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La finance islamique représente une dynamique

économique et politique.
C’est pour cela qu’en tant qu’étudiants en
LICENCE PROFESSIONNELLE BANQUE,
nous nous intéressons aux fondements de cette
finance nouvelle en France.

Cela nous permet de mieux comprendre son attrait,


en ces temps de turbulences...
La Finance Islamique est fondée sur l’interdiction par l’islam
de l’usure, appelée en arabe Riba .

En effet la banque islamique n'est pas un simple fournisseur de


fonds. Elle ne s’intéresse pas uniquement aux garanties que
propose l’emprunteur, ni aux dépôts de valeurs mais elle est
un véritable partenaire de l'entrepreneur emprunteur tout
en respectant les principes de la Shari'a (loi islamique).
Elle répond aux besoins des musulmans qui ne souhaitent
pas vivre en contradiction avec les exigences de leur foi.
I ) LES PRINCIPES DE LA FINANCE ISLAMIQUE
A) Le principe d’interdiction d’intérêt (l’usure), appelé « RIBA»

B) Le principe d’interdiction de l’incertitude, de spéculation,


pas de « gharar » ni de « maysir »

C) Le principe d’interdiction d’investir dans des secteurs illicites, pas de « haram » ;

D) Le principe de l’obligation de partage des pertes et des profits

II ) LES PRINCIPAUX MODES DE FINANCEMENT DE LA FINANCE


ISLAMIQUE
A) Selon le principe du partage des profits et des pertes

B) Selon le principe de la vente de produits ou de services


III) QUELS AVENIR POUR LA FINANCE ISLAMIQUE
A) Le contexte actuel
B) Le constat du degré d’avancement à travers le monde de la finance
islamique
C) Perspectives pour la finance islamique
D) Les acquis de la finance islamique en France
La finance islamique repose sur 5 principes fondamentaux:

 L’interdiction de la riba
 L’interdiction du gharar
 L’interdiction l’ haram
 l’obligation de partage des pertes et des profits
 l’adossement à un actif tangible
La Riba est l’un des principes fondamentaux de cette
finance.
Que signifie le terme « Riba » :

Le terme arabe "Riba " est tiré du verbe "Raba"


qui signifie "accroître", "augmenter".

Il s’agit de toute rémunération de capital réalisée


sans effort ni échange commercial
Pourquoi l’islam interdit la Riba

La riba constitue une source d’enrichissement injustifiés,


c’est-à-dire qu’il n’est pas du à une contrepartie légitime tel que la
force de travail, le transport, la préparation etc.

Cet accroissement de capital sans service rendu est illicite,


ainsi l’intérêt sur le capital résultant du seul écoulement du temps
ou sur les échanges basés sur la spéculation sont prohibés

Il est dit dans le Coran :


"Dieu a permis la vente et interdit l'intérêt" (Coran 2/275)
Mais pour quelle raison ?
En effet, l’intérêt constitue un prélèvement sans qu’on ait
participé à la prise de risque du prêteur.(car on sait que
lorsqu’un prêteur prête de l’argent il prend un risque).

L'intérêt est un loyer (surplus) qu’on obtient quand on prête


de la monnaie (l’épargnant), ou bien un bénéfice qu’on
obtient sur la vente de monnaie (octroi un crédit).

Or l'islam dit qu’il faut qu’on contribue à un travail ou bien


qu’on prenne le risque pour obtenir un bénéfice.
LOCATION DE BIENS/ LOCATION D’ARGENT

L’islam a autorisé la location de biens et a interdit la


location de monnaie

Caractère particulier de la monnaie par rapport aux autres


biens matériels

 le loyer est une compensation car l’objet loué s’use peu à


peu au fil du temps.

on ne peut pas louer une monnaie car sa valeur de ne


diminue pas à cause de cet échange et de cet usage,
contrairement aux autres biens qui sont loués. La
contrepartie n'a donc pas de raison d'être.
Le Gharar est un concept qui recouvre des incertitudes ou des
imprévus liés à un contrat.
Cette interdiction prohibe certaines pratiques financières
classiques telles que la vente à découvert, la spéculation etc.
Ainsi en Islam toute opération doit reposer sur des biens réels.

Le Maysir (la spéculation) est une opération financière ou


commerciale dont l’objectif est de réaliser un profit d’argent en
pariant sur la fluctuation des cours du marché.
Or anticiper sur une évolution est interdit dans l’islam.
Selon l’islam: « Toute chose utile et toute chose dont les
aspects utiles l’emportent sur les aspects négatifs sont jugées
licites.
De même, toute chose nocive et toute chose dont les aspects
négatifs l’emportent sur les aspects positifs sont jugées
illicites. »

Et donc est haram (interdit), tout investissement dans les


secteurs suivants: l’alcool, le tabac, les services financiers
non islamiques (banques, assurances, obligations, …), porc et
alimentations non halal (restaurant, industries
agroalimentaires, ...), divertissements (jeux de hasard,
casinos, pornographie…) et armements.
La banque ne participe pas au capital. Elle met à la
disposition de l'entreprise un prêt qui sera rémunéré en
fonction de la performance de l'investissement.
Le principe du partage des profits et des pertes est au
cœur de la finance islamique.
A la différence de la finance conventionnelle,
la finance islamique ne rompt pas le lien entre la
rémunération et le risque. La rémunération n'est
légitime que s'il y a un risque associé.
Le risque pour une banque islamique ou conventionnelle,
c'est de financer une entreprise qui ne dégagera pas de
CASH FLOWS
Les transactions financières islamiques doivent avoir un lien
direct avec un actif réel et tangible donc avec l’économie
réelle. Un conseil de conformité à la Charia, présent dans
chaque institution financière, valide le caractère islamique
d’un produit financier ou d’une transaction financière.
Nous pouvons établir deux classifications de ces modes de financement

 La première est liée aux opérations de participation de pertes et de profit


 La Mudaraba

 La Musharaka

 La seconde est liée aux opérations de vente de marchandises ou de


services a crédit
 La mourabaha

 L’ijara

 L’istinaa
La Mudaraba est un contrat par lequel une partie fournit le
capital pour un projet, et l’autre, le travail et la gestion.
Le partage des bénéfices est convenu entre les parties, et les pertes sont
supportées par le fournisseur des fonds,s’il y a faute, négligence ou
violation des conditions acceptées par la banque.
Investisseur
(Rab al maal)

Dépôt Part des


profits et des
pertes

Fonds
d’investissement

Rémunération Apport de
savoir-faire

Société de gestion
(Mudarib)
La Musharaka est un contrat de prise de participation dans lequel la banque
et son client participent ensemble au financement d’un projet.
Le droit de propriété est réparti en proportion de la contribution
de chaque partie.

Prêteur

Apports de capitaux Part des profits et


des pertes

Société / Projet

Part des profits et des Apport en nature


pertes

Entrepreneur
La mourabaha est un contrat d’achat et de revente.
La banque achète des biens, des matériaux de base puis les revend à
son client moyennant une marge négociée supérieure.
Le différentiel entre le prix de revente et le prix d’achat est le profit.

Ce produit sert régulièrement dans les opérations de financement


immobilier
L’istisna est un instrument de financement destinés aux entreprises.
C’est un contrat d’entreprise en vertu duquel une partie (Moustasni’i) demande à une autre
(Sani’i) de lui fabriquer ou de construire un ouvrage moyennant une rémunération payable
d’avance, de manière fractionnée ou à terme
C’est un financement à moyen-long terme pour couvrir les coûts pour la fabrication, la
construction ou la fourniture de produits finis

Constructeur
Achat d’un actif à
construire

Mise à disposition de
fonds sous forme de Société de projet
paiements successifs
Transfert de propriété
au titre de l’istisna
de l’actif

Financier
L’ijara est un contrat par lequel la banque acquiert un bien et le met à la disposition
du client moyennant le paiement d’un loyer. Selon le principe du leasing par
lequel une société qui détient un actif va le louer à un client qui a la possibilité
d’acheter l’actif à terme.

Vendeur

Transfert de la Paiement au
propriété de comptant
l’actif

Financier

Location de Paiement du
l’actif loyer (avec
option d’achat)

Acheteur final
A/ LE CONTEXTE ACTUEL

Les marchés financiers occidentaux subissent une crise sans


précédent, la plus importante depuis 1929.
Cela a pour conséquence de nourrir une crise des liquidités
due au manque de confiance des acteurs économiques.

Toutes les économies sont touchées par l’effet papillon des


subprimes, conséquence de la déréglementation, de l’opacité
des marchés financiers et de la course constante aux profits.
A/ LE CONTEXTE ACTUEL

En cette ère d’interdépendance des économies, nous voyons


toutes les nations mobilisées afin d’endiguer cette crise.

De nombreuses voix se sont levées pour dénoncer le


manque de transparence et d’éthique des marchés qui a
amené à cette crise.

C’est pourquoi nous nous dirigeons aujourd’hui vers la


moralisation des marchés
B/ CONSTAT DU DEGRÉ D’AVANCEMENT À TRAVERS
LE MONDE DE LA FINANCE ISLAMIQUE

 La finance islamique moderne existe depuis 30 ans


 Fort taux de croissance ( à 2 chiffres)
 La finance islamique pèse entre 500 et 700 milliards selon
MOODY’S soit l’équivalent du plan de sauvetage aux
banques américaines (PAULSON)
Présence enracinée
Position de niche
Ouverture réglementaire
Exploration/faisabilité
C/ PERSPECTIVES POUR LA FINANCE ISLAMIQUE
EN FRANCE

La finance islamique est une opportunité pour les marchés


occidentaux qui subissent une crise des liquidités.

En effet, les pays du Moyen-Orient producteurs de pétrole


cherchent des investissements en conformité avec les lois
coraniques.

Les poches de liquidités dont disposent ces pays rend très


attractif ce marché.
C/ PERSPECTIVES POUR LA FINANCE ISLAMIQUE
EN FRANCE
Ces produits en adéquation avec les principes édictés par la sharia
représentent une alternative à d’autres investissements.
Cela permettrait aux banques :

 D’émettre des sukuks (obligations islamiques)


 d’augmenter le volume des actifs sous gestion
 d’optimiser la gestion sur leur fonds propres compte tenu des risques
limités
 de se constituer un complément intéressant aux produits monétaires et
obligataires dans le cadre d’une gestion de portefeuille diversifiée
 de répondre à une demande émanant des musulmans de France
représentant la plus grande communauté islamique d’Europe
D)LES ACQUIS DE LA FINANCE ISLAMIQUE EN
FRANCE

 Les institutions publiques comme le Sénat souhaite encourager


l’émergence de la finance islamique en France
 L’AMF a donné son aval pour la commercialisation d’OPCVM islamique
 Le CECEI étudie la demande d’agrément de 3 établissements bancaires
islamiques :
o Qatar Islamic Bank
o Kuwait Finance House
o Al Baraka Islamic Bank
 Le Ministère de l’Economie et des Finances s’engage dans le
développement de la Finance islamique
FORCES
L’Islam 1ère religion de France avec 5 à 6 FAIBLESSES
millions musulmans (10 % de la population)
Les a priori du public :
L’importation de la FI serait un facteur
d’intégration Manque d’informations et de
communications
Produits novateurs
Cette finance peut être assimilée à de
Demande importante des musulmans l’intégrisme religieux
exemple : selon IPSOS 500 000 personnes
serait prêt à financer un bien immobilier Les banques peuvent être frileuses
avec l’octroi d’un crédit dans une BI

OPPORTUNITES
Volonté des autorités publiques de s’ouvrir MENACES
à la finance islamique Image négative de l’Islam depuis le 11
septembre 2001
Un marché des particuliers très dynamique
Environnement géopolitique favorable à Peur du communautarisme
l’ouverture de cette finance : Aménagements fiscaux et juridiques
Partenariat de qualité et nécessaires
engagements commerciaux déjà établis par Manque de personnes qualifiées dans ce
les banques françaises au Moyen-Orient domaine
Réflexion sur le développement
intellectuel de la finance islamique
Les grandes lignes qui apparaissent aujourd’hui sont
que la finance islamique est complémentaire à la
finance conventionnelle.

En cette période de crise, ce modèle semble proposer


un modèle économique à la fois éthique et rentable.
 C’est pourquoi de grandes banques comme
HSBC,BNP, La Banque Postale, ou la Caisse
d’Epargne envisagent de proposer des offres
conforment à la finance islamique aussi bien pour les
investisseurs que pour les particuliers.
 Les pouvoirs publics semblent œuvrer en ce sens, car
on pourrait voir apparaître dans le paysage économique
dès 2009, les 1éres banques islamiques.
Pour finir, Christine Lagarde lance un signe fort la
semaine dernière en affirmant:
 « Nous sommes déterminés à faire de Paris une
grande place d’accueil de la finance islamique ».

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