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AFPEC

Académie de Formation et de Perfectionnement des Cadres


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Retranscription de l’intervention faite par Monsieur Jean Amax ANTOINE le 15


décembre 2023 au nom de de l’Inspection Générale des Finances (IGF), au Forum
Anticorruption de la Chaire de Gouvernance de l’AFPEC.

Mesdames et Messieurs, distingués invités, il y a qui un adage qui dit que la corruption est
comme une terre meurtrie et sereine et au regard silencieusement les fondements de la
société. Aujourd’hui nous allons explorer ensemble le monde de la transparence les
fondements de la société, de la justice et de la responsabilité financière. Imaginez un instant
que nous possédons une lampe torche puissante capable de dissiper les ombres de la
corruption qui obscurcissent nos institutions, cette lampe torche c’est l’Inspection Générale
des Finances.

Notre lutte éclairée dans la lutte acharnée dans la lutte contre la corruption accrochez-vous et
où chaque détail compte car la lutte contre la corruption n'est pas simplement une obligation
c'est une nécessité pour forger un avenir plus juste et équilibré. Dans le cadre de cette
présentation nous avons objectif de souligner d'une part, l'importance de la lutte contre la
corruption et les mesures qui peuvent être prises pour la prévenir. D’autre part, cette
présentation va mettre en évidence le rôle essentiel de l'Inspection Générale des Finances en
tant qu'institution d'audit interne dans la lutte contre la corruption. Nous allons essayer de
passer à travers ce plan, nous n’allons pas nous attarder trop là-dessus, nous allons voir la
définition de la corruption, la lutte contre la corruption et tout ce qui s’y rattache ; ensuite
pour parler de l’Inspection Générale des Finances.

C’est quoi la corruption ? Il y a une institution appelée ACFE, (Association of Certified


Fraud Examiners) qui définit la corruption comme l’un des trois grands aspects de ce qu’on
appelle la fraude occupationnelle en fait ou fraude interne. Donc, après la corruption nous
allons trouver en fait dans les deux autres catégories en fait le détournement d'actif et un autre
aspect qui est effet de la fraude aux états financiers, donc pour l’ACFE, la corruption
regrouperait le conflit d’intérêts, la subornation et les prix égal d’intérêt et l'extorsion
économique, donc ce sont ces quatre aspects que l'on retrouverait dans le concept de

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corruption pour l’ACFE. Et, la corruption en fait vous le savez tous dans les présentations
antérieures que la corruption est l’abus de pouvoir à des fins personnelles. Elle sape la
confiance et érode les services publics et entrave la croissance économique et aussi c'est pas
un fléau qui ne touche pas que les pays sous-développés, mais elle touche à la fois les pays
développés et les pays en développement. Comme de fait vous l'avez dit c'est juste une
rentrée en matières avant de passer à l’Inspection Générale des finances et comme effet de la
corruption nous pouvons retrouver la perte des ressources, augmente la pauvreté et les
inégalités, affaiblir les structures et sape la démocratie, la corruption réduit l’investissement
étranger et le développement économique. Mais pourquoi on doit lutter contre la corruption ?
On doit lutter contre la corruption parce que la lutte contre la corruption améliore les services
publics, la qualité de vie parce que nous avons beaucoup plus de ressources pour les services
qui doivent être offerts à la population et favorise la confiance dans les institutions et renforce
la démocratie. La lutte contre la corruption également favorise la transparence, la
responsabilisation et la bonne gouvernance, elle assure une concurrence loyale et l’égalité des
chances pour tous.

Mesures de prévention contre la corruption

Pour lutter contre la corruption comme je l'avais dit tantôt, la corruption est l'une des grandes
catégories de fraude et pour qu’il y ait fraude, pour qu’il y ait corruption et fraude, par
ricochet, il y a un scientifique qui a, en fait édité une triangle et dans cette triangle, pour qu'il
ait corruption il faut qu'il y ait trois éléments fondamentaux : il faut qu'il y ait pression sur
une personne, la rationalisation en fait la pression la personne doit surement vivre au-dessus
de ses moyens la rationalisation elle pourrait être en mesure de se justifier par rapport à ce
qu'elle a fait à la corruption et aussi il y a ce qu'on appelle l'opportunité, la personne doit
pouvoir trouver le moyen de faire l'acte illégal. Donc s'il n'y a pas de moyen la personne ne
pourra pas commettre d'acte de corruption donc il faut renforcer les mécanismes de
responsabilisation et d’encourager la participation citoyenne et la dénonciation parce que
quand on dénonce les gens ne vont plus faire et ne vont plus commettre d’actes illégaux,
mettre en application des lois anticorruption strictes pour la transparence des parties
gouvernementales et commerciales, renforcer la coopération internationale et les efforts de
lutte contre la corruption. Mais, est-ce qu'il y a des structures qui est-ce qu'il y a des pays et
même des nations qui sont parvenus à la lutte contre la corruption même quand il n'y aurait
pas mais il y a des « success stories » des réussites et malheureusement je n'aurais pas le
temps de vous parler de ces cas on peut toujours en parler après mais il y a la commission

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indépendante de lutte contre la corruption Hong Kong qui est un exemple de structure ayant
parvenu à réduire considérablement la corruption dans le pays. Il y a les systèmes
d'administration en ligne de l’Estonie, l’Estonie a numérisé tout son service et la
numérisation a favorisé une diminution je dirais considérable de la corruption et l’Etat de
Droit fort du Botswana, et il y a aussi les pratiques de gouvernance transparente de la Suède
qui servent comme exemple aux autres nations et aussi la politique de tolérance zéro de
Singapour à l’égard de la corruption, s’il y a des questions là-dessus je pourrais les répondre
après.

Et maintenant, l’Inspection Générale des Finances et la lutte contre corruption. C’est quoi
l’Inspection Générale des Finances ? L’IGF, c’est une structure techniquement déconcentrée
du Ministère de l’Economie et des Finances, créée par le décret du 17 mars 2006, mais elle a
commencé à fonctionner réellement en août 2008 et il y a l’arrêté du 14 décembre 2005 qui
établit les statuts particuliers de l’IFG, entre autres, des comptables publics et des contrôleurs
financiers. La mission de l’IGF c’est de vérifier, contrôler, assurer l’Audit technique
financier, administratif et comptable sur l’ensemble de l’Administration publique nationale.
L’IGF peut intervenir partout et même une structure privée qui a bénéficié de subvention
étatique l’IGF peut intervenir sur ces structures. Donc, autres missions que l’IGF a réalisées.

Pour réaliser ces missions, l’IGF en fait, se positionne sur des valeurs :
l’intégrité, l’indépendance, la compétence, la probité et la diversité. Donc ce sont des valeurs
qui guident l’Inspection Générale des Finances dans le cadre de son travail. Et déjà, entre
2008 à 2022, des exercices passés, l’IGF a réalisé diverses missions, avis, contre assistance.
Nous avons en partie 16 au total des missions internes à l'IGF, parce que l’IGF qui intervient
sur l'administration publique nationale a aussi une structure à l’interne qui intervient sur
l’IGF également, qui est l’UCAI dont je suis le responsable et dans le secteur éducatif et
subvention l’IGF a réalisé huit interventions entre 2008 et 2022, dans les recettes et les fonds
publics 17, mais dans les structures centrales 20 interventions. Et toutefois, il nous reste
d’autres champs à explorer, bon malheureusement nous n'avons pas un grand nombre de
personnel ça nous empêche d'explorer tous les champs de compétences de l’IGF. Donc, il
nous reste les fonds de concours, les collectivités territoriales, les politiques publiques, la
dette publique et les concessions publiques. Donc, vous pouvez voir dans ce graphe que l’IGF
a déjà couvert près de 80% ou du moins 70% de son champ d’activité.

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Maintenant, quel est le rôle de l’IGF par rapport à la corruption ? Toutes les structures
étatiques à un niveau ou à un autre interviennent dans lutte contre la corruption, dans son cas
l’IGF intervient pour identifier les risques de corruption. Donc, vous le savez déjà mieux que
moi un problème identifié est à moitié résolu donc on identifiant les résolutions des
corruptions l’IGF a déjà fait 50 % du chemin. Donc prévenir les fraudes et les manifestations
également et évaluer l’efficacité des contrôles internes des structures.

Là maintenant, dans le cadre de cette présentation nous avions à identifier dix (10) problèmes
de corruption et proposer des solutions. Dans le cadre de ces interventions, l'IGF a identifié
des problèmes que ce soit au niveau des structures centrales, des organismes autonomes, des
collectivités donc là nous allons présenter environ 10 constats que nous avons faits sur ces
structures qui s'apparentent à des problèmes pouvant favoriser la corruption.

Lorsque nous regardons les missions que nous avons faites dans les structures centrales et
déconcentrées des ministères, l’IGF nous avons vu une absence d’un plan opérationnel qui
handicape toute velléité d'action structurante coordonnée et cohérente. Donc, au niveau des
structures, des ministères et des structures techniques déconcentrées, il n'y a pas en général
de plan opérationnel. Et s'il n'y a pas de plan opérationnel, il n'y a pas de lignes directrices, et
là chacun peut faire ce qu'il veut et ça peut conduire à la corruption. Et à ce niveau l’IGF a
proposé à ces structures de préparer, de formaliser et de vulgariser un plan communicationnel
charpenté en plan d'action suivant la vision stratégique avec des objectifs définis relatifs au
plan de politique globale.

Le gouvernement a un plan de politique stratégique général, mais de ce plan chaque ministère


devrait avoir un plan opérationnel qui en fait si on met tous ces plans opérationnels ça devrait
conduire à la concrétisation de la politique générale du gouvernement. Quand, il y a une
absence de manuel de procédure qui occasionne des situations confuses dans la hiérarchie,
l'exécution des tâches et souvent conflictuel entre les différents responsables, à ce niveau
l’IGF a proposé de doter les ministères de manuels de procédure pour une meilleure
définition de la communication organisationnelle ; et de revoir la répartition des tâches au
niveau des différentes structures en tenant compte des fonctions incompatibles.

L’IGF a également remarqué des faiblesses dans le suivi, la supervision et la coordination des
activités par les responsables qui est due à une mauvaise organisation de certain bureau au
niveau des ministères. Là, c’est au niveau de l’économie. Donc l’IGF a proposé de réaliser
une organisation plus méthodique des bureaux, les différents services des ministères et

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comme quatrième problème qu'on a relevé une absence de référence légale établissant la
collecte et la tarification des recettes non budgétisées, c'est au niveau des recettes internes de
l'État qui ne sont pas budgétisées, la formaliser, c’est-à-dire les informations les opérations de
collecte et l'utilisation de ces fonds c'est ce qu’à proposer l'IGF. Et aussi, il y a une absence
de procédure définie pour la perception et l'utilisation des recettes budgétisées, parce que ces
recettes peuvent utiliser partout et à travers puisqu’elles ne sont pas budgétisées, pour ces
structures, on a prévenu qu’il faut prévoir des matériels de perception sécurisés et dans la
mesure du possible standardisé pour la collecte des recettes non budgétisées.

Et aussi, ces recettes qui ne sont pas budgétisées ne sont pas transmises systématiquement au
Trésor Public, alors que ce sont des fonds du trésor public, et à ce niveau nous avons proposé
d'établir des modalités de transfert systématique des recettes non budgétisées. Et aussi, l’IGF
a constaté qu’il y a comme septième problème une faiblesse des moyens logistiques et
humains contournant la collecte des fonds de certaines structures notamment dans les villes
de province, certes, à Port-au-Prince, dans les CDI qui sont plus grand il y a des succursales
de la BRH ou de la BNC qui perçoivent les fonds mais dans les zones les plus reculées, ces
succursales n’existent pas. Donc ça occasionne cette faiblesse-là, donc il faudrait former les
ressources humaines impliquées dans la collecte, la gestion des fonds notamment les greffiers
parce que l’appareil judicaire génère aussi des fonds et des matériel logistiques nécessaires.

Comme huitième problème nous pouvons amener à la corruption, l’IGF a remarqué


l'inexistence d'un document de programme permettant de piloter et d'évaluer les programmes
ça c'est dans le secteur de l'éducation parce que les missions que l’IGF réalise sont regroupées
par champ, et dans chaque champ il y a des constats transversaux et ces constats apparaissent
dans chaque mission que l’IGF a réalisée. Et à ce niveau, l’IGF a proposé d'élaborer et de
divulguer les documents de programme ainsi que les manuels de procédure y relatifs et aussi
des faiblesses, il existe des faiblesses dans la gestion administrative et comptable des
programmes. L’IGF a proposé de renforcer l'administration des programmes pour le secteur
éducatif et de mettre en place des comités de pilotage et des programmes.

Et comme dixième problème pouvant conduire à la corruption, nous avons constaté que
l’existence dans des contrats d’éléments impliquant des mécanismes de contrôles. Et dès
qu’il n’y pas de contrôle, l’inexistence de contrôle interne et là, il y a de contrôle donc c'est
pour cela que l’IGF a proposé de renforcer le contenu des contrats par l'inspection d’éléments
favorisant le suivi et la vérification des clauses du contrat. Mais, est-ce que l’IGF peut

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réaliser ce travail toute seule ? Non, c'est pour cela que dans une dynamique de synergie entre
les institutions de contrôle du pays, parce que je vous l'avais dit tantôt que l'IGF intervient
beaucoup plus dans l'aspect opportunité pour la corruption parce que pour qu’il y ait
corruption je vous l'avais dit il y a trois aspects à prendre en compte : la pression, le besoin
pour la personne de faire la corruption, mais il y a aussi l’opportunité. Parce que le besoin
peut être là, mais si l’opportunité ne se présente pas la personne ne pourra pas poser l'acte de
corruption. Et après avoir posé cet acte, il faut que la personne soit en mesure de justifier son
acte, « aaaa yo p ap wè m 25 goud senpman m pran, 10 goud, yo pa peye m ase pou sa, si m
pran sa, ça ne dérange pas ». Donc, ça c’est la justification mais l'IGF intervient, l’IGF ainsi
que d’autres institutions de contrôles interviennent dans l’opportunité donc on essaie de les
colmater les brèches afin que même quand il y aurait besoin mais que l'acte ne puisse pas se
produire.

Donc, dans cette dynamique de synergie des institutions de contrôles l’IGF a réalisé ce
schéma qui présente l'architecture de contrôle de l'administration publique haïtienne. À ce
niveau vous pouvez voir en fait l’ensemble des institutions de contrôle, j’espère que ce
graphe est exhaustif donc qui interviennent dans le contrôle de la gestion publique et vous
pouvez voir l’IGF dans le contrôle administratif au milieu et à côté de l’IGF vous voir la
CNMP, la Douane et comme la Cour (CSCCA) vous l'a dit tantôt la cour est à cheval sur le
contrôle administratif et le contrôle juridictionnel. Il y a le contrôle parlementaire qui est
réalisé par la Chambre des députés et le Sénat, donc il faut que chaque institution fasse son
travail mais aussi travail de concert parce que la lutte contre la corruption doit être un
programme. Ça ne peut pas se réaliser de façon aléatoire ou chaque institution séparément
mais toutes les institutions, les citoyens aussi parce que il y a le contrôle citoyen qui est très
important, doivent se mettre ensemble pour dire qu'on va lutter contre la corruption.

C’est cette synergie tant recherchée par l’IGF sur laquelle l’IGF a déjà entrepris plusieurs
actions. Donc, ça va aider vraiment à lutter contre la corruption dans le pays.

En conclusion, j'espère que je suis encore dans le temps, en conclusion, mesdames


messieurs vous avez vu avec moi l'IGF est au cœur de la lutte contre la corruption ; l'IGF
comme je vous l'avais dit au début se tient comme le gardien vigilant de ces valeurs. Elle
éclaire le chemin vers un avenir où la confiance la responsabilité et la justice prévale alors
que nous allons clôturer cette présentation, je vous invite à ne pas oublier que la lutte contre
la corruption est un effort collectif nécessitant l'engagement de chacun. Et ensemble avec

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l’IGF en première ligne, nous serons armés pour défendre l'intégrité financière, promouvoir
la transparence et construire un avenir où la probité est la norme ; et la diversité est célébrée.

Merci de votre attention. Et souvenez-vous que, chaque action compte dans cette quête
continue pour un monde plus éthique et plus équitable. Merci.

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