaux facteurs
favorisant la corruption. Et cela se voit surtout dans les pays en développement et en
transition comme le cas de Madagascar à présent.

Section 2: Les causes socio-économiques de la corruption.

1. Les causes de la corruption à Madagascar

D’abord, le fait qui pousse les gens à faire la corruption est la méconnaissance des lois
ainsi, les gens préfèrent de payer un pot de vin. Souvent, c’est le cas des gens qui ont des
affaires au tribunal.
De plus, la lourdeur administrative, la complexité des procédures sont parmi des
causes de la corruption au niveau de l’administration. C’est le cas des productions des
services publics par exemple dans le service foncier.
Enfin les coûts trop élevés des procédures et la concentration des activités provoquent
la corruption. A Madagascar, c’est la situation que nous trouvons dans le service de réception
et visite technique des véhicules.

2. La pauvreté

La pauvreté est perçue comme une situation où le revenu d’un individu n’arrive pas à
couvrir leurs besoins fondamentaux. En général, ce sont les agents publics qui sont les plus
touchés. Pour compenser à ses manques, ces agents ont recourt à la pratique de la corruption.
C’est cette corruption qui est le seul moyen pour rattraper la différence de revenu qui existe
entre eux et ceux du secteur privé.

24
Plus le niveau des salaires de la fonction publique est inférieur à celui du secteur privé,
plus la tentation de rattrapages illégaux sera puissante et plus la corruption se multiplie. Cette
pratique affecte le niveau de vie des corrompus. Et les opportunités de corruption attirent les
agents à rejoindre la fonction publique.
Nous pouvons en conclure que la corruption est le produit d’une situation de pauvreté,
de la faiblesse de l’Etat dans la production des biens et service publics et du manque de la
circulation d’information tant dans la sphère publique que privée.

25
Chapitre II: Les effets de la corruption

La corruption a un coût. Le rapport de l’enquête du CSLCC sur l’évaluation de lutte


contre la corruption à Madagascar en mai 2006, estime que la corruption coûte à Madagascar
16 millions de dollars (environ 35 milliards d’ariary) par an. Les ménages malgaches
dépensent en moyennes 3,6% de leur revenu annuel en pots-de-vin pour obtenir de services
publics. En plus, La corruption influence négativement la prise de décision et favorise la
médiocrité et le favoritisme qui conduisent au sous-développement et à la pauvreté, sans
compter qu’elle est un frein aux investissements et une entrave au développement des
économies.
De ce fait, les coûts de corruption sont alors difficiles à calculer, en partie à cause du
secret qui entoure ses opérations et aussi parce que les distorsions induites ne sont guère
mesurables. Certains effets de la corruption sont toutefois hors de doutes en présentant un
coût économique car elle pervertit les motivations et un coût social dans la mesure où elle
redistribue de richesses et du pouvoir au profit des gens ne les méritant pas.
Pour traiter cette partie, on distingue généralement deux types de coûts : d’une part,
nous allons analyser le coût économique de la corruption (section 1) et d’autre part, nous
allons voir le coût social de la corruption (section 2).
Les conséquences de la corruption entraînent le faible niveau d’investissement, la
détérioration de la productivité, la perturbation des marchés, la mauvaise allocation des
ressources et l’exclusion et l’inégalité sociale.

Section 1: Cout économique

1. Faible niveau d’investissement

La corruption influe négativement le niveau d’investissement dans un pays. Elle a des


conséquences sur l’investissement public, l’investissement privé et les IDE.
 Investissement public
On sait que les ressources de l’Etat sont constituées, en grande partie, par les recettes
fiscales. Or un niveau élevé de corruption correspond souvent à un niveau très faible de
recette fiscale. De ce fait, l’Etat n’a pas de ressources suffisantes pour les investissements
publics: construction de route, santé, éducation, sécurité, …La corruption incite les gens à
rester dans des secteurs informels. Les entrepreneurs contribuables sont donc en petit nombre.

26
Les recettes fiscales diminuent et avec cette situation, la taille de l’investissement public est
minime.

2. Investissement dans le secteur privé

L’acte de corruption n’incite pas les petits exploitants ou entrepreneurs à élargir leurs
champs d’activité. En effet, les montants des pots-de vin qu’ils doivent payer augmentent
leurs dépenses. Au lieu de s’accélérer et de se multiplier, l’investissement dans ce secteur
reste faible.
 L’Investissement Direct Etranger (IDE)
Pour les investisseurs étrangers, ils analysent le niveau de la corruption, avec les autres
facteurs intervenant dans les décisions d’investir ou non, dans le pays où ils veulent faire leurs
investissements. Selon Wei (1997)15: « l’abaissement de la corruption aurait le même effet sur
l’IDE dans un pays corrompu, qu’une réduction de l’impôt sur les sociétés de plus de 20% ».
Cela traduit donc une relation négative entre le niveau de la corruption et les IDE. Il est à
noter que les coefficients d’IPC sont basés sur des régressions de Log IDE sur la corruption,
Log population, croissance du, Log PIB/Tête, chômage, échange commerciaux/PIB, distance
culturelle, risque politique et indice de prix. Les données d’IDE portent sur 89 pays pour la
période 1996/1998. D’après ce tableau, on constante que la corruption, mesurée par l’IPC, a
une influence négative sur l’IDE. Les pays qui ont un niveau élevé de corruption reçoivent
relativement moins d’IDE. On constate aussi l’impact négatif de la corruption sur le niveau
d’investissement local. Et que le coefficient d’IPC pour les IDE est deux fois plus important
que celui des investissements locaux. Les décisions d’investissement des investisseurs locaux
et étrangers sont influencées par l’existence ou non de la corruption, surtout au niveau des
administrations, la corruption agit sur la productivité.

3. Détérioration de la productivité.

La productivité du facteur capital et du facteur travail subit l’effet de la corruption.


 Pour le facteur capital
Au niveau d’une entreprise, les dirigeants corrompus n’agissent pas dans l’intérêt de
l’entreprise mais guidés par leurs intérêts personnels. Prenons le cas d’une décision d’achat
des machines.

15
B., IHARIMIADANA ; 2005 ; P28
27
Avec ses relations avec un quelconque concessionnaire qui accepte de lui versé une
somme en contrepartie productivité du capital des entreprises est donc influencée par la
corruption. Au niveau global c’est-à-dire pour un pays, l’acquisition des capitaux,
particulièrement technique, plus performants est le fruit des transferts de technologies venant
de l’extérieur par l’intermédiaire de l’IDE. Or la corruption bloque les IDE. D’où, il n’y a pas
de nouvelles technologies pour accroître la productivité des capitaux techniques existant dans
un pays.
Par ailleurs, la corruption au niveau de l’administration, notamment les douanes ;
augmente le coût de l’importation des machines pour le renouvellement des équipements
obsolètes. Ce fait détériore aussi la productivité.
 Pour le facteur travail
Le facteur travail est représenté par le travail humain. La corruption touche le secteur
ayant une influence sur la capacité de l’homme à travailler comme le domaine de la santé et
de l’éducation.
En effet, une population qui n’a pas beaucoup de facilité d’accès au service de la santé
n’a pas la force de travail adéquate. Donc sa productivité est faible. L’accès à un niveau
d’instruction conditionné par le paiement de pots-de vin pour être inscrits, par exemple à
l’université, limite les connaissances et le niveau d’instruction de la population. Par
conséquent, la compétence est donc moindre. D’où la détérioration de la productivité
humaine. En outre, la faible productivité sur le facteur travail est le résultat de la corruption
existant au stade de recrutement des travailleurs. Le système de recrutement n’est plus fondé
sur le mérite et les compétences mais influencé par la corruption de proximité ou la corruption
marchande. De ce fait, les recrus n’ont pas la qualification requise pour atteindre un certain
niveau de productivité pour être efficace dans leur fonction dans le secteur public ou dans le
secteur privé.

Section 2: Cout social

1. Entrave au mécanisme du marché

Le marché étant le lieu de confrontation de l’offre et de la demande. Cette


confrontation ne contribue pas à la croissance et donc du développement qu’avec la règne de
la libre concurrence.
Or la corruption crée des inégalités. Cette inégalité se manifeste par la faveur donnée
au corrupteur. Il n’y a pas alors une concurrence pure et parfaite sur les marchés. Seules les

28
concurrences sur les marchés de corruption existent. La libre concurrence sur les marchés est
entravée par la corruption. Le traitement des agents sur un même pied d’égalité n’existe pas.
Cette entrave est plus manifeste sur le marché de travail que les autres marchés. Avec un bon
fonctionnement du marché, les calculs économiques des agents ne sont pas faussés. Avec ces
calculs, il y a bien une allocation optimale de ressources. Cette allocation est valable que ce
soit au niveau des administrations publiques ou des entreprises privées. Mais la corruption
entraîne aussi la mauvaise allocation des ressources.

2. La mauvaise allocation des ressources

La corruption influence les décisions concernant les choix des projets. Les décideurs
corrompus ne tiennent pas compte de la rentabilité des projets à choisir. Ils se basent sur les
projets pouvant leur apporter le maximum de pots-de vin. Le cas concret de cette mauvaise
allocation est souvent le marché public. Les responsables n’étudient pas bien les résultats
attendus et la faisabilité technique des offres. Ils attribuent les marchés à ceux qui leur ont
versé des pots-de vin. Et après, les services et les travaux ne correspondent pas bien aux
clauses dans les cahiers des charges parce que les entrepreneurs récupèrent le montant des
pots-de vin qu’ils ont dus payer pour obtenir le marché. Les ressources allouées au
financement de ce projet sont donc gaspillées et n’apportent pas les bénéfices escomptés. Il en
est de même pour les entreprises privées. Les dirigeants ne choisissent que les projets à
maximum de pots-de vin. Ils privilégient les fournisseurs qui acceptent de leur donner un
pourcentage en guise de reconnaissance mais, au fond, cela constitue un acte de corruption.
La mauvaise allocation des ressources, avec les faveurs données au corrupteur au détriment
des autres provoque des exclusions et des inégalités sociales.

3. L’exclusion et les inégalités sociales

La corruption constitue une sorte de transferts de ressources vers les agents malhonnêtes.
Ces conséquences ont des caractères sociaux. En effet, la corruption crée de l’exclusion et des
inégalités sur la société. Les agents ou la couche de la population qui ne peut pas payé des
pots-de vin pour leurs divers besoins se trouvent marginalisés. Les pots-de vin constituent un
supplément de moyens financiers des corrompus.

29
Chapitre III: Comment lutter contre la
corruption

Comment combattre la corruption ? Tel est le problème des pays en développement et ce


sujet se situe, par ailleurs, au centre des débats internationaux. Vu l’expansion de la
corruption dans les pays pauvres et même dans les pays développés, le comité des ministres
européens de la Justice a mis en place le Groupe Multidisciplinaire sur la Corruption,
opérationnel depuis Mars 1995, et dont les tâches consistent, entre autres, à étudier la
possibilité de rédiger des lois, des codes de conduites types dans certains domaines, de mettre
en place un mécanisme de suivi, d’élaborer des conventions internationales contre la
corruption. L’Union européenne faisant de la lutte contre la corruption un axe prioritaire de sa
politique de développement, le 5 Mai 1998 naît alors un groupe d’Etats contre la corruption.
Ensuite, au niveau mondial, le FMI et la Banque Mondiale se sont engagés à lutter contre la
corruption, spécifiquement dans les pays en développement, en apportant une aide aux Etats
qui participent effectivement à cette lutte.
Madagascar fait partie des pays bénéficiaires de ces aides multilatérales et par conséquent,
est soumis à différentes conditionnalités. Les fonds alloués par ces organismes internationaux
ou par les pays aidant Madagascar font l’objet de suivi pour garantir leur utilisation efficiente.
Se faisant, Madagascar ne minimise pas l’enjeu et la nécessité de la lutte contre la corruption.
Le gouvernement malgache va y attribuer la priorité en l’incorporant dans le Madagascar
Action Plan. La volonté politique du gouvernement malgache de combattre la corruption se
traduit par la mise en place d’un cadre institutionnel destiné à promouvoir la transparence et à
contrôler la gestion des affaires publiques, et par l’élaboration de lois et politiques afférentes à
cette lutte amorcée.
Ainsi, la troisième chapitre est ainsi centrée sur l’état de la lutte anti corruptive à
Madagascar en analysant les indicateurs d’efficacité des différentes mesures prises dans le
cadre de la politique nationale contre la corruption.

30
Section 1: Le cadre institutionnel

Le manque de surveillance dans les administrations des affaires publiques constitue


une cause majeure du développement de la corruption. Le faible risque d’être pris suscite les
agents à user des biens publics à leur profit, de piocher dans les recettes de l’Etat et à recourir
à d’autres actes tout aussi condamnables. Le citoyen étant la première victime, des mesures
doivent être prises pour assurer au mieux le bien-être social et protéger les libertés
individuelles.
Pour faire reculer la corruption, le gouvernement malgache étudie la possibilité de
créer un système tel qu’il existe un risque réel de représailles légales et que la probabilité
d’être pris soit largement désinhibante. Ainsi, à Madagascar, trois organes œuvrent en
synergie dans la lutte anti corruptive.

1. LA CHAINE PENALE ANTI-CORRUPTION : CPAC ET LE CONSEIL


SUPERIEUR DE LA LUTTE CONTRE LA CORRUPTION OU LE CSLCC

 La CPAC :
C’est un guichet unique judiciaire spécialisé dans le traitement des dossiers de
corruption. Devant répondre à des impératifs de promptitude, d’exemplarité et de respect des
Droits de l’Homme, ses acteurs sont issus du système pénal et sont choisis pour leur
compétence, leur probité et leur spécialisation en matière de criminalité économique et
financière. Il s’agit de la Police Judiciaire, Parquet, Instruction, Tribunal Correctionnel et
Chambre Correctionnelle de la Cour d’Appel.
Elle a pour mission d’assurer une effectivité de la poursuite pénale et de réhabiliter le
système judiciaire.
 Le CSLCC ou le CSI
Le Conseil Supérieur de Lutte Contre la Corruption créé en Juillet 2003 est devenu le
Comité de Sauvegarde de l’Intégrité depuis le 21 Mars 2006. Doté d’une autonomie
financière et d’une indépendance, il est principalement chargé de piloter la composante «
intégrité » du Programme National de Bonne Gouvernance. Pour ce faire, il établit la
législation, définit la stratégie nationale adéquate pour combattre la corruption, stratégie dont
il assure la surveillance et le suivi. Le conseil a également mis sur pied le BIANCO.
Ainsi, son approbation est nécessaire dans la réalisation de la SNLCC, de même, dans
les procédures de fonctionnement du BIANCO, dans ses besoins en ressources humaines et

31
pour les conditions générales de recrutement de ce bureau. Au final, le CSLCC est un organe
de conseil du BIANCO.
Ses missions consistent à :
 Sensibiliser la population ;
 Concevoir un programme de communication de manière à vulgariser la LCC ;
 Promouvoir la coopération avec les autres intervenants dans la répression des délits ;
 Appuyer la mise en œuvre du nouveau code des Marchés Publics ;
 Intégrer les critères d’intégrité dans la gestion des ressources humaines de l’Etat dans
le cadre du programme de réhabilitation de la fonction publique.

2. LE BIANCO

Le BIANCO, instauré depuis Octobre 2004, a pour rôle de coordonner la mise en


œuvre de la SNLCC par :
 La mise en application de la législation anti-corruption à partir des investigations
menées
 La prévention en réduisant les occasions de corruption et la vulnérabilité des acteurs
 L’éducation des citoyens et la communication afin de développer un soutien de la part
de la population
C’est un organe indépendant ayant la compétence sur toute l’étendue du territoire national,
doté d’une souveraineté opérationnelle et de gestion, et dont l’organisation et le
fonctionnement sont fixés par voie règlementaire.
 Organisation et structure
Le BIANCO a son siège à Antananarivo tel que son équipe centrale est opérationnelle
depuis 2004 et les branches territoriales récemment. Sa création étant définie par les
dispositions des articles du Décret N° 2004 - 937 du 05 Octobre 2004, il comprend une
Direction Générale, des branches territoriales et des antennes locales. Les branches
territoriales sont composées de divisions Préventions, Relations Publiques, Investigations,
Administrations et Finances. Elles sont assistées par un ou des comités consultatifs dont la
nomination des membres, la composition, le fonctionnement et le mandat sont fixés par
décision du Directeur Général. Elles doivent adresser un rapport annuel, au plus tard le 31
Janvier de l’année suivante, au Directeur Général.
La Direction Générale est constituée par un Cabinet, un Département Programmation -
Contrôle et Suivi - Evaluation, un Département Ressources Humaines, un Département

32
Administration et Finances, un Département Communication. Le Directeur Général16 est
nommé par décret du Président de la République pour un mandat de 5 ans et sa fonction est
incompatible avec toute autre activité rémunérée. Indépendant dans l’exercice de ses
fonctions, il est responsable de la direction, de l’administration, du suivi des investigations, de
l’élaboration du Règlement Général du Personnel et de la Représentation du BIANCO. Il
constate les infractions de corruption et les comportements assimilés, recherche les preuves et
les auteurs et le cas échéant, il procède à une arrestation. Un mandat écrit du Directeur
Général est nécessaire dans les recherches et investigations17 menées par les officiers et agents
du bureau. Ces derniers ainsi que tout personnel du Bureau sont liés par un contrat de travail
et sont tenus de préserver la confidentialité et le secret par rapport au fonctionnement interne
et aux investigations menées par le BIANCO. Néanmoins, le Directeur Général est assigné à
rendre compte des résultats de ses activités dans un rapport annuel à l’intention du Parlement
et du Président de la République. Le BIANCO est par ailleurs soumis au contrôle stratégique
du CSLCC pour éviter les risques de dérapages.
Pour l’organisation financière, les dépenses de fonctionnement du BIANCO sont
inscrites dans la Loi des Finances tel qu’un contrôle annuel est réalisé par La Cour des
Comptes. Le BIANCO peut, par ailleurs, ouvrir un ou plusieurs comptes bancaires pour son
fonctionnement outre les crédits versés dans des comptes de dépôt ouverts au Trésor Public au
nom du BIANCO. Le Directeur Général est appelé à établir un rapport moral et financier
annuel au Président de la République et au Parlement au plus tard le 15 Mai de l’année
suivante.
Quant à la structure, Le BIANCO a 3 départements :
Le Département Prévention dont la mission est d’examiner les risques de corruption
dans les procédures et systèmes, de préconiser des mesures préventives visant à réduire
sensiblement les opportunités de corruption dans un système et en apprécier l’impact. Dans le
but de réduire les sources de la corruption, sa stratégie consiste à :
 Rendre les actions anti-corruption légales,
 Rendre la corruption non rentable pour que les pratiquants perdent plus qu’ils n’en
gagnent,
 Rendre les risques de sanctions aussi réelles et dés incitantes.

16
Actuellement, le Directeur Général du BIANCO est le .
17
La Loi 2004 – 030 du 9 septembre 2004 sur la lutte contre la corruption et donc sur la
création et missions du BIANCO, est jointe en Annexe.
33
Le Département Education et Communication est appelé à faire connaître les méfaits de
la corruption et à promouvoir la participation active de la population à la lutte anti corruptive.
Le Département Investigation est chargé de réaliser des actions d’investigation auprès des
dossiers de corruption et de transmettre les résultats au niveau des institutions judiciaires
compétentes. Il s’agit plus précisément de :
 Mener des investigations sur les faits de corruption commis et sur toute doléance ou
plainte, même anonyme, de faits de corruption. Ces investigations doivent demeurer dans le
strict respect des Droits de l’Homme et des normes en vigueur ;
 Saisir le Ministère Public lors des investigations relatives à des faits susceptibles de
constituer des infractions de corruption ;
 Recueillir et conserver les déclarations de patrimoine des hauts responsables publics
dont les objectifs sont de promouvoir la transparence dans l’exercice des fonctions publiques,
de garantir l’intégrité et la probité des serviteurs de l’Etat, et donc d’affermir la confiance du
public envers les institutions. Ces déclarations sont exploitées uniquement dans le cadre des
investigations impliquant les assujettis.
 Missions et principales réalisations
Principalement, le BIANCO est l’organe responsable de l’exécution de la SNLCC.
Coordonnant les actions sectorielles et celles des piliers d’intégrité18, il est chargé d’animer et
de mobiliser les acteurs dans leur mission.
Les missions du BIANCO
Le BIANCO a essentiellement comme défis :
 Réduire les circonstances et les pratiques favorables à la corruption dans les secteurs
prioritaires et atténuer la vulnérabilité des agents ;
 Appliquer la loi en vigueur pour les acteurs de la corruption de manière à rendre la
corruption et les comportements assimilés des activités à haut risque ;
 Eduquer la population pour le refus de la corruption, rendre les citoyens intransigeants
face à toute forme de corruption, en les encourageant à défendre les valeurs de probité et
d’intégrité.
Conformément à l’article 22 de la Loi17 2004-030 du 9 septembre 2004, « Le Bureau
Indépendant Anti-corruption a pour mission de :

18
Le Système National d’Intégrité (SNI) est composé de 12 piliers qui s’articulent autour de la
lutte contre la corruption, l’Etat de Droit et Droits Humains : la justice, l’exécutif, le
parlement, les organes anti-corruption, le médiateur, la Société civile, les organes de contrôle
de l’Etat, les autorités morales, le secteur privé, les partis politiques, les médias, les
organismes internationaux.
34
 Exploiter les informations et enquêter sur les doléances ou plaintes relatives aux faits
soupçonnés de corruption et infractions assimilées dont il est saisi ;
 Rechercher dans la législation, les règlements, les procédures et les pratiques
administratives, les facteurs de corruption afin de recommander des réformes visant à les
éliminer ;
 Dispenser des conseils pour la prévention de la corruption à toute personne ou
organisme public ou privé et recommander des mesures, notamment d’ordre législatif et
réglementaire, de prévention de la corruption ;
 Eduquer la population sur les dangers de la corruption et la nécessité de la combattre,
mobiliser les soutiens publics ;
 Recueillir et conserver les déclarations de patrimoine des personnes de la vie publique;
 Saisir le Ministère Public à l’issue de ses investigations, des faits susceptibles de
constituer des infractions de corruption ;
 Soumettre aux Comités consultatifs sur les investigations, les faits ne constituant pas
des infractions de corruption et les plaintes non susceptibles d’enquêtes ;
 Sur leur demande, prêter son concours aux autorités judiciaires ;
 Coopérer avec les organismes nationaux, étrangers et internationaux de lutte contre la
corruption et infractions assimilées.»

Section 2: Stratégie Nationale de lutte contre la corruption19

Les objectifs globaux de la SNLCC sont de faire de Madagascar un des pays les moins
corrompus d’Afrique en 2015 en rendant les Malgaches intolérants face à la corruption et de
faire en sorte que Madagascar consolide son cercle vertueux du développement économique
et social par le biais d’une utilisation efficiente des ressources.

1. Spécificités de la SNLCC et ses conditions de réussite

La SNLCC comporte trois étapes :


 2004–2008 : LABOURER : Cette phase consiste à préparer la population au
changement ;
 2006–2012 : SEMER : Il s’agit de la phase de changement proprement dite, de
l’expérimentation des nouveaux comportements et de l’apprentissage ;

19
Source : SNLCC (2004 – 2005) – Tome II élaborée par le CSLCC, signée le 21 juillet 2004.
35
 2008 – 2015 : ENTRETENIR : Cette phase concerne la consolidation de ces nouveaux
comportements.
Pour responsabiliser chaque acteur, la SNLCC requiert des différents acteurs nationaux et
partenaires internationaux une coopération et une participation active quant aux initiatives
prises dans le cadre de la LCC. Cette stratégie est basée sur les axes suivants : Prévention,
Education, Conditions, Incitation et Sanctions. Les actions sont diversifiées, touchant
plusieurs secteurs et/ou domaines tout en considérant la spécificité des régions, la consistance,
la pertinence et la faisabilité des actions. Elles sont programmées sur une base annuelle et font
l’objet de suivi et d’évaluation périodique.
Certaines conditions sont nécessaires pour assurer la réussite et la durabilité de la
stratégie:
o La BONNE GOUVERNANCE est un des facteurs de durabilité de la stratégie. Elle
suppose la confirmation d’une volonté politique et le leadership des pouvoirs publics, la
transparence dans les procédures et les décisions, dans les systèmes de gestion économique -
budgétaire et financière de façon à ce que l’Etat soit apte à assumer rationnellement et
efficacement ses responsabilités primordiales quant à l’allocation des services sociaux de
base, la mise en place d’infrastructures publiques et la création d’un environnement sain. Elle
suppose également l’établissement d’un Etat de Droit garantissant l’égalité des individus
devant la loi. Il convient également d’améliorer le pouvoir d’achat et le niveau d’éducation
pour prévenir de toute opportunité de corruption et inculquer les valeurs d’intégrité et de
probité aux générations futures afin de pérenniser les résultats positifs de la LCC et d’en
favoriser d’autres.
o Si la corruption peut émerger dans le cadre d’une faiblesse des institutions, le SNI ou
Système National d’Intégrité, cherche à restaurer un équilibre institutionnel par la coopération
et le contrôle mutuel entre les différents piliers en passant par la réduction des
dysfonctionnements, la mise en place d’une culture d’éthique dans la vie publique et d’un
dispositif fondé sur la transparence et la responsabilité. Cela suppose un renforcement de
capacités institutionnelles. Un « pacte d’intégrité » a été conçu par le Transparency
International afin d’inciter la transparence et l’éthique des pouvoirs publics et des acteurs
économiques nationaux et internationaux.
o Une autre condition aussi indispensable que les précédentes est l’engagement de tous
les acteurs. La LCC requiert son appropriation par chaque entité : autorités publiques,
opérateurs privés, responsables de la Société Civile, organisations religieuses, partis
politiques, journalistes et tout citoyen…
36
2. Mise en œuvre de la SNLCC

La SNLCC touche différents secteurs de différentes dimensions en passant par le


domaine juridique, la sécurité nationale, les services de base comme l’éducation et la santé où
la corruption peut émerger et déformer les meilleures incitations des agents en une recherche
de rentes de situation. Le tableau suivant regroupe l’objectif global de la LCC dans les
domaines touchés.

Secteur Objectif global


Promouvoir une justice saine, équitable, respectueuse des Droits
Judiciaire
de l’Homme et sécurisante pour les investissements;
Réduire sensiblement la corruption en restaurant la confiance
Police Nationale
entre la police nationale et les citoyens;
Restaurer la confiance entre la gendarmerie nationale et les
Gendarmerie Nationale
citoyens ;
Douanes Restaurer la crédibilité de l’administration des douanes ;
Instaurer un climat de confiance entre l’administration fiscale et
Impôts
le public
Améliorer les procédures d’accès à la terre et de sécurisation
Domaines
foncière des populations locales et des opérateurs économiques;
Améliorer la contribution du secteur privé dans le développement
Commerce
économique grâce au respect des règles du marché ;
Rétablir la confiance des usagers par une diminution significative
Santé
de la corruption à tous les niveaux du secteur Santé ;
Optimiser les ressources existantes pour enrichir le capital
Education
humain futur.

Source : SNLCC 2004-2005, Tome II élaborée par le CSLCC, signée le 21 Juillet 2004

La mise en place d’un cadre institutionnel, légal et stratégique témoigne la


détermination politique des dirigeants du pays de combattre la corruption et d’éradiquer la
majeure partie des opportunités de corruption. Par ailleurs, Madagascar bénéficie du support
financier de nombreux pays et organisations internationales outre la coopération avec les
différents établissements locaux.
37
Conclusion
D’après ce que nous avons étudié, la corruption peut être considérée donc, comme un des
maux économiques majeurs. Elle est omniprésente dans tous les secteurs d’activités. Elle
attaque tout le monde, en commençant par les hauts responsables jusqu’aux simples paysans,
qui la pratiquent et sont tous victimes de la corruption. Elle sape les bases d’un
développement harmonieux des générations futures en alourdissant le fardeau de la dette, en
dégradant l’environnement et en accroissant de la pauvreté dont elle n’encourage pas
l’éradication. Donc c’est un obstacle sérieux pour le développement humain durable pour les
pays en développement (PED).
La corruption sous toutes ses formes n’épargne pas généralement les pays en
développement.
Elle sévit dans tous les secteurs notamment ceux du public. La corruption administrative
est la plus connue de tout le monde, de par ses effets d’exclusion au détriment des populations
pauvres.
Elle agit sur les facteurs de croissance en diminuant le niveau d’investissement par le biais
de la détérioration du climat d’investissement. Cette détérioration du climat d’investissement
affecte à son tour les transferts de nouvelles technologies par l’intermédiaire des IDE.
Par ailleurs, elle affecte la productivité des facteurs de travail en agissant sur le secteur de
la santé et de l’éducation. La corruption au niveau de ces secteurs crée une situation précaire
des, capacités et compétence des populations actives. La corruption a un impact négatif sur la
production. Elle se passe au niveau des recrutements des agents, que ce soit dans le secteur
public ou dans le secteur privé. Les recrus n’ont pas la qualification adéquate pour atteindre la
performance exigée. Ils ont décroché le travail simplement par l’effet de la corruption
marchande ou de la corruption de proximité.
De tout ce qui précède, la corruption constitue un frein au développement socio-
économique via ses effets néfastes sur la croissance. Autrement dit, sa prévalence empêche le
développement socio-économique pour le cas de Madagascar. Pour Madagascar, la
détermination de lutter contre la corruption des dirigeants et les diverses actions entreprises ne
sont que l’application de la mise ne place de la bonne gouvernance. Elle fait partie de l’un des
volets dans la politique de développement adoptée par les responsables malgaches. Pour
autant, on ne peut affirmer que l’éradication totale de la corruption implique directement le

38
développement économique du pays parce que, autre que la corruption, il y a aussi d’autres
paramètres comme l’efficience de la politique économique adoptée pour atteindre les objectifs
socio-économique fixés. Le cas de Madagascar montre que les effets de la corruption peuvent
entraîner un échec du développement en général. Cela est dû grâce à ses nombreux impacts
négatifs, non seulement sur les secteurs privés mais aussi publics. Tels que l’encouragement
de l’évasion fiscale et la fuite des capitaux. La pratique de la bonne gouvernance, par la mise
en place des politiques anti-corruption, est une mesure nécessaire pour lutter contre les
problèmes de la corruption. Depuis 2002, le rang de Madagascar en matière de la corruption
ne cesse de tendre vers celui des pays classés à faible taux de corruption. Cela signifie que la
politique menée à Madagascar était efficace jusqu’en 2009.
Par contre aujourd’hui, le rapport d’IPC du BIANCO sur l’évolution de cette lutte à
Madagascar montre que, pendant cette phase de crise à Madagascar, la corruption demeure
donc une pratique systémique enracinée dans les administrations publiques. Mais, les peuples
Malagasy ont la volonté de lutter ensemble contre cette maladie. En tant que phénomène
international, la lutte contre la corruption n’est pas un combat d’une seule personne mais il
s’agit d’une guerre pour tout le monde. Ainsi l’appui des organismes internationaux sera
sollicité pour l’éradiquer. C’est difficile, mais on est optimiste, rien n’est impossible si on se
mobilise ensemble. Changeons nos mauvaises attitudes et nos mentalités pour vaincre la
corruption.

39
BIBLIOGRAPHIE

40
OUVRAGES

BENACHENHOU, Mourad, Dette extérieure, corruption et responsable politique, Alger,


Impr. Dahlab, 1998, 102 pages
KLITGAARD, Robert, Combattre la corruption, trad : Bernard Vincent, Nouveaux Horizons,
Paris, 1988 (2002), XXII- 228pages
WATERBURY John, “Endemic and planned corruption in a monarchical system”, World
Politics, septembre 1973.
OUVRAGES COLLECTIFS

BIANCO, Rapport d’évaluation provisoire du programme de lutte contre la corruption


(2005-2008) menée par le BIANCO, Décembre 2007, 211 pages.
Casals & Associates, Inc. avec la participation de Vanderbilt University et l’Institut de la
Banque Mondiale, Evaluation de la lutte contre la corruption à Madagascar : Rapport final,
résultats d’analyse, enquêtes nationales sur la corruption (version préliminaire), Mars 2006,
81 pages.
Centre Africain de Formation et de Recherche Administrative pour le Développement-
CAFRAD, Département des Affaires Sociales et Economiques des Nations Unies- UNDESA,
Projet de loi sur la lutte contre la corruption : Exposé des motifs, Séminaire sur la formation
en éthique Professionnelle pour les fonctionnaires d’Aujourd’hui, Tanger, 22 mai-2Juin 2000.
Décret N°2008 – 176 abrogeant le décret n°2004 – 937 du 05 Octobre 2004 portant
réorganisation du Bureau Indépendant Anti-corruption.
Loi 2004 – 030 du 9 septembre 2004.
SNLCC (2004 – 2005) – Tome II élaborée par le CSLCC, signée le 21 juillet 2004.
WEBOGRAPHIE

http://agora.qc.ca/mot.nsf/Dossiers/Corruption février 2016


http://apad.revues.org/document267.html février 2016
http://brises.org/.../progrès-technique/croissance-économique février 2016
http://fr.wikipedia.org/wiki/corruption février 2016
www.bianco-mg.org février 2016
www.elwatan.com/La-corruption-mine-le-politique février 2016
www.observateurocde.org/news février 2016
www.transparency.org février 2016
TABLE DE MATIERE
Liste des abréviations. ........................................................................................................................... 1
Liste tableau ........................................................................................................................................... 2
Liste de figure. ........................................................................................................................................ 3
Introduction. .......................................................................................................................................... 4
Partie 1 : Concept de la corruption....................................................................................................... 6
Chapitre I: Définition de la corruption ........................................................................................ 9
Section 1: Selon les auteurs ..................................................................................................... 9
1. BENACHENHOU Mourad ..................................................................................................... 9
2. KLITGAARD Robert............................................................................................................... 9
3. ASSIDON Sion ...................................................................................................................... 9
Section 1: Selon les dictionnaires ........................................................................................... 10
1. Selon le dictionnaire « Larousse» ...................................................................................... 10
2. Selon le dictionnaire « Hachette » .................................................................................... 10
3. Selon le dictionnaire « Oxford» ......................................................................................... 10
Section 2: Selon les ONG et organisme internationale .......................................................... 11
1. Selon Transparency International ..................................................................................... 11
2. Selon La banque mondiale ................................................................................................ 11
3. Selon le BIANCO ................................................................................................................ 11
Chapitre II: Typologie de corruption .......................................................................................... 12
Section 1: Forme de corruption ............................................................................................. 12
1. Les formes selon la Banque Mondiale............................................................................... 12
2. Les autres formes .............................................................................................................. 14
Section 2: Types de la corruption ........................................................................................... 14
1. Corruption marchande et corruption de proximité ou relationnelle................................ 15
2. Corruption organisée et corruption individuelle............................................................... 15
3. Petite corruption et grande corruption ............................................................................ 16
Chapitre III: L’instrument de mesure de la corruption : IPC ................................................. 17
Section 1: Historique des indices de perception de la corruption ......................................... 17
Section 2: IPC dans le monde ................................................................................................. 18
Section 3: IPC en Afrique ........................................................................................................ 18
1. L’évolution de l’IPC de Madagascar .................................................................................. 19
Partie II : Lesncauses et les impacts de la corruption sur l’économie. ............................................ 21
Chapitre I: Les principales sources de la corruption ............................................................... 23

43
Section 1: Les Causes générales de la corruption .................................................................. 23
1. D’une vision illusoire : la lutte contre la corruption invoque ici la fatalité. ...................... 23
2. D’une vision bornée au court terme : la corruption c’est devenu une nécessité pour le
chef d’entreprise et les salariés aussi que d’autres usagers. .................................................... 23
Section 2: Les causes socio-économiques de la corruption. .................................................. 24
1. Les causes de la corruption à Madagascar ........................................................................ 24
2. La pauvreté ........................................................................................................................ 24
Chapitre II: Les effets de la corruption ....................................................................................... 26
Section 1: Cout économique .................................................................................................. 26
1. Faible niveau d’investissement ......................................................................................... 26
2. Investissement dans le secteur privé ................................................................................ 27
3. Détérioration de la productivité........................................................................................ 27
Section 2: Cout social ............................................................................................................. 28
1. Entrave au mécanisme du marché .................................................................................... 28
2. La mauvaise allocation des ressources.............................................................................. 29
3. L’exclusion et les inégalités sociales .................................................................................. 29
Chapitre III: Comment lutter contre la corruption ................................................................. 30
Section 1: Le cadre institutionnel ........................................................................................... 31
1. LA CHAINE PENALE ANTI-CORRUPTION : CPAC ET LE CONSEIL SUPERIEUR DE LA LUTTE
CONTRE LA CORRUPTION OU LE CSLCC .................................................................................... 31
2. LE BIANCO.......................................................................................................................... 32
Section 2: Stratégie Nationale de lutte contre la corruption ................................................. 35
1. Spécificités de la SNLCC et ses conditions de réussite ...................................................... 35
2. Mise en œuvre de la SNLCC............................................................................................... 37
Conclusion ............................................................................................................................................ 38
BIBLIOGRAPHIE................................................................................................................................... 40
TABLE DE MATIERE ............................................................................................................................ 43

44
ANNEXE
LOI N° 2004-030 du 09 septembre 2004
Sur la lutte contre la corruption
(JO n°2928 du 16.09.04, p.3307)
TITRE PREMIER :
DE LA PREVENTION ET DE LA REPRESSION DE LA CORRUPTION
CHAPITRE PREMIER
De la déclaration de patrimoine
Article premier : - L’obligation de déclaration périodique de patrimoine pour certaines
catégories de hautes personnalités et de hauts fonctionnaires a pour objectif de promouvoir la
transparence dans l’exercice des fonctions publiques, de garantir l’intégrité des serviteurs de
l’Etat et d’affermir la confiance du public envers les institutions.
Les catégories de hautes personnalités et de hauts fonctionnaires concernées, ainsi que les
modalités à suivre relatives à l’obligation de déclaration seront établies par voie
réglementaire.
Article 2 : - Le Bureau Indépendant Anti-Corruption est chargé de recevoir les déclarations
des personnes soumises à cette obligation.
Les modalités de la réception, d’archivage et d’exploitation des déclarations de patrimoine
seront établies par voie réglementaire.
CHAPITRE II
Des modifications du code pénal
Article 3 : - Les dispositions du Code pénal ci-après sont abrogées et modifiés comme suit :
« Article 174 (nouveau) : - De la concussion commise par les personnes exerçant une fonction
publique
Le fait, par une personne dépositaire de l’autorité publique ou chargée d’une mission de
service public, de recevoir, exiger ou ordonner de percevoir à titre de droits ou contributions,
impôts ou taxes publics, salaires ou traitements, une somme qu’elle sait ne pas être due, ou
excéder ce qui est dû, sera puni de deux à dix ans d’emprisonnement et d’une amende de 5
millions à un milliard de FMG, ou de l’une de ces deux peines seulement. »
Article 4- Il est inséré après l’article 174, trois articles numérotés 174.1, 174.2 et 174.3ainsi
rédigés :
« Article 174.1 (nouveau) : - Des exonérations et franchises illégales
Sera puni des mêmes peines le fait, par les personnes visées à l’article précédent, d’accorder
sous une forme quelconque et pour quelque motif que ce soit, sans autorisation de la loi, des
exonérations et franchises de droits, impôts ou taxes publics, ou d’effectuer gratuitement la
délivrance des produits des établissements de l’Etat. »
« Article 174.2 (nouveau) : - De la concussion des greffiers
Les dispositions des deux articles précédents seront applicables aux greffiers et officiers
ministériels lorsque le fait a été commis à l’occasion des recettes dont ils sont chargés par la
loi. »
« Article 174.3 (nouveau) : de la tentative
La tentative des délits prévus aux articles précédents sera punie des mêmes peines. »
Article 5- Les dispositions de l’article 175 de la Section II du Chapitre III du Livre III sont
modifiés et complétées comme suit :
« Article 175 (nouveau) : - De la prise d’avantage injustifié
Sans préjudice des dispositions législatives particulières, sera puni d’un emprisonnement de
trois ans à cinq ans et d’une amende de 5.000.000 à 200.000.000 de FMG, ou de l’une de ces
deux peines seulement, tout fonctionnaire, toute personne dépositaire de l’autorité publique
ou chargée d’une mission de service public ou investie d’un mandat public électif qui aura,
pendant l’exercice de ses fonctions ou dans le délai de deux ans de la cessation de celles-ci,
pris, reçu ou conservé, directement ou par personne interposée, un avantage ou un intérêt
quelconque dans une entreprise ou dans une opération dont elle a ou avait, en tout ou partie, la
charge d’assurer la surveillance, l’administration, la liquidation ou le paiement. »
« Article 175.1 (nouveau) : - De la prise d’emploi prohibé
Sans préjudice des dispositions législatives particulières, sera puni d’une peine
d’emprisonnement de un an à deux ans et d’une amende de 5.000.000 à 100.000.000 de FMG,
ou de l’une de ces deux peines seulement, tout fonctionnaire public, tout agent ou préposé
d’une administration publique chargé, à raison même de sa fonction d’exercer la surveillance
ou le contrôle direct d’une entreprise privée, soit de conclure des contrats avec une entreprise
privée, soit d’exprimer son avis sur les opérations effectuées par une entreprise privée et qui,
soit en position de congé ou de disponibilité, soit après admission à la retraite, soit après
démission, destitution ou révocation et pendant un délai de trois ans à compter de la cessation
de la fonction, exercera dans cette entreprise un mandat social quelconque ou une activité
rémunérée de quelque manière que ce soit.
sera puni des mêmes peines l’exercice par les mêmes personnes de tout mandat social ou de
toute activité rémunérée dans une entreprise privée qui possède au moins 30 p. 100 du capital
commun avec l’une des entreprises mentionnées à l’alinéa qui précède ou qui conclut avec
celle-ci un contrat comportant une exclusivité de droit ou de fait.
Au sens du présent article, est assimilée à une entreprise privée toute entreprise publique
exerçant son activité dans un secteur concurrentiel et conformément aux règles du droit privé.
Les dirigeants des entreprises susvisées, considérés comme complices, seront frappés des
mêmes peines.
« Article 175.2 (nouveau) : - Du favoritisme
Sera puni de trois mois à un an d’emprisonnement et d’une amende de 1.000.000 à
20.000.000 de FMG, ou de l’une de ces deux peines seulement, toute personne dépositaire de
l’autorité publique ou chargée d’une mission de service public ou investie d’un mandat public
électif ou exerçant les fonctions de préposé administratif, agent de l’Etat, des collectivités
territoriales, des établissements publics, ou toute personne agissant pour le compte de l’une de
celles susmentionnées qui aura procuré ou tenté de procurer à autrui un avantage injustifié par
un acte contraire aux dispositions législatives ou réglementaires ayant pour objet de garantir
l’égalité d’accès et l’égalité des candidats dans les marchés publics et les transferts
contractuels de gestion des services publics. »
Article 7 : Les dispositions des articles 176 et 177 de la Section II du Chapitre III du Titre
premier du Livre III sont modifiées et complétées comme suit :
« Article 176 (nouveau) : - Du commerce incompatible avec la qualité
Tout commandant d’unités de forces publiques ou armées, des districts ou des places et villes,
tout préfet ou sous-préfet, qui aura, dans l’étendue des lieux où il a le droit d’exercer son
autorité, fait ouvertement, ou par des actes simulés, ou par interposition de personnes, le
commerce de produits de première nécessité, vins ou boissons, autres que ceux provenant de
ses propriétés, sera puni d’une amende de 1 000 000 de FMG ou 2 hetsy Ariary au moins, de
50 000 000 de FMG ou 10 Tapitrisa Ariary au plus, et de la confiscation des denrées
appartenant à ce commerce. »
« Article 177 (nouveau) : - De la corruption passive des personnes exerçant une fonction
publique
Sera puni de deux à dix ans d’emprisonnement et d’une amende de 5 millions de FMG ou 1
Tapitrisa Ariary à un milliard de FMG : 200 Tapitrisa Ariary ou de l’une de ces deux peines
seulement, le fait par une personne dépositaire de l’autorité publique, chargée d’une mission
de service public ou investie d’un mandat électif public, de solliciter ou d’agréer, sans droit
directement ou par personne interposée, des offres, promesses, dons, présents ou avantages
quelconques pour accomplir ou s’abstenir d’accomplir un acte de sa fonction, de sa mission
ou de son mandat, ou facilité par sa fonction, sa mission ou son mandat. »
Article8. – Il est inséré, après l’article 177, deux articles numérotés 11-77.1 et 177.2 ainsi
rédigés :
« Article 177.1 (nouveau) : - De la corruption active
Sera puni de deux à dix ans d’emprisonnement et d’une amende de 5 millions de FMG ou 1
Tapitrisa Ariary à un milliard de FMG ou 200 Tapitrisa Ariary ou de l’une de ces deux peines
seulement, le fait de proposer sans droit, directement ou par personne interposée des offres,
promesses, dons, présents ou avantages quelconques pour obtenir d’une personne dépositaire
de l’autorité publique, chargée d’une mission de service public ou investie d’un mandat électif
public :
1° Soit qu’elle accomplisse ou s’abstienne d’accomplir un acte de sa fonction, de sa mission
ou de son mandat ;
2° Soit qu’elle facilite par sa fonction, sa mission ou son mandat l’accomplissement ou non de
cet acte ;
3° Soit qu’elle abuse de son influence réelle ou supposée en vue de faire obtenir d’une
autorité ou d’une administration publique des distinctions, emplois, marchés ou toute autre
décision favorable.
Sera puni des mêmes peines le fait de céder à une personne dépositaire de l’autorité publique,
chargée d’une mission de service public ou investie d’un mandat électif public qui sollicite,
sans droit, directement ou par personne interposée, des offres, promesses, dons, présents ou
avantages quelconques pour accomplir ou s’abstenir d’accomplir des actes visés au 1° et 2° ou
pour abuser de son influence dans les conditions visées au 3°.
Sera puni des mêmes peines toute personne ayant servi d’intermédiaire dans la commission
des infractions visées au présent article.
« Article 177. 2 (nouveau) : - De la corruption active des agents publics étrangers et de
fonctionnaires d’organisations internationales publiques
Sera puni de deux à dix ans d’emprisonnement et d’une amende de 5.000.000 de FMG à un
milliard de FMG ou 200 Tapitrisa Ariary ou de l’une de ces deux peines seulement, le fait de
promettre, d’offrir ou d’accorder à un agent public étranger ou un fonctionnaire d’une
organisation internationale publique, directement ou par personne interposée un avantage
indu, pour lui-même ou une autre personne ou entité, afin qu’il accomplisse ou s’abstienne
d’accomplir un acte dans l’exercice de ses fonctions officielles, en vue d’obtenir ou de
conserver un marché ou un autre avantage indu en liaison avec des activités de commerce
international.
Sera puni des mêmes peines toute personne ayant servi d’intermédiaire dans la commission
des infractions visées au présent article.
Article 9. Les dispositions des articles 178 et 179 de la Section II du Chapitre III Du Titre
premier du Livre III sont modifiées et complétées comme suit :
« Article 178 (nouveau) : - De la corruption des dirigeants, actionnaires et employés des
entreprises privées, et des membres des professions libérales
Sera puni d’un emprisonnement de deux à cinq ans et d’une amende de 10 millions de FMG
ou 2 Tapitrisa Ariary à 500 millions de FMG ou 100 Tapitrisa Ariary ou de l'une de ces deux
peines seulement, tout dirigeant ou actionnaire d’une entreprise privée, qui sans droit aura soit
directement, soit par personne interposée, soit sollicité ou agréé des offres ou promesses, soit
sollicité ou reçu des dons, présents, commissions, escomptes ou primes pour faire ou
s’abstenir de faire un acte dans l’exercice de sa fonction ;
Sera puni d’un emprisonnement de un à trois ans et d’une amende de 5 millions de FMG ou 1
Tapitrisa Ariary à 250 millions de FMG ou 50 Tapitrisa Ariary ou de l'une de ces deux peines
seulement, tout commis, employé, préposé, ou salarié ou personne rémunérée sous une forme
quelconque, soit directement, soit par personne interposée, qui aura à l’insu et sans le
consentement de son employeur, soit sollicité ou agréé des offres ou promesses, soit sollicité
ou reçu des dons, présents, commissions, escomptes ou primes pour faire ou s’abstenir de
faire un acte de son emploi.
Sera puni d’un emprisonnement de deux à cinq ans et d’une amende de 10 millions de FMG
ou 2 Tapitrisa Ariary à 500 millions de FMG ou 100 Tapitrisa Ariary ou de l'une de ces deux
peines seulement, tout membre d’une profession libérale, qui sans droit aura soit directement,
soit par personne interposée, sollicité ou agréé des offres ou promesses, soit sollicité ou reçu
des dons, présents, commissions, escomptes ou primes pour faire ou s’abstenir de faire un
acte dans l’exercice de sa fonction ;
Suivant les cas prévus aux alinéas précédents, sera puni des mêmes peines toute personne
ayant servi d’intermédiaire dans la commission des infractions visées au présent article.
« Article 179 (nouveau) : - Du trafic d’influence
Sera puni d’un emprisonnement de un an à cinq ans et d’une amende de 5 millions de FMG
ou 1 Tapitrisa Ariary à 500 millions de FMG ou 100 Tapitrisa Ariary ou de l’une de ces deux
peines seulement, le fait par quiconque, de solliciter ou d’agréer, directement ou par personne
interposée, des offres, promesses, dons, présents ou avantages quelconques pour abuser de
son influence réelle ou supposée en vue de faire obtenir d’une autorité ou d’une
administration publique des distinctions, décorations, emplois, marchés ou toute autre
décision favorable.
Sera puni des mêmes peines le fait, de céder aux sollicitations prévues à l’alinéa précédent, ou
de proposer, sans droit, directement ou par personne interposée, des offres, promesses, dons,
présents ou avantages quelconques pour qu’une personne abuse de son influence réelle ou
supposée en vue de faire obtenir d’une autorité ou d’une administration publique des
distinctions, emplois, marchés ou toute autre décision favorable.
Sera puni des mêmes peines toute personne ayant servi d’intermédiaire dans la commission
des infractions visées au présent article. »
Article 10. Il est inséré, après l’article 179 , un article numéroté 179.1 ainsi rédigé :
« Article 179.1 (nouveau) : - De l’abus de fonctions
Sera puni de trois mois à un an d’emprisonnement et d’une amende de 500.000 mille de FMG
ou 1 Hetsy Ariary à 5.000.000 de FMG ou 1 Tapitrisa Ariary, ou de l’une de ces deux peines
seulement, le fait par un agent public d’abuser de ses fonctions ou de son poste, c’est à dire
d’accomplir ou de s’abstenir d’accomplir, dans l’exercice de ses fonctions, un acte en
violation des lois afin d’obtenir un avantage indu pour lui-même ou pour une autre personne
ou entité.
Sera puni des mêmes peines toutes personnes ayant servi d’intermédiaire dans la commission
des infractions visées au présent article. »
Article 11. Les dispositions de l’article 180 de la Section II du Chapitre III du Titre premier
du Livre III sont modifiées et complétées comme suit :
« Article 180 (nouveau) : - Des peines accessoires
Dans les cas prévus aux articles 177 et 179, si le coupable est un militaire ou assimilé, il sera
fait application en ce qui concerne la peine d’amende, des dispositions de l’article 200 du
Code de justice du service national. Si le coupable est un officier, il sera en outre puni de la
destitution.
Dans les cas prévus aux articles 174 à 174.3 et 177 à 179 nouveaux inclus, le condamné sera
déclaré incapable d’exercer une fonction publique pour une durée de deux ans au minimum. »
Article 12 – Il est inséré, après l’article 180 de la Section II du Chapitre III du Titre premier
du Livre III, deux articles numérotés 180.1 et 180.2 ainsi rédigés :
« Article 180.1 (nouveau) : des peines complémentaires
Dans tous les cas prévus aux articles 174 à 179 nouveaux inclus, les tribunaux pourront
prononcer à titre de peine complémentaire une ou deux des mesures suivantes :
1°- l’interdiction définitive du territoire ou pour une durée déterminée qui ne peut être
inférieure à deux ans pour tout étranger ;
2°- l’interdiction définitive ou pour une durée déterminée qui ne peut être inférieure à deux
ans d’exercer la profession à l’occasion de laquelle l’infraction a été commise ;
3°- l’interdiction des droits mentionnés à l’article 42 du présent Code pour une durée de deux
à dix ans.
Sans préjudice, le cas échéant des dispositions prévoyant des peines plus sévères, quiconque
contreviendra à l’une des interdictions énumérées au présent article, sera puni d’un
emprisonnement de trois mois à trois ans et d’une amende de 100.000 FMG ou 2 alina Ariary
à 2.000.000 de FMG ou 4 hetsy Ariary. »
« Article 180.2 (nouveau) : - Des exemptions et atténuations de peines
Sauf le cas de récidive en matière de corruption, sera exemptée de peine toute personne,
auteur de corruption active par un ou plusieurs des procédés visés aux articles 177 à 179, qui,
avant toute poursuite, aura révélé l’infraction à l’autorité administrative ou judiciaire et
permis d’identifier les autres personnes en cause.
Hormis le cas prévu à l’alinéa précédent, la peine maximale encourue par toute personne,
auteur ou complice de l’une des infractions prévues aux articles 177 à 179 et 181, qui après
l’engagement de poursuites, aura permis ou facilité l’arrestation des autres personnes en
cause, sera réduite de moitié. En outre, elle sera exemptée des peines accessoires et des peines
complémentaires facultatives prévues aux articles 180 et 180.1.
Sauf dans le cas prévu à l’alinéa premier du présent article, il ne sera jamais fait restitution au
corrupteur des choses par lui livrées, ni de leur valeur. Elles seront confisquées au profit du
Trésor. »
Article 13 – Les dispositions des articles 181, 182 et 183 de la Section II du Chapitre III du
Titre premier du Livre III sont modifiées et complétées comme suit :
« Article 181 (nouveau) : des circonstances aggravantes
Si un juge prononçant en matière criminelle, ou un juré s’est laissé corrompre, soit en faveur
soit au préjudice de l’accusé, il sera puni de la réclusion, outre l’amende ordonnée par l’article
177.
Si un magistrat, un assesseur ou toute personne siégeant dans une formation juridictionnelle,
un administrateur, un arbitre ou un expert nommé soit par une juridiction, soit par les parties,
s’est laissé corrompre, il sera puni d’un emprisonnement de cinq à dix ans, outre l’amende
ordonnée par l’article 177 nouveau. »
« Article 182 (nouveau) : - Du conflit d’intérêt
Un conflit d’intérêt survient lorsque les intérêts privés d’un agent public ou de toute autorité
publique coïncident avec l’intérêt public et sont susceptibles d’influencer l’exercice des
devoirs officiels.
Tout conflit d’intérêt doit être immédiatement déclaré auprès de l’autorité hiérarchique. Le
non-respect de cette obligation sera passible d’un emprisonnement de 6 mois à deux ans et
d’une amende de 500.000 FMG ou 1 hetsy Ariary à 50 millions de FMG ou 10 Tapitrisa
Ariary, ou de l’une de ces deux peines seulement. »
« Article183 (nouveau) : - Des cadeaux
Sera puni d’un emprisonnement de 6 mois à deux ans et d’une amende de 500.000 FMG ou 1
hetsy Ariary à 50 millions de FMG ou 10 Tapitrisa Ariary ou de l’une de ces deux peines
seulement, le fait par un agent public ou toute autorité publique d’accepter un cadeau ou tout
avantage indu d’une personne qu’il sait avoir eu, avoir ou susceptible d’avoir une procédure
ou une transaction dont le traitement présente un lien avec ses fonctions.
Le donateur sera puni des mêmes peines. »
Article 14. – Il est inséré, après l’article 183, deux articles numérotés 183.1 et 183.2 ainsi
rédigés :
« Article 183.1 : - De l’enrichissement illicite
Sera punie d’un emprisonnement de 6 mois à 5 ans et d’une amende de cinquante millions (50
000 000) de FMG ou 10 Tapitrisa Ariary à deux cent millions( 200 000 000) de FMG ou 40
Tapitrisa Ariary, toute personne dépositaire de l’autorité publique ou chargée d’une mission
de service public, toute personne investie d’un mandat public électif, tout dirigeant,
mandataire ou salarié d’entreprise publique , qui ne peut raisonnablement justifier une
augmentation substantielle de son patrimoine par rapport à ses revenus légitimes
Sera punie des mêmes peines toute personne qui aura sciemment détenu des biens et
ressources illicites provenant des personnes ci-dessus visées.
L’enrichissement illicite constitue une infraction continue caractérisée par la détention du
patrimoine ou l’emploi des ressources illicites.
Les preuves de l’origine licite de l’enrichissement ou des ressources pourront être rapportées
par tous moyens.
Toutefois, sera exemptée de toute poursuite sur le fondement du présent article la personne
qui, avant ouverture d’une information ou citation directe aura révélé les faits aux autorités
administratives ou judiciaires et permis l’identification et la condamnation de l’auteur
principal.
La décision de condamnation pourra en outre prononcer la confiscation au profit de l’Etat, des
collectivités publiques, des organismes publics et parapublics de tout ou partie des biens du
condamné jusqu’à concurrence du préjudice subi ».
« Article 183.2 (nouveau) : - Du défaut de déclaration de patrimoine
Sera punie d’un emprisonnement de 6 mois à 5 ans et d’une amende de cinquante millions (50
000 000) de FMG ou 10 Tapitrisa Ariary à deux cent millions( 200 000 000) de FMG ou 40
Tapitrisa Ariary, toute personne assujettie à une déclaration de patrimoine qui, deux mois
après un rappel par voie extra-judiciaire servi à personne, sciemment, n’auront pas fait de
déclaration de leur patrimoine ou auront fait une déclaration incomplète, inexacte ou fausse,
ou formulée de fausses observations, ou qui auront délibérément transgressé les obligations
qui leur sont imposées par la loi et ses textes d’application.
Sera punie d’un emprisonnement de 6 mois à 5 ans et d’une amende de cinquante millions (50
000 000) de FMG ou 10 Tapitrisa Ariary à deux cent millions (200 000 000) ou 40 Tapitrisa
Ariary de FMG, toute personne qui aura divulgué ou publié, de quelque manière que ce soit,
tout ou partie des déclarations ou des observations reçues par l’organisme chargé de recevoir
les déclarations de patrimoine. »
Article 15. – Il est inséré, après l’article 373 de la Section VII du Chapitre premier du Titre II
du Livre III, un article numéroté 373.1 ainsi rédigé :
« Article 373.1 (nouveau) : - De la dénonciation abusive
La dénonciation sur la base de faits inexistants ou ne constituant pas des cas de corruption ou
d’infractions assimilées constitue le délit de dénonciation abusive.
Quiconque aura sciemment, par quelque moyen que ce soit, fait une dénonciation abusive sera
puni d’un emprisonnement de six mois à un an et d’une amende de 500.000 FMG ou 1 hetsy
Ariary à 5 000 000 de FMG ou 1 Tapitrisa Ariary. La peine d’emprisonnement pourra être
portée au double.
Le tribunal pourra en outre ordonner l’insertion du jugement, intégralement ou par extrait,
dans un ou plusieurs journaux, et aux frais du condamné. »
CHAPITRE III
DES EFFETS DES INFRACTIONS DE CORRUPTION
Article 16. - Pourront être saisis, gelés ou confisqués par décision de justice les revenus et
biens illicites provenant de la corruption.
Art. 17 – Tout contrat, licence, permis ou autorisation induit par la corruption est de plein
droit nul et de nul effet.
Toute entreprise titulaire d’un contrat, licence, permis ou autorisation obtenue par la
corruption sera privée du droit de participer dans les marchés publics.
TITRE II
DU CADRE INSTITUTIONNEL
CHAPITRE PREMIER
Du conseil Supérieur de Lutte contre la corruption et du Bureau Indépendant Anti-
Corruption
Article 18. Pour la mise en œuvre de la politique nationale de lutte contre la corruption, il est
mis en place un cadre institutionnel composé de :
- un Conseil Supérieur de Lutte Contre la Corruption (CSLCC)
- un Bureau Indépendant Anti-Corruption (BIANCO)
Article 19. Le Conseil Supérieur de Lutte Contre la Corruption est un organe de conseil du
Bureau Indépendant Anti-Corruption et a pour mission d’assurer la surveillance et le suivi de
la mise en œuvre de la politique et de la stratégie nationale de lutte contre la corruption.
Il doit notamment être consulté sur l’effectivité générale de la stratégie de lutte contre la
corruption, les procédures de fonctionnement, les besoins en ressources humaines et les
conditions générales de recrutement du personnel du Bureau Indépendant Anti-Corruption.
CHAPITRE II
De la garantie de l’indépendance et de l’obligation de rendre compte du Bureau Indépendant
Anti-Corruption
Article 20. Le Bureau Indépendant Anti-Corruption est dirigé par un Directeur Général. IL est
assisté d’un Directeur général adjoint.
L’indépendance du Bureau est garantie par la sécurité de la fonction de ses dirigeants, la
disponibilité de ressources suffisantes et l’autonomie dans les opérations.
Dans l’exercice de sa fonction, le Directeur Général est protégé de toute forme de pression ou
intimidation provenant d’entités politique, économique ou autres.
Le Directeur général est nommé, pour un mandat de 5 ans non renouvelable, par décret du
Président de la République parmi trois candidats proposés par le Conseil Supérieur de Lutte
Contre la Corruption, par la majorité simple d ses membres réunis spécialement à cet effet.
Le Directeur général adjoint est, pour un mandat de 3 ans renouvelable une fois, par décret du
Président de la République parmi deux candidats proposés par le Directeur général.
Il ne peut être mis fin aux fonctions des dirigeants du BIANCO avant l’expiration de leur
mandat qu’en cas de décision de révocation prise à l’issue de plaintes ou dénonciations
déposées et avérées sur l’incapacité ou le comportement indigne ou inapproprié en vertu
d’une recommandation du Conseil Supérieur de Lutte Contre la Corruption délibérant à
l’unanimité de ses membres et présentant un caractère de gravité suffisante.
Avant d’entrer en fonction, le Directeur général et le Directeur général adjoint prêtent serment
devant la Cour Suprême.
La décision de révocation est prononcée par décret du Président de la République.
Les crédits nécessaires à l’accomplissement des missions du BIANCO sont inscrits dans la
Loi de finances.
Article 21. Le Directeur général du Bureau rend compte des résultats de ses activités par le
biais d’un rapport annuel adressé au Président de la République et au Parlement.
La Cour des Comptes est chargée de réaliser un contrôle annuel des comptes du BIANCO.
CHAPITRE III
Mission et pouvoirs
Art.22 Le Bureau Indépendant Anti-Corruption a pour mission de :
1. exploiter les informations et enquêter sur les doléances ou plaintes relatifs aux faits
soupçonnés de corruption et infractions assimilées dont il est saisi ;
2. rechercher dans la législation, les règlements, les procédures et les pratiques
administratives les facteurs de corruption afin de recommander des réformes visant à les
éliminer ;
3. dispenser des conseils pour la prévention de la corruption à toute personne ou organisme
public ou privé et recommander des mesures, notamment d’ordre législatif et réglementaire,
de prévention de la corruption ;
4. éduquer la population sur les dangers de la corruption et la nécessité de la combattre,
mobiliser les soutiens publics ;
5. recueillir et conserver les déclarations de patrimoine des personnes de la vie publique ;
6. saisir le Ministère Public à l’issue de ses investigations des faits susceptibles de constituer
des infractions de corruption ;
7. soumettre aux Comités consultatifs sur les investigations, les faits ne constituant pas des
infractions de corruption et les plaintes non susceptibles d’enquêtes ;
8. sur leur demande, prêter son concours aux autorités judiciaires ;
9. coopérer avec les organismes nationaux, étrangers et internationaux de lutte contre la
corruption et infractions assimilées.
Article 23. Dans le cadre des dispositions du Code de Procédure Pénale et sans préjudice des
pouvoirs dévolus aux officiers de police judiciaire, le Directeur Général est investi des
pouvoirs octroyés aux officiers de police judiciaire.
Par dérogation aux articles 123 à 128 du même code et dans l’exercice de sa mission
d’enquête, il n’est cependant pas soumis au contrôle hiérarchique des Procureurs Généraux et
des officiers supérieurs de police judiciaire. Il peut garder la confidentialité des résultats de
ses investigations jusqu’à la clôture du dossier et sa transmission au Parquet.
A ce titre, il est habilité à constater les infractions de corruption et infractions assimilées, à en
rassembler les preuves, à en rechercher les auteurs et le cas échéant à procéder à une
arrestation.
A cet effet, il peut donner des ordres écrits aux Officiers et Agents du Bureau Indépendant
Anti-Corruption. En cas de besoin, le Directeur Général peut requérir directement le concours
de la force publique.
En tout état de cause les présentes dispositions n’excluent pas toute forme de coopération
avec les différentes entités dotées de pouvoir de police judiciaire
Article 24. - Dans l’exercice de sa fonction le Directeur Général a le pouvoir d’autoriser un
Officier à mener des investigations et des recherches.
Un mandat écrit du Directeur Général est nécessaire pour :
1. accéder et vérifier des données, documents, dossiers sur tout support relatifs à tout service
public de l’Etat, toute collectivité territoriale ou tout établissement public, nonobstant toute
disposition contraire ;
2. s’introduire dans tous locaux et bâtiments publics et requérir tout agent et autorité publics
quel que soit leur rang dans la hiérarchie pour fournir tout renseignement sur l’organisation, le
fonctionnement et les attributions au sein du service et produire toute documentation y
afférente ;
3. examiner et exploiter les informations contenues dans les déclarations de patrimoine ;
4. auditer les comptes sociaux des personnes morales de droit privé et requérir la production
de tout document utile à l’enquête. Le caractère secret ou confidentiel des pièces ne pourra
alors être opposé ;
5. inspecter les comptes en banque ou autres institutions financières du suspect, de son époux
(se), de ses parents ou enfants, et requérir la production de tout document utile à l’enquête. Le
caractère secret ou confidentiel des pièces ne peut alors être opposé ;
6. requérir l’établissement par le suspect d’une déclaration écrite sur les biens lui appartenant
ou en sa possession, ou en celle de ses agents ou associés au cours des trois dernières années
avec des précisions sur la copropriété, l’origine, le prix ou autres, ladite déclaration pourra
servir de preuve à son encontre ;
7. requérir l’établissement par le suspect d’une déclaration écrite sur le mouvement de son
patrimoine au cours des trois dernières années ;
8. requérir de toute personne des éléments d’informations sur la propriété ou la possession
d’un bien et/ou de toute autre information relative à l’investigation, et/ou de produire des
documents en sa possession ou sous son contrôle ;
9. et plus généralement, exercer certaines de ses attributions ou pouvoirs propres dans des
conditions bien déterminées.
Article 25. - Outre le cas de flagrance, l’Officier peut procéder à une perquisition
conformément aux dispositions du Code de Procédure Pénale. Dans ce cadre, tous papiers,
documents, objets ou substances pouvant servir de pièces à conviction, ainsi que tous objets,
valeurs ou marchandises liées aux actes de corruption et infractions assimilées peuvent être
saisis et scellés.
Il peut relever des empreintes digitales, prendre toutes photos, et généralement effectuer tout
procédé qu’il estime utile à la constatation d’une infraction.
Article 26. - Sur autorisation expresse et écrite du Directeur Général un Officier peut procéder
à l’arrestation immédiate d’un suspect pour les besoins de l’investigation.
L’Officier à ce titre dispose des pouvoirs et moyens nécessaires à l’arrestation et a le droit de
requérir directement le concours de la force publique pour l'exécution de sa mission.
Le suspect arrêté doit être conduit dans les locaux du Bureau Indépendant Anti- Corruption ou
de la police pour y être interrogé. Dans tous les cas, les textes de loi relatifs à la garde à vue et
aux droits de la défense doivent être respectés.
Article 27.- Tout refus ou empêchement portés aux pouvoirs d’investigation du Directeur
Général dans l’exercice de ses fonctions est considéré comme une entrave au bon
fonctionnement de la justice et qualifiée à ce titre comme une infraction, punie d’un
emprisonnement d’un mois à trois ans et d’une amende de 250 000 FMG ou 5 alina Ariary à 1
000 000 de FMG ou 2 hetsy Ariary ou l’une de ces deux peines seulement.
Il en est de même pour toute falsification de documents.
Toute infraction à l’alinéa 2, 1° et 2° de l’article 11 sera considérée, lorsqu’elle émane d’un
agent public, comme une faute détachable de la fonction et pourra, en conséquence, engager
la responsabilité personnelle de l’agent.
Article 28. - Le Directeur Général peut demander la délivrance d’une ordonnance de saisie
conservatoire aux fins d’empêcher un suspect de disposer ses biens jusqu’à l’issue de la
procédure.
Tout détournement de biens saisis sera puni des peines portées en l’article 406 du code pénal.
Article 29. - Le Directeur Général peut requérir une interdiction de sortie du territoire à tout
suspect auprès des autorités compétentes.
A ce titre tout ou partie des documents de voyage peuvent faire l’objet d’une confiscation.
Article 30. - Le Directeur Général peut demander aux autorités compétentes le pouvoir de
procéder à l’interception des communications et télécommunications des suspects.
CHAPITRE IV
De l’obligation de respect de la confidentialité et du secret
Article 31. - Tout le personnel du Bureau Indépendant Anti- Corruption et de ses branches
territoriales sont tenus de préserver la confidentialité et le secret relatifs au fonctionnement
interne et aux investigations menées par le Bureau.
Hors les cas où la loi les oblige ou les autorise à se porter dénonciateurs, tout membre du
Bureau Indépendant Anti- Corruption et de ses branches territoriales qui aura révélé tout ou
partie de ces informations confidentielles ou de ces secrets sera puni d’une peine
d’emprisonnement de cinq à dix ans et d’une amende de 5 millions de FMG ou 1 Tapitrisa
Ariary à 100 millions de FMG ou 20 Tapitrisa Ariary.
Les anciens membres du Bureau Indépendant Anti- Corruption sont tenus à cette obligation
de confidentialité et de secret. Toute violation de cette obligation constitue une infraction
passible des peines prévues à l’alinéa 2 ci-dessus.
Sera puni d’une peine d’emprisonnement de deux à cinq ans et d’une amende de 1 million de
FMG ou 2 hetsy Ariary à 20 millions de FMG ou 4 Tapitrisa Ariary toute personne qui aura :
- révélé l’identité ou tous renseignements pouvant conduire à l’identification d’une personne
faisant encore l’objet d’une enquête au sein du Bureau, sauf les cas des personnes recherchées
en vertu d’un mandat d’arrêt ou frappées d’interdiction de sortie du territoire ;
- révélé tous renseignements pouvant porter atteinte à l’intégrité d’une investigation conduite
par le Bureau.
CHAPITRE V
De la protection des dénonciateurs et des témoins
Article 32. - Le Directeur Général veille à ce que :
a) l’identité des personnes en cause dans le cadre d’une dénonciation soit protégée,
notamment celle du ou des dénonciateurs, des témoins et de l’auteur présumé de l’acte de
corruption ;
b) les mécanismes visant à assurer la protection de l’information recueillie et liée à une
dénonciation soient mis en place.
Article 33. - Au cours d’un procès civil ou pénal, le témoin d’une affaire de corruption ne
peut être contraint de révéler le nom et l’adresse d’un dénonciateur ou d’un informateur du
Bureau Indépendant Anti- Corruption ni de répondre à des questions permettant d’identifier le
nom ou l’adresse d’un dénonciateur ou d’un informateur du Bureau Indépendant Anti-
Corruption lorsque le dénonciateur ou l’informateur lui-même n’est pas cité en tant que
témoin dans cette procédure.
Si après une investigation complète de l’affaire, il ressort que les déclarations du dénonciateur
sont fausses ou ne reflètent pas la vérité, ou que la justice ne peut se prononcer sans que
l’identité du dénonciateur ou de l’informateur ne soit révélée, le tribunal peut lever
l’interdiction du précédent alinéa.
Article 34. - Il est interdit d’exercer des représailles contre un dénonciateur ou un témoin.
Article 35. - Le dénonciateur ou le témoin, qui s’estime victime de représailles, peut déposer
une plainte écrite auprès du Bureau Indépendant Anti- Corruption.
Sur réception d’une telle plainte, le Bureau Indépendant Anti- Corruption peut aider les
parties à régler le litige ou à l’instruire. S’il constate que le plaignant a été victime de
représailles, il saisit la juridiction compétente et lui transmet le résultat de ses investigations.
La juridiction compétente peut, selon les cas, enjoindre à l’administration ou l’employeur
concerné, de prendre en faveur de la victime toutes les mesures nécessaires pour :
a) la réintégrer à son poste de travail ;
b) lui verser une indemnité équivalente au plus à la rémunération qui lui aurait été payée en
cas de suspension de solde ;
c) annuler toute mesure disciplinaire ou autre prise à son encontre. Si elle est un agent public,
lui payer une indemnité équivalente au plus à la sanction pécuniaire ou autre qui lui a été
infligée ;
d) lui accorder le remboursement des dépenses et pertes financières découlant directement des
représailles ;
e) faire cesser toute autre forme de représailles.
TITRE III
DISPOSITIONS FINALES
Article 36. - Le Bureau Indépendant Anti- Corruption a compétence pour connaître des faits
soupçonnés de corruption et infractions assimilées commis à compter de l’entrée en vigueur
de la présente loi.
Article 37. - Des textes réglementaires préciseront en tant que de besoin les modalités
d’application de la présente loi.
Article 38. - La présente loi sera publiée au journal officiel de la République.
Elle sera exécutée comme loi de l’Etat.
Auteur: RAKOTONIRINA Tahina Xavier
Titre: La corruption dans le PED, causes et impacts sur l’économie: cas de Madagascar
Nombres de pages: 48
Tableau : 01 Figure : 01 Annexe : 01

Contact : 034 66 676 47


Adresse de l’auteur : Lot IB 58 Andoharanofotsy TANA 102
Résume
La corruption est un des maux économiques, elle est présent dans tous les secteurs
d’activités aussi bien privé que public. La corruption se manifeste sous différentes
formes comme le fraude, le favoritisme, le dessous du table, l’extorsion, le détournement de
fonds etc. Les causes qui poussent les gens à pratiquer la corruption sont nombreuses : la
méconnaissance des lois sur le plan moral. Les causes d’ordre administratif sont la lourdeur
administrative, la complexité et les couts très élevés des procédures ainsi que la concentration
des activités. Sur le plan économique, la pauvreté est la source de la corruption. Nous avons
l’habitude de prendre de contrepartie financière pour n’importe quelle prestation. Et
l’habitude est une seconde nature. Donc nous sommes dans la corruption. La corruption
présente des conséquences négatives sur l’économie. Sur le plan administratif : elle rend
l’administration publique discrédible. Au niveau de la société, la corruption favorise la justice
privée, la vengeance personnelle, ainsi que l’arbitrage : mieux vaut un mauvais arrangement
qu’un bon procès. Elle favorise l’exclusion et l’inégalité sociale. Sur le plan économique elle
entraine une manque à gagner de l’Etat : en matière de recette dans les régies financières
(centre fiscaux et bureau de douane). En matière de dépenses, surcout ou surfacturation pour y
incorporer le cout de la corruption qui provoque de déficit de la balance de paiement. Elle
provoque une mauvaise allocation des ressources : la corruption influence les décisions
concernant les choix des projets et favorise le secteur informel, la fraude et l’évasion fiscale.
Elle perturbe le mécanisme du marché, il n’a pas de concurrences sur le marché qui entraine
une démotivation des opérateurs économiques honnêtes sources de récession économique. La
corruption rend l’investissement faible aussi bien public que l’IDE car le climat des affaires
est dégradé par la corruption. Cela provoque de pertes d’emploi, source de chômage. A
Madagascar, certes le BIANCO existe et que la grande ile a la volonté politique de lutter
contre ce fléau mais les résultats obtenus sont faibles, l’IPC est non satisfaisant. Ainsi il est
nécessaire de renforcer la sensibilation et l’éducation et d’adopter une politique
interministérielle.
Mots-clés : Corruption, croissance économique, pauvreté, investissement, pot-de-vin,
gouvernance, fonctionnaires.
Encadreur: Docteur RAMANANTSEHENO Domoina

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