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Ecole Nationale Supérieure des Arts et Métiers - Casablanca

Rhéologie des matériaux


Chapitre 3 : Viscoélasticité
2 ÈMEA N N É E C YC L E I N G É N I E U R GÉNIE DES SYSTÈMES MÉCANIQUES INDUSTRIELS

Pr. KHATIB Hamza Année Universitaire 2023/2024


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Plan

1- Comportement visqueux
2-Comportement viscoélastique
3- Effet de la température
4- Réponse aux essais dynamiques
5- Loi de comportement viscoélastique

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1- Comportement visqueux

1-Comportement visqueux

Description du comportement visqueux :


Si un milieu fluide situé entre deux parois planes mobiles l’une par rapport à l’autre, l’application d’un effort sur l’une
des parois assure son mouvement. Contrairement au comportement élastique, la conservation de l’effort appliqué ne
produit pas une conservation de la position, mais une conservation de la vitesse. L’augmentation de l’effort appliqué
produit une augmentation de la vitesse.

Dans le cas d’un comportement visqueux, l’application du


chargement induit un écoulement continu dans le temps. Dans le
cas des fluides newtoniens, ce comportement est décrit par :

𝑑𝑉𝑥 𝜇 : Viscosité dynamique


𝜏=𝜇
𝑑𝑦 (Caractéristique du fluide)

Pour les fluides newtoniens, la viscosité est


constante, elle ne dépend que de la température.

𝜇
Viscosité cinématique ν : ν=
𝑔
Evolution de la viscosité (µ) en fonction du taux de cisaillement (S=dVx/dy)

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1-Comportement visqueux

γ : Déformation de cisaillement
𝛿ሶ
𝛾ሶ = : Taux de cisaillement
𝑙

𝑑𝑉𝑥 𝑄
𝜏=𝜇 = 𝜇𝛾ሶ Dans le cas des fluides newtonien, la viscosité est une fonction de la 𝜇 = 𝜇0 exp
𝑑𝑦
température : 𝑅𝑇

Réponse d’un matériau à comportement visqueux :

1-Comportement visqueux

Thixotropie :

La thixotropie est une propriété physique caractéristique des matériaux dont les propriétés d'écoulement varient
avec le temps.

Un fluide ou matériau est dit thixotrope si sous contrainte (ou gradient de vitesse) constante, sa viscosité diminue
au cours du temps. Ce phénomène s'explique par une évolution de la structure du fluide lorsque celui-ci est
cisaillé (on parle souvent de déstructuration). Sous contrainte suffisamment élevée pour casser la structure
formée au repos, la matière peut s'écouler et se déstructurer. Sa viscosité baisse avec la progression de la
déstructuration.

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2- Comportement viscoélastique

2- Comportement viscoélastique

Comportement viscoélastique

En réalité les équations constitutives de la plupart des matériaux solides diffèrent du comportement élastique linéaire.
Lorsque le matériau possède un comportement à la fois élastique et visqueux : On parle de viscoélasticité.
Le comportement viscoélastique est caractérisé par une réponse instantanée (Elastique) et qui dure dans le temps
(Viscosité).
Un chargement constant appliqué engendre une déformation instantanée. Le maintien de ce chargement à une valeur
constante induit une évolution de la déformation.
L’annulation du chargement induit également une baisse instantanée de la déformation suivit d’une baisse
progressive.

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2- Comportement viscoélastique

Fluage des matériaux :


Le fluage des matériaux solides se caractérise par une évolution des déformations sous chargement constant :
-Dans le cas des matériaux métalliques, ce mécanisme se manifeste à haute température.
-Dans le cas de plusieurs polymères, ce mode de comportement peut apparaitre à température ambiante.

L’application d’un chargement instantané engendre :


-Une déformation instantanée : Résulte du la partie élastique
du comportement,
-Une évolution de la déformation : Résulte de la partie
visqueuse du comportement. Cette déformation peut se
stabilisée ou non.

2- Comportement viscoélastique

Viscoélastique linéaire
Fluage :

ε1 : Déformation instantanée Elastique ε2 : Déformation élastique retardée ε3 : Déformation permanente

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2- Comportement viscoélastique

Fluage et Complaisance

La valeur au initiale de cette fonction est appelée la valeur ‘vitreuse’.


La valeur après stabilisation de cette fonction et appelée valeur à l’équilibre.

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2- Comportement viscoélastique

Essais de relaxation

L’essais de relaxation consiste à appliquer une déformation constante et mesurer l’évolution de la contrainte :

Module de relaxation :

-La valeur de (E) initiale de cette fonction est appelée valeur ‘vitreuse’.
-La valeur de (E) mesurée après la relaxation de la contrainte est appelée valeur à l’équilibre.

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2- Comportement viscoélastique

Le module de relaxation est un paramètre fortement influencé par la température :

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2- Comportement viscoélastique

La réponse des matériaux à quelques essais simples permet de les ranger dans des classes bien définies. Les
réponses élémentaires qui peuvent être représentés par des systèmes mécaniques élémentaires sont :
-L’élasticité;
-La plasticité;
-La viscosité.

Chaque mode de comportement élémentaire est modélisé par la symbolisation suivante :

Comportement Plastique
Comportement purement élastique Comportement Visqueux -Aucun retour après déformation
-Retour à l’état initiale après -Evolution de la déformation à -Déformation purement plastique
déchargement contrainte constante
-Limite élastique infinie - Aucun retour après
déformation

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2- Comportement viscoélastique

Les éléments précédents peuvent être combinés pour former des modèles rhéologiques plus complexes. Cela
permettra de s’approcher le plus possible du comportement expérimentale du matériau.

Exemple : Cas d’un comportement élastoplastique.

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2- Comportement
Modèles viscoélastique
Viscoélastiques

Elément de Maxwell
σR = σA = σ A
εR + εA = ε
εRሶ + εAሶ =𝜺ሶ R

𝒅𝜺 𝟏 𝒅𝝈 𝝈
= + Loi de comportement (σ,ε) pour l’élément de Maxwell
𝒅𝒕 𝑬𝟎 𝒅𝒕 𝜼

Elément de Voigt

σ = σR + σA
εR = εA = ε

𝒅𝜺
σ=Hε+𝜼 Loi de comportement (σ,ε) pour l’élément de Voigt
𝒅𝒕

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2- Comportement viscoélastique

Réponse du modèle de Maxwell à l’essai de fluage : (σ constante) σR = σA = σ


εR + εA = ε
εRሶ + εAሶ =𝜺ሶ

𝒅𝝈 𝝈 𝝈 𝒅𝜺 𝟏 𝒅𝝈 𝝈
t ˂ t1 : =0 , 𝜺= + 𝒕 = +
𝒅𝒕 𝑬𝟎 𝜼 𝒅𝒕 𝑬𝟎 𝒅𝒕 𝜼
𝒅𝝈 𝝈 A
t ˃ t1 : =0 , 𝜺= 𝒕
𝒅𝒕 𝜼

Réponse du modèle de Maxwell à l’essai de relaxation : (ε constante)

𝟏 𝒅𝝈 𝝈 −𝑬
+ =𝟎 → 𝝈 = 𝜺𝑬𝟎 𝒆𝒙𝒑 𝒕
𝑬𝟎 𝒅𝒕 𝜼 η
Lorsque la contrainte diminue :
La déformation au niveau de ressort baisse.
La déformation de l’amortisseur augmente.
Après annulation de la contrainte (εA = ε)

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2- Comportement viscoélastique

Réponse du modèle de Voigt à l’essai de fluage : (σ constante)

σ = σR + σA σ=Hε+𝜼
𝒅𝜺
σ =𝜺𝑯 + η𝜺ሶ 𝒅𝒕

𝝈 𝑯
t ˂ t1 : 𝜺 = (𝟏 − 𝒆𝒙𝒑 − 𝒕 )
𝑯 η

𝝈 𝑯(𝒕−𝒕𝟏)
t ˃ t1 : 𝜺 = 𝒆𝒙𝒑 −
𝑯 η

La particularité du modèle de Voigt est de ne pas présenter d’élasticité instantanée. Sous l’effet d’une
contrainte σ0 constante, la déformation tend vers la valeur asymptotique σ0/H, le fluage est donc limité.

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2- Comportement viscoélastique

On fonction de la complexité du comportement du matériau, il est possible de proposer une combinaison des
éléments rhéologiques élémentaires pour modéliser avec plus de précision le comportement réel du matériau.

Le modèle de Kelvin–Voigt présente respectivement les réponses suivantes, pour t > 0, en fluage sous une
contrainte σ0, en posant τf =η/H, et en relaxation pour une déformation ε0, en posant τr =η/(H+E0) :

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2- Comportement viscoélastique

Superposition de Boltzmann

Selon Boltzmann, l'état de contrainte ou de déformation


d'un corps viscoélastique est fonction de toutes les
sollicitations appliquées au matériau. Chaque nouvelle
sollicitation contribue de manière indépendante à l'état final.
L’état finale peut être obtenu par une addition simple de
chaque contribution. Ce principe est valable dans le cas de la
viscoélasticité linéaire.

ε(t=tn) = Δσ1.J(tn-t1) + Δσ2 J(tn-t2) + Δσ3 J(tn-t3) + …

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2- Comportement viscoélastique

Application :

Calculer les déformations à 0, 50, 100 et 150 heurs et tracer l’évolution de la déformation.

Temps (h) J (Mpa-1)

0 4,66 x 10-4

50 6.21 x 10-4

100 6.83 x 10-4

150 7.3 x 10-4

200 7.76 x 10-4

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3- Effet de la température

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3- Effet de la température

Dans le cas des matériaux métalliques, le processus de fluage peut apparaitre à partir des températures qui s’approchent
de 0,3xTempérature de fusion.
Les essais de fluage dans le cas de ces matériaux nécessitent des durées importantes. La progression de la déformation
peut être saturée ou peut conduire à une rupture finale.

L’essais peut être mené sur une machine de traction munie d’un
four. Contrairement aux essais de traction classiques, l’essai de
fluage est mené à contrainte et température constantes. La valeur
de la déformation est mesurée à différents instants.

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3- Effet de la température
Exemple de fluage des ailettes des turbines

Le fonctionnement des turbomachines (Turboréacteurs, Turbines à gaz, turbines à vapeur) est assuré par des ailettes
pour la transformation de l’énergie.
Elles sont exploitées pour transformer l’énergie cinétique de l’air à grande vitesse en une rotation du rotor.
Les conditions de service (Haute température, force centrifuge importante) peuvent conduire à un processus de fluage.

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3- Effet de la température

La microstructure à l’échelle des grains est développée pour attribuer aux ailettes une meilleurs résistance
aux forces centrifuges. Elles peuvent être obtenues en monocristal à base de Nickel.

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3- Effet de la température

Les brides destinées à l’assemblage des conduites en haute température constitues également une source de fluage
des boulons d’assemblage. Cela conduit à une déformation progressive ce qui conduit à la perte dans la pression
d’assemblage.

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3- Effet de la température

L’allure des courbes des essais de fluage montre une


déformation instantanée (Elastique) suivit d’une
progression de la déformation dans le temps.

ε=f (σ, T, t, matériau)

A des faibles niveaux de la contrainte ou de la


température, Le fluage produit une déformation
progressive saturée.

Lorsque le couple (σ, T) atteint un niveau suffisant, le fluage conduit à l’endommagement par rupture. Dans ce cas, il
est possible de distinguer trois régimes sur les courbes :
Stade (I) primaire : C’est une phase transitoire de quelques minutes ou quelques heures où la vitesse de déformation
se réduit.
Stade (II) Secondaire : Elle se caractérise par une vitesse de déformation stable. cette phase est la plus importante,
elle peut couvrir 95% de de la durée de vie de la pièce.
Stade (III) tertiaire : Connait une accélération rapide de la déformation ce qui conduit vers la rupture.

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3- Effet de la température

Il est possible d’approximer l’évolution de la déformation en fluage dans la phase (II) par l’expression
suivante (Linéaire sur échelle logarithmique ) :

𝑄
𝜀ሶ = 𝐴σ𝑛 exp − Loi de Dorn aussi connue sous le non de la loi de Norton
𝑅𝑇

Les paramètres (A, n et Q) sont identifiés expérimentalement

Paramètre de Larson Miller:


Il est fréquemment utilisé pour établir une équivalence entre le temps de rupture (tR) et la température T(K)

𝑃 = 10−3 𝑇(C+log10(tR))

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3- Effet de la température

Application :
On utilisant les données du graphe suivant propre au matériau S-590, Calculer le temps nécessaire à la rupture d’une
pièce du même matériau soumis à une contrainte de traction de 140 Mpa et à une température de 1073 K.

- A une contrainte de 140 Mpa, le Paramètre de Larson Miller et de 24.


- On peut donc écrire :

- Cela donne une durée de vie de 233 heures (9,7 jours)

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3- Effet de la température

Application :
Sur une bride de jonction de canalisation d’un réacteur, les vis de serrage possèdent un diamètre moyen de (8mm), en
raison de la température importante des conduites, l’effort de compression appliqué par les vis sur les brides diminue à
cause du fluage. Pour cela on décide de chercher la tension initiale à régler dans les vis à travers le serrage par une clé
dynamométrique.

Données :
 E(vis) = 210 GPa
 Température des vis = 500°C
𝑄 Q
 Paramètres du model de Norton : 𝜀ሶ = 𝐴σ5 exp − avec A. exp( )  27,5.1013 MPa5 / s
𝑅𝑇 RT

Sachant que l’effort de compression minimal qu’une vis doit appliquer pour éviter les fuites est de 10 N, calculer l’effort
de serrage initial que la vis doit appliquer pour assurer un bon fonctionnement durant 8,5 ans.

On suppose que la déformation totale de la vis est constante.

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4- Réponse aux essais dynamiques
DMA – Dynamic mechanical analysis

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4- Essais dynamiques

Le choix de l’essais de caractérisation du comportement d’un matériau viscoélastique dépend du mode de


chargement durant l’exploitation. Dans le cas des pièces soumises à des charges stables à long terme (Boulon de
fixation, réservoirs, conduites, ailettes de turbocompresseur...), les essais de relaxation et de fluage sont pratiques
pour étudier les réponses des matériaux et identifier son comportement à des charges statiques à long terme (de
quelques minutes à quelques jours).

Ses essais délivrent des données exploitables pour prédire le comportement de éléments de structures à long
terme. Il sont moins précis pour les charges à court terme (de quelques secondes et moins). Si le matériau en
question est soumis à charges variables (sinusoïdale par exemple), les essais dynamiques sont préconisés pour
étudier la comportement.

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4- Essais dynamiques

Objectif des essais

-Révéler le caractère visqueux dans le comportement des matériaux viscoélastiques.


-Caractériser le matériau, à travers des essais de laboratoire, par des propriétés relatives à la réponse dynamique.
-Identifier à partir de quelle température et fréquence, le comportement d’un matériau élastique devient viscoélastique…

Principe de l’essai
L’essais se déroule en appliquant un contrainte/déformation sinusoïdale à fréquence et température constante et en
mesurant la déformation/contrainte. L’application de la contrainte peut être assuré par plusieurs modes de chargement
(Traction, flexion….).

Un essais à déformation sinusoïdale imposée peut être assuré par un système à


came ou bielle manivelle assurant un mouvement alterné sinusoïdale.
Un essais à effort sinusoïdale imposé peut être assuré par une masse excentrique
en rotation est un ressort.

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4- Essais dynamiques

Supposant une contrainte sinusoïdale de de traction appliquée à une éprouvette : τ𝑥𝑦 (𝑡) = τ0 sin 𝜔𝑡
τ
Si le matériau présente une réponse élastique linéaire pure : 𝛾𝑦𝑥 (𝑡) = 0 sin 𝜔𝑡
𝐺
1- La contrainte τ𝑥𝑦 (𝑡) et la déformation 𝛾𝑦𝑥 (𝑡) seront en phase.
2- La transformation se fait sans variation de l’énergie interne après charge et décharge.

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4- Essais dynamiques

Si le matériau présente une réponse purement visqueuse, le déphasage est de 90°.

𝛾𝑦𝑥 𝑡 = 𝛾0 sin 𝜔𝑡 → 𝛾𝑦𝑥ሶ 𝑡 = 𝜔𝛾0 𝑐𝑜𝑠 𝜔𝑡 → 𝜏(𝑡) = 𝜇𝛾(𝑡)


ሶ = 𝜇 𝜔𝛾0 𝑐𝑜𝑠 𝜔𝑡 = τ0 𝑐𝑜𝑠 𝜔𝑡
𝜏 𝑡 τ0 𝑐𝑜𝑠 𝜔𝑡 τ0
𝜇= = =
𝛾ሶ 𝑡 𝜔𝛾0 𝑐𝑜𝑠 𝜔𝑡 𝜔𝛾0

τ0 = 𝜔(𝜇𝛾0 )

La transformation se fait avec une dissipation d’énergie, l’énergie dépensée durant la phase de chargement n’est pas
récupérée. Il faut appliquer un autre effort pour revenir à l’état initial

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4- Essais dynamiques

Considérant le cas d’un matériau viscoélastique présentant un déphasage entre la contrainte 𝜏(𝑡) et la déformation 𝛾 𝑡 .

Supposant une contrainte sinusoïdale de cisaillement : 𝜏 𝑡 = 𝜏0 sin 𝜔𝑡 + 𝜑


La déformation mesurée ∶ 𝛾 𝑡 ∶ 𝛾 𝑡 = 𝛾0 sin 𝜔𝑡

(𝜑) étant le déphasage entre les deux signaux : 𝜏 𝑡 𝑒𝑡 𝛾 𝑡

𝜏 sin 𝜔𝑡 + 𝜑 = 𝜏0 cos 𝜑 sin 𝜔𝑡 + 𝜏0 sin 𝜑 cos 𝜔𝑡

 𝝉𝟎 𝐜𝐨𝐬 𝝋 𝒔𝒊𝒏 𝝎𝒕 : Composante en phase avec le signale 𝜸 𝒕


 𝝉𝟎 𝐬𝐢𝐧 𝝋 𝒄𝒐𝒔 𝝎𝒕 : Composante en déphasage de 90° avec le signale 𝜸 𝒕

A partir du signale de déformation, on peut mesurer deux paramètres :


𝜏0
𝐺1 = 𝑐𝑜𝑠(𝜑) : Module de cisaillement conservatif (Module associé au comportement élastique conservatif).
𝛾0
𝜏
𝐺2 = 0 𝑠𝑖𝑛(𝜑) : Module de cisaillement de perte (Module associé au comportement visqueux dissipatif).
𝛾0
𝐺2
tan 𝜑 =
𝐺1

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4- Essais dynamiques
Représentation Complexe

Rappel : Pour toute fonction sinusoïdale y(t)=A𝑐𝑜𝑠 𝜔𝑡 + 𝜑 , il sera possible de la représenter par sa fonction
complexe associée y*(t) tel que :

𝑦 ∗ 𝑡 = 𝐴𝑒 𝑖(𝜔𝑡+𝜑) = 𝐴 𝑐𝑜𝑠 𝜔𝑡 + 𝜑 + i. sin 𝜔𝑡 + 𝜑 tel que y t = Re 𝑦 ∗ 𝑡

On appliquant une déformation sinusoïdale et on mesurant une contrainte présentant un déphasage φ :


Déformation complexe associé : 𝛾 ∗ 𝑡 = 𝛾0 𝑒 𝑖(𝜔𝑡)
Contrainte complexe associée : 𝜎 ∗ 𝑡 = 𝜎0 𝑒 𝑖(𝜔𝑡+𝜑)
𝜎∗ 𝑡 𝜎0 𝑖𝜑 𝜎0 𝜎0
On définit le module de cisaillement complexe : 𝐺 ∗ 𝑡 = = 𝑒 = cos 𝜑 +𝑖 sin 𝜑
𝛾∗ 𝑡 𝛾0 𝛾0 𝛾0
𝐺∗ 𝑡 = 𝐺1 + 𝑖𝐺2

𝐺2
On retrouve donc : = 𝑡𝑔(𝜑)
𝐺1

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4- Essais dynamiques

Les paramètres (G1) et (G2) ont pour rôle de décrire la dépendance entre la contrainte et la déformation sous
chargement sinusoïdale. Notant que la mesure de ces deux paramètres se réalise à fréquence et température
constante. Des analyses expérimentaux permettant de définir les lois d’évolution des constantes (G1) et (G2) en
fonction de la température et la fréquence :

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4- Essais dynamiques

Dans le cas des polymères (particulièrement thermoplastique) sollicités sous chargement cyclique, Il est important
d’identifier les conditions de fonctionnement (température, fréquence) qui assurent un mode de comportement
compatible avec les exigences imposées. Des essais dynamiques sont donc menés à différentes températures et à
différentes fréquences pour visualiser les zones où le comportement visqueux domine.

𝜏0
𝐺" = 𝐺2 = 𝑠𝑖𝑛(𝜑)
𝛾0
Module de perte

𝜏0
𝐺′ = 𝐺1 = 𝑐𝑜𝑠(𝜑)
𝛾0
Module de conservation

𝐺2
tan 𝜑 =
𝐺1
Facteur de perte

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4- Essais dynamiques

Etat vitreux (Glassy state) : Etat ou le polymère présente un comportement d’un corps solide élastique.
Etat caoutchouteux (Rubbery state) : Etat après la chute du module de conservation.

-A basse température, les polymères présentent un


comportement à dominance élastique (glassy).
-Dans la zone de transition vitreuse à un état
intermédiaire de la température, on observe une
perte de rigidité du matériau (Transition vitreuse).
-Dans le cas du graphique ci-contre, le module de
perte présente également une baisse dans la zone de
transition. Le comportement reste donc à dominance
élastique mais avec une baisse importante de la
raideur (rubbery).
-À haute température, le matériau tend vers un
comportement à dominance visqueuse (zone
d’écoulement).

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4- Essais dynamiques

Identification de la température de transition vitreuse


Dans le cas des polymères, plusieurs techniques expérimentales sont utilisées pour identifier la température de
transition vitreuse, l’exploitation de chaque essai pour identifier cette température passe à travers des normes.
Par exemple la norme (ASTM E1640-18) : American Society for Testing and Materials)) prescrit la méthode de mesure
de cette température par l’analyse DMA.

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4- Essais dynamiques

Une manière courante de présenter les résultats des essais dynamiques consiste à tracer la réponse à la contrainte en
fonction de la déformation appliquée. De tels diagrammes sont appelés courbes de Lissajous.
Un cercle parfait représente un comportement parfaitement visqueux et une ligne droite un comportement élastique
linéaire.

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4- Essais dynamiques

Le travail par unité de volume sur une période (0,t) est :

Dans le cas d’une déformation sinusoïdale : 𝜖 𝑡 = 𝜖0 sin 𝜔𝑡 et 𝜎 𝑡 = 𝜎0 sin 𝜔𝑡 + φ

L’énergie dissipée (Aire de l’ellipse) durant une période du chargement s’obtient par :

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4- Essais dynamiques

Pour : 𝜖 𝑡 = 𝜖0 sin 𝜔𝑡 et 𝜎 𝑡 = 𝜎0 sin 𝜔𝑡 + φ → 𝑊 = π𝜎0 𝜖0 sin φ

Pour un déphasage nul (φ=0) l’énergie dissipée est nulle durant un cycle

Sachant que :

On peut exprimer l’énergie dissipée durant un cycle par :

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4- Essais dynamiques

Energie stockée durant un quart de cycle (cisaillement maximal)

    
2
  0 0    0 0 
W1/ 4 cycle    dt   cos( )   sin( ) 
0  2   4 
 Energie ( conservée )   Energie ( Dissipée ) 

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5- Loi de comportement
viscoélastique

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5- Loi de comportement viscoélastique

Dans le cas de la viscoélasticité linéaire, et selon le principe de Boltzmann :

ε(t=tn) = Δσ1.J(tn-t1) + Δσ2 J(tn-t2) + Δσ3 J(tn-t3) + …

Les valeurs de J(t) (Complaisance) sont obtenues par des essais de fluage (sous contrainte imposée)

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5- Loi de comportement viscoélastique

Le même principe précédent peut être exprimé en utilisant le module de relaxation E(t) obtenu par un essais de
relaxation à déformation imposée :
Module de relaxation :

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5- Loi de comportement viscoélastique

Si on considère une évolution de la déformation par pas :

Il est possible d’exprimer la contrainte en fonction de la déformation sous la forme suivante :

Par conversion de cette


somme en intégrale

Constatant que la valeur de la contrainte à l’instant (t) dépend de l’historique de l’évolution de la déformation, ainsi
la résolution de cette équation nécessite la connaissance des évolutions antérieures.

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5- Loi de comportement viscoélastique


Deuxième forme de la loi de comportement viscoélastique

Loi de comportement 3D

Cas de l’élasticité linéaire :

𝐸 𝐸
Module de compressibilité : 𝐾= Module de cisaillement : 𝜇=
3(1 − 2υ) 2(1 + υ)

Cas de la viscoélasticité

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