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Gouvernance D'entreprise - Coso Et Controle Interne
Gouvernance D'entreprise - Coso Et Controle Interne
(CESAG)
I. Gouvernance d’entreprise
Origines de la gouvernance d’entreprise
GÉNÉRALITÉS SUR LA
GOUVERNANCE
D’ENTREPRISE
I.
Définitions (1/2)
« La gouvernance d'entreprise [1] est l'ensemble des processus, réglementations, lois et institutions
influant la manière dont l'entreprise est dirigée, administrée et contrôlée ».
La gouvernance inclut aussi les relations entre les nombreux acteurs impliqués (les parties
prenantes, ou stakeholders) et les objectifs qui gouvernent l'entreprise. Les acteurs principaux sont
les actionnaires , la direction et le conseil d'administration. Les autres parties prenantes incluent les
employés, les fournisseurs, les clients, les banques ou autres prêteurs, le voisinage, l'environnement
et la communauté au sens large » (source Wikipédia).
Il s’agit de forme de conduite et d’organisation empruntées aux pratiques d’Etat qui devraient ou
pourraient être appliquées à des ensembles privés - LE GALES; 1993, p.444 (1).
« L’ensemble des responsabilités et des pratiques exercées par le conseil d’administration et les
dirigeants, avec pour but de fournir une direction stratégique, de s’assurer que les objectifs sont
atteints, de vérifier que les risques sont appréhendés de façon appropriée et que les ressources
de l’entité sont utilisées de manière responsable » (Information Systems Audit and Control Foundation – 2001) –
www.isaca.org
(1) Patrick Le Galès, sociologue et politiste, est Directeur de recherche CNRS au Centre de Recherches Politiques de Sciences Po et
enseigne à Sciences Po.
(2) OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Economique comprenant 30 pays (Allemagne, Australie, Autriche,
Belgique, Canada, Corée, Danemark, Espagne, Etats-Unis, Finlande, France, Grèce, Hongrie, Irlande, Islande, Italie, Japon,
Luxembourg, Mexique, Norvège, Nouvelle-Zélande, Pays-Bas, Pologne, Portugal, République slovaque, République tchèque,
Royaume-Uni, Suède, Suisse, Turquie.
2
LA GOUVERNANCE
D’ENTREPRISE : UN
PHÉNOMÈNE ANCIEN ET
INTEMPOREL
2.1
La gouvernance, un phénomène ancien et intemporel : Le Moyen âge
C’est le cas par exemple des ordres et des abbayes du moyen âge, dont les
responsables économiques devaient des comptes en toute transparence. Ainsi la
comptabilité, en tant qu’outil ou système d’information des acteurs (mandants /
Principal) contribue à la gouvernance dans la mesure où elle permet la surveillance
de la création et de la répartition des richesses sous la responsabilité des
dirigeants.
(*) L’ordre du Temple était un ordre religieux et militaire issu de la chevalerie chrétienne du Moyen Âge, dont les membres étaient
appelés les Templiers. Cet ordre fut créé le 13 janvier 1129 à partir d'une milice appelée les Pauvres Chevaliers du Christ et du
Temple de Salomon. Il œuvra pendant les XIIe et XIIIe siècles à l'accompagnement et à la protection des pèlerins pour Jérusalem
dans le contexte de la guerre sainte et des croisades.
2.1
La gouvernance, un phénomène ancien et intemporel : Le Moyen âge
Lorsqu’une organisation gère des richesses qui lui ont été confiées, la
comptabilité hier comme aujourd’hui , est donc un mécanisme grâce
auquel le mandant (ou principal) dispose d’un outil de détection des
« anomalies de gestion » et aussi d’un pouvoir de sanction.
Ainsi la Compagnie des Indes (1) met en place autour de 1615 deux
nouvelles instances de gouvernance : la Cour des propriétaires, dotée
de pouvoirs de régulation et d’orientation et la Cour des Directeurs ,
formée de membres élus par la Cour des propriétaires et chargé de
l’exécutif de la Compagnie. Le ressemblance de ce dernier schéma de
gouvernance avec les deux organes des sociétés modernes que sont
l’Assemblée Générale et le Conseil d’administration est flagrante.
(1) La compagnie des Indes était une compagnie qui gérait le commerce entre une métropole européenne et ses colonies
2.2
La gouvernance, un phénomène ancien et intemporel : les années 1930
Cause
Définition
?
Origine
Forme d’épargne capitalisée destinée à financer les retraites dans l’institution des
Scottish Widows, fonds de secours créés au début du XIXème siècle en
Écosse afin d’assurer un minimum de revenus aux veuves des guerres
écossaises.
Principe
Cotisation volontaire des actifs qui, pendant leurs années de travail, mobilisent
une partie de leur épargne en vue de se constituer un revenu futur, qui
viendra se substituer au salaire dont le versement est interrompu par la
cessation d’activité
2.2
La gouvernance, un phénomène ancien et intemporel : les années 1930
Enjeux
Le risque inhérent aux marchés financiers peut rendre aléatoire cette protection à la retraite. Une réflexion
peut être engagée sur cette épargne individuelle, notamment sur les conditions fiscales offertes pour toute sortie de la
sphère dite "collective et solidaire" de ces montants : sortir progressivement une épargne complémentaire du régime par
répartition (qui lui-même d'ailleurs est favorisé fiscalement) doit-il être encouragé par un avantage fiscal ? Le budget
collectif doit-il favoriser un désengagement de ce que certains considèrent la solidarité interpersonnelle ?
La masse d'argent représenté par les fonds de pension est capable d'influencer le cours des marchés financiers. Ils
ont donc un poids économique important et sont très présents dans le capital des entreprises et sur les marchés
financiers. On estimait en 1999 que plus de 37 % du capital des entreprises du CAC 40 était alors détenu par des
fonds de pension anglo-saxons.
C O N C L U S I O N
NECESSITE ABSOLUE DE METTRE EN PLACE DES DISPOSITIFS DE PROTECTION DES INVESTISSEURS (OPCVM
agissant pour le compte des RETRAITES)
2.2
La gouvernance, un phénomène ancien et intemporel : les années 1930
Les principes qui sous-tendent les principaux codes de « bonne » gouvernance sont
très influencés par les données nouvelles du capitalisme que nous venons de
rappeler mais aussi par les théories économiques ambiantes. Explicitement ou, le
plus souvent, implicitement, ils s’appuient, en particulier, sur une théorie
économique, dite théorie néolibérale ou théorie de l’agence, qui considère que
l’actionnariat dilué dans le public est la structure « normale » du capital des
entreprises vers laquelle tendent, à terme, toutes les sociétés. Pour cette
théorie, dominante depuis les années 1980 jusqu’à la crise de 2007, le pouvoir des
actionnaires est lié à leur statut de « créanciers résiduels », c'est-à-dire de
preneurs de risque en dernier ressort, risque, notamment, de ne pas être
rémunérés s’il n’existe pas de dividendes.
Le marché financier est vu comme le régulateur naturel des intérêts et des risques
des actionnaires.
Cette théorie considère comme inévitable le « conflit d’intérêts » entre les parties
prenantes des entreprises, et, notamment, entre les dirigeants et les actionnaires.
Son hypothèse centrale est que tous les acteurs de la gouvernance ont des intérêts
privés différents, qu’ils cherchent à maximiser de manière opportuniste. On doit
alors créer des incitations et des contrôles pour limiter, en particulier, les excès de
pouvoir des dirigeants contre les intérêts des actionnaires.
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LA GOUVERNANCE
D’ENTREPRISE : LES
FONDEMENTS THÉORIQUES
3.1
Fondements théoriques de la gouvernance d’entreprise : généralités
Selon Berle & Means, l’un des effets de la forte dispersion de l’actionnariat
réside dans un changement de la nature même du concept de propriété. En
fait, traditionnellement, le propriétaire exerçait une fonction de contrôle
sur l’utilisation de ses actifs. Une structure de propriété dispersée, dans
laquelle personne ne rassemble une proportion assez significative des
actions, fait perdre de facto une part du pouvoir de contrôle que leur
confère en principe le droit de propriété.
C’est à Jensen & Meckling (1976) que nous devons les réflexions autour de
la théorie de l’agence qui met en évidence la notion de relation d’agence,
qui s’établit au moins entre deux personnes dont l’une (le principal)
mandate l’autre (agent) pour qu’il exécute un travail pour son compte.
Ainsi la relation Dirigeant-Salarié (Directeur Général) et ses actionnaires
constitue typiquement une relation d’agence.
Sir Cadbury était à la tête d’un groupe de travail du même nom, dans le
prolongement de l’initiative ProNED, soutenue par la Banque d’Angleterre.
Il s’agissait de définir un certain nombre de standards pour permettre aux
Conseils d’administration de s’acquitter de leur mission de contrôle de
façon efficace et de s’assurer d’une circulation d’une information
financière transparente.
Une des particularités des codes de bonne conduite est leur caractère non
contraignant. Ils s’assimilent plus à un mouvement volontaire de
convergence de pratiques (ou « un socle intellectuel commun »). C’est-à-
dire que le code de bonnes pratiques ne désignent pas un texte de loi, mais
un document proposé, selon les pays ou les régions, par des instances plus
ou moins officielles à qui on reconnait une certaine légitimité en la
matière.
4
Le début de la codification des pratiques de gouvernance : l’apparition des codes
Mais, bien avant ENRON, les crises financières étaient déjà à l’origine de
débats intenses sur les modèles de gouvernance. Il en va ainsi du krach
boursier de 1929, qui avait conduit à la perception d’un certain nombre de
dysfonctionnements du système capitalistique, parmi lesquelles une
direction des sociétés cotées faiblement contrôlée en raison de la forte
dispersion de l’actionnariat.
Ces évènements et le débat auquel ils ont donné lieu ont d’ailleurs induit
un certain nombre de réformes, parmi lesquelles la création du gendarme
de la bourse américaine, la Security Exchange Commission (SEC).
La question qui peut légitimement être posée est donc de savoir sur quoi
se fonde le jugement de « meilleures pratiques » dans l’esprit des
promoteurs de codes de gouvernance. Comment peut on appréhender la
valeur d’une pratique de gouvernance, voire la mesurer ?
Note de 1 à 10
GOVERNANCE Plus de 600 variables concernant le
Investisseurs institutionnels,
METRICS GMI Conseil d'administration, l'information
Assurances, Entreprises
INTERNATIONAL financière, la rémunération des
dirigeants, les droits des actionnaires
Note de 1 à 10.
Notation de 4 domaines : structure de
STANDARD & Corporate Governance propriété (actionnariat), respect du droit
Entreprises
POOR'S Scores des investisseurs, information financière,
structure et fonctionnement du conseil
d'administration,…
DYSFONCTIONNEMENTS DES
SYSTÈMES DE
GOUVERNANCE : LES 7
PLAIES D’ENRON
6.1
Quelques cas connus de faillites de systèmes de gouvernance
EXEMPLES
6.1
Quelques cas dysfocntionnements de gouvernance au niveau Local
Profil de l’entreprise
Dirigeants
Kenneth LAY entre 1985 et 2001
Jeffrey SKILLING entre mars et août 2001 => Démission pour raisons personnelles 4 mois
avant la faillite du groupe
Dirigeants
Kenneth LAY entre 1985 et 2001
Jeffrey SKILLING entre mars et août 2001 => Démission pour raisons personnelles 4 mois
avant la faillite du groupe
Le scandale
29 dirigeants et administrateurs sont accusés d’avoir profité de leur connaissance de la
situation réelle de l’entreprise [1] et d’avoir vendu massivement leurs actions ENRON avant
qu’elles ne s’effondrent. Au total, ils ont cédé pour 1,1 milliards de $ de titres entre octobre 1998
et Novembre 2001, alors qu’ils exhortaient jusqu’à la fin des salariés du groupe à
conserver leurs actions.
Manipulations, irrégularités ou transparence
le périmètre de consolidation
les transactions sur éléments d’actifs
les contrats à long terme prépayés
[1] Le délit d'initié est un délit boursier que commet une personne qui vend ou achète des valeurs mobilières en se basant sur des informations dont ne
disposent pas les autres.
6.2
Gouvernance d’entreprise : retour sur le cas de ENRON (3/7)
Le périmètre de consolidation
Principes comptables
Obligation de présentation de comptes consolidés si existence d’un intérêt
direct ou indirect dans d’autres entreprises
Problème : choix du périmètre de consolidation
Les SPE (Special Purposes Entities) [1]
Pratiques d’ENRON
Déconsolidation d’actifs et de dettes par le biais des SPE
Non respect des règles édictées par la SEC
Pratiques reprochées
Recommandations extrêmement positives voire complaisante => Manque d’indépendance
vis-à-vis d’ENRON et orientation des clients vers des placements « pourris ».
Le CAC est accusé de négligence voire de de connivence pour avoir détruit des tonnes de
documents compromettants liés à cette affaire
Des banques d’affaires complices : 3 000 SPE basés pour la plupart dans les paradis fiscaux ont
sorti l’énorme dette des comptes du groupe
7
Les comités spécialisés du Conseil (comité d’audit, comité des comptes, comité
des risques, comité des rémunérations, comité stratégique, comité achats).
◦ Ils examinent les risques et engagements hors bilan significatifs, entendent le responsable de
l’Audit interne et du Management des risques, sont destinataires de son programme de
travail et de ses rapports d’audit interne.
◦ Ils vérifient que les processus et procédures en matière financière sont mis en œuvre et
sont efficaces.
◦ Les comités dirigent et coordonnent la prévention et la maîtrise des risques liés aux
opérations de l’entreprise. Chacun de ces comités peut être chargé de traiter un domaine
particulier du processus de maîtrise des risques, mais c’est principalement le comité d’audit
qui doit jouer un rôle moteur ainsi que le préconise le rapport Bouton. L’existence et le
rôle des divers comités est très variable d’une entreprise à l’autre.
7.
La composition d’un gouvernement d’entreprise : les bonnes pratiques
La Direction Générale fait partager à toute l’entreprise la vision d’une gestion du risque
rigoureuse et efficace, donne l’impulsion, crée les conditions de mise en œuvre du processus
de management des risques.
◦ Elle est responsable de la conception, de la mise en place et du pilotage du processus de
management des risques.
◦ Elle définit les orientations stratégiques qui généreront éventuellement des risques
majeurs à prendre en compte et détermine le niveau de risques majeurs acceptable. La
Direction Générale fixe au sein de l’entreprise les responsabilités liées aux risques.
◦ Il lui appartient de définir officiellement les rôles précis de chacun des acteurs du processus
de management des risques (qui en tireront leur légitimité) et de s’assurer que chaque
acteur comprenne les responsabilités qui lui incombent.
◦ La Direction Générale doit, à ce titre, débloquer les ressources humaines et financières
nécessaire à la mise en œuvre, au suivi et à l’évaluation du processus de maîtrise des
risques.
◦ Elle fournit à tous les acteurs intervenants dans le processus les informations qu’elle serait
la seule à connaître sur les risques de l’entreprise.
◦ Elle suit et apprécie les résultats du processus et de ses évaluations, éventuellement en
s’assurant que des plans de continuité des opérations sont mis en place afin de maintenir la
continuité d’exploitation et de réduire les pertes en cas d’interruption critique de l’activité.
◦ Elle prend en compte ces résultats dans les décisions et orientations stratégiques et
présente les résultats du processus de maîtrise des risques au conseil.
7.
La composition d’un gouvernement d’entreprise : les bonnes pratiques
Tous les acteurs de l’entreprise sont sensibilisés à la maîtrise des risques. Ils
l’incorporent dans leurs pratiques quotidiennes et sont les garants de sa mise en
œuvre et de sa performance au niveau opérationnelle.
7.
La composition d’un gouvernement d’entreprise : les bonnes pratiques
75% des investisseurs interrogés , se disent prêts à investir plus, lorsqu'une gestion efficace des
risques a été mise en place au sein d'une entreprise.
A l’inverse, 85% des investisseurs interrogés se disent prêt à réduire leurs investissements, voire
même à désinvestir, dans le cas où une démarche efficace de gestion des risques ne serait pas
initiée et maintenue au sein de l’entreprise.
79% des organisations impactées par des crises depuis 3 ans estiment qu’un dispositif de maîtrise
des risques aurait pu atténuer les effets de ces crises.