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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

FACULTE DE DROIT, D’ECONOMIE, DE GESTION ET DE SOCIOLOGIE


DEPARTEMENT GESTION

OPTION : FINANCES ET COMPTABILITE

MEMOIRE DE FIN D’ETUDES EN VUE DE L’OBTENTION DU DIPLOME


DE MAITRISE EN GESTION

THEME :

LA GESTION DES RISQUES AU NIVEAU DE


L’OCTROI DE CREDIT AGRICOLE : CAS DE LA
BOA-MADAGASCAR

Présenté par :
RAKOTOVAZAHA Tendry Koloina
Sous l’encadrement de:

Monsieur RANDRIAMIHARISOA Mamy Alfa, Enseignant chercheur au Département


Gestion

Année Universitaire : 2012-2013

Date de soutenance : 16 Décembre 2013


i

Remerciements

Le présent Mémoire n’aurait pu se faire sans l’inestimable concours d’un certain nombre de
personnes. Nous remercions d’abord Dieu, le créateur, pour sa bénédiction, de nous
accompagnons tout au long de notre vie ; de nous accordons sa protection et sa grâce divine ;
de nous octroyons la santé ; courage et volonté tout au long de ces années académiques. Il
nous a aussi guidés pour mener à bien ce Mémoire.
Nous voudrions adresser nos vifs remerciements à :

o Monsieur RAMANOELINA Panja Armand Réné, Professeur titulaire, Président de


l’Université d’Antananarivo ;
o Monsieur RAKOTO David Maitre de conférences, Doyen de la Faculté de Droit ; de
l’Economie ; de la Gestion et de la Sociologie ;
o Monsieur ANDRIAMASIMANANA Origène Olivier, Maitre de conférences, chef de
Département Gestion ;
o Madame ANDRIANALY Saholiarimanana Professeur, Directeur du Centre d’Etudes
et de Recherche en Gestion ;
o Monsieur RANDRIAMIHARISOA Mamy Alfa, Enseignant chercheur au
Département Gestion, mon encadreur pédagogique pour ses précieuses aides et
conseils durant la préparation de ce présent Mémoire.
Nos sincères remerciements au corps enseignants de l’Université d’ Antananarivo,
pour leur dévouement dans l’éducation et dans l’enseignement durant les quatre années que
nous avons passé à la Faculté.

Nous adressons aussi nos vifs remerciements envers :

o Monsieur Jean Jacques CHUK HEN SHUN, Directeur Délégué à la MicroFinance de


la BOA-Madagascar ;
o A tous les membres du personnel de la Direction de la MicroFinance à la BOA-
Madagascar pour leur collaboration et leur encouragement.
Sans oublier nos parents pour leur soutien moral et financier durant ces quatre années
d’études et durant ce stage ainsi que toutes les personnes qui ont apportés de près ou de loin,
leur soutien et leur aide tout au long de la réalisation de ce travail.
ii

SOMMAIRE
LISTE DES ABREVIATIONS
LISTE DES TABLEAUX ET DES FIGURES
INTRODUCTION
PARTIE I : MATERIELS ET METHODES
CHAPITRE I : MATERIELS
Section 1 : Justification de la zone d’étude
Section 2 : Evaluation et analyse du risque du crédit (cadre théorique)
CHAPITRE II : METHODE
Section 1 : Collecte d’information
Section 2 : Outil d’analyse FFOM
PARTIE II : RESULTATS
CHAPITRE I : L’OCTROI DE CREDIT
Section 1 : Le traitement du dossier
Section 2 : Le financement de la riziculture
CHAPITRE II : LE SUIVI ET LE RECOUVREMENT DES CREANCES
Section 1 : Le suivi de la bonne utilisation des fonds octroyés
Section 2 : Le recouvrement
PARTIE III : DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
CHAPITRE I : ANALYSE SWOT DES RESULTATS
Section 1 : Analyse SWOT de l’octroi de crédit
Section 2 : Vérification et interprétation des résultats
CHAPITRE II : PROPOSITIONS DE SOLUTIONS ET RECOMMANDATIONS
Section 1 : Propositions de solutions
Section 2 : Recommandations
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
TABLE DES MATIERES
iii

LISTE DES ABREVIATIONS

ACCS : Association de Crédit à Caution Solidaire

AGEPMF : Agence d’Exécution du Projet MicroFinance

AGOA : African Growth and Opportunity Act

AMP : Autorisation de Mise en Place

BOA : Bank Of Africa

BNI : Banque Nationale de l’Industrie

BTM : Bankin’ny Tantsaha Mpamokatra

CAAR : Critères d’Acceptation des Actifs Risqués

CECAM : Caisse d’Epargne et de Crédit Mutuels

CEM : Caisse d’Epargne de Madagascar

CIN : Carte d’Identité Nationale

DMF : Direction de la MicroFinance

DDMF : Direction Déléguée chargée de la MicroFinance

FIDA : Fonds International de Développement Agricoles

FGE : Fonds de Garantie Externe

FGM : Fonds de Garantie Mutualiste

GAB : Guichet Automatique Bancaire

GCV : Grenier Communautaires Villageois

IDH : Indicateur de Développement Humain


iv

IFD : Institutions Financières Décentralisés

IMF : Institutions de MicroFinance

OTIV : Ombona-Tahiry Ifampisamborana Vola

PNB : Produit Net Bancaire

PNM : Projet National Maïs

PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

SIPEM : Société d’Investissement pour la Promotions des Entreprises à


Madagascar

SWOT : Strengths-Weaknesses-Opportunities-Threats

TIAVO : Tahiry Ifamonjena Amin’ny Vola

UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest Africaine

USAID : United States Agency of International Development


v

LISTE DES TABLEAUX

• Tableau n°1: Fiche technique, page 2


• Tableau n°2: Evolution du capital social de la BOA-Madagascar, page 3
• Tableau n°3 : Répartition du capital, page 3
• Tableau n°4 : Les garanties usuelles, page 15
• Tableau n°5 : Logique d’analyse SWOT, page 28
• Tableau n°6 : Montant du crédit en fonction de la superficie mise en valeur, page 35
• Tableau n°7 : Statistique de l’octroi de crédit agricole, page 37
• Tableau n°8 : Tableau de suivi et de vérification, page 41
• Tableau n°9 : Analyse SWOT du processus, page 49

LISTES DES FIGURES

• Figure n°1 : le processus de déblocage, page 33

LISTES DES ENCADRES

• Encadré n°1 : Détermination de la date d’échéance


• Encadré n°2 : Illustration du cas de l’association MIAVOTRA
1

INTRODUCTION
Divers facteurs sont à l’origine du recul de l’économie d’un pays : politique, social et culturel.
Une régression de l’économie a, en général, des impacts sur le niveau de vie de la population
et accroît la pauvreté. Madagascar, un des pays en voie de développement dans le monde, est
longtemps apparu comme une île riche de promesses au large de l’Afrique. Malheureusement,
il est encore aujourd’hui dans un état de grande pauvreté. Selon l’échelle du développement
humain mondial, Madagascar occupe 135e rang sur 192 pays en termes d’IDH (Indicateur de
Développement Humain). Multiples sont les raisons de cette pauvreté comme, l’inflation de la
monnaie, Ariary, par exemple, qui est due essentiellement à la détaxation de produits
électroménagers, voitures utilitaires, machines industrielles etc.

Compte tenue de la crise politique qui persiste actuellement à Madagascar, l’économie en


général sur le plan national, n’arrête pas d’en subir les conséquences néfastes, et par suite, de
s’affaiblir. En effet, de nombreuses sociétés et entreprises sont acculées à prendre la
malheureuse décision de cessation d’activités, décision qui visent particulièrement les Petites
et Moyennes entreprises ; et Petites et Moyennes industrielles. Le taux de chômage ne cesse
d’augmenter et pourtant ce ne sont pas les projets qui manquent. Néanmoins, nous constatons
dans certains cas, que des sociétés ou entreprises soumises à de fortes obligations de résultats,
sont amenées à fournir d’énormes efforts, et parviennent tout de même à survivre sur le
marché. Pour ce faire, chacun des dirigeants a certainement fait preuve d’extrême
persévérance pour chercher par tous les moyens les solutions les plus efficaces.

Les crises politiques, notamment celle qui s’est déroulée en 2002 et évidement celle de cette
année. La première a suscité, entre autres, la hausse des produits de première nécessité à cause
de la mise en place des différents barrages bloquant les échanges avec la capitale. Quant à la
crise actuelle, elle est à la source de la destruction de beaucoup d’entreprises et à la perte de
plusieurs milliers d’emplois. Madagascar fait partie de ces pays dont l’économie est en nette
régression du fait de cette crise politique qui prévaut actuellement. Tous les secteurs
économiques sont touchés par cette crise :

• Dans le secteur primaire, les agriculteurs et éleveurs abandonnent leurs activités faute de
financement ;
• Dans le secteur industriel, l’exclusion de l’AGOA, en particulier, a amené les industriels
des zones franches à se délocaliser dans d’autres pays politiquement plus stables ;
2

• Quant au secteur tertiaire, le départ massif des entreprises franches ce amplifié le chômage
et a paradoxalement fait proliférer les petits activités informelles. Toutefois, celles-ci sont
généralement vouées à l’échec du fait de l’insuffisance du pouvoir d’achat des
consommateurs, font face à des problèmes de trésorerie et de rentabilité et par conséquent,
de solvabilité et de pérennité.

Les acteurs économiques ont besoins de coup de pouce afin de maintenir leur activité ou
pouvoir se lancer dans des projets de développement. La majorité est amenée à recourir à des
financements externes afin de renforcer la structure et soutenir l’activité.

Les banques et les institutions de microfinance peuvent profiter de ces situations mais
encourent en même temps d’important risques d’insolvabilités de leur client, qui
impacteraient sur leur rentabilités.

Le monde de la microfinance a considérablement progressé. Le développement des offres de


services financiers et des formations, l’étroite collaboration entre les divers acteurs nationaux
ou internationaux, l’importance des moyens mis en œuvres font que cette progression s’est
encore fortement accélérée. La microfinance à Madagascar connaît une dynamique
d’évolution avec la politique actuelle de l’Etat, le libre marché et la responsabilisation des
différents acteurs.

Bien que l’effet microfinance ait d’ores et déjà un impact positif sur les revenus et la qualité
de vie de beaucoup de personnes dans le pays, une grande majorité d’entre elle demeure
encore sans accès à certains services financiers parmi lesquels le crédit, l’épargne, l’assurance
ou le transfert d’argent. Il a déjà été démontré qu’un meilleur accès à ces services permettrait
d’augmenter leur niveau de vie et leur donnerait les moyens de mieux gérer leur vie au
quotidien.

Chaque institution financière a ses propres manières et armes pour développer la microfinance
à Madagascar. Pourtant cela ne mène pas forcement à la réussite et/ou à l’atteinte des objectifs
fixés. Une question se pose donc : comment gère-t-on les risques au niveau de l’octroi de
crédit ?

Nous avons alors choisi comme thème « LA GESTION DES RISQUES AU NIVEAU DE
L’OCTROI DE CREDIT AGRICOLE : cas de la BOA-MADAGASCAR », car il est plus
logique de faire les analyses à partir d’une grande institution financière comme la BOA-
3

MADAGASCAR. Bien qu’elle soit encore dans la phase de développement, la microfinance à


Madagascar a connu et connaît encore une dynamique d’évolution.

Ce travail a été réalisé à partir de deux méthodes. Premièrement, nous avons procédé à la
documentation bibliographique et webographique, d’où le terme de la revue de la littérature.
Deuxièmement, nous avons effectué un stage au sein de la Direction Déléguée chargé de la
Microfinance de la BOA-Madagascar, où nous avons fait l’observation et l’entretien.

L’objectif général de cette étude, est de connaître les problèmes de l’octroi de crédit et
d’améliorer l’octroi de crédit, à partir de l’analyse de la gestion de risque au niveau de l’octroi
de crédit. Et aussi, si la gestion de risque peut aider les institutions financières à avoir une
bonne maîtrise et à avoir une bonne organisation de leurs activités. Dont les objectifs
spécifiques sont : de faciliter l’accès au crédit aux particuliers, aux entreprises, et aux
institutions financières ; de contribuer à l’assurance du crédit ; et de prévenir les impayés.
Dans le cadre de ce présent mémoire nous allons voir des critiques et diagnostics, qui
pourraient contribuer à l’amélioration de la gestion de risque.

Pour répondre aux questions ci-dessus, ce mémoire sera structuré en trois parties à savoir :

• le cadre de la première partie sera consacré sur la présentation de l’entreprise


d’accueille et les méthodologies dont nous avons utilisé pour recueillir les
informations, et aussi, la méthode pour analyser ces informations.
• la deuxième partie sera réservée, à la procédure de l’octroi de crédit à la BOA-
Madagascar et la manière dont elle procède au suivi des fonds octroyés et le
recouvrement de ces créances.
• enfin, la troisième partie sera réservée aux recommandations et aux propositions de
solutions pour faire face au problème de gestion des risques, ainsi que leurs impacts au
niveau de l’institution.
PARTIE I : MATERIELS ET METHODES

Cette partie est consacrée aux matériels et méthode, dont nous avons utilisé pour recueillir les
informations, pour éclaircir le sujet de cette présente mémoire. Dans cette partie nous allons
exposer deux grands chapitres : d’abord le chapitre matériels et ensuite le chapitre méthodes.
4

Chapitre 1 : Matériels
Ce chapitre sera consacré à la présentation de la BOA-Madagascar, du fait que cette dernière
est actuellement la banque leader en termes de part de marché et de la qualité de services
offerts à la clientèle. Mais aussi, un des facteurs de performance de la banque est l’intégrité du
volet Micro finance.

Section 1 : Justification de la zone d’étude


La BOA-Madagascar est l’entreprise qui nous a accueillis, mais le stage qui nous a permis de
faire cette étude a été faite dans la direction déléguée chargée de la microfinance. Cette
section va nous présenter l’entreprise qui nous a accueillis pour que cet ouvrage ait été conçu.

1-1 La BOA-MADAGASCAR
Le rachat d’une banque d’Etat qui est l’ancienne Banque Nationale pour le développement
rural ou la Bankin’ny Tantsaha Mpamokatra (BTM), en 1999 et la création de cette sixième
BANK OF AFRICA, marquent une importante étape pour le Groupe, puisque c’est sa
première implantation en dehors de la zone UEMOA.

1-1-1 Historique et expansion


Le plus grand réseau bancaire à Madagascar a été crée le 18 Novembre 1999 lors de la reprise
par le Groupe BOA du fonds de commerce de l’ancienne Banque Nationale (BTM).Son
activité est celle d’une banque commerciale pour tout public. Depuis sa création, elle a connu
une progression constante de ses activités et de ses résultats.

Le réseau de la banque BOA-Madagascar est de 65 agences, plus de trois points de vente


reparties sur l’ensemble du territoire en 2011, l’ouverture de la dernière agence, située à Port
Bergé, dans la région Sofia, a été effective le 21 Décembre 2011 . Chaque point de vente est
capable de traiter l’ensemble des opérations bancaire et d’offrir toute la gamme de services.
La progression de la banque est aussi due à l’élargissement de l’offre de nouveaux produits et
services ainsi qu’à une stratégie cohérente à l’adresse de chaque catégorie de sa clientèle. Ces
résultats sont soutenus par une démarche qualité ayant déjà permis d’aboutir à la certification
ISO 9001-2008 des opérations internationales, des opérations crédit aux particuliers, aux
entreprises et la micro finance dont l’audit de renouvellement a été effectué avec succès en
2010.
5

1-1-2 Fiche technique


La BOA-Madagascar est une banque qui existe depuis plus de trente ans à Madagascar, une
banque légalement structurée.

- Identification :

Tableau n°1 : Fiche technique

Raison sociale L’entreprise prend la dénomination BANK


OF AFRICA-MADAGASCAR ou BOA-
MADAGASCAR
Numéro statistique 65120111999010039
Numéro de registre de commerce 993839
Numéro d’identification fiscale 3000000491
e-mail boa@boa.mg
Site web www.boa.mg
slogan “La force d’un groupe, la proximité d’un
partenaire »
Siège sociale La société anonyme BOA-Madagascar est
localisée à l’adresse : 2, place de
l’Independence, Antananarivo 101 BP 183
Source : BOA-Madagascar

D’après ce tableau, nous pouvons dire que la BOA-Madagascar est une entreprise formelle et
légalement structuré. Elle a son numéro de registre de commerce ; numéro statistique ;
numéro d’identité fiscale ; etc.

- Capital et répartition :

En 2011, son capital social a atteint la valeur de 44 000 000 000 d’Ariary, composé ainsi de
22 000 000 actions d’une valeur nominale de 20 000 Ariary. Cela démontre la confiance
portée par ses actionnaires et la volonté d’adapter en permanence la structure de la banque à
l’élargissement de ses activités.
6

Tableau n°2 : Evolution du capital social

2005 2006 2007 2008 2009 2010


18 milliards 18 milliards 38 Milliards 33 Milliards 38 Milliards 44 Milliards
Ariary Ariary Ariary Ariary Ariary Ariary

Source : BOA-Madagascar

Forte dans son expérience, la banque est devenue très performante et les actionnaires veulent
acheter des actions.

L’année 2005 et 2006 le capital était de 18 milliards mais l’année 2007 jusqu’en 2010, le
capital ne cesse d’augmenter même si notre pays était totalement dans une profondeur crise en
2009.

Sa répartition s’établit comme suit :

Tableau n°3 : Répartition du capital

Actionnaires Pourcentage de répartition


Société africain Financial holding-Océan 42,30%
Indien
Actionnaires privés locaux 25,70%
Société Financière International (SFI) 10,80%
L’Etat Malgache 9,70%
PROPARCO 1,50%
Société Néerlandaise pour le 9,80%
développement
Autres actionnaires 0,20%
Source : BOA-Madagascar

1-1-3 Les activités de la BOA-Madagascar


Les activités du Groupe sont identiques à celles des autres banques commerciales. Cependant
grâce à son plan stratégique de développement, le groupe BOA réorganise, développe et
optimise son réseau. Depuis 2005, les services offerts à la clientèle, plus précisément dans le
domaine de la monétique se sont améliorer : augmentation du GAB, émission du carte VISA,
mise en place du service internet banking (B-sms, B-phone). Ainsi, depuis sa création même
7

aujourd’hui elle n’a jamais cessé de diversifier ses activités et améliorer ses performances
pour satisfaire la clientèle.

1-1-4 Les objectifs de la BOA-Madagascar


Leader sur le marché national depuis plus de 30 ans, la BOA-Madagascar a de nombreux
objectifs qui constituent des défis qu’elle se lance à elle-même pour garder cette position de
leader à savoir primo accroître ses parts de marché ; deuxio rééquilibrer le portefeuille
clientèle ; mieux rentabiliser ses investissement ; et enfin développer la participation de
chaque agent à la croissance de l’entreprise.

1-2 Présentation de la direction d’accueil


La micro finance prend une place de plus en plus importante dans les pays en voie de
développement comme Madagascar. Vue la stagnation du taux de la pauvreté, la BOA a
instauré dans sa structure la Direction de la Micro Finance pour donner accès à des services
financiers aux personnes qui sont exclus du système bancaire et finance traditionnel.

1-2-1 La microfinance à Madagascar


Madagascar est classe parmi les pays envoi de développement, la population est si
nombreuses et tellement pauvre. Ainsi les gents recourent à la banque pour demander de
crédit pour pouvoir démarrer leur activités.

1-2-1-1 Historique
L’histoire de la Micro Finance comporte trois périodes distinctes : avant 1990 à 1995 et 1996
à nos jours. Ainsi, l’origine de la Micro finance à Madagascar remonte après d’une vingtaine
d’années. Les défaillances des systèmes bancaires en milieu rural ont favorisé la création des
IMF à partir de 1990 à Madagascar.

Avant 1990, aucune IMF n’existait encore à cette époque. Néanmoins, la BTM, Banque
Nationale depuis 1976 et reprise en 1999 par la BANK OF AFRICA (BOA) dans le cadre de
sa privatisation, était la seul banque qui intervenait dans le secteur de la Micro finance. Mais
ses activités dans ce domaine étaient limités à l’octroi de crédit au paysannat et n’atteignaient
qu’une frange limitée de la population rurale. L’intervention de cette banque en faveur du
secteur de la Micro finance.

En 1990-1995 la Micro finance est née dans les années 90 à Madagascar, suite aux
défaillances du secteur bancaire pour financer le monde rural et au moment où les projets et
programmes de développement se sont vulgarisés. Dans les premiers temps, elle s’est surtout
8

développée comme l’une des composantes d’accompagnement des initiatives de financement


des projets de développement avec l’intervention des Bailleurs de fonds (Banque Mondiale,
Union Européenne, Agence Française de Développement, Coopération Allemande, Inter-
coopération Suisse) ; du gouvernement au travers de sa politique en faveur de ce secteur avec
le concours du financement de la Banque Mondiale.

1-2-1-2 Définitions de la MicroFinance


Comme la microfinance se développe dans les pays en voie de développement, plusieurs
auteurs ont apportés des définitions sur ce terme. Nous allons voir dans cette sous-section
quelques définitions y afférent.

 La microfinance est le moyen de mettre des systèmes financiers au service des pauvres
n’ayant pas accès aux systèmes financiers classiques. Les pauvres constituent la vaste
majorité de la population dans la plupart des pays en développement. Or un nombre
considérable d’entre d’eux n’ont toujours pas accès à de service financier de base (…) Les
pauvres ont besoins de toutes une gamme de service financier et non pas seulement le prêts
(…) Selon la situation dans laquelle ils se trouvent, les pauvres peuvent avoir besoin non
seulement de crédit, mais aussi d’instrument d’épargne, de service de transfert de fonds et
d’assurances (…) La microfinance est un instrument puissant de lutte contre la pauvreté.
L’accès à des services financiers viables permet aux pauvres d’accroitre leurs revenus, de se
doter d’actifs et de se protéger dans une certaine mesure des chocs extérieurs. La
microfinance permet aux ménages pauvres de ne plus avoir à lutter au quotidien pour
simplement survivre, mais de faire des plans pour l’avenir et d’investissement afin
d’améliorer leur nutrition, leur condition de vie, et la santé et l’éducation de leurs enfants
(…)1.
 La microfinance est définie comme une offre à titre habituel de service financier de proximité.
Elle a pour objectif d’apporter divers services financiers à des personnes physiques ou morales
n’ayant généralement pas accès au système bancaire traditionnel2.

Il ne faut pas confondre le terme microfinance et le terme microcrédit voici donc des
définitions du microcrédit.

 Les microcrédits permettent aux clients de démarrer ou de faire prospérer leurs activités : le
plus souvent ils financent l’avance d’argent nécessaire pour acheter les marchandises de la

1
Extraits de : « principe clés de la microfinance », CGAP, édition 2007.
2
Encyclopédie de micro crédit : ce qu’il faut savoir sur les IMF.
9

micro-entreprise c'est-à-dire le fonds de roulement, parfois ils financent un investissement


(outil ; équipement). Les services financiers en général permettent aux clients de mieux gérer
leurs revenus et de réduire leur vulnérabilité face aux aléas de la vie. L’objectif de lutte contre
la pauvreté a été à l’origine de la création des Institutions de MicroFinance (IMF)3.
 Le microcrédit consiste en l’attribution de prêts de faible voire de très faible montant à des
entrepreneurs locaux qui ne peuvent bénéficier des prêts bancaires classiques. Le microcrédit
s’est développé essentiellement dans les pays en développement, où il permet de concrétiser
des microprojets favorisant ainsi l’emploi et la création de richesse4.

1-2-1-3 L’émergence de la microfinance dans le monde


Les premières formes de micro finance sont déjà apparues vers la fin du XIXe siècle dans les
pays du Nord (Allemagne, Canada). Mais le fait le plus marquant de l’histoire de la micro
finance s’est passé à Bangladesh avec le modèle Gramen Bank en 1976. Initié par la Pr
Mohammad Yunus, Prix Nobel de la paix 2006, Gramen Bank a connu un succès phénoménal
car elle a touché la majorité de la population pauvre, constituée surtout par les femmes et avec
un bon taux de remboursement. Cela s’est réalisé grâce à la mise en place des procédures
simples et des suivis plus rapprochés des bénéficiaires.

En effet, le fondateur à constaté que les théories qu’il enseigne en classe sont très différentes
de la réalité sur le terrain. Sa démarche s’est basée alors sur la connaissance du contexte
socio-économique dans son pays. Grâce au succès de Gramen Bank, ses principes se sont
répondus dans le monde avec des modèles plus variés mais se basant en grande partie sur
l’épargne et l’octroi de crédit. De plus, l’évolution des IMF suit généralement quatre phases :
l’émergence, le développement, la croissance et la maturité.

1-2-1-4 Les objectifs


En général, la Micro finance désigne l’activité de collecte d’épargne et de financement des
prêts producteurs ruraux et urbains.

Elle peut être définie par deux critères d’abord la population bénéficiaire, relativement pauvre
ou tout du moins exclue du système bancaire classique. Et des opérations d’épargne et de
crédits de faible montant.

3
Fréderic Roussel, (2010), « Baromètre de la microfinance ».
4
Www.planetfinance.org
10

La micro finance à un double objectif :

Premièrement, favoriser l’accès des petits producteurs exclus du circuit bancaire à des
services financiers de proximité et adaptés à la taille de leurs activités (micro-
entreprise/microcrédits) ;

Et deuxièmement réaliser une meilleure collecte de l’épargne des ménages et de petites


entreprises pour la réinjecter dans le circuit économique.

1-2-1-5 Principaux axes


Les institutions de micro finance ont surtout œuvré dans le maintien du portefeuille existant
mais tout en s’efforçant de développer des outils en vue de rendre une extension probable du
système viable et rentable.

Les activités de micro finance, essentiellement portée vers le milieu rural, constituent une
compétence distinctive de la banque dans le paysage bancaire du pays.

Les décideurs et les experts dans le domaine du développement économique, essentiellement


lié aux stratégies de lutte contre la pauvreté, considèrent la micro finance comme un élément
majeur parmi les moyens à mettre en œuvre.

Voici donc les principaux axes d’intervention de la micro finance. D’abord l’incitation à la
production, ensuite l’accroissement de la productivité, et enfin la lutte contre la thésaurisation.

1-2-1-6 Les acteurs de la micro finance


A Madagascar, le secteur de la microfinance a connu un développement considérable grâce à
l’intervention des principaux groupes d’acteurs suivants :

Le gouvernement, qui a mis en place un cadre législatif et réglementaire en faveur de la


promotion d’un secteur financier au service du développement agricole (loi 95-030 du 22
Février 1996sur les établissements de crédit, loi 96-020 du 4 Septembre 1996 remplacée par la
loi 2005-016 du 29 Septembre 2006 sur les institutions de microfinance, loi 99-004 du 21
Avril 1999 sur les coopérations, ainsi leur décrets et arrêtés d’application respectif…).

Ensuite les bailleurs de fonds, qui ont mis en œuvre plusieurs programmes d’appui au secteur
de la microfinance à partir de 1990, notamment la Banque mondiale/ AGEPMF (Réseau
TIAVO, Réseau OTIV Alaotra Mangoro, Réseau OTIV Toamasina…), la Banque Africaine
de Développement, l’Union Européenne (Réseau CECAM, VOLAMAHASOA…), l’Agence
11

Française de Développement (Adéfi, Réseau CECAM…), la Coopération Suisse (ONG


SAHA…), l’USAID (CEM,…),le PNUD (Réseau TIAVO, Haingovola, Réseau CECAM…),
le Fonds International de Développement Agricole (FIDA) (Réseau OTIV Alaotra
Mangoro…).

Puis les agences d’exécutions ou opérateurs techniques spécialisés qui ont apporté leur savoir-
faire et les expériences issues de leurs interventions en Afrique et dans d’autres continents.
Les associations professionnelles en institution de microfinance et les institutions de
microfinance.

Enfin les institutions bancaires sont aussi uns auteurs de la microfinance à savoir la BOA,
BNI,….

1-2-2 La Direction de la Micro Finance de la BOA-Madagascar


La Direction de la MicroFinance (DMF) de la BOA-Madagascar a été créée en 1999, c'est-à-
dire après quelque mois de la reprise du fonds de commerce de l’ancienne banque national
BTM par le Groupe BOA.

1-2-2-1 L’organisation
Toute organisation ou groupement humaines organisé sert à réaliser les objectifs de
l’organisation, à maintenir son existence et à s’adapter à son environnement. Pour cela,
l’organisation doit être dotée d’une structure exprimée dans des relations connues et
stabilisées.

L’image de cette structure est appelée organigramme, qui est un schéma présentant les divers
services de l’entreprise et/ou les personnes qui en sont responsable en indiquant les rapports
hiérarchiques qui existent entre eux.

Ainsi, la Direction de la MicroFinance assure deux fonctions essentielles. D’abord, la fonction


projet, consiste à assurer les activités telles que les études préalables et de faisabilité des
projets de collaboration sur ligne de financement spécifique ou local ; la conduite, la mise en
place et le suivi des projets ; la conception et l’établissement des plans d’actions et tableau de
bord de suivi des projets ; la participation à des études spécifiques relatives aux activités de la
Micro finance à la BOA-Madagascar notamment dans le cadre de la Recherche Action.

Et enfin, la fonction opération, elle consiste à assurer la gestion des crédits à l’intérieur du
domaine de la Direction, comme contrôle de fond et forme des notes d’évaluation et de
12

synthèse, présentation des dossiers au comité de crédit ; le suivi et le contrôle comme suivi de
la conformité des activités selon les termes des protocoles ; l’assistance, l’animation et la
formation des agences ; la contribution à l’étude des taux et nouveaux produits.

1-2-2-2 Les activités de microfinance à la BOA


La microfinance fait de plus en plus partie de la vie quotidienne Malgache. Cela est
particulièrement vrai dans les zones rurales, dans les secteurs de l’agriculture de Madagascar.
De ce fait, la BOA est intervenue pour y accéder les exclus du système bancaire.

Ainsi, la microfinance est un des axes d’intervention de la BOA dans le cadre de ses activités
actuelles. La microfinance représente 10% des ressources et 03% des remplois totaux de la
BOA. 16 agences sur les 65 que compte la BOA sont impliqués directement dans les activités
de micro finance et elle occupe plus de 70% des activités de 6 de ses agences.

Les activités de microfinance de la BOA sont essentiellement tournées vers le financement du


monde rural et sont appelées à s’ouvrir vers les autres secteurs de l’économie.

1-2-2-3 La stratégie d’intervention de la BOA


L’objectif est de satisfaire les besoins en services micro financiers, en complémentarité de
ceux offerts par les autres structures de proximité. Les stratégies d’intervention de la BOA
sont axées sur le refinancement des réseaux d’institutions de microfinance ;

Ensuite, sur la collaboration avec les grandes entreprises agro-industrielles pour le


financement des associations de producteurs ;

Puis, sur la collaboration avec les projets de développement apportant des instruments
financiers en faveur d’une population ciblée par le projet dans une zone donnée ;

Et le financement direct des groupements ou entrepreneurs individuels adhérant à un système


de fonds de garantie mutualiste.

1-2-2-4 Les bénéficiaires de micro crédit à la BOA


Les opérations de micro crédit effectuées par la BOA s’adressent à 4 catégories de clientèle à
savoir :

Premièrement les paysans regroupés en association de crédit à caution solidaire (ACCS) :

Ce sont des groupements de paysans qui a un terrain à exploiter supérieur à 5 ha. Les
membres sont de quatre à dix personnes ayant une existence légale et acceptant d’abonder
13

dans un fonds de garantie mutualiste. Le crédit à octroyé est de 1 à 8 milliards d’Ariary par
groupement selon les expériences.

Deuxièmement, les paysans regroupés en association encadrée par des entreprises agro-
alimentaires :

Association des paysans travaillant en collaboration avec des entreprises agro-industrielles et


ayant une existence légale en acceptant d’abonder dans le fonds de garantie mutualiste. Le
crédit octroyé est défini en fonction de la capacité de remboursement de l’association.

Troisièmement, les bénéficiaires individuels (exploitants agricoles) : ce sont des exploitants


agricoles ayant un terrain à exploiter supérieur à 5 ha ou un artisan de taille moyenne. Le
crédit octroyé est défini au cas par cas.

Et enfin, les petits agents économiques membres des structures mutualistes ou non
mutualistes, destiné à refinancer les réseaux. Le crédit est défini en fonction de la taille, de
l’expérience et de la capacité de remboursement du réseau.

1-2-2-5 Les produits à la DMF


Les institutions de la microfinance se sont données comme objectifs de contribuer au
financement de la population à majorité pauvre et ne pouvant facilement bénéficier du
financement émanant des banques classiques.

Ainsi, la DMF propose trois formes de micro crédits pour ces catégories de bénéficiaires.
Dans cette sous-section nous allons exposer ces trois formes de crédits en fonction des
catégories de bénéficiaire.

 Financement des Associations de Crédit à Caution Solidaire (ACCS)

Pour la production agricole et la commercialisation des produits, la BOA-Madagascar propose


aux producteurs individuels les produits suivants :

D’abord le crédit de faisances-valoir destiné à couvrir une partie des charges de production
comprenant les travaux de préparation du sol comme labour et pulvérisage, l’achat des
intrants (semences, engrais, fumier, produits de traitement phytosanitaire), les travaux
d’entretien (sarclage….) et les travaux de récolte ;
14

Ensuite, le crédit d’équipement destiné à financer, au maximum 70% des coûts


d’investissement tels la réparation ou la construction des bâtiments d’exploitation ou
l’acquisition de matériels de production ;

Enfin, le crédit de stockage destiné à pourvoir les producteurs de trésorerie dans l’attente d’un
meilleur prix de leurs produits sur le marché. Il s’agit d’une avance sur stock généralement
correspondant à 80% des prix sur le marché au moment de la récolte.

 Financement des agriculteurs individuels et des entreprises de production


agricole

Pour la production agricole et la commercialisation des produits, la BOA-Madagascar propose


aux producteurs individuels et aux entreprises agricoles les produits comme :

Le crédit de faisances-valoir destiné pour l’agriculture, à couvrir une partie des charges de
production comprenant les travaux de préparation du sol, l’achat des intrants, les travaux
d’entretien et les travaux de récolte. Et pour l’élevage, à couvrir une partie des charges de
production comprenant les achats de l’alimentation du cheptel et des produits vétérinaires
ainsi que les autres charges d’exploitation (transport, main d’œuvre, etc.….) ;

Le crédit d’équipement destiné à financer, au maximum 70% des coûts d’investissements tels
la réparation ou la construction de bâtiment d’exploitation ou l’acquisition de matériels de
production ;

Enfin ; le crédit de stockage destiné à pourvoir les producteurs de trésorerie dans l’attente
d’un meilleurs prix de leurs produits sur le marché. Il s’agit d’une avance sur stock
généralement correspondant à 80% des prix sur le marché au moment de la récolte.

1-2-2-6 Les ressources utilisées par la banque en matière de microfinance


Outre les ressources propres de la banque, la BOA-Madagascar utilise d’autres ressources
spécifiques pour assurer le financement de ses investissements en microfinance. Ces
ressources spécifiques peuvent être classées en quatre catégories :

• Les fonds affectés : ces fonds peuvent être publics ou privés et sont destinés à des micro-
entrepreneurs ciblés pour une activité bien définie dans le cadre d’un projet. Dans ce cas, Le
fonds supporte en totalité les risques d’impayés. Les intérêts sur les crédits effectués sont
reversés au fonds de la BOA perçoit en contrepartie de ses prestations une commission de
gestion des crédits.
15

• Les lignes de crédit liées à des projets de développement : le projet de développement


comporte un volet à affecter aux micro-entrepreneurs acceptant de suivre les itinéraires
techniques et innovations apportées dans le cadre du projet. La ligne de crédit est rétrocédée à
la BOA Madagascar à des taux concessionnels par la Trésor qui passe un accord de prêt avec
le bailleur de fonds. Généralement, les risques d’impayés sont à la charge de la banque ou
répartis entre la banque et le bailleur qui apporte une ligne de garantie.
• Les lignes de refinancement extérieur : l’accord de refinancement définit les cibles et les
conditions d’accès avec les caractéristiques des prêts. Ainsi, tous les crédits effectués par la
banque et répondant au critère d’éligibilité défini par l’accord, bénéficient d’un refinancement
et/ou d’une garantie totale ou partielle de la part du bailleur de fonds qui apporte la ligne.
• Les fonds de garanties : ils sont de deux types, le Fonds de Garantie Externe (FGE), apporté
par le bailleur de fonds dans le cadre d’un projet ou d’une opération bien définie en faveur
d’une population ciblée. Les FGE peuvent accompagner une ligne de crédit ou une ligne de
refinancement. Et les Fonds de Garantie Mutualiste (FGM), constitués par les bénéficiaires de
crédits eux-mêmes, suivant leurs structurations par zone géographique ou par secteur
d’activité. La contribution de chaque bénéficiaire au FGM est définie à hauteur d’un
pourcentage de son crédit et fixé sur la base de l’appréciation des risques sur le secteur ou sur
la zone dans lequel il opère.

1-2-2-7 Les conditions à l’octroi de crédit


Les banques se trouvent actuellement dans un environnement qui ne cesse d’évoluer, tant
interne qu’externe. Ainsi, la gestion des risques doit être une préoccupation majeure pour
toutes les institutions financières. Par ailleurs, il y a certaines conditions que les banques
imposent à sa clientèle avant de prendre la décision d’octroi. Les conditions devraient être
respectées. Dans notre cas ; c’est par rapport au projet et aux activités que la banque accorde
les prêts aux clients. Mais surtout ce projet ou cette activité devrait être rentable, il existe au
moins trois types de conditions d’octroi de crédit.

 La faisabilité du projet

Un projet est faisable si et seulement si les conditions suivantes sont respectées par le
demandeur de crédit.

Tous d’abord, l’expérience ; le demandeur de crédit devrait déjà effectuer l’exploitation dont
il souhaite finance par la banque (exemple la riziculture) d’au moins trois années successives.
16

Ensuite, les moyens d’exploitation ; il est vraiment évident qu’un exploitant devrait avoir tous
les moyens nécessaires pour exploiter. Dans notre cas d’exemple un exploitant rizicole devrait
avoir les moyens d’exploitation suivants : un ou des terrain(s) à exploiter ; un ou des
bâtiment(s) d’exploitation comme magasin de stockage ; des matériels d’exploitation comme
charrues, charrette, bœuf de traite, motoculteur….et enfin, la technique, nous entendons ici
par technique, la technique culturale ou mode de culture adopté par l’exploitant pour la bonne
pratique agricole. De plus, cette technique devrait être présentée à l’aide d’un calendrier
cultural.

 La personnalité d’un particulier

Le premier point caractéristique d’une personne voulant obtenir un crédit est la capacité. Il
faut pour cela que le client soit majeur c'est-à-dire personne qui atteint l’âge de la majorité ou
plus exactement avoir son CIN. Mais il convient encore d’écarter les majeurs incapables (par
exemple les aliénés ; les sourds muets….).

La capacité c’est l’aptitude à savoir des droits et des obligations. En dehors de la capacité, le
banquier ou le chargé de prêt s’intéressera aussi à la situation matrimoniale du futur crédité.
S’il est marié, il s’intéressera au mode de gestion de leurs biens.

Les informations ainsi recueillies lui permettront de mieux fixer sa solvabilité et sa moralité.
Toutefois, ces informations permettront au chargé de prêts de bien connaître celui avec qui il
a à faire.

 La personnalité des entreprises

Les institutions de microfinance, les entreprises commerciales, industrielles, artisanales et


autres peuvent, dans le respect des stipulations statutaires, contracter les emprunts nécessaires
à la réalisation de leur objectif. Le chargé de prêt vérifie l’inscription au registre de commerce
et les pouvoirs des personnes appelées à prendre des engagements au nom de la société.

Comme information importante, la compétence technique, l’ancienneté et l’intégrité de


l’entreprise, le secteur d’activité, les débouchés et même les principaux fournisseurs et client
feront également l’objet de l’analyse du banquier.

1-2.2.7 Les garanties au crédit


Dans le cadre de la sécurisation des opérations de micro crédit, la BOA- Madagascar, par
l’intervention de la DDMF, met en place des dispositifs de garantie.
17

La garantie, c’est un engagement par lequel on se porte garant de la créance pour assurer la
sûreté. Le nantissement ou prise de garantie est une acte notarié par lequel un emprunteur
remet au créancier des valeurs mobiliers comme les meubles ; des actions pour sûreté au
paiement d’un prêt, c'est-à-dire que l’objet en question va devenir propriété de la banque
jusqu’à expiration totale des créances.

Tableau n°4 : Les garanties usuelles

Catégories de bénéficiaires Les garanties y afférents


• Institution de micro - Les Fonds de Garantie Mutualiste (FGM) ;
finance - Une garantie externe d’une banque de premier
ordre ou d’un bailleur de fonds.
• Les Associations de - Caution solidaire des membres avec de garantie
Crédit à Caution réelle ;
Solidaire (ACCS) - FGM pour l’ensemble des ACCS de l’agence ;
- Fonds de Garantie Externe (FGE) pouvant être
apporté par des bailleurs de fonds comme PNM ;
- Nantissement de produit avec assurance vol,
incendie pour les GCV ou crédit de stockage.
• Exploitants individuels - FGM pour l’ensemble des bénéficiaires individuels
de l’agence ;
- Garantie réelle ;
- Assurance vie.
Source : BOA-Madagascar/DDMF

 Le fonds de garantie en matière de micro crédit

Il existe deux types de fonds de garanties en matière de micro crédit. Le Fonds de Garantie
Mutualiste qui est un outil reposant sur une logique de solidarité économique par
mutualisation des risques. Il garantit au prêteur qu’il sera remboursé de sa créance en cas de
défaillance de l’emprunteur et, par le même facilite l’accès au crédit. Ce mécanisme est utilisé
dans de très nombreux cas, que ce soit pour des particuliers ou des personnes morales et est
particulièrement adapté aux associations qui ont souvent des garanties insuffisantes ou
inadéquates.
18

Chaque bénéficiaire participe au fonds en versant un pourcentage de la somme pour laquelle il


appelle la garantie.

Lorsque la garantie d’un bénéficiaire arrive à l’échéance, ce dernier récupère la quote-part


qu’il avait à sa demande de garantie, majorée d’éventuels intérêts et minorée des contentieux
auxquels le fonds a du faire face pendant toute la durée de sa garantie au prorata de sa
participation dans le fonds. Il sera donc ouvert au niveau de chaque agence.

Tandis que le Fonds de Garantie Externe (FGE) apporté par le bailleur de fonds, dans le cadre
d’un projet sera géré par la DMF et les conditions de sa mise en place seront définies dans le
cadre d’un protocole d’accord entre la BOA et le bailleur de fonds ou une société se portant
des dits engagements.

 Le fonds Projet National Maïs (PNM)

Le fonds PNM est un accord entre le Ministère de l’agriculture et de l’élevage et la BOA. Le


fonds PNM couvre les risques d’impayés avec le FGM à hauteur de 90%.

Ainsi, la répartition des risques se fait comme suit : le FGM représentant 10% du montant des
crédits est engagé à 100%. Si le FGM ne suffit pas pour effacer l’ensemble des impayés, le
fonds PNM complète jusqu’à 90% du montant total des impayés. Le risque résiduel pour la
BOA est de 10%.

Section 2 : Evaluation et analyse du risque du crédit (cadre théorique)


Le risque occupe aujourd'hui une place stratégique dans l’organisation des banques, ces
dernières évoluent dans un environnement de risques auxquels elles doivent impérativement
s’adapter si non disparaître.

Pour une vaste majorité des banques, la gestion du risque de crédit est une préoccupation
majeure. Lorsqu’une contrepartie de la banque est en défaut de paiement, il est souvent trop
tard pour récupérer tout ou partie des montants en cause. C’est pourquoi, il est important pour
la banque de faire en sorte que le risque ne survienne pas. Il s’agit de prévenir le risque de
crédit. Cette prévention passe préalablement par une analyse pertinente incluant
l’identification, l’évaluation et la couverture du risque. Une fois le risque analysé, la banque a
le choix entre renoncer à accorder le crédit et l’accorder en intégrant le coût du risque dans le
prix du crédit.
19

Ainsi, l’analyse financière propose un ensemble de méthodes et d’outils qui permettent de


décrire et de juger la situation des entreprises. Depuis une vingtaine d’années, l’application de
ces outils et méthodes connaît un formidable développement. C’est aux banques et autres
établissements de crédit que revient le mérite d’avoir conçu et expérimenté les premiers outils
et méthodes de diagnostic financier.

On ne peut pas parler d’analyse de risque sans établir un diagnostic de l’entreprise ou du


client concerné, autrement dit, porter une appréciation sur sa situation, son état ; le profil des
clients (à qui l’on doit prêter) doit être transparent, les risques associés aux principaux
produits bancaires doivent être connus et compris.

Cette section concerne la revue de littérature conformément à notre démarche et va nous


permettre de faire connaître des points de vue de différents auteurs qui ont travaillé sur la
question de l’analyse du risque dans l’octroi de crédit.

2-1 : Notion de risque bancaire


Au cours de leur activité, les banques sont exposées à une vaste série de risques. En général,
les risques bancaires se classent en quatre catégories : les risques financiers, les risques
opérationnels, les risques d’exploitation et les risques accidentels5.

Les risques financiers se subdivisent en deux types de risques. D’abord, les risques purs
(risques de liquidité, de crédit et d’insolvabilité) qui peuvent engendrer des pertes pour une
banque lorsqu’ils ne sont pas bien gérés ou mal connus.

Et les risques spéculatifs, basés sur un arbitrage financier, peuvent engendrer un profit ou une
perte lorsqu’il est mauvais. Les principales sortes de risque spéculatifs sont les risques de taux
d’intérêts, les risques monétaires (risques de change) et les risques de prix de marché (ou de
position).
Les risques financiers sont aussi sujets à des phénomènes complexes d’interdépendances
susceptibles d’accroître de façon significative le profit de risque global d’une banque. A titre
d’exemple, une banque qui se consacre à des opérations en devises étrangères se trouve
normalement exposée au risque de change, mais si elle tient des positions ouvertes ou si ses
prévisions comportent des décalages, elle sera aussi exposée à un risque supplémentaire de
liquidité ou de taux d’intérêt.

5
Hennie Van G., et Sonja B. B., (2003), « Le secteur de la microfinance : diagnostic et analyse d’investissement », Septembre, p.3
20

Les risques opérationnels sont liés à l’organisation et au fonctionnement général des systèmes
internes de la banque, ils sont liés par exemple à l’information et aux autres technologies, à
l’adéquation aux pratiques, aux procédures bancaires et aux dispositions prises contre la
mauvaise gestion et la fraude.

Les risques d’exploitation sont liés à l’environnement commercial de la banque, notamment


aux problèmes d’ordre macroéconomique, aux facteurs juridiques et réglementaires et au
système global d’infrastructure du secteur financier et de paiement.

Les risques accidentels comprennent toute sorte de risques exogènes qui, lorsqu’ils se
matérialisent, sont susceptibles de compromettre l’activité de la banque ou sa situation
financière et l’adéquation de ses fonds propres.

Notre étude va porter essentiellement sur les risques financiers et particulièrement le risque
de crédit.

2-1-1 : Notion de crédit


L’activité principale d’une banque consiste à octroyer du crédit. Chaque crédit représente un
risque pour l’emprunteur d’une part et pour l’organisme prêteur d’autre part, c’est pourquoi,
ce dernier s’aménage le temps nécessaire pour examiner toute demande d’octroi de crédit.

Comme il n’existe pas de droit au crédit, un organisme prêteur peut, en toute légalité,
examiner un dossier de crédit, apprécier la capacité de remboursement de l’emprunteur,
étudier son historique (fichage, incidents éventuels de paiement) et décider de l’issue à donner
à la demande de crédit.

Prêter est un acte d’anticipation sur l’avenir et généralement, dans une banque, l’analyse d’un
dossier de crédit requiert souvent l’appréciation des responsables de crédit à plusieurs
niveaux. Cela pour minimiser les erreurs d’appréciation afin de décider de façon objective.

En effet, le niveau du risque de crédit est fonction de la manière dont la transaction est
structurée. La banque court moins de risque si la crédibilité de son client est démontrée et que
ce dernier présente des garanties solides. Par contre, le risque de crédit sera plus élevé si la
source de remboursement et les garanties sont faibles.

2-1-1-1 : Définition du crédit


Venant du latin CREDERE, qui signifie croire, le crédit est tout acte par lequel une personne
agissant à titre onéreux met ou promet de mettre une somme d’argent (ou un bien) à la
21

disposition d’une autre personne ou prend, dans l’intérêt de celle-ci un engagement par
signature tel qu’un aval, un cautionnement ou une garantie6.

Le crédit est accordé contre l’engagement d’être payé ou remboursé dans le futur, à une date
déterminée. Le remboursement est systématiquement assorti du paiement d’intérêt. Le crédit
est lié à la notion de confiance (il repose sur la confiance que le créancier accorde au débiteur)
qui elle-même dépend de la capacité de remboursement de l’emprunteur ou de la garantie
présentée par ce dernier. Plus le créancier aura confiance en la capacité du débiteur à
rembourser à terme, plus il aura tendance à lui accorder des termes avantageux. A l’inverse,
une société en difficulté, verra leurs fournisseurs exiger d’être payés au comptant ou leurs
banquiers demander des taux élevés pour rémunérer le risque, voire refuser de faire crédit.

2-1-1-2 : Les différents types de crédit


Les banques qui sont les principaux fournisseurs de crédit, tant aux particuliers qu’aux
entreprises, distinguent deux types de crédit d’abord le crédit direct ou par caisse, ce crédit
peut donner lieu à une mise à disposition de fonds et l’on parlera alors de crédit par
décaissement par exemple le découvert et peuvent être à court terme ; à moyen terme et à long
terme. Ensuite, le crédit indirect ou par signature, ce crédit peut être représentatif de
l’engagement par le banquier d’honorer la signature de son client en cas de défaillance de ce
dernier, il s’agira alors des crédits par signature comme ces cautions par exemple7.

Mais dans le monde de la microfinance, le type de crédit le plus offert est le crédit agricole
qui est constitué par : le crédit d’investissement ; le crédit de stockage et le crédit de
production ou faisances- valoir.

 Le crédit d’investissement

Un crédit d’investissement a généralement la forme d’un prêt d’équipement accordé par un


établissement de crédit, c’est donc un type de financement. Ce dernier peut être un prêt à
moyen terme (3 à 7 ans) pour l’achat de matériel, voire d’un prêt à long terme dans le cas de
matériaux lourds, de chaine de production et de bâtiment industriels. Dans le cas d’un gros
projet il peut faire intervenir une banque d’investissement8.

Il finance en général une fraction (70% à 80%) du coût, le reste devrait être apporté par
l’autofinancement. Il correspond en général à la technique d’un prêt amortissable, soit par

6
Antoine S.,(2003), « Le microcrédit, outil de financement pour les micro-entreprises », p : 771
7
Sandrine C. B., (2007), « analyse du risque de contrepartie dans l’octroi de crédit », p.14
8
www.wikipedia.com
22

amortissement constant, soit à annuités constants. Le taux est souvent variable (indexé sur le
taux du marché), et la durée est en générale inférieur à la durée de vie attendue de
l’équipement.

Le crédit d’investissement est destiné à financer la partie haute du bilan : les immobilisations ;
l’outil de travail de l’entreprise. Et le remboursement ne peut être assuré que par le jeu des
bénéfices. Les crédits d’investissement se substituent en crédit à court; à moyen et à long
terme. Il existe une autre forme de crédit permettant à l’entreprise d’acquérir des
investissements, c’est le « crédit bail » ou « leasing bail ».

Le crédit d’investissement à moyen terme s’inscrit dans la fourchette de 2 ans à 7 ans. Il est
essentiellement accordé pour l’acquisition de bien d’équipement amortissable entre 8 ans et
10 ans. L’octroi de crédit à moyen terme fait, de la part du banquier, l’objet d’une étude
poussée, car le risque provient de la durée et de l’importance du prêt. Il faut étudier les
incidents sur le marché de mise en place de cet équipement et prévoir la situation financière
de l’entreprise. Les crédits à moyen terme constituent des avantages pour la banque.

Le crédit à long terme s’inscrit dans la fourchette de 8 ans à 20 ans. Il finance les
immobilisations lourdes, notamment des constructions. Les banques accordent peu pour ce
type de crédit, en raison de son long délai de remboursement qui nécessite des ressources de
durée compatible.

Le crédit-bail, qui est une technique de crédit d’origine nord-américaine (leasing), est apparu
en France, au début des années 60, et permet à une entreprise d’acquérir des biens
d’équipement à l’issue d’une période de location dans des conditions variant selon que le bien
est mobilier ou immobilier. L’opération nécessite la réunion des trois éléments : l’achat en
vue de location ; la location ; et la faculté pour le locataire d’acquérir le bien loué. Un contrat
de crédit-bail est établi entre la société de crédit-bail et le crédit preneur pour garantir au
locataire la jouissance du bien pendant un délai fixe ou convenu d’avance.

 Le crédit de stockage ou Greniers Communautaires Villageois (GCV)

Le financement par crédit de stockage consiste à utiliser les marchandises entreposées dans un
lieu sûr comme garantie du crédit. Ce système permet au producteur de stocker leurs produits
finis ou leur production agricole dans un entrepôt fiable. Stocker ses produits grâce au crédit
de la banque, pour ensuite revendre à la période de soudure.
23

L’instabilité des productions et des prix des produits agricoles, particulièrement du riz, peut
avoir des effets important, sur les conditions de vie dans le milieu rural et la sécurité
alimentaire de Madagascar. La constitution de stocks répond à un besoin collectif : celui de
transférer une partie des surplus de récolte saisonniers vers la période de soudure, c'est-à-dire
la période de pénurie. Les producteurs ont développés depuis quelques années les capacités de
stockage sous la forme de greniers communautaires villageois, d’unions de producteur ou
encore de coopératives. En partenariat avec les institutions financiers (CECAM ; BOA….)9.

Le crédit de stockage ou « warrant agricole » est une innovation explorée par des projets de
développement et repris par la microfinance. Elle vise à sécuriser le crédit des agriculteurs, en
s’appuyant sur des contrats de stockage. Les petits agriculteurs vendent habituellement leurs
produit pendant la période de soudure juste avant la récolte et stockent leur production
nouvelle jusqu’à la soudure suivante, au moment où le prix et le potentiel de bénéfice sont
optimum. Cependant, du fait de technique de conservation ou de séchage inappropriées, de
mauvaises conditions de stockage et/ou des besoins impératifs de trésorerie, les petits
producteurs sont parfois privés de cette marge de manœuvre. Le crédit de stockage leur offre
la solution suivante : en stockant leur produit dans un entrepôt fiable jusqu’à ce que leur cours
augmente, et en utilisant ces produits comme garantie, les petits agriculteurs peuvent accéder
à des ressources financières avant de vendre leur production. Selon les modalités du système,
celui-ci offre également une sécurité alimentaire aux paysans qui peuvent prélevé de quoi
subsister sur leur stock pendant la période de soudure10.

2-1-2 : Notion de risque de crédit


On dit souvent que le risque est l’essence même du métier de banquier. Cependant, dans la
réalité, la banque, si elle veut continuer à exercer, n’accepte le risque que lorsqu’elle estime
qu’il ne se réalisera pas ou que ses chances de réalisation sont limitées11.

Le risque de crédit constitue la cause la plus courante des problèmes que peut connaître une
banque traditionnelle. C’est la raison pour laquelle pratiquement toute règlementation prescrit
des normes minimales pour la gestion des risques de crédit12.

9
www.inter-réseau.org
10
Afm.cirad.fr/.../F10-credit-stockage.pdf
11
Michel Mathieu, (1999), « Revue de l’efficacité des bailleurs de microfinance », p.136.
12
Hennie Vande G., Sonja B. B., (2007), « Le secteur de la microfinance: diagnostic et analyse des opportunités d’investissement », p.149.
24

Le fondement d’une gestion saine des risques de crédit est l’identification des risques réels et
potentiels inhérents à l’activité du crédit pour permettre à l’organisme concerné d’accepter ou
de rejeter ces risques en passant par une analyse conséquente.

Les mesures destinées à contrer ces risques comprennent normalement la fixation


d’orientation clairement définies qui reflètent la conception de la banque en matière de
gestion des risques de crédit, ainsi que les paramètres selon lesquels le risque de crédit sera
contrôlé.

Le risque de crédit est par conséquent une donnée capitale dans la gestion d’une banque.

Cependant, comment définir le risque de crédit ? Et quelle est son origine ?

2-1-2-1 : Définition du risque de crédit


Le risque de crédit ou de contrepartie peut être défini comme la probabilité pour qu’un
débiteur ou l’émetteur d’un moyen de paiement soit dans l’impossibilité de payer l’intérêt dû
ou de rembourser le principal selon les termes spécifiés dans la convention de crédit. C’est
également le risque de perte financière, malgré la réalisation de sûretés réelles principales ou
accessoires, résultant de l’incapacité d’un débiteur de s’acquitter de ses obligations à l’endroit
de la société.

Qui dit risque, suppose que les versements puissent être retardés ou même ne pas avoir lieu,
ce qui peut alors engendré des problèmes de flux de la trésorerie et avoir un impact sur la
liquidité de la banque.

2-1-2-2 : Les composants du risque de crédit


Il existe deux types de risque de crédit. D’abord un risque de défaut ; c’est le risque qu’un
emprunteur ne soit pas en mesure de faire face à ses engagements de paiement (incapacité
d’honorer ses obligations de paiement des intérêts et/ou du principal d’une créance).

Ensuite, un risque de dépréciation de la qualité de crédit ; ce risque est dû à la détérioration de


la solidité financière de la contrepartie et par conséquent la qualité de la signature.

En face de ses risques, nous sommes en présence de ceux nature de débiteur. Un risque
émetteur ; c’est le risque de défaut ou le risque de dégradation en relation avec le souscripteur
du prêt, il s’agit d’un risque lié à un instrument « cash » : (obligations, billets de trésorerie,
prêts bancaires, certificats de dépôts…).
25

Et un risque de contrepartie ; c’est un risque lié à la qualité du garant du prêt. En cas de défaut
de paiement, ce risque est lié à un instrument « non cash » (produits dérivés, garanties…).

En effet, les émetteurs de dettes sont multiples, nous pouvons énumérer à titre d’exemple (les
entreprises, établissements de crédit, compagnies d’assurance, Etats souverains,
établissements publics, sociétés financières,….).

2-1-3 : Méthodes d’analyse et couverture du risque par le banquier


Nous avons remarqué que le risque de crédit était essentiel dans l’activité bancaire
d’intermédiation et sa bonne gestion est une préoccupation majeure pour toute banque.

Cette gestion comporte en fait trois dimensions, une fonction distribution du crédit bien
intégrée dans l’organisation interne de la banque, l’évaluation du risque présenté par la
contrepartie et la prévention du risque13.

Dans cette sous section, l’accent sera porté sur la dimension évaluation du risque présenté par
la contrepartie qui fait partie intégrante du processus d’analyse du risque mais également sur
la prévention du risque.

2-1-3-1 : Analyse du risque de crédit


Le risque de crédit comporte deux aspects : un aspect externe lié à l’insolvabilité de
l’emprunteur et un aspect interne qui tient à la façon dont la banque organise la fonction
distribution du crédit.

L’analyse du risque de crédit va donc consister à identifier en premier lieu les éléments
susceptibles d’entraîner un défaut de paiement, en second lieu les techniques permettant de
mesurer ou d’évaluer ledit risque et enfin les éléments qui permettent de le mitiger.

Nous allons énumérer les risques qui peuvent entrainer l’insolvabilité de l’emprunteur, donc
exposer la banque à un risque de contre partie et voir dans quelle mesure on peut identifier, de
manière générale les risques liés à l’octroi du crédit.

 Indentification du risque de crédit

Le fondement d’une gestion saine des risques de crédit est l’indentification des risques réels et
potentiels inhérent à l’activité de crédit. Ce processus d’indentification inclut la collecte de

13
Sylvie de C., (2003), « Analyse du cadre juridique et réglementaire de l’efficacité des bailleurs de microfinance», p. 145
26

toutes les informations pertinentes qui concernent les produits proposés, les contre parties
concernées et tous les paramètres susceptibles d’influer sur le risque de crédit.

L’insolvabilité du bénéficiaire d’un crédit entraîne pour le banquier une perte totale ou
partielle de créance, ainsi que les revenus qui s’y attachent.

Les causes d’insolvabilité sont diverses et généralement recherchées dans les directions
suivantes14:

D’abord le risque général : l’insolvabilité de l’emprunteur découle des facteurs externes


issues de la situation politique ou économique où il exerce son activité. Outre les événements
catastrophiques de type inondation ou tremblement de terre, les crises politiques mais surtout
économique accroissent le risque de crédit. Les crises économiques sont une source fréquente
d’insolvabilité dans les économies contemporaines : on cite toujours la crise économique de
1929, mais aussi tout retournement conjoncturel provoquant la montée du chômage et le dépôt
de bilan d’entreprises.

Ensuite, le risque professionnel : il est lié à la conjoncture d’un secteur d’activité économique.
Une surcapacité structurelle, des innovations modifiant les procédés de fabrication, la
contraction de la demande ou la concurrence de produits à moindre coût, menacent les
entreprises d’un secteur et leur solvabilité. Les exemples de crises sectorielles sont
nombreux : agriculture, immobilier, sidérurgie, etc.….

Puis, le risque propre à l’emprunteur : c’est le plus fréquent et le plus difficile à cerner. Pour
des raisons aux origines multiples un emprunteur ne peut honorer ses engagements.

Enfin, le risque pays : appelé également risque souverain, le risque pays s’est
considérablement développé depuis le début des années quatre-vingt et il concerne les pays en
voie de développement ou en transition à dette extérieure élevée. Il recouvre tout d’abord les
composantes habituelles d’un risque de contrepartie : catastrophe naturelle, crise économique
ou politique, insolvabilité propre de l’emprunteur. Il présente toutefois une composante
supplémentaire, liée à la situation monétaire du pays où l’emprunteur est installé. Le
bénéficiaire du crédit est solvable, mais son pays étant en faillite monétaire, la banque
centrale n’est pas en mesure de transférer à l’étranger les sommes correspondant au service de
la dette.

14
Sylvie de C., (2003), « Analyse du cadre juridique et réglementaire de l’efficacité des bailleurs de microfinance», p.146
27

En ce qui concerne l’organisation, la banque doit concevoir une politique de crédit et prévoir
des procédures appropriées de traitement des dossiers de crédit.

Généralement, les banques utilisent les outils comme l’analyse financière, les techniques de
scoring pour se mettre sur la piste du risque et faire une première sélection. Il faut, à ce
niveau, parmi les signaux faibles détectés, reconnaitre ceux qui contiennent des risques
potentiels importants. Ceci nécessite la mise en place d’un dispositif d’intelligence
économique coordonné, afin de procéder à une analyse fouillée des signaux faibles15.

Selon la nature du crédit, sa durée ou encore sa valeur, différents critères seront analysés de
façon plus approfondie afin d’identifier de manière efficace le risque de crédit.

Les crédits accordés sont généralement de deux types. Les crédits d’exploitation, pour
lesquels la bonne liquidité de l’entreprise constitue un critère décisif. L’étude du besoin en
fonds de roulement et de sa saisonnalité est ici déterminante sans que cela n’exclue celle des
équilibres à long terme et de la rentabilité. Le risque étant limité en durée et en montant,
l’analyse du dossier est souvent succincte.

Et les crédits d’investissement, beaucoup plus risqués par leur montant et surtout leur durée,
ils demandent un examen plus complet : aptitude à générer une rentabilité suffisante sur
plusieurs années, solvabilité (importance de l’endettement, capacité de remboursement,
autofinancement, etc.)16.

 Evaluation du risque de crédit

Evaluer le risque de crédit revient en premier lieu à se poser la question de solvabilité de la


contrepartie considérée. Cette solvabilité dépend à la fois des éléments purement internes à
l’entreprise mais aussi d’élément contextuels comme la localisation géographique, la situation
économique globale et les perspectives d’évolution sectorielle.

De plus, les banques repartissent leur clientèle en deux principales catégories à savoir les
particuliers et les entreprises. L’évaluation du risque aura donc des approches différentes
selon que l’on soit dans l’une ou l’autre catégorie de clientèle.

Plusieurs méthodes sont utilisées pour évaluer le risque de crédit, les plus fréquentes sont le
système d’expert et le système des scores.

15
Wikipedia.orp.
16
Hervé Hutin, (2002), « Etude de cas sur la microfinance : promotion d’un secteur viable», p.28
28

Chapitre 2 : Méthodes
Dans ce chapitre nous allons décrire avec exactitude les méthodes utilisées pour avoir les
informations, et expliquer brièvement les procédés scientifiques utilisés pour explorer ses
informations.

Section 1 : Collecte d’information


Pour mener notre étude en profondeur, nous avons intérêt à trouver ; à rassembler les
informations qui se rapportent à notre sujet.

Ainsi, nous allons voir dans cette section les méthodes qui nous ont beaucoup aidées pour
collecter les informations.

1-1 Revue de la littérature


Pour étendre le champ de connaissance sur le sujet traité, nous avons effectué des recherches,
comme la recherche webographique et la recherche bibliographique.

Comme revue de la littérature, nous avons consulté quelques ouvrages pour éclaircir le sujet
que nous avons posé. Dans « La formation à la microfinance » par Diégo développement,
nous avons pu connaitre ce qu’est un risque et les différents risques que peuvent rencontrer
les IMF. Le document « Recueil des textes sur la réglementation de la microfinance à
Madagascar » ; édition 2011, nous a permis de connaître les règles sur le calcul des ratios
comme le portefeuille à risque ; efficacité et productivité ; ratio couverture à risque ; ratio
pertes sur créances etc.…Et aussi le document « Atelier 3, Le financement de l’agriculture,
microfinance ; banques agricoles ; banques commerciales », édition Décembre 2001, que nous
avons consulté, nous a permis d’avoir des connaissances sur les différentes formes de
relations entre les banques et les IMF.

Ces différents revues et ouvrages nous étaient d’une aide précieuse du fait qu’ils nous ont
permis d’acquérir de nouvelles connaissances et d’enrichir nos acquis.

Ainsi, nous avons exploré une à une les informations obtenues pour essayer de comprendre et
de trouver les bons résultats que nous prétendons être la solution à notre sujet d’étude. Et puis
les additionnés les uns avec les autres.
29

1-2 L’entretien
Une des méthodes de collecte d’information que nous avons procédé est l’entretien.

Un entretien est une conversation ou une entrevue entre deux ou plusieurs personnes dans
laquelle un individu A déploient toute une stratégie morale pour extraire d’un individu B
l’information qu’il détient.

La relation est asymétrique et les deux rôles ne peuvent pas être intervertis. Nous pouvons
penser que l’entretien se rapproche de l’interrogatoire.

Durant le stage effectué auprès de la DDMF de la BOA-Madagascar, nous avons eux


quelques entrevues avec le directeur et les autres personnels. Notre premier entretien avait
commencé pendant la deuxième semaine du stage. Ce premier entretien se passait avec le
directeur de la DDMF au siège à Antaninarenina. Nous lui avons interrogé sur les activités de
la direction ; les produits offerts ; le monde de la microfinance à Madagascar ; les clients
cibles ; les avantages de ses produits. Nous avons abordé aussi avec le directeur sur le sujet
concernant, les garanties, les conditions de l’octroi de crédit, le taux d’intérêt appliqué par la
banque, le suivi des fonds octroyé et le recouvrement des créances. La méthode d’entretien
que nous avions utilisé est l’entretien libre.

Notre deuxième entretien se déroulait toujours au siège de la DDMF, mais cette fois ci avec le
personnel chargé de prêt. Nous avons parlé de la procédure à suivre pour octroyer les
produits ; les qualités des futurs débiteurs etc.…toujours par entretien libre.

1-3 L’Observation
Le stage à la Direction de la Micro Finance de la BOA-Madagascar avait débuté le 21 Janvier
2013. Notre intégration au sein de ladite société était faite sous plusieurs conditions.

Nous étions tenus à respecter les règlements intérieurs de l’entreprise, à suivre les horaires de
travail du personnel (de 7h30 à 12h la matinée et de 14h jusqu’à 16h l’après-midi), à être
assidus, et surtout à savoir coopérer et travailler en équipe.

Sur l’environnement socioculturel, l’atmosphère dans lequel s’est déroulé notre stage a été
agréable grâce à la cordialité du personnel.

L’observation aussi est une des méthodes de collecte d’information. Pendant la deuxième
semaine du stage, nous avons effectué le travail de secrétariat, parce que la responsable était
en congé, il fallait que quelqu’un prenne la relève. Durant cette expérience, nous avons pu
30

observer le circuit des documents de demande de crédit à la DDMF. Quant il s’agit de


nouvelles demandes, les documents passent par le directeur pour analyse. Ensuite, au niveau
du personnel qui va traiter les demandes de telles ou telles agences. Pendant ce stage, nous
avons pu observer comme les chargés de prêts traitent-ils les demandes. Par exemple, la
relation bancaire du futur débiteur, les activités antérieures du promoteur ; l’analyse des
situations financières du promoteur à travers les documents comptables (comptes de résultat,
situation actifs et passifs ; compte prévisionnel de trésorerie…).

Section 2 : Outil d’analyse FFOM

L’analyse SWOT (Strengths-Weaknesses-Opportunities-Threats) examine la situation d’une


entreprise selon deux axes et quatre dimensions. D’une part, elle analyse sa situation interne
en soulignant particulièrement ses forces et ses faiblesses. D’autres part, elle analyse son
environnement externe afin de déterminer sa position et ses options stratégiques ; cela en
termes d’opportunités et de menaces.

Nous allons exposer dans cette section l’utilité de l’analyse SWOT.

2-1 Le but de l’analyse SWOT


L’analyse SWOT est un outil d’analyse stratégique. Il combine l’étude des forces et des
faiblesses d’une organisation, d’un territoire, d’un secteur etc.… avec celle des opportunités et
des menaces de son environnement, afin d’aider à la définition d’une stratégie de
développement.

Tableau n°5 : Logique de l’analyse SWOT

Positif Négatif
Forces Faiblesses Interne

Opportunités Menaces Externe

Source : Auteur

Le but de l’analyse est de prendre en compte, à la fois les facteurs internes et externes, en
maximisant les potentiels des forces et des opportunités, et en minimisant les effets des
faiblesses et des menaces dans le stratégies.
31

2-2 Identification et étude des quatre facteurs


L’ordre et la manière d’identifier, d’étudier les quatre facteurs peuvent se différencier
considérablement.

 Etude des forces : les forces sont les aspects positifs internes que contrôle l’organisation ou le
pays, et sur lesquels on peut bâtir dans le futur.
 Etude des faiblesses : par opposition aux forces, les faiblesses sont les aspects négatifs
internes mais qui sont également contrôlés par l’organisation, et pour lesquels des marges
d’amélioration importantes existent.
 Etude des opportunités : les opportunités sont les possibilités extérieures positives, dont on
peut éventuellement tirer parti, dans le contexte des forces et des faiblesses actuelles. Elles se
développent hors du champ d’influence du pays ou à la marge.
 Etude des menaces : les menaces sont les problèmes ; obstacles ou limitations extérieurs, qui
peuvent empêcher ou limiter le développement du pays ou d’un secteur. Elles sont souvent
hors du champ d’influence du pays ou à la marge.

Il s’agit alors de cerner les modifications intrinsèques et latentes à une situation, de construire
une trame ou un espace de réflexion qui servira non seulement à baliser les voies de
changement mais aussi à esquisser les variantes possibles de comportement pour parer à
l’imprévue. Dans le but de percevoir les modifications de la situation, nous pouvons s’aider
d’une méthode systématique, la méthode FFOM.

L’on désignera par forces ou faiblesses de l’entreprise les paramètres internes choisis de tels
que la procédure d’octroi ; l’usage des matériels informatiques… Et par opportunités et
menaces les éléments qui lui sont extérieur : la concurrence ; l’image de la banque ;
l’incompétence du personnel et le non remboursement…
32

Conclusion de la première partie

La BOA-Madagascar fait partie du Groupe-BOA qui envahit tout le continent africain. La


BOA-Madagascar existe depuis 1999 après le rachat du fonds de commerce de l’ancienne
banque national pour le développement rural, la BTM. Elle se développe dans tout
Madagascar, en comptant actuellement plus de 65 agences. Cette entreprise est légalement
structurée. En effet, elle est enregistrée au niveau fiscal ; ministériel etc.

Son capital social est de 44 Milliards d’Ariary, composé de 2 200 000 actions, d’une valeur
nominale de 20 000 Ariary. Ce capital est réparti entre sept actionnaires à savoir la société
Financial holding ; l’Etat Malgache : PROPARCO ; actionnaires privées locaux ; la société
financière international ; et les autres actionnaires.

Leader sur le marché national, elle a ses objectifs par des activités biens organisées pour
garder cette position de leader.

La microfinance se développe aujourd’hui à Madagascar, son but est d’aider les paysans
exclus du système bancaire classique ; mais aussi d’aider les paysans à sortir de la pauvreté.
La BOA-Madagascar a lancé ses activités de microfinance depuis sa création en 1999, par
l’intervention de la Direction Déléguée chargée de la MicroFinance. Cette direction qui nous
a accueillies pour effectuer notre stage.

La Direction Déléguée chargée de la MicroFinance de la BOA-Madagascar a son propre


organisation, ainsi que ses activités et ses objectifs. Ses activités sont tournées vers le
financement des mondes ruraux et urbains, par le biais de ses produits offerts. La BOA-
Madagascar offre trois formes de crédit à quatre catégories de bénéficiaire. Ses produits
sont : le crédit de production ou faisances-valoir ; le crédit de stockage ou GCV et le crédit
d’investissement.

Certaines conditions sont à respecter pour obtenir ces produits. Eventuellement les garanties
pour assurer la sûreté des crédits. Il y a les garanties réelles et les garanties personnelles.

Dans cette partie, nous avons parlé des méthodes utilisées pour collecter les informations,
ainsi que la méthode d’analyse de ses informations. Comme méthodes de collecte
d’information, nous avons parlé de la revue de la littérature ; de l’entretien et de l’observation.
Et comme outil d’analyse, la méthode SWOT.
PARTIE II : RESULTATS

Dans cette deuxième partie, nous allons apporter les résultats de notre recherche. Les réalités
de l’octroi de crédit à la BOA-Madagascar ; le traitement des dossiers de demande de crédit ;
le suivi du crédit octroyé, ainsi que le recouvrement. Nous allons séparer ces résultats en deux
grands chapitres : primo l’octroi de crédit ; deuxio le suivi et le recouvrement.
34

Chapitre 1 : L’octroi de crédit


Les premiers organismes de crédit sont bien entendus les banques, c’est aussi les banques qui
offrent les crédits les plus avantageux avec les taux d’intérêts assez raisonnables. Les banques
sont sérieuses et il est vrai que l’on a plus facilement confiance auprès des banques que dans
les autres organismes de crédit.

Cependant, il n’est pas toujours aussi simple d’obtenir des crédits auprès des banques, car
elles sont de plus en plus vigilantes et elles prennent de moins en moins de risques.

Les banques offrent des crédits aux personnes solvables et aux projets rentables et faisables,
pour éviter tous risques d’impayés.

Comme la microfinance désigne l’activité de collecte et d’épargne, et de financement des


petits producteurs ruraux et urbains. La BOA-Madagascar à travers l’intervention de la
DDMF contribue au financement du projet des promoteurs. L’année 2012, 408 de dossiers de
demande de crédit agricole sont traités.

Ce chapitre va nous montrer les réalités de l’octroi de crédit à la DDMF ; le processus de


l’octroi de ses crédits ; le projet le plus financé par la BOA-Madagascar.

Section 1 : Le traitement du dossier


Comme nous avons déjà annoncé auparavant plusieurs dossiers de demande de crédit sont
traités à la DDMF, des dossiers proviennent dans tous les agences de la BOA-Madagascar.

Ces dossiers vont suivre un circuit, à l’agence jusqu’au déblocage du fonds à la DDMF.

Ainsi, il est fortement probable de bien analyser chaque dossiers du promoteur, évidemment
pour échapper aux risques.

Dans cette section intitulé le traitement du dossier, nous allons exposer le fameux processus
de l’octroi de crédit ; les irrégularités dans ses dossiers et ses impacts.

1-1 Les processus de l’octroi de crédit


Le processus de l’octroi de crédit est le chemin à suivre pour les dossiers de demande de
crédit des clients, dès l’entrée à l’agence jusqu’au déblocage du fonds à la DDMF. Ainsi, ce
circuit va suivre deux niveaux d’abord au niveau de l’agence, puis à la DDMF.
35

1-1-1 Au niveau de l’agence


Au niveau de l’agence, nous allons nommer cette procédure « l’octroi ». Cette étape consiste
au dépôt de la demande de crédit auprès des agences puis de l’accord donné par la DMF.
Entre-temps, plusieurs analyses sont faites comme celles se portant sur les activités prévues et
le financement correspondant demandé par l’emprunteur et des garanties offertes par celui-ci.

Le processus commence par le dépôt de la demande auprès de l’agence par le promoteur et se


termine par la notification de l’accord par le siège à l’agence. Entre-temps la demande est
analysée, pour pouvoir déterminer le montant du crédit à accorder ou pour refuser la
demande. Après la notification de l’accord à l’agence, commence la procédure de mise en
place.

Les actions à l’agence se présentent comme suit : réception du dossier de demande de crédit
du promoteur par le chargé de clientèle. Ces dossiers vont être classés. Si parmi les dossiers il
y a un crédit IMF, le chargé de clientèle vérifie la conformité du dossier et les envoyés
directement auprès de la DDMF.

Pour les crédits aux ACCS et au micro entreprise individuelle, le chargé de clientèle effectue
une visite sur terrain des lieux d’exploitations du demandeur. Puis envoyés ces dossiers avec
PV de vérification sur terrain.

Le délai de traitement des 80% des dossiers pour les IMF se fait à J+3, J étant le jour de
réception du dossier. Et les 80% des dossiers des ACCS et les entreprises individuels se font à
J+10.

1-1-2 Au niveau de la DDMF


Au niveau de la Direction de la MicroFinance la procédure se déroule en deux étapes bien
distinctes, d’abord la mise en place, puis le déblocage.

1-1-2-1 La mise en place


Cette étape consiste à la formalisation des différents documents, au dépôt final du dossier et à
l’obtention de l’autorisation de mise en place (AMP). La procédure de mise en place
commence par la réception de la notification de l’accord et se termine par la notification de
l’AMP. Puisque cette étape consiste principalement à la formalisation des différents
documents, les principaux acteurs sont donc l’emprunteur et l’agence BOA, car l’emprunteur
doit compléter et finaliser son dossier pour pouvoir être contrôlé. Après les contrôles faits par
l’agence, les dossiers sont envoyés au siège pour être contrôlés par la DMF et la Direction
36

Centrale des Engagements (DCE). En cas d’anomalies, le dossier est renvoyé à l’emprunteur
pour régularisation.

Ainsi se présente le circuit des documents de l’octroi de crédit à la DDMF pour effectuer
l’AMP. L’agence établit avec le promoteur la demande de crédit et le renvoyé à la DDMF
pour évaluation et émission du premier avis.

Après vérification de la demande de déblocage, la DMF établit l’Autorisation de Mise en


Place ou AMP avec accord de la DCE. Enfin, le déblocage peut être réalisé.

1-1-2-2 Le déblocage
C’est la dernière étape pour l’octroi de crédit à la BOA. Comme son nom l’indique, c’est
donc le déblocage des fonds accordés à l’emprunteur. Cette étape contient quelque détails que
nous allons voir dans la figure suivant :

Figure n°1 : Le processus de déblocage

PROCESSUS ACTEURS
Siège/ DDMF
Réception de la notification de l’AMP

Saisie du dossier dans le système Siège/ DDMF

Comptabilisation du déblocage dans le


système
Siège/ DDMF

Prise de connaissance du déblocage pour


l’agence
BOA agence
Notification de la disponibilité des fonds

Retrait
BOA agence

Emprunteur
Source : BOA-MADAGASCAR
37

Le processus de déblocage commence par la réception de la notification de l’AMP et se


termine par le retrait de la somme par l’emprunteur. Ce processus est caractérisé par
l’enregistrement et la comptabilisation du déblocage dans le système de la banque et après la
notification de la disponibilité des fonds, l’emprunteur peut retirer l’argent.

1-2 Le taux d’intérêt


Le taux d’intérêt se calcule par l’addition des divers coûts contractés lors de l’octroi de crédit.
Les composants du taux d’intérêt sont donc : le coût de la ressource, les fonds affectés pour le
crédit ne sont pas toujours propres à la banque, ils proviennent généralement de l’extérieur et
ont aussi un coût, par exemple, les dépôts des clients peuvent être affectés au crédit, mais le
client perçoit des intérêts en plaçant son argent à la banque. Ensuite, le coût de gestion, c’est
des coûts de gestion des dossiers où le client ne reçoit de crédit qu’après le traitement des
dossiers et que ces derniers passent par plusieurs échelons. Puis, le coût de risque et la marge,
étant une entreprise à but lucratif, la banque se doit d’imposer une marge ; le taux de marge
est relativement élevé, compte tenue de la nature du risque et du faible montant des sommes
prêtées.

Le taux d’intérêt de la banque en matière de crédit à l’agriculture est de 20% l’an. Ce taux est
le moins cher en matière de microfinance. Il est calculé sur le capital restant dû.

1-3 Les irrégularités dans les dossiers


Comme nous l’avons annoncé, le risque est la préoccupation majeure des établissements de
crédit. Des chargés de prêts qui ont le sens d’analyse et de la compétence, analysent les
documents de demande de crédit du promoteur. Ils peuvent trouver des éléments qui peuvent
engendrer les risques de l’octroi de crédit.

Par ailleurs, le thème de notre étude s’oriente vers la gestion de risque au niveau de l’octroi de
crédit agricole, cas de la riziculture. Ainsi, nous allons visualiser les anomalies suivantes dans
les dossiers des crédits crédit agricoles (anomalies souvent répétitifs).

La culture de riz demande beaucoup de travail, de la production jusqu’à la distribution. Les


riziculteurs ont donc besoin de financement externe pour avoir la meilleure production. Par
exemple, ils ont besoin de financement pour le démarrage de leur projet c'est-à-dire l’achat
des intrants agricoles ; la préparation du sol ; l’achat des matériels nécessaires à l’exploitation
etc.
38

Pour avoir cette appui financier auprès de la banque, les demandeurs de crédit sont capables
de tout, jusqu’à mentir.

1-3-1 Incohérence des superficies mise en valeur


Chaque dossier de demande de crédit doit avoir une rubrique intitulée description succincte du
programme. C’est là ou le demandeur de crédit décrit brièvement son projet en mentionnant la
superficie de la riziculture exploitée avec le rendement à l’hectare et le montant du crédit
sollicité.

Parfois, la superficie mise en valeur n’est pas cohérente avec le montant du crédit demandé,
par exemple : une riziculture de 35 Ha pour un crédit de 18 000 000 d’Ariary. Par contre, la
BOA-Madagascar finance 400 000 Ariary par hectare d’où le tableau ci-après :

Tableau n°6: Montant du crédit en fonction de la superficie mise en valeur

Superficie mise en valeur Montant du crédit approprié en Ariary


1 Ha 400 000
35 Ha 14 000 000
45 Ha 18 000 000
Source: Auteur

Le promoteur devrait aussi justifier l’extension de la superficie cultivée. Il proclame d’avoir


exercé la culture du riz pendant trois années, en étendant chaque année la superficie du
terrain cultivé sans le justifié.

1-3-2 Inexistence d’une fiche technique


A partir de cette fiche technique que le chargé de prêts visualise la technique culturale adoptée
par le riziculteur.

Pour la bonne pratique agricole et aussi pour réaliser le rendement dont il souhaite espérer à
atteindre. Chaque demandeur de crédit agricole (plus précisément le crédit faisances-valoir ou
le crédit de production) devrait insérer dans sa demande une fiche technique.

1-3-3 Surestimation de la valeur des garanties matériels et outillages


Nous avons déjà énuméré auparavant les garanties usuelles des crédits offerts aux catégories
de bénéficiaires de la BOA-Madagascar. Parmi ces garanties, il y a les garanties réelles, des
matériels et outillages que le promoteur met en sorte de gage pour la sécurité du crédit en cas
39

d’impayé. Mais parfois, le demandeur de crédit estime au-delà de son prix les matériels et
outillages.

1-4 L’émission d’un avis


La micro finance prend actuellement une place de plus en plus importante dans la vie
quotidienne des malgaches. Elle se développe et s’émerge dans toute l’île. Mais toutes dans
l’activité de collecte d’épargne et de financement de prêts.

La DDMF de la BOA-Madagascar est actuellement en pleine expansion concernant l’activité


de la micro finance.

D’après le circuit des documents de l’octroi de crédit, les dossiers de demande de crédit
venant de l’agence sont traités à la DDMF pour émettre un avis, soit favorable ; soit
défavorable et même classé.

1-4-1 L’avis favorable


Le mot favorable signifie ici que le demandeur de crédit à l’opportunité d’octroyer le crédit. Il
arrive à démontrer au chargé de prêts que son projet est faisable ; rentable donc il est une
personne solvable.

A la DDMF, l’avis est favorable si les conditions et les garanties sont biens remplies et
respectées par le demandeur de crédit. Il octroie facilement le prêt.

1-4-2 L’avis défavorable


L’avis est non favorable parce que les conditions ne sont pas remplies ; les dossiers peuvent
être incomplets. Dans ce dernier cas, le dossier est renvoyé de nouveau à l’agence.

Défavorable aussi parce que les dossiers sont dépourvues des irrégularités cités ci-dessus.
D’autres promoteurs n’octroient aucun prêt ; d’autres octroient mais limité comme le prêt
limité aux intrants agricoles par exemple.

La BOA-Madagascar est un établissement de crédit qui existe depuis des années à


Madagascar. Depuis sa création, elle exerce l’activité de la microfinance dont le but est
d’améliorer les activités des paysans ruraux et urbains. La DDMF octroie de crédit à de
nombreux clients comme les entreprises individuelles ; les associations ; les IMF….L’année
2012, elle reçoit 408 demande de crédit dont 396 sont acceptés. Notons que le crédit que
parlions ici, est le crédit agricole.
40

Tableau n°7: Statistique de l’octroi de crédit (en millions d’Ariary)

Reçus Acceptés
Agences Nombres Montant Nombre Montant
Ambilobe 3 102 3 102
Ihosy 1 4 1 4
Port-bergé 20 91 20 91
Marovoay 1 10 1 10
Maevantanana 14 115 4 73
Mahanoro 1 4 1 4
Ambatondrazaka 263 2660 262 2635
Moramanga 2 95 2 95
Tanambe 60 451 60 451
Itaosy 2 21 2 21
Ambatolampy 10 506 10 506
Imeritsiatosika 1 10 1 10
Tsiroanomandidy 1 5 1 5
Mahitsy 3 143 3 143
Andramasina 7 41 7 41
Talatamaty 1 6 1 6
Antsirabe 1 20 1 20
Morombe 6 30 6 30
Morondava 2 650 2 650
Miandrivazo 9 79 8 66

Total 408 5042 396 4963


Source : DDMF/BOA-Madagascar

La BOA-Madagascar compte actuellement plus de 65 agences. Les 80% de ces agences


effectuent le service de la microfinance. Ce tableau nous montre les zones et les populations
bénéficiaires des crédits agricoles à la BOA-Madagascar en 2012. Cette année là, 408
demande de crédit sont arrivées et traitées à la DDMF, dont le montant s’élève à 5042
millions d’Ariary. 396 dossiers sur les 408 sont acceptés ; soit le montant de 4963 millions
d’Ariary. 263 parmi ses 408 sont des dossiers venant de la région d’Ambatondrazaka, dont
262 sont acceptés. Dans d’autres agences, il n’y a qu’un seul demande comme la région de
41

Marovoay ; Imeritsiatosika ; Tsiroanomandidy. Par ailleurs, ces zones sont des zones
productrices de riz de Madagascar.

Section 2 : Le financement de la riziculture

Nous savons que les 80% des malgaches sont dans le secteur primaire, les majorités dans la
culture du riz.

Ainsi, l’Etat et certains établissements de crédit ont décidés de contribuer à l’investissement


de ce secteur.

Cette section nous montre que la région Alaotra, plus précisément le district
d’Ambatondrazaka, est le plus bénéficiaire de l’octroi de crédit à la BOA-Madagascar, là où
la culture du riz est la plus exercée.

2-1: La région Alaotra : le plus bénéficiaire de l’octroi de crédit à la BOA


La BOA-Madagascar offre ses services et ses produits à toutes les catégories de personne.
Mais il y a certaine région où le taux de bénéficiaire est plus élevé.

Lorsque nous parlons de la région Alaotra, nous parlons du district d’Ambatondrazaka.

Ambatondrazaka, une ville de Madagascar se trouve dans la région du Lac-Alaotra et se situe


dans la province de Tamatave. Elle est le premier grenier à riz de Madagascar ; le premier
producteur de riz de Madagascar.

Ambatondrazaka possède de vaste plaine rizicole ; des sols aptes à la production d’immersion,
et des populations nombreuses dont la majorité est dans la riziculture ou l’exploitation
rizicole.

La BOA-Madagascar, à travers la DDMF et les ressources venant des bailleurs de fonds et du


Ministère de l’agriculture et de l’élevage, aident les paysans à augmenter leur productivité en
leur donnant un appui financier.

Ainsi, les 70% des dossiers traités à la DDMF sont des dossiers de demande de crédit à la
production rizicole d’Ambatondrazaka.
42

2-2 : Le financement tourné vers la riziculture


Le riz est le principal aliment malgache donc le riz joue un rôle primordial dans l’alimentation
et la culture malgache. C’est l’aliment de base, voire l’aliment unique de tout un peuple. La
vie quotidienne des malgaches repose essentiellement sur cette denrée devenue un véritable
pilier économique et social pour toute la nation.

Ce produit de première nécessité devrait être produit en meilleur qualité et le volume de


production de chaque compagne devrait aussi augmenter.

L’atteinte de ces objectifs s’avère très difficile pour les riziculteurs car tout d’abord leur
pouvoir d’achat est faible ; et puis la crise politique qui persiste, beaucoup de conséquences
dans toutes les activités des agriculteurs.

Ainsi, la BOA-Madagascar, par l’intervention de la DDMF, aide les paysans en leur donnant
un appui financier pour atteindre ces objectifs.

Résumé du premier chapitre

La BOA-Madagascar offre ses produits et ses services à toutes les personnes intéressées. Ces
personnes doivent être des personnes solvables ; le projet doit être faisable et rentable. Les
dossiers vont suivre un circuit dénommé « le circuit des document pour l’octroi de crédit » à
l’agence puis à la DDMF. Entre temps, lors du traitement de ces dossiers, des anomalies sont
rencontrés par le chargé de prêt comme l’incohérence des superficies mise en valeur, la
surestimation de la valeur des garanties, l’inexistence d’une fiche technique. Ainsi, ces
anomalies vont engendrer des conséquences négatives sur la décision du chargé de prêt. Les
conditions posées doivent être remplies par le promoteur. Ce dernier est invité à dire la vérité
sur leurs propos, plus précisément sur leurs patrimoines, pour éviter tous éventuels risques.

Par les ressources venant des bailleurs de fonds et du ministère, le financement esttourné vers
la riziculture dont la région d’Alaotra en bénéficie ; 262/263 sont acceptés. Ainsi, rares sont
les personnes qui voient leurs demandes refusés à la BOA.
43

Chapitre 2 : Le suivi et le recouvrement des créances


Depuis toujours, le prêteur, dans son activité de prêts, fait face à de nombreux risques parmi
lesquels le risque de non remboursement de l’emprunt. Ce risque est davantage une
préoccupation pour un préteur comme la DDMF de la BOA-Madagascar et tous les IMF
parce que son emprunteur évolue dans un environnement aussi exacerbé.

Des actions de recouvrement sont à entreprendre par la banque pour récupérer les créances, à
savoir l’action de recouvrement à l’amiable ou judiciaire.

Dans le cadre de la gestion de risque de l’octroi de crédit, les objectifs des recouvrements et
du suivi des créances sont : automatiser le recouvrement des créances, réduire le période de
recouvrement des comptes clients, limiter les créances douteuses et déterminer des projets
payeurs et en assurer le suivi.

Section 1 : Le suivi de la bonne utilisation des fonds accordés


Le suivi et l’évaluation des crédits octroyés constituent la dernière étape du processus de
l’octroi de crédit aussi bien dans une institution de crédit que dans n’importe quelle autre
institution financière.

L’agent de crédit a pour responsabilité de veiller au remboursement des crédits. En principe,


le rédacteur de crédit, doit en permanence, connaître et surveiller la situation des sociétaires. Il
doit également s’assurer de l’utilisation effective du crédit conformément aux termes du
contrat souscrit.

La BOA-Madagascar est capable de redéfinir les règles de suivi de crédit en tenant compte du
souci de modernisation et d’adaptation du crédit aux réalités du terrain ; du souci d’être plus
proche des besoins des sociétaires ; des mesures d’allongement de la durée des crédits
décidés.

Nous pouvons définir le suivi comme une méthode de surveillance très utile et qui s’avère
nécessaire pour les organismes de crédit. L’opération permettant de surveiller la mise en
œuvre du programme ou le projet du promoteur est le suivi.

Après le déblocage des crédits, la BOA adopte cette méthode pour surveiller la bonne
utilisation des fonds accordés. Le demandeur de crédit présente dans son demande son projet,
le coût du programme ; les dépenses et les recettes….. Mais tout cela ne suffit pas ; il faut
suivre de près le promoteur pour éviter les risques.
44

Comment se déroule l’opération de suivi de la bonne utilisation de fonds pour chaque type de
crédit accordé par la BOA ?

1-1 Pour les crédits d’investissement


Le fonds doit être utilisé comme il a été souscrit dans le contrat. Après le déblocage du fonds,
le chargé de prêt à l’agence effectue le suivi de la bonne utilisation des fonds auprès des
promoteurs. La banque constate donc sur le lieu d’exploitation la réalisation de
l’investissement comme l’acquisition des matériels ; la réalisation des travaux. Comme titre
de rappel, le demandeur de crédit octroi ce type de financement pour financer l’achat des
matériels nécessaires à l’exploitation effectué. Le chargé de prêt fait une descente sur le lieu
d’exploitation 15 jours après le déblocage. Il remet ensuite à la DDMF le procès verbal de sa
descente. Le procès verbal de suivi se présente comme suit :

Procès verbal de suivi et de vérification

1- Dossier :……………………………………….Matricule :…………………………….


2- Méthode utilisée :……………………………………………………………………….
3- Date de la vérification :………………………………………………………………….
4- Résultat du suivi et de vérification
5- Avis du
vérificateur :………………………………………………………………………

Tableau n°8 : Suivi et vérification (en Millions d’Ariary)

Nombre Désignation Marque N° de Puissance Date Etat Valeur


série d’acquisition général
du
moteur
1 Motoculteur KIBOTA 217161 Bon 4
SB50
1 Décortiqueuse Bon 9
Décortiqueuse SB30
1 Batteuse Bon 5

1 ModVT9400 Bon 7
Source : BOA-Madagascar
45

D’après ce procès verbal, le promoteur a utilisé le fonds convenablement à ce qui était


souscrit dans le contrat. Il a bien acheté des matériels, un motoculteur ; deux décortiqueuses et
une batteuse. Des matériels nécessaires à l’exploitation qu’il demande d’appui financière à la
banque. Dans le cas contraire la banque prend des décisions rigoureuses pour obliger le client
à investir.

1-2 Pour le crédit de production ou faisances-valoir


Ce fonds doit strictement limiter au financement des dépenses de préparation du sol ; de
l’acquisition des intrants agricoles ; au repiquage ; au sarclage et même jusqu’à la moisson.
Le chargé de clientèle, est tenu responsable de ses clients, depuis la conception du contrat,
jusqu’au remboursement du prêt. C’est lui-même qui effectue le suivi.

Pour vérifier l’utilisation du fonds la banque, le chargé de clientèle constate la réalisation du


programme de production lors des phases critiques de la production, c'est-à-dire la phase de
préparation du sol ; le sarclage, et l’estimation de la production avant la récolte.

En général, le chargé de clientèle vérifie dès le commencement des travaux sur le terrain
jusqu’à la récolte. Toujours en rapportant le procès verbal de suivi à la DDMF.

1-3 Pour les crédits de stockage


Le travail de suivi de la bonne utilisation pour ce type de financement est toujours effectué
par le chargé de clientèle à l’agence. En titre de rappel, ce type de financement consiste aux
producteurs de stocker leur marchandise dans un lieu sûr et dans l’attente d’un meilleur prix
sur le marché. La banque doit vérifier périodiquement les marchandises stockées, parce que se
sont marchandises stockées qui garantissent le crédit.

Pour vérifier que le promoteur stocke bien des marchandises dans son magasin, la banque
vérifie périodiquement les stocks avant déblocage ; tous les deux mois ou tous les trois mois.
La banque vérifie non seulement les stockés mais aussi l’état du magasin de stockage, et la
gestion de ses stocks. Le chargé de clientèle fait son rapport dans le formulaire de procès
verbal de suivi et de vérification, puis les envoyés auprès de la DDMF.
46

Section 2 : Le recouvrement
La seule préoccupation de toutes les banques est le risque de non remboursement du crédit.
Lorsqu’il y a retard de paiement de la part du débiteur, on parle d’impayé. C’est ainsi
qu’intervient le terme de recouvrement plus exactement le recouvrement des créances.

En cas de facture non payée à l’échéance, la banque engage ce que l’on appelle la procédure
de recouvrement. Afin d’optimiser les chances d’obtenir le paiement, il convient d’observer
un certaine ordre de rappel à savoir : la relance téléphonique ou par courrier électronique ; la
relance par lettre simple ; la relance par lettre recommandé ; la mise en demeure ; et/ou le
recours au tribunal d’instance.

Dans cette section, nous allons expliquer ce qu’est l’impayé ; ensuite, les actions de
recouvrement ; puis le fonctionnement de ce recouvrement ; et enfin les actions de
recouvrement à la BOA.

Nous pouvons affirmer que lorsque le créancier ne respecte pas la date d’échéance convenue,
il y a impayé. Ainsi, la banque procède au recouvrement de ce dit impayé.

2-1 La date d’échéance


L’impayé est constitué dès qu’il y a retard de paiement. Il faut bien être conscient que,
juridiquement, dès qu’il y a retard de paiement ne serait-ce que d’un seul jour, il y a impayé.
Théoriquement, il y a deux formes d’action de recouvrement appliquées par les banques en
cas d’impayé. D’abord, l’action à l’amiable : il s’agit du recouvrement de créance effectué au
travers des relances efficaces par exemple par courrier, par téléphone ou en rendant
directement visite au débiteur. Ensuite, le recouvrement judiciaire, en cas d’échec du parcours
à l’amiable, la banque entreprend les démarches judiciaires nécessaires pour l’obtention du
paiement des sommes dues, tout en poursuivant les négociations à l’amiable avec les clients.

Ainsi, nous allons parler de la date d’échéance des crédits agricoles de la BOA-Madagascar.
La date d’échéance est la date à laquelle le promoteur devrait régler ses dettes. Pour les crédits
à rembourser par la vente de la récolte, c'est-à-dire le crédit de production et le crédit
d’investissement, la date d’échéance est fixée à deux mois après la récolte. Prenons l’exemple
d’un calendrier cultural d’une compagne à Ambatondrazaka. Le calendrier cultural de cette
région montre que la récolte est effectuée le mois d’Avril et le mois de Mai, donc la date
d’échéance est fixée le mois d’Août. Pour les crédits de stockage, la date d’échéance est fixée
à la fin du mois de Décembre ou à la fin du mois de Janvier, moment où le prix sur le marché
47

est le plus élevé. En cas de non respect de ces dates d’échéances, la banque procède aux
actions de recouvrement, soit à l’amiable, en relançant des lettres de rappel d’échéance ; soit
par voie judiciaire en remettant l’affaire entre les mains du tribunal compétent.

Encadré n°1 : Détermination de la date d’échéance

Rakoto a obtenu Ariary 10 000 000 pour financer son projet de culture de riz dans la région
d’Ambatondrazaka. Le taux d’intérêt est de 20% l’an. Il a choisi l’échéance unique pour le
remboursement. La date d’échéance est alors fixée le 30/09/2012. A cette date, Rakoto doit
Ariary 12 000 000 à la banque, soit le calcul suivant :
Montant initial : Ariary 10 000 000
Taux 20% : Ariary 2 000 000
Montant total : Ariary 12 000 000
Il n’arrivait pas à rembourser le montant total à l’échéance. Au 30/09/2012, il a payé
Ariary 9 278 400, le reste à recouvrer est donc de Ariary 272 160.
Source : Auteur

2-2 Le Rappel d’échéance


En cas de facture non payée à l’échéance, la banque procède au recouvrement de créances
impayées. Afin d’optimiser les chances d’obtenir la totalité des créances, il convient
d’observer un certaine ordre de rappel par exemple le relance par courrier ; par lettre simple
etc. Dans l’encadré que nous avons illustré comme un cas d’exemple, Rakoto est un
riziculteur d’Ambatondrazaka. Il octroyait un prêt d’Ariary 10 Millions à la BOA-
Madagascar, avec un intérêt d’Ariary 2 Millions. A l’échéance, Rakoto devrait rembourser
Ariary 12 Millions. Pour préserver ses actions commerciales, la banque essaie de rappeler sa
dette au client, en lui envoyant une lettre de rappel. La date d’échéance de Rakoto était prévue
le 30/09/2012. Le chargé de prêt remet en main propre une lettre de rappel d’échéance deux
mois avant cette date et constate la production chez Rakoto.
La lettre de relance que nous parlons ici remet un caractère non-contentieux. Rédigé de
manière courtoise, ce courrier permet de faire remarquer au client que la banque lui avez
adressé reste impayé et du montant concerné.
Si éventuellement, le client annonce que la production risque d’être insuffisante pour effectuer
le remboursement. Il doit proposer un calendrier pour honorer ses dettes. Si le calendrier ne
dépasse pas deux mois, la banque attend qu’elle soit remboursée. Si cela dépasse une saison
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culturale, il faut proposer un réaménagement sur une année ou une période plus longue (deux
à trois ans).
2-3 Le traitement des impayés
En cas d’impayé ou de non remboursement de créance, la banque essaie de trouver des
solutions pour pouvoir récupérer les créances et aussi pour préserver les actions
commerciales. Prenons toujours le cas de notre encadré n°1, Rakoto n’a pas remboursé la
totalité de sa créance à la date convenue. Il devrait rembourser 12 Millions d’Ar, il n’a
remboursé que 9 273 400 Ar, soit le 77,32% du montant total du. L’impayé est donc de 272
160 Ar. Nous savons que l’impayé a eu lieu s’il y a retard de paiement, mais dans le cas de
Rakoto, l’impayé a également eu lieu. Dans la procédure de rappel d’échéance, Rakoto
annonce que la production risque d’être insuffisante pour effectuer le remboursement. La
banque lui a proposé des solutions, mais il n’a pas toujours honoré ses dettes donc la banque
relance les procédures suivantes :
Premièrement, la banque envoie par recommander la lettre de constat d’un délai de 15 jours.
La lettre de constat est une lettre de reconnaissance de quelque chose. Dans notre cas, nous
parlons de la reconnaissance de doit. Cette lettre fait reconnaitre au créancier qu’il devrait être
redevable envers la banque.
Deuxièmement, si après 15 jours la banque ne reçoit aucune réponse, elle envoie la deuxième
lettre qui est la lettre de rappel. La lettre de rappel est une relance pour une facture impayée.
La plus part du temps, les entreprises demandent à leurs clients, de payer leurs factures dans
un délai de 30 jours. Néanmoins, certaines sociétés acceptent parfois, un délai plus long. Dans
tous les cas, dès que le délai de paiement est dépassé, il ne faut pas hésiter à relancer le client.
Avant d’intenter toute action en justice ; mieux vaut tenter de régler le problème à l’amiable.
Troisièmement, en dépassant le délai de 1 mois, la banque fait parvenir la lettre de mise en
demeure d’un délai de 1,5 mois à 2 mois. Cette lettre constitue une sommation de payer et
peut également servir de date de départ au calcul des intérêts de retard sur le montant impayé
en cas de procédure. Cette lettre précise la somme due et une nouvelle date de règlement. Il
est fortement conseillé d’adresser cette lettre sous forme recommandée avec accusé de
réception. Pour lui donner un caractère plus formel. Cette lettre peut également être présentée
par un huissier.
Si la troisième lettre c'est-à-dire la lettre de mise en demeure reste sans effet ou sans réponse ;
(pas de remboursement), la banque mobilise le fonds de garantie, le dossier est déclassé vers
les créances douteuses et litigieuses. Il est transféré à la Direction des affaires juridiques et de
recouvrement qui entame le recouvrement par voie judiciaire.
49

Conclusion de la deuxième partie

La BOA-Madagascar à travers l’intervention de la Direction Déléguée chargée de la


Microfinance octroie des crédits (crédit FV ; crédit GCV ; crédit d’investissement), pour des
catégories de bénéficiaires.

L’octroi de crédit passe par trois étapes bien distinctes. La première étape se déroule à
l’agence, c’est l’octroi. Les deux dernières étapes, c'est-à-dire la mise en place et le déblocage
se déroulent à la DMF. Ce processus est un peu complexe et lent, ainsi nous avons dégagé les
contraintes et/ou les problèmes y afférents.

Le taux d’intérêt à la BOA-Madagascar pour les crédits agricoles est de 20% l’an. Ce taux est
peut être le moins cher en matière de microfinance, mais trop élevé pour les emprunteurs,
surtout les petits producteurs ruraux.

En traitant les dossiers de demande de crédit, plusieurs anomalies sont détectées lors de ce
traitement. Par exemple, l’incohérence des superficies mise en valeur ; l’inexistence d’une
fiche technique et la surestimation de la valeur des garanties. Ces anomalies engendrent
beaucoup de conséquences sur le crédit octroyé et ont des impacts sur la décision du chargé
de prêt.

Des montants élevés de crédit sont distribués à Madagascar, plus exactement dans les agences
de la BOA à Madagascar, pour beaucoup de bénéficiaires. D’après la statistique de la BOA
l’année 2012 sur les crédits octroyés, le financement est concentrée et tourné vers la
riziculture d’Ambatondrazaka.

L’étape du processus de l’octroi de crédit est finalisée par le suivi. Le suivi de la bonne
utilisation de fonds octroyé est effectué par le chargé de clientèle en agence. A chaque forme
de crédit s’associe une procédure de suivi. Si le fonds n’est pas utilisé comme il a été prévu, la
banque prend des décisions rigoureuses pour obliger le client à investir.

En cas d’impayé, ou de retard de paiement, la banque procède aux actions de recouvrement,


soit à l’amiable, soit par voie judiciaire.
PARTIE III : DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS

Cette troisièmes partie est la partie que nous allons analyser les résultats, ainsi que les
propositions d’amélioration et les solutions proposées. Nous allons bien séparer cette partie en
deux chapitres bien distincts, d’abord l’analyse SWOT de l’octroi de crédit, et ensuite les
recommandations et solutions proposées.
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Chapitre 1 : Analyse SWOT des résultats


Le risque bancaire peut être défini succinctement comme l’incertitude temporelle d’un
événement ayant une certaine probabilité de survenir et de mettre en difficulté la banque.

Aujourd’hui, toutes les banques exercent les mêmes activités mais leurs prises de risque sont
différentes. Les banques offrent plusieurs services et produits, et leurs domaines d’activité
sont dans le financement de l’économie par le biais de l’octroi de crédit aux entreprises et aux
particuliers.

En outre, les clients sont devenus de plus en plus exigeants et réclament des produits variés et
diversifiés, et la concurrence entre les banques est féroce, d’où la nécessité de maitriser
parfaitement les risques liés au crédit pour survivre et accroître leurs parts de marché dans une
économie en profonde mutation.

Dans ce chapitre, nous vérifions et interprétons les résultats dans la deuxième partie. Avant
d’apporter les recommandations et les solutions, il conviendrait de faire une analyse SWOT
par laquelle nous connaitrons les forces et les faiblesses de la collectivité en question ainsi que
les opportunités et les menaces.

Section 1 : Analyse SWOT de l’octroi de crédit


L’expression veut dire force ; faiblesse ; opportunité et menace. L’analyse porte sur la
situation interne en énonçant les forces et les faiblesses, et la situation externe en énonçant les
opportunités et las menaces.

1-1 Analyse SWOT du processus


Dans cette sous section, nous allons analyser par la méthode SWOT la procédure à la BOA.
Ce processus va apporter des forces et des faiblesses de la BOA, ainsi que des opportunités et
des menaces pour la banque.
51

Tableau n°9 : Analyse SWOT du processus

Forces
- Les dossiers sont traités par des personnes qualifiées : elles ont les compétences
nécessaires pour accomplir leurs tâches (avec l’appui des diplômes et des
expériences).
- Les initiés aux procédures facilitent la tâche des agents concernés : chaque étape ne
demande pas beaucoup de temps et les agents de la banque n’ont pas trop des
problèmes à régler.
- Existence de plusieurs niveaux de contrôle dans le traitement des dossiers, ce qui
diminue considérablement le risque de faux calcul et de non remboursement.
- Volonté de la DDMF à améliorer la qualité de ses services : la Direction a fixé un
nouvel objectif : accélérer la notification à l’agence (2 jours après réception des
dossiers).
Faiblesses
- Le délai de traitement des dossiers est encore assez long, il peut allez jusqu’à 45 jours
selon les anomalies rencontrées dans les différentes étapes de traitement des dossiers.
- Les nouveaux clients ont du mal à connaitre les différentes procédures de la banque à
cause du manque de communication, sinon, ils ne les maîtrisent pas.
Opportunités
- Le traitement des dossiers est facilité avec l’emploi de nouvelles technologies de
l’information et de la communication (internet, téléphone portable…).
- La procédure de la banque est souvent analysée par des bureaux de consultation
extérieur pou pouvoir l’améliorer et ainsi donner satisfaction aux clients. La banque
travaille avec le cabinet FTHM Conseil.
Menaces
- Certains clients ne savent ni lire ni écrire, ce qui retarde encore l’arrivée des dossiers à
l’agence et son traitement.
- Dans certaines localités, les clients préfèrent aller dans les autres types d’institutions
financières à cause des formalités requises par la banque.

Source : Auteur
52

1-2 Analyse de la banque BOA-Madagascar proprement dite


La banque offre trois formes de crédit à sa clientèle à savoir : le crédit d’investissement ; le
crédit FV et le crédit GCV. Dans cette sous section, notre analyse se consacre, à
l’environnement interne de la banque c'est-à-dire les forces et les faiblesses de l’application
de ces crédits ; ainsi qu’à l’environnement externe de la banque c'est-à-dire les opportunités et
les menaces rencontrées par la banque et par les clients.

1-2-1 Les forces de la BOA-Madagascar


Le phénomène d’intensification et les innovations technologiques stimulent les innovations
financières de la banque BOA. D’où les changements suivants : d’abord le raccourcissement
du délai de traitement de crédit ; ensuite, le rajeunissement et la qualification du personnel par
le biais de formation et de recrutement périodique ; puis, l’utilisation des matériels
informatiques et l’adoption d’une politique de prix très concurrentielle. L’intégrité des
techniciens agricoles dans son équipe et la relation avec le ministère technique et ; et enfin,
son image de marque et son maillage en étant le plus grand réseau bancaire à Madagascar
(plus de 65 agences à la disposition de la clientèle).

1-2-2 Les forces relatives à l’application de ces crédits


Les crédits sont conçus pour que les deux parties soient gagnant-gagnant. L’application de ces
crédits donne des forces à la banque, vu que la microfinance est aujourd’hui inséparable de la
vie quotidienne des malgaches. D’abord la banque a une connaissance du niveau d’activité de
l’entreprise à travers les remises effectuées. Pour la sécurité, l’Etat est considéré comme la
meilleure signature en financement des marchés administratifs. Un crédit de stockage bien
maitrisé est une protection contre le risque, car ce type de garantie que représente une valeur
marchande élevée, est attractive pour la banque, notamment lorsqu’elle prête à de nouveau
client pour lesquels elle ne dispose pas d’historique de crédit. Enfin, un financement long
fidélise un client, en crédit d’investissement à moyen et à court terme. Il aide au problème de
trésorerie, son coût est inférieur à celui d’un crédit par caisse.

1-2-3 Les faiblesses de la BOA


Madagascar est classé parmi les pays à faible revenu. Il apparait évident que les faiblesses des
dépôts bancaires représente une forte contrainte pour l’octroi de crédit. Une des faiblesses de
la banque est sa politique concentrée sur la riziculture. Nous savons que plus le crédit est
réparti entre un nombre restreint de bénéficiaire, plus le risque est faible.
53

1-2-4 Les faiblesses relatives à l’application de ces crédits


Le crédit d’investissement peut réserver une mauvaise surprise comme la difficulté à réaliser
une garantie dans le cas d’un redressement judiciaire. Ensuite, la rentabilité ; l’expérience a
montré que certain programme de crédit de stockage contribuent à lisser le cours des produits.
Lorsque la méthodologie lie le montant du prêt à la valeur marchande des produits, la baisse
du prix entraîne la diminution du montant de prêt auquel peut prétendre le producteur et du
montant d’intérêt collecté par la banque. Puis, la banque a l’obligation de consentir une
rallonge si le plan de financement n’était pas faible. Et enfin, le montant est souvent élevé des
engagements.

1-3 Les opportunités et les menaces du risque de crédit


Cette sous-section va nous montrer les opportunités, ainsi que les menaces qui s’offrent à la
banque en octroyant du crédit.

1-3-1 Les opportunités


Les opportunités qui s’offrent à la banque sont nombreuses et concernent l’utilité du crédit
pour les entreprises, à court ; à moyen et à long terme et les avantages de ces crédits au niveau
de la banque.

1-3-1-1 Utilité du crédit pour les entreprises


Pour faire face à la concurrence, pour résoudre ses besoins de trésorerie, pour développer son
activité, l’entreprise se tourne vers la banque qui pourra lui propose plusieurs gammes de
crédit à court ; à moyen et à long terme.

 Appui à court terme

Grâce aux appuis de financement à court terme comme le crédit agricole ; les avances sur
marchandises et sur produits, l’entreprise peut résoudre divers problèmes ponctuels de
trésorerie comme le paiement à la date prévue de la rémunération du personnel ; le règlement
des charges de l’entreprise tel que : JIRAMA ; la caisse de sécurité sociale etc.

 A moyen et à long terme

La banque permet aux entreprises de réaliser leur programme d’investissement pour une durée
de deux à cinq ans.
54

1-3-1-2 Les avantages de ces crédits au niveau de la banque


La banque offre des produits pour lui procurer des avantages. Ces avantages concernent donc,
les intérêts et l’image de la banque.

 Les intérêts

Les principales recettes de la banque sont constituées par les intérêts venant des opérations de
crédit accordés aux clients. Grâce à ces intérêts, la banque finance ses frais de financement et
en même temps augmente son produit net bancaire (PNB).

 L’image de la banque

La gamme de produit offerte par la banque est considérée comme essentielle au bon
fonctionnement de l’entreprise ; voir même au développement économique du pays. Cela fait
une bonne image pour la banque par la qualité de son produit et donne la confiance aux
clients. Les clients sont mieux informés de différentes offres bancaires, en particulier grâce à
divers canaux de communication (télévision ; sites internet, réseaux sociaux). En d’autres
termes la banque est devenue un fournisseur de biens et services de base. La banque fournie à
leurs clients : un accès à leur banque n’importe où et à n’importe quel moment, des offres
simples mais personnalisées ; des produits et services transparents ; sans risques et éthiques.

1-3-2 Les menaces


Nous exposerons comme menaces les problèmes rencontrés par la banque et par ces clients.
Du point de vue de client, ces problèmes concernent les étapes à suivre, le taux d’emprunt et
la durée d’octroi. Du côté de la banque, nous noterons principalement les problèmes de non
remboursement, la difficulté de réalisation des garanties etc.

1-3-2-1 Les problèmes rencontrés par les clients


Les principales difficultés rencontrées par les clients lors de la demande de crédit se trouvent
généralement au niveau de : d’abord l’étape à suivre ; ensuite le taux d’emprunt et la durée
d’octroi de crédit.

 Les étapes à suivre

Les procédures à suivre pour les clients sont complexes et surtout lentes parce qu’elles
passent d’abord à l’ouverture de compte avant de faire la demande de crédit. Cela conduit
donc à un certain nombre de problèmes, surtout dans la production des documents
55

nécessaires, non seulement pour l’ouverture de compte mais aussi pour la demande de crédit
elle-même.

 Le taux d’emprunt

Parfois le taux d’intérêt de la banque est supérieur au pourcentage de bénéfice de l’entreprise.


Cela signifie que l’entreprise ne tire aucun profit du crédit sollicité.

 La durée d’octroi

D’après le circuit d’acheminement du dossier de demande de crédit, le va et vient imposé aux


dossiers engendrent une perte de temps et éventuellement des dépenses supplémentaires pour
les clients.

1-3-2-2 Les problèmes rencontrés par la banque


Les difficultés rencontrées par la banque sont étroitement liées aux risques qu’elle court au
moment où elle accorde un crédit.

 Le non remboursement

Il arrive que certains clients, en raison de la mauvaise foi ou de la difficulté économique,


n’arrivent pas à tenir à leurs engagements, qui sont de rembourser leur dette. Le non
remboursement a un grave impact sur le portefeuille de la banque, car celui-ci constitue le
poste le plus important de l’actif qui génère les revenus pour la banque.

 La difficulté de la réalisation des garanties

La réalisation des garanties présente quelque fois des problèmes pour diverses raisons comme
la garantie appartenant à plusieurs personnes dont l’une d’entre elle n’est pas présente ou à
refuser de signer.

L’impossibilité des emprunteurs de satisfaire les exigences de la banque au sujet des garanties
peut simplement venir du fait qu’ils ne possèdent pas suffisamment d’avoirs à offrir en
garantie. Parfois aussi, ils possèdent des biens que la banque n’accepte difficilement en
garantie.

 L’incompétence des dirigeants et du personnel

Comme ils sont les principaux acteurs de la vie de l’entreprise, leur compétence ; leur savoir-
faire ; leur connaissance… affectent fortement la rentabilité donc la solvabilité de l’entreprise.
56

Ces incompétences sont souvent rencontrées au niveau de l’agence (dans le formulaire de


demande de crédit remplis par ce dernier) lors de l’analyse effectuée par le chargé de prêt à la
DDMF.

Section 2 : Vérification et interprétation des résultats


La présentation d’une garantie augmente les chances d’accéder au crédit bancaire et la
diversification des secteurs d’activités dans l’octroi de crédit diminuent le risque de crédit
bancaire. Dans cette section, il convient de vérifier les hypothèses et d’interpréter les résultats.

2-1 Vérification de l’hypothèse


Comme nous avons présenté auparavant deux hypothèses, l’un est, la présentation d’une
garantie limite le risque de l’octroi de crédit, et l’autre, la diversification des secteurs
d’activités dans l’octroi de crédit diminue le risque de crédit. Nous allons les vérifiés dans
cette sous-section.

2-1-1 La présentation d’une garantie limite le risque de l’octroi de crédit


Nous avons déjà énuméré auparavant les garanties qui viennent soutenir l’espoir du créancier
de rependre ses fonds en cas de défaillance du promoteur. Pour améliorer la sécurité de ces
engagements et surtout pour se couvrir du risque de non remboursement, il faut que le
banquier recueille des garanties. Ainsi il est important pour les banques que les clients
présentent des garanties. En cas de défaillance du promoteur, la banque garde en sa
possession les biens mis en garantie jusqu’à ce que le promoteur honore ses engagements. En
dépassant le délai de détention des biens imposé par la banque, les biens sont vendus aux
enchères pour couvrir la somme due. La présentation des garanties limite donc les risque de
crédit.

2-1-2 La diversification des secteurs d’activité dans l’octroi de crédit diminue le risque
de crédit
La banque peut diversifier des crédits. En effet, il est risqué pour une banque de concentrer
ces crédits sur quelque gros bénéficiaires, le risque de non remboursement est faible si le
crédit octroyé est réparti sur plusieurs secteurs d’activité. En effet, car si un secteur est
troublé, les autres secteurs peuvent assurer leur contrepartie.

2-2 Interprétation du résultat


A chaque résultat que nous avons annoncé dans la deuxième partie, va être interpréter dans
cette sous-section. D’abord, nous allons les interprétés en fonction des hypothèses que nous
57

avons illustrés auparavant. Ensuite, nous dégagerons les contraintes et/ou les problèmes
rencontrés par la banque sur les éléments analysés précédemment à savoir la procédure
d’octroi et le taux d’intérêt.

2-2-1 Interprétation en fonction des hypothèses


Nous avons illustrés deux hypothèses qui sont, la limitation des risques de crédit par la
présentation des garanties et la diminution du risque de crédit par diversification des secteurs
d’activités. Ainsi, nous allons interpréter les résultats en fonction de ces hypothèses.

2-2-1-1 La présentation des garanties limite les risques


Comme nous le remarquons la possession des garanties suffisantes, le respect des conditions
posées par la banque ; ainsi que la sincérité du promoteur ou le demandeur de crédit
concernant leurs patrimoines ou leurs biens constituent des conditions pour l’obtention de
crédit et sont des moyens pour la banque de réduire ces risques. C’est pour cela que la banque
doit s’entourer de toutes les précautions pour se protéger contre les risques.

Si, après une étude financière et comptable, il s’avère que les comptes d’une société n’offrent
pas suffisamment de garantie dans l’octroi d’un crédit et la capacité de l’entreprise à le
rembourser, les entreprises peuvent voir leur projet bloqué car les créanciers croient au
remboursement ultérieur de ses créances.

2-2-1-2 La diversification des secteurs d’activité diminue les risques


Plus le crédit est répartir entre un plus grand nombre de bénéficiaire, plus la probabilité de
non remboursement est faible. La division des risques constitue l’un des fondements de la
fonction d’intermédiaire financier. De même, le financement exclusif d’un seul secteur de
l’activité économique et/ou géographique expose la banque à des difficultés élevées en cas de
récession de ce secteur ou de cette zone.

Nous pouvons donc avancer que la banque devrait orienter son financement sur d’autres
activités dans d’autre zone géographique, autre que l’exploitation rizicole d’Ambatondrazaka.
Cela diminue le risque de crédit bancaire.

Après l’analyse SWOT afin de connaitre les forces et les faiblesses ainsi que les opportunités
et les menaces, nous pouvons pu affirmer les hypothèses et l’analyse du résultat.
58

2-2-2 Les problèmes rencontrés par le processus d’octroi de crédit


Comme nous l’avons déjà énuméré, le processus ou la procédure de l’octroi de crédit à la
BOA passe par trois étapes : l’octroi ; la mise en place et le déblocage. Dans cette sous section
nous allons voir les problèmes rencontrés dans ces trois étapes.

 Processus d’octroi : les problèmes que l’on peut rencontrer dans le processus d’octroi de la
banque sont : d’abord, le retard de dépôt des demandes pour les emprunteurs, ayant pour
cause, le délai de dépôt des demandes des emprunteurs qui est conditionné par la fin de
l’élaboration du plan du travail annuel. Ensuite, le traitement non simultané des demandes au
siège (au fur et à mesure de leur arrivée à l’agence) en l’absence d’une date limite fixant la
réception finale des demandes. Il y a aussi le retard d’envoi des demandes au siège,
l’insuffisance d’information sur le délai et les échéances à respecter dans la procédure
actuelle. Enfin, la difficulté de ventilation des montants octroyés par emprunteur : en cas
d’envoi groupé, le montant envoyé au siège pour accord est un montant global.
 Procédure de mise en place : les problèmes rencontrés lors de la procédure de mise en place
sont : le retard du montage des dossiers, qui nécessite pour le proposé au crédit d’assister les
emprunteurs lors du remplissage et de la signature des documents. Ensuite, le retard de la
constitution définitive des dossiers, dû à une connaissance insuffisante des procédures de
légalisation et d’enregistrement par les emprunteurs. Et l’existence d’erreur et anomalies dans
les documents.
 Le déblocage : les problèmes rencontrés sont : le retard du déblocage, dû à une insuffisance de
note explicative sur les démarches à suivre par les emprunteurs (en cas de chevauchement de
crédit), le déblocage unique des crédits, l’insuffisance de détail opérationnel sur les modalités
de remplissage des documents et dans les documents de procédure dans les agences.

2-2-3 Les problèmes engendrés par le taux d’intérêt


Dans cette sous section, nous constaterons les problèmes engendrés par le taux d’intérêt avec
les IMF en général, et la BOA.

Le processus de libéralisation financière, qui s’est initié à Madagascar à partir des années
1990, a éliminé les contrôles sur le taux d’intérêt, ceci provoquant un bond en avant dans le
développement de la microfinance. Malgré cela, les autorités monétaires de Madagascar ont
exprimé leur inquiétude face aux taux d’intérêt élevés perçus par les IMF. Il faut néanmoins
comprendre que les coûts d’informations et d’administrations des opérations de microcrédit
sont bien plus élevés en raison du très grand nombre de petits prêts. En outre, étant donné que
59

les petits emprunteurs ne disposent pas de la documentation ni des états financiers


nécessaires à déterminer leur capacité de paiement, les IMF sont obligées de faire déplacer
leurs employés attachés aux crédits afin que ceux-ci réunissent les informations nécessaires en
utilisant leurs propres technologies de crédit. Cela représente bien évidemment des coûts
supplémentaires que ne connait pas la banque traditionnelle. La branche de microfinance ne
serait pas rentable à long terme si elle devait travailler aux taux perçus par les banques
classiques. Les taux d’intérêt sur les prêts que perçoivent les IMF à Madagascar oscillent
entre 36% et 42%, tandis que, le marché informel touche des taux jusqu’à 10% par mois, à
savoir 120% l’an. Les crédits des IMF sont donc de toute façon beaucoup plus accessibles aux
pauvres.

Concernant la BOA et son taux d’intérêt, voici quelques problèmes que la banque rencontre
au niveau de son taux d’intérêt. D’abord le manque de communication des taux d’intérêt
auprès des clients. Ensuite, taux généralement inaccessible aux petits producteurs n’adhérant
pas à des associations.

Encadré n°2 : Illustration du cas de l’association MIAVOTRA

L’association MIAVOTRA, composé de trois membres dont A, B et C ont obtenus un prêt


de Ariary 10 000 000, avec un taux d’intérêt de 20% l’an. L’association a opté sur
l’échéance unique comme mode de remboursement. A l’échéance, l’association
MIAVOTRA doit Ariary 12 000 000 à la banque.
La répartition de l’initial se présente comme suit : Ariary 5 000 000 pour A, Ariary 3 000
000 pour B et Ariary2 000 000 pour C.
Source : Auteur

Le taux d’intérêt à la BOA-Madagascar est parmi le taux le mois élevé appliqué par les IMF à
Madagascar. D’après ce que nous avons affirmé ci-dessus. Par contre, ce taux est encore
élevé pour d’autres clients, comme les petits producteurs n’adhérant pas à des associations.
Dans notre encadré n°2, les trois membres de l’association MIAVOTRA n’ont pas du mal à
rembourser l’initial avec l’intérêt de 12 Millions d’Ar car les intérêts sont réparties en
fonctions du montant emprunté pour chaque membres. Pour A l’intérêt est de Ariary 1
Millions ; B qui a emprunté 3 Millions doit un intérêt de Ariary 600 000 et C doit un intérêt
d’Ariary 400 000 pour les 2 Millions emprunté. Mais pour Rabe dans l’encadré n°1, qui n’a
pas adhéré à des associations, ce taux est élevé.
60

Chapitre 2 : Recommandations et proposition de solutions


A chaque faiblesse, à chaque menace, convient une solution et une recommandation. Dans ce
chapitre, la prévention du risque de crédit ainsi que la solution proposée seront analysées.

Section 1: Les solutions proposées


Une solution simple et rationnelle est l’usage d’une technique de gestion de risque de crédit
non seulement pour la BOA-Madagascar mais pour toutes les IMF. Cette technique est très
utile pour les banques afin de remédier au risque de crédit ou plus exactement une technique
pouvant améliorer la gestion de risque de crédit déjà adoptée par les IMF. Une autre solution
concernant les garanties aussi est proposée. Il s’agit de l’allègement du problème de manque
de garantie.

1-1 La technique de bonne gestion de risque de crédit


Les institutions de microfinance se sont données comme objectifs de contribuer au
financement de la population à majorité pauvre. L’adoption de cette cible par les IMF
engendre de nombreux risques auxquels elles sont obligées de faire face. Pour remédier à ce
fléau, il convient pour les IMF de faire usage de certaines techniques de gestion des risques de
crédit.

1-1-1 La définition des Critères d’Acceptation des Actifs Risqués (CAAR)


L’instauration de ce mode de gestion de crédit s’est révélée très efficace. Toutes les IMF
devraient de nos jours se doter de CAAR pour tous les produits financiers qu’elles offrent à
leurs clientèles. Il faut entendre par CAAR, des critères bien élaborés, auxquels les
responsables chargés d’octroyer les crédits dans l’IMF, se réfèrent obligatoirement lors de
l’analyse des dossiers de demande de crédit constitué par les sociétaires. Les CAAR
pourraient par exemple faire ressortir les caractéristiques des emprunteurs éligibles ; l’objet
du crédit sollicité etc.

1-1-2 L’étude du dossier de crédit


Toute demande de crédit devrait être assujettie à la constitution d’un dossier de demande de
crédit. Un dossier de crédit peut par exemple comporter : une demande de crédit rédigée par le
sociétaire et adressée au directeur de l’IMF ; des documents permettant d’identifier
parfaitement le demandeur ; les études de faisabilité démontrant la rentabilité et la solvabilité
du projet à financer par l’IMF ; la description de plan de remboursement souhaité par le
61

sociétaire ; et la présentation de certain garanties pour couvrir une éventuelle insolvabilité du


sociétaire.

La clientèle analphabète pourrait avoir du mal à produire un business plan. Dans ce cas, il
conviendra à chaque IMF de prévoir des plans d’affaires clés en main, que les agents de crédit
rempliront au cours d’un entretien avec les promoteurs ne sachant ni lire ni écrire. Le dossier
de crédit devra être minutieusement analysé selon la procédure interne adoptée par l’IMF en
respectant tous les niveaux de décision. L’analyse du dossier de crédit permettra de ressortir la
rentabilité; la solvabilité; la pérennité et la solidité des garanties.

1-1-3 La mise en place du crédit


L’une des erreurs très souvent commise par les IMF c’est d’accorder le financement au
postulant, avant même de vérifier l’existence et la valeur actuelle des garanties. Il convient
tout d’abord de vérifier l’effectivité des garanties. Aussi, le problème de compétence se pose
au niveau des instances de décision chargée de la mise en place du prêt. Il s’agit très souvent
des comités de crédit. Ils sont composés de personnes maîtrisant les questions économiques et
financières, mais aussi de personnes n’étant pas forcement issues du domaine financier mais
qui sont tout de même aptes à analyser un projet à sa juste valeur ; et à prendre des décisions
d’investissement qui seraient bénéfiques tant aux promoteurs qu’à l’IMF.

1-1-4 Le suivi du crédit


Pour le crédit ayant été mis à la disposition du sociétaire, un suivi du remboursement
s’impose à l’IMF. L’emprunteur, après avoir signé le contrat avec l’IMF, s’engage ainsi à
respecter l’échéance qui lui a été accordée. Le suivi des crédits peut être individuel, ou peut
porter sur l’ensemble du portefeuille de crédit. En cas de défaillance de l’emprunteur, les
responsables de l’IMF devront réagir très rapidement au risque. Ils pourront, par exemple,
procéder à un rappel au client que l’échéance est presque à son terme, aussi un
rééchelonnement de la date de leur client peut être envisagé si le client montre sa bonne foi de
remboursement. L’on pourra aussi recourir à un huissier de justice pour un recouvrement plus
efficace.

1-2 Allègement du problème de manque de garantie


Les garanties sont souvent les obstacles pour les clients de bénéficier des crédits. Parfois, les
banques apposent des garanties qui ne sont pas à la disposition des clients. Nous proposons
alors deux solutions pour ce problème. D’abord l’élargissement des possibilités de garantir les
prêts et les garanties publiques des prêts.
62

1-2-1 Elargissement des possibilités de garantir les prêts


La présentation des garanties diminue le risque de crédit. S’il existe une garantie pour couvrir
l’ensemble du prêt ; la plus grosse part de risque est supportée par l’emprunteur. Si en
revanche, l’emprunteur propose une garantie inadéquate, ou pas de garantie du tout, le poids
du risque du non remboursement du prêt est supporté par le prêteur. Ce qui incite à élargir les
possibilités de garantir les prêts, pour que le crédit soit toujours garanti et puisse échapper
contre tout éventuel risque.

1-2-1-1 Utilisations des biens non mobiliers comme garantie : la terre


L’impossibilité d’apporter à la banque une garantie acceptable peut arriver lorsque le
demandeur de prêt possède des biens, mais qui sont difficiles, voire impossible, à accepter en
garantie. Cela peut être le cas lorsque l’environnement juridique et les textes relatifs à la
réglementation ne sont pas adaptés à l’utilisation des biens mis en garantie. Le bien le moins
fréquemment utilisé est pourtant disponible comme garantie est la terre.

 Etablissement des titres de propriété pour les terres domaniales ou communales : il existe une
large gamme de régime juridique et de droits fonciers dans les pays africains, comme
Madagascar. En général, la plupart de ces pays possède une variété des terres pour lesquelles
il existe des droits fonciers bien établis, et des terres communales pour lesquels il n’existe
aucun droit foncier ou des droit mal définis. Si un fermier souhaitant se lancer dans un projet
d’aquaculture commerciale, possède un titre valable de propriété, et que ce titre est
transférable, il peut alors donner cette terre en garantie contre le prêt, même si la terre
représente une certaine valeur. Une possibilité est d’établir un titre foncier. Mais cela peut être
difficile aux niveaux politique et social, car ce changement peut entrainer des conflits
d’intérêt et implique des coûts de transaction et des frictions.
 Création de droits de propriété communale clair et défendable : lorsque le terrain est
communale et reconnue comme tel et que des droits de propriété bien définies et défendables
ont été institués, alors le concept de prêt à un groupe peut en théorie prendre forme, et une
partie du terrain peut être donnée en garantie. Il faut aussi qu’il existe une volonté commune
de rassembler le capital, chaque membre du groupe peut alors utiliser le terrain à cet effet. Le
groupe a besoin d’avoir confiance en chacun des membres, de croire au succès du profit et
d’être prêt à perdre ses droits en cas de non remboursement du prêt.
63

1-2-1-2 Utilisation de bien mobilier comme garantie


L’utilisation des biens mobiliers comme garantie est aussi une possibilité pour résoudre le
problème de garantie. Cependant, cela dépend du régime juridique et des droits fonciers de
chaque pays. Lorsqu’une banque accepte un bien en garantie de prêt, elle acquière un « droit
de nantissement » sur ce bien. Afin d’être accepté par une banque, un bien mobilier doit
répondre à trois critères : il doit être possible de former un contrat de gage sur ce bien ; le
sécuriser ; et enfin il doit être possible d’exécuter le gage.

1-2-2 Garanties publiques des prêts


Un autre moyen de résoudre le problème de manque de garantie pour l’aquaculture
commerciale est de faire usage des prêts publics comme garantie. Elles fonctionnent comme
des garanties substitutives et le risque de non remboursement pour l’emprunteur est transmis
au gouvernement, donc au contribuable.

Cependant, il est utile de préciser que si le gouvernement est en mesure de fournir de telles
garanties, il doit aussi s’assurer au maximum qu’il n’aura pas à fournir les garanties. Cela veut
dire que le gouvernement aura autant de difficultés à garantir le remboursement de la dette
que les banques à se faire rembourser. Si tel n’est pas le cas, les paiements des garanties aux
banques se constituent des pertes des fonds public, ce qui peut être une source d’attaque au
niveau politique. L’existence de garantie de prêt peut aussi diminuer la détermination de
l’emprunteur à rembourser le prêt.

Section 2: Les recommandations


Dans ce chapitre qui s’intitule « Recommandations » ; nous verrons deux grandes sections. La
première consiste à la prévention du risque ; et la seconde nous permet de voir les
recommandations sur le processus de l’octroi de crédit à la microfinance de la BOA-
Madagascar.

2-1 La prévention du risque


Parmi ces différentes préventions du risque des contreparties peuvent être proposées à la
banque. Nous allons proposer deux éléments : la division des risques et le plafonnement du
risque.

2-1-1 La division des risques


La banque ne doit pas concentrer ses crédits sur quelques gros bénéficiaires, de même le
financement exclusif d’un seul secteur de l’activité économique ou de zone géographique
64

accroît l’exposition au risque en cas de régression dans ce secteur ou de cette zone. Plus la
probabilité de perte n’est faible car à la différence des risques de marché, les risques de
contrepartie sont faiblement unis entre eux d’où le fait que la division des risques constitue un
des fondements de finance directe.

Concentré le crédit sur l’exploitation rizicole d’Ambatondrazaka n’est pas une mauvaise idée,
mais engendre beaucoup de risque. La banque devrait envisager de développer le secteur de
l’élevage et la pêche par le biais de leur financement extérieur.

2-1-2 Le plafonnement du risque


Il est mis en œuvre avec la fixation de plafond qui conduit à une contribution des risques par
catégorie de contrepartie. Compte tenue de niveau de risque total qu’elle est disposée à
assurer et des fonds propres dont elle est dotée, une banque fixe une limite maximale de ses
actifs à risque de contrepartie et décline ensuite cette limite sous forme de plafonds définis par
des emprunteurs ou groupe d’emprunteurs par type de crédit ou par zone géographique.

Le chargé de prêt ne doit pas accorder du crédit uniquement à partir des besoins exprimés par
le client. Il doit le faire en tenant compte de surestimations de ce dernier, car les clients se
préservant contre une réduction du montant indiqué dans leur demande, avancent des sommes
assez élevées par rapport à leur besoin réel. Le chargé de prêt doit donc réduire ce montant. Il
détermine un plafond pour le crédit à octroyer en fonction du besoin du client pour minimiser
le risque. Par exemple, une demande de crédit portant sur un montant de Ariary 1 000 000
sera peut-être accordée pour Ariary 700 000 ou Ariary 800 000.

2-1-3 Les études approfondies du futur débiteur


La banque réduira les risques de crédit en décidant de ne pas octroyer des prêts qu’aux
personnes présentant un faible risque de défaillance. Les études se rapportent sur la
faisabilité ; la rentabilité et la solvabilité de l’emprunteur et de son projet. L’étude de
faisabilité se rapporte sur l’expérience ; les moyens et la technique. L’analyse de la rentabilité
doit porter sur le diagnostic financier de l’entreprise qui doit permettre d’évaluer son marché
et la liquidité de sa gestion et donc du management à travers sa capacité à maitriser les
charges ; à développer sa rentabilité et son chiffre d’affaires ; à faire face à la concurrence…
L’étude de la solvabilité se rapporte sur l’analyse de la capacité de remboursement du futur
débiteur.
65

2-1-4 Le déblocage
Même si cette étape paraît la plus facile, des contraintes et/ou des problèmes sont encore
constatés. Voici donc les recommandations pour l’amélioration de cette étape. D’abord la
formalisation des démarches à suivre et à respecter en cas de chevauchement de crédit.
Ensuite, la diffusion de la procédure dans les agences. Puis, la communication sur la
procédure auprès des emprunteurs. Enfin, compléter la procédure actuelle et apporter des
précisions sur les détails opérationnels.

Avec ses recommandations la banque pourra mieux servir sa clientèle, attirer de nouvelles
demandes et contribuer ainsi à l’amélioration de la Microfinance à Madagascar.

2-2 Le taux d’intérêt

Le taux d’intérêt négatif en terme réel et l’impôt venant s’y greffé constituent un sérieux
obstacle pour la mobilisation de l’épargne domestique, l’investissement et, en conséquence,
pour la croissance de l’économie. Si l’on veut obtenir des taux de croissance élevé à celui de
la population et arriver à une croissance positive par habitant, beaucoup d’investissements
s’imposent, ce qui supposerait l’augmentation de l’épargne domestique. Il serait donc
recommandable d’abolir ce tribut afin d’obtenir un marché compétitif qui encourage la
promotion de l’épargne domestique et par conséquent la croissance de l’économie.

L’usage qui requiert un dépôt préalable devant être maintenu jusqu’à la fin de l’amortissement
du crédit devrait disparaitre, car il représente un coût caché pour le client et a pour
conséquence un taux d’intérêt effectif élevé en faveur des entreprises.

Il est aussi recommandé de protéger les droits des petits usagers de crédit en obligeant les
IMF à produire des informations transparentes sur le taux d’intérêt de sorte que le taux perçu
corresponde à un taux effectif incluant dans son calcul toutes les commissions et frais ; le petit
emprunteur disposera ainsi d’information complètes sur le coût total qu’il devra payer un fois
qu’il pourra recevoir un prêt déterminé.
66

Conclusion de la troisième partie

Dans cette dernière partie, nous avons pu analyser les résultats de la deuxième partie et
apporter des améliorations aux problèmes posés. L’analyse est effectué par l’utilisation d’un
outil d’analyse qui est l’outil d’analyse SWOT.

Par cet outil, nous avons pu dégager les forces et les faiblesses, ainsi que les opportunités et
les menaces dans le processus de l’octroi de crédit de la BOA-Madagascar. Et aussi les forces
et les faiblesses de la BOA proprement dite, ainsi que les opportunités et les menaces des
crédits pour les clients et la banque elle-même.

A chaque faiblesse et à chaque menace sont apportées les recommandations. Les


propositions d’amélioration sont orientées sur la prévention du risque ; la procédure d’octroi
de crédit et le taux d’intérêt. Pour que la gestion des risques devienne un outil indispensable
pour les IMF, des solutions sont proposées. D’abord la technique de la bonne gestion des
risques de crédit ; quatre points essentiels sont à préciser pour contribuer à l’’amélioration de
la gestion de risque de crédit et concernent, la définition du CAAR ; l’étude du dossier de
crédit ; la mise en place ; et le suivi du crédit. Ensuite, l’allègement du problème du manque
de garantie, en élargissant les possibilités de garantir les prêts et par les garanties publiques
des prêts.
67

CONCLUSION

Les IMF jouent un rôle vital au niveau de la vie quotidienne. Elles permettent de financer
ceux qui se trouvent dans des situations difficiles et assurent leur survie ainsi que leur avenir,
en apportant des fonds de roulement. En dehors de la vie sociale, elles visent également un
objectif économique qui permettrait à un pays en développement comme Madagascar de
monter à une échelle beaucoup plus élevé. Malheureusement, les IMF ne peuvent échapper
aux multiples risques à savoir les risques généraux : les situations politique ou économique,
des événements catastrophiques… Il y a aussi les risques opérationnels, les risque pays ; les
risques de gestion financière. De nombreuses conditions sont imposées par les IMF pour
minimiser le risque ou plus exactement pour y échapper. D’où la problématique suivant :
comment gère-t-on le risque au niveau de l’octroi de crédit ?

Pour pouvoir répondre a ce problème, nous avons posé deux hypothèses de départ :

 la présentation d’une garantie limite le risque de l’octroi de crédit ;


 la diversification du secteur d’activité dans l’octroi de crédit diminue le risque de
crédit.

Pour mieux connaitre le vif du problème et tiré des résultats, des matériels et des méthodes
ont été utilisés. Comment notre étude traite le cas de la BOA-Madagascar, les données et les
informations sont recueillies lors de notre stage au sein de ladite société. Mais pour avoir de
plus amples information pour mieux comprendre le sujet ; nous avons consulté des
différentes ouvrages pour trouver les résultats au sujet. L’entretien avec le directeur de la
DDMF, nous a beaucoup aidé, parce que tous les questions que nous avons lui posé sont bien
répondus. Et nous aide à reformuler les résultats. Un des méthodes que nous avons utilisées
aussi, c’est l’observation. En observant quelqu’un qui exerce son travail, nous arrivons à
comprendre la façon dont il procède. Pour analyser les résultats recueillis, nous avons utilisé
la méthode d’analyse SWOT. Par cette méthode nous avons dégagé les forces et les faiblesses
à l’intérieur de l’organisation, ainsi que les opportunités et les menaces à l’extérieur.

La BOA-Madagascar commençait ses activités en 1999, après le rachat du fonds de


commerce de l’ancienne banque nationale pour le développement rural (le BTM). Vue la
stagnation de la pauvreté à Madagascar, elle commençait ses activités de la microfinance
quelque mois après l’ouverture de la BOA. Elle offre trois formes de microcrédit à ses
68

catégorie de bénéficiaires, à savoir le crédit FV ; le crédit GCV et le crédit d’investissement.


Des conditions sont imposées pour l’octroi de ses crédit et concernent : la relation bancaire ;
le projet doit être faisable, rentable, et solvable ; association acceptant d’abonder dans le
fonds de garantie mutualiste ; la présentation des garanties réelles ou personnelles. Le taux
d’intérêt de la BOA-Madagascar en matière de microfinance est de 20% l’an. Ce taux est
calculé sur le capital restant dû.

Le processus de l’octroi de crédit à la DMF de la BOA suit trois étapes et deux niveaux. Au
niveau de l’agence, c’est l’étape « octroi », parce que le dépôt de la demande de crédit se fait
à l’agence. Les deux dernières étapes se présentent à la DDMF. D’abord la mise en place,
consiste à la formalisation des documents pour l’obtention de l’autorisation de mise en place.
La dernière étape c’est le déblocage.

Au cours du traitement de la demande de crédit, des anomalies sont rencontrés comme


l’incohérence des superficies mises en valeur ; l’inexistence d’une fiche technique ; la
surestimation de la valeur des garanties. Ces anomalies sont constatées au niveau de l’agence,
et vont engendrer des conséquences négatives sur le dossier du promoteur, lors de l’émission
d’une vis. Concernant le financement de superficies exploitées, la BOA finance 400 000
Ariary par hectare.

L’année 2012, la BOA reçoit 408 nombres de demande de crédit agricoles, dont 396 sont
acceptées. Les 262/396 acceptées sont des demandes de crédit à la production rizicole
d’Ambatondrazaka. D’où le financement est tourné vers la riziculture, dont la région Alaotra
est le plus bénéficiaire.

Après le déblocage du fonds, la banque procède au suivi de la bonne utilisation des fonds
octroyés. Il faut vérifier si le promoteur utilise le fonds comme il a été souscrit dans le contrat.
Pour le crédit d’investissement, le chargé de clientèle effectue 15 jours après le déblocage le
suivi. Il constate sur le lieu d’exploitation l’acquisition des matériels ; la réalisation des
travaux. Le chargé de clientèles vérifie dès le commencement des travaux sur le terrain
jusqu’à la récolte pour le crédit FV. Le chargé de clientèle vérifie périodiquement les
marchandises stockées pour le crédit de stockage.

La date d’échéance pour le crédit FV et le crédit d’investissement est fixée deux mois après la
récolte. Et pour le crédit de stockage, elle est fixée le 31 Décembre ou le 31 Janvier, moment
où le prix sur le marché commence à élever. Cette date d’échéance doit être respectée pour le
69

débiteur. Quand il y a retard de paiement, il y a impayé juridiquement. Arriver à ce stade, la


banque envoie une lettre de rappel au débiteur. S’il y a impayé (reste à recouvrer), la banque
fait parvenir la lettre de constat d’un délai de 15 jours. Si après 15 jours, cette lettre reste sans
effet, envoie de la lettre de rappel de la facture impayée par la banque, d’un délai de 30 jours.
En dépassant de 1 mois, cette deuxième lettre reste sans aucune réponse, la banque envoie la
troisième lettre, qui est la lettre de mise en demeure, d’un délai de 1,5 à 2 mois. Si cette 3e
lettre reste sans effet, la banque remet l’affaire à la main du tribunal compétent.

Nous avons dégagé les forces et les faiblesses, ainsi que les opportunités et les menaces des
éléments présentés dans les résultats. Le processus de l’octroi de crédit a été diagnostiqué par
l’analyse SWOT. Des forces ; faiblesses ; opportunités et des menaces ont été dégagées. Nous
avons pu dégager les forces et les faiblesses de la BOA-Madagascar proprement dite ; les
forces et les faiblesses relatives à l’application de ces crédits. Des opportunités et menaces de
la BOA ont été énumérés, comme, opportunités : l’utilité du crédit pour les entreprises ; les
avantages de ces crédits pour la banque, et comme menaces, les problèmes rencontrés par les
clients à savoir les étapes à suivre ; le taux d’emprunt et les problèmes rencontrés par la
banque qui sont : le non remboursement ; la difficulté de la réalisation des garanties.

Comme interprétation des résultats, des problèmes sont rencontrés dans le processus de
l’octroi de crédit et le taux d’intérêt. Le processus est long et lente, le taux d’intérêt est élevé.

Pour minimiser le risque de l’octroi de crédit et améliorer la gestion de risque au niveau de la


BOA et les IMF, nous avons proposés comme solution, d’abord, la technique de bonne
gestion de risque de crédit, qui souligne quatre éléments essentiels à savoir la définition des
CAAR ; l’étude du dossier de crédit, la mise en place du crédit et le suivi du crédit. Ensuite,
l’allègement du problème de manque de garantie, en élargissant les possibilités de garantie
par l’utilisation des biens non mobiliers et des biens mobiliers comme garantie et l’adoption
des garanties publiques des prêts.

Nous recommandons donc à la BOA-Madagascar sur les points suivants : d’abord de prévenir
le risque, en diversifiant le secteur d’activité n’ont pas concentrés le crédit sur un grosse
bénéficiaire, par exemple de financer l’importation et l’exportation. En plafonnant le risque et
de faire des études approfondies du futur débiteur, des études portées sur la faisabilité, la
rentabilité et la solvabilité. Ensuite, des recommandations sont apportées sur les trois étapes
du processus de l’octroi de crédit, c'est-à-dire l’octroi ; la mise en place et le déblocage, ainsi
que le taux d’intérêt.
70

Le monde du micro financement, au pays, apparaissait dans les années 90. Actuellement, la
situation a bien évolué. Le taux de pénétration et le nombre de membre ont, avec une grande
implication des femmes ; pareil pour les crédits distribués et les épargnes collectés ; et très
prochainement toutes les 22 régions de l’île seront couvertes par les différentes institutions de
contraintes.

Nous pouvons dire alors que le secteur de la microfinance est sur la bonne voie pour
connaitre un développement rapide et durable, et cela grâce à la contribution de tous les
acteurs comme la BOA-Madagascar.

Nous pouvons réellement voir à partir des analyses faites précédemment qu’il y a un vrai
dynamisme de changement au sein des institutions financière pour la contribution au
développement de la microfinance à Madagascar.

En matière de microfinance à Madagascar, combler le fossé entre l’offre et la demande est un


grand défi national. Les opérateurs de services financiers, les banques, le gouvernement et les
bailleurs de fonds ne pourront relever ce défi qu’en associant dans le but d’intégrer une
microfinance viable au secteur financier au sens large.
vii

BIBLIOGRAPHIE
• Antoine S., « Le microcrédit, outil de financement pour les micro-entreprises », 771.p.
• Fréderic R., (2010), « Baromètre de la microfinance »
• Hervé H., « Etude de cas sur la microfinance : promotion d’un secteur viable »,28.p.
• Henni V. G., et Sonja B.B., (2003), « Le secteur de la microfinance : diagnostic et
analyse des opportunités d’investissement », 149.p.
• Michel M., « Revue de l’efficacité des bailleurs de microfinance », 256.p.
• Sandrine C.B., « Analyse du risque de contrepartie dans l’octroi de crédit », p.14.
• Sylvie de C., 2003, « Analyse du cadre juridique et réglementaire de l’efficacité des
bailleurs de microfinance », 180.p.

WEBOGRAPHIE

• Extrait de « principe clés de la microfinance », CGAP, édition 2007


• Encyclopédie de microcrédit : ce qu’il faut savoir sur les IMF

• www.planetfinance.org
• www.wikipedia.com
• afm.cirad.fr/…/F10-créditstockage.pdf
• www.wikipedia.orp
• www.boa.mg
• www.google.fr
viii

LISTES DES ANNEXES

ANNEXES I : Organigramme de la DDMF

ANNEXES II : Organigramme détaillé de la BOA-MADAGASCAR

ANNEXES III : Extrait stratifie nationale de la finance rural


ANNEXES
ix

ANNEXE I : ORGANIGRAMME DE LA DDMF


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ANNEXE II : ORGANIGRAMME DETAILLE DE LA BOA-MADAGASCAR

Source : BOA-
Madagascar
xi

ANNEXE III : EXTRAIT STRATIFIE NATIONALE DE LA FINANCE RURALE


TABLE DES MATIERES

Remerciements................................................................................................................................. i
SOMMAIRE ................................................................................................................................... ii
LISTE DES ABREVIATIONS ..................................................................................................... iii
LISTE DES TABLEAUX .............................................................................................................. v
LISTES DES FIGURES ................................................................................................................. v
INTRODUCTION .......................................................................................................................... 1
Chapitre 1 : Matériels................................................................................................................................ 4
Section 1 : Justification de la zone d’étude ........................................................................................... 4
1-1 La BOA-MADAGASCAR .................................................................................................. 4
1-1-1 Historique et expansion .............................................................................................. 4
1-1-2 Fiche technique............................................................................................................ 5
1-1-3 Les activités de la BOA-Madagascar......................................................................... 6
1-1-4 Les objectifs de la BOA-Madagascar ........................................................................ 7
1-2 Présentation de la direction d’accueil ............................................................................... 7
1-2-1 La microfinance à Madagascar.................................................................................. 7
1-2-1-1 Historique ................................................................................................................ 7
1-2-1-2 Définitions de la MicroFinance .............................................................................. 8
1-2-1-3 L’émergence de la microfinance dans le monde................................................... 9
1-2-1-4 Les objectifs ............................................................................................................. 9
1-2-1-5 Principaux axes ..................................................................................................... 10
1-2-1-6 Les acteurs de la micro finance ............................................................................ 10
1-2-2 La Direction de la Micro Finance de la BOA-Madagascar ................................... 11
1-2-2-1 L’organisation ....................................................................................................... 11
1-2-2-2 Les activités de microfinance à la BOA............................................................... 12
1-2-2-3 La stratégie d’intervention de la BOA ................................................................ 12
1-2-2-4 Les bénéficiaires de micro crédit à la BOA ........................................................ 12
1-2-2-5 Les produits à la DMF .......................................................................................... 13
1-2-2-6 Les ressources utilisées par la banque en matière de microfinance ................. 14
1-2-2-7 Les conditions à l’octroi de crédit ........................................................................ 15
1-2.2.7 Les garanties au crédit ............................................................................................ 16
Section 2 : Evaluation et analyse du risque du crédit (cadre théorique) ............................................. 18
2-1 : Notion de risque bancaire ....................................................................................................... 19
2-1-1 : Notion de crédit ............................................................................................................. 20
2-1-1-1 : Définition du crédit ................................................................................................ 20
2-1-1-2 : Les différents types de crédit ................................................................................ 21
2-1-2 : Notion de risque de crédit ............................................................................................ 23
2-1-2-1 : Définition du risque de crédit ............................................................................... 24
2-1-2-2 : Les composants du risque de crédit ..................................................................... 24
2-1-3 : Méthodes d’analyse et couverture du risque par le banquier................................... 25
2-1-3-1 : Analyse du risque de crédit ................................................................................... 25
Chapitre 2 : Méthodes ............................................................................................................................. 28
Section 1 : Collecte d’information ...................................................................................................... 28
1-1 Revue de la littérature ...................................................................................................... 28
1-2 L’entretien ......................................................................................................................... 29
1-3 L’Observation ................................................................................................................... 29
2-1 Le but de l’analyse SWOT ....................................................................................................... 30
2-2 Identification et étude des quatre facteurs .............................................................................. 31
Chapitre 1 : L’octroi de crédit ................................................................................................................. 34
Section 1 : Le traitement du dossier .................................................................................................... 34
1-1 Les processus de l’octroi de crédit ................................................................................... 34
1-1-1 Au niveau de l’agence ............................................................................................... 35
1-1-2 Au niveau de la DDMF ............................................................................................. 35
1-1-2-1 La mise en place ...................................................................................................... 35
1-1-2-2 Le déblocage ........................................................................................................... 36
1-2 Le taux d’intérêt ................................................................................................................ 37
1-3 Les irrégularités dans les dossiers ................................................................................... 37
1-3-1 Incohérence des superficies mise en valeur ............................................................ 38
1-3-2 Inexistence d’une fiche technique ............................................................................ 38
1-3-3 Surestimation de la valeur des garanties matériels et outillages........................... 38
1-4 L’émission d’un avis ......................................................................................................... 39
1-4-1 L’avis favorable ......................................................................................................... 39
1-4-2 L’avis défavorable ..................................................................................................... 39
2-1: La région Alaotra : le plus bénéficiaire de l’octroi de crédit à la BOA ................................... 41
2-2 : Le financement tourné vers la riziculture ............................................................................... 42
Chapitre 2 : Le suivi et le recouvrement des créances ............................................................................ 43
Section 1 : Le suivi de la bonne utilisation des fonds accordés .......................................................... 43
1-1 Pour les crédits d’investissement ..................................................................................... 44
1-2 Pour le crédit de production ou faisances-valoir ............................................................ 45
1-3 Pour les crédits de stockage.............................................................................................. 45
Section 2 : Le recouvrement ............................................................................................................... 46
2-1 La date d’échéance .................................................................................................................. 46
2-2 Le Rappel d’échéance .............................................................................................................. 47
2-3 Le traitement des impayés ...................................................................................................... 48
Chapitre 1 : Analyse SWOT des résultats............................................................................................... 50
Section 1 : Analyse SWOT de l’octroi de crédit ................................................................................. 50
1-1 Analyse SWOT du processus ........................................................................................... 50
1-2 Analyse de la banque BOA-Madagascar proprement dite............................................ 52
1-2-1 Les forces de la BOA-Madagascar .......................................................................... 52
1-2-2 Les forces relatives à l’application de ces crédits ................................................... 52
1-2-3 Les faiblesses de la BOA ........................................................................................... 52
1-2-4 Les faiblesses relatives à l’application de ces crédits ............................................. 53
1-3 Les opportunités et les menaces du risque de crédit ...................................................... 53
1-3-1 Les opportunités ........................................................................................................ 53
1-3-1-1 Utilité du crédit pour les entreprises .................................................................. 53
1-3-1-2 Les avantages de ces crédits au niveau de la banque ......................................... 54
1-3-2 Les menaces ............................................................................................................... 54
1-3-2-1 Les problèmes rencontrés par les clients ............................................................ 54
1-3-2-2 Les problèmes rencontrés par la banque ............................................................ 55
Section 2 : Vérification et interprétation des résultats ........................................................................ 56
2-1 Vérification de l’hypothèse...................................................................................................... 56
2-1-1 La présentation d’une garantie limite le risque de l’octroi de crédit ......................... 56
2-1-2 La diversification des secteurs d’activité dans l’octroi de crédit diminue le risque de
crédit........................................................................................................................................... 56
2-2 Interprétation du résultat .......................................................................................................... 56
2-2-1 Interprétation en fonction des hypothèses ................................................................... 57
2-2-1-1 La présentation des garanties limite les risques ................................................... 57
2-2-1-2 La diversification des secteurs d’activité diminue les risques .............................. 57
2-2-2 Les problèmes rencontrés par le processus d’octroi de crédit .............................. 58
2-2-3 Les problèmes engendrés par le taux d’intérêt ...................................................... 58
Chapitre 2 : Recommandations et proposition de solutions .................................................................... 60
Section 1: Les solutions proposées ..................................................................................................... 60
1-1 La technique de bonne gestion de risque de crédit ........................................................ 60
1-1-1 La définition des Critères d’Acceptation des Actifs Risqués (CAAR) ................. 60
1-1-2 L’étude du dossier de crédit ..................................................................................... 60
1-1-3 La mise en place du crédit ........................................................................................ 61
1-1-4 Le suivi du crédit ....................................................................................................... 61
1-2 Allègement du problème de manque de garantie ........................................................... 61
1-2-1 Elargissement des possibilités de garantir les prêts ............................................... 62
1-2-1-1 Utilisations des biens non mobiliers comme garantie : la terre .......................... 62
1-2-1-2 Utilisation de bien mobilier comme garantie ........................................................ 63
1-2-2 Garanties publiques des prêts ....................................................................................... 63
Section 2: Les recommandations ........................................................................................................ 63
2-1 La prévention du risque ................................................................................................... 63
2-1-1 La division des risques .............................................................................................. 63
2-1-2 Le plafonnement du risque....................................................................................... 64
2-1-3 Les études approfondies du futur débiteur ............................................................. 64
2-1-4 Le déblocage .............................................................................................................. 65
2-2 Le taux d’intérêt ................................................................................................................ 65
CONCLUSION ............................................................................................................................. 67
BIBLIOGRAPHIE ........................................................................................................................ vii

TABLE DES MATIERES

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