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A – Objectif du cours

- Permettre aux étudiants finissant de maîtriser un certain nombre d’outils


d’analyse leur permettant de dépasser l’optique du comptable.

- Permettre aux futurs gestionnaires, DAF et DG, voire analystes financiers


d’avoir des positions déterminantes aussi bien au sein de l’entreprise que
dans leur relation avec le banquier.

- Etre en mesure de faire des évaluations et de la gestion prévisionnelle


(tableau de trésorerie, plan de financement etc.).

B – Structuration du cours

I / Principes de comptabilité générale

A – Le Bilan
B – Le compte
C – L’enchaînement des opérations comptables
D – Détermination des résultats

d1) L’ajustement des valeurs


d2) La détermination du RE – Les écritures de regroupement
d3) La détermination du résultat net

E – Etablissement du Bilan
F – Réouverture des comptes

II / Le diagnostic financier de l’entreprise

L’analyse des documents comptables

A – Définition
B – Méthode d’analyse des documents comptables

b1) Classement rationnel des comptes


b2) Présentation par grandes masses pour faciliter la lecture
b3) Analyse des valeurs essentielles financières
b4) Analyse en profondeur
b5) Conclusion

C –L’actif net comptable


D – Le fonds de roulement
E – Le besoin en fonds de roulement
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F – La valeur ajoutée
G – La marge brute d’autofinancement

II / Méthodologie de l’analyse financière

A – Intégration de l’entreprise dans son environnement

a1) Objectif
a2) Intégration du facteur commercial
a3) Intégration du facteur technique
a4) Intégration du facteur humain
a5) mesure des efforts de recherche
a6) Intégration du facteur conjoncturel

B – Etude des moyens financiers de l’entreprise


C – Etude du fonctionnement de l’entreprise
D – Les méthodes utilisées

IV – Etude des moyens financiers de l’entreprise

A – Analyse du bilan et des documents annexes

a1) Le classement rationnel du bilan


a2) L’analyse statique des moyens financiers
a3) L’analyse dynamique des moyens financiers

B – Etude du fonctionnement de l’entreprise

b1) Etude des grandeurs fondamentales de l’exploitation


b2) Etude statique de l’exploitation
b3) Etude dynamique de l’exploitation

V / Conclusion générale

1. Que peut-on penser de la rentabilité ?


2. Que peut-on penser de la prévision financière ?
3. N’y a-t-il pas des limites aux diagnostics financiers ?
4. N’a-t-on pas besoin d’études complémentaires ?

Bibliographie

Analyse bancaire de l’entreprise « Eric Manchon » CFPB


Le Financement de l’entreprise. Montages & Risque « Jean Louis
SALVIGNOL & Gérard RMEDENNE»
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Chapitre I – Principes de comptabilité générale

Introduction

Le but de la comptabilité est double. En effet, elle a pour rôle :

- De permettre au chef d’entreprise de faire le point à tout moment sur la


situation financière de l’entreprise : c’est sa fonction interne.

- Donner à tous les tiers intéressés par l’entreprise, une information c’est à dire
les actionnaires, les créanciers, percepteurs, banquier) : c’est sa fonction
externe.

A / Le Bilan

Du fait que c’est « la photographie de la situation financière de l’entreprise à un


moment donné » : Le bilan joue, parmi les documents comptables, un rôle
pratiquement considéré comme essentiel, aussi bien pour les comptables que
pour les financiers.

Sa présentation universelle est reconnue sous la forme d’un tableau en 2 parties :

- A gauche, se trouve l’actif qui représente tout ce que possède l’entreprise. En


comptabilité, ce sont les emplois ;

- A droite, c’est le passif qui enregistre l’origine des sommes qui ont permis
l’acquisition (les ressources : ressources propres et ressources provenant des
emprunts moyens et LT).

Actif Passif

Immobilisations Capitaux propres


Autres valeurs immobilisées Dettes à long et moyen terme
Valeurs d’exploitation Valeurs exigibles à court terme (ou
Valeurs réalisables DCT)
Valeurs disponibles

B / Le compte

Le compte est un tableau de classement enregistrant toutes les opérations d’un


même type. L’ensemble des comptes forme ce qu’on appelle le « grand livre » et
leur nomenclature constitue le plan comptable. Symboliquement et sous forme
de schéma, on peut dire que les comptes fonctionnent de la manière suivante :
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Débit Crédit

I – Comptes de bilan (1) (ou de situation


- Comptes d’actif + -
- Compte de passif - +

II – Comptes de gestion (2) (ou de résultat)


- Comptes de charges + -
- Comptes de produits - +

III – Comptes de pertes et profits exceptionnels pertes profits


(1) C’est les comptes susceptibles de figurer au bilan
(2) Ce sont les comptes participant à l’appauvrissement (quand il s’agit de
charges) ou à l’enrichissement (produits) de l’entreprise.

NB : Avant d’être reportées sur les comptes, les opérations comptables sont
enregistrées chronologiquement au « journal » ; document dont la tenue est
obligatoire.

Les arrêtés des comptes en sommes permettant de dresser périodiquement la


balance.

C / L’enchaînement des opérations comptables

 Opération comptable

Journal

Balance d vérification (périodicité variable suivant les souhaits de


l’entreprise)

En fin d’exercice : balance avant inventaire

Fin d’exercice

- Ecriture d’inventaire
- Ecriture de regroupement

Opérations de fin d’exercice Balance après inventaire

Bilan
D / La détermination des résultats

Ce sont les opérations d’inventaire qui ont pour but :


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- de déterminer diverses données (inventaire des stocks)


- de vérifier et de régulariser :

 les biens réels (amortissements)


 les créances (provisions)
 les charges qui peuvent être à cheval sur 2 plusieurs exercices afin de
connaître de résultat de l’exercice.

d1) L’ajustement des valeurs

- L’amortissement : c’est la constatation comptable de la dépréciation d’une


immobilisation. Deux méthodes d’amortissement existent :

 l’amortissement constant (ou linéaire) ; c’est le même montant qui est


amorti à la fin de chaque exercice.

 L’amortissement dégressif (amortissement accéléré pour certains


biens).

- Les provisions :

 pour dépréciation probable (clients, titres, stock…)

 pour risque exceptionnel (provisions ayant un caractère de réserve ou


provisions exigibles)

- Les régularisations de produits et charges par les comptes

 charges payées d’avance


 charges à payer

- Les écritures de regroupements

d2) La détermination du résultat d’exploitation

Ventes + stocks – provisions / stock initial = Résultat d’exploitation


bénéficiaire si + c’est > 0
+ produits divers – (achat + stock initial
déficitaire si c’est < 0
+ provision / stock final + charges)

Il s’agit, par le compte « exploitation générale » de solder les comptes de


produits et de charges :

1. solder par ventes le compte « réduction sur ventes »


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2. regroupement des charges par débit « Exploitation générale »


3. regroupement des produits par crédit « Exploitation générale »

d3) La détermination du résultat net

- Transfert du RE au compte Pertes et Profits


- Regroupement des comptes Pertes et Profits Exceptionnels soldés par Pertes
et Profits
- Comptabilisation de l’impôt sur les sociétés soldé par Pertes et Profits

Le résultat net, celui que l’on retrouvera au bilan, est le solde du compte « Pertes
et Profits »

- Bénéfice si solde positif


- Perte si solde négatif

E / L’établissement de bilan

L’arrêté des comptes du grand livre après les écritures d’inventaire et de


regroupement permet d’établir la balance après inventaire dans laquelle :

- Les comptes de charges ;


- Les comptes de produits ;
- Les comptes de Pertes et Profits exceptionnels sauf le compte de Pertes et
Profits (résultats), sont soldés.

Ainsi, après toute cette procédure, le bilan peut être dressé par report de la
balance après inventaire.

F / La réouverture des comptes

- Report au bilan :
 comptes d’actif débités
 compte de passif crédités

- Solder le compte de « Pertes et Profits » par « Résultats en instance


d’affectation »
- Solder le compte « charges payées d’avance »

Ultérieurement :

- Solder « Résultats en instance d’affectation » selon l’affectation qui aura été


décidée.
- Solder les « charges à payer » au moment du paiement effectif de ces
charges.
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Chapitre II – Le Diagnostic de l’entreprise (l’analyse des documents)

A – Définition

L’analyse financière a pour objets essentiels de rechercher les conditions de


l’équilibre financier de l’entreprise et de mesurer la rentabilité des capitaux
investis (Pierre Conso).

Donc l’analyse financière n’est qu’un des éléments permettant de formuler un


diagnostic sur la situation et sur l’évolution de l’entreprise. Elle ne peut être
dissociée des autres éléments qui sont d’ailleurs susceptibles de l’influencer. En
effet, la valeur et l’avenir de l’entreprise ne dépendent pas seulement de sa
situation financière mais également :

- du secteur d’activité dans lequel elle se situe ;


- de la situation économique locale, nationale, internationale ;
- de son histoire ;
- des hommes qui la dirigent comme de ceux qui y travaillent (social) etc.

En fait, les documents comptables ne sont que le constat chiffré de la bonne ou


de la mauvaise gestion de l’entreprise et ils dépendent essentiellement des
éléments énumérés ci-dessus.

B – Méthode d’analyse des documents comptables

Les documents comptables permettent une double étude :

- une étude de situation : le bilan le plus récent est le reflet de la situation


financière actuelle de l’entreprise.
- une étude d’évolution : par comparaison avec les documents comptables des
2 ou 3 exercices précédant celui le plus récent.

b1) Classement rationnel des comptes

C’est l’occasion d’un certain nombre de questionnements. Est-ce que les


comptes figurent réellement à leur véritable place ?

- place des comptes courants d’associés ;


- affectation du bénéfice ;
- place des provisions pour pertes et charges ;
- contenu des comptes de régularisation, « débiteurs divers », « créditeurs
divers », régularisation actif et régularisation passif etc.

b2) Présentation par grandes masses pour faciliter la lecture


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Actif Passif

Actif
Immobilisation Capitaux propres
Surface nette
immobi comptable
lisé - Amortissement - Actifs sans valeur

= Immobilisations nettes + Dettes supérieures à 2 ans


Actif
Valeurs d’exploitation circulant = Capitaux permanents
Valeurs réalisables
Valeurs disponibles valeurs exigibles à court terme

b3) Analyse des valeurs essentielles financières

1)

- Actif Net comptable Toutes ces données découlant du Bilan


- Fonds de roulement
- Besoin de fonds de roulement

2)
Ces valeurs ressortissent du compte
d’exploitation
- Valeur Ajoutée
- Marge Brute d’Autofinancement
- Autofinancement

b4) Analyse en profondeur

Une fois que toutes ces données auront été mises en place, l’analyse en
profondeur reviendra au calcul et à l’analyse des principaux ratios de structure,
d’activité et de rentabilité.

b5) Conclusion

- A l’issue de cette démarche, l’ensemble des aspects positifs va constituer ce


qu’on appelle les points forts de l’entreprise qu’il faudra sauvegarder et
renforcer au besoin.

- L’ensemble des aspects négatifs c’est les points faibles qu’il faudra essayer
de corriger, voire d’éliminer pour ne pas continuer à handicaper la structure.

C / L’Actif Net Comptable


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Définition : ANC = Fonds propres – Actif sans valeur


C’est en fait ce qui resterait aux actionnaires après remboursement du reste du
passif : c’est autrement dit la garantie que présente l’entreprise pour des tiers
dont l’expression en valeur relative est la marge de sécurité des créanciers (Actif
Net / Actif cessible) x 100.

Mais le bilan n’est pas toujours le reflet exact de la situation financière. Il faut
en effet tenir compte :

- de réserves latentes : Plus-values pour raisons économiques (ex : immeubles)


si le bilan n’est pas réévalué.
- de réserves occultes : actifs dissimulés (stock).
- d’un actif supplémentaire possible dans les affaires personnelles (actif hors
bilan) ; d’où la nécessité de rechercher la surface réelle qui est

= Actif Net Comptable.


+ Actif hors bilan (maisons personnelles, titre).
+ Plue-value sur biens d’actif (stock, immeuble…)
- Abattements sur biens d’actif (créances douteuses non provisionnées, stock,
fonds de commerce, immeuble industriel etc…)

Donc la surface réelle, souvent difficile à évaluer représente la première des


garanties présentées aux prêteurs par l’entreprise.

Cette garantie insuffisante, peut être complétée par des garanties extérieures.

D / Le fonds de roulement

Le fonds de roulement, c’est la différence entre les capitaux permanents et les


immobilisations nettes :

FDR = (capitaux Propres + Dettes à long terme et moyen terme) –


Immobilisations nettes.

L’obtention du FDR ne permet pas de tirer une conclusion sur la situation de


trésorerie de l’entreprise, en effet :

 Une absence de FDR ne signifie pas nécessairement une entreprise en


difficulté (ex : de nombreuses carrières).

 Un FDR excédentaire (ne veut pas non plus dire), n’exclue pas des difficultés
possibles de trésorerie (stocks importants)

NB : Ce qui est donc important, c’est de rapprocher le FDR du BFR et de


rechercher les raisons d’une éventuelle dégradation du BFR et du FDR d’un
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exercice par rapport à un autre. Pour cela, il faut rechercher les causes des
variations du FDR.

Nous allons analyser au travers du schéma qui va suivre les éléments


susceptibles d’influer positivement ou négativement sur la possibilité de
variation du fonds de roulement.
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Variation du FDR (tableau de financement)

Incidence Incidence
positive négative

Augmentation des immobilisations.


(investissements de l’année). -

Vente d’immobilisations
+
Remboursement des crédits à LMT
-
Réduction des comptes d’associés
(si ceux-ci sont dans les CPE) -

Nouveaux crédits à LT
+
Augmentation des comptes d’associés
+
Autofinancement :
+
- bénéfices apportés en réserves (+) ou
perte (-)
- amortissement de l’exercice
- dotation aux provisions non exigibles

Subvention, primes +

E / Le besoin de Fonds de Roulement (BFR)

Toute entreprise a besoin d’un stock. Par ailleurs, elle est souvent amenée à faire
du crédit à ses clients. En contrepartie, l’entreprise peut bénéficier de délais
consentis par ses fournisseurs ou par l’Etat (obligations cautionnées). Le besoin
en fonds de roulement est l’excédent des capitaux permanents sur les
immobilisations nécessaires à combler la différence ente besoins cycliques et
ressources cycliques (besoins et ressources provenant du cycle « Achat -
Production – Vente »). Donc BFR = (stock + clients & Divers) – (Fournisseurs
& Dettes Rattachées).

BFR
Stock
oins cycliques

rces cycliques

Fournisseurs

Clients
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Si BFR = FR  trésorerie nulle


BFR > FR  trésorerie négative
BFR < FR  trésorerie positive

Variations du BFR

- Le BFR varie dans le même sens que l’activité de l’entreprise : par


conséquent, un investissement ayant pour but d’augmenter le CA de
l’entreprise, entraîne une augmentation du BFR ; d’où la nécessité d’en tenir
compte dans le plan de financement.

- L’investissement qui permet une augmentation de la valeur ajoutée


(augmentation du cycle de produit entraîne une augmentation du BFR :
nécessité ici aussi d’en tenir compte.

- Un allongement du crédit clients, une réduction du crédit fournisseurs, une


augmentation des stocks etc… augmentent le BFR ; le phénomène inverse le
diminue.

F – La valeur ajoutée (VA)

La valeur ajoutée est la différence entre le MB (c’est à dire ventes – coût d’achat
des marchandises vendues) et la consommation intermédiaire (fournitures
consommées, transports et autres services consommés). Cette valeur ajoutée de
l’entreprise se répartit en 2 :

 Valeur ajoutée restant dans l’entreprise (amortissements, résultats


bénéficiaires, provisions exigibles).

 Valeur ajoutée sortant de l’entreprise : impôts et taxes, frais de personnel,


frais financiers.

G – La marge brute d’autofinancement (MBA)


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(On l’appelait précédemment capacité d’autofinancement). C’est ce que


l’entreprise secrète de son exploitation et peut conserver pour elle-même.

MBA = Bénéfice au bilan (donc après impôt) + dotation de l’exercice aux


amortissements + dotation de l’exercice aux provisions ayant un caractère de
réserve. La MBA conservée dans l’entreprise sert d’autofinancement), c’est le
cash flow (c’est à dire le flux de trésorerie).
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Méthodologie de l’analyse financière

Introduction

La gestion financière ne peut pas être conçue comme une technique autonome.
En particulier, elle dépend de la façon dont on replace l’entreprise dans son
environnement. Les documents comptables tels que le bilan sont nécessairement
faux même s’ils sont comptablement vrais car ils ne tiennent pas compte de la
réalité économique de l’entreprise.

Exemple : la comptabilité (bilan) ne peut pas tenir compte de l’inflation or


l’inflation est une réalité économique. Conséquence : il faut réintégrer l’inflation
dans les documents comptables.

Autre exemple : l’évaluation des biens : les biens sont évalués à leur valeur
historique. Un terrain acheté à 100 000 en 1970 est toujours comptabilisé à 100
000 en 2003. Il y a donc une plus-value potentielle. La valeur dudit terrain
aujourd’hui peut être de 10 ou 15 millions. Par conséquent, il y a une plus-value
non comptabilisée. Conséquence : il peut être souhaitable de réintégrer les plus-
values et le moins-values potentielles.

A – Intégration de l’entreprise dans son environnement

a1) Objectif

L’analyste financier cherche à se faire une image plus précise de la réalité


économique de l’entreprise. C’est pourquoi, il va tenir compte des différents
facteurs non financiers tels que le facteur commercial, le facteur technique, le
facteur humain et le facteur conjoncturel.

a2) Intégration du futur commercial

Il faut essayer de voir si l’entreprise est commercialement apte à fonctionner et à


durer. On étudiera les marchés de l’entreprise (marché étroit ou marché large), le
degré de concurrence, (concurrence forte ou faible). Il est même quelque fois
bon de connaître les motivations inconscientes des consommateurs.

a3) L’intégration du facteur technique

On va essayer de savoir quelle est la qualité du processus de production.


Exemple : est-ce que les machines sont récentes ? On va essayer de calculer le
pourcentage de la production qui est défectueux ; puis on étudie la nature du
stock de produits. Exemple : dans quel délai est-il possible de produire ?

a4) L’intégration du facteur humain


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C’est à dire qu’on va mesurer le potentiel humain de l’entreprise. On essaiera


par exemple de savoir quelle est la quantité et la qualité des dirigeants ? Est-ce
qu’il y a un dirigeant ou plusieurs, jeunes ou vieux, compétent ou non.

Remarque : le point le plus important est la durée probable du chef. En effet, il y


les exécutants, tout le personnel et d’autre part l’encadrement. Est-ce que le
personnel est convenablement encadré ? Est –ce que le climat social est
favorable au niveau des exécutants, pourcentage des départs, formation du
personnel.

a5) – La mesure des efforts de recherche

Est-ce qu’il y a un effort de recherche dans l’entreprise ? En effet, si le secteur


est à fort progrès technologique, s’il n’y a pas de recherche, cette entreprise est
vouée à la faillite ; que ça soit recherche pure et recherche appliquée.

S’il n’y a que de la recherche pure à court terme, elle risque de mourir car elle
n’aura pas les moyens d’appliquer ce qu’elle recherche.

Remarque : Globalement, on calcule certains rapports. Exemple : effort de


recherche / CA qui donne un taux moyen de recherche ; taux qu’on va comparer
à ceux des entreprises concurrentes.

Egalement : Nombre de produits nouveaux / Nombre de produits vendus


Si le rapport et faible c’est à dire que la part des produits vieux est
prépondérante.

a6) L’intégration du facteur conjoncturel

On peut se demander si l’entreprise est sensible ou non à la conjoncture


économique, à savoir conjoncture interne et conjoncture internationale.

Exemple 1 : Si le chiffre d’affaires exporté représente 50 % du chiffre d’affaires


total c’est à dire que l’entreprise dépend à 50 % de la conjoncture internationale
et on sait qu’elle n’a aucune maîtrise de la conjoncture internationale qui
s’impose à elle.

Exemple 2 : Si l’entreprise n’exporte pas et dépend à 100 % de la conjoncture


du pays.

Dans quel cas, il est bon de savoir dans quel secteur elle évolue. Trois
hypothèses

- s’agit-il d’un secteur exposé ? Exemple : de secteur exposé : le bâtiment


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- s’agit-il d’un secteur neutre / à la conjoncture. Exemple : l’agriculture. Dans


ce cas, les facteurs de risque sont autres : le climat, les intempéries etc.
- s’agit-il d’un secteur non exposé et sans facteur de risques. Exemple : une
entreprise qui travaille avec l’Etat (car l’Etat est réputé solvable).

On peut ainsi replacer l’entreprise dans son environnement au travers d’un


tableau

Favorables Défavorables

Eléments de l’environnement + -

Facteur commercial

Facteur technique

Facteur humain

B – L’étude des moyens financiers de l’entreprise

Disposer du bilan de l’entreprise nous permettra de voir :

1. Quelle est la structure des emplois ?


2. Quelle est la structure des ressources ?
3. Si effectivement, l’entreprise est en équilibre financier ou pas ?

Remarque : pour cette analyse des moyens financiers, il est impossible d’utiliser
le ou les bilans comptables, c’est à dire soit on va faire un bilan économique,
soit un bilan financier.

Donc l’analyste financier pourra travailler soit avec un bilan rationnel


économique, soit avec un bilan rationnel financier mais jamais avec un bilan
comptable.

NB : L’étude de moyens financiers doit permettre la mise en évidence du risque


financier supporté par l’entreprise. Le risque est double : c’est soit un risque
d’insolvabilité à court terme ; soit un risque de déséquilibre financier à long
terme.

C – L’étude du fonctionnement de l’entreprise.


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Remarque : l’analyste financier ne peut pas négliger le fonctionnement de


l’entreprise car du fonctionnement de l’entreprise dépend le résultat
d’exploitation et du résultat d’exploitation la structure financière.

Donc l’étude des moyens financiers est centrée sur le problème du risque
financier : Soit déséquilibre, soit insolvabilité. L’étude du fonctionnement est
centrée sur le problème du risque d’exploitation c’est à dire le risque d’aboutir à
une perte.

Pour étudier ce fonctionnement, l’analyste procède en deux étapes essentielles :

1. Il décompose l’exploitation en grandeurs caractéristiques qui sont d’abord la


production, puis la marge brute puis la valeur ajoutée puis le résultat
d’exploitation, puis la MBA, puis l’AF.

2. Au moyen de ces grandeurs, l’analyste va essayer de décomposer les charges


pour calculer des indicateurs dont les plus importants sont la marge
commerciale qui mesure l’efficacité du service commercial, et la marge sur
coût variable qui mesure l’aptitude de l’entreprise à courir ses charges et qui
permet de calculer le point mort ou seuil de rentabilité on le verra pas des
exemples et par un schéma).

Remarque : l’analyste essaie ensuite de joindre l’étude du fonctionnement à


celle des moyens en utilisant des techniques dites de synthèse.

D / Les techniques utilisées

L’analyste utilise différentes techniques

1) L’analyse en valeur absolue ou en valeur relative : si on compare, les CA, on


fait une analyse en valeur absolue.

Exemple : si on compare le RE au CA avec le ratio RE / CA, on fait une analyse


en valeur relative.

2) On peut faire une analyse spatiale ou temporelle.

Exemple1 : si on compare, le CA de l’entreprise au CA moyen de la branche ou


du secteur dans ce cas, on fait une analyse spatiale en valeur absolue.

Exemple 2 : si on compare, le résultat de l’année 98 à celui de l’année 97, on fait


une analyse temporelle en valeur relative.

3) On peut également utiliser des techniques descriptives ou décisionnelles.


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Exemple 1 : si on calcule des ratios significatifs, on décrit la structure financière


de l’entreprise mais cette description ne permet pas forcément une prise de
décision correcte. Pour cela, il faut ajouter à une technique descriptive une
technique décisionnelle.

Exemple 2 : si on constate que la structure financière est déséquilibrée, c’est à


dire s’il y a trop de capitaux étrangers / aux capitaux propres, la bonne décision
n’est pas forcément un rééquilibrage de la structure financière car il faut aussi
savoir si un mécanisme tel que l’effet de levier ne rend pas préférable le
déséquilibre à l’équilibre. Dans ce cas, l’étude de l’effet de levier sera une
technique décisionnelle.

Conclusion : l’analyste financier doit conclure son travail par un diagnostic


financier. Ce diagnostic ne peut se limiter aux seuls éléments financiers mais il
doit intégrer l’ensemble des éléments qui sont décrits dans la méthodologie ; ce
que nous faisons sous forme de schéma.

Eléments Positifs Négatifs

1. L’entreprise et son environnement Produit Marché

2. Etude des moyens financiers + -


Structure
Liquidité
Risque financier

3. Etude du fonctionnement + -
Rentabilité de l’exploitation
Risque d’exploitation

Diagnostic
Evaluation  (±)
Décision

Externe (banquier)
Interne (chef d’entreprise)

Décision du chef Méthode de diminution des aspects (-)


Méthode d’augmentation des aspects (+)
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L’analyse statistique du bilan

Il existe une infinité de ratios mais on peut en sélectionner 13 principaux qu’on


peut répartir en ratios de structure, d’équilibre, de trésorerie et de rentabilité.

A – Les ratios de structure

Ils sont au nombre de 5 subdivisés en 2 groupes : ratios de structure actif (RSA),


ration de structure passive (RSP.

a1) RSA

R1 = AC / TB il donne la partie des capitaux engagés immobilisés à + d’1 an


(c’est un indicateur de l’intensité capitalistique).

Conséquence : dans l’industrie lourde R1 est plus fort que dans l’industrie
légère.

Remarque : l’obtention du ratio ne permet pas à elle seule une conclusion car il
faudra comparer ce ratio à celui de la branche ou du secteur.

R1 = VI / TB il donne la partie liquide ou circulant du capital engagé.

Remarque : 1) R2 est le complément à 1 de R2 ex : si R2 = 0,4 alors R2 = 0,6


2) certains appellent ce ratio le ratio de FRT (fonds de roulement
total) ou encore
ratio d’AC.

a2 )RSP R3 R4 R5

R3 = CP O / TB qui s’appelle le ratio de financement propre. Il donne la partie des


capitaux engagés financés par des capitaux propres.

R4 = CE / TB = DLMT + DCT / TB qui s’appelle le ratio de financement


étranger.
R4 donne la partie des capitaux engagés financés par des capitaux étrangers.

Remarque :

1) Les ratios de structure passifs ne donnent pas d’indication en tant que telles
mais devront être comparés avec ceux de la branche ou du secteur.

2) Par contre ces trois ratios donnent la répartition des ressources de


l’entreprise.
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Exemple : si R3 = 0,5 et R4 = 0,6 i, e qu’il y a 50 % de CPo et donc 50% des


capitaux étrangers et en plus dans les CE, il y’a 10 % de DLT et donc
j’en conclus qu’il y a 40 % de DCT car :

CPE = CPo + DLT


0,6 = 0,5 + (0,10)

B – Les ratios d’équilibre

Il y’en a 3 :
b1) - Les ratios d’équilibre strict

R6 = CPo / VI on dira qu’il y a équilibre strict si R 6 supérieur ou égal à 1

Remarque : 1) R6 donne la part des immobilisations financées par les CPo


2) R6 est un ratio purement comptable. Conséquence : le financier se
réserve le droit de l’étudier avec méfiance car il n’est pas forcément souhaitable
qu’il y ait équilibre strict.

b2) - Ratios d’équilibre large

R7 = CPE / VI supérieurs ou égal à 1. On dira qu’il y a équilibre large si R 7


supérieur ou égal à 1.

Remarque : 1) si R7 donne la partie des VI financés avec les CPE

Conséquence : si R7 > 1 alors FRPE > 0 et donc FR net > 0

2) contrairement à R6, R7 est un ratio à la fois comptable et financier ;


de plus c’est le ratio qui synthétise l’équilibre financier (équilibre
financier au sens du financier).

R8 = RAF : ratio d’autonomie financier


R8 = CPo / CE avec une variante qui est CPo / CPE (banquier)
Généralement, on va distinguer 3 cas pour R8

> = 1 il y a autonomie absolue


R8 > = 0,5 il y aura autonomie relative
< = 0,5 il y aura dépendance financière

En ce qui concerne la variante, le banquier considère qu’il y a dépendance


Si CPo / Cpe < ½
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Remarque : La définition des pourcentages qui donne la notion d’autonomie ou


d’indépendance financière doit être maniée avec précaution car elle n’est basée
sur aucun outil financier sérieux.

Conséquences : Même si R8 = 0,6, le financier sera obligé d’étudier dans le


détail dans quelle mesure l’entreprise est réellement autonome ou dépendante.
En particulier, il suffit de consulter les procès verbaux (PV) d’assemblée
générale pour savoir qui prend les décisions financières. (Si c’est le banquier,
on verra qu’il y a dépendance).

C- Ratio de trésorerie

Il y a 3 ratios de trésorerie

RTT : ratio de trésorerie totale : R9 = AC / DCT, il donne l’aptitude des fonds de


roulement à couvrir les DCT. Il s’appelle le ratio de FR.
Remarque : Si FR net > 0 alors nécessairement R9 > 1.
R10 = RTE = ratio de trésorerie à échéance = (VR + VD) / DCT. Il donne
l’aptitude des actifs circulants autres que les stocks à faire face aux DCT (à
échéance)

R11 = RTT = ratio de trésorerie immédiate = VD / DCT


R11 = donne l’aptitude des disponibilités à faire face immédiatement aux
exigibilités à court terme (R11 se place dans l’hypothèse où les créanciers à CT
réclament immédiatement le paiement de leur créance).

Remarque :

1) Certains comptables donnent à R11 une valeur minimum de 0,4 autrement dit,
si R11 > 0,4 c’est bon et si R11 < 0,4 c’est inquiétant. En fait ce plancher (0,4)
n’a aucune signification financière. Toutefois on pourrait définir une valeur
plancher à partir d’une étude statistique « sérieuse » faisant apparaître une
corrélation éventuelle ente la valeur du RTT et du nombre de faillites
observées.

2) R11 ne peut pas avoir de signification financière autre qu’indicative même si


on compare ce ratio à celui de la branche ou du secteur. En effet, la seule
façon de prévoir correctement la trésorerie consiste :

- A bien analyser les BFR ;


- A élaborer un tableau prévisionnel de trésorerie qui fait la différence entre
les encaissements prévus et les décaissements prévus ;
22

D – Ratios rentabilité

Ils sont 2 :

R12 = rentabilité des CPo = (B net / CPo) * 100


Ces CPo sont avant répartition du bénéfice.

R12 peut être comparé à 3 éléments :

- Au taux de profit objectif.


- A R12 de la branche ou du secteur.
- R12 peut être comparé aux résultats antérieurs (R12 antérieurs).

B net + Intérêts & DLT


R13 = rentabilité des capitaux permanents =
CPo (avant répartition) + DLT

R13 peut être comparé aux 3 éléments suivants :

- Au taux de profit objectif.


- A R13 de la branche ou du secteur.
- R13 des années antérieurs.

Conclusions

1. On a sélectionné à partir du bilan de 13 ratios de base. Mais il va de soi que


d’autres ratios pourront être utilisés.

2. Ces 13 ratios ne comprennent que des éléments apparaissant dans le bilan.


Avec eux seuls, il est impossible de porter un jugement complet sur
l’entreprise. Il faudra en particulier ajouter aux ratios de base des ratios dits
d’exploitation.

3. L’analyse étant statique, elle ne porte que sur un bilan.


Conséquence : il est impossible avec ces 13 ratios de dégager une évolution
significative des structures financières. Pour cela, il faudrait ajouter les 13
ratios de base des années antérieures puis les comparer entre eux pour
dégager une dynamique des évolutions.

4. Par contre ces 13 ratios devront être comparés à ceux de la banche ou du


secteur.
23

5. Ces ratios de base ont pour but exclusif de permettre l’établissement du


diagnostic financier.
24

Etude du fonctionnement de l’entreprise

L’analyse de l’exploitation

Il faut tout d’abord rappeler que l’analyse du bilan est toujours centrée sur le
risque financier alors que l’étude de l’exploitation s’intéresse plutôt au risque
d’exploitation.

Première remarque : Le risque financier n’a aucun rapport direct avec le risque
d’exploitation. En effet, le risque d’exploitation est le risque par lequel
l’entreprise peut ne pas être rentable. Or il existe des entreprises dont le risque
d’exploitation est faible alors que le risque financier est élevé. Nous pouvons
d’ailleurs illustrer cela par un petit exemple chiffré : Soit le bilan ci-après :

Actif Passif

Valeurs immobilisées 10 Capitaux propres (CPo) 3


(VI) 5 Dettes à long terme (DLT) 1
Valeurs d’exploitation 5 Dettes à court terme (DCT) 12
(VE) 0 Bénéfice (B) 4
Valeurs réalisables
(VR)
Valeurs disponibles
(VD)

Total 20 Total 20

Cette entreprise peut être considérée comme rentable puisque R12 = 4/3 x 100 =
111 %. Et pourtant elle est à risque élevé parce qu’elle est à découvert bancaire
de 6 ; ce qui représente 30 % du total du bilan (cf formule de détermination du
FR par le bas du bilan). D’ailleurs, dans ce même bilan, l’équilibre large n’est
pas respecté.

Deuxième remarque : Si le risque d’exploitation n’intervient pas directement


dans le risque financier, il intervient indirectement de 2 façons :

1°) Au niveau des conditions d’exploitation

Par exemple si les charges sont trop fortes, nous avons déjà vu à plusieurs
occasions, que la trésorerie de l’entreprise en subit les conséquences. Egalement
si le stock est très important, les BFR augmentent.

2°) Le risque d’exploitation et l’autofinancement (AF)


25

Le risque d’exploitation intervient dans la mesure où il conditionne l’AF c’est à


dire net d’impôt et net des dividendes versés aux actionnaires (s’il n’y a pas de
résultats de bénéfices d’exploitation, l’AF est probablement nul or nous le
savons, l’AF fait partie des ressources à long terme qui participent au
financement des investissements (cf construction tableau de financement).
Quelles conclusions peut-on tirer de ces remarques préliminaires ? Très
probablement 3 essentielles que nous notons ci-après.

Conclusions

a) Le risque financier est différent du risque d’exploitation. Il peut même


évoluer en sen inverse.
b) Le risque d’exploitation intervient indirectement dans le risque financier par
l’interprétation des flux d’exploitation (produits et charges) et des flux
financiers (emplois – ressources).
c) Une bonne analyse financière aboutit à une bonne analyse d’exploitation.

Ainsi, cette démarche introductive nous permet de commencer par l’étude des
grandeurs fondamentales de l’exploitation.

I / Les grandeurs fondamentales de l’exploitations

A – La production

Pour l’analyse de la production, il faut noter que 2 cas sont possibles. En effet, il
y a des entreprises industrielles dont l’activité consiste à produire des biens
tandis que les sociétés commerciales sont chargées en ce qui les concerne
d’acheter en vue de revendre en l’état (sans aucune transformation).

N’oublions cependant pas les entreprises qui font des prestations de services
qu’on peut ranger dans la 2e catégorie même si en réalité l’activité n’est pas tout
à fait la même.

1°) Donc pour les entreprises commerciales, la production correspond au CA


net, c’est à dire la différence entre les ventes et les réductions sur ventes.

2°) Par contre, pour les entreprises industrielles, la production, c’est la


sommation entre la production vendue, la production immobilisée (travaux faits
par l’entreprise par elle-même) et la production stockée ; soit la formule
suivante :

Production = Production vendue + Production immobilisée ± Production


stockée
26

NB : La remarque s’impose pour la production stockée. En effet, le signe ±


s’explique par le fait qu’il peut y avoir stockage ou destockage.

Définition : on dit qu’il y a stockage si le stock final de produits finis au sein de


l’entreprise est supérieur au stock initial de produits finis. A ce niveau, c’est le
signe + qui est utilisé.

Par contre, si le stock final de produits finis de l’entreprise industrielle est


inférieur au stock initial de produits finis, on dit en ce moment qu’il y a
destockage et le montant se retranche pour trouver la production.

Par conséquent, on le voit donc, la production est un concept fondamental car


elle mesure l’activité courante de l’entreprise. Ce qui nous permet de passer à un
concept tout aussi important, la valeur ajoutée (VA

B / La valeur ajoutée

Nous avons volontairement fait abstraction de la Marge Brute qui est la grandeur
déterminée après la production, pour l’avoir déjà vue (rappelons que la MB
correspond à la différence ente la production et le coût d’achat des marchandises
vendues ou stock vendu). Donc la VA se cherche à partir de la formule
(Production – stock vendu) – les Consommations intermédiaires ou plus
simplement

VA = MB – Consommations intermédiaires

Les consommations intermédiaires représentant la sommation entre fournitures


consommées, transports consommés et autres services consommés (voir plan
comptable). La VA est une grandeur qui mesure l’apport interne net de
l’entreprise. Par conséquent, il s’agit du premier concept à utiliser lorsqu’il
s’agit de mesurer la productivité de l’entreprise.

VA
D’ailleurs, c’est ainsi que le ratio x 100 nous indique le taux de
VA
Production
Tandis que le rapport VA / Effectif x 100 nous donne le taux de productivité
apparente de la main d’œuvre de l’entreprise.

Et, nous le verrons, c’est cette VA qui servira à rémunérer la facteurs de


production.

Conséquence : Donc, plus la VA est importante (forte) et plus le surplus dégagé


par l’entreprise après rémunération de ses facteurs de production sera fort. Dès
27

lors, on peut envisager l’étude d’une autre grandeur de l’exploitation, le résultat


d’exploitation, en partant de la VA.

C – Le résultat d’exploitation (RE)

Cette grandeur qui est un résultat mesure en fait l’excédent de la VA sur la


rémunération de certains facteurs tels que les charges diverses de l’entreprise,
les frais de personnel, les impôts et taxes, les intérêts payés mais également la
dotation aux amortissements.

Donc, on peut dire que, suivant la formule :

RE = VA – (charges diverses + frais de personnel + impôts et taxes +


intérêts payés +
amortissements)

L’intérêt de ce concept, c’est en fait de mesurer le surplus dégagé par


l’exploitation normale de l’entreprise après couverture des facteurs que nous
venons d’énumérer ; et ce sont des facteurs qui participent fondamentalement à
la bonne marche de l’entreprise.

On peut noter que le ratio RE / Production mesure le taux de rentabilité de


l’exploitation.

NB : On calcule à part le résultat hors activité ordinaire qui comme on le sait,


est un résultat accidentel mais également on calcule à part le résultat sur cession
d’éléments d’actifs pour constater les plus ou moins values.

Après ceci, on peut parvenir au résultat de la période.

D / Le Résultat Net à Affecter

Pour déboucher sur ce concept, il faut tenir compte des éléments que nous
venons de citer surpra. Ainsi, on pourra résumer la formule du résultat ainsi
qu’il suit :

R Net = RE + RHAD + Plus-Values – (Moins-Value) - Impôt

Nombreux sont cependant les financiers qui estiment que ce n’est pas tout à fait
un bon concept pour mesurer la rentabilité de l’exploitation car il n’est pas
homogène.
NB : C’est cependant, cette grandeur qui est utilisée dans notre calcul de R 12 et
R13 avec les 13 ratios de base que nous avons sélectionnés et étudiés en
profondeur, pour nous en servir comme référence d’analyse.
28

E / La marge brute d’autofinancement

Anciennement désignée sous le nom de capacité d’autofinancement et mieux


utilisé sous son non anglais de Cash Flow, la MBA se détermine à partir de la
sommation du résultat (que nous venons de voir), des dotations aux
amortissements (qui sont des charges effectivement constatées comptablement
mais non décaissés) et des provisions ayant un caractère de réserve (qu’on
appelle les provisions exigibles) ; d’où la formule :

MBA = Résultat Net + Dot Amortissements + Dote PACR

PACR = provisions ayant un caractère de réserve.

C’est un concept fondamental dans l’étude des potentialités de l’entreprise à se


prendre en charge mais également à s’endetter. Mais à ce niveau, on peut lui
préférer un concept beaucoup plus proche de cette idée : l’autofinancement (car
selon ceux qui ont cette préférence, le cash flow conserve une partie des
bénéfices qui doit être distribuée).

F – L’autofinancement (AF)

C’est ainsi donc, que pour obtenir l’AF, il faut retrancher du cash flow ou MBA
les dividendes qui reviennent aux actionnaires. Ce qui permet d’envisager la
formule suivante :

AF = MBA – Dividendes

Donc ce concept mesure le total des ressources internes générés par l’entreprise
et pouvant financer la croissance de l’entreprise. Par conséquent, l’AF, plus que
la MBA, est un concept clé pour la prévision financière.

Exemple : Une entreprise secrète un autofinancement de 1 000 000 et envisage


un emprunt de 10 000 000

Au bout de combien de temps, peut –elle raisonnablement rembourser son


emprunt ?

Solution : La durée de remboursement la plus raisonnable est de 10 ans. En


effet, le ratio Emprunt / AF donne 10 000 000 / 1 000 000 = 10 ans

Ce ratio donne la période de remboursement possible (en supposant que l’AF


reste constant de période en période).

Questionnaire subsidiaire : Si le banquier m’accordait ce prêt à la seule


condition d’être remboursé en 5 ans seulement ?
29

Solution : Si ceteris paribus, le financier ne devra pas emprunter car il ne pourra


pas rembourser le nominal et donc, à plus forte raison, les intérêts.

Conclusions

1. L’analyse du bilan doit se faire en gardant présent à l’esprit les grandeurs


fondamentales de l’exploitation.

2. Parmi ces grandeurs, certaines sont de grandeurs mixtes c’est à dire relevant
à la fois de l’exploitation et du bilan (exemple : l’autofinancement).

3. Le risque d’exploitation ne peut se calculer qu’au moyen de ces grandeurs.

Exercice d’application

On vous présente le cas d’une entreprise commerciale avec les données ci-
après (chiffré en millions) :

- Stock initial de marchandises : 120 - Charges directes


86
- Stock final 135
- Achat de marchandises : 605 - Intérêts payés
17
- Vente de marchandises : 1100 - Dotation aux amortissements 24
- Réduction sur ventes : 70 - Rabais obtenus 6
- Frais de personnel : 60 - Intérêts reçus
3
- Impôts et taxes : 53 - Bénéfice de change
10
- Fournitures consommées : 44 - Perte sur créance
5
- Transports consommés : 20
- Autres services consommés : 20.

a) La société procède à la vente d’une construction

PV (prix de vente) 18 PA (Prix d’achat) = 32 Amortissement = 26

b) Pris de la vente d’un camion PV = 6 PA = 21 Amt = 12

Les impôts sur le résultat sont de 59.

1°) Calculer la production


30

2°) Calculer le stock vendu (c’est à dire le coût d’achat des marchandises
vendues)
3°) En déduire la MB
4°) Calculer les consommations intermédiaires
5°) En déduire la VA
6°) Calculer les charges qui rémunèrent les facteurs de production
7°) En déduire le RE
8°) Calculer le RHAO
9°) Calculer les plus ou moins-values de cession
10°) En déduire le résultat net avant impôt
11°) Calculer la MBA
12°) En déduire l’AF sachant que les distributions s’élèvent à 10
13°) Dresser le tableau des soldes caractéristiques de gestion.

En déduire le taux de VA, la productivité apparente de la main d’œuvre en


valeur en quantité, sachant que les effectifs sont de 100 employés.
Calculer le taux de rentabilité de l’exploitation
Comparer ce taux avec le ratio R12 sachant que les capitaux propres avant
répartition s’élèvent à 1 000 000.

L’analyse statique de l’exploitation

Il s’agit d’une analyse qui porte sur un seul tableau des soldes de gestion. C’est
ainsi qu’on distingue :

- Une analyse fonctionnelle


- Une analyse différentielle
- Une analyse mixte

A – Analyse fonctionnelle

Le principe, c’est de reclasser l’ensemble des charges de la classe 6 autres que le


compte 60. Achats et variations de stock. On peut le faire sur le tableau ci-
après :

Charges FSA FSV FG FP


(frais sur (frais sur (frais (frais de
achat) vente) généraux) production)
61. Transports
62. Services extérieurs A
31

63. Services extérieurs B


64. Impôts et Taxes
65. Autres charges
66. Charges de personnel
67. FF et charges
assimilés
68. Dot Amortissant

 A B C D

Remarques :

1. Dans les entreprises commerciales D = 0 c’est à dire qu’il n’y a de frais de


production car on ne produit pas mais on achète pour revendre en l’état.

2. Le gestionnaire doit reclasser avec soin les différents comptes, en particulier


il doit éliminer les reclassements arbitraires.

Et c’est ce tableau qui permet d’élaborer ce qu’on appelle un tableau


d’exploitation fonctionnelle TEF. Pour les entreprises commerciales, on peut
avoir la représentation suivante.

TEF

1) CA net (ou production) (-)


2) Compte 60
3) MB
4) FSA (A)
5) MB Nette x
6) FSV (-B)
7) MC (marge commerciale) x
8) FG (- c)
+ Autres produits d’exploitation (APE)
RE (résultats d’exploitation)

Exercice d’application

On donne pour une société commerciale les chiffres ci-après :

Ventes = 110 Réduction sur vente = 10

FSA = 0 (normal que FSA soit nul puisque les achats sot comptabilisés sur coût d’achat c’est
à dire achat + (frais sur achats)

FSV = 20 ; FG = 30 ; APE = 10 Sachant que le compte 60 (Achat et variation des stocks)


est de 30
32

On vous demande de présenter le TEF

TEF

1°) Achat net = 110-10 = 100


2°) Stock vendu - 30

3°) MB 70

4°) FSA - A (0)

5°) MB nette 70
6°) FSV - 20

7°) MC 50
8°) FG - 30
APE + 10

9°) RE 30

Une fois établi, ce TEF permet :

1°) De calculer 3 ratios significatifs à savoir le taux de marge brutes = MB / CA net x 100
2°) De calculer le taux de marge commerciale TMC = MC / CA net x 100
3°) Le taux de rentabilité d’exploitation TRE = RE / CA net x 100

Lorsque ces ratios auront été calculés, on les compare directement à ceux de la branche ou du
secteur. Par exemple, on vous donne les ratios de la branche ci-après :

TMB = 80 TMC = 40 TRE = 35

Ratios en % Entreprise Branche

TMB 70 80
TMC 50 40
TRE 30 35

Et ce tableau permet de faire un diagnostic d’exploitation simplifié.

Ainsi quel diagnostic peut-on porter ?

Diagnostic 1 : La MB de l’entreprise est inférieure à celle de la branche. Le responsable de


cette situation, c’est le service des achats.

Diagnostic 2 : La MC est meilleure que celle de la branche c’est à dire que note service
commercial est plus performant
33

Diagnostic 3 : Notre rentabilité d’exploitation est plus faible que celle de la branche. La
responsabilité incombe au service Administratif qui pourrait mener 2 politiques :

- Comprimer les frais d’achat


- Comprimer les FG

Remarque : Pour faire ce diagnostic, il faut être sûr des ratios de la branche ou du secteur ne
qui n’est pas toujours le cas.

Conclusion : Les avantages de cette analyse de l’exploitation par cette voie, c’est la
simplicité. Les inconvénients, c’est qu’elle ne permet pas toujours un diagnostic
d’exploitation.

B – L’analyse différentielle des charges

Principe : on fait un reclassement des comptes non plus selon un critère de nature mais selon
un critère de variabilité faisant apparaître soit des charges fixes, soit des charges variables.

Rappelons qu’on appelle charges fixes des charges indépendantes de la production. En


conséquence donc, des charges variables sont des charges reliées à la production. C’est ainsi
qu’on utilise le tableau de redressement des charges dans lequel figurent les comptes de la
classe 6 ( de 61 à 68).

Charges CV CF

61
.
.
68

A la suite de ce tableau, ne peut noter quelques remarques :

1. Le comptable fait les hypothèses suivantes :


- le stock vendu (c/60) est toujours une charge variable (CV)
- les charges variables sont supposées proportionnelles à la production

2. Il va donc de soi que le gestionnaire ou le financier ne peut admettre les hypothèses du


comptable qu’à la condition qu’elles soient vraies.

Conséquence : il va donc les vérifier avec soin.


Pour ce faire, il va élaborer un TED au tableau d’exploitation différentielle.

TED

1) CA net ou production
2) Stock vendu
3) MB variable
4) Autres charges variables
5) Marge sur coût variable Peut être calculé en % du CA net
6) Charges fixes
+ APE
34

7) Résultat d’exploitation

Application : On vous donne ventes = 1100 Réduction sur vente = 100 charges
Charges fixes = 300 APE = 100 variables = 100
Construisez le TED Stock vendu = 200

3. On note dans la pratique que les APE sont négligeables et pourront donc être négligés.

4. Les équations de la remarque 1 permettent de dresser le graphique du point mort : ce


diagramme peut se présenter de 3 façons :

1000 CA 1000
CA Ct = Cv + Cf
(a) CT 1000
2
Zone de texte 5
Cv = 600

Bénéfice

Cf Cf = 300

CA
Cf = 750

NB : CA = 1 CA correspond à la bissectrice du graphique


L’intersection correspond à l’équation CA = CT ; ce qui  B = 0
Enfin, on a CA – Ct = 1000 – 900 = 100
C’est la première manière d’appréhender la solution.

(b)
CA
Ct
MSCV = CF MSCV = 400
B=0
Bénéfices B = 100 pour un CA de 1000
Pertes
Cf 0,4
CA

Point mort
(c)

B=0
750 Bénéfice
B=0
35

Pertes 1 000 CA

- 300

ANNEXE :
L’effet de levier ou levage effect

Rappel : il y a effet de levier lorsque la rentabilité des capitaux propres augmente du fait de
l’augmentation relative des capitaux étrangers par rapport aux capitaux. Cet effet est donc
purement financier ; il ne dépend pas des conditions de l’exploitation.

Remarque : Cet effet ne joue que si la rentabilité des capitaux engagés est supérieure aux
coûts des capitaux étrangers.

Démonstration de l’existence de l’effet de levier

Soit K les capitaux engagés = Total du bilan = CPo + CE

Soit B / K la rentabilité des capitaux engagés, B étant le bénéfice

On peut décomposer B / K ainsi B/K = B/ CPo x CPo / K

On voit par cette dernière formule que la rentabilité des capitaux engagés est le produit de la
rentabilité des capitaux propres par le taux de financement propre CPo / K

Posons B/K = r, B / CPo = p, CPo / K = x on a donc r = p.x d’où on tire p = r /x

or K = CPo + CE  1 = CPo / K + CE / K

posons CE / K = e = taux de financement étranger, d’où x + e = 1, ce qui  x = 1-e

donc p = r / 1-e

Cette formule montre que l’effet de levier existe. En effet si le financement étranger augmente
par rapport au financement propre, il s’ensuit que x et que e x baisse et que e augmente

Conséquence : si e 1– e et alors p

Rappel : Encore faut-il que r soit supérieur à k ; k étant le coût des CE

Intérêts de la méthode

Le TED a trois avantages importants

1°) Il permet de calculer des ratios ; en particulier le taux de marge sur coût variable
ou
MCV
TMSCV = x 100 dans notre exemple traité, on aura 40 %
CA net
36

2°) Il permet de calculer le point mort ou seuil de rentabilité ou CA critique ou point de profit
nul.

3°) La formule donnant le point mort est la suivante : CA * = CF /  ;  étant le taux pour 1 F
de vente de marge sur coût variable.

Exemple : Si le taux pour 100 F est de 40 %   = 0,4 d’où point mort pour notre exemple
d’application = 300 / 0,4 = 750 000 000

Conséquence : Si le CA est supérieur au point mort, il y aura nécessairement bénéfice.


Si CA = point mort  bénéfice = 0
Si CA < point mort, il y aura perte

Remarques : Le TED permet de calculer des équations caractéristiques de gestion

Equation 1 : Le coût total (CT ) = coût variable + coût fixe

 CT CV + CF or on le sait CV = f(CA) donc, on peut dire CV = aCA

Et dire que  = 0,4 signifie que a pour 1 F égal 0,6

a signifie le taux de CV pour 1 F de vente  CT = aCA + CF

D’où dans notre exemple CV = 0,6 CA  CT = 0,6 CA + 300

Equation 2 : La MCV est aussi une fonction du CA, donc MCV =  CA = 0,4 CA équation
n°2

Equation n°3 : Le bénéfice = CA – CT en terme d’équation c’est à dire

B = CA – CT = CA – aCA – CF = (1-a) CA – CF donc (1-a) CA – CF = B

Avec comme relation évidente 1-a = 


Vérifions dans notre cas B = (1-0,6) CA – 300 = 0,4 CA – 300 = 100
Exemple : Calculer le bénéfice pour un CA de 1000 000 000
Expliquer la différence entre le résultat obtenu au TED et le résultat obtenu par la formule :
- Dans la formule B = 100
- Dans le TED B = 200
NB : il suffit d’ajouter APE à la formule
Après cette démarche, on peut faire un graphique dit de synthèse des 3

CA CA = 1000  CA = CA
CF B = 100
B Bénéfice CT = 900  Ct = 0,6 CA + 300
Cv = 0,6 CA
MSCV = 0,4 CA
Pertes
CF 0,6 CF = 300

0,4

750 1000 CA
37

1°) A l’examen, on le voit, le graphique exigé est le n° 4


2°) Chaque droite sera assortie de son équation

CA = CA
CT = 0,6 CA + 300 CF = 300
CV = 0,6 CA
MSCV = 0,4 CA B = 0,4 CA - 300

Remarque : Le TED peut être utilisé en gestion prévisionnelle

Par exemple, si on prévoit une augmentation du CA net de 20 %, on prévoit une augmentation


de 10 % des Cf. Sachant que le taux  est supposé constant. Déduire

1. Le CA prévisionnel
2. Le TED prévisionnel
3. Le graphique du point mort prévisionnel
4. A quelle date obtiendra –t-on le point mort sachant que la formule donnant la date
d’obtention du point mort = point mort / CA net x 12 = x mois.

L’analyse mixte des charges


Il s’agit d’une méthode qui combine les 2 que nous avons vues précédemment. Donc on
reclasse les charges à la fois selon un critère fonctionnel et selon un critère différentiel.

Charges (autres que FSA FSV FG FP


le compte 60) V F V F V F
C / 61
A
C / 68
 A 0 B C 0 D 0 0

Conséquence : Après ces 3 démarches, on peut faire un graphique dit de synthèse des 3

CA
CF
B

CA = 1000 CA = 1000

CF CF = 300
38

Chaque fonction est divisée en FV (frais variables) et FF (frais fixes)

Remarques 1. Si l’entreprise est commerciale, il n’y a pas de frais de production (les 2


dernières colonnes sont nulles.
2. Le comptable fait en plus les hypothèses suivantes :

 Il n’y a pas de FF sur achat.


 Il n’y a pas de FV généraux

Donc, à partir de ce moment, on peut élaborer un tableau d’exploitation mixte (TEM)

TEM

1°) CA net +
2) Stock vendu -
3) MB variable =x
4°) FVSA (frais variable sur achat) - A
5) MB variable net =+x
6°) FVSV (frais variable sur vente) - B
7°) MSCV (marge sur coût variable) + Calculée en %
8°) FFSV (frais fixes sur ventes) - C
9°) MC (marge ….) +
10°) FG (frais généraux) -D
+ ARE +
11°) RE (en valeur et en %)

Remarque : Normalement les Fvsa sont déjà sont inclus dans le stock et dans ce cas les
phases 4 et 5 disparaissent. Cette méthode présente des avantages et des inconvénients des 2
autres déjà vues.

En particulier (côté avantages)

1. Cette méthode permet le calcul du ratio d’exploitation ; à savoir le TMSCV, le taux de


marge brute TMB, le TMC (taux de marge commerciale) et le TRE (taux de rentabilité de
l’exploitation).

2. Cette méthode permet de faire un diagnostic fonctionnel simplifié.

3. Elle permet également le calcul du point mort ainsi qu’une analyse prévisionnelle mais
dans ce cas, les charges fixes C F sont égales au total C + D c’est à dire FFSV + FFG
Donc, le point mort est égal C + D /  ( étant le TMSCV (taux de marge sur coût variable).
39

Inversement, cette méthode du TEM présente les limites ci-après :

1. Les ratios de la branche ne sont pas forcément significatifs.

2. Les charges variables ne sont pas forcement proportionnelles. Et dans ce cas, vous le
savez, le graphique du point mort n’est plus valable.

Conclusions : Cette méthode permet une analyse simple de la gestion mais elle présente 2
graves insuffisances.

a) elle est mal adaptée aux entreprises de production

b) elle est globale et ne donne pas par conséquent une analyse par produit.

La conséquence étant qu’on ne sait pas quels sont les produits rentables et taux qui ne le sont
pas.

Remarque : Pour combler ce manque, il faut ajouter à la comptabilité générale un système de


comptabilité analytique d’exploitation. Et, il existe une méthode qui permet de remédier
partiellement à ces inconvénients, c’est l’analyse PCV (profit, coût, volume).

L’analyse PCV

Il s’agit d’une analyse par produit dans laquelle on donne le principe du produit en fonction
des quantités vendues Q

Soit P le prix du produit, soit V le coût variable pour une unité produite, F les charges fixes et
Q les quantités vendues. Donc

CA = P – Q or CT = CV + CF = VQ + F
d’où

B = CA – CT = PQ – VQ – F = (p - v) Q – F
d’où la formule PCV
B = (p-v) Q - F
Remarques :

1) il y a autant de formules que de produits

2) p-v donne la marge sur coût variable pour un produit vendu et qui est différente de  qui
donne la MSCV pour 1 F de vente.
Donc, essayons de voir quelle est la relation entre  et p- v

Notons que pour obtenir le point mort en quantité, il suffit de poser la formule avec B = 0
d’où l’on peut tirer Q* = F / p – v

Quelle est maintenant la relation entre le point mort en quantité et le point-mort en valeur
CA* ?
F
CA* = p . Q* = p
40

p–v

Relation entre  et p – v
p–v v
Il suffit de diviser p – v par p et on a  = =1–
p p

Avantage à la méthode

1. Pcv donne le bénéfice par produit. Cette analyse permet donc de sélectionner ceux qui
sont rentable et ceux qui ne le sont pas.

2. Pcv se prête particulièrement bien à la prévision car à partir d’une étude de marché
donnant les quantités vendues prévisionnelles Q’ pour un prix prévisionnel p’ avec un
coût prévu v ‘ et F’.

Il vient B’ = (p’ – v’)Q’ – F (bénéfice prévisionnel)

3. La méthode de PCV est la seule méthode donnant une mesure du risque d’exploitation à
partir de 2 concepts que sont :

- la dispersion du bénéfice (B)


- le point mort probabilisé P (B  0)

Exemple : On donne p’ = 10 Cv’ = 8 F CF’ = 1000


1°) En déduire le point mort Q* = F / p-v = 500 CA* = pQ* = 5 000

2°) Le service commercial donne une prévision en avenir incertain de la forme suivante :

Q 300 600 900


P(Q) 0,2 0,7 0,1

- En déduire le bénéfice prévisionnel E (B)

- La dispersion de ce bénéfice

- Le point mort probabilisé P (B > = 0) ; Sachant qu’on a les relations suivantes


E (B) = (p-v) E (Q) – F
(B) = (p-v) (Q)
E (Q) =  Qi P (Qi)

 (Q) =  (Qi – E(Q))² P (Qi)


Réponse

Q* = 500

Q 300 600 900


P(B) 0,2 0,7 0,1
E(Q) = 570
60 420 90
41

P (B  0) = P (Q  Q*) = 0,7 + 0,1 = 0,8


P (Q  500)

80 chances sur 100 de faire un bénéfice ou


20 chances sur 100 de faire une perte

Dispersion Ecart – type


 (B) = (10-8) G(Q)

 (Q) = (300-570)²x 0,2 + (600 – 570)² x 0,7 + (900-570)² x 0,1

1e élément 2e éléments 3e éléments


 (Q) = x (à calculer)

NB : Bien souvent, les ventes de produits à grande diffusion tels que (tabacs, chaussettes etc.)
suivent une loi de probabilité qu’on peut approcher par une cloche.

P(Q) On aura besoin de 2 paramètres


- la moyenne E (Q)
- l’écart – type G(Q)

570
Et dans ce cas, pour calculer P (B)  0 il suffit d’utiliser directement une table de GAUSS
cumulée.

Application : Dans l’exercice précédent, on sait que Q suit une loi normale de moyenne
E(Q) = 600 et d’écart type  (Q) = 300

1°) En déduire E (B) 2°)  (B) 3°) P (B  0 )?

1. E (B) = (10-8) x 600 – 1000 = 200


2.  (B) = (10-8) x 300 = 600
3. P(B)  0) = P (Q  500)

Résolution par variable centrée réduite (VCR)

Q – E (Q) 500 - 600


VCR = = = -1/3 = 0,33
G(B) 300
P (Q  500) = P N (u > - 0,33) P = Probabilité Normale

u est donné par la table de GAUSS

Et supposons que pour u = + 0,33, on dit une probabilité de 0,30 (véritable de GAUSS)

P(u > - 0,33) = 1 – P (4 < + 0,33) = 1 –0,3 = 0,7

 P (B  0) = 0,7  70% de chances pour faire une bénéfice


42

Conclusion : Les calculs sont immédiats avec la table de GAUSS

Les ratios d’exploitation

Nous verrons 3 types de ratios d’exploitation : les ratios caractéristiques de gestion, les ratios
d’analyse de l’exploitation et les ratios de rotation.

A / Les ratios caractéristiques (significatifs) de gestion

Il s’agit de ratios calculés à partir des grandeurs du compte d’exploitation qu prennent pour
dénominateur commun l’activité c’est à dire la production (compte classe 7). En particulier on
en déduit :

 le taux de valeur ajoutée = VA / Production x 100


 le taux de MBA = MBA / Production x 100 (taux de marge brute
d’autofinancement)
 le taux d’autofinancement = AF / Production x 100
 le taux de rentabilité de l’exploitation = rentabilité d’exploitation / Production x
100

NB : Il ne faut pas confondre le taux d’autofinancement (AF / Production x 100) avec le taux
de financement par autofinancement qui est = AF / Investissement brut x 100 car ce dernier
est un ratio financier.

Les ratios caractéristiques seront à comparer à ceux de la branche ou du secteur. On peut


compléter ces ratios avec des indicateurs de productivité tels que :
VA / Effets (productivité physique en valeur du travail

B – Ratio d’analyse de l’exploitation

Ce sont ceux qui sont dérivés d’analyses fonctionnelles ou différentielles ou mixtes. En


particulier on a :

(taux de marge brute) TMB = MB / Production x 100


(taux de marge commerciale) TMC) = MC / Production x 100
(taux de marge sur coût variable) TMSCV = MSCV / Production x 100 (financement  utilisé
précédemment pour le calcul du point mort c’est à dire CA*)

 Le taux de charges variables = (1-) x 100

A quoi, on ajoute valeur du point mort (CA*) et la date d’obtention du point mort (qui est
égale à 8 mois dans le cas de notre exemple avec schéma)
NB : Ces ratios sont toujours comparés à ceux de la branche ou du secteur.

C – Les ratios de rotation

Ce sont en fait des ratios mixtes

- La rotation des stocks = stock vendu / stock moyen = rs (le stock moyen étant égal au ( Si
+ Sf) / 2
43

Cette rotation des stocks permet de calculer la durée de séjour en stock des marchandises au
sein de l’entreprise. Et cette durée se calcule avec la formule ( Durée = 360 / r).

Exemple : Si r/s = 4  durée = 360 / 4 = 90 jours

-La rotation des fournisseurs = Achats nets / (Fournisseurs + EAP) d’où durée = 360 / rf

NB : rc et rf représentent en fait les délais de règlement accordés à la clientèle et par le


fournisseur pour l’entreprise.

Remarques :

1. Les ratios de rotation sont très importants car ils permettent au financier de faire la
jonction entre l’étude de l’exploitation et l’analyse financière.

2. En effet, les ratios de rotation sont directement liés à la trésorerie par la relation suivante :

Augmentation rs + Augmentation rc entrainent Augmentation Trésorerie


Inversement Diminution rf  Augmentation Trésorerie
Diminution rc et rs  diminution trésorerie.

Conséquence : Lorsqu’il y a des difficultés de trésorerie, le financier peut utiliser ces outils
pour l’améliorer.

Exemple d’application

rs = 3 rf = 4 rc = 6

CA annuel = 12 000 Achat annuel = 6000

On vous demande de présenter les postes concernés au 31 / 12 / N

En déduire la trésorerie
Solution

- Stock : rs = 3  durée de séjour 360/3 = 120 jours c’est à dire 4 mois donc le poste stock
représente 4/12 des achats d’ou 4/12 x 6000 = 2000

- Clients : rc = 6  durée = 360/6 = 60 jours = 2 mois  2/12 des ventes donc clients =
2/12 x 12000 = 200

- Fournisseurs : rf = 4 durée 360 /4 = 90 jours = 30mois  3/12 x 6000 = 1500

Bilan

Stock 200 Fournisseurs 1500


Clients 2000

Trésorerie = Encaissements(E) – Décaissements (D)


44

D = Achats – Fournisseurs = 6000-1500 = 4500

E  Ventes – clients = 12 000 – 200 = 10000


D’où Trésorerie Prévisionnelle = 10 000 – 4 500 = 5 500

3°) Les ratios de rotation sont directement liés au BFR. La relation entre rotation et BFR est la
même que celle qui lie rotation et trésorerie. En effet, toute baisse des postes stocks et clients
 une diminution du besoin d’exploitation. Inversement, toute augmentation du poste
fournisseurs entraîne une augmentation des ressources d’exploitation.

Conséquence : L’effet cumulé entraîne une diminution des BFR. Exemple : Calculer le BFR
de l’exercice ci-dessus :

BFR = Stock + Clients – Fournisseurs = 2000 + 200 – 1500 = 2 500

Application : Conservons les mêmes données chiffrées sauf que rs passe à 4, rc à 8 et rf à 2


vérifier que :

1) la trésorerie prévisionnelle augmente


2) que le BFR démunie ?
3) que l’augmentation de la trésorerie correspond à la diminution du BFR ?

Travail à Faire par les étudiants

Conclusion sur l’analyse statique de l’exploitation

1) L’étude de l’exploitation doit aboutir à une mesure du risque d’exploitation (ce risque
étant la ± grande possibilité de couvrir les charges avec les produits).

2) Cette analyse statique doit aboutir à un diagnostic statique de l’exploitation qui comprend
2 aspects.
45

Désignation Eléments Eléments Observations


favorables défavorables
1. Résultats synthétiques

 ratios caractéristique TVA, TMBA, TP

 ratios d’analyse des charges TMB, TMC,


TMSCV, TCV

 ratios de rotation (rs, rc, rf)

 point mort (Ca*), date d’obtention, P(B 0)


 (B)
Conclusion : Que veut le risque
d’exploitation ?
2. Décision / Politique
oui
 Décision Non

Ou

 Politique

a) Améliore les éléments > 0


b) Diminue les éléments < 0

NB : On note que concrètement, il est bon de rassembler les vieux diagnostics.


46

ANNEXE

Lecture 2 propositions de solution de suivi de la relation banque-entreprise après analyse


financière

1. Dépouillement bilan et analyse financière avec la société BAFI dans ses relations avec la
banque BANKOMEGA

2. Analyse financière et proposition de suivi relation client - banque avec la société BETA
47

Société Anonyme BETA – Indice : 0495617/L

Commentaire sur la situation financière de l’affaire

Remarque préliminaire sur les documents comptables de la société.

La SA BE TA nous a bien fait parvenir ses états financiers pour les exercices allant du
01/07/79 au 30/06/80, du 01/07/80 au 30/06/81 et du 01/07/81 au 30/06/82.

Seulement, pour l’exercice clos au 30/06/81, nous avons reçu deux brochures établies par le
même cabinet d’expertise, mais faisant ressortir des états financiers différents. Ainsi, si la
première série de documents est en parfaite « continuité » avec les états financiers de
l’exercice clos au 30/06/80 notamment au niveau des reports à nouveau et résultats non
affectés, il est impossible d’établir le lien avec les états financiers au 30/06/82. Le même
problème se pose lorsque l’on tente d’utiliser la deuxième série de documents puisque ceux-ci
concernent avec les états financiers de 82, mais sont en rupture avec ceux de 80.

Dès lors, nous avons pu étudier la situation de la société que sur deux exercices, en ne
conduisant que la seconde brochure de 81 et celle de 82, l’urgence de ce dossier ne nous de ce
dossier ne nous permettent pas d’attendre la régularisation de la situation ci-dessus…

I / Activité et dynamisme de l’affaire

 Malgré une légère baisse (27) enregistrée pas son CA au cours de l’exercice 81/82, l’article
de la SA BETA n’en continue pas moins de connaître une évolution positive sur la période
en revue. Du reste, ceci opposait nettement si l’on considère non pas l’évolution du CA,
mais celles respectives de la production (+ 3,3 % en 82) et surtout de la VA (+ 32,9 % en
82).

La société a ainsi gagné en productivité interne, puisque le rapport « VA / CA » est passé de


31,5 % à 42,7 %.

En ce qui concerne les « coûts ajoutés » (composants de la VA), on peut dire que :
- d’une part, malgré une baisse de 10 points en 82, ce sont les frais du personnel qui
constituent l’essentiel de la VA ;

- et d’autre part, le coût du capital (frais financier) a perdu 4 points en alors que le coût de
l’équipement (amortissements) a vu sa part dans la VA augmenter de 3 points.

 Conséquemment à cela, les divers éléments de l’actif circulent n’ont pas tous connus la
même évolution. Ainsi, on peut signaler une réduction des stocks de l’ordre de 33 %
(concomitante à l’accroissement de 3 % de la production ; donc pas de problèmes
d’écoulement, 2 priori), un accroissement de 20 % du poste « clients » (plus grande
immobilisation du CA) et la multiplication par 36,5 poste « Débiteurs divers » (poste
composé à plus de 90 % par les « dépôts et cautionnements ( armements) à moins d’un
an »). Au demeurant, concernant ce dernier poste, l’on pourrait se poser les questions quant
au rapport exact de son montant avec le niveau d’activité de la société (production, VA,
CA …).

 Pour dire un mot sur l’état de l’outil de production enfin, notons que le matériel de la
société n’est encore amorti au 30/06/82 que de moitié ; ce qui correspondrait à un état de
48

bonne compétitivité. Du reste, ceci est confirme par le ratio « VA / Immobilisation nette »
(efficacité de l’outil productif) qui est passé de 108 % en 81 à 212 % en 82.

En outre, la SA BETA a réalisé pour 295 millions d’investissements nets en 81/82.

II / Rentabilité

Bien qu’on ne puisse pas véritablement parler ici de « rentabilité financière » (ou rentabilité
des fonds propres) dans la mesure où les fonds propres de cette société sont négatifs, il
convient de noter tout de même la bonne rentabilité des ventes et surtout des capitaux
permanents.

Ainsi, la SA BETA a dégagé un cash-flow bout d’exploitation (CFBE) d’environ 287 millions
en 81 et 345 millions en 82 ; soit une augmentation de 20 %. Parallèlement, le ratio « CFBE /
CA » est passé de 13,8 % en 81 à 17 %, ce qui est très appréciable.

La même tendance est relevée au niveau de soldes suivants : « résultats d’exploitation bruts »
« (103 % du CA en 81 et 17 % en 82) », rentabilité brute d’exploitation (0,5 % du CA en 81 et
4,9 % en 82) et même « bénéfice avant impôt » (- 1,7 % du CA en 81 et + 3,7 % en 82).

C’est dire que, notamment au niveau de l’exploitation proprement dit, l’exercice 82 a été
sensiblement plus rentable que l’exercice 82 a été sensiblement plus rentable que l’exercice
81. Ce n’est qu’au niveau des éléments « occasionnels » (« pertes et profits exceptionnels et
hors exploitation », « plus ou moins-values de cession ») qu’il a perdu en rentabilité par
rapport à 81.

Au niveau de l’exploitation, la situation ci-dessus a été obtenue grâce à une réduction des
coûts en valeur relative : les « matières et fournitures consommées » sont passées de 43,47 %
à 42,6 % du CA et les frais généraux et administratifs de 44,2 % à 42,6 %. Il en est de même
par les frais financiers qui, de 2,2 % du CA en 81, sont tombés en 82 à 1,3 %.

On peut par conséquent conclure qu’il y a eu en 82, au niveau de la société : une meilleure
gestion de la production, une meilleure gestion administrative et une meilleure politique
financière.

Enfin, comme nous le notions plus haut, la rentabilité des capitaux permanents est excellente
puisque le ratio « Bénéfice net / Capitaux permanents » s’élève à 123 % environ en 81 et à 51
% en 82 ; la baisse très sensible enregistrée en 82 par ce ratio étant imputable, d’une part, au
fléchissement du bénéfice net en valeur absolue et, d’autre part, à l’accroissement des
capitaux permanents…

III / Equilibre financier

 Autonomie financière

Comme en ce qui concerne la rentabilité financière, on peut ici parler d’autonomie financière,
vue que les actionnaires ont une participation négative dans la société (fonds propres négatif).
Si donc, on aboutit par les calculs à un « financement interne » de 54 % en 81 et de 60 % en
82, c’est uniquement du fait du financement à long et moyen terme (crédits) et à court terme
(assistance technique) effectue par la société japonaise « TAIYO GYOGYO » qui, du reste,
détient 40 % du capital de la « SA BETA » et vient en seconde position parmi les
actionnaires, derrière M Bassirou SOW (57 %).
49

A ce niveau déjà, il conviendrait à notre sens, demander une augmentation de capital qui
viendrait conforter les fonds propres de cette société et, partout, permettant à celle-ci de
reconquérir son autonomie financière.

 Solvabilité et équilibre à court terme

Pour en venir à l’équilibre à court terme, signalons tout d’abord que le coefficient de liquidité
générale est passé de 65 % en 81 à 67 % en 82 : il y a donc eu amélioration, mais la
solvabilité de la société n’en demeure pas moins très mauvaise. Il est vrai que la dette à
l’égard de « TAIYO » (assistance technique » constitue près de 54 % des dettes à court terme
et pose en principe peu de problèmes quant à sont exigibilité, mais le « SA BETA » pourrait
bien d’un jour à l’autre se retrouver dans une situation extrêmement difficile du fait par
exemple du rétrécissement du délai fournisseurs (21 jours CA en 82 contre 23 jours en 82),
mais surtout d’un règlement ………… des dettes composant les « comptes de régularisation
passifs « notamment les intérêts à payer » pour 316 millions ; intérêts cumulés relatifs aux
exercices 76 à 82)

A défaut de l’augmentation de capital mentionnée ci-dessus, il convient de signaler qu’à ce


niveau, rien que la consolidation de la dette à l’égard de « TAIYO » en « finance associée »
bloqué pourrait constituer une étape transitoire et aurait comme conséquence heureuse non
seulement, comme nous le verrons, de reconstituer e fonds de roulement net de la société sans
pour autant avoir de retombées négatives sur la trésorerie nette, mais aussi de « soulager » de
702 millions environ les dettes à court terme, rendant ainsi le ratio de liquidité générale
largement supérieur à l’unité…

 Fonds de roulement et équilibre global

Notons d’emblée que tant le fond de roulement propre que le fonds de roulement net (FRN)
sont largement négatif ; ce qui dénote d’un déséquilibre profond, surtout eu égard à ce qui
précède.

En fait, la « SA BETA » n’a pas connu, jusqu’ici, de tensions de trésorerie :

- on pourrait à la limite parler d’une aisance de trésorerie sur la période en revue – tout
simplement parce que ses besoins en fonds de roulement (BER) sont demeurés » plus
négatifs encore que en FRN ; ce qui ……………… trésorerie nette positive( le montant
do poste « disponible » soit, soit 180 millions en 81 et 160 millions en 82).

Seulement, cette situation n’est point viable : il suffit, en effet, que la société soit dans
l’obligation impérieuse de faire face à de déchéances « brûlantes » d’un montant très
important (par exemple le montant des intérêts dûs au titre des exercices 76 à 82 ; soit, comme
nous l’avons ne plus bout, 316 millions), pour se retrouver avec des tensions de trésorerie
d’une acuité extrême…

Un accroissement des capitaux permanents, comme dit plus haut, serait par conséquent le seul
remède à cette situation de déséquilibre financier prononcé. A défaut d’une augmentation de
capital qui ne se ferait sûrement pas dans l’immédiat nous préconisons de nouveau la
consolidation en « compte courant associés LMT » la dette à court terme à l’égard de
« TAIYO ; d’autant plus qu’elle a été stable durant la période étudiée.

Ainsi, si le ………… « TAIYO » avait été bloqué en DLMT, on dirait en la situation suivante
pour l’exercice 82 :
50

Actif Passif

Actifs immobilisés : 719 633 Fonds propres (69 180)

DLMT 1 082 693

Capitaux permanents 1 013 513

Actifs circulants 902 874 DCT 608 994

Total actif 1 622 507 Total passif 1 622 507

Fonds de roulement propre (788 813) - inchangé


Fonds de roulement net 293 880 = 32,5 % des actifs circulants
- BFR 133 773

= Trésorerie nette 160 103


coefficient de liquidité générale : 148 ;3 %

Situation visiblement excellente, sauf en ce qui concerne l’autonomie financière dont le


rétablissement nécessite l’augmentation des fonds de la société.

 Analyse du cash flow

Tant en 81 qu’en 82, les « cash flow bruts d’exploitation » dégagés ont été très appréciables :
respectivement 287 et 345 millions. En 82, et au niveau des utilisateurs d’exploitation, il y a
eu une augmentation de 55 millions s’expliquant par les accroissements respectifs des propres
« avances Personnel » (+ 68 millions) et « débiteurs divers » (+ 68 millions dont l’effet a
néanmoins été atténué par la réduction du « crédit -clients » de 74 millions. Au niveau des
ressources d’exploitation, la baisse de 29 millions est essentiellement importable à celle des
postes « provisions pour pertes et charges » (de 24 millions et « fournisseur » (de 13
millions).

L’exercice 82 ainsi enregistré une augmentation de 84 millions des BFR qui sont venus
entamer d’autant le cash flow brut, laissant en « résidu » un « cash flow net d’exploitation »
de 216 millions.

Ce cash flow net, malgré un accroissement de 17 millions des ressources acycliques


« associés LMT « TAIYO », n’a pu « supporter » entière des investissements nets très
importants, de l’ordre de 295 millions.

Conséquemment à cela, le poste « disponible » à diminué en 1982 d’un peu plus de 19


millions…

Conclusion :

Malgré un dynamisme certain au niveau de l’activité et une très bonne rentabilité de ventes et
des capitaux permanents, la situation de la « SA BETA » au 30/06/82 se caractérise par un
déséquilibre profond au niveau de sa structure financière :

- Absence totale d’autonomie financière à l’égard des tiers prêteurs du fait d’une
participation devenue négative des actionnaires (fonds propres de la société) ;
51

- Equilibre à court terme très précaire du fait d’une très mauvaise solvabilité ;

- Absence totale de fonds de roulement.

Comme solution à ces problèmes, nous avons préconisé une augmentation de capital dont le
premier effet serait de reconstituer les fonds propres de notre relation ; ce qui aurait comme
conséquence de rétablir les équilibres compris. Mais en attendant cela, le blocage du
financement associés CT (« TAIYO GYOGYO) en « Associés LMT » pourrait constituer une
phase transitoire valable..
52

L’analyse dynamique de l’exploitation

Définition : L’analyse dynamique de l’exploitation c’est en fait l’étude de l’exploitation sur


plusieurs périodes. Mais il s’agit d’un processus qui peut présenter deux aspects. On peut faire
l’étude dynamique de l’exploitation à partir des instruments de base permettant d’analyser les
principes grandeurs de l’exploitation que nous tirons des soldes significatifs de gestion mais
on peut également faire l’analyse dynamique du BFR. Le second aspect, c’est lorsqu’on
utilise la méthode de ratios et qu’on fasse des approches décisionnelles.

I / Etude dynamique de l’exploitation à partir des éléments de base

Cette étude peut être conçue en 2 étapes :

- L’étude dynamique des grandeurs de l’exploitation et


- L’analyse dynamique du BFR.

A) L’étude dynamique des grandeurs de l’exploitation

Pour mener a bien cette analyse, on construit un TAE (tableau d’analyse de l’exploitation)

Eléments Exercice N Exercice N + 1 Exercice N

Production 10 000 20 000 30 000


Valeur ajoutée
MBA 500 480 1 500
AF
RE
MB
MCMSCV
CV
CF

Une fois que le tableau est construit, on va procéder à la même analyse que pour le bilan, c’est
à dire qu’il va falloir faire :

1. La balance des pourcentages (le dénominateur étant la production ; ce qui permet de


calculer les ratios TVA / Production etc.

2. La balance des mutations ; c’est ce qui revient à calculer pour chaque valeur : Vt – Vt – 1 .

3. La balance du taux de variation (V t – Vt – 1 )x 100.

4. L’objectif de ces 4 tableaux est de montrer l’évolution des structures caractéristiques de


l’exploitation et d’en expliquer les composantes ou les variations. Noter que ces méthodes
présentent les mêmes avantages et les mêmes inconvénients que celles du bilan.

Exemple 1 : procéder à l’analyse dynamique de ce tableau, expliquer les résultats.


Remarque : En présence d’un TAE, il faut prendre garde à l’évolution des concepts suivants :

- Evolution de la VA et du RE ( à la production dans la balance des pourcentages), en


particulier une baisse du pourcentage de la VA peut s’expliquer de 2 façons :
53

 Soit une chute de l’activité (c’est à dire des ventes ou de la production).


 Soit une augmentation des consommations intermédiaires.

Pour pouvoir l’analyser ou l’expliquer, il faut consulter le tableau des mutations et le tableau
du pourcentage de variation. D’autre part, une baisse du pourcentage de rentabilité peut avoir
une triple explication.

1. La baisse de la VA qu’elle-même peut s’expliquer de 2 façons (baisse du taux de VA).


2. Une augmentation des charges qui rémunèrent les facteurs de production.
3. Une modification de la composition des charges en particulier une augmentation des
charges fixes par rapport aux charges variables. En effet, notons que si les charges fixes
augmentent, le point mort augmente et toutes les choses restant égales par ailleurs, le
rendement diminue.

Exercice à faire : A partir des données chiffrées de l’exercice précédent, essayer de


reconstituer l’exploitation des variations des éléments donnés ci-dessus.

Conclusion : L’étude approfondie du TAE au moyen des %, des mutations et des taux de
variation est un point essentiel pour le diagnostic dynamique car c’est lui qui explique
différemment l’évolution du risque d’exploitation.

Ainsi, il apparaît que lorsque les charges fixes augmentent, le point mort devient plus élevé et
par conséquent celeris paribus, le risque d’exploitation augmente et par voie de conséquence
la probabilité d’obtenir ou de dépasser le point mort.

B) L’analyse dynamique du BFR

L’étude de l’exploitation (en particulier les ratios de rotation) permet de passer de


l’exploitation au bilan par l’intermédiaire du BFR. En rappel, on peut calculer le BFR en
faisant : valeurs d’exploitation + valeurs réalisables – les DCT autres que le découvert
bancaire. Mais en réalité, cette mesure n’est pas suffisante, si l’on veut analyser de façon
dynamique l’évolution du BFR.

Pour cela, le financier va utiliser une relation mise au point par les comptables. Toute
opération de vente entraîne un stock préalable ; ce qui correspond à un achat. Cette opération
va entraîner d’une part un encaissement et d’autre part un décaissement, d’où les diagrammes
des ratios suivants.

Achat  Décaissement
Vente  Encaissement

Dans ce diagramme, on représente des éléments du bilan et les axes représentent des
opérations de gestion.

Remarque : Ce diagramme aboutit à une incohérence car c’est une circuit fermé, or on le sait,
l’entreprise n’évolue jamais dans une circuit fermé
54

0,8 0,8

Stock Fournisseurs

4 mois 3 mois

0,2

MB

1
+1-0,8
Client
Trésorerie
6 mois

Conséquence : le financier sait pourquoi, il y a incohérence dans le système. Cela vient du fait
d’une différence dans la valeur des flux. En effet, si l’entreprise pratique un taux de marge
brute de 20 %, cela signifie qu’un flux de 1 F de vente entraîne une flux d’achat de 0,8 F.

Dans ce cas, le système n’est plus fermé ; alors le diagramme est incomplet car les flux
entrants sont inférieurs sortants. Le financier dit qu’il n’a pas intégré dans le diagramme un
stock hors bilan : la marge brute et le système sont cohérent mais il reste à chiffrer ce bilan
pour 1 F de vente.

Dans le stock, il y a une poche représentant la valorisation des stocks. Ce diagramme est
cohérent : c’est un système et de plus, il est valorisé c’est à dire qu’il montre qu’1 F de vente
entraîne 0,2 F de trésorerie nette. Pourtant, ce diagramme peut être considéré comme faux si
on tient compte des rotations respectives des cercles. En effet, le calcul des ratios correspond
à la rotation des cercles.

On peut donc rectifier ce diagramme en le pondérant par les durées de rotation appelées des
temps d’écoulement. Ex : supposons rfr = 4 rs = 3 rc = 2

1. temps d’écoulement = un mois (30 jours)


2. compléter les diagrammes des flux de façon appropriée
3. en déduire la structure de BFR en mois de chiffre d’affaires.

Réponse : 1°) 2°)


TE 0,6 0,8

4m 3m
3 = 12/4

4 = 12/3 1 1,8

6m
6 = 12/2
55

3°) BE (besoins d’exploitation)

Eléments Temps d’écoulement Pondération T exp Elts TE Pondération X


a b a b
Stock 4 0,8 3,2 Fournisseurs 3 0,8 2,4
Clients 6 1 6 BFR … … 6,8

Total 9,2 Déséquilibre 9,2

Le déséquilibre signifie qu mon BFR équivaut à 6,8 mois de CA c’est à dire que si je veux
équilibrer ma trésorerie, il faut que j’ai 6,8 mois de CA net

Quelques remarques sur le BFR

1. Dire que le BFR représente 6,8 mois de CA équivaut à dire que :

 pour 1 F de vente par mois, on aurait besoin de 6,8 F de BFR

2. Cette analyse permet donc de résoudre le problème de la détermination optimale du BRF


et du FR. On sait que le FR devra être fixé entre 2 limites :

 la limite supérieure correspond au BFR maximum


 la limite inférieure correspond au BFR minimum

On à partir du bilan, il n’est pas possible de calculer les variations mensuelles de BFR. Par
contre, il est possible de le calculer à partir du CA.

Application : On prévoit pour 79 un CA de 12 millions. On sait que le mois de juin est le mois
où on vend le plus, environ 30 % du CA, et on sait également que le mois où l’on rend le
moins (environ 1% du CA). A partir des données ci-dessus ; en déduire BFR maximum et
BFR minimum.

Réponse : les BFR maximum sont calculés à partir des ventes du mois de juin = 30 % x 12
000 000 = 3,6 000 000. On sait que 1 F par mois  un BFR de 6,8 F
Conséquence 3,6 000 000  un BFR de 3,6 x 6,8 = 24,48 environ 25 000 000 qui correspond
aux BFR Maximum.

BFR minimum  vente de mars = 1% x 12 000 000 d’où BFR minimum = 12 000 x 6,8 =
816 000 = 0,816 000 000 minimum.

On constate alors que le BFR subit une amplitude considérable d’où l’importance du choix de
FR. En effet, si l’entreprise fixait le FR à 1 000 000, elle risque d’avoir au mois de juin un
découvert de 24 000 000 et par conséquent, elle risque de faire faillite.

Remarque : Dans ce cas, le financier devrait faire le choix suivant :

- fixer le FR entre 1 et 25 000 000 compte tenu de 2 paramètres

 le découvert maximum autorisé par le banquier. En effet, si le banquier donne une


découvert maximum de 5 000 000, cela voudrait dire qu’il faudrait un FR d’au
moins 20 000 000.
56

 Le financier va comparer le coût relatif au découvert avec celui des capitaux


permanents. Et si le coût des CPE (capitaux permanents) est inférieur au coût du
découvert, l’entreprise a intérêt à fixer le FR le plus haut possible (et
réciproquement). Mais alors le financier tiendra compte de deux facteurs
supplémentaires :

 La durée pendant laquelle l’entreprise est en découvert

 Si les CPE sont très élevés, on réduit d’autant leurs taux de rentabilité.

Conséquence : il y a un choix implicite supplémentaire entre la rentabilité et la sécurité


financière. Notez bien que la rentabilité implique la minimisation des CPE du FR et que la
sécurité entraîne une maximisation des CPE et donc du FR.

Conclusion : c’est la raison pour laquelle, le choix n’est pas simple mais il est fondamental :
c’est la règle de base de la gestion financière.

Application : On donne ventes annuelles = 12 000 000, achats consommés = 6 000 000
rfr = 4 rs = 6 rc = 6

En déduire

1. le bas du bilan permettant le calcul de BFR à partir du bilan


2. calculer BFR en mois de CA

En supposant qu’il s’agit d’une activité régulière, vérifier que les 2 méthode donnent bien le
même résultat.

Réponse

Dire que V = 12 et A = 6 000 000, revient à dire que MB = V – A = 6 000 000 d’où

TMB = 6 / 12 x 100 = 50 %

C’est à dire 1 F de V  0,5 F Achat consommé

Rotation Temps d’écoulement

4 12/4 = 3 mois = 90 jours (durée de rotation stock)

6 12/6 = 2 mois (durée de rotation client)

6 12/6 = 2 mois (durée de rotation fournisseurs)

Stock du bilan au 31 / 12  on va avoir un stock de 3 mois c’est à dire ça représentera 3 / 12


des achats c’est à dire 3 /12 de 6 000 000 soit 1,5 000 000.

Clients : 2 mois de vente 2 /12 de 12 000 000 = 2 000 000

Fournisseur : 2 mois d’achat 2 /12 x 6 = 1 000 000


57

Total de besoins d’exploitation (BE) = Stock + client = 1,5 + 2 = 3,5 000 000

Total des ressources d’exploitation = 1 000 000 d’où BRF = 2,5 000 000 ( besoins >
ressources  déficit)

Maintenant établissons le tableau des besoins et des ressources d’exploitation

Eléments Temps d’écoulement Pondération X Elts TE Pondération X

Stock 3 0,5 1,5 Fournisseurs 2 0,5 1


Clients 2 1 2 / 3,5 Déficit BFR 2,5

Total 3,5 Déséquilibre 3,5

Si l’activité est régulière c’est à dire si V a = 12 000 000  V par mois ……………… = 12
/12 = 10 00 000. Conséquence dans ce cas BFR = 2,5 mois de A est égal à 2,5 x 1 = 2,5 000
000 CQFD.

Remarque : il en irait différemment si l’activité n’était pas régulière et dans ce cas la méthode
correcte n’est pas celle du bilan mais celle du calcul en mois de vente.

II / Méthode des ratios et approches décisionnelles

On peut faire la synthèse entre la vision de la finance et l’exploitation à partir d’une approche
décisionnelle après la méthode des ratios.

L’approche décisionnelle à une technique permettant de chiffrer les conséquences des


décisions. Et il existe deux méthodes décisionnelles fondamentales : la méthode DUPONT de
Nemours et la méthode de l’effet de ………………… effect.

A) La méthode Dupont de Nemours

Il s’agit d’une méthode qui consiste à utiliser la théorie de l’arbre de décision à partir d’une
décomposition du taux de rentabilité des capitaux investis, taux B /K B étant le bénéfice et K
= les capitaux investis c’est à dire le total du bilan donc

B / K = B / CA x CA / K

B / CA = rentabilité de l’exploitation
CA / K = rotation des capitaux investis d’où la règle suivante qu’on peut tirer.

La rentabilité des capitaux investis, c’est le moment de la rentabilité d’exploitation et de la


rotation des capitaux investis.

B / CA c’est la synthèse de l’analyse de l’exploitation et Ca K c’est la liaison entre


l’exploitation et la gestion financière.

NB : il s’en suit que B / K peut augmenter même si l’exploitation n’est pas rentable à la
condition que les capitaux circulent ; la rotation des Kx augmente et on peut donc dresser un
arbre de décisions.
58

B CA Consommations ….. Cv CA
(1) - Rémunération des FV
- PR facteurs FF FG
B / CA CA P
B/K C
CA C
(2) CA / K PT
K I

CPo
Ressources Emplois VI
DLT
VE
DCT
VRD

FV = frais de vente cA = Coût d’achat FG = frais généraux

CA Politique commerciale Publicité


Concurrence
Progrès techniques Produits nouveaux
Investissements

Ce diagramme s’appelle un arbre de décision dans la mesure où ce que l’on vent explique
c’est que B / K = noyau de l’arbre. C’est le résultat de l’action de toutes les branches de
l’arbre, ce que l’on appelle encore arborescence. Pour être utilisable, l’arbre doit être chiffré.
Chaque cercle devra comporter la valeur de la variable. Une fois l’arbre chiffré, le principe
d’utilisation est le suivant :

Hypothèse 1 : B / K est satisfaisant, on a une bonne rentabilité (on peut s’arrêter) et on peut
chercher à améliorer B / K.

Hypothèse 2 : B / K est mauvais, cela provient soit de l’exploitation : branche (1) soit de la
gestion financière (2), rotation des capitaux, soit des 2 (branches 1 et 2).

Supposons que la branche 2 soit satisfaisant : exemple : rotation des Kx = 4 et rotation de la


branche = 3,8.

On peut considérer que c’est satisfaisant dans ce cas donc, on peut annuler l’influence de la
branche.

(2 Dans ce cas on va chercher l’explication dans la branche (1) ; là on est ramené à 2


hypothèses : soit c’est l’explication qui est mauvaise ; dans ce cas les mauvais résultats se
trouveront ou plutôt résulteront dans la décomposition du PR

Si la branche 2 est mauvaise, défaillances du CA, dans ce cas, on va chercher les mauvais
résultats dans les éléments qui déterminent le coût d’achat (CA). La branche 1 est mauvaise.

a) La branche 1 est bonne, la branche 2 est mauvaise


59

Cela entraîne une insuffisance du CA soit un problème au niveau des capitaux. Si c’est CA, il
faut alors des explications dans les facteurs qui composent le CA. Si ce n’est pas le CA, cela
vient des capitaux et pour cela, on peut dire qu’il y a trop de CPo (capitaux propres) donc cela
provient des R

Si on trouve qu’on a trop investi, cela vient des emplois.

b) Les 2 branches sont mauvaises : on procède séparément à l’analyse de la branche 1 et 2.

Conclusions :

1. Cette méthode Dupont de Nemours permet de synthétiser le diagnostic d’ensemble de


l’entreprise car il résume à la fois le diagnostic financier d’exploitation branche 1 et le
diagnostic financier branche 2.

2. Cette méthode peut servir d’instruments prévisionnels. Il suffit de chiffrer des


conséquences prévues par chaque variable et on obtient alors un taux B / K prévisionnel.

3. Cette méthode « arbre de décision » donne un diagnostic à un moment donné. Il est donc
statique mais on peut le dynamiser en écrivant pour chaque variable les différentes valeurs
pour 3 années. Dans ce cas, cet arbre permet un diagnostic dynamique c’est à dire qu’il va
monter l’évolution dans le temps de B /K.

B – Le levrage effect : méthode de l’effet de levier

Nous rappelons qu’il y a effet de levier lorsque la rentabilité des capitaux propres augmente
du fait de l’augmentation relative des capitaux étrangers par rapport aux capitaux propres. Cet
effet est donc purement financier. Il ne dépend pas des conditions de l’exploitation.

Remarque : Cet effet ne joue que si la rentabilité des capitaux engagés est supérieure aux
coûts des capitaux étrangers.

a) Démonstration de l’existence de l’effet de levier

Soit K les capitaux engagés = total du bilan = CPo + CE (capitaux propres + capitaux
étrangers).

Soit B / K la rentabilité des capitaux engagés, B étant le bénéfice.

On peut décomposer B / K ainsi B / K = B / CPo x CPo / B.

On voit que la rentabilité des capitaux engagés B / K. est le produit de la rentabilité des
capitaux propres B / CPo par le taux de financement propre CPo / K Posons :

B / K = r, B / CPo = p, CPo / K = x, ceci  r = p . x d’où on tire p = r /x

Or on sait que K = CPo + CE  1 = CPo / K + CE / k

Posons : CE / K = e = taux de financement étranger ; d’où x + e = 1 

x = 1 – e donc p = r / 1-e
60

Donc cette formule montre que l’effet de levier existe. En effet lorsque le financement
étranger augmente par rapport au financement propre, il s’ensuit que x et que e

Conséquence : si e  1 –e  et alors p

Rappel : Encore faut –il que r soit supérieur a k, k étant le coût des capitaux étrangers (CE).

b) Les différentes conceptions de l’effet de levier

1ère conception : L’effet de levier moyen : il se calcule à partir d’une moyenne des capitaux
propres (CPo) et une moyenne des CE (capitaux).

2ème conception : L’effet de levier marginal donne la variation de p() engendrée par la
variation de l’endettement (e) ( e)

3ème conception : L’effet de levier par action ; il consiste à calculer pour une action
l’accroissement du BPA (bénéfice par action) BPA B / N (N = nombre
d’actions.

Remarque : l’effet de levier par action peut être moyen ou marginal.

Application

Soit le bilan

VI = 12 000 CPo = 10 000


VE = 5 000 CE = 10 000
VRD = 3 000

K = 20 000 K = 20 000

On sait que r = 15 %

On envisage un investissement de 5 000 F qu’on peut financer soit par CPo soit par CE. Dans
ce cas k = 10 %

On demande de calculer le bénéfice moyen et le bénéfice marginal dans les 2 hypothèses


sachant que le taux d’impôt est de 40 % et que les charges financières sont déductibles.

Hypothèse 1 : on finance par CPo, dans ce cas CPo va passer de 10 000 à 15 000 le bénéfice
engendré par l’investissement = 15 % de 5000 = 750 = B (I) d’où P = 750 / 15 000 = 0,05 %
bénéfice moyen.

 p = 750 / 5000 = 30 % bénéfice marginal

Hypothèse 2 : on finance par emprunt CPo = 10 000 et CE = 15 000

B = 15 % I – k CE + économie d’impôt
61

B = 15 % (5000) – 10 % de 5000 + 40 % x 500

= 750 – 500 + 200 = 450

2uc veut B / CPo moyen et marginal

B moyen 450
= = 4,5 %
CPo 10 000

B 450
= =  (donc la rentabilité marginale d e l’investissement est infini)
 CPo 0

On voit donc que chaque fois que r est supérieur à k, l’augmentation marginale du bénéfice
par rapport aux CPo tend vers  (l’infini). C’est l’utilisation de l’effet maximum de levier (et
cela bien que les charges sw les capitaux empruntés soient comptabilisée).

Conclusion

Ce type de raisonnement peut permettre au financier d’élaborer une stratégie financière telle
que par un dosage approprié entre CPo, CE, il en résulte une augmentation artificielle du
bénéfice sw CPo.

Question subsidiaire : Que se passerait-il dans les calculs précédents si on avait des actions de
valeur nominale 100 F. Quel est le BPA ?

Ou que se passerait-il au lieu de raisonner avec un bénéfice de 50 % sur l’investissement, on


raisonnait sur le bénéfice total, à savoir B fonction de k ; c’est à dire 25 000 F.
62

Conclusion générale

1ère partie : Portées et limites des méthodes financières

A – Portées

Ces méthodes d’analyse financière que nous avons vues, donnent de bons résultats lorsqu’on
les compare aux méthodes traditionnelles. Cela s’explique par 2 séries de raisons.

1. Ces méthodes constituent une synthèse entre d’une part la finance et d’autre part
l’exploitation alors que le comptable tend à privilégier l’exploitation au détriment de la
finance et qu’inversement le financier classique.

Conséquence : aucun de 2 ne peut donner une explication satisfaisante des résultats


obtenus et donc leurs méthodes ne sont que descriptives.

2. Ces méthodes sont à la fois statiques et dynamiques c’est à dire qu’elles expliquent non
seulement des résultats mais aussi les causes de la variation de ces résultats ( au moyen de
l’analyse dynamique qui explique les modifications de structures).

De plus, seules les techniques contenues dans les chapitres précédents, sont capables de
donner une mesure satisfaisante du risque financier et celui de l’exploitation. Or la mesure du
risque est un point capital aussi bien pour le gestionnaire que pour le financier car les
entreprises à part taux de risque sont celles dont le taux de survie est plus faible, et donc ce
sont les plus délicates à gérer.

B – Limites

a) Limites liées à l’évaluation des données : Le financier travaille avec un bilan rationnel su
lequel il y a des corrections de classement et d’évaluation ; ce qui est mieux qu’un bilan
comptable. Mais malgré tout, ce BR ne traduit pas parfaitement l’influence de l’inflation
(ne serait-ce que parce que le financier ne comptabilise pas les plus values potentielles).

En conséquence, on travaille avec des documents moins faux que les documents
comptables mais toujours inexacts. Or il n’existe pas de techniques satisfaisantes pour
corriger les effets de l’inflation.

b) Limites liées aux instruments : Qu’il s’agisse de l’analyse statique ou dynamique, les
instruments utilisés sont relatifs au passé.

Conséquence : Donc ces instruments ne traduisent pas les éventualités futures. On peut
donc être amené à faire un diagnostic erroné.

Exemple : Soit le schéma ci-après

Passe Documents
Futur
(bilan, stock de gestion, etc)
Faux
Diagnostic

Favorable
63

Supposons que le passé soit très bon ; cela  le diagnostic favorable est faux.
Supposons que le futur soit objectivement mauvais  le diagnostic favorable est faux. Mais il
faut toutefois tempérer cette observation en tenant compte des éléments suivants :

- Certains instruments tels que le BFR (en nombre de j) ou le point mort, méthodes
décisionnelles) sont adaptables à la prévision et donc sont susceptibles de remédier à
l’inconvénient ci-dessus.

- Il existe une partie de l’analyse financière orientée vers le long terme. Exemple : les
méthodes de choix d’investissement. Ces instruments devraient permettre d’éliminer
l’inconvénient ci-dessus.

Conclusion : les techniques étudiées sont dans l’ensemble insuffisamment prévisionnelle


mais elles peuvent s’adapter à la prévision.

c) Limites tenant à la structure des entreprises : les techniques étudiées sont valables lorsque
l’entreprise constitue un centre de décision unique mais ce n’est pas toujours le cas. En
particulier toute grande entreprise qui détient des participations dans d’autres entreprises
ou encore qui possède des filiales internes ou internationales ne peut être étudiée selon les
méthodes utilisées plus haut. La conséquence la plus immédiate, c’est qu’il faut adapter
ces méthodes. Mais en réalité, deux (2) raisons font que cette adaptation est délicate.

En effet :

1. Il faudra étudier non seulement l’entreprise mais aussi l’ensemble de ses participations et
de ses filiales, ce qui est très complexe lorsque les participations sont nombreuses et
réciproques ( on dit qu-il y a participation réciproque lorsque A détient une fraction de
capital de B que détient à son tour une fraction de capital de C ; qui détient une fraction de
capital de A or la société étudiée est A). Il y a donc croisement.

Conséquence : il faut éliminer les influences dues au croisement.

Remarque : Il y a une différence entre le taux de participation et le taux de contrôle. Or ce qui


est important, c’est le taux de contrôle et ce taux ne se calcule pas de façon simple. Exemple :
Dire que A contrôle B si sa participation est supérieure à 50 % n’est qu’une hypothèse
simplificatrice. En effet, il peut suffire d’une participation de 20 % pour contrôler une société
à condition que les 80 % restants soient disséminés entre de petits porteurs.

2. A supposer que les points précédents soient remplis, il va falloir établir un bilan consolidé
c’est à dire un bilan global entre la société- mère et ses filiales et y ajouter les
participations ( et c’est le bilan consolidé qui servira de base pour l’analyse). Toutefois
l’élaboration d’un tel bilan consolidé pose des problèmes complexes.

Exemple 1 : il serait faux de comptabiliser dans le bilan consolidé les opérations internes
entre la société- mère et ses filiales surtout si ces opérations engendrent un profit alors que ce
profit serait compté 2 fois.

Exemple 2 : Lorsque les filiales sont étrangères, leur comptabilité est en monnaie étrangère or
ces monnaies fluctuent et il faut savoir si l’on doit ou non comptabiliser les variations de
charge.
64

Application : Que peut-on penser d’une entreprise sénégalaise importante possédant 4 filiales
en Bosnie ?

Remarque : A supposer que tous ces problèmes soient résolus, il y a de plus un désaccord
entre le comptable et les financiers sur les méthodes de consolidation. Certains préconisent
une consolidation partielle qui consiste à n’ajouter au bilan de la société- mère que la seule
fraction du bilan de la filiale qui correspond à sa participation.

Par ailleurs, d’autre préconisent une consolidation dite globale qui consiste à ajouter au bilan
de la société- mère l’intégralité du bilan de la filiale sous déduction des opérations internes et
des plus-values sur les titres.

Conclusion : Environ 80 % des grandes entreprises sont dans le cas qui vient d’être étudié.

Conséquence : le fait de savoir consolider un bilan est un point capital.

2ème partie : Exemple de prolongement de l’analyse financière

A – Prolongement n°1 : technique des choix d’investissement

Que l’on pratique la méthode de la VAN ou du TRI, ces 2 méthodes présentent des
inconvénients très sérieux pour le financier.

1. ans la formule donnant la VAN (valeur actualisée nette) avec

-t
VAN = -Io + CFt (1-i) avec t allant 1 à n, il y a 3 inconnues :

 i qui est le taux d’actualisation est sensé représenter la dépréciation du futur or


cette dépréciation est inconnue ou du moins incertaine.

 CF qui est le cash flow annuel n’est jamais une variable certaine.

 la période « n » peut varier considérablement en fonction du progrès technique.

Conséquence : cette formule ne peut servir que d’indicateur mais en aucun cas d’une mesure
correcte de la rentabilité espérée d’un investissement.

2. Dans la formule donnant le TRI (taux de rendement interne), on cherche « i » or ce « i »


est dans la plupart des cas à 99 % une solution ambiguë, or il y a plusieurs solutions
pouvant varier de - 40 % à plus de 40 %. Donc, on peut être fondé à considérer cette
méthode comme pas satisfaisante.

B – Mesure du risque financier à court terme

On sait que la trésorerie prévisionnelle peut s’obtenir à partir des ratios de rotation. Exemple :
On a une trésorerie initiale (en millier) de 100. On sait qu’on doit rembourser un emprunt
dont l’annuité est de 80 000 F. La rotation des stocks rs est de 4, rf de 6, la MB de 50 %, les
ventes prévues de 12 000.
65

On demande

1. De déduire la trésorerie prévisionnelle.


2. Quelle est la limite de cette méthode ?
3. Du fait que les prévisions de vente sont les suivantes

Vente 8000 12000 16000


Probabilité 0,4 0,5 0

En déduire l’erreur décelée à la première question.

Réponse :
1°) TP = Ti + Encaissement – Décaissement – Emprunet

d’où TP = 20 + E + D

Ratios Durée Vente = 12 000


MB = 50 % = 6 000
rs 4 3 mois Achats consommés = 6 000 soit 50 % x 12 000
rc 3 4 mois
rf 6 2 mois

Encaissement  8 mois de vente c’est à dire 8 / 12 x 12 000 = 8 000

Décaissement  2 mois (achats consommés) 10 / 12 x 6 000 = 5 000

Remarque : Si le stock est indispensable, alors il faut en plus 3 mois de stock c’est à dire
3 /12 x 6000. Dans ce cas, les achats totaux vont s’élever à 6 000 d’achats consommés
+ 3 /12 de 6 000 c’est à dire (1500). Total des achats 7 500

Dans ce cas, le décaissement ne sera plus de 5 000 F mais de 10 /12 de 7 500 soit 6 250 donc
TP dans l’hypothèse 1 sera égale à 20 + 9 000 – 5 000 = 4020.

2°) Limites : il y a au moins 2 limites à cette méthode.

 On suppose que les ventes sont certaines et s’élèvent donc à 12 000 (or une
prévision de ventes, comme on le sait, n’est jamais certaine).

 On suppose que les coefficients sont certains c’est à dire que les durés de crédit
sont fiables (ce qui est rarement le cas).

Conclusion : il s’ensuit que la prévision moyenne donnant TP peut subir d’importantes


fluctuations et le financier doit en tenir compte. Par exemple, il pourrait calculer une TPE
(une trésorerie prévisionnelle espère et sa dispersion mesurée par l’écart type).

3°)
V 8000 12 000 16 000
P 0,4 0,5 0,1
Ti 100 100 100
DF -80 -80 -80
66

V 8 000 12 000 16 000 Ti = trésorerie initiale


P 0,4 0,5 0,1 E = encaissement
Ti 100 100 100 DF = décaissement fixe
-80 -80 -80 4 000 = 50 % x 8 000 BM = 50 %
DF
TP = a + b – c
E 9 / 12 x 8 000 9 / 12 x 12 000 9 / 12 x 16 000
20 + E - D
D 10 / 12 x 4 000 10 /12 x 6 000 10 / 12 x 8000
TP d e f

TPE (trésorerie prévisionnelle espérée).

E (TP) = (d x 0,4) + (e x 0,5) + (f x 0,1)

Ecart-type GT P = (d x E(T P )² x 0,4 e – E (T P ) ² + ( f – E(T P )² x 0,1

Remarque : On pourrait également calculer le coefficient de variation qui est égal à Ecart –
type / Moyenne.

Ce coefficient donne un renseignement très précieux, car il s’il est supérieur à 1 c’est à dire
risque élevé.

Si le coefficient tend vers 0 ; cela veut dire que le risque est faible.

Nous supposons que E(T P ) = 4 000 avec G(T P ) = 8 000  coefficient de variation = 2. Cela
veut dire que cette entreprise a un risque financier très fort. En effet, supposons qu’on puisse
approcher les prévisions précédentes par une loi normale, on va conclure qu’il y a plus de 95
% de chances pour que TP soit comprise entre la moyenne et  2 écarts type :

TP   26

4 000 – 2 (8 000)  12 000


95 %
4 000 + 2 (8 000)  + 20 000

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