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Les Finances de La Turquie, Charles Morawitz
Les Finances de La Turquie, Charles Morawitz
http://hdl.handle.net/2027/hvd.32044009962937
HARVARD
COLLEGE
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LES FINANCES
DE LA TURQUIE
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CHARLES MOHAWITZ
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PARIS
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LES FINANCES
DE LA TURQUIE
LES FINANCES
DE LA TURQUIE
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CHARLES MORAWITZ
PARIS
(ïl'ILLAUMIN ET C"
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RI r. me H ELI El', IV
1902
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AVANT-PROPOS
efforts qu'il nous a fallu déployer pour les obtenir. Celui qui a
apporté une pierre du sommet du mont Ararat l'estime à l'égal
d'un diamant. » L'auteur n'a pas l'illusion de croire que la pierre
mise au jour par ses recherches est une pierre précieuse : il
souhaite seulement qu'on ne la trouve pas trop lourde.
.
LES FINANCES DE LA TURQUIE
PREMIERE PARTIE
REVUE HISTORIQUE
AVANT 1854
(1) Les Timars rapportaient jusqu'à 20 000 aspres de revenu ;lcs Ziamels étaient,
les domaines dont le revenu excédait ce chiffre ; 3 aspres formaient un para ;
dont 10 faisaient une piastre; la piastre primitive valant 5 francs, 20 000 aspres
représentaient par conséquent environ X00 francs.
AVANT 1854. 3
la
(1) Qu'il suffise ici, pour donner une idée de la valeur de certains de ces pré
sents, de relater (suivant Ilammer) que l'ambassadeur du prince indien de
Gudschurat, demandant à Soliman sa protection contre les Portugais, appuyait
sa requête d'une foule de présents, parmi lesquels une ceinture estimée à
cil) crore, ce qui représentait (la crore valant 10 000 ducats) six millions de
ducats. Le ducat ou la zcchinc turque (de 10 1/1 karals) valait environ 10 francs ;
il existait toutefois à cette époque des ducats ou /.échines hollandais et véni
tiens valant environ 12 francs et des zcchines égyptiennes d'une valeur île
i> francs seulement. De là les différences dans les transpositions que les histo
riens ont faites, en argent français, des ducats et zcchines.
AVANT 1854. 5
d'argent (2).
(1) L'homicide y est coté 3000 aspres, un d'il crevé I joo, une blessure à la tête
30, etc.
AVANT 1854. 7
vanie, aussi bien que les peuples nomades des bords de la Mer
Noire, étaient d'expédier chaque année à Constanti-
contraints
nople des sommes considérables et aussi des présents obligatoires
dont la valeur dépassait souvent celles des premières. Même Leurs
Majestés du Saint Empire, Ferdinand I et Maximilien H, ne furent
point épargnées et l'Autriche considéra déjà comme un succès
d'avoir réussi à remplacer dans ses traités avec Soliman le Grand
e mol de tribut par l'expression moins pénible, de « présent
honorifique ».
Cet accroissement rapide des recettes du Trésor public otto
man s'expliquait enfin par les confiscations de plus en plus
fcéquentes, et par certaines pratiques financières d'une correction
douteuse, comme l'altération des monnaies, conséquence d'un
usage en vertu duquel chaque souverain décrétait à son avènement
le retrait complet des monnaies en cours qu'il fallait échanger à
raison de douze pour dix pièces seulement de l'émission nouvelle
dont le titre même était inférieur à celui de la précédente.
En regard de ces ressources — irrégulières parfois, comme on
vient de le voir — figuraient aussi certaines dépenses qu'il serait
autant elles sont détaillées pour les deux siècles suivants, grâceaux
n LES FINANCER DE LA TUDQUIE.
1) Soliman [\c Grand) est désigné par quelques historiens sous le nom de.
Soliman I, par d'autres sous celui dcjSoliman 11. Ce désaccord provient du fait
que les premiers reconnaissent aussi comme Sultan un autre Soliman, tils cK'
liajazel I, qui avait lutté pour le trône contre ses frères et n'avait réussi ù
èlre reconnu que clans la Turquie d'Europe (I {03-1 110).
AVANT 1854. il
de ses provinces européennes et, avec elles, une bonne part tlc
ses ressources financières.
Hussein, le dernier homme remarquable de la famille desKôprili,
opéra des réformes générales dans les finances. Les provinces
durement éprouvées par la guerre furent exonérées des trop
lourdes taxes extraordinaires ; par contre, il soumit à un contrôle
suppose Thornton (3), Eton n'ait compris les revenus des vakoufs
(fondations pieuses) dans ceux de l'Etat.
Sélim III (1789-1807) entreprit une série de réformes, notam
ment la réorganisation de l'armée. Afin de se procurer les sommes
nécessaires au trésor de guerre qui allait être créé, il décida que
les fiefs (4), ainsi que les baux à vie de la dime (Malinkiané) et les
revenus de la douane cédés à bail à une sorte de Société par
actions seraient successivement retirés leurs détenteurs respec
à
Londres qui avait fait une avance sur ces bons, l'émission ne
■levait pas dépasser 60 millions; mais l'année suivante on évaluait
160 millions montant des bons émis. Cetle circonstance,
le
déjà
à
'lué
à
2
18 LES FINANCES DE LA TURQUIE.
foi à :
p.
;'i
-2
remboursables dans dix ans et surtout les Serghis, titres
p.
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(i
p.
à
à
Palais les Ministères délivrent aux fournisseurs et aux por
lo
et
la
teurs de se
la
A
les 1855,
à
coure
Medjid croit nécessaire, pour calmer les inquiétudes des créan
ciers, de réduire sa liste civile et de promulguer une loi prescri
vant l'établissement régulier de budgets et instituant une com
mission spéciale chargée de les examiner.
Le février 185(i, lut solennellement donné lecture
la
1S
il
à
Sublime Porte, en présence de tous les ministres, des hauts fonc
tionnaires, des patriarches, du grand rabbin et des membres les
plus considérables des communautés religieuses, du fameux Rcs-
impérial connu sous nom de Hatti-Ilumayoun ».
le
erit
«
;
presque chaque terme des vingt-quatre articles du rescrit annon
çait une modification profonde du système politique. On croirait
lire uneDéclaration ottomane des droits de l'homme et du citoyen.
Certains passages du Hatli-Humayoun intéressent les financiers,
les gens d'affaires et les ingénieurs
encore plus (pie les hommes
d'Etat. Ils paraissent ouvrir un horizon immense l'Europe indus
à
trielle proclamation
y
;
»
;
le
«
fEurope.... •>
programme,
(•onslantinople, ouverte et en quelque sorte révélée au monde
22 LES FINANCES DE LA TURQUIE.
1) Par tanzimal (mot arabe signifiant ordre) on désigne l'ensemble des loi*
organiques, décrétées par Alnlul Medjid et, en général, la réorganisation, les
reformes administratives.
L'ÙRE DES EMPRUNTS A JET CONTINU. 23
Cet édit est suivi le 26 août d'un deuxième hall dont voici les
termes : « Quoique les finances, comme tout le monde sail.
forment une question vitale, digne de la plus haute attention, la
réalisation d'une économie véritable n'adepuis
pas été tentée
quelque temps par suite de nombreux événements extraordinaires,
en sorte que les plus importantes améliorations restèrent inexé
cutées, parce que le trésor n'élait pas à même d'en supporter les
charges ; par contre, bien des dépenses inutiles el des prodigalités
en cadeaux, en pensions gracieuses, etc., prirent la place des
susdites charges.
« Los employés d'Étal menant un train au-dessus de leurs
moyens contribuent également, pour leur part, au préjudice de
l'Ktat. Cependant, Notre plus vif désir étant d'accroître l'éclat et
la prospérité de Notre règne, la sécurité et le bien-être des popu
lations dont Dieu Nous a confié la charge, et, en donnant un nouvel
essor au commerce el l'agriculture, d'augmenter la richesse el
à
étrangers ainsi qu'à tous les corps de métier de Notre Empire, les
avisant qu'aucun paiement n'aura lieu pour les objets fournis à
Nuire palais ou à ceux des sultanes ou pour l'argent prêté aux
personnes de Notre palais à partir du moment de la nomination du
ministre de la guerre, chargé de l'exécution de Notre ordonnance.
« que Nous avons fermement résolu d'exercer person
De même
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à millions de nominales, dont mil
3
C
lions sont prises ferme |u0; 111.">800 ont encore pu être
p.
S.">
C
à
£
furent à
placées que plus lard à 70 et les 975700 restantes
à
60 seulement.
Une fois délivrés de terrifiante contrainte que leur avait im
la
dépenses,
des appointements des fonctionnaires civils et militaires.
Le crédit de l'empire est t|c nouveau ébranlé; les finances vont
dérive, et Porte s'engage plus avant dans voie des
la
la
la
à
la
le
à
LÈHE DES EMPRUNTS A JET CONTINT. 27
que la pensée de toute action ne lui est pas étrangère; son cerveau
travaille puisqu'il se rend compte qu'il esl doux de ne rien faire.
Le « khef », lui, c'est l'oubli complet de toute chose, l'étiolement
de lame dans le corps, l'absence de tout désir. C'est la béatitude
dans la paresse, la résignation dans la déchéance. Le khef est un
.état d'indifférence produit par le fatalisme ; il est l'absence de
tout mouvement. Que la science et le progrès modifient partout
ailleurs les conditions de la vie sociale, qu'importe! Pourquoi des
changements puisque toul esl pour le mieux dans le meilleur des
mondes?
A cette cause psychologique de répugnance pour toute inno
vation vient se joindre, en Turquie, pour ce qui concerne spé
cialement les réformes administratives, une raison d'ordre maté
L'ERE DES EMPRt'NÎS A JET CONTINU. -9
l;i
dont s'entoure l'administration et à établir véritable situation
financière de l'Empire.
Elle constate un chiffre approximatif de 350 millions de francs
de dettes flottantes parmi lesquelles 65 millions de Ilazné Tavilis
85
marine et de
la
la
de
piastre, de
la
à
propriété
à
tent
à
même question
singulièrement compliquée de vente des terres Vakouf ».
la
«
36 LES FINANCES DE LA TURQUIE.
permet
on en retiré pour 998 millions de piastres (230 000 000 francs);
a
£ 450 000 de paie arriérée due à l'armée ont été payées au moyen
de taxes recouvrées.
« Ainsi, les engagements de l'Empire turc ont été réduits de
1),
mane fut créée par un groupe anglo-français de premier ordre
même qui, presque simultanément, pendant son trajet do Paris
le
la
à
a
à
C'était moins une création toute nouvelle que transformation,
la
sur des bases privilège exclusif d'émettre
très élargies, avec
le
des billets au porteur, d'une Banque ottomane existant déjà
depuis 185(i, banque établie Londres au capital de 500000 et
à
C
qui avait créé plusieurssuccursales en Turquie. Le capital de
la
nouvelle Banque impériale ottomane fut fixé Ltq. 700 000, moi
2
à
tié versée (2).
.'i0o francs sont prises 360 francs; les 100000 restantes n'ont été
à
de
f>
la
1874 10
4
à
'I) Noua partons plus en détail de cet emprunt (lots turcs) dans un article
spécial.
44 LES FINANCES DE LA TURQUIE.
argent effectif !
temps négociée.
Le décret annonçait qu'une annuité de Ltq. 1350000 serait
affectée à partir du 1/13 janvier service des obligations de
1880 au
la Dette publique extérieure et intérieure, que le Gouvernement
l'origine.
quie. Il n'y a rien dont les financiers grecs et arméniens, qui con
tinuellement rôdent autour du Malié, ne sachent tirer parti pour
battre monnaie. Quelques exemples donneront une idée de leur
fertilité d'esprit.
La Turquiefait une guerre malheureuse ; elle a dû prendre
a
s'appliquent pas.
Au point de vue de l'administration financière, la capitale est
entièrement indépendante des provinces ; il en est de même pour
les provinces entre elles qui, sous ce rapport, sont absolument
détachées et isolées l'une de l'autre.
Chaque province dresse son budget particulier (budget provin
cial) qu'elle administre elle-même. Le ministre des finances en
reçoit le relevé chaque année, au début de chaque nouvel exer
cice, ce qui permet au pouvoir central d'évaluer le chiffre des
ressources de chaque province, celui de ses besoins et, par con
séquent, la somme d'excédents dont pourra disposer le ministère
des finances. En théorie, c'est parfait. Mais, dans la pratique, en
LES FINANCES DÉPENDANT DU MAL1É. 67
SES.
TOTAUX. CRÉDlTS
RÉDUCTIONS.
ALLOUÉS
- pour
ti- TRAI- DÉ l'année
2EPENSES. TOTAL.
— nts. TI-MENTS. PENSES. 1313.
.=
î) 459 306 6 459 306 H • 6 459 306
Part i 903 2 924 051 5 296 954 80 855 726 401 4 489 698
352 798 653170 7 227 99 734 546 209
300 380 822 552 122 5 802 s ; 1 13 462177
252 478 623 1 192 875 • 178 931 1 013 944
827 4 136 294 7 695 121 93 884 1 089 209 6 512 028
Minist
268 233 054 989 322 34 958
Grand' 161 „ 4161
Genda.; 394 308 13 702 46
228 4 588 221 816 088
j 522 3 944 10 466 592
218 172 391 422 609 15 4661
i MinistV
596 36 462 192 058 1 5 4691
Postes' 889 39 499 206 388 3 9731
S0I 50 640 461 4411 7 5961
J
Po1ice
210 120 9 360 196 873
18) 3 826 013
Affaire, 50 000 50 0001 7
J 500|
1 Commr :;,.: 1835 39 202 2751
230 394 668
041] j 34 559
Intérêt- '"- 55 894 301 286 1 8 3841
Recel* 681 37 705 86 386 5 656
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18 4 29 411
1ivi es turques.
1 81912 livi
_L.» 1
LES FINANCES DÉPENDANT DU MALIÉ. 69
1urque a introduit, en 1S34, ainsi que nous l'avons mentionne dans l'avant-
Iiropos, un autre système chronologique qui doit son origine à ce fait que le
ministère des 1inances trouva avantageux d'appliquer dans certains cas le calen-
>lrier grec. En e1Tet, l'année arabe n'a que 355 jours, tandis que l'emploi du
calendrier julien permet au ministère des fmances la fixation de l'année, pour
les appointements, à 3C5 jours, soit 10 jours de plus par an. De cette manière
on a déjà jusqu'ici, c'est-à-dire depuis 68 ans, gagne environ deux ans, et, à
1lieure qu'il est, l'année financière porte le mi1tésime 1317 et l'année arabe 1319.
Le* fêtes religieuses sont fixées d'après le calendrier arabe. Les rescrits,
rades, etc., portent le plus souvent les deux miltésimes.
1 Cotte somme comprend, en dehors du traitement des fonctionnaires civils
de Constantinople, la solde des officiers et soldats dans le rayon de la capitale,
les apanages des princes et princesses, ainsi que la retenue de 5 p. 100 des
appointements à verser mensue11ement aux caisses de pensions militaires et
civiles.
/0 LES FINANCES DE LA TURQUIE.
des moyens qui sont faciles à deviner, soit pour attendre les
décrets qui sont publiés de temps à autre et d'après lesquels
l'impôt immobilier peut être payé partie en espèces, partie en
sourels.
Bien que, dans les cercles financiers de Constanlinople, on n'ait
attribué qu'une valeur relative au budget reproduit ci-dessus, il
nous permettra de procéder avec quelque ordre à l'étude des
revenus et des charges de l'Empire.
En examinant successivement tous les articles de ce budget
dans lequel — première impression peu favorable — aucune sépa
ration n'est faite entre les recettes ou dépenses ordinaires et
extraordinaires, nous ne parlerons toutefois pas des différents
revenus dont le Conseil de la Dette la gestion (sel,
publique a
Les taxes sont les mêmes que celles qu'on vient d'indiquer dans
l'article précédent pour la propriété foncière à Constantinople.
ne possèdent pas entre leurs mains des pièces officiel1es constatant que l'impot
foncier de leurs terres a été payé, tout diirérend surgi par rapport à ces terres
ne sera pas jugé par les tribunaux; et le ministère de l'Evkaf
(fondutions pieuses)
ainsi que l'administration des archives de 1'Étal ne donneront pas suite aux
demandes des intéressés, s'ils s'adressent a ces départements.
74 LES FINANCES DE LA TOBQUIE.
(1) 11 est amusant de voir la facilite d'interprétation des jupes du Chéri pour
tourner les difficultés; la loi qui exclut les étrangers du droit de propriété ne
se servant que du masculin, plusieurs l'clwas ont accordé le droit de possession
aux femmes étrangères.
IMPOTS DIRECTS, DIMES ET TAXES. 7»
(!• l'ar
déciaion impériale du 16 février U0H (1H9T, une réduction de 1 p. 100
a été accordé aux fonctionnaires des chemin» de fer, de la llanque ottomane,
de la régie de* tabac» et de l'administration de la Dette publique.
7G LES FINANCES DE LA TURQUIE.
puis fixé piastres, fut élevé 30 piastres sous Mahmoud II. A la suite de
1
à
à
i
la charte de Gulhané, avait été décidé que, pour arracher les rayas la bruta
il
lité des collecteurs, cel impôt, fixé 000 piastres par groupe de 180 personnes,
5
à
serait versé par les communautés municipales, la répartition entre les contri
buables, selon leur situation matérielle, devant s'effectuer par les chefs spiri
tuels de chaque religion. L'augmentation de l'impôt au chiffre actuel
000 piastres or par groupe de 135 individus) été décrétée en 1884.
(5
a
IMPOTS DIRECTS, DIMES ET TAXES. 77
piquent d'être les plus civilisés ont connu le môme régime, il n'y a
pas bien longtemps encore. Mais, en outre, le sujet turc ne peut
obtenir la délivrance ou le visa de son passeport s'il ne produit à
l'autorité un document (teskéré) établissant qu'il a payé au fisc
toutes ses contributions échues, et la délivrance de celte feuille
de papier devient à son tour, comme on vient de le voir, une
source de recettes.
Dîmes.
liecetle : 4 100 000 livres turques.
(1900-1901).
L'impôt des dîmes (Uchur), perçu sur les produits de la terre et
l'impôt foncier (Verghi) dont nous avons parlé plus haut ont
causé bien des troubles et des souffrances. L'impôt des dîmes
n'est d'ailleurs plus, comme l'indique son nom, un impôt d'un
dixième; peu à peu, et à différents titres, celle proportion a été
augmentée. Elle s'élève actuellement à environ 12 p. 100 (1) dont :
(1) Constatons
le fait curieux que la Chambre ottomane de commerce de
ConsLantînople a cru devoir recommander récemment l'impression de la loi sur
les dîmes comme un des moyens aptes à favoriser l'agriculture. En effet, le plus
souvent l'agriculteur ignore absolument l'importance de la part de la récolte
qu'il doit au fermier de la dime. Le clulfrc indiqué plus haut n'est d'ailleurs pas
applicable dans l'Empire entier. Dans les vilayels de Mossoul, de Bagdad, dans
le sandjdk de Zor, les dîmes se paient en partie par unité de mesure de terrain
et à des taux différents, selon qu'il s'agit tic terres arrosées seulement par ia
pluie, de terrains bas, rendus fertiles par les eaux de la crue des rivières. île
terres arrosées au moyen de machines ou par les canaux qui, en Mésopotamie,
existent encore depuis le temps des Babyloniens et dont une partie a été réparée
par l'État et surtout par la liste civile.
(2) A la suite de la charte de Gulhané, la perception affermée jusque-là lut
confiée à des receveurs généraux; au commencement de 1812, le Gouvernement
eut de nouveau recours pour la perception des dîmes au système du fermage.
IMPOTS DIRECTS, DIMES ET TAXES. 79
la vente a lieu pour un an (sauf pour les olives dont le produit est
vendu pour deux années) et elle ne peut être faite qu'à des
sujets turcs.
Ces licitations ne sont parfois que pures formalités. Il est trop
facile aux spéculateurs d'en paralyser, à leur profit, l'efficaciLé :
les intéressés savent, par des moyens appropriés, empêcher une
surenchère gênante en faisant suivre ce simulacre de vente
publique par une répartition en comité intime.
La dîme de chaque province ayant ainsi été acquise par un seul
acheteur ou par un syndicat d'adjudicataires, ceux-ci revendent la
dime de chaque arrondissement (sandjak) à d'autres spéculateurs
qui, à leur tour, cèdent leurs lots à toute une série de sous-traitants.
Or, chacun voulant couvrir ses frais d'abord et réaliser en outre le
plus de bénéfices possible, on peut imaginer quelle différence
il en résulte entre le montant de la dîme perçu effectivement sur
les contribuables et celui qui parvient jusqu'au Trésor.
Si les fermiers se sont trompés dans leurs calculs, c'est aux
dépens du cultivateur qu'ils chercheront à se rattraper. Celui-ci,
presque toujours endetté, attend avec impatience le moment do
vendre sa récolle ; mais quand il a coupé son blé, il est obligé,
avant de le battre, de se morfondre
parfois de longues semaines
jusqu'à ce qu'il ait plu au dîmicr de venir prélever la part qui lui
revient. Le dîmier, qui est genéralement marchand de grains, pro
fite de cette situation pour forcer le paysan, menacé de voir sa
récolte pourrir en plein champ, à lui céder a bas prix la part
de récolte qui lui reste et sait s'assurer l'appui des fonctionnaires
et surtout des mouktars (préposés de villages) contre les plaintes
des mécontents.
Taxes diverses
Recette : 248 105 livres turques.
Dans ces deux chapitres, que l'on réunit ici, bien qu'ils figu
rent sous deux titres différents au budget des recettes (I et III),
sont compris les droits de pêche en tant qu'ils ne sont pas cédés
à l'administration les droits de pâturage,
de la Dette publique,
les taxes pour la pêche des éponges (autrefois 8000 livres, somme
réduite depuis la cession de l'île de Crète), la taxe des caïques
(Ltq. 3000), des cafés (Ltq. l'impôt sur le mariage, les
42 000),
taxes sur divers produits forestiers :en tout, près de 250000 livres.
Le reste représente la moitié revenant à l'Etat sur certaines taxes
prélevées par les municipalités de Constantinople et des villes
de province: droits de pesage, d'abatage, de péage, taxe de quais,
taxes sur les contrats de location, droits sur les permis de vente
du bétail, etc.
Il
Douanes.
Recette : 2 000 000 livres turques (1).
il
provenance de
le
marché turc les droits sont payer sur ce prix convenu après déduction de
à
;
IMPORTATION. HNPOHTATION.
Sur les i 000 actions attribuées à M. de Zogheb, 2 000 avaient été cédées par
(1)
lui l'Impérial Tobacco Corporation of Persia. La concession accordée par
à
cette Société étant devenue illusoire, ces 2 000 actions furent annulées et rem
placées par 2 000 autres, ce qui maintint le capital au même chilTre.
CONTRIBUTIONS INDIRECTES ET PRODUITS DIVERS. 89
(I) La plupart des articles inscrits sous ce titre au budget de? recettes seront
étudiés plus loin, dans la partie de ce travail qui concerne les dépenses, et ou
ils figurent également. On n'examinera ici que ceux qui n'ont pas leur contre
partie à la colonne des dépenses.
RECETTES ADMINISTRATIVES. 93
TRIBUTS DIVERS.
l'indépendance de l'Egypte.
La Turquie s'estimerait certainement heureuse et serait peut
7
y» LES FINANCES DE LA TURQUE.
que Samos, une des principales îles de la mer Egée, fut constituée
en principauté vassale. La Porte nomme le prince de nationalité
grecque) et prélève un tribut de 300000 piastres, représentant à
peu près 10 p. 100 des recettes de l'île, soit environ 6 piastres
par habitant.
DEPENSES
(1) Guillaume II, comme ses deux prédécesseurs sur le tronc créé en 1871, ne
touche rien en sa qualité d'empereur d'Allemagne : c'est au roi de Prusse que la
liste civile est accordée.
100 LES FINANCES DE LA TURQUIE.
près de 1 200.
Au-dessus des Kadines, au-dessus même des quatre épouses-
sultanes, traitées sur un pied de parfaite égalité, est placée la
Sultane-Validé « reflet féminin du Sultan », qui règne, puissante
et vénérée, en maîtresse souveraine sur le Harem. Sa tâche est
difficile. Reresto-Hanoum, la Sultane-Validé actuelle, qui éleva
Abdul-Hamid depuis la mort de sa mère (1), s'en acquitte à mer
veille. Elle a la réputation de diriger le Harem avec infiniment de
tact et d'adresse.
L'aîné des membres de la famille impériale et, par suite, l'hé
ritier présomptif du trône, est le frère du Sultan, le prince Rechad,
âgé de
cinquante-huit ans. En dehors de Rechad-Effendi, le
Sultan a encore trois frères, les princes KemalediIin, Vahdeddin
et Suleïman, et trois sœurs, les princesses Djémilé, Sénieh et
Midié. Il est le père de dont le prince Selim-
treize enfants,
Effendi est l'aîné. Ses autres fils sont : Ahmed-Effendi, Abdul-
Kadir-Etfendi, Burhadeddin-Effendi et Abdur-Rahim-Effendi, le
plus jeune, âgé de sept ans. Ses filles sont : les princesses Zekkié,
N'aïmé, Naïlé, Aïché et quatre fillettes en bas âge.
Dette consolidée.
Dépense: 5 064888 livres turques.
semcnt. En 1855 eut lieu l'émission à 102 5/8 p. 100 de £ 5 000 000 à
4 p. 100, garanties — quant aux intérêts — par la France et
£7890780 — 1/2
— 1S94
3
retenue de Ltq. 11 50o que la Société est autorisée à faire sur les
droits d'entrée payer pour les lumbéki étrangers introduits
à à
Dette flottante.
Vacoufs.
Dépense : 55 250 livres turques.
8
114 LES FINANCES DE LA TURQUIE.
l'intérêt de la défense nationale. C'est ainsi que les objets les plus
divers, tels que : oratoires, hospices, hôtelleries pour les pauvres,
bibliothèques et bainspublics, revenus constitués au profit des
différents ordres de derviches, ou pour l'entretien des forteresses
et fortifications, ponts, fontaines, citernes, des arbres mêmes
peuvent être protégés à perpétuité par leur caractère de vacouf.
Ces vacoufs sont soumis, tant dans leur constitution que dans
leur administration, aux mêmes principes que les vacoufs des
mosquées.
//. Vacoufs coulumiers.
— Ces vacoufs reposent sur un usage
fort ancien. Des mosquées, voulant étendre leurs propriétés,
employaient leurs épargnes à de nouvelles acquisitions, faites dans
les conditions suivantes. Elles ne payaient que la moitié de la
valeur et laissaient au vendeur, au cédant plutôt, appelé mulessa-
rif, la jouissance de l'immeuble pour un temps déterminé, moyen
nant un droit d'entrée, idjaréi mouadjelé, et une redevance on
rente annuelle, idjaréi muedjelé.
Ces contrats, qui revêtaient l'apparence d'une donation à l;»
mosquée et n'étaient, en réalité, que des transactions plus ou moins
intéressées, stipulaient que la mosquée devait supporter les frais
de réparation et d'entretien des immeubles, bien qu'elle n'en fût.
jusqu'à l'expiration du délai convenu, que la nue propriétaire.
Cette clause devint une source de conflits et les litiges fréquents
provoqués par la négligence des mutcvelis ou par la mauvaise
foi des détenteurs donnèrent lieu, il y a plus de deux siècles, à la
promulgation de nouvelles lois réglementant ces vacoufs.
Le prix d'acquisition, une avance
fonds perdus, fut réduit au
à
Caravane sacrée.
Dépense: 48 120 livres turques.
447 malades sur les 450 (300 hommes et 150 femmes) qui peuvent
y être reçus, on est on train d'y construire une nouvelle section
contenant 100 lits, et les plans d'un nouvel asile pour 800
malades, plans dont le devis s'élève à 72 000 livres, ont récemment
été terminés.
Le budget de l'asile est d'environ livres par an, sur
12 000
prunter une somme de Ltq. 300 000 sur les 600 000 dont elle dispo
sait. Peu à peu, le reste de cet actif a pris le même chemin et, à
l'heure qu'il est, la caisse est créancière du Malié pour tout le mon
tant de sa réserve.
Le paiement des pensions civiles, dont près de 20 p. 100 sont
absorbés par les retraités de Constanlinople, a lieu d'une façon
bien plus régulière que celui des pensions militaires; on peut
compter que les pensions se paienl pour huit ou neuf mois par an.
Il existe des pensions d'invalidité, de retraite et des pensions
après décès.
a. Pension d'invalidité. En cas d'invalidité complète, le fonc
tionnaire reçoit la moitié de son dernier traitement ; en cas
d'invalidité partielle, il touche le quart du dernier traitement si la
durée de service est inférieure, et le tiers si elle est supérieure ;ï
dix ans.
6. Pension de Après trente ans de service il est
retraite.
accordé à tout employé retraité une pension équivalente à la
moitié de la moyenne des émoluments touchés dans les dix der
nières années de service. Pour chaque année
de service au delà
de trente ans, la pension est augmentée de 1 p. 100 de la
moyenne des émoluments touchés pendant les trente ans de
service. Après quarante-cinq ans de service la pension de retraite
est fixée à 75 p. 100 de la moyenne des émoluments touchés
dans les dix dernières années de service.
ALLOCATIONS PIEUSES ET DIVERSES. 123
Quant
à
campagnes et salines.
Pour augmenter les ressources de certaines œuvres pieuses, les
Sultans leur avaient assigné les revenus de certaines terres ou
salines sans que ce transfert eût caractère vacouf
la
charge
le
Restitutions
Dépense : 5000 livres turques.
tefois cette somme de 5000 livres que restitue l'Etat, n'a pas été
entièrement encaissée par lui ; car plusieurs de ces propriétes
domaniales dont les impôts sont affectés aux mosquées furent
transformées en fiets, apanages ou seigneuries (timars, ziamets
au profit de soldats et d'officiers, et, dès lors, furent exemples
d'impôts. L'État doit donc se substituer à ces militaires et payer
DÉPARTEMENTS MILITAIRES.
Guerre.
Recette : 307 507 livres turques.
Dépense : 4 489 698 livres turques, dont 2 292 048 pour traitements.
(lj Ainsi s'exprime Mollkc dans une de ses intéressantes lettres sur la Turquie
126 LES FINANCES DE LA TUIIQI.IE.
Officiers 19 000
Infanterie de nizam 22 i 000 fusils.
— de redif. 280 0Û0 —
— de ilaveh (y compris 1e
666 000 —
mustafiz:
Cavalerie de nizam et de rédif 25000 sabres.
Artil1erie de campagne 2S000 hommes, 1530 canons.
— de forteresse 29 000 —
Génie 10 000 —
Cavalcriede Hamidiehdukourdistan. 32 000 sabres.
— de Tripolitaine 3 000 —
Infanterie de mi1ice de Tripo1itaine. 10000 hommes.
Mi1ice du Liban 3 000 —
36 muchirs (maréchaux).
88 fériks (généraux de division).
201 livas (généraux de brigade).
332 mir alai (colonels),
il 1 kaimakams (lieutenants-colonels).
1070 bimliachis commandants de bataillon).
1151 kolaghazis (commandants en second).
438 1 juzbachis (capitaines).
3207 mulazim evel (premiers lieutenants ).
-iOIR — sani (sous-lieutenants).
Kn outre, environ 3 000 non combattants (médecins, officiers d'approvisionne
ment).
Toutefois les chiffres pour les grades supérieurs varient selon les
fonctions; il est des maréchaux qui touchent jusqu'à 15 000 pias
tres par mois, et les nombreux aides de camp logeant à Yildiz re
çoivent aussi pour la plupart des suppléments de solde.
Depuis quelques années, les appointements des maréchaux,
et officiers jusqu'au grade de sous-lieutenant inclusivement su
DÉPARTEMENTS MILITAIRES. 129
Marine.
Recette : 149 809 livres turques.
Dépense : 546 209 livres turques, dont 293 145 pour traitements.
rique qui n'a été qu'un moyen détourné pour aplanir les difficultés
causées par les réclamations des États-Unis concernant l'indem
nité due aux citoyens de l'Union pour dommages éprouvés par
eux lors des derniers désordres survenus en Arménie et à Cons
tantinople.
Les ports de guerre de Constantinople, de Gomlek dans la mer
de Marmara, d'Ismid et Sinope, dans la Mer Noire, ont leur
DÉPARTEMENTS MILITAIRES. 133
avec les sacrifices d'argent qui ont été faits, et l'activité — appa
rente — qui y était déployée ; plusieurs bâtiments en construc
tion depuis huit à dix ans ne peuvent arriver à être terminés. La
fabrique d'armes, bien que ses installations, très coûteuses, soient
parfaitement bien aménagées, ne rend aucun service.
Le contingent annuel des recrues de la marine est de deux
mille trois mille; le recrutement se fait par le ministère de la
à
admis dans la marine même aux postes les plus élevés; citons
spécialement lord Hobart-Pacha qui, pendant la guerre russo-
turque de 1877, était commandant de la tlolte turque dans la Mer
Noire. Aujourd'hui un marin allemand distingué, Kalan von
Hofe-Pacha, occupe au ministère de la marine le poste de vice-
amiral.
La liste du personnel de la marine indique 18 535 hommes y
compris les officiers et les élèves de l'école de Halki.
Artillerie.
Recette : 71 325 livres turques.
Dépense : 462 177 livres turques , dont 165498 pour traitements.
Gendarmerie
Recette : 4 152 livres turques, provenant des amendes pour contraventions.
(t) Une loi de 1S67 créait un service de la sûreté pour la capitale et les pro
vinces. Les agents étaient appelés lefliehs (surveillants); on changea bienUH
ce nom en celui de Police qu'ils ont conservé depuis.
DÉPARTEMENTS MILITAIRES. 137
doivent être recrutés parmi les chrétiens (1); mais la solde étant
petite et irrégulièrement payée, les cas de non-musulmans s'offrant
pour ce service sont très rares.
DÉPARTEMENTS CIVILS
Grand vizirat.
Dépense : 212 202 livres turques (1) (traitements).
Conseil d'État.
Dépense : 247 162 livres turques.
Ministère de l'intérieur.
Sénat.
Cheik-ul-Islamat.
Recette : 43 008 livres turques.
Dépense : 221 816 livres turques, dont 217228 pour traitements.
plus éclairés, devint le chef des juristes officiels et, comme il jouis
sait, grâce à sa connaissance profonde des textes sacrés, d'une
considération universelle, son influence dans l'État devait pro
gressivement s'accroître.
II y eut un temps où, grâce leur influence sur les masses et à
à
(1! Les fetwas étant fondés sur la loi sacrée, contre laquelle i1 n'est point
loisible d'argumenter, sont conçus dans une forme très 1aconique. Dépourvus
des considérants multiples qui précèdent les jugements des magistrats euro
péens. ils se réduisent à 1a simple affirmation ou négation d'une question : le
Cheik-ul-islam est pour ainsi dire l'oracle de la loi.
148 LES FINANCES DE LA TURQUIE.
supérieur de l'uléma. Ils ont droit alors, soit à une chaire de pro
fesseur dans un médressé, soit à la place de cheik dans une mos
quée. En attendantleur nomination, lecheik-ul-islamatleuraccorde
généralement des pensions variant entre 50 et 300 piastres par mois.
Les médressés existentdans l'Empire depuis près de trois cents
ans. Le premier fut créé à Brousse par le sultan Orkhan ; leur
Postes et télégraphes.
Recette : 405 114 livres turques.
Dépense : 407 143 livres turques, dont 250 218 pour traitements.
23 449 019 —
Les dépenses 28640 403 — Déficit... 191 354 pias1m.
5
à
Dans ces chi1Trcs ne sont pas comprises 6S25S087 piastres pour dépêches admi
nistratives.
— — 14 0*0 026 — pour la correspondance
administrative.
DÉPARTEMENTS CIVILS. 151
étude plus étendue sur la Turquie, annoncée pour l'année prochaine et qui,
à
en juger par cet échantillon, sera sans doute du plus grand intérêt.
(2) L'article du traité relatif la poste est ainsi conçu En vue de faciliter le
à
Ministère de la police.
906 livres turques (produit des amendes).
Recette : 2
Dépense : 186 589 livres turques, dont 155 596 pour traitements.
jours, et doit être renouvelé de trois en trois jours, est de 2 1/2 pias
tres or.
6. Les permis de circulation ou passeports pour l'intérieur
(raurur teskeressi) nécessaires aux sujets ottomans comme aux
étrangers pour tout déplacement à l'intérieur du pays. Ces permis,
dont le coût est de 5 piastres or doivent être présentés à toute
réquisition.
Se procurer un murur teskeressi est extraordinairement malaisé.
L'étranger domicilié en Turquie n'y parviendra que sur présenta-
tiond'uneattcstation deson consulatlui permettant le déplacement
et l'étranger de passage ne l'obtiendra qu'après apposition sur son
passeport (visé déjà deux ou plusieurs fois) du visa de son consulat
et intervention de ce dernier en sa faveur. Quant aux sujets otto
mans, ils sont en butte à une procédure tout autrement désagréa
ble, surtout depuis que, comme nous l'avons dit ailleurs, les auto
rités ont cru devoir adopter le système bizarre de faire dépendre
la délivrance du permis de circulation du paiement intégral des
impôts arriérés.
Ainsi, pour le moindre déplacement d'un vilayet à un autre,
l'indigène, après autorisation du moukhlar de sa commune, doit
obtenir celle de l'autorité civile locale. Ensuite, muni des attesta
tions de la Banque agricole, de la douane et de la municipalité,
certifiant qu'il n'est en retard pouraucun paiement, l'amateur de
voyages est tenu de se présenter à la police et à la gendarmerie
qui, obligeamment, lui attesteront n'avoir aucun motif de
s'opposer à son départ. Alors seulement, fourbu de fatigue, mais
porteur triomphant de ces sept documents indispensables, les
trophées de sept victoires successives, remportées à force d'habi
leté ingénieuse et de diplomatie sur la soupçonneuse bureaucratie
turque, il peut d'un front serein affronter le bureau de police, à
l'effet d'y faire apposer l'estampille d'usage.
On comprendra qu'en présence de pareilles vexations le goût
des voyages ne puisse atteindre en pays ottoman des proportions
excessives. Excursions, parties de plaisir, tant en faveur en
Europe, ne le sont guère chez les Turcs, pour qui les voyages dits
d'agrément représentent la somme de tous les désagréments
imaginables. Ces pratiques administratives entravent singulière
ment, on le conçoit sans peine, la circulation du public et, parune
conséquence accessoire, le développement économique du pays.
158 LES FINANCES DE LA TURQUIE.
Affaires étrangères.
Recette (provenant des droits de chancellerie) : 36 0 1 5 livres turques.
Dépense: 202 415 livres turques, dont 166 889 pour traitements.
Turquie à Paris a droit à Ltq. 17"i par mois, soit environ 48000 francs
par an, alors que le traitement de l'ambassadeur d'Autriche-
Hongrie, par exemple, n'est que de 27600 francs. Par contre, le
montant alloué pour frais de représentation est bien moindre :
ainsi celui de l'ambassadeur de Turquie à Paris est de (i0000 francs,
tandis que celui de l'ambassadeur d'Autriche-Hongrie s'élève à
112 500francs, et celui du représentant de la Grande-Bretagne à
qu'on lit, de temps à autre, dans les journaux sur les embarras
pécuniaires d'agents diplomatiques de Turquie, entrefilets si peu
favorables au prestige du corps diplomatique ottoman et au crédit
■de l'Empire.
Ministère de la justice.
tements. Les recettes qui sont, comme on voit, assez élevées, pro
viennent du paiement des frais de justice.
Le ministère de la justice se compose de plusieurs conseils,
dont les principaux sont : Le conseil chargé de la nomination
des fonctionnaires judiciaires; y siègent neuf membres sous la
présidence du ministre; le conseil judiciaire — cinq membres pré
sidés par le premier président de la cour de cassation — ; le conseil
d'administration judiciaire — sept membres présidés par le secré
taire général.
Le ministre de la justice est le supérieur direct des plus hauts
dignitaires des cultes étrangers ; c'est à lui qu'appartient la
notification de la nomination des évêques, les autorisations pour
la construction des églises, des écoles, etc.
La loi théocratique musulmane, le chéri, dérive du Coran et
de la Sunna ou tradition, relatant les faits et dits du Prophète.
Ces deux sources du droit musulman se complètent par
ïidjma-i-ummel, décisions des compagnons de Mahomet et de
leurs disciples et par le hyas, les commentaires et traités
juridiques des grands théologiens du vnc au xi* siècle.
Mais cette législation du chéri (l) qui suffisait aux relations et
(2) Cette distinction entre lois et règlements n'a guère qu'une importance de
forme. En fait, l'autorité d'un canoun est absolument égale celle d'un nizam-
à
nameh, d'un hatt ou d'un iradé, voire même d'une circulaire ministérielle
approuvée par le Suttan.
11
16'2 LES FINANCES DE LA TURQUIE.
le
'.i
le
la
partie législation
à
la
à
sation des réformes annoncées par hatti-chérif de Gulhané.
le
tanzimat. Dans
le
C'est la première étape parcourue par
la
seconde, inaugurée au lendemain de la guerre de Crimée par le
hatti humayoun de 1850, mouvement réformateur s'accélère et
le
se précipite.
Nous parlons autre part d' emprunts jet conlinu ». Ici, sous
à
«
•>
qui
à
1810 »
«
européen plus
le
rompu
aux affaires d'administration.
Moins défectueuse fut réforme du système pénal. Le code
la
Tous les cultes, quel que soit le nombre de leurs adhérents, sont
librement pratiqués en Turquie.
Les communautés religieuses non mulsumanes spécialement
reconnues par le Gouvernement (millets) (1) sont administrées,
sous la surveillance de la Sublime Porte, par leurs chefs spirituels
respectifs et jouissent, en vertu d'anciens privilèges et immunités,
d'une certaine autonomie administrative et judiciaire. Elles sont
représentées auprès de la Sublime Porte et des conseils provin
ciaux et communaux par leurs chefs spirituels et parles délégués
chargés d'y défendre leurs droits politiques, leurs intérêts spiri
tuels et temporels.
L'administration centrale de chaque communauté est confiée
au patriarche (grand rabbin, vékil ou cheik) qui exerce sa double
autorité, spirituelle et temporelle, collectivement avec un Grand
Conseil de la Nation formé de membres du clergé et de laïcs.
Ce conseil mixte, dont les décisions, souveraines en matière de
foi et de discipline, sont soumises, lorsqu'il s'agit d'affaires tem
porelles, à l'approbation de la Porte, est chargé de l'élection du
chef de la communauté et de la nomination de ses évoques et
autres fonctionnaires principaux religieux et laïques; il représente
le pouvoir législatif, connaît des différends qui surgissent au sujet
des testaments, des actes de donation et, en appel, de tous les juge
ments rendus parles évèques dans leurs diocèses; il délibère enfin
1. La communauté grecque-orthodoxe.
2. —bulgare-orthodoxe.
3. —arménienne.
4. —syrienne, on assyrienne, jacoliitc et kopte.
5. —chaldéenne-nestorienne.
6. Les communautés catholiques (reconnaissant l'autorité du Saint-
Siége) suivantes :
•i. Catholique latine (suivant la liturgie romaine".
/>. Arménienne unie.
c. Grecque unie ou melkitc.
iV. Clialdécnne unie.
e. Syrienne unie.
f. Kopte unie.
>/. Bulgare unie,
h. Maronite.
l'Anglo-Jewish association.
En outre, il existe,Constantinople surtout et dans les grands
à
(!) Par suite de l'apparition récente (1902) d'un « Manuel des Sociétés ano
nymes fonctionnant en Turquie », publié par les soins de M. E. Pech, chef du
bureau de statistique de la Banque impériale ottomane à Conslantinople, nous
avons laissé de côté, dans notre étude, les Compagnies et entreprises ne se
rattachant pas d'une manière directe au budget de l'État. Nous renvoyons If
lecteur qui s'intéresse à ces Compagnies au recueil en question, qui vient
— malheureusement trop tard pour nous épargner des recherches laborieuses
— de combler une lacune éprouvée depuis assez longtemps.
DÉPARTEMENTS CIVILS. 183
Travaux publics.
Boules.
dura guère.
Par un règlement édicté en 1862, le Gouvernement se chargeait
de fournir les ingénieurs, les outils et les matériaux; les provinces,
de leur côté, avaient a fournir les prestations, fixées à raison de
quatre journées par an. Mais l'argent pour l'achat des matériaux
venait souvent à manquer, le transport des outils n'était pas facile
et le vali, certain de ne pas être longtemps en place, trouvait plus
Ports.
donné lieu.
Les bases de l'arrangement conclu à la suite de l'intervention de
sement des actions). La moitié de cette somme, soit 556 899 piastres
(1) Il existe bien depuis 1885, une jetée a Trcbizonde; mais, n'étant que de
30 mètres à peine, elle n'o1Tre aucune sùi-etc en cas de mauvais temps.
13
194 LES FINANCES DE LA TURQUIE.
P. 100 en
P. 100 en
liques (de 1 piastre, 1/2 piastre, 1/4 piastre) existant déjà dans le
pays avant 1844.
C'étaient de vieilles monnaies de mauvais aloi qui représentaient
le dernier degré d'une détérioration séculaire. La valeur de la
piastre primitive qui fut frappée sur le modèle de celle d'Espagne
et était à francs, fut, par des altérations successives
l'origine de 5
(1) Sous Alimcd HI, la piastre pesnit 5 drachmes 1/2 avec un tiers d'alliage.
En 1771, sous Mustapha HI, le poids tombe a 5 drachmes; 1'alliage par contre
augmente de moitié. Sous Sclim IH, la piastre ne se compose que de 1 drachme
3/4 d'argent et 2 1/1 d'alliage, ne pesant ainsi que 4 drachmes.
200 LES FINANCES DE LA TURQUIE.
(1) La Dette publique possède encore un stock d'environ Ltq. 7 500 d'alliliks
qui vont incessamment être convertis en quarts de medjidié.
DÉPARTEMENTS CIVILS. 201
Contributions indirectes.
Defterhané.
Recette : 224 221 livres turques.
Dépense : 80 730 livres turques.
autorités provinciales.
Recettes. Dépenses.
Agricutture 21 000 livres turques. 20 500 livres turques.
Mines et forêts 299 000 — 130 500 —
Agricutture.
(1) En principe, un projet dans ce sens avait déjà été admis en 1S5T : un
deci-et duI" Hedjcl) 1273 énumérait les conditions arrêtées par le Gouverne
ment « au sujet de la colonisation en Turquie des familles qui, venant de
l'étranger, désireraient s'y établir en devenant sujets de l'Empire ottoman ».
DÉPARTEMENTS CIVILS. 209
livres.
Sur le bénéfice réalisé (produit des impositions ci-dessus
mentionnées et intérêts sur les sommes prêtées) 1/3 doit être
ajouté au capital, 1/3 consacré à l'amélioration de l'agriculture
du vilayet qui a bénéfice et 1/3 employé par le
procuré ce
ministère compétent « à préserver le bétail de la destruction, à
améliorer les races chevaline et bovine, à faire venir et distribuer
gratis des graines de produits utiles aux cultivateurs et enfin à
l'actif
les créances transférées par les anciennes caisses d'utilité
publique et qui sont qualifiées dans le bilan même
de créances véreuses Ltq. 1 965153
le montant du compte des « Recouvrements dou
teux sur les nouveaux prêts » 2981'.
celui du compte intitulé « Dépenses provisoires ». . 36371»
Actif:
Espèces en caisse et Banque ottomane Llq. 365 803
Prêts faits au Trésor impérial 836 307
Céréales provenant des terrains possédés par la
Banque ou des comptes régtés en nature .... 16 231
Valeur des locaux administratifs et du mobilier. 21 765
Terrains et immeubles séquestrés par la Banque. 61 605
Sommes dues par les agriculteurs 2 667 408
Sommes dues par les contribuables sur part con
tributive afférente aux travaux publies (1).. .. 240 256
Frais judiciaires a encaisser et débiteurs 42 960
Ltq. 3 963 0 13
(1) C'est par iradé du 9 sefer 1309 (27 janvier/8 février 1892) que fut autorisée
la formation de Sociétés anonymes pour l'exploitation de concessions de mines.
(I) Cette redevance n'est plus versée au Gouvernement à partir de 1900, mais
sert à solder un compte débiteur du Gouvernement, ouvert a la suite d'un
événement assez dramatique. En juin 1899, le directeur de la Compagnie,
M. Chevallier, a été capturé par des brigonds et sa libération obtenue moyen
nant une rançon de I.tq. 15000 avancées par la Compagnie pour compte du
Gouvernement; Ltq. "691 ont pu être récupérées et le solde de Llq. "309 doit
«tre compensé, comme nous venons de 1e dire, avec les redevances futures à
payer par la Société.
216 LES FINANCES DE LA TURQUIE.
(1) Ilest juste toutefois de mentionner qu"il y a parfois des exceptions heu
reuses cette règle, quoique extrêmement rares. Ainsi le vali d'Erzcroum a
à
fait reboiser une étendue assez importante.
(2) C'est l'école agricole qui a été chargée de l'enseignement qui y était donné,
a l'exception des cours afférents à l'exploitation minière qui ont été suppriméS.
218 LES FINANCES DE LA TURQUIE.
Administration sanitaire.
Recette: 87 829 livres turques.
Dépense : 93 842 livres turques.
(1) Les vaisseaux de guerre et les barques de pêche sont exemptes des taxes
sanitaires.
220 LES FINANCES DE LA TURQUIE.
Mahsoussé.
Recette : 227 346 livres turques.
Dépense : 226 334 livres turques, dont 59 177 pour traitements.
Mines d'Héraclée.
Recette : 39 600 livres turques.
Dépense : 28 411 livres turques.
(1) Les règlements des mines d'Héraclée ne prévoyant pas le transfert de*
teskérés à une Société anonyme, il a fallu l'aire un détour pour arriver à utiliser
les concessions achetées; avec l'approbation du ministre de la marine, le»
teskérés ont été transférés au nom de deux individus sujets ottomans qui ont
donné à la société procuration générale et irrévocable pour la gestion des mine*
en lui faisant abandon de tous les bénéfices de l'exploitation jusqu'à complet
épuisement des gites.
DÉPARTEMENTS CIVILS. 223
la
Porte. »
A celle motion, Turquie, Garalhéodori
la
réprésentant de
le
la
ii
la
230 LES FINANCES DE LA TURQUIE.
potentiaires de France,
de Grande-Bretagne et d'Italie dans les
termes où elle est formulée ».., que « les créanciers delà Porte
recherchent une entente entre eux et avec le Gouvernement, qui,
de son côté, s'efforcera de les satisfaire dans la mesure de ses
ressources ».
Cette déclaration ottoman n'a pas mis fin à
du plénipotentiaire
l'incident. Après l'avoir entendue, le président du congrès, prince
de Bismarck, demande, d'après le même protocole du juillet,
11
.'1
et 23 octobre 1880, elle invite les porteurs de ses titres nommer
à
des délégués qui viendront Constanlinople pour négocier avec
à
elle. Ces délégués sont désignés par les porteurs. Ils négocient
avec la Sublime Porte. L'accord ainsi établi est consacré par
le
décret de Mouharrem, qui ne fait que donner sanction souve
la
il
attesté
octobre, novembre et décembre 1881 entre les commissaires du
Gouvernement turc et les délégués des porteurs, qui renvoie aux
procès-verbaux dressés au cours de ces pourparlers, et qui cons
tate que décret été rédigé sur la base de celle enlenle. On le
le
rencontre
3
à
gement.
a
produit ci-dessus, et qui n'a pas de sens s'il n'est pas une dis-
COMPOSITION ET ATTRIBUTIONS DU CONSEIL. PRÉSIDENCE. 231
Question de la présidence.
1898. 1881.
Chiffres constatés vers
cette époque
par 1'enregistrement des titres
Livres turques. a l'occasion de 1eur conrcntiou-
France 35 millions, soit 41,872 0/0 36716903 soit 39,988 0/0
Angleterre 8 1/2— — 10,898— 26 618 287 — 28,999 —
Turquie 5 — — 6,410— 7281292 — 7,930—
Belgique 14 — — 17,948 — 6612585 — 7,201 —
Hollande 31/2— — 4,488— 6 974 886 — 7,590—
Allemagne 91/2— — 12,179— 4320295 — 4,705 —
Italie 1 — — 1,282— 2 407 512 — 2.622 —
Autriche-Hongrie. 11,2— — 1,923— 886 037 — 0,965 —
Total 78 millions, soit 100 0/0 Total. 91 818 "98 ;i), soit 100 0,0
(I) Les lots turcs n'ayant pas de feui1les de coupons à renouveler, leur répar
tition sera fixée par estimation de la part des différents syndicats; celle répar-
COMPOSITION ET ATTRIBUTIONS DU CONSEIL. — PRÉSIDENCE. 239
lition, du reste, peut être constatée avec «ne très grande chance d'exactitude
par la proportion des titres remboursés aux différentes places dans les dernières
années; d'ailleurs, comme les lots ne représentent que 14,6 p. 100 de la Dette,
leur répartition ne pourrait fortement influer sur la solution de la question.
"240 LES FINANCES DE LA TURQUIE.
grandi?
Quant à la deuxième question, celle qui est relative à la signifi
cation à donneraux termes « nombre» et « importance », la réponse
donnée par M. Ador crée une situation inextricable. Bien qu'il ne
s'agisse pas de titres ayant des « garanties spéciales »
(sauf peut
COMPOSITION ET ATTRIBUTIONS DU CONSEIL. — PRÉSIDENCE. 241
Trois ans après que la question avait été sou evée par le délégué
allemand, huit longs mois après la décision prise par le Conseil
de s'en remettre à un arbitre, mais avant le prononcé de celui-ci,
le Gouvernement ottoman s'est décidé à faire connaître enfin sa
manière d'envisager la question.
Par dépêche du 28 septembre 1901, le Malié, sur l'ordre
août/ 10
partie fût restée entre les mains des Français et des Anglais.
Il y a certainement des réserves àfaire sur la façon de voir du
Gouvernement relativement au droit qu"il entend se réserver
d'interpréter seul le texte du décret et sur le refus d'admettre
que le Conseil puisse soumettre à un arbitrage des différends qui
surgiraient dans son sein. Quoi qu'il en soit, dans la pratique.
aucune difficulté ne résultera selon toute probabilité de cette diffé
rence entre la manière de voir du Gouvernement d'un côté et la
décision arbitrale de l'autre. Il présumer que la
est en effet à
répartition des titres entre les différents États, telle qu'elle sera
constatée lors de la présentation des feuilles de coupons, sera de
nature à faire maintenir la présidence alternative des délégués
français et anglais, soit que l'on se fonde sur la décision arbitrale,
soit qu'on adopte la manière de voir du Gouvernement.
des coupons sera repris, l'intérêt ne sera payable que sur le capital
réduit.
Le capital ci-dessus représentait au taux moyen d'émission
de 41,005 15 p. 100
£ j2 919997
Auxquels ont été ajoutés 10 p. 100 :
1» Pour la moitié impayée des primes afférentes
aux tirages des 1" juin et 1" août 1875 £ 23 200
2° Pour les primes des lots sortis pendant la
suspension des paiements £ 8SI 600
3» Pour les coupons impayés
t 5 830 lnO
£ 6 734 950
Ces 10 p. sont portés dans le tableau annexé au décret
100
(au lieu de 1 291 999) pour £ 1 291 410
Total £ 14211407
•Pour les emprunts mentionnés plus haut à. £ 92 225 827 ■= Ltq. 101448 109
— lots turcs £ 14211407 = Ltq. 15632518
taux supérieurs à :
ont droit. Certes, ici comme sur bien d'autres points, la rédaction
est loin d'être d'une clarté parfaite; mais non seulement elle ne
En 1870 pour intérêts 23 920 000 francs, pour amortissement 4 OS0 000 francs.
sorti par 100 francs, 580 francs pour un titre sorti par 1 000 francs
et ainsi de suite.
On gardait en outre une réserve suffisante pour assurer le
maintien de ce coefficient de 58 p. 100 durant les quatre années
suivantes.
Dans le sixième exercice, le même taux fut conservé; il en est
bien ressorti un déficit de Ltq. 2783; mais le manquant était faci
lement recouvrable sur la somme disponible dans l'exercice
suivant. En effet, dans cet exercice (1888-89), les titres sortis pen
dant la suspension des paiements se trouvaient être remboursés
et les sommes retenues de ce chef devenaient libres. C'est alors
que le Conseil, après entente avec les syndicats qui ne paraissent
pas avoir consacré l'attention nécessaire à la question, prit une
détermination étranges. Il demanda au Gouvernement
des plus
l'autorisation de maintenir le coefficient de remboursement de
"2Ô2 LES FINANCES DE LA TURQUIE.
son avantage.
Voyant que l'irade continuait indéfiniment à se faire attendre,
malgré les promesses réitérées d'une solution immédiate faites à
plusieurs reprises par le Sultan au président du Conseil, Sir Vin
cent Caillard, le Conseil a cherché à donner satisfaction aux
réclamations des porteurs au moins pour la partie qui était
a droit.
Afin de prémunir contre des revendications, aussi bien dela
se
1 Pour plus de clarté, nous indiquons ci-après la façon dont les comptes
sont dressés en prenant pour base le compte rendu a1lèrent au 18e exercice.
Compte ordinaire :
109 493
Montant nécessaire pour 1e paiement à js p. 100 134 715
Compte spécial :
(2) Le rescrit grand viziriel en date du 6/18 avril 188S portant ordonnance
souveraine dit que « 1e Conseil est autorisé, se1on sa proposition, à appliquer
au rachat d'obligations des chemins de fer de la Turquie d'Eumpe les sommes
revenant jusqu'ici auxdites obligations amorties aux tirages effectués pendant
la période de 1875 à 1882 et devenues aujourd'hui disponibles par suite du rem
boursement de cette catégorie de titres ».
256 LES FINANCES DE LA TURQUIE.
!l) Nous tenons â répéter que ces tableaux ne peuvent avoir pour but que
d'indiquer le principe; les chiffres et les dates subiront une modification selon
l'écart qui pourra se produire, d'un côté entre les recettes supposées et les
recettes qui seront encaissées effectivement à l'avenir, de l'autre côte entre le<
prix de rachat supposés et ceux auxquels s'effectueront effectivement les rachai>
aussi bien des titres des séries que des lots.
EMPRUNT DES OBLIGATIONS A PRIMES. 259
CAPITAUX ClNTlLU 1881. Llq. 7 902 259 CAPITAL EN 1581. Ltq. 265 51
1
1
Sl.ItlK A.
Cap. m, m. I.tq.652 OOO Siim. B. — Cap. son. Llq. 85I53S
Cincn-ATION a vin 1890-97.
. 66,66 Llq. 435 000. 50. l.lq. A 257 600.
»
ANXCITK C.KNKIUI.E.
1
ilin.nr,'. laln naire dinaire.
dinaire,
■
il m
ii
(Il
1897-98 391 000 : m non 591 000 1:1 !'J2 7011I! in» :■<■:■ ::■: 600 n 58 70*
3 3 4 i
1898-00 307 00O 200 050 603 050 ,;,,„<!131000 uimim 099 21.7 G5 050
I
.■
1- ■_
i - 111. li . ion 212 iOO lil 000 767 m 2"2
li
5
IL' il : 600 210 150 632 75H 408 500 202 07 .. ,,i
i 00 1-02 12 : S00 220I.I30 649 5511 3018 150 m ,..
I
I90Ï-03 3 433 700 233 200 606 900 955 IOO 202 7,1-4
2 2 2
,
ioo;i-04 143 230 550 n<2 h,
r, 592 2'2 II TOC
I
1904-05 452 100 2,i, 100 008 5l'n 227 600 2.1 73 OOO
1905-06 ,r,j 200 2..2750 7110.111 661 900 2" 74 350
I
1901,-07 « 172 100 259 030 732 m 630 800 60 73 7IMI m
0
I
1907-08 481 266350 717 0,,. 262 400 29: 77 000
I
1908-09 » 491 100 273 200 761 3oo 985 700 M f*292 78 300 371 O*.
:7 i 150
,0
i
1010-11 6 509 100 285 850 781 212 Mil
1
2
191 1-1 i 517 700 2027,11 NI" ,.,
i
1931-35 1Û 531
i
I
I 658 -m ,s 2"i
i,
1935-30
I
à à à
= 30.
l.lq. Il 000+ Llq. 300 = Llq. I2 3III.'
1
U C Il A
(5)
= 35.
à
Llq. 159 50(1 -r- Llq. 40 500 = Ltq. 200 000 = 5n.
C
(6)
a
(2| Après calcul .les intérêts produits sur les achats de In ordinaire est répartie eu et au»
4
II
à
4
I
égales entre les séries C, soit Ltq. 150 P» plus de 1/2 p. 100, elle est répartie
D
par pi
4
CAPITAL EN 1881. Ltq. 33915 762. CAPITAL EN 1881. Ltq. 48 365 235. 1
aie C. — Cac. kom. Ltq. 31 983 OOO Sikic.Il . — C»p. son. Ltq. 46 512 900
> 30 1tq. 9 594 900 A 25 Ltq. I1 628 200. RESTE
i ÏWi0 « 65 500 65 500 9 529 400 1 1 628 200 * 02 500 62 500 11 565 700
. ..m » 71850 71 850 9 457 550 11 565 700 » 6)1150 1 1 406 550
69 I50 „
7 .'.5'1 III
400 74 250 185650 0271900 Il 106 550 n 71 900 71 000 I1 421650 „
1 !xio 120 900 76 700 197 600 9 074 300 11424 650 n 74 800 74 800 I1 340 850 *
4 3l>o 130 800 70 250 210 050 S 804 250 11 349 850 ,i 77 8(i0 77 800 M 272 050 n
1 0003Ô 141000 81 000 222 900 10118700 13 526 450* n 80900 80 000 13 415 550 B
8 T00 I50 350 84250 234 600 9 881100 13 415 550 M 83600 83 60(1 13 361 050 „
. 100 159 700 86 650 246 350 0 037 750 13 361 950 ■ 86450 86 450 13 275 500 „
"
750 169 500 89100 25S600 9 379 150 13 275 500 ■ 89 300 89 300 13 186 200 ,.
1000 4* 179 700 91 650 271 350 10 144 650 13 186 200 » 92300 92 300 13 093 900 „
4 050 ISS !100 93 050 282850 10 161 800 13 093 900 1, 95 400 95 40o 12 998 500 „
1 800 198 400 96 300 29 4 700 9 867100 15 164 900 3.3 H 08 600 98 600 15 066 300 „
7 100 207 300 08 700 306 000 0 561 100 15 066 300 .> 1oi 400 101 400 14 964 900 „
1 4>>050 266 450 141 350 407 800 1 1 543 600 14 964 900 » 141500 104500 14 820 400 „
3 OOO 292 700 144150 436 850 I1 106750 14 820 400 108 750 148 600 317 350 M 503 050 (7)56 250
S 7 i0 292 700 147 050 430 750 10 667 000 11 503 050 176 7,,« 152 850 32'J 600 14 173 450 58 950
7 000 202 7U0 150000 442 700 I0 224300 14 173 450 (84 950 157 200 342 150 13 631 300 61 650
4 30U 292 700 153 000 445 700 9 77S60O 13 831 300 193 3oo| 161700 355 000 13 476 300 61450
S IMI1J 202700 156 100 448 800 9329800 13 476 300 201 «00 [ 166 300 368 100 13 1OS 200 67 300
« 800 202 700 159 250 451 950 8 877 850 13 108 200 21o5o0 171050 12 726 650 70 200
3S1 550
7 850 29*700 162 450 455 150 8 422700 12 726 650 2194oul 175 950 395 350 12 331 300 73 150
7 250 60 29S 650 165 700 464 350 9 6 12 900 14 072 000 10 224 0001 181000 405 000 13 667 000 71650
i Mi>o 303 950 168 450 472 400 9170 500 13617000 227 950 185 500 413 450 13 253 550 76 000
0 300 309 350 171 250 480 600 8 689 900 13253 550 232000 190150 4:2 150 12 831 400 77 350
»»1*> 31*800 174100 488 900 8201000 12 831 400 236 1ool 104900 41 1 000 12 400 400 78 700
1 imjo 320 350 177 000 497350 7 703 650 12 100 400 240 250 1 109750 440 000 1 1 960 400 80 100
3 r.wi 326000 179950 505950 7197 700 11 960 400 244 500 i 201750 4 19 250 I1 511 150 81 500
7 7('0 331 sno 182 950 514750 6 682950 I1 511 150 249 35ii| 20)1850 150 200 I1 051 950 82 450
9 'MMt K. 33T 650 186 000 523 650 6 716 250 13 8 14 900 M 253350 215100 ■168350 13 316 550 84 400
3 42 8uU 18s S00 531 600 C 184650 13 316 550 257 I00 210400 476 500 12 870 050 85 700
348000 191 700 539 700 5641950 12 870 050 261 000 223 800 484 800 12 385 250 87 000
4 1 "Mi 3 33 3IKI 194700 548 000 5 096 050 12385 250 265 000 228 200 493 000 I1 so^so 88 300
tj ■ ,0 358 750 197 700 556 450 4540500 1 1 892 250 269 050 232800 1 1 300 400 89 700
501 850
* 0»0 364 200 200 750 564 050 3 975 550 11 390 400 273 150 237 420 51o6(«1 10 879 800 91 050
1 528 850
1 :io«7o 767 3m0 n 767 300 3 514000 10879 800 575 500 575 500 10 304 300 19i 800
« "0" 782700 » 782700 2 731300 10 301300 587 000 >, 587 00O 9 717 300 195 700
h 4>>0:3 708 4110 » 798 400 2 128 000 11 660 S00 00 508 800 » 598 800 1 1 062 000 190 600
* 0itu M 3 350 M «13 350 1 314 650 11 062 «00 610 050 n 610 050 10451 950 203 300
4 650 ".291o0 H 829 100 485 550 10 451 950 621 800 » 621 800 9 830 150 207 300
-. .110 483 550 m 485 530 * 9 830 150 903 550 * 903 550 8 926 600 101 200
n » » ■ n 10 414 400 70 1 291 950 1 1 291 050 9 122 450 430 650
• » n n » 9 122 450 1 312 700 ,> 1 312 700 7 800 750 437 600
r * > » u 7 809 750 1 333 800 ■ 1 333 800 6 475 950 444 600
- » il l> i> 6 475 950 1 355 250 ■ 1 355 250 5 120 700 451 750
» » * ■ » 5 120 700 1 377 000 H 1 377 000 3 713 700 459 000
■ » • ■ H 3 743 700 1 399 100 » 1 399 100 2 344 600 466 400
- » * » n 2 512 050 75 1 421 700 1 421 700 1 090 350 473 800
» 1 090 350 1 090 350 " 1 0O0 350 " 833 550
5 290 230
ée 3 4 à ti et 1/4 aux 1oi*. Les pril des séries sont Su c 1esque11es nous ca1cu1erons
e» a oo |«our C et à tu pour 1i. 1 1/2 p. 100, soit une sommede. Ltq. 1 103 600
1 Série C = à 65. Au ique11cs i1 faut ajouter 1e 1/5 ci-
— Ii = 51i. i ' 431 000
•' Les priorité 4 p. 100 étant complètement
éteintes
i1a1ile de* receltes revient au service de 1a Dette,
pa6 de 1'amo■issement (1,5 de 1u recette) de Ltq. Tota1 Ltq. 1 534 600
3 »4o sera de Ltq. 431 000, auvquc11es viendront s'a- No is ca1cu1econs 1a série C à 70.
er 1es intérêts mr titres amo■is que nous ca1cu1e-
cuaoe suit : t" ) Série C = à 75.
— D = à 60.
! capita1 du decret est de Ltq. 101 148 400
t capita1 restant en ciicu1a1ion (12 i Série D = à 70.
à cejour, a'é1eve 27 875 800
(13 1 Série D = à 75.
'*
Ltq. 73 5726U0
•2ï>-2 LES FINANCES DE LA TURQUIE.
< = i Ç ! -r * ■? i
§§■;
s- S =
< £ *■
e- ■- - t——
îlltl s y- ^ el
'
*"- 5, S. ? '. -2 9
ogs. - -: -
Aux termes de l'article \ du décret, tous les titres qui font l'objet
l'arrangement, ainsi que les certificats dits Ramazan délivrés
<Ie
Cette dépense n'a pas été comprise dans les frais courants
d'administration, mais imputée sur une réserve formée en vertu de
l'article du décret par le reliquat transmis par le syndicat des
14
fr. i2818OOO0
11 leur revenait donc, à raison de 20 p. 100, 5636000 francs qui ont
été successivement prélevés sur les recettes des sept premiers
exercices.
Le règlement des litres Ramazan afférents aux lots turcs était
une question plus compliquée. II est exagéré de dire, comme le
fait le rapport du Conseil d'administration du deuxième exercice,
que le décret de 1881 n'avait rien prévu pour l'échange de ces
titres; mais il est certain que les dispositions prises n'élaienl pas
très claires. D'après les articles 1 S D et 2, les Ramazans devaient
être convertis en litres de l'emprunt auquel ils appartenaient, ceux
afférents au capital nominal au taux de 45,09, ceux émis pour la
DISPOSITIONS DU DÉCHET DE M0LIIARREM. 267
(I) Titres appetés Consolidation ou Osmanié; voir 1es détails donnés sur la
Dette consolidée.
270 LES FINANCES DE LA TURQUIE.
Bulgarie et de la Grèce.
Nous allons passer en revue ces divers revenus.
Le monopole du sel.
Le Monopole du Tabac.
Ce n'est toutefois qu'en 1687, après une guerre qui avait misa
sec le trésor, qu'il se décida à exploiter au profit du fisc cette pas
sion sans cesse grandissante. Un impôt de 8 à 10 aspres
(1;
par
la
à
intendant spécialement nommé cet effet. l'accroissement
de
A
à
consommation du tabac, dont l'habitude transforma
la
se bientôt
en un besoin indispensable autant pour pauvre que pour
le
le
riche, une progression des taxes
correspond prélever, de sorte
à
que, dès 1695, ces taxes sur les qualités supérieures dénommé<-
Wardar et lenidsché sont augmentées jusqu'à une demi-piastre
par oke; les moindres qualités ont payer jusqu'à 10 aspres, enfin
à
les sortes inférieures jusqu'à 20 aspres par oke.
En outre, était grevé d'un ducat chaque arpent de terrain d'un»'
superficie de 40 pas au carré, consacré culture du tabac.
la
à
Sauf quelques variations dans taux d'imposition, ce système
paraît avoir été maintenu jusqu'après guerre de Crimée. le
la
Dans récit extrêmement minutieux qu'il fait de son
le
voyage
a
en Turquie en 1837, William N. Senior, bien qu'il n'ait, noire
à
grand regret, envisagé que les questions qui intéressent l'homme
politique et touriste, en négligeant coté économique et finan
le
le
de 25 p. du prix
100 coûtant représenterait une piastre argenl
(22 centimes environ) par livre et donnerait au gouvernement un
revenu annuel de 530832.
£
1
1/2 piastre par oke 1282 gr. d'une valeur marchande jusqu'à 1/3 piastre^
1
à 7
— — — de 1/2 15 —
3
— — — au-dessus de t'> —
6
1861, 718
7
pia>
v2)
REVENUS CONCÉDÉS PAR LE DÉCRET DE MOUHARREM. 279
en papier ou « banderoles
imprimées par les soins du Gouver
»
rage.
Au moment où paraissait ce compte rendu daté du 30 juin 1883.
le cahier des charges et les statuts de la nouvelle Société étaient
signés. Examinons si le Conseil avait, comme il le dit, assuré
aux porteurs une participation suffisamment, large clans les béné
fices.
La Société de la régie coïntéressée des tabacs de l'Empire otto
réservé à la Société.
19
290 LES FINANCES RE LA TURQUIE.
pour 1888-89, Ltq. 38000, pour 1889-90, Ltq. 44000 et pour les exer
cices suivants Ltq. 50000, le tout, non plus à titre d'avance, mais
à titrc d'indemnité ;
481 agents ; les dépenses diverses ont été accrues par la parti
cipation à l'Exposition universelle de Paris, par les opé
rations de retrait des vieilles monnaies turques, par les frais de
cote des actions, en sorte que le bénéfice descend à Ltq. 137000,
somme insuffisante pour payer entièrement l'intérêt, de 8 p. Il»'
revenant en première ligne à la Société.
Mais les cinq exercices suivants correspondent à une période de
renseignements incomplets.
Le monopole de la régie, comme nous l'avons dit plus haut, ne
comprend pas le tabac persan (tombac) importé en Turquie. Mai*
il existe une Société du tombac créée par la Banque ottomane
REVENUS CONCÉDÉS PAR LE DÉCRET DE MOUHARREM. 293
hausse du cuivre, et avait réalisé ses titres avec un très gros béné
fice, sans être revenu de sa méprise. C'est pour satisfaire ce goût
du jour que s'est constituée la Turkish Régie Export Company au
capital de £ 150 000 (3 750000 francs). Cette Société s'engage à
acheter à la Régie les tabacs en feuilles dont elle aura besoin, au
prix de revient majoré de 10 p. 100, et garantit une redevance
progressive de Ltq. 4000 pour la première année, 5000 pour la
deuxième, 7000 pour la troisième, 8000 pour la quatrième,
10000 pour chacune des années suivantes, plus une participation
de 14 p. 100 dans les bénéfices.
La Société commence fonctionner en juillet 1893; quelques
à
mois après, le '25 avril 1894, la régie lui concède encore la fabrica
tion des cigarettes de quatre qualités supérieures pour la con
sommation dans l'Empire pendant une durée de six ans, avec
option de prolongation pour huit ans.
Le rapport du conseil d'administration de la régie pour
l'exercice 1894-95 mentionne, à propos des ventes de tabacs
manufacturés, résultats généralement favorables donnés par
les
les contrats d'entreposilaires, contrats dont il n'a pas été dit
un seul mot, d'ailleurs, dans les rapports antérieurs. Ce sont
des contrats passés avec des sous-concessionnaires qui assurent
un minimum de ventes pour la circonscription qui leur est
assignée.
On annonce aussi qu'on étudie divers projets qui dérivent du
même principe. Un de ces projets doit assurer à la régie le con
cours de l'élément indigène, en confiant la partie commerciale des
opérations à des contractants choisis parmi les notables les plus
versés dans la connaissance des affaires locales. Un autre projet
tend à faire fabriquer à forfait toutes les qualités de tabac comme
on l'a fait pour les qualités supérieures, et on espère ainsi, tout en
multipliant les intermédiaires, réaliser des économies! On confiera
sans doute toutes opérations dont il s'agit à de petites
les
Sociétés, comme l'a fait la Société du tombac pour ses sous-con-
cessionnaircs. Il forfait les
ne reste plus, en vérité, qu'à donner à
opérations d'achat de matière première et la distribution des divi
dendes! La régie sera comme une nouvelle poule aux œufs d'or;
elle pondra, à jet continu, des actions de Sociétés que la Bourse de
Paris s'arrache avec primes.
REVENUS CONCÉDÉS FAR LE DÉCRET DE MOUHARREM. 29"i
„
Sur
.
les premières
r
--il Ltq.
n
..... ],'..,,
20 000
3/1 au Gouvernement.
(
la
( 1/ t u
, .
régie.
u
Sur i
1es
i .
Ltq.l
•« „«„
b7 000
à
suivantes .....
v
(
3 4 à la Dette.
1/4 a la rcgie.
en 1889-90 K. 7 781 66" pour Ltq. 312975 soit par kilo 4 p. 022
1890-91 7 512 291 — 312 809 — 4 1 47
1891-92 9 300 547 — 435230 — 4 680
(il
:
7
1
1
kilo.
12 mars 189j Matière première tabacs en feuilles
:
:
K. 12415978, Ltq. 794 484 soit6 p. 398 par kilo.
Bien que nous ayons toutes raisons de croire que prix d'achat
le
moyen baissé pendant ces trois années, nous évaluons ces
a
la
un total de Ltq. 552058, inférieur encore de Ltq. 242 f2(> au prix
d'évaluation du bilan.
Ouant aux stocks de tabacs manufacturés qui varient entre
Ltq. 150000 et 200000, ils ne sont pas évalués dans les bilans au
prix de revient, mais un tant pour cent (40 50 p. 100) du prix
à
à
de vente.
Les bilans de période dont nous parlons ont été présentés
la
1894-95 352007
Ltq. 1553905
tabacs, l'actif net du bilan ne représentait même pas les 200 francs
versés par action. Ouant aux actionnaires, on leur distribué
a
ressée
:
12 1895
soit Ltq. 0,42 = francs 9,55 par action, alors que l'action
était cotée le 31 décembre 1895 à Paris 475 francs, c'est-à-dire
avec 275 francs de prime.
Dans les six premiers mois de l'exercice 1895-96 les ventes pour la
consommation intérieure présentaient un excédent de Ltq. 56610sur
la période correspondante de l'année précédente. Mais vers la fin
de septembre éclate une formidable crise politique et fmancière
dont les ventes de tabac se ressentent. Au deuxième semestre, elles
sont en diminution de Ltq. 1 17470, laissant pour le douzième exer
cice une moins value de Ltq. 60860.
La surveillance devient malaisée; le déracinement des cultures
illicites et la confiscation des tabacs dérobés aux enregistrements
rencontrent de grandes difficultés. Les dispositions hostiles de la
population se manifestent de toutes parts et le Gouvernement,
dans la crainte de désordres, n'écoute pas les réclamations que lui
adresse la régie.
Un mécompte n'arrive jamais seul. La récolte est exception
nellement abondante. Le service de la culture a enregistré
31009000 kilos contre 23187000 kilos en 1894-95. C'est le plus
haut chiffre qui ail jamais été atteint : la régie, qui est obligée
d'acheter toute la production, est ainsi menacée de voir considéra
blement augmenter ses stocks de matière première pendant que
les ventes de tabacs manufacturés diminuent.
Malgré ces difficultés, le bilan est arrêté avec un bénéfice de
Ltq. 288200 ne présentant, comparativement à l'année précédente,
qu'une diminution à peu près égale à celle des ventes à l'intérieur.
Mais on se décide à faire sur les tabacs en feuilles une première
réduction bien timide de Ltq. 63924 qui se trouve compensée par
des augmentations de recettes provenant de l'exportation et des
économies sur les dépenses diverses, et on attribue cette perte de
Ltq. 63924 à la liquidation des « anciens stocks de tabacs en feuilles
acquis à des prix fixés par une expertise arbitraire et dont le ( iou-
vernement avait imposé l'achalsans tenircomptedesbesoinslimités
de l'exploitation ». En réalité ce sont non seulement les tabacs des
anciens stocks, mais aussi ceux qu'on a acquis depuis lors qui
ont été payés à des prix exagérés. Le solde bénéficiaire de
Ltq. 288200 réparti sans formation de réserve permet d'éteindre
le compte « Intérêts arriérés » visé dans l'arrangement de 1889 et
de reprendre la répartition dans la proportion prévue à l'article 7
300 LES FINANCES DE LA TURQUIE.
Ltq. 6S772
tages lorsque les affaires sont prospères, il n'offre pas toutes les
garanties d'efficacité quand les circonstances deviennent diffi
ciles », ce qui veut dire, si nous ne faisons pas erreur, que les
entrepositaires paient volontiers tant qu'ils sont en bénéfice, mais
cherchent à se dérober
leurs engagements dès qu'ils sont en perle.
à
Au printemps de 1897 éclate la guerre gréco-turque qui empire
encore la situation. La somme à répartir pour l'exercice 189fi-97esl
de Ltq. 14 1 233 sur lesquelles les actionnaires reçoivent Ltq. 1 4 1 743.
Il ne reste ù partager entre les fondateurs, la Dette publique et le
Gouvernement que Ltq. 2 520.
Les fondateurs et l'administration de la Dette publique sont
mécontents de ce résultat et inquiets ; ils voient se rouvrir l'ère des
déficits. Ils se réunissent pour aviser au moyen de porter remède
à cette situation et décident de demander au Gouvernement d'ap-
porter au cahier des charges des modifications permettant à la
régie de limiter l'étendue des surfaces cultivées et de ne plus être
exposée à acheter toute la récolle.
Quelques semaines plus tard, après la conclusion de la paix
entre la Turquie et la Grèce, le Conseil d'administration de la
régie qui, entre temps, avait subi d'importants changements, obtient,
grâce à de pressantes démarches au Palais, que la « Haute Com
mission des réformes financières» soit chargée d'étudier les moyens
d'améliorer le fonctionnement du monopole. Mais on n'arrive pas
REVENUS CONCÉDÉS PAU LE DÉCRET DE MOUHARREM. 301
r 1898-1899 à 1 753 1 26
En 1897-98 de K. 5216000
1898-99 6531 000
1899-1900 7 871000
Le prix moyen de vente qui était de P. 3 1.49 s'abaisse successive-
mentà P. 26, 88et 24,7.">parsuile dela créationdulype àprixréduit.
Les bénéfices nets qui n'avaient été que de Ltq. 63 975 en
1897-98 et de Ltq. 90 299 en 1898-99 se relèvent en 1899-1900 à
Ltq. 265939, chiffre qui a permis, à 2 186 livres près, deverser
au compte des actionnaires l'intérêt à 8 p. 100 de l'année et
l'arriéré des deux annéesprécédentes. L'actif immobilisé a été
allégé dans toutes ses parties, en sorte que les valeurs immédia
301 LES FINANCES DE LA TURQUIE.
Les receltes du dernier exercice étant à peu près les mômes que
l'année précédente, on peut espérer un bénéfice au moins «'-gai au
précédent. Dans cette situation, les projets demodification du cahier
des charges concertés avec la commission spéciale ont été aban
donnés de part et d'autre, et le Conseil d'administration a reconnu
que le meilleur moyen d'atténuer dans la pratique les défectuosités
du régime actuel était d'entretenir bonnes relations avec
de
les fonctionnaires de l'État, de prévoir largement les pertes qui
peuvent résulter du service des entrepôts et magasins, et de savoir
dans une certaine mesure s'accommoder de la contrebande, comme
d'un mal chronique. D'après des gens bien informés, elle
est en effetpresque impossible à combattre dans les région»
montagneuses ou parmi les tribus nomades et trouve de*
complices dans toutes les classes de la population.
Il ne sera pas sans intérêt de jeter maintenant un regard en
arrière résumer ce que l'institution de la régie a rapporté
et de
Ltq. 519313
Pour redevance an
nuelle Ltq. 11931783
Dont à déduire :
Les
j*t>.
avances)
, >J 1OJ3i
d Egypte. )
La rétroces-)
sion
£582000
Ltq. 792234 Ltq. 11112 549 Ltq. 11661862
du reftieh. ) ■ '
Levs 65 880000
L'impôt du timbre.
(1) Des timbres spéciaux, di1s timbres à surcharge furent créés à cet effet.
Cette dénomination provient du fait qu'au début on se servait des timbres
existants, sur lesque1s on avait imprimé en surcharge l'objet auquel ils étaient
destinés : timbre spécial pour les procès verbaux de vente et transfert d'im
meubles ; timbre spécial pour 1es reçus et quittances des administration*
pub1iques; timbre spécial pour passeports et feui11es de route; pour permis
de chasse et de pèche.
REVENUS CONCÉDÉS PAR LE DÉCRET DE MOUHARREM. 307
L'on voit que, presque seul de tous les revenus gérés par le-
Conseil, le revenu du timbre n'a pas pris depuis dix ans de
développement sérieux. Ne faisons pas de comparaison avec les
grands États; mais constatons qu'en Grèce le timbre rapporte
environ 12 millions de francs, à peu près trois fois autant qu'en
Turquie, alors que la population de la Turquie est huit fois plus
nombreuse que celle de la Grèce.
S'abstenir de présenter des pièces pour l'application du timbre
n'étant pas considéré comme un acte immoral, et les perquisitions
REVENUS CONCÉDÉS PAR LE DÉCRET DE MOUHARREM. 309
(1) Tout en assujettissant par exemple au droit de timbre les actes énonçant
un engagement quelconque, la loi ne fixe pas la quotité a laquelle sont soumis
ceux de ces actes qui ne mentionnent aucune somme.
310 LES FINANCES DE LA TURQUIE.
7 398294 dAndrinople.
5 965 4 32 de Srayrne.
2 «6 782 de Beyrouth.
91355s de Constantinople.
que surtout par le mode prescrit pour la fixation des prix et des
quantités déterminées par l'essayage, mode qui livre le distil
lateur à l'arbitraire des préposés et des conseils du caza dont les
portion il n'est pas étonnant que cetle industrie soit bien loin
d'être florissante.
Taxe sur les bières. — Le droit est de 15 p. 100 calculé sur un
simple de laisser les choses dans le statu quo, plutôt que de cher
cher la compensation à laquelle a droit l'administration de la
Dette. En fin de compte, c'est toujours le contribuable à qui
incombe le règlement de pareils différends et le vieux dicton :
« Rien n'est plus durable que le provisoire » est surtout vrai lors
des pêcheries Ltq. 19000, alors qu'il n'avait encaissé net que
Ltq. 17 100, le Conseil perdait Ltq. 1 900 ; il se trouve ainsi empêché
d'administrer en régie, malgré l'avantage qui en résulterait pour
le Trésor public.
Le revenu des pêcheries est sujet à des fluctuations assez fortes
qui s'expliquent par les migrations des poissons, et dans une faible
mesure aussi par le fait que, les mollusques et les crustacés du
Bosphore étant considérés comme un élément de contamination,
la consommation diminue dans de fortes proportions en temps de
choléra ou d'autre épidémie.
Le marché aux poissons actuel de la capitale laissant beaucoup
à désirer au point de vue sanitaire, le Conseil est sur le point d'en
créer un nouveau qui, en rendant plus facile l'embarquement et la
vente, permet d'espérer une augmentation de revenu. Le capital à
engager sera d'environ Ltq. 10000, mais les frais diminueront par
la cessation de la location du marché actuel.
vèrent contre les étrangers qui venaient troubler l'ordre des chose*
établi par Dieu parce que, au lieu d'étouffer les cocons durant de
longs jours par la chaleur du soleil, on les faisait mourir pres
que instantanément par la vapeur. A la routine et à l'antipathie
habituelle contre les inventions vient, en Orient, sejoindre le fata
lisme. Allah-Kerim! Que la destinée suive son cours!
Le Conseil a obtenu une loi interdisant la vente de graine autre
que celle qui est produite par le système de sélection de Pasteur.
Il a institué à Brousse un laboratoire où les cultivateurs peuvent
faire examiner gratuitement la graine, et y a fondé en 1888 une
école de sériciculture pour enseigner les nouveaux procédés scien
tifiques. Peu à peu cette école, élevée ensuite par le Gouvernement
au rang d'Institut de sériciculture, est devenue très populaire. Des
élèves lui arrivent des provinces les plus éloignées et le nombre de
ceux qui l'ont fréquentée monte à 728. Grâce à ces mesures et a
21
322 LES FINANCES DE LA TURQUIE.
Ltq. 240000 (1), plus les arriérés à partir du 1/13 mars 1880. l»
augmentations ultérieures dont cette redevance est susceptible,
aux termes de l'article V du Statut organique (2) et la somme de
cipauté de Bulgarie n'aura pas été fixé par les représentants des
Puissances signataires du traité de Berlin, le Gouvernement le
REVENUS CONCÉDÉS PAR LE DECRET DE MOUHARREM. 325
en 1805/96 )
U" Denc,lcc "e
., _ ...
b •>S3
1806/07 \ 'J'*l-
1897,98 — 987
1900/1901
— 8 571
prétention du Gouvernement
d'appliquer au compte de Chypre
l'excédent produit parla dîme des tabacs.
En cédant à l'administration de la Dette le revenu de celle
dîme, le Gouvernement avait déclaré que ce revenu n'avait jamais
rapporté moins de 150 000 livres. En fait toutefois, pendant plu
sieurs années, livres pour
il n'a môme pas rapporté les 100 000
1/14 mars 1901 est de Ltq. 1 689 428 contre Ltq. 1910666 qu'il
aurait dû rapporter depuis la création de l'administration de la
Dette. Le Conseil entend prélever cette différence sur les recettes
éventuelles ultérieures au delà de Ltq. 100 000 par an. Apre?
l'acquittement de cette différence, il entend faire servir tout excé
dent dépassant 100 000 livres par an à parfaire l'écart entre la
somme de 130000 livres donnée en compensation de l'excédent
du revenu de Chypre et la somme de Ltq. 102 596 versée actuelle
ment de ce chef par le Gouvernement. Ce n'est qu'après que ces
deux comptes auront été soldés que les excédents pourront être
appliqués au compte de Chypre.
Voici le montant des recettes brutes encaissées du chef de la
Chypre.
Le paiement de ces Ltq. 130 000 a été fait avec une régularité
parfaite par le ministre des finances ; en août 1889 toutefois, le
Gouvernement anglais a déclaré que l'excédent réel de Chypre
n'avait été que de Ltq. 102 596, somme qui fut payée par lui
au Gouvernement turc. Celui-ci a en conséquence réduit à ce
même montant de 102 596 livres le paiement de Ltq. 130o00 effec
tué jusqu'alors. En présence des termes précis de l'engagement
du Gouvernement cité plus haut, le Conseil de la Dette publique
a protesté, mais ne louche effectivement que les Ltq. 102 5%
susdites.
328 LES FINANCES DE LA TURQUE.
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REVENUS CONCÉDÉS PAR LE DÉCRET DE MOUHAIiREM. 321)
les modifier.
C'est en 18<>1 que furent conclus les nouveaux traitésavec
et 1862
la Belgique, le Danemark, la France, la Suisse, la (irande-Bre-
tagne, l'Italie, les Pays-Bas, PAutriche-Hongrie, la Russie, la
Suède et Norwège, l'Espagne et les Étals-Unis. D'après ce*
traités, les droits d'importation sont fixés à 8 p. 100; il est con
venu que les droits d'exportation de 8 p. 100 seront diminués jus
qu'à 1 p. 100 par un abaissement annuel de 1 p. 100 et que les
droits de transit, réduits provisoirement à 2 p. 100, devront à la fin
delà huitième année ne plus comporter que 1 p. 100. La valeurd'un
certain nombre d'articles spécifiés fut fixée d'avance nu moyen
de tarifs conventionnels (1).
Les traités avec l'Angleterre et l'Italie étaient rési
conclus
liables au bout de sept ans; ceux de la France, de l'Allemagne et
de l'Autriche donnaient à chacune des parties la « faculté de faire
savoir à l'autre, à l'expiration de la quatorzième et vingt et
unième année, les modifications que l'expérience aurait sug
gérées ».
La Turquie essaya en d'une façon plus prononcée en
1877, et
simples actes unilatéraux, pouvaient être révoquées pnr elle de sa propre auto
rité; ce raisonnement eût juste si la capitulation de 17 10, » discutée, traitée
été
et régtée en bonne et due forme », et les traités intervenus depuis 1ors, n'avaient
pas confirmé expressément les capitulations précédentes.
(1) Un groupe allemand est actuellement en instance pour obtenir le monopole
des allumettes. La tâche est difficile; le Suttan est, en principe, peu favorable
aux monopoles et une entente avec 1es principaux fabricants d'Autriche est
indispensable pour ne pas provoquer l'opposition de l'ambassade de ce pays.
332 LES FINANCES DE LA TURQUIE.
l'excédent des recettes des douanes n'a donc été jusqu'à présent
d'aucune valeur pour les créanciers.
Lorsque celte question sera plus actuelle, on peut s'attendre a
Patentes.
harnais.
De môme une autre corporation de la capitale, aussi malfaisant--
que pittoresque, celle des pompiers volontaires ou Tolumbadchis.
a résisté à tous les efforts tentés pour la faire disparaître. Aus
Capitulation de 1710.
(1)
336 LES FINANCES DE LA TURQUIE.
faire valoir pour motiver cette exigence. Tant que les corporations
subsisteront, il sera difficile de considérer la liberté industrielle
comme absolument garantie, tout au moins pour le petit produc
teur et l'ouvrier. Il adviendra ce qui arrive si souvent, dans des
circonstances différentes, au centre et à l'ouest de l'Europe comme
aux Etats-Unis, où les syndicats suppriment en réalité trop sou
vent le droit de l'individu. La suppression des corporations serait
fort désirable. En fait, elle est presque impossible : nous avons
expliqué pourquoi. Comme il était aisé de le prévoir, le Sultan ne
s'y est pas résolu. Plutôt que de risquer de provoquer des mani
festations, peut-être des émeutes, en tous cas des agitations, il
aime mieux prendre le parti qui est le plus facile en tout pays et
vers lequel l'Oriental surtout est naturellement porté : le parti de
ne rien faire. La Russie comptait-elle sur ce résultat en formulant
REVENUS CONCÉDÉS PAR LE DÉCRET DE MOUHARREM. 337
capitulations.
On ne songe pas à demander ici la suppression de ce régime. 11
Si les Puissances craignent des abus, rien ne leur est plus facile
(|ue de se ménager des garanties en continuant d'exiger que les
lois fiscales leur soient soumises avant d'être promulguées, et en
veillant à ce que, dans l'application, les contribuables
étrangers
ne soient pastaxés au delà du tauxlégal. Mais, actuellement, le droit
de veto qui leur appartient quand la bourse de leurs nationaux
est en jeu ne leur sert qu'à empêcher toute réforme en retardant
les solutions sous des prétextes divers et parfois peu sérieux. Si le
remaniement de l'impôt des patentes finissait par se réaliser, il n'y
aurait pas redouter d'en voir gaspiller le produit, puisque toute
à
(1) D'après les tableaux du ministère des finances le revenu total de i'Empirv
de 1872 à 76 s'élevait à £ 18190 000.
La Bulgarie était censée y contribuer dans une proportion de 9,300 p. 100.
Les territoires cédés à la Grèce — — 2.002 —
— à la Serbie — — 1.980 —
— au Monténégro — — 0,093 —
Congrès de Berlin, séance du 10 juillet 1878.
('J)
Ancien sous-directeur au ministère des affaires étrangères de France et
(3)
délégué des porteurs français au moment de l'institution de l'administration de
la Dette publique.
REVENUS CONCÉDÉS PAR LE DÉCRET DE MOUHARREM. 343
II est évident que telle n'a pas pu être l'intention des rédacteurs
du décret, et on doit supposer qu ils entendaient simplement
exiger la majorité des titres représentés à l'assemblée. Dans tous les
cas, les arbitres prévus par l'article 19 pour le cas d'une contes
tation au sujet de l'interprétation du décret pourraient parer à la
difficulté.
Afin d'éviter les controverses que provoquerait éventuellement
cette rédaction si peu précise, M. Elie Léon, ancien consul de
Turquie à Paris, a imaginé, il y a quelques années, un plan de
conversion très habile. Comme les autres, ce plan est fondé
sur l'idée d'offrir auxporteurs, aux lieu et place des titres
actuels jouissant d'un petit intérêt et d'un gros amortissement, de
nouveaux titres auxquels seraient attribués des intérêts plus élevés
avec un amortissement moindre et de plus longue durée.
Le plan a été combiné de façon toucher en rien au décret
à ne
de Mouharrem, ni au fonctionnement de la caisse de la Dette. Le
Gouvernement créerait 'M millions de livres de nouveaux titres
4 p. 100 destinés à remplacer l'ancienne Dette; il remettrait ces titres
marché, contre les nouveaux titres vendus par lui, une partie cor
respondante des anciens titres. La conversion n'étant que faculta
tive, le Conseil d'administration ne connaîtrait officiellement le
nouveau titre que le jour où, le trust ayant réuni 75 p. 100 des anciens
emprunts, la conversion pourrait, conformément à l'interprétation
la plus étroite du texte du décret de Mouharrem, être imposée à tout
le monde. Jusque-là, le Conseil continuerait le service des anciens
litres comme par le passé. Le trust vendrait les nouvelles obligations
4 p. 100, retirant par contre un chiffre correspondant d'anciens
titres. Si, au cours de l'opération, ceux-ci al teignaient des cours
proportionnellement plus élevés que ceux des nouveaux litres, le
trust réaliserait les titres anciens qu'il aurait en portefeuille, en
rachetant par contre des obligations 4 p. 100. Quelque intéressante
que puisse être l'élude de ce projet pour les amateurs de combi
naisons ingénieuses, nous serions entraînés
trop loin si nous
voulions nous arrêter plus longuement sur ce sujet. Le fait est que,
malgré la possibilité théorique de réaliser ce projet et l'impor
tance des bénéfices qu'il comportait, il a été trouvé infiniment
rop compliqué pour être mis à exécution. Célait un éblouis-
lantfeu d'artifieequia fait l'objet de discussions passionnées dans
348 LES FINANCES DE LA TURQUIE.
p.
à
l'intérêt servi aux titres dépasse p. 100, un accroissement des
1
recettes aurait pour conséquence d'élever le taux de rembourse
ment de la Dette. Ce serait vraiment trop exiger du Gouvernement
que de lui demander de faire des efforts pour obtenir un pareil
accroissement, celui-ci devait avoir pour unique effet de lui
si
rendre plus onéreux l'amortissement de ses charges. Parla combi
naison Selim Pacha-Berger, au contraire, Gouvernement était
le
intéressé directement voir s'accroître les recettes du Conseil,
à
puisqu'il profitait de toute augmentation au delà du chiffre néces
saire pour payer 100 d'intérêt et les sommes destinées
p.
1/4
à
1
la
Il
à
sition du Gouvernement pourraient beaucoup contribuer rendre
à
les recettes du Conseil bien plus importantes. Ces moyens sont de
deux sortes législatifs et administratifs. Dans
le la
catégorie dos
:
1901
a
,
et
et
portait 72 p. 100
il
raître à peu près en même temps que les titres du nouvel emprunt
à créer, et pour cette raison il est opposé à l'élévation du coefficient
actuel de 58 p. préférant, tout naturellement, que le surplus
100,
■1) Pour démontrer que le maintien du coefficient de 5.K p. 100 est déjà une
concession accordée aux lots, on a même prétendu que le Gouvernement serait
en droit de considerer les titres sortant au pair comme remboursables à IS0 (Y. 36,
le capital nominal de 100 francs ayant été réduit par le décret à 15.09 p. 100. Mais
cette prétention ne trouve nullement sa justification dans les termes du décret.
En cffet, d'après 1'article 13 de celui-ci, les tirages des titres non sortis et le paie
ment des primes seront continués en stricte conformité avec le plan primitif
adopté pour cet emprunt, autant que les sommes qui 1eur reviendront 1e per
mettront. Comme 1e plan primitif 1ixc a 100 francs le montant minimum reve
nant à chaque titre sorti, il est évident que c'est ce montant qui doit être payé
au moins, à condition, bien entendu, que 1es sommes disponibles le permettent.
Quant à 1a réduction du capital effectuée par le décret de Mouharrcm, e11e a
un tout autre objet, ce1ui de déterminer 1a quote-part des revenus concédés
qui est attribuée en bloc au service des 1ots, et aussi celui de fixer le chiffre de
l'mtérêt qui sera payable à ces titres, le jour où il y aura un excédent sur 1a
somme nécessaire pour payer intégralement les titres sortis au tirage. D'ai11eurs
le Gouvernement n'aurait aucun avantage à ne rembourser les titres sortis par
400 francs que sur le pied de 1sofr. 36, puisque les sommes ainsi économisées
devraient servir en premier 1ieu à payer à raison de 100 p. 100 les titres sortis
avec primes et ensuite à reprendre le service des intérêts.
352 LES FINANCES DE LA TURQUIE.
haut seraient prélevées (en premier lieu) Llq. 430 500 pour le ser
vice des obligations de priorité, puis l'annuité du nouvel
emprunt de Ltq. 32 175 000, soil Llq. 1528 000, y compris
l'annuité nécessaire pour amortir
cet emprunt en quarante
sept ans, et, sur le même rang, une somme de Ltq. 240000 pour
les lois (2). Si la totalité des tilres du nouvel emprunt n'était pa-
nécessaire pour l'échange des séries B, Cet D, le solde disponible.
(1) Il s'agit du revenu net. Le revenu brut, comprenant les frais généraux.
les Trois de perception et diverses autres dépenses, dépasse de plus de 400 000 livre»
le montant de la recette nette. A plusieurs reprises, le Gouvernement s'est plaint
que la proportion des frais aux encaissements fût trop élevée. Elle ne serabk'
pourtant pas excessive, étant données l'étendue et les difficultés de la lùche dont
s'acquitte le Conseil.
(2) Kn fixant la somme de Llq. 240 000, on a traité les lots sur un pied d'égalité
avec les tilres de la série 1), sans tenir compte de la compensation à laquelle
les porteurs des lots ont droit, d'après ce qui a été dit plus haut, ainsi que du fut
qu'une parlie des sommes qui reviennent au fonds des lots ne doit pas être
distribuée sous forme d'augmentation du coefficient, mais employée à amortir
la dette par voie de rachat; toutefois, il ne serait pas impossible de réparée
cet oubli.
PROJETS D'UNIFICATION ET DE CONVERSION. 353
• •
•
VIII
AUGMENTATION DES INTÉRÊTS.
Dette ne représente que Ltq. 292 702, les porteurs, tout naturelle
ment, s'attendaient à une distribution immédiate de ce quart pour
cent supplémentaire. Toutefois le Conseil, d'accord avec le Gou
vernement, était alors et est encore d'avis que, afin d'éviter un
service d'intérêts variables, pouvant prêter à la spéculation, la
distribution du quart p. 100 supplémentaire doit être reculée
jusqu'à ce que, grâce à l'augmentation croissante des revenus, l'on
soit sûr de pouvoir le continuer d'une façon régulière et constante.
Celte façon de voir est, suivant lui, conforme à la teneur du der
nier paragraphe de l'article 10 du décret, ainsi conçu : « Le Conseil
a le droit de réserver sur les sommes disponibles pour le service
de l'intérêl les fractions nécessaires pour égaliser le montant de
l'intérêt dans les semestres suivants. »
N'est-ce pas interpréter faussement l'article visé et opposer entre
eux les deux textes des articles 10 et 11, alors qu'ils se complètent
et se confirment l'un l'autre?
AUGMENTATION DES INTÉRÊTS. 357
(I1 Depuis que ces lignes ont été écrites, le Conseil a décidé d'employer les
sommes disponibles du compte « Fonds de réserve ■ (environ 280000 livres) à
l'acquisition de titres des séries C et D et d'obligutions de priorité au moyen
360 LES FINANCES DE LA TURQUIE.
(Tachais mensuels s'élevant à 23 000 livres environ, soit 10 000 pour chacune
des séries C et D et 5 000 pour les priorités.
La part des lots dans le compte « Fonds de réserve pour l'augmentation gô
intérêts » avait déjà été employée depuis quelque^ années au rachat de efs
titres et continue à l'être tous les ans.
IX
difficile de s'arrêter.
Encouragée par le fonctionnement régulier de l'administration
des contributions indirectes et du service de la Dette publique
depuis la création du Conseil, la Deutsche Bank de Berlin fit en
1888 au Gouvernement ottoman l'offre de se charger de la cons
truction d'un chemin de fer dans l'Asie Mineure. La Deutsche
362 LES FINANCES DE LA TURQUIE.
de commission de 'rais
des
conlrac1ne1e et commission
recel 1es.
1e 4p. ht" cmdes frais. en province,
i,
LIVRES TIIRCJUES.
1
i ;
de pêche et dîme sur les soies de toutes les localités autres que
la
tableau suivant :
RECETTE VERSEMENTS
sur dîmes
ANNUITES. au liseptembre de la
de douane. brute.
l'année suivante.
LIVRES TURgUEÎ
(Il Trois scmeslrialitcs raison du l.lq. 124 987,50. La différence pour couviir le montant
à
total de Ltq. 3749(12,50 ftté retenue par la Banque impériale ottomane sur produit de I'«b-
le
a
Une avance de Llq. 300000 a été faite le 17/29 juin 1898 par la
Banque ottomane pour le paiement partiel des arriérés de l'indem
nité de guerre russe. Elle est remboursable en quatre ans. En
garantie du capital et des intérêts, à raicon de 7 p. ÎOO l'an, le
Gouvernement affecté les dîmes des sandjaks de Monastir, AJep,
a
Bassora, Bagdad et Syrie ensemble pour Ltq. 90000 par an. Les
délégations remises n'ayant produit qu'environ Ltq. 84000, le
solde exigible pour les années 1898-99 et 1899-1900 a été acquitté
au moyen d'excédents sur les dîmes afférentes aux garanties kilo
métriques et d'une surtaxe de 1/2 p. 100 prélevée en 1899-1900
exceptionnellement sur les dîmes.
RECETTES
A PARTIR
de 1'cïcéden1
.1e 1a ou déticit
NETTES.
(v compris
garantie 1es encaissements
Ltq.
LU,. pour arriérés).
Ltq.
(1 ; >» 1ab1eau se réfere à 1a période a11ant jusqu'au 1/13 septembre iïKKt, sauf pour 1'empruut
Pêcheries pour 1eque1 1es chiffres sont ca1cu1és au 1, 13 mars I900.
(2) Y compris 1es Ltq. 645 050 versées par 1'administration de 1a douane,
(A) Suivant ta convention de 1a Compagnie de jonction Sa1oiiique-Coiwtanlinop1e, ce déficit
e-st couve■ par 1es excédents des recettes affectees a 1a gacantie de Sa1onique-Mouastir.
1
RECETTES NETTES GARANTIES EXCÉDENT
(y compris D E F I >: IT.
ANNÉES. ET ANNUITES PAYEES. 0U
arriérés euciinsés).
Ltq. Ltq.
Ltq.
1
1888-89 45 352 02 57 406 06 — 12054 01 i
1889-90 255 037 21 122 701 31 ■+-132 935 93
1890-91 586 316 51 522 901 60 4- 63 414 94
1891-92 652 010 77 433 942 94 ■+-21S097 81
1892-93 714 935 18 497 718 49 + 217 266 69
1893-94 763 853 59 587 l1O 52 + 176 743 07
1894-95 802 692 97 662 589 62 + 140 103 35
1895-96 963 351 17 852 698 30 + 110 652 87
1896-97 1 265 232 39 1 195 736 26 -f- 69 496 13
1897-98 1 532 062 89 894 023 48 + 638 039 il
1898-99 1 614 975 14 1 402 473 84 4-212 501 30
1899-1900 1 736 404 95 1 528 010 19 + 208 394 76
■2i
QUATRIEME PARTIE
CHEMINS DE FER
(1) Voir ci-dessus les détails donnes sur les routes et les ports.
372 LES FINANCES DE LA TURQUIE.
SAMMAKS
SAMMAKS
M: KUTAH1A. SAMUA6
a3m:es. I> ERTIIOG1lIlLL. NE SAI.0MQl'E
Il ISMin DE DIDKAlrATCH.
ET DE SKVSASTIE.
ET iVaNUOHA.
i
I. — Lignes exploitées.
Tchernavoda-Kustendjé.
Rouslchouk- Varna.
avec un groupe belge (Van der Elst et C°) ; ses conditions n'ayant
pas été exécutées par ce dernier, Davoud Pacha, un Arménien
d'une remarquable intelligence, alors ministre des travaux pu
blics, fut chargé, à la fin de 1868, de se rendre en Europe pour
trouver une autre combinaison. L'envoyé ottoman rencontra par
tout un accueil des plus sympathiques,mais non des gens assez
hardis pour se lancer dans l'entreprise. Le baron de Hirsch, ban
quier à Bruxelles, eut seul ce courage et n'eut point à le regret
ter. Après quelques mois de négociations, des traités furentsignés :
d'un côté entre le Gouvernement ottoman et M. de Hirsch pour
la construction de 2 000 kilomètres de chemins de fer moyennant
une rente annuelle de 14000 francs par kilomètre à servir par le
Gouvernement, de l'autre entre le concessionnaire et la Compa
gnie des chemins de fer du Sud de l'Autriche Lombards) pour
l'exploitation du réseau, moyennant une rente de 8 000 francs par
kilomètre à payer par l'exploitant au concessionnaire.
Le contrat avec la Compagnie des chemins de fer du Sud de
l'Autriche n'ayant pas été ratifié par cetle dernière à la suite de
divergences de vues dans le sein de son conseil d'administration,
M. de Hirsch se décida à se charger aussi de l'exploitation. Il
fonda en conséquence, avec le concours de financiers parisiens et
viennois, une compagnie d'exploitation française (devenue depuis
autrichienne) qui prit les lieu et place des Lombards.
D'autre part, afin de se procurer les sommes nécessaires pour
376 LES FINANCES DE LA TURQUIE.
a. En Bosnie :
De Hanjaluka à Doberlin (tronçon isoté aboutissant
à la frontière autrichienne et dont 1e Gouvernement
autrichien avait exigé 1'exécution comme condition
de 1'admission des 1ots turcs à la cote de la Bourse
de Vienne , 102 kilomètres.
h. Dans 1a Turquie occidentale :
De Constant inop1e à Andrinople 318 \
D'Andrinop1e à Philippopoli, Sarambcy et Hcl- )
lova 2 43 816 kilomètres.
J
De Timova ii Jamholi vers Schumla) 106 \
D'Andrinople à Dédéagatch (sur l'Archipel U9
c. En Macédoine :
De Saloniqiu- à l'skub 241 )
DL'skub à Mitrovitza liai
1179 kilomètres.
l'intérieur de la Turquie.
Depuis 1890, il n'est pas survenu de modification importante dans
les relations de la Compagnie d'exploitation avec le Gouvernement
ottoman. La Compagnie paie régulièrement la redevance minima
de 1 500 francs par kilomètre fixée par le traité de 1885. Mais, par
suite d'accords conclus en 1894, elle verse à la Banque de Paris et
des Pays-Bas la partie de cette redevance afférente aux 1 179 kilo
mètres de l'ancien réseau, le Gouvernement ottoman l'ayant donnée
comme gage d'un emprunt 4 p. 100 de 40000000 francs quil a con
tracté à celte date et qui a servi en partie à rembourser l'avance
consentie en par la Compagnie d'exploitation. A cette occa
1885
vingt ans pour que les idées d'Ali Pacha fussent réalisées. Mais
l'espoir qu'on avait conçu de voir une ère nouvelle de prospérité
inaugurée par la jonction de la Turquie avec l'Europe a été déçu
dans une certaine mesure. Certes, des progrès se sont accomplis :
toutefois, ils ne répondent pas à ce qu'on était en droit d'attendre.
Grâce en partie à une forte réduction de tarifs introduite par la
nouvelle administration, le mouvement des voyageurs a presque
doublé dans les dix dernières années; de 2 478 000 voyageurs en
1889 il a atteint, en 1899, le chiffre de 4 135 000, et les recettes de
ce trafic, qui étaient de 3 500 000 francs en 1889, ont dépassé
1300 000 francs en 1899. L'accroissement des quantités de mar
chandises n'a pas subi la même progression. Le manque de quais
dans la station de Constanlinople et de ports à Salonique et à
Dédéagatch, tètes des lignes de la Compagnie du côté de la mer.
CHEMINS DE FER. 383
Houmélie orientale.
La Compagnie a toute une série de réclamations contre le Gou
vernement ottoman, notamment pour le grand préjudice que lui
cause la non-exécution des ports et routes, le dommage éprou\<;
par une série de mesures administratives et douanières entravaDt
le mouvement des voyageurs et des marchandises ; d'autres récla
mations sont relatives aux empiétements de terrains, au non-paie
ment des transports militaires et de la part incombant au Gouver
nement dans la dépense des travaux d'agrandissement.
Grâce à l'intervention énergique de S. E. le Baron de Calice,
ambassadeur d'Autriche-Hongrie, le Gouvernement s'est enfin
décidé à faire droit à la mise en demeure que lui avait adressée la
Compagnie d'instituer la commission arbitrale prévue par les con
ventions. Il a désigné pour arbitres: S. E. Hassan Fehmi Pacha.
déjà membre de la commission d'arbitrage de 1888 et S. E. Gabriel
Effendi IS'oradounghian, conseiller légiste de la Sublime Porte. Le*
arbitres désignés par la Compagnie sont : M. le Comte de Lame-
zan-Salins, président du tribunal civil de Vienne et M. Milliard,
sénateur, ancien garde des sceaux de France. Le compromis d'arbi
trage, qui d'ailleurs n'est pas encore signé, prévoyant des délaisasscz
longs pour l'échange des conclusions et les réponses des parties, la
Commission arbitrale ne pourra guère se réunir avant l'année ItuC
Nous donnons ci-contre le tableau des recettes de la Compagnie
dans les vingt dernières années.
CHEMINS DE FER. 385
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u B-IJ■-S =1 Hi'^ioo-rce'CfiM*"
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.r. r- —« *o in x o fi a
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ce ce i^ iO o ic ■(".
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juin 1894. La Compagnie jouit d'une garantie de
le
depuis
recettes brutes de 11300 francs par kilomètre, garantie laquelle
à
la
25
38S LES FINANCES DE LA TURQUIE.
Jonction Salonique-Constantinople.
Smyrne-Aïdin.
Cassaba à Alacheir.
Magnésie à Sonia.
Moudania à Brousse.
Ilaïdar Pacha-Ismid.
Aïdin-Serakeui-Dinaïr el embranchement.
15
1635 752 first debenturcs p. 100.
£
211 802 second debenturcs dont les intérêts ne sont payables que
il
1
la
été question de
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Alacheir Afioun-Karahissar.
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glaise dette de 36
à
394 LES FINANCES DE LA TURQUIE.
(1) Montants établis aprè > déduction des ecelles kilomélr ques calculées s u cours mates j
annuel du Napoléon.
Mersina-Adana.
En 1899 572 — —
8
à
En 1900 780 — —
7
à
Jaffa-Jérusalem .
fer de la Palestine ».
Le capital actions Société, qui ne jouit d'aucune subven
la
de
tion gouvernementale, était de millions de francs. Par décision
1
nouvelles.
Il a été réparti
Par action. Par obligation,
en 1896 0'',75 6'',t0
— 1897 0l"-,95 7fr,<5
— 1898 lf',65 13'', 44
— 1899 lfr,80 14tr,577
— 1900 lfr,711 13fr,861
chameliers.
Actif.
Premier établissement 41 069 029'r,55
Caisses, portefeuil1e et cautionnement 352 661rr,29
Débiteurs 1 618 835'r,83- 46 070 526^,67
Passif.
Emprunt de 1892 26 200 000^,00
Comptes créditeurs des banques 9 014 ."!66rr,26
—■ — divers 1 587 705'',29 36 802 071'',55
Excédent d'actif 9 268 4o5'r,12
syrienne (1) et Société des Batignolles. Par contre, il lui est remis
sur 90 000 nouvelles obligations privilégiées créées 88 513 obli
gations t p. 100 de 500 francs, remboursables en quatre-vingt-dix
ans et jouissant de la garantie accordée par le Gouvernement
ploitation qui fut appliqué à partir du 1" mars 1898; les résuttats obtenus,
malgré la notable diminution des dépenses d'exploitation, n'ont pu influer
d'une façon marquante sur la situation générale de la Société.
400 LES FINANCES DE LA TURQUIE.
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402 LES FINANCES DE LA TURQUIE.
Mersina à Adana.
Ces lignes, d'une longueur de 598 kilomètres, ne profitèrent
cependant qu'au littoral, et l'intérieur du pays resta négligé.
Aussi le Gouvernement, reconnaissant les inconvénients de cet état
de choses, arrêta-t-il le programme d'établissement d'un réseau de
t" période.
f période.
3« période.
Ligne de Bagdad-Bassora 4 10 —
— de Tripoli-Homs-Antioche 256 — 696 kilom.
Francs.
113 565 act.de 500 fr.,1" et 2e série, dont 60 p. 100 verses. 34 069 500mwuI(1;.
6 43 5 act. de 500 fr. entièrement libérées (2) 3 217 500
t' 80 000 000 oblig. 5 p. 100, 1"> série, émises à 86 p. 100 68 800 000
f* 80 000 000 — 2° série, — S9p. 100env. 71200 000
(1) Les actions ont été introduites aux Bourses allemandes en octobre 1900,
au cours de 76 p. 100, soit 180 francs par action de 500 francs, libérée de
300 francs.
J2) Afin de former le capital nécessaire aux travaux du port de Haïdar-Pach»,
1'assembtée générale du 28 janvier 1899 décidn do permettre aux détenteurs de
titres provisoires d'actions de la 1rc et de la 2e série de libérer entiéremen
leurs actions, droit devant rester en vigueur au moins jusqu'à ce que 10 000 ac
tions aient été libérées.
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406 LES FINANCES DE LA TURQUIE.
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408 LES FINANCES DE LA TL'ROUIE.
Franc* Franes.
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510 1 825 000 6 084 000
S 644 000 '
488 000
Cassaba. Nouveau reseau (Alac1icir-Ku- . 5.7
]
895 000 3 843 000
220 1 510 000 1 624 000
■ 750 000
forment que 23 p. 100 du revenu brut garanti. Il est vrai que la ligne
d'Alacheir-Karahissar n'est ouverte au trafic que depuis 1897 et
que la ligne de jonction Salonique-Constantinople a été cons
truite uniquement dans un but stratégique; la guerre turco-
grecque, qui a éclaté peu de temps après sa mise en exploitation.
a d'ailleurs pleinement justifié l'opportunité de la dépense. Elle
a permis au Gouvernement turc d'expédier de très grandes
quantités de troupes de Conslantinople en Macédoine par la voie
de terre, alors qu'il lui eût été impossible de le faire par la voie
maritime.
60 de
l'État roumain;
224 kilomètres, voie normale, devenus propriété de la principauté de Bu1
à
102 kilomètres, à voie normale, situés en Bosnie, exploités par l'Empire d'Au
triche-Hongrie, chargé de l'administration de la Bosnie;
2039 kilomètres, à voie normale, en Turquie d'Europe et en Boumélie orien
tale, dont :
Damas-La Mecque.
autres conditions.
« Il est entendu que la Société s'engage, dès
aujourd'hui, à ne
jamais ni céder, ni transférer à une autre société quelconque soit
la ligne existante de Haïdar-Pacha à Angora et a Konia, soit celle
à construire de Konia à Bagdad et Bassora. Le Gouvernement
établissons en ce moment.
A combien s'est élevé, d'autre part, le total des amortissements
effectués ? Pour la Dette régie par le décret de Mouharrem, le
calcul est facile à faire. On sait que le décret affecte à l'amortisse
ment le cinquième du produit des revenus concédés, plus l'intérêt
afférent aux titres déjà amortis : la dotation de l'amortissement
422 LES FINANCES DE LA TURQUIE.
(t) Il est vrai qu'une grande partie de la dette amortie faisait parlie de 1a
Dette régie par le décret de Mouharrem ne rapportant que I p. 100. tandis que
les nouveaux emprunts ont été contractés à des laux notablement supérieurs;
mais même en tenant compte de cette circonstance, on trouve que le montant
des amortissements dépasse celui des nouveaux emprunts.
CONCLUSION. 423
Lorando, qui ont fait si grand bruit naguère, il est évident que le
Gouvernement turc aurait eu grand intérêt à s'acquitter de sa dette
à l'amiable, avant l'intervention diplomatique; ses créanciers
auraient accepté volontiers, en 1900, la moitié de ce qu'ils ont
obtenu un an plus tard. Les tergiversations du Gouvernement lui
ont couté quelques millions, et lui ont attiré, par surcroît, une
désagréable aventure, d'autant plus fâcheuse pour lui qu'elle
pourra servir de précédent.
Cette incapacité de considérer comme obligatoire une date de
paiement fixée d'avance a fait une catégorie de victimes très nom
breuse et particulièrement intéressante : celle des fonctionnaires.
Un pays qui se soucie peu de régler ses créanciers à l'heure dite
en prend, naturellement, encore plus à l'aise avec ses propres
agents. Et comme ceux-ci, en général, n'ont pas pour subsister
d'autres ressources régulières que leur traitement, comment
s'étonner si un grand nombre d'entre eux se procurent, aux dépens
de l'État et du public, l'équivalent des appointements qui leur sont
versés d'une façon si inexacte ou ne leur sont pas versés du tout?
C'est, en pareil cas, le désordre administratif et financier qui est
le véritable corrupteur. Sans doute, il y a dans le personnel otto
man, comme dans celui de maint autre pays d'Orient, des gens
capables de vendre leur conscience et de tirer malhonnêtement
parti de leur emploi pourarrondir leur traitement légitime, quand
même celui-ci leur serait régulièrement servi. Mais ce sont des
exceptions. L'expérience faite par le Conseil de la Dette et par les
Compagnies de chemins de fer montré que la population turque,
a
Mais tous ces textes sont restés a peu près à l'état de lettre morte, et
on doit reconnaître que les Puissances n'ont pas fait ce qui dépendait
d'ellespourencouragerlaTurquieàenhAterrapplication. L'ne seule
de ses provinces européennes, la Roumélie orientale, avait reçu une
organisation perfectionnée. Une commission, formée en vertu du
traité de Berlin, avait élaboré pour cette province un Statut onrn-
nique, véritable charte administrative. Après quelques années à
peine de fonctionnement, ce Statut a été déchiré par la force. La
Roumélie orientale est devenue, en fait, une province bulgare. La
diplomatie a assisté, impassible, à celte violation flagrante d'un
traité où l'encre de ses signatures était à peine sèche. Elle n'inter
vient même pas pour faire respecter le dernier vestige de la souve
raineté ottomane Philippopoli, l'engagement pris par le Gouver
à
nement de Sofia de continuer à payer la redevance rouméliote. On
comprend que ce précédent créé par elle diminue un peu l'aulorilé
morale qu'elle pourrait avoir pour réclamer 1' « organisation « d-.-
la Macédoine ou de la Thrace, et refroidisse encore le z.èle du Sul
tan pour la créationd'autres Roumélies orientales. Aucun esprit
élevé, aucune âme généreuse ne saurait approuver ou excuser ce
qui s'est passé en Arménie. Mais les Puissances, même unanimes
— et elles ne le sont pas — auraient meilleure grâce à exiger
l'exécution intégrale du traité de Berlin aux bords du lac de Van
cl dans les vallées de l'Ararat, si elles ne l'avaient pas laissé fouler
aux pieds, sur les rives de la Maritza, par d'aulres que par la Tur
quie, et si elles n'avaient point permis qu'on arrachât au Sultan parla
CONCLUSION. 429
28
434 I.F.S FINANCES DE LA TURQUIE.
AVANT-PROPOS
I. REVUE HIST0RIQUE.
I. Avant 18:ii t
II. Lïtc desemprunts à jet continu. — La suspension des paiements et
le décret de Mouharrem 20
Vacoufs lit
Caravane sacrée 117
Hospice des aliénés lin
Allocation de la caisse de retraites militaires lit
Allocation de pensions de disponibilités et de retraites civiles lit
Hachai des limars, ziamets, vacoufs de campagnes et salines 123
Restitutions 124
V. Départements civils.
Mines 212
Forêts ; '. . 21*
TABLE DES MATIERES. 439
Chypre 327
Excédent des Douanes 329
Patentes 333
Tribut de Bulgarie, parts contributives de la Bulgarie, de Monténégro,
de la Serbie et de la Grèce 33!»
il
Ti1iernavoda-Kustendjé ■• • 373
Koustebouk-Varna 374
Chemins de 1er orientaux 375
Salon'upii'-Monastir 385
Jonction Salonique-Constantinople 387
Chemins de fer de la Bosnie et de l'Herzégovine 388
Smviue-Aïdin 389
Siuyrne Cassibl «90
à à
saba 393
Mersina-Adana 394
'
Jatra-Jérusalem 395
Itevro0lli-Damas-Hama 39fi
Chemins de fer d'Anatolie -402
440 TABLE DES MATIÈRES.
Samsoun-Sivas-Diarbékir W
Saint-Jean-d'Aore-Daims ***
Angora-Cesarée '"
Prolongement île la ligne Beyrouth-Damas "**
Damas-La Mecque l"
Ligne de Bagdad *"
CONCLUSION US
EXTRAIT DU CATALOGUE
SEP 1