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Université Tunis- El Manar

FSEG Tunis

Année 2021/2022 - Second semestre


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A. Les principes fondamentaux de la finance
islamique

L’interdiction du prêt à intérêt (le riba) ne constitue


pas la seule particularité de la finance islamique.
Celle-ci repose, en effet, sur d’autres principes aussi
importants. Il s’agit là, bien évidemment, d’une liste
non limitative de principes dont les uns sont parfois
les émanations des autres.

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A. Les principes fondamentaux de la finance
islamique

1. L’interdiction du prêt à intérêt (le riba)


L’usure (le riba) a été expressément interdite dans
le Coran. Le Prophète a maudit celui qui prend,
celui qui donne, le rédacteur de l’acte et le témoin.
Il est interdit, de ce fait, d’exiger un rendement du
simple fait de prêter. L’intérêt est le prix du prêt
alors que fondamentalement, le prêt ne doit
générer aucun profit. Cette interdiction est valable
aussi bien pour l’intérêt contractuel sur le prêt que
pour toute autre forme d’intérêt de retard ou
d’intérêts déguisés en pénalités et commissions.

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A. Les principes fondamentaux de la finance
islamique
2. L’interdiction du risque excessif (Al Gharar)

Les opérations et les transactions doivent revêtir la


transparence et la clarté nécessaires, de manière à
ce que les parties aient une parfaite connaissance
des valeurs de leurs échanges. C’est à ce titre que
les opérations dont la contre-valeur n’est pas connue
avec exactitude, celles engendrant un risque
excessif ou celles dont l’issue dépend
essentiellement du hasard, sont interdites (les jeux
de hasard, les contrats d’assurance classique, etc.)

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A. Les principes fondamentaux de la finance
islamique
3. L’adossement à des actifs réels

La finance islamique est, dans tous les cas de


figures, rattachée à l’économie réelle. Toutes les
transactions financières doivent être adossées à des
actifs réels et échangeables. Ce principe, conjugué
avec celui de l’interdiction de l’incertitude excessive
fait que, par exemple, les produits dérivés soient
prohibés

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A. Les principes fondamentaux de la finance
islamique
4. La participation aux pertes et aux profits

Une seule partie ne peut, à elle seule, assumer tout


le risque lié à une transaction. De la sorte, l’autre
partie ne peut se prévaloir du privilège de transférer
tous les risques sur le cocontractant. Le rendement
est un corollaire du risque et en constitue la
principale justification. C’est à ce titre qu’on ne peut
pas s’engager sur un rendement fixe pour un
placement, par exemple.

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A. Les principes fondamentaux de la finance
islamique
5. L’interdiction de vendre ce que l’on ne possède pas
La propriété constitue la principale justification du profit généré,
soit par sa détention, soit par sa vente. Cette justification n’est
qu’une traduction de la règle précédente, du fait que la
détention d’un actif fait supporter à son propriétaire des risques
justifiant son profit, le cas échéant.
De ce fait, on ne peut pas vendre un bien qu’on ne possède
pas (la seule exception à cette règle est le contrat Salam), ni
vendre des actifs avant de les détenir. C’est ainsi que les
activités d’intermédiation sont fortement réglementées, les
processus des financements adossés à des montages d’achat
et de revente de biens sont méticuleusement étudiés pour
respecter cette règle

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A. Les principes fondamentaux de la finance
islamique
6. L’interdiction des activités illicites

La finance islamique est une finance éthique et responsable. Il


en découle l’interdiction de financer toutes les activités et tous
les produits qui sont contraires à la morale islamique : alcool,
drogues, tabac, armement… ainsi que les produits de
consommation interdits par les textes de l’islam (viandes de
porc et dérivées).

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A. Les principes fondamentaux de la finance
islamique

7. L’interdiction des échanges différés de valeurs


étalon

Selon une parole expresse du Prophète, l’échange de valeurs


étalon de même nature (or contre or, argent contre argent, et
par conséquent monnaie contre monnaie) ne peut se faire que
séance tenante (de main en main) et dans les mêmes
proportions. Ce texte est à l’origine de l’interdiction du change
à terme, par exemple.

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B. Les produits de la finance islamique
I. Les instruments de financement basés sur la vente
1. Al Mourabaha
Il suppose que le créancier (la banque) achète un actif donné à un
prix connu des deux parties pour le compte de son client. Ensuite,
le créancier revend cet actif au client moyennant des paiements,
échelonnés ou non, sur une période donnée, à un prix convenu
d’avance entre les deux parties et supérieur au prix d’achat. Ce
produit financier, quoi que singulièrement très proche d’un contrat
de dette classique, s’en distingue, néanmoins, sur quelques points
essentiels. En effet, la banque est devenue propriétaire effectif de
l’actif sous-jacent, l’opération est réellement adossée à un actif
réel. Il ne s’agit donc pas d’un prêt, mais d’une opération de vente
à crédit (achat au comptant et vente à terme).

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B. Les produits de la finance islamique
I. Les instruments de financement basés sur la vente
1. Al Mourabaha
Par ailleurs, dans cette opération, la banque supporte les risques liés
à la détention de l’actif et ceci constitue la principale justification de
sa marge. Par ailleurs, il n’y a pas de référence explicite à un taux
d’intérêt. Le créancier se rémunère par le biais d’une majoration du
prix d’achat du bien. Le montant de la marge bénéficiaire est fixé au
préalable et ne varie pas pendant la durée du financement. C’est l’un
des instruments financiers les plus utilisés par les institutions
financières islamiques, car il très flexible. Traditionnellement utilisé
pour le financement du commerce, Al Mourabaha est à la base d’une
grande variété de montages financiers islamiques, allant du
financement immobilier au financement de projets.

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B. Les produits de la finance islamique
I. Les instruments de financement basés sur la vente
1. Al Mourabaha
Les banques islamiques utilisent la Mourabaha de deux manières:

 Mourabaha pure

 Tawarruq (aussi appelé Mourabaha inversée)

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B. Les produits de la finance islamique
I. Les instruments de financement basés sur la vente
1. Al Mourabaha
 Mourabaha pure

La Mourabaha pure est utilisée pour l’acquisition d’actifs lorsque le


client souhaite acquérir un actif corporel comme une machine, un
bâtiment ou un stock.
Cette Mourabaha ne peut être utilisée pour financer les dépenses
d’ordre commercial tels les salaires et les frais généraux, étant
donné que la banque ne peut pas les acheter et les vendre.

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B. Les produits de la finance islamique
I. Les instruments de financement basés sur la vente
1. Al Mourabaha
 Tawarruq (aussi appelé Mourabaha inversée)
Dans le cas du Tawarruq, les banques islamiques achètent des matières premières
(métaux et huile de palme brute, par exemple) auprès d’un courtier, pour les
revendre ensuite en différé moyennant profit. Étant donné qu’il s’agit d’une vente à
crédit, le client n’est pas tenu de payer immédiatement.
Toutefois, le client ne veut pas cette matière première. Ce qu’il veut ce sont des
liquidités. Le client vend donc la matière première (lui-même ou plus communément
par le biais de la banque agissant en son nom) à un autre courtier en matières
premières et reçoit des liquidités. Le client utilise ensuite cet argent pour rembourser
la banque du paiement différé dû.
Dans le cas du Tawarruq, le but du client n’est pas de posséder la matière première
achetée par la banque mais uniquement de trouver des liquidités. Cet instrument
financier est populaire au Moyen-Orient car il facilite le financement en liquide. Le
client peut utiliser les liquidités obtenues pour alimenter sa trésorerie.

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B. Les produits de la finance islamique
I. Les instruments de financement basés sur la vente
2. Al Salam
La vente Al Salam est une vente à terme, c’est-à-dire une
opération où le paiement se fait au comptant alors que la
livraison se fait dans le futur.
La finance islamique interdit, en principe, la vente d’un
bien non-existant car celle-ci implique le hasard (gharar).
Mais, pour faciliter certaines opérations, notamment
dans l’agriculture, des exceptions ont été accordées.
Ce contrat constitue également une solution pour le
financement des intrants de production.

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B. Les produits de la finance islamique
I. Les instruments de financement basés sur la vente
2. Al Salam
Le Prophète autorisait les fermiers à vendre à terme
un produit agricole non encore récolté, l’acheteur
acquittant le prix intégral le jour un et les parties
convenant de la quantité à livrer et du moment de la
livraison.
Les fermiers pouvaient ainsi utiliser l’argent payé
comme capital pour commencer à cultiver. À
l’échéance, le fermier livrait la quantité convenue de
produits à l’acheteur.

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B. Les produits de la finance islamique
I. Les instruments de financement basés sur la vente
3. Al Istisnaa
Ce contrat financier permet à un acheteur de se procurer des
biens qu’il se fait livrer à terme.
Le prix, convenu à l’avance est payé graduellement tout au
long de la fabrication du bien.
Les modalités concrètes du paiement sont déterminées par les
termes de l’accord passé entre l’acheteur et le vendeur (en
l’occurrence la banque).
Cette structure de financement est essentiellement utilisée
dans l’immobilier, la construction navale et l’aéronautique.

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B. Les produits de la finance islamique
I. Les instruments de financement basés sur la vente
3. Al Istisnaa
L’Istisna est une extension du concept du Salam.
À l’inverse du Salam qui porte uniquement sur des
marchandises dont le paiement intégral doit être effectué
d’avance, l’Istisna est un contrat utilisé pour la construction
ou la fabrication de biens uniques (conformément à un cahier
des charges précis).
Il se rapproche du Salam en ce sens qu’il est utilisé pour
financer des marchandises qui n’existent pas encore; mais il
n’exige pas le paiement intégral d’avance (les modalités de
paiements sont plus souples).

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B. Les produits de la finance islamique
I. Les instruments de financement basés sur la vente
3. Al Istisnaa
À titre d’exemple, une PME souhaite se lancer dans le transport maritime
et veut acheter un navire. Elle peut contacter une banque islamique pour
lui demander de financer l’acquisition, en lui demandant de construire le
navire. Dans la pratique, la PME achète le navire à construire à la banque
islamique (contrat d’Istisna).
La PME paye donc le prix d’achat à la banque (coût du navire plus marge
bénéficiaire pratiquée par la banque). Bien entendu, la banque n’est pas
en mesure de construire le navire et en passe donc commande à un
chantier naval. Il s’agit alors d’un nouveau contrat d’Istisna, en vertu
duquel la banque islamique achète le navire au constructeur.
Le deuxième volet de la transaction concerne le prix du navire payé par la
banque au chantier naval. Pour simplifier, au titre de cet Istisna parallèle, la
banque achète le navire en construction auprès d’un constructeur (coût
pour la banque) et le vend à la PME (prix de vente majoré d’un bénéfice).
La PME règle ensuite le montant dû en différé.

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B. Les produits de la finance islamique
II. Les instruments de financement basés sur le
crédit-bail/location-vente
1. Al Ijara
Consiste pour le créancier (IFI) à acheter des biens qu’il loue
à un client.
Semblable à la Mourabaha; L’IFI commence par acheter le
bien auprès d’un fournisseur pour ensuite le donner en
location au client. Cependant, l’IFI reste propriétaire du bien.
À l’échéance du bail, le client rend le bien à l’IFI.
L’Ijara est très proche, dans la forme et dans l’esprit, d’un
contrat de crédit-bail. Toutefois, il existe des différences
importantes.

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B. Les produits de la finance islamique
II. Les instruments de financement basés sur le crédit-
bail/location-vente
1. Al Ijara
a. En cas de retard dans les paiements, il n’est pas possible de prévoir le paiement
d’intérêts de retard (1. la pénalité fixe est assimilable à un taux d’intérêt; 2. la
philosophie musulmane réprouve toute provision dans un contrat financier qui
pénalise un débiteur de bonne foi déjà en difficulté).
b. Dans un contrat d’Ijara, les paiements ne peuvent pas commencer avant que le
preneur n’ait pris possession du bien en question, alors que dans un contrat de crédit-
bail classique, les paiements peuvent commencer à partir du moment où le bailleur
achète l’actif sous-jacent.
c. Dans un crédit-bail conventionnel, le risque de destruction ou de perte de l’actif peut
être porté par le bailleur ou par le preneur (généralement c’est le preneur). Dans un
contrat d’Ijara, c’est le bailleur qui continue à avoir la responsabilité dubien, sauf en
cas de malveillance ou négligence du preneur. Enfin, dans un contrat d’Ijara, il est
possible de déterminer le montant de chaque paiement, non pas préalablement, mais
à la date prévue de la livraison de l’actif sous-jacent. Cette flexibilité rend cet
instrument particulièrement utile dans le cas de financement de projets.

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B. Les produits de la finance islamique
II. Les instruments de financement basés sur le crédit-
bail/location-vente
2. Al Ijara Al Muntahiyah Bi Tamleek (bail débouchant sur
la propriété)
Il s’agit simplement d’une opération d’ijarah. Mais, si le
client souhaite posséder le bien à l’échéance du bail, alors
les parties doivent conclure un contrat supplémentaire et à
l’échéance du contrat d’ijara, il y aura vente ou donation,
et donc transfert de propriété.
Le transfert de propriété ne peut pas être décidé dès le
départ de l’opération d’ijarah (le double contrat étant
interdit dans l’islam.

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B. Les produits de la finance islamique
III. Les instruments de financement basés sur le
partenariat (instruments participatifs)
Contrairement aux contrats de vente et de bail qui
supposent un échange, les instruments participatifs
impliquent la mise en commun d’actifs.
Il s’agit de contrats basés sur le partenariat au titre
desquels l’IFI investit des capitaux pour devenir
partenaire du client. Pour l’IFI, le rendement dépend
des résultats du client.
Il existe essentiellement deux instruments de ce type:
 La Moucharaka
 La Moudharaba
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B. Les produits de la finance islamique
III. Les instruments de financement basés sur le
partenariat (instruments participatifs)
1. La Moucharaka
C’est la traduction de « association ».
Dans cette opération, deux partenaires investissent
ensemble dans un projet et en partagent les bénéfices en
fonction du capital investi.
Dans l’éventualité d’une perte, celle-ci est supportée par
les deux parties au prorata du capital investi.
En tant que partenaire, l’IFI est habilitée à prendre des
décisions stratégiques et à intervenir dans la gestion du
projet. Elle peut aussi décider de n’être qu’un associé
passif.

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B. Les produits de la finance islamique
III. Les instruments de financement basés sur le
partenariat (instruments participatifs)

1. La Moucharaka

La nature de cette opération s’apparente à une joint


venture.
Il n’y a pas de forme unique d’Al Moucharakah, une
forme intéressante est Al Moucharakah décroissante
(dégressive) : une opération où la part de l’un des
associés dans l’association (généralement, l’IFI) est
progressivement rachetée par les autres associés.

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B. Les produits de la finance islamique
III. Les instruments de financement basés sur le
partenariat (instruments participatifs)
2. La Moudharaba

Cette opération met en relation un investisseur (Rab al Mel)


qui fournit le capital (financier ou autre) et un entrepreneur
(Moudharib) qui fournit son expertise.

Dans cette structure financière, la responsabilité de la gestion


de l’activité incombe entièrement à l’entrepreneur.

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B. Les produits de la finance islamique
III. Les instruments de financement basés sur le
partenariat (instruments participatifs)
2. La Moudharaba

Les bénéfices engrangés sont partagés entre les deux parties


prenantes selon une répartition convenue à l’avance (ratio
prédéterminé) après que l’investisseur ait recouvré son capital
et que les frais de gestion de l’entrepreneur aient été
acquittés.

En cas de perte, c’est l’investisseur (l’IFI) qui en assume


l’intégralité, l’entrepreneur ne perd que sa rémunération.

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B. Les produits de la finance islamique
III. Les instruments de financement basés sur le
partenariat (instruments participatifs)
2. La Moudharaba
La Moudharaba à deux volets (variante de la Moudharaba),
permet aux IFI de jouer un rôle d’intermédiation.
Dans cette structure, l’IFI joue simultanément le rôle
d’investisseur et d’entrepreneur.
Du côté du passif, en tant que Moudharib, elle gère des
dépôts qui lui sont confiés par ses clients. Le contrat entre
l’IFI et le déposant est du type Moudharaba illimité; le
déposant acceptant que l’IFI utilise librement les fonds
déposés dans le financement d’une longue liste de projets et
espérant en retour une part du profit total de l’IFI.

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B. Les produits de la finance islamique
III. Les instruments de financement basés sur le
partenariat (instruments participatifs)
2. La Moudharaba
Du côté de l’actif, elle met les fonds ainsi collectés à la
disposition d’autres investisseurs.
Dans ce type de contrat financier, la rémunération de
l’emprunteur dépend directement du rendement de son projet
d’investissement, ce qui l’incite à gérer au mieux les fonds qui
lui sont confiés.
La Moudharaba est particulièrement adaptée au financement
des petites entreprises innovantes (notamment dans le
domaine de l’immatériel) et s’apparente le plus à la notion de
capital-risque.

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B. Les produits de la finance islamique
IV. Les instruments des institutions non bancaires
1. L’assurance Takaful
Takaful, dérive du verbe arabe kafalah (garantir), est un
concept d’assurance basé sur la coopération et la
protection et sur l’aide réciproque entre les participants.

Il est fondé également sur la mutualisation des risques,


l’absence d’intérêt (interdiction du riba), le partage des
profits et des pertes (Moudharaba), la délégation de
gestion par contrat d’agence (Wakala) et l’interdiction
des investissements illicites (Haram).

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B. Les produits de la finance islamique
IV. Les instruments des institutions non bancaires
1. L’assurance Takaful
Dans l’assurance Takaful, on différencie les fonds des
actionnaires et des sociétaires.
Les actionnaires ne doivent ni profiter, ni avoir de perte
sur les opérations d’assurance.
Afin de contourner l’interdiction liée à la prise excessive
de risque (Al Gharar) et au paiement et réception
d’intérêt (riba), la prime prend la forme d’une donation à
la communauté des assurés pour leur intérêt mutuel. Ces
donations doivent couvrir l’ensemble des charges
techniques et les frais de gestion.

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B. Les produits de la finance islamique
IV. Les instruments des institutions non bancaires
1. L’assurance Takaful
L’opérateur n’est qu’un manager des contributions de la
communauté des sociétaires et doit calculer toutes les
charges d’exploitation et les faire supporter par le fonds.
La compagnie Takaful s’engage à redistribuer les bénéfices
à ses sociétaires. Il y a deux options acceptables :
distribuer à tous, sans exception, ou distribuer à ceux qui
n’ont pas eu de sinistres (similaire à un bonus).
Les actionnaires ne peuvent pas percevoir une partie du
bénéfice technique. En cas de perte, ils doivent avancer un
prêt sans intérêt au fonds des sociétaires, remboursable sur
les profits techniques futurs.

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B. Les produits de la finance islamique
IV. Les instruments des institutions non bancaires
2. Les sukuk
Il s’agit d’un produit financier adossé à un actif tangible et à
échéance fixe qui confère un droit de créance à son
propriétaire.
Le sukuk est ainsi un produit financier qui s’apparente aux
obligations, ayant une échéance fixée d’avance et étant
adossé à un actif permettant de rémunérer le placement.
Ils sont structurés de telle sorte que leurs détenteurs courent
un risque « de crédit » et reçoivent une part de profit de l’actif
sous-jacent (qui doit être obligatoirement licite) et non un
intérêt fixe.

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B. Les produits de la finance islamique
IV. Les instruments des institutions non bancaires
2. Les sukuk
On distingue deux types d’émissions de sukuks : les
souverains (émis par un État) et les corporatifs (émis par une
société ou banque).
Les produits sous-jacents des sukuks peuvent être
représentés par des contrats tels l’Ijara, Salam, Istisnaa, la
Moucharakah ou la Moudharaba.
Les sukuks étant par nature adossés à des actifs, ils sont en
mesure de financer le développement des infrastructures, et
de nombreux pays émergents envisagent de financer leurs
projets par l’émission des sukuks.

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B. Les produits de la finance islamique
IV. Les instruments des institutions non bancaires
2. Les sukuk
Islamic_Banking_French

Figure 9. Sukuk simple (P. 34).

36
B. Les produits de la finance islamique
IV. Les instruments des institutions non bancaires
2. Les sukuk
La structure ad-hoc (SAH) achète l’actif à son propriétaire
initial pour le compte des détenteurs de Sukuk.

Le détenteur du Sukuk possède une part de l’actif sous-jacent


au prorata de l’investissement consenti, et perçoit à ce titre un
revenu.

Cependant, il supporte aussi à ce titre les éventuels risques


associés à l’actif sous-jacent. À l’inverse, dans le cas
d’obligations conventionnelles, c’est la responsabilité
financière de l’émetteur qui est engagée.

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