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TP Machines Alternatives

TP 2 : Simulation d’une MAS alimentée en « U/f »

Yacine BOUCHERIGUENE

Mohammed Chafik BENAINI

18 Décembre 2020
Master 1 SEE TP 2 – Simulation d’une MAS alimentée en « U/f »

I. Introduction
L’objectif de ce TP est d’étudier le comportement d’une machine asynchrone en utilisant le
logiciel de simulations PSIM.

Dans ce TP, nous allons utiliser les valeurs nominales d’un moteur LEROY SOMER LS132M
qui sont les suivantes :

[V] fsn [Hz] [A] Nn [tr/min] Pmn Cos (ϕ n)


230/400 50 26.3/15.2 1450 7.5 0.82
Tableau 1 : Valeurs nominales de la machine.

Le moment d’inertie de la machine est de J = 1.28.10-2 [kg.m-2], et le nombre de paires de


pôles est de p = 2.

II. Préparation
II.1 - Pour pouvoir par la suite comparer nos résultats de simulation avec les résultats théoriques
(à partir du schéma équivalent), on a écrit un programme python qui permet de déterminer :

• ̅.
Le courant absorber 𝐼𝑠
• Le couple moteur Cm.
• La puissance mécanique Pm.
• La puissance électrique Ps.
• Le rendement ꞃ.

En fonction de :

• La valeur efficace du système d’alimentation triphasé Vs.


• La pulsation du système triphasé ws.
• La vitesse de rotation Ω.

En prenant une tension d’alimentation de Vs = 230 [V] et une fréquence d’alimentation de fs=
50 [Hz], on peut tracer avec cette fonction la caractéristique théorique Cm = f (Ω) (figure 1).

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Figure 1 : Caractéristique théorique Cm = f (Ω) de la machine.

II.2 – Si on considère que la machine est alimenté par un onduleur triphasé commandé en
MLI inter-sélective on a l’expression de la tension de phase suivante :

𝑉𝑐𝑐
𝑉𝑠(𝑡) = . 𝑉̂ 𝑟𝑒𝑓. sin (𝑤𝑟𝑒𝑓. 𝑡)
2𝑉̂ 𝑡𝑟𝑖
Où :

Vcc : Tension de bus continu.

𝑉̂ 𝑟𝑒𝑓 : Amplitude du signal sinusoïdal de référence.

𝑤𝑟𝑒𝑓 : Pulsation du signal sinusoïdal de référence.

𝑉̂ 𝑡𝑟𝑖 : Amplitude du signal triangulaire (porteuse).

Ce qui nous donne :


𝑉𝑐𝑐 ̂
2𝑉𝑡𝑟𝑖 ∗ 𝑉𝑠 ̂
𝑉̂ 𝑠 = 2𝑉̂𝑡𝑟𝑖 𝑉̂ 𝑟𝑒𝑓 ➔ 𝑉𝑐𝑐 = 𝑉̂𝑟𝑒𝑓

̂ 𝑟𝑒𝑓
𝑉
Sachant que m = ̂ 𝑡𝑟𝑖
(coefficient utilisé en MLI), on aura donc :
𝑉

2 ∗ 𝑉̂ 𝑠
𝑉𝑐𝑐 =
𝑚
Ce qui veut dire que pour pouvoir fournir au moteur la tension nominale de Vs = 230 [V], la
tension de bus continu Vcc doit avoir au minimum (à m=1) la valeur de 650.5 [V].

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III. Simulation
Tout d’abord on introduit les paramètres du schéma équivalent de la machine asynchrone en
prenant en considération les notations différentes de celles du cours.

Figure 2 : schéma équivalent de la machine valable en RP avec les notations du cours.

Figure 3 : schéma équivalent de la machine valable en RP avec les notations PSIM.

III.1 Démarrage direct

On simule le démarrage direct du moteur avec une tensions d’alimentation nominale Vs =


𝐶𝑚𝑛
230 [V] et une charge de couple résistant 𝐶𝑟 = ∗ Ω.
Ω𝑛

Avec :

Ω𝑛 = 151.84 [𝑟𝑎𝑑/𝑠]

𝑃𝑚𝑛
𝐶𝑚𝑛 = = 49.39 [𝑁. 𝑚]
Ω𝑛
Le schéma de la simulation est montré dans la figure 4.

Figure 4 : Simulation du démarrage direct du moteur.

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En mesurant la vitesse de rotation et le couple moteur du démarrage jusqu’au régime


permanent, on relève la caractéristique dynamique Cm = f (Ω) de la machine.

Pour pouvoir comparer la courbe obtenue avec la caractéristique théorique, nous avons
récupéré les données de simulation sur python (en utilisant la fonction recup_PSIM.py) et nous
avons superposé les deux courbes (figure 5).

Figure 5 : Caractéristique couple vitesse théorique et simulée.

On peut voir que la caractéristique obtenue par simulation (la plus proche de la réalité) n’est
pas la même que celle que nous avons obtenue avec le schéma équivalent statique. En effet,
dans la réalité, la variation du couple d’une machine asynchrone est régie par une équation
différentielle d’ordre élevé très difficile à résoudre. Alors que la courbe théorique que nous
avons tracer grâce à notre schéma équivalent statique, n’est qu’une approximation basée sur un
grand nombre d’hypothèses. C’est pour cela que l’on retrouve cette différence entre les deux
courbes.

Cependant on peut voir que la courbe théorique passe bien par le point de fonctionnement
(régime permanent de la courbe simulé) qui correspond à Cm = Cmn et N = Nn.

III.2 Commande scalaire en régime permanent : Alimentation sinusoïdale idéale

Le but de cette partie est de relever les différentes caractéristiques de la machines (Cm = f
(Ω), Is = f (Ω), ꞃ = f (Ω)) dans la zone utile de fonctionnement pour différentes tensions et
fréquences d’alimentation en gardant bien sûr le rapport V/f constant.

Le principe de la commande scalaire est de garder le rapport Vs/fs constant et égal à Vsn/fsn,
donc pour une fréquence fs donnée on doit appliquer une valeur efficace de tension :

𝑉𝑠𝑛
𝑉𝑠 = ∗ 𝑓𝑠
𝑓𝑠𝑛

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Afin de pouvoir imposer plusieurs profils de couple de charge en une seule simulation nous
avons utilisé le bloc Mechanical-Electrical interface sur PSIM qui permet d’imposer une charge
mécanique à la machine en utilisant une charge électrique (résistance) et le courant parcourant
cette charge représente le couple imposé à la machine. On a donc Cr = (1/R) *Ω. Ce qui veut
dire qu’en choisissant un groupe de valeurs de R (dans le bloc Parameter Sweep), on peut
obtenir les résultats de calcul pour différents points de fonctionnement en une seule simulation.

Le schéma réalisé pour effectuer cette simulation est représenté dans la figure 6.

Figure 6 : Simulation commande scalaire avec alimentation sinusoïdale idéale.

Nous avons donc relevé les caractéristiques Cm = f (Ω), Is = f (Ω) et ꞃ = f (Ω) pour fs = 5
[Hz], fs = 25 [Hz] et fs = 50 [Hz].

Ceci en mesurant la valeur les valeurs moyenne de la vitesse, du couple et de la puissance


absorbée ainsi que la valeur efficace du courant absorbée. Pour le rendement il suffit de
calculer :

𝑃𝑚 𝐶𝑚 ∗ Ω
ꞃ= =
𝑃𝑠 𝑃𝑠

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Figure 7 : Caractéristique Cm = f (Ω) dans la zone utile de fonctionnement avec commande


en U/f constant.

Figure 8 : Caractéristique Is = f (Ω) dans la zone utile de fonctionnement avec commande en


U/f constant.

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Figure 9 : Caractéristique ꞃ = f (Ω) dans la zone utile de fonctionnement avec commande en


U/f constant.

On peut voir qu’en faisant baisser la fréquence et la tension d’alimentation de la machine


tout en gardant le rapport V/f constant, les courbes caractéristiques de la machine gardent la
même forme et se translatent sur l’axe des vitesses, ce qui permet donc de diminuer la vitesse
de rotation de la machine en restant dans la zone utile de fonctionnement de la machine en
termes de courant absorbé, couple et rendement (ce qui est primordial).

Cependant, ceci n’est pas valable pour les très faibles fréquences. En effet, on peut voir sur
les trois figures précédentes qu’avec une fréquence de 5 Hz la zone utile de fonctionnement
de la machine est très limitée en couple et en rendement (sans dépasser le courant nominal).
Le rendement ne dépasse pas les 50 % et le couple de la machine ne dépasse pas les 35 [N.m]
ce qui est loin des valeurs nominales de la machine. Ce type de commande est donc mauvais
pour les très faibles vitesses.

Ceci est dû au faites qu’en faibles vitesses (et donc en faibles tensions) la chute de tension
dans la résistance statorique Rs ne soit plus négligeable devant Vs, En effet dans ce cas il
n’est plus question de garder Vs/fs constant mais de garder le rapport (Vs-Rs*Is)/fs constant,
c’est pour cela qu’en basses vitesses on doit compenser cette chute de tension (comme on peut
le voir dans la figure 10).

Dans notre cas la compensation à rajouter en basse vitesse est d’environ 10 V. Si on


réeffectue la simulation à fs = 5Hz en incluant la compensation, on obtient bien une droite de
zone utile similaire à celles obtenues avec fs = 50Hz et fs = 25Hz pouvant allant jusqu’au
couple et rendement nominale de la machine.

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Figure 10 : Commande en « U/f » avec compensation de la chute de tension.

III.3 Commande scalaire en régime permanent : Alimentation par onduleur

Dans la vraie vie, pour pouvoir alimenter une machine avec une tension et une fréquence
variable, on doit utiliser un onduleur qui va donc permettre de commander la machine.

Dans cette partie nous allons relever les mêmes caractéristiques en utilisant cette fois ci un
onduleur triphasé comme source d’alimentation. Pour cela, nous avons pris un onduleur
commandé en MLI inter-sélective déjà construit sur PSIM.

Figure 11 : Simulation commande scalaire avec alimentation par onduleur.

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La commande des interrupteurs de ce type d’onduleur est générée par comparaison entre une
source de tension triphasé sinusoïdale de référence et une source de tension triangulaire appelée
porteuse.

La fréquence de la source de référence représente la fréquence du signal de sortie de l’onduleur


que l’on souhaite appliquer à la machine, et la fréquence de la porteuse représente la fréquence
de découpage, dans notre cas nous avons pris fdec = 1500 [Hz] et l’amplitude de la porteuse est
prise égale à 1. Dans ce cas l’amplitude de la tension de référence est égale au coefficient m :

𝑉̂ 𝑟𝑒𝑓
𝑚= = 𝑉̂ 𝑟𝑒𝑓
𝑉̂ 𝑡𝑟𝑖
Pour régler la tension et la fréquence d’alimentation de la machine il suffit donc de régler la
tension et la fréquence du signal de référence tel que :

𝑓𝑟𝑒𝑓 = 𝑓𝑠

2 ∗ 𝑉̂ 𝑠
𝑉̂ 𝑟𝑒𝑓 = 𝑚 =
𝑉𝑐𝑐
Pour la tension du bus continu nous l’avons prise égale 650.5 [V].

On a donc pu relever les caractéristiques de la machine pour les trois valeurs de fréquence
fs= 5 [Hz], fs = 25 [Hz] et fs = 50 [Hz].

Figure 12 : Caractéristique Cm = f (Ω) dans la zone utile de fonctionnement avec commande


en U/f constant et alimentation par onduleur.

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Figure 13 : Caractéristique Is = f (Ω) dans la zone utile de fonctionnement avec commande


en U/f constant et alimentation par onduleur.

Figure 14 : Caractéristique ꞃ = f (Ω) dans la zone utile de fonctionnement avec commande


en U/f constant et alimentation par onduleur.

On peut voir que les caractéristiques sont très similaires à celles que nous avons relevées dans
le cas d’une alimentation sinusoïdale parfaite, ceci, malgré le fait que le signal délivré par
l’onduleur ne soit pas parfaitement sinusoïdal et contiennent beaucoup d’harmoniques. C’est
tout à fait logique puisque la machine constitue une charge très inductive pour l’onduleur, et
donc le courant absorbé par la machine est très lissé et ressemble à une sinusoïdale parfaite
(figure 15).

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Figure 15 : Forme d’onde du courant absorbé par la machine avec alimentation par
onduleur.

Si on effectue la simulation du démarrage direct avec l’onduleur sous tension et fréquence


𝐶𝑚𝑛
d’alimentation nominale (avec un couple de charge 𝐶𝑟 = ∗ Ω) et on relève la variation du
Ω𝑛
couple en fonction de la vitesse (figure 16), on peut voir que l’allure est la même que celle
obtenue avec alimentation sinusoïdales idéale mais avec des petites ondulations dû aux
ondulations de courant que nous venons de voir dans la figure précédente. Ces ondulations de
couples entrainent des vibrations dans la machine, mais le fait que le courant soit naturellement
bien lissé fait que ces ondulations sont très petites.

Figure 16 : Caractéristique couple vitesse avec alimentation par onduleur.

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IV. Conclusion
Le but de ce TP est de simuler le comportement réel d’une machine asynchrone avec une
alimentation constante puis avec une commande scalaire en régime permanent.

Tout d’abord en simulant le démarrage direct de la machine avec une alimentation sinusoïdale
nominale. On a pu relever la caractéristique couple vitesse réelle de la machine et on a pu voir
que celle-ci était différente de la courbe théorique que nous avons obtenue avec le schéma
équivalent statique, car ce schéma est basé sur un bon nombre d’approximations et
d’hypothèses. Cependant la courbe théorique reste tout de même une bonne approximation.

Ensuite nous avons étudier le comportement de la machine dans le cas d’une commande
scalaire en « U/f », pour cela nous avons relevé les caractéristiques couple-vitesse courant-
vitesse et rendement-vitesse dans la zone utile de fonctionnement pour différentes valeurs de
tensions et fréquences d’alimentation. On a constaté qu’en diminuant la fréquence et la tension
de la machine en maintenant le rapport entre les deux constant, on obtient des courbes qui se
translatent sur l’axe des vitesses mais qui gardent la même forme, on peut donc faire varier la
vitesse de rotation en restant dans la zone utile de fonctionnement en termes de couple,
rendement et courant. Cependant on a aussi pu voir les limites de cette commande, où en basse
vitesse, il est nécessaire de rajouter une compensation (pas toujours facile à estimer) pour
prendre en compte la chute de tension qui n’est plus négligeable dans ce cas.

Pour finir nous avons réeffectuer les simulations en alimentant la machine par un onduleur
triphasé (ce qu’on fait généralement dans la réalité) et on a pu voir que les résultats obtenus
sont pratiquement les mêmes, car la machine asynchrone constitue en elle-même un très bon
filtre pour les ondulations du courant débiter par l’onduleur. Ce qui nous permet donc de valider
la possibilité de commander une machine asynchrone en « U/f » en utilisant un onduleur
triphasé pour varier la tension et la fréquence d’alimentation.

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