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La branche la plus connue du contrat d’assurance selon la loi islamique est « le Takaful », qui
veut dire en arabe « se garantir l’un l’autre », sa philosophie est très proche de celle des
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Hanane Baousous, Taqy-Eddine Remli « La Microfinance Islamique : Un Levier du Développement Durable »
Rapport de PFE, ENCG Agadir, 2017-2018 p : 5
coopératives, mises à part les restrictions de la charia sur l’investissement c’est l’objectif du
système Takaful n’est pas le profit mais l’entraide.
A l’image de l’assurance traditionnelle, la conception et la commercialisation de produits de
micro-assurance obéit à certains principes, qui sont essentiels et s’ils sont appliqués
permettent d’atteindre les objectifs fixés, donc Il semble probable que la micro Takaful attire
de nouveaux clients de l'actuel franchises d'assurance classiques et représente un défi à
l’alternative de l’assurance traditionnelle.
Le micro crédit :
C’est une alternative au crédit conventionnel basé sur le taux d’intérêt. Sont les crédits basés
sur le commerce ou sur le leasing qui permettent la propriété et/ou l’utilisation de biens et
actifs physiques utiles pour mener une activité productive en remettant le paiement à des
périodes futures.Par exemple : un micro-entrepreneur veut acheter un bien. Il approche une
IMF islamique qui va acheter ce bien à un prix P qui va être connu du client. L’IMF va
revendre le bien au client à un prix P+M où M représentera le profit de la transaction. Le
client va rembourser ce prix en une seule fois ou par tranches dans le futur.2
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Hanane Baousous, Taqy-Eddine Remli « La Microfinance Islamique : Un Levier du Développement Durable »
Rapport de PFE, ENCG Agadir, 2017-2018 p : 6-8
-Musharaka :participation de l’IMFI comme associé, décrit la participation au capital d’une
entreprise ou le droit de propriété est proportionnel à la contribution de chaque partie. C’est
un partenariat avec partage des pertes et des profits avec le client. Ce type de financement
peut être utilisé pour les actifs ou le fonds de roulement.
- Financement avec bénéfice :La Murabaha :qualifiée de financement avec bénéfice, est le
contrat conforme à la sharia le plus couramment utilisé pour financer des biens constituant le
fonds de roulement. Lorsque le client demande un produit spécifique, l’institution de la
microfinance l’acquiert directement sur le marché et le lui revend avec un coût majoré établi
d’un commun accord avec négociation (moussawama) (DHAFER SAIDANE, 2011).
- Financement gracieux : Qard al Hassan : est un prêt de bienveillance sans intérêts utilisé
pour combler les déficits de financement à court terme généralement adossé à une garantie, il
est conçu pour les gens dans le besoin et qui sert à faire face à des circonstances particulières
(décès, mariage, éducation de l’enfant, études, …)(DHAFER SAIDANE, 2011). Le montant
du principal du prêt est remboursé par l’emprunteur sans intérêt, marge ou participation à
l’activité économique à financer. Qard al Hassan est le seul type de prêt qui existe dans la
finance islamique.
Salam est une avance de paiement contre une livraison future. Elle est souvent
utilisée dans le contexte agricole, permettant aux agriculteurs de financer leur
production en échange d'une prestation future des cultures. Pour que l'opération soit
respectueuse de la sharia, la quantité, la qualité des biens futurs et la date de livraison
effective doivent être explicitement stipulés. Le contrat Salam est comparable à un
contrat à terme dans lequel la livraison est différée alors que le paiement est au
comptant. En microfinance islamique, Salam permet aux petits agriculteurs par
exemple de financer leur production agricole avec la certitude d’être vendue à la
cueillette.
Istisnaa est un contrat de commande d’une fabrication. Il met en liaison un vendeur
(entrepreneur-fabricant) et un acheteur (investisseur) pour la réalisation d’un bien
moyennant une rémunération payable d’avance. Le vendeur peut soit fabriquer les
produits lui-même, soit l’acheter auprès d’un tiers. Le client final peut payer le prix
de vente soit en une seule fois à la signature du contrat, soit ultérieurement à d’autres
stades du procédé de fabrication. En microfinance islamique, l’Istisnaa peut
encourager les très petites entreprises à produire en étant sure que leur production soit
vendue.
- Financement par crédit-bail (Ijara) : est un contrat de micro-leasing par lequel l’IMFI acquiert
un bien nécessaire à la réalisation d’un projet et le loue à un client pour un montant et une échéance
déterminée (DHAFER SAIDANE, 2011). Les risques restent au sein de l’IMFI, tous les dommages
causés par voie non volontaire ou force majeure du client sont pris en charge par l’IMFI, pour éviter
que le leasing ne puisse être considéré comme une vente camouflée avec intérêt. Les modalités du
contrat sont déterminées à l’avance pour éviter toute spéculation. En microfinance, l’Ijara peut aider
les très petites entreprises et les particuliers à produire de la valeur ajoutée en utilisant du matériel loué
que les clients bénéficiaires ne peuvent pas acquérir par insuffisance de trésorerie.
- Financement par mutualisation (Takaful) : Le Takaful est une assurance mutuelle. Chaque
personne participe à un fond qui est utilisé pour aider le groupe en cas de besoin, par exemple, décès,
pertes agricoles, accidents etc. Les primes payées sont réinvesties pour éviter le mécanisme d’intérêts.
Ce sont des dépôts investis conformément aux principes islamiques. Un produit d'épargne classique est
une forme de Mudarabha, dans laquelle les épargnants " investissent " leurs dépôts dans les activités
d'une institution financière. Les bénéfices (ou pertes) sont partagés en vertu d'un accord préalable. 3
Dans les pays musulmans l'offre de produits de la microfinance islamique est encore très
faible par rapport à celle proposée par le secteur de la microfinance classique, la microfinance
islamique ne représente encore qu’une petite partie de l’ensemble du secteur de la
microfinance.
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Laila Bennis, « la microfinance islamique : un modèle prometteur de l’inclusion financière » Journal
électronique de recherche juridique, 2019, p :410-412
Selon les résultats de l'enquête conduite par le CGAP, on compte environ 255 fournisseurs de
services financiers qui proposent des produits de microfinance conformes à la charia dans le
monde. Environ 92% de ces fournisseurs sont concentrés dans deux régions : Asie de l'Est et
du Pacifique et le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, représentant respectivement 64% et
28% de tous les fournisseurs.
On estime qu’environ 1,28 million de clients situés dans 19 pays utilisent les services de
microfinance conformes à la charia. Une majorité de ces clients, soit 82% appartiennent à
trois pays : le Bangladesh avec 445.000 clients, le Soudan avec 426.000 clients et l'Indonésie
avec 181.000 clients.
Ceci montre que les institutions de la microfinance islamique ont la difficulté d’établir des
modèles économiques viables, surtout pour les produits assortis de coûts d’exploitation élevés
comme les produits de partage des pertes et profits.
A noter aussi que les pauvres ont des besoins financiers très divers et surtout l’accès au
logement. De ce fait, il est plus urgent d’offrir une palette de produits et services innovants et
compatibles avec la charia permettrait à un segment beaucoup plus large de clients de la
microfinance islamique d’accéder à des sources de financement pour le bienêtre social.4
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Laila Bennis, « la microfinance islamique : un modèle prometteur de l’inclusion financière » Journal
électronique de recherche juridique, 2019, p :412-414