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FINANCE D’ENTREPRISE 2
Filière M1RG
Année 2022-2023
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Objectifs et Plan du cours
Objectifs :
Plan du Cours :
CHAPITRE I : DOCUMENTS ET CONCEPTS FONDAMENTAUX DE L’ANALYSE
FINANCIERE
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CHAPITRE I : DOCUMENTS ET CONCEPTS FONDAMENTAUX DE
L’ANALYSE FINANCIERE
I – Le Bilan
1- Généralité
Le bilan est, pour une entreprise, l’état à une date donnée de ses éléments actifs, de ses
éléments passifs et de ses capitaux propres. Il fait partie des comptes annuels.
Le bilan s’établit à partir des soldes des comptes de bilan de la balance après inventaire :
Classe 1 : comptes des capitaux ;
Classe 2 : comptes d’immobilisation ;
Classe 3 : comptes de stocks et encours
Classe 4 : comptes des tiers ;
Classe 5 : comptes financiers (ou de trésorerie)
Une comparaison est effectuée avec l’exercice précédent grâce à la création des colonnes N et
N-1.
2 – La structure globale du Bilan
Le bilan est structuré en rubriques et en postes. Les éléments qui y figurent sont
classés à l’actif et au passif selon leur destination et leur provenance.
Du point de vu financier, le bilan décrit à une date donnée la situation financière de
l’entreprise ; il est composé :
De l’ensemble des ressources ou des moyens de financements de l’entreprise, ils
constituent l’origine des fonds (le passif)
Des emplois ou des besoins de financement de l’entreprise, ils constituent
l’utilisation des fonds. (l’actif)
A tout besoin de financement correspond un moyen de financement.
On distingue essentiellement à l’actif, les emplois dont dispose l’entreprise à un
moment donné :
L’actif immobilisé Il regroupe les biens et les créances destinés à être utilisés ou à rester de
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Façon durable dans l’entreprise. Il est composé d’immobilisations Incorporelles, corporelles et financière.
L’actif circulant Il regroupe les biens et les créances liés au cycle d’exploitation et qui
n’ont pas vocation à être maintenus durablement dans l’entreprise. Il comprend essentiellement : les stocks, les
valeurs mobilières de placement, les liquidités.
Les provisions pour risque e Elles constituent un passif dont l’échéance et le montant ne sont pas fixés de
charge façon précise
Exercice N
Actif Passif Exc. N Exc.
N-1
Brut Amor /provi Net Exc. N-1
Capital souscrit non appelé Capitaux propres
Actif Immobilisé Comptes 10, 12
Classe 2 : immobilisations
Total I Total I
Actif Circulant Provision pour risque
Classe 3 : stock et charge
Classe 4 : créances Compte 15
Classe 5 : comptes financiers Total
Total II II
Charges à repartir sur Dettes
plusieurs exercices (III) Comptes 16
Prime de remboursement des Compte 4 et 5
obligations(IV) Total III
Ecart de conversion actif (V) Ecart de conversion
passif IV
TG= I+II+III+IV+V TG= I+II+III+IV+V
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Les Cycles du Bilan
II – Le compte de résultat
1- Généralité
Le compte de résultat est établi à partir des comptes généraux de gestion. Il fait parti
des comptes annuels.
Classe 6 : comptes de charges (coûts engagés par l’entreprise pour son exercice)
Classe 7 : comptes de produits (revenu généré par l’activité de l’entreprise)
Classe 8 : compte des activités exceptionnelles
Les charges et les produits sont classés par nature en trois catégories symétriques de charges
et de produits afin de faire apparaitre trois activités distinctes :
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Tableau Simplifié du Compte de Résultat
Exercice Exercice
Charges Produits
N N-1 N N-1
Charges d’exploitation Produits d’exploitation
Charges financière Produits financière
Charges exceptionnelles Produits exceptionnelle
Participation des salariés
Impôts sur le bénéfice
solde débiteur : perte
solde créditeur : bénéfice
FIN DU CHAPITRE 1
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CHAPITRE 2 : ANALYSE DE L’ACTIVITE ET DES
RESULTATS DE L’ENTREPRISE
La création de richesse est au cœur de l’existence même de l’entreprise. L’objet de ce
chapitre est de montrer au travers du compte de résultat, comment se crée la richesse en
entreprise, c’est-à-dire, comment on mesure l’activité et la profitabilité d’une entité. Le PCG
a multiplié les niveaux de résultats (exploitation, financier, courant avant impôt, exceptionnel
net) qui sont tous calculé après élaboration du compte de résultat.
1- La marge commerciale
La marge commerciale est un indicateur réservé aux seules entreprises de négoce dont
l’activité est la revente en l’état de marchandises. Elle correspond à la différence entre un
produit et son coût. Les achats de marchandises sont des charges strictement variables et la
marge commerciale est, de ce fait, assez proche de la notion de marge sur coût variable
utilisée en contrôle de gestion.
Marge Commerciale = Ventes de marchandises – Coût d’achat des marchandises vendues ±
variations des stocks de marchandise
NB : En analyse financière, pour les activités de négoce, nous utiliserons le chiffre d’affaires
pour mesurer la part de marché, mais nous retiendrons la marge commerciale comme
principal indicateur d’activité pour apprécier le niveau général des charges.
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2- La marge brute sur matières
Uniquement dégagée dans les entreprises ayant une activité industrielle, elle est de
même signification que la marge brute sur marchandise (marge commerciale), mais en
relation avec les produits fabriqués. Elle s’obtient grâce à la formule suivante :
3- La production de l’exercice
La production de l’exercice est un indicateur relevant d’une logique macroéconomique
qui mesure l’activité de l’entreprise plutôt que son efficacité commerciale.
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gardiennage, etc., conduit généralement à une diminution de ce taux. Il existe donc une
relation forte entre création de valeur ajoutée et charges de personnel.
Pour faire face à un renchérissement du facteur travail, les entreprises ont souvent
mécanisé, puis automatisé leur outil de production, c’est-à-dire qu’elles ont remplacé le
travail par le capital.
Exemple : À la RATP comme à la SNCF, la mise en place d’automates pour délivrer et contrôler les
billets des voyageurs s’est traduite par une diminution des charges de personnel au profit
d’une augmentation des dotations aux amortissements, l’objectif étant de sauvegarder le
résultat d’exploitation pour une valeur ajoutée constante.
Sur des marchés où la concurrence est forte, si une entreprise se trouve en situation
proche de l’IBE, on peut conclure que le facteur travail absorbe toute la valeur ajoutée et ne
laisse aucune ressource pour rémunérer le second facteur de production.
Exemple : Dans l’industrie du jouet, comme dans le textile, les prix ont tendance à baisser pour des
coûts de production en croissance. L’entreprise est alors victime d’un effet ciseaux avec une
augmentation des coûts et une baisse du chiffre d’affaires. La valeur ajoutée est de ce fait
fortement diminuée. Les politiques de délocalisation de production dans les LCC (Low Cost
Countries), et en particulier en Chine, sont la conséquence de cette évolution.
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La comparaison dans le temps de la valeur ajoutée et de l’EBE permet de mesurer les
contraintes qui pèsent sur l’entreprise et justifie souvent les décisions stratégiques de
délocalisation.
Le résultat courant avant impôts n’est pas plus satisfaisant. Dans l’esprit du PCG,
ce serait le résultat après prise en compte des charges financières nées de la politique de
financement. Cette affirmation n’est qu’une une vision simplifiée du coût du capital.
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Le résultat net est déterminé en comparant l’ensemble des produits et des charges. Il
tient compte de la participation des salariés et de l’impôt. Le résultat net est l’indicateur
définitif de la capacité de l’entreprise à dégager un bénéfice propre et à assurer la
rémunération des capitaux investis.
Exemple : Comment analyser le résultat d’exploitation d’une entreprise spécialisée dans la location
de voitures qui achète des véhicules neufs, les loue et les revend généralement dans les 6 mois ? La
plus ou moins-value réalisée sur la cession des véhicules est enregistrée dans le résultat exceptionnel
alors qu’il s’apparente plus à un résultat opérationnel
Le PCG a donné le mode de calcul de cet agrégat mais les journaux financiers parlent
plus souvent de cash-flows (flux de liquidités) ou de marge brute d’autofinancement (MBA)
sans pour cela indiquer de différences significatives. Il est possible de calculer la CAF soit par
une méthode soustractive, soit par une méthode additive, comme l’indique le schéma suivant :
Méthode soustractive
EBE
+ Produits encaissables en aval de l’EBE
– Charges décaissables en aval de l’EBE
= Capacité d’autofinancement
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des provisions pour litiges correspondant à des risques réels peuvent difficilement être
considérées comme non décaissables à terme.
Postes
Excédent brut d’exploitation
+ Transferts de charges d’exploitation
+ Autres produits d’exploitation
– Autres charges d’exploitation
± Quotes-parts de résultat sur opérations faites en commun
+ Produits financiers (sauf reprises)
– Charges financières (sauf dotations)
+ Produits exceptionnels (sauf opérations sur capital)
– Charges exceptionnelles (sauf opérations sur capital)
– Participation des salariés aux résultats
– Impôts sur les bénéfices
= Capacité d’autofinancement
Résultat de l’exercice
+ Dotations aux amortissements et aux provisions
– Reprises sur amortissements et provisions
+ Valeur nette comptable des éléments d’actif cédés
– Prix de cession des éléments d’actifs cédés
– Quotes-parts des subventions d’investissement virées au
résultat
= Capacité d’autofinancement
Quel que soit le secteur d’activité, le chiffre d’affaires est l’indicateur systématiquement
retenu pour donner une idée de la taille de l’entreprise et pour calculer les parts de
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marché. Par contre, nous avons vu précédemment que la marge commerciale est
l’indicateur privilégié des entreprises commerciales.
Dans les entreprises industrielles qui ont tendance à développer la sous-traitance et les
politiques d’externalisation, l’analyste devra non seulement suivre la production de
l’exercice mais également la valeur ajoutée.
Enfin, dans les entreprises de services, la valeur ajoutée est une part importante du chiffre
d’affaires car ces entités ont peu recours aux services externes en dehors des charges de
structure (assurances, loyers principalement).
V- Etude de la profitabilité
Chiffre d’affaires
Rendement apparent de la main-d’œuvre =
Charges de personnel
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Valeur ajoutée
Productivité apparente de la main-d’œuvre =
Charges de personnel
Nous pouvons naturellement faire des calculs identiques avec les équipements productifs
de l’entreprise :
Chiffre d’affaires
Rendement apparent du capital travail =
Equipement productif brut
Valeur ajoutée
Productivité apparente du capital travail =
Equipement productif brut
FIN DU CHAPITRE 2
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CHAPITRE 3 : LANALYSE DE LA STRUCTURE
FINANCIERE
Dans sa définition, le bilan mesure le patrimoine de l’entreprise. Or, la valorisation au
coût historique des biens, sans compter l’impossibilité pour les entreprises de valoriser
l’immatériel créé, éloigne la comptabilité de la réalité économique. Dans ce chapitre, nous
allons dans un premier temps présenter le bilan et les différents retraitements nécessaires en
analyse financière puis, dans une seconde partie, nous décrirons les grands axes d’analyse du
bilan.
I- Bilan et retraitements
A- Le bilan fonctionnel
Dans le bilan fonctionnel les différents postes sont rattachés aux fonctions auxquelles
ils se rapportent : financement, investissement et exploitation.
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Bilan Fonctionnel
Actifs Passif
Capitaux propres
Actif immobilisé brut Provisions pour risques
– corporel et charges
– incorporel Amortissements et Passif Circulant
– financier provisions de l’actif
Dettes financières (Fonction exploitation)
Actif circulant
d’exploitation brut
(ACE)
Dettes circulantes d’exploitation
(DCE)
Actif circulant
Hors exploitation brut
(ACHE)
Active de Trésorerie
(AT)
Passif de trésorerie
(PT)
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les valeurs mobilières de placement (VMP) reclassées en actif de trésorerie ;
Les charges et produits constatés d’avance ventilés en exploitation et hors
exploitation.
3 – Corriger les créances et les dettes pour annuler l’effet des écarts de
conversion actif et passif et prendre en compte leur valeur initiale.
NB : Traitement des écarts de conversion actif et passif : les écarts de conversion doivent
être neutralisés de façon à retrouver les valeurs d’origine des créances ou des dettes
correspondantes :
Pour un écart de conversion passif, en le supprimant, il faut augmenter la dette et/ou
diminuer la créance ;
Pour un écart de conversion actif, il convient de diminuer la dette et/ou augmenter la
créance.
Exemple : Pour le traitement des écarts de conversion actif ou passif, il n’y a que quatre cas :
à l’actif du bilan, le poste clients comprend une créance de 1 200 et un écart de conversion actif
qui lui correspond de 200. La créance réelle est de 1 400 ;
à l’actif du bilan, le poste clients comprend une créance de 1 200 et un écart de conversion passif
qui lui correspond de 400. La créance réelle est de 800 ;
au passif du bilan, le poste fournisseurs comprend une dette de 2 400 et un écart de conversion
actif qui lui correspond de 200. La dette réelle est de 2 200 ;
au passif du bilan, le poste fournisseurs comprend une dette de 2 400 et un écart de conversion
passif qui lui correspond de 400. La dette réelle est de 2 800.
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b) les grandes mases du bilan fonctionnel
Les emplois stables et l’actif circulant du bilan fonctionnel sont évalués en valeur brute.
L’actif et le passif circulant sont structurés en trois parties : exploitation, hors exploitation et
trésorerie.
Dans le bilan fonctionnel, les emplois et les ressources sont classés de la manière suivante :
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BILAN FONCTIONNEL
Actif (besoin de financement) Passif (ressources de financement)
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NB : les valeurs mobilières de placement sont considérées soit comme des éléments de la
trésorerie active soit comme des éléments de l’actif circulant hors exploitation (selon
l’optique de l’analyse).
Actif stable
brute Ressources stables
Actif circulant
Fonds de roulement net global
D’exploitation
Dettes
Actif circulant d’exploitation
hors expl.
Dettes hors
exploitation
Actif de Passif de
trésorerie trésorerie
Formules de calcul
Par le haut du bilan
FRNG = Ressources durables – Emplois stables cette méthode permet de mesurer la part
des ressources durables consacrée au financement de l’actif circulant ;
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Par le bas du bilan
FRNG = Actif Circulant – Passif Circulant
= (ACE brut + ACHE brut + TA) - (DE + DHE + TP) cette méthode permet de
calculer la part de l’actif circulant qui n’est pas financée par le passif circulant.
Selon la règle de l’équilibre financier minimum, FRNG doit être positif car il sert à
financer le BFR et en particulier le besoin en fonds de roulement d’exploitation.
Trois cas de figure peuvent se présenter quant au résultat obtenu. Le tableau ci-
dessous en fait une synthèse.
Les opérations d’activités ordinaires (achats, production, ventes…), ainsi que les
opérations hors activités ordinaires donnent naissance à des flux réels (de marchandises, de
matières, de produits finis…) ayant pour contre partie des flux monétaires. Le décalage qui
existe entre ces deux catégories de flux explique l’existence des stocks, des créances et des
dettes. En effet, ces opérations d’activités ordinaires entraînent la formation des besoins de
financement. Elles permettent aussi la constitution des moyens de financement. La
confrontation entre les besoins et les moyens permet de dégager un besoin de financement
induit par le cycle d’exploitation ou besoin en fonds de roulement.
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Besoin en fond de roulement = besoin de financement - ressources de financement
du cycle du cycle
Le besoin en fonds de roulement résulte des décalages subis par l’entreprise (stocks et
créances) ou imposés par l’entreprise à ses fournisseurs (dettes). Ils sont donc la conséquence
des forces du marché qui provoquent trois situations :
les décalages défavorables à l’entreprise (stocks + créances) sont compensés par
des dettes équivalentes, le BFR est nul (cas des grossistes) ;
les décalages défavorables à l’entreprise sont supérieurs aux dettes, cette masse traduit un
BFR (cas de l’industrie en général) ;
les dettes sont supérieures à l’actif circulant et l’entreprise dispose d’un BFR négatif,
c’est-à dire d’une RFR (cas de la grande distribution et des cinémas).
Par ailleurs, il important de savoir que le BFRNG est constituée du besoin en fonds de
roulement d’exploitation (BFRE) et du besoin en fonds de roulement hors exploitation
(BFRHE).
Le besoin en fonds de roulement d’exploitation BFRE représente la composante la plus
importante du BFRNG. Car il est supposé être directement lié au chiffre d’affaires de
l’entreprise. C’est donc une variable de gestion primordiale. Il est parfois appelé besoin de
financement du cycle d’exploitation. Il dépend à la fois des caractéristiques du cycle de
production et des relations commerciales avec les clients et les fournisseurs.
Le besoin en fonds de roulement hors exploitation BFRHE quant à lui est constitué des
éléments peu liés à l’exploitation de l’entreprise. C’est le cas par exemple du compte
« Débiteurs divers » en actif.
Pour le calcul du BFRNG, on distingue d’un côté les emplois cycliques (c'est-à-dire les
stocks et crédits clients) et de l’autre côté les ressources cycliques (c'est-à-dire les dettes
fournisseurs). Le calcul est possible grâce aux formules suivantes :
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De part l’importance des ressources de financement que ces deux composantes
mobilisent, le BFRNG a une influence directe sur les performances et la structure financière
de l’entreprise. Sa détermination peut donner lieu à trois cas de figure. Le tableau suivant en
fait une synthèse.
Signe du TN Interprétations
L’entreprise dispose d’une marge de sécurité pour faire face aux éventuels
T >0 (positif)
imprévus.
L’équilibre financier est réalisé ; donc les ressources sont égales aux emplois,
T =0 (nul)
ce qui n’est généralement pas possible dans la réalité.
Les besoins sont supérieurs aux ressources. L’équilibre financier n’est pas
T <0 (négatif) donc réalisé ; ce qui entraîne le recours aux dettes à court terme (facilité de
caisse, billet de trésorerie, découvert bancaire).
FIN DU CHAPITRE 3
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Chapitre 4, 5 et 6 encours …
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