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Le Code du commerce précise que toute personne physique et morale ayant la qualité de commerçant doit établir des
documents de synthèse à la clô ture de l’exercice au vu des enregistrements comptables et de l’inventaire.
Les documents de synthèse (également appelés états financiers ou comptes annuels) comprennent le bilan, le compte
de résultat et l’annexe qui forment un tout indissociable.
Après avoir comptabilisé les opérations courantes et réalisé les opérations d’inventaire nécessaires à la clô ture,
l’entreprise doit établir les documents de synthèse annuels à partir de la balance après inventaire :
- Le bilan fournit une information sur la situation patrimoniale de l’entreprise ;
- Le compte de résultat renseigne sur son enrichissement ou son appauvrissement durant l’exercice ;
- L’annexe fournit toutes les informations significatives nécessaires à la compréhension du compte de résultat et
du bilan.
La communication financière pour les petites entreprises se focalise essentiellement sur la publication des documents de
synthèse, afin de rendre compte de leur situation patrimoniale et de la création de richesse aux organismes sociaux et
fiscaux, mais aussi aux organismes financiers et autres partenaires (ex : fournisseurs).
Pour les entreprises de plus grande taille qui désirent se faire connaître du grand public, soit pour trouver des
financements auprès d’actionnaires potentiels, soit pour bénéficier d’une communication plus globale, la communication
financière va au-delà des seules informations financières.
L’information comptable, dont les documents de synthèse, a pour objectif de fournir des informations utiles aux
utilisateurs internes (dirigeants, responsables de filiales, etc.) et aux utilisateurs externes (actionnaires, créanciers,
etc.).
Le bilan, le compte de résultat et les tableaux de l’annexe fournissent des informations diverses sur la situation et la
performance de l’entreprise, de façon annuelle.
C) Système de présentation
Selon le PCG, les comptes annuels doivent être présentés en conformité avec l’un des trois systèmes suivants :
Chapitre 23 – Comptabilité – 2020/2021
- Le système simplifié ou système abrégé : il s’applique aux entreprises de taille modeste (total bilan : 4 000 000
€, total chiffre d’affaires : 8 000 000 € et moins de 50 salariés) pour lesquelles les besoins d’informations sont
réduits. Le bilan et le compte de résultat se limitent aux rubriques principales ;
- Le système de base : Il s’applique aux entreprises qui dépassent les seuils fixés pour la présentation en système
abrégé. Il prévoit un contenu du bilan et du compte de résultat indispensable à la gestion de ces entreprises ;
- Le système développé : choisi par les entreprises de taille importante, il conduit à communiquer un bilan et un
compte de résultat très détaillés et propose une analyse des données de base.
La présentation du bilan et du compte de résultat selon les systèmes simplifiés ou de base sont définis selon la taille et le
régime fiscal de l’entreprise. L’application du système développé est laissée au libre choix de l’entreprise. Par ailleurs,
l’entreprise a la liberté d’établir des documents plus détaillés que le minimum si elle le souhaite.
II – Le bilan
A) Définition du bilan
Le bilan décrit séparément les éléments actifs et passifs de l’entité. Il fournit une information sur la situation
patrimoniale de l’entreprise.
Le bilan s’établit à partir des soldes des comptes de classe 1 à 5 recensés dans la balance après inventaire (= balance
réalisée une fois les opérations d’inventaire terminées).
(1) Comptes de régularisation : charges et produits constatés d’avance, produits à recevoir, charges à payer, etc.
B) Présentation du bilan
Le bilan peut être présenté avant ou après répartition du résultat (voir chapitre 20 pour l’affectation du résultat). Il peut
être présenté en tableau ou en compte (voir ci-dessus) ou en liste (voir ci-dessous). Les postes sont plus ou moins
détaillés selon le système adopté.
Le total du bilan avant et après répartition du résultat est identique, seule change la composition du passif au niveau des
fonds propres et des dettes (le compte résultat (120 ou 129) est réparti entre les réserves, le report à nouveau et les
dividendes).
Le compte de résultat est établi à partir de la balance après inventaire, en reprenant les comptes de charges (classe 6) et
de produits (classe 7). Les charges et les produits sont classés par nature. On distingue :
- Les opérations d’exploitation qui correspondent à l’activité normale de l’entreprise ;
- Les opérations financières qui considèrent l’activité relative aux revenus et aux coû ts financiers ;
- Les opérations exceptionnelles qui comprennent les opérations ne correspondant pas à la gestion courante de
l’entreprise et ayant une incidence ponctuelle ou un montant exceptionnel.
A ces éléments s’ajoutent : la participation des salariés et les impô ts sur les bénéfices. Les données de l’exercice N-1
peuvent être ajoutées afin de permettre des comparaisons d’un exercice à l’autre.
Le compte de résultat peut être présenté en tableau ou en compte (voir ci-dessus) ou en liste (voir ci-dessous).
Cette présentation en liste permet une première analyse de la formation du résultat (exploitation, financier ou
exceptionnel). La présentation en liste est la présentation retenue par l’administration fiscale.
IV – Annexe
A) Contenu de l’annexe
Selon la réglementation comptable, « l’annexe complète et commente les informations données par le bilan et le compte de
résultat ».
L’annexe présente des informations permettant de mieux comprendre le bilan et le compte de résultat et de donner une
image fidèle de l’entreprise. Les informations fournies dans l’annexe peuvent donc être (très) nombreuses.
- Complémentaires. L’annexe fournit des éléments qui commentent et complètent le bilan et le compte de résultat.
Tous les éléments pouvant avoir une influence sur le jugement des utilisateurs des informations comptables sont
mentionnés.
Exemple : L’annexe peut expliquer pourquoi l’entreprise affiche un montant des immobilisations supérieur à
l’année précédente. Est-ce dû à un changement de méthodes comptables, à une revalorisation des montants ou à
l’acquisition de nouvelles immobilisations ?
- Non redondantes. Selon le PCG « les informations requises déjà portées au bilan ou au compte de résultat n’ont
pas à être reprises dans l’annexe ».
- Significatives. Seules les informations importantes dont l’absence pourrait remettre en cause l’image fidèle des
comptes doivent être mentionnées en annexe.
Structure de l’annexe
La structure de l’annexe est cependant libre et les entreprises peuvent inscrire en annexe toutes les informations
qu’elles jugent nécessaires pour rendre compréhensibles les états financiers.
Le tableau des immobilisations permet de présenter les variations du montant des immobilisations induites par des choix
d’investissement ou de désinvestissement (cessions d’immobilisations).
Exercices
Les documents de synthèse présentent la situation patrimoniale et les performances de l'entreprise depuis sa création.
Quelle que soit l'entreprise, les documents de synthèse ont tous le même format.
La présentation des documents de synthèse selon le système simplifié est une option laissée à la discrétion des
entreprises.
Chapitre 23 – Comptabilité – 2020/2021
La présentation des documents de synthèse selon le système développé est une option laissée à la discrétion des
entreprises.
Le tableau des amortissements permet de connaître le total des amortissements et des dotations aux amortissements
des immobilisations à la fin de l'exercice.
Le tableau des amortissements permet de connaître les modes et durées d'amortissements appliqués par l'entreprise.
Le tableau des immobilisations informe sur la valeur d'entrée des immobilisations pour celles présentes à la clô ture de
l'exercice.
Le tableau des immobilisations informe sur la valeur d'entrée des immobilisations sorties du patrimoine.
Le tableau des immobilisations informe sur le prix de cession des immobilisations sorties du patrimoine.
L'annexe apporte des informations qui auraient dû être communiquées dans le bilan ou dans le compte de résultat.
La société Janin est une petite entité avec un effectif de 8 salariés dont l’activité est de commercialiser des biens
d’antiquaires. La société Janin a enregistré dans ses livres ses opérations courantes et les opérations d’inventaire. Elle
souhaiterait connaître à la fin de l’exercice N sa situation patrimoniale ainsi que la richesse créée durant l’exercice. Si
l’entreprise bénéficie d’option de présentation, elle choisira une présentation simplifiée. Vous disposez de la balance après
inventaire au 31 décembre N (montants en euros) :
1. Déterminez le système que doit adopter l’entreprise pour présenter ses comptes annuels.
2. Présentez le bilan.
3. Présentez le compte de résultat.
L'annexe ci-dessous présente un extrait d'un article étudiant les enjeux de la divulgation d'informations volontaires. En
reprenant les qualités requises de l'information financière :
1. Déterminez en quoi l'annexe des documents de synthèse rejoint ces qualités.
2. É tudiez les conflits que peut engendrer la réalisation des annexes.
(1993) postulent que les prévisions de résultats doivent servir à réduire l'asymétrie informationnelle. Dans ce sens, la politique de
communication volontaire permet de changer la perception de la firme par les actionnaires (Lev, 1992). Elle permettrait la
revalorisation des titres, la réduction du coû t du capital. Elle favoriserait la croissance et améliorerait les relations avec les partenaires
commerciaux. Elle doit être crédible, précise et rapide, rappellent King, Pownall et Waymire (1990).
Mais cette vision de l'utilité a priori des informations volontaires reste une vision normative : elle ne préjuge pas des motivations des
dirigeants, conscients de l'utilisation qui peut être faite de leurs communications. Elle suppose que le coû t de telles diffusions suffit à
garantir leur crédibilité.
La nature favorable des informations publiées est le premier moteur invoqué pour justifier les publications volontaires. Cette hypothèse
est avancée par Verrechia (1983), qui démontre qu'en présence de coû ts seules les informations favorables sont diffusées. Cette
approche repose directement sur les hypothèses de la théorie des signaux (Ross, 1978 ; Milgrom, 1981). Penman (1980) montre que les
firmes aux mauvaises perspectives évitent de communiquer alors que celles aux bonnes perspectives publient plus d'éléments. Lev et
Penman (1990) nuancent ces résultats en montrant que, si les firmes à bonnes nouvelles diffusent plus, celles qui ne communiquent pas
ne connaissent pas forcément de mauvaises situations. Ainsi l'existence de bonnes nouvelles serait une condition nécessaire mais non
suffisante. Brown et Kim (1993) constatent que, pour les petites sociétés, la présence d'informations volontaires autres que le résultat
est un signal de bonnes nouvelles. Elles pallient le manque d'attention des analystes qui sont souvent plus attentifs aux grandes sociétés.
Miller (2002) souligne aussi que la propension à diffuser de l'information (concernant le court comme le long terme) augmente avec
l'amélioration des résultats. Cette politique continue également après le tassement des performances, mais avec une réticence à diffuser
sur le long terme. Prodhan et Harris (1989) élargissent les constats aux firmes avec de bonnes nouvelles ou des nouvelles moyennes, qui
cherchent à ne pas être confondues avec les mauvaises sociétés, dans le cas où elles ne communiqueraient pas. Ruland, Tung, George
(1990), ainsi que Erankel, McNichols, Wilson (1995) rapportent que les publications de prévisions (plutô t favorables) précèdent des
opérations de
financement. Dans le cadre des tentatives de prise de contrô le, Brennan (2000) souligne que la propension à diffuser des informations
augmente lorsqu'elles sont bonnes mais aussi quand l'opération est contestée. Chaque société communique sur ses performances, en
dénigrant celles de l'autre. Pourtant, les mécanismes ne sont pas aussi simples. Nombre de sociétés communiquent de mauvaises
nouvelles (notamment en devançant leur publication).
Ainsi, au-delà d'une première analyse naïve des motifs de publication, les travaux ont identifié un comportement plus complexe où le
facteur « image et réputation » intervient. Comme les prévisions sont faites à l'initiative des dirigeants (publications volontaires), elles
engagent implicitement leur responsabilité et leur crédibilité.
Aussi, pour ne pas être taxés de myopie et d'incompétence, ils diffusent les mauvaises nouvelles par anticipation (Skinner, 1994). Plus
largement, ils publient des mauvaises nouvelles tout simplement pour montrer leur intégrité de dirigeants, donc leur fiabilité (Frankel,
McNichols et Wilson, 1995). Dans ce sens, les dirigeants essaient également d'assurer la convergence entre leurs prévisions
(volontaires) et les résultats publiables en utilisant les accruals (Kasznik, 1999). Bradbury (1992) remarque que les communications
intérimaires deviennent plus qualitatives quand les nouvelles sont défavorables. La présence d'informations pro forma s'observe chez
les firmes dont les résultats sont revus à la baisse (Lougee et Marquardt, 2002). Le souci de satisfaire les attentes des investisseurs n'est
pas la seule motivation de la politique de communication : elle est largement mâ tinée d'opportunisme. Mais, par-delà les aspirations des
dirigeants, la propension à diffuser semble dépendre également de facteurs stimulant ou inhibant les velléités de communication.
Frédéric Pourtier, « La publication d'informations financières volontaires : synthèse et discussions », Comptabilité contrô le audit, vol.
10, no 1, p. 79, 24 p., Paris, juin 2004
Exercice 4 – Hurel
Travail à faire :
1. Précisez les moyens productifs mobilisés par l’entreprise pour son activité. Ces éléments peuvent-ils être
appréciés à la lecture du bilan ?
2. Peut-on dire que la société Hurel est en phase de croissance interne (= achats d’immobilisations corporelles) ou
qu’au contraire, elle désinvestit ?
3. Peut-on dire que la société Hurel est en phase de croissance externe (= achats de titres financiers) ou qu’au
contraire, elle désinvestit ?
4. La société Hurel enregistre une forte disparité entre le niveau de résultat et le niveau de trésorerie. Quels sont les
éléments susceptibles d’expliquer cela ?
5. Quels sont les éléments que pourrait apprécier un organisme de financement dans les annexes de la société
Hurel ?
Exercice 5 - IDA
L’entreprise IDA vous a recruté pour renforcer sa communication financière auprès de ses fournisseurs et de ses
investisseurs.
L’entreprise IDA est un grossiste spécialisé dans le commerce de boissons auprès d’une clientèle composée de détaillants
et de bars restaurants. L’entreprise IDA accorde généralement un délai de paiement à ses gros clients, les autres paient
comptant. Parallèlement, elle a obtenu un délai de paiement auprès de certains de ses fournisseurs, d’autres ont exigé un
paiement immédiat.
Pour exercer son activité commerciale, différents moyens matériels ont été acquis (un local et des rayonnages afin de
stocker les marchandises, des camionnettes pour livrer ses clients, etc.). Du personnel a également été embauché pour
recevoir les commandes des clients et préparer les livraisons.
Lors d’un séminaire de présentation des documents de synthèse aux fournisseurs, plusieurs questions vous sont posées.
Travail à faire :
1. Après avoir présenté le rô le de chacun des documents de synthèse, expliquez en quoi ces documents forment un
tout indissociable.
2. Citez le système de présentation des comptes annuels retenu par le PCG dont les documents de synthèse de
l’entreprise IDA se rapprochent.
3. Enoncer les finalités de la communication financière.
4. Présentez et justifiez les informations comptables qui intéressent tout particulièrement les fournisseurs.
Une réunion avec de potentiels investisseurs de l’entreprise IDA vous amène par ailleurs à aborder plusieurs points
techniques à partir des comptes annuels présentés en annexe.
Travail à faire :
A. Patrimoine et situation nette de l’entreprise
Chapitre 23 – Comptabilité – 2020/2021
1. Indiquez les composantes du patrimoine de l’entreprise IDA au 31/12/N et déterminez la « situation nette » de
l’entreprise au 31/12/N.
2. La situation nette a-t-elle augmenté ou diminué au cours de l’exercice N ?
B. Résultat
1. Quel est le résultat de l’exercice N ? Comment peut-il être obtenu ?
2. Combien rapporte chaque euro de ventes en N ? Est-il possible à partir de ce compte de résultat de faire cette
analyse par types de marchés (détaillants, bars restaurants) ou par types de boissons commercialisées ?
3. Comment mesurer la rentabilité des capitaux investis dans l’entreprise ? Quel est l’intérêt de cette mesure ?
4. Quel était le résultat de l’entreprise IDA au cours de l’exercice N-1 ?
5. Quelle a été l’affectation du résultat de l’exercice N-1 ?
C. Endettement
1. A combien s’élève l’endettement de l’entreprise au 31/12/N ? Quelles en sont les composantes ?
2. Comment peut-on apprécier le degré d’endettement d’une entreprise ? Quel est l’intérêt de cette information ?
D. Trésorerie
1. Quel est le montant de la trésorerie dont dispose l’entreprise au 31/12/N ?
2. Dans quelle proportion sa trésorerie au 31/12/N lui permet-elle de faire face à ses dettes d’exploitation (dettes de
court terme) ?
3. Sur quoi peut-elle aussi compter pour faire face à ses prochaines échéances ?
Pour accroitre le contenu de son information financière, l’entreprise IDA souhaite compléter son bilan et son compte de
résultat d’une annexe.
Il vous est précisé à ce titre qu’une seule immobilisation est dépréciée dans le bilan au 31/12/N : le matériel de transport
déprécié depuis l’année N pour un montant de 2 000 €. Aucune dépréciation n’avait été enregistrée au 31/12/N-1.
Travail à faire :
1. Elaborez le tableau des immobilisations, le tableau des amortissements et le tableau des dépréciations pour
l’exercice N.
2. Quel autre tableau peut être présent dans une annexe ?
3. Expliquez l’impact qu’auraient eu sur ces tableaux les opérations suivantes (non prises en compte dans les
documents de synthèse présentés) :
a. Cession au cours de l’exercice N de 30 000 € de matériel de transport.
b. Souscription d’un prêt de 15 000 € durant l’exercice N comptabilisé dans le compte 274, avec 400 €
d’intérêts courus sur prêts au 31/12/N.
c. Constatation d’une dépréciation nécessaire sur stock de marchandises de 200 € au 31/12/N, en faisant
l’hypothèse qu’une dépréciation de 300 € sur ces stocks avait été enregistrée au 31/12/N-1.
Bilan au 31/12/N