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Les projets pétroliers de TotalEnergies en Ouganda et en Tanzanie, notamment

Tilenga et Eacop, sont controversés en raison de leurs impacts potentiels sur


l’environnement et les droits humains.

Cette affaire est la première application judiciaire en France de la notion de “devoir


de vigilance”, introduite par la loi n° 2017-399 du 27 mars 20175.

Les projets pétroliers de TotalEnergies pourraient entraîner des risques


environnementaux et climatiques Les entreprises françaises ont une responsabilité
importante dans la lutte contre le réchauffement climatique. Selon une étude menée
par le Réseau Action Climat, 78% des émissions industrielles mondiales de CO2 et
de méthane en 2010 ont été émises par seulement 90 entreprises, à travers
notamment la production et vente d’hydrocarbures et de ciment . Les entreprises
françaises sont également concernées par cette problématique. En effet, elles
doivent prendre en compte les émissions indirectes dans leur rapport et dans la
définition d’éventuels objectifs climatiques

le changement climatique et la responsabilité des entreprises dans ce phénomène


est évidente . Les entreprises ont un rôle crucial à jouer dans la lutte contre le
réchauffement climatique. Cependant, certaines d’entre elles, notamment les
grandes entreprises du CAC40, contribuent significativement à l’aggravation du
réchauffement climatique.

Synthèse sur le devoir de vigilance en France :

Le devoir de vigilance, instauré par la loi française n° 2017-399 du 27 mars 2017,


impose aux grandes entreprises de prendre des mesures préventives pour identifier
et minimiser les risques liés à leurs activités en termes de droits humains,
d'environnement, et de corruption. Cette obligation concerne les entreprises
françaises employant au moins 5 000 salariés en France, ou 10 000 salariés à
l'échelle mondiale, ainsi que leurs filiales et sous-traitants. Le plan de vigilance
résultant de cette loi doit être public et régulièrement mis à jour, comportant des
mesures visant à évaluer et prévenir les risques.

Le devoir de vigilance a été motivé par des préoccupations liées aux risques sociaux
et environnementaux générés par les activités des entreprises, notamment à
l'étranger où les réglementations peuvent être moins strictes.

En pratique, les entreprises soumit au devoir de vigilance doivent élaborer et mettre


en œuvre un plan comprenant des mesures de vigilance raisonnable pour identifier
et prévenir les risques graves. Cela implique la cartographie des risques, l'évaluation
et le suivi, ainsi que la mise en place d'actions d'atténuation et d'un mécanisme
d'alerte et de signalement.

En cas de non-respect du devoir de vigilance, des conséquences juridiques sont


prévues. En cas de dommage, l'entreprise est tenue de réparer le préjudice causé.
En l'absence de dommage, la société peut être mise en demeure de respecter ses
obligations. En cas de non-conformité persistante, des associations, salariés, et
syndicats peuvent intenter des actions en justice pour contraindre l'entreprise à
respecter ses obligations, avec des mesures telles que la publication de la décision
de justice et des astreintes éventuelles.

Synthèse sur l'affaire de Total en Ouganda et en Tanzanie à partir de la fiche d'arrêt :

L'affaire opposant des ONG françaises et ougandaises à TotalEnergies concerne


les projets pétroliers Tilenga et EACOP en Ouganda et en Tanzanie. Les litiges
découlent de la loi française de 2017 sur le "devoir de vigilance", imposant aux
grandes entreprises l'identification des risques dans leurs opérations et la prévention
des atteintes aux droits humains et à l'environnement.

les associations accusent TotalEnergies de ne pas protéger les personnes et


l'environnement dans le développement de ces projets. Les impacts négatifs
dénoncés incluent l'expropriation de plus de 100 000 personnes, le forage de plus
de 400 puits pétroliers, la construction d'un oléoduc dans des zones sismiques et
des écosystèmes fragiles, entre autres.

Le problème de droit soumis à la juridiction des référés est de déterminer si


TotalEnergies doit être contrainte à exécuter ses obligations en matière de devoir de
vigilance, particulièrement liées aux projets Tilenga et EACOP en Ouganda.

La solution de la juridiction, le tribunal judiciaire de Paris, rendue le 28 février 2023,


a jugé irrecevables les demandes des ONG. Le tribunal a estimé que ces demandes
auraient dû être précédées d'une mise en demeure à TotalEnergies, déclarant leur
irrecevabilité pour non-respect de cette procédure préalable. Ainsi, les demandes
visant à enjoindre TotalEnergies d'exécuter ses obligations en matière de devoir de
vigilance et à suspendre les travaux des projets pétroliers ont été rejetées.
Fiche d’arrêt de l’affaire portée en justice

1. Identification de l'arrêt

- Juridiction : Tribunal judiciaire de Paris

- Numéro de dossier : No RG 22/53943 - No Portalis 352J-W-B7G-CXC7V

- Date d'assignation : 29 octobre 2019

- Date du jugement en référé : 28 février 2023

2. Parties

Demandeurs

- Association SURVIE

- Association "Civic response to Environment and Development" (CRED)

- Association "Navigators of development association" (NAVODA)

Défendeur

- Société TotalEnergies SE

3. Exposé du litige
Le litige concerne les actions judiciaires entreprises par des ONG françaises et
ougandaises contre TotalEnergies SE concernant les projets pétroliers Tilenga et
EACOP en Ouganda et en Tanzanie. Ces litiges sont fondés sur la loi française de
2017 sur le "devoir de vigilance", qui oblige les grandes entreprises à identifier les
risques dans leurs opérations et à prévenir les atteintes aux droits humains et à
l'environnement.

4. Problème de droit

Les ONG accusent TotalEnergies de ne pas protéger les personnes et


l'environnement dans le cadre du développement de ces projets. Elles dénoncent
des impacts sociétaux et environnementaux négatifs, tels que l'expropriation de plus
de 100 000 personnes, le forage de plus de 400 puits pétroliers, la construction d'un
oléoduc à travers des zones sismiques et des écosystèmes fragiles, entre autres. La
question soumise à la juridiction des référés est de savoir si la société TotalEnergies
SE doit être contrainte à exécuter ses obligations en matière de devoir de vigilance,
notamment en relation avec les projets Tilenga et EACOP en Ouganda.

5. Solution de la juridiction

Le tribunal judiciaire de Paris a jugé irrecevables, le 28 février 2023, les demandes


des ONG visant à enjoindre TotalEnergies d'exécuter ses obligations en matière de
vigilance et à faire suspendre les travaux des projets pétroliers Tilenga et EACOP en
Ouganda et en Tanzanie. Le tribunal a estimé que ces demandes auraient dû être
notifiées à TotalEnergies par une mise en demeure préalable, et a donc déclaré leur
irrecevabilité.

Conclusion : L'affaire judiciaire contre TotalEnergies , liée aux projets pétroliers


controversés en Ouganda et en Tanzanie, met en lumière les enjeux du devoir de
vigilance des grandes entreprises. Bien que la loi de 2017 sur ce devoir soit
invoquée, le tribunal judiciaire de Paris a jugé irrecevables les demandes des ONG,
soulignant les défis dans la responsabilisation des entreprises face aux
préoccupations environnementales. Cette affaire souligne la nécessité continue
d'explorer des moyens légaux et réglementaires pour garantir une exploitation
responsable des ressources naturelles par les grandes entreprises.

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